[INTRIGUE] La pendule aux accents funèbres

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Même pas le temps d'écouter Joan me répondre. Non. Une pression sur mes carotides et brusquement je fais un quart de tour, mes cervicales craquent, un millier de chaînes animées par le poids d'un monde oublié s'emparent de moi.
Lui.
Le reste de l'univers pourrait basculer dans l'apocalypse la plus parfaite que je n'en aurais strictement rien à cirer. Comment ? Quand ? Pourquoi ? Mes prunelles dégueulent une haine sans limites et je n'arrive pas à trouver assez de volonté pour empêcher un râle profond, inhumain, porteur d'une extrême violence, de se faire entendre de la seule personne se tenant près de moi à cet instant. Dieu sait combien mon unique pensée constante à cette seconde précise est le meurtre. J'aurais pu le déchirer pièce par pièce, et cent fois mille fois laper le sang vomi par chacune des plaies. J'aurais pu enfoncer ma main sous ses côtes, ou simplement les exploser pour me frayer un passage jusqu'à son cœur. J'aurais pu le défigurer, ou le réduire en une bouillie informe, à un point tel que son nom aurait perdu toute signification, serait devenu risible. J'aurais pu le pendre par ses tripes, l'écarteler et arracher sa peau, pour l'exhiber agonisant devant tous comme une bête de foire. Devenir juste pour lui une monstruosité à la mesure de ce qu'il prétend que je suis. Et tout cela, avec un plaisir infini.
L'interruption de la musique ? Le discours ? Je n'en capte rien. Sans cesser une seconde de soutenir son regard, je remarque que le chasseur baisse les yeux vers Joan alors que la force de son pouvoir me délivre, puis se saisit d'un verre et me porte un toast. Je lève mon verre moi aussi, sans ciller, et le serre légèrement entre mes doigts. Aussitôt, le cristal émet un cri faible, et est transpercé par des fissures le parcourant sur toute sa hauteur. Le message me semble clair, mais je ne détache pas mon regard de mon ennemi. Pas avant que lui le fasse, jamais.

S'en suit là-bas une scène qui m'aurait peut-être intrigué si ce qu'il vient de se passer n'avait pas eu lieu. Deux mecs sans doute un peu bourrés (surtout l'un) qui se roulent une pelle, c'est pas vraiment le genre de chose qui passe bien dans une soirée comme celle-ci. Mais je repose la coupe fendillée sans même y prêter plus d'attention – avant, finalement, de relever la tête en entendant une voix, celle de l'autre raclure. Mécontent ? Et titubant en plus de ça. Mh... Voilà qui me donne matière à sourire. Tafiole, crache l'animal, bouffi de colère et d'un mépris goguenard, que je maintiens sous contrôle par pure convenance.
Je reporte ensuite mon attention sur Joan, tout en ne manquant pas de surveiller du coin de l'œil la suite de la soirée du côté de ma cible prioritaire.

« Excuse-moi, la télékinésie ça distrait. »

Aucune discrétion à ce sujet, non. Pourquoi est-ce que je me gênerais ? Elle n'a pas eu l'air surprise de toute manière.

« Inutile, je n'aimerais pas qu'on tache une aussi... jolie robe, réponds-je à sa seconde question avec un peu de retard (pour oublier volontairement la première), remarquant par la même occasion à quel point la coupe du dit vêtement se montre... flatteuse. Tu le connais ? »

Avec un décolleté pareil qui me nargue et mon meilleur ennemi à dix-quinze mètres, comment pourrais-je avoir encore assez d'attention en réserve pour en prêter au reste de l'assistance ?

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La soirée commençait fort. Joan s'intéressait peu au discours, et à bien regarder autour, elle n'était pas la seule. Les invités, une partie tout du moins semblaient dissipés. Duncan le premier, elle se demandait pas quel miracle il parvenait à garder son self control. Un verre cassé était un dommage faible en comparaison de l'attaque qu'il avait reçu. Du coin de l'oeil elle apperçu une blonde s'écraser sur Lyle et cela rehaussa, pour elle, le niveau de la soirée. Mais quelle chaleur, ça ne venait à l'idée de personne d'ouvrir une fenêtre !

La sollicitude de Duncan l'amusa, d'autant plus qu'elle avait aperçu son regard se perdre sur son décolleté. Elle ne l'en blâmerait pas, même elle avait du mal à regarder ses yeux quand elle passait devant un miroir. A la question suivante, elle haussa les épaules avant de désigner Lyle.

« Non, je connais le tombeur, assez pour savoir qu'il faut se méfier de ses fréquentations. »

Son ton était moqueur et elle reprit une gorgée espérant se rafraichir. Joan avait envie de bouger, si elle n'était pas perchée sur dix bon centimètres de talons, le jogging aurait été une activité tout à fait envisageable. Soudain elle se figea, son sourire se fanant. Elle avait du mal à se concentrer, mais dressa la liste de ses symptômes étranges. Elle baissa les yeux vers son verre, chancela et le jeta comme s'il lui avait brûlé la paume. Peut être un peu plus fort qu'il n'était réellement besoin. Elle jura, son regard glissa sur l'assemblée. Droguée. Sans y faire attention elle avait vu des gens faire des échanges, mais ça ne l'avait pas spécialement inquiété, ça n'avait rien eu d'étonnant. Elle avait déjà pris du V, auparavant, elle savait que c'était ça, et elle savait aussi qu'il n'y a rien de moins souhaitable qu'une armada de personne défoncée au V, perdant toute inhibition. Elle la première. Joan voulu reculer, mais ses jambes manquaient d'assurance, elle bascula et eu le réflexe de s'agripper à la manche de Duncan.

« Désolée, et désolée d'avance … pour le reste. »

La cohérence n'étant déjà pas son fort en temps normal, elle craignait le pire, elle ne ressentait que les prémisses, et ignorait quelle dose elle avait bien pu ingérer.

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Pandore se dirigea vers Micah aussi vite que lui permettait la foule qui l'entourait. Quand elle le rejoignit enfin, le léopard se détendit considérablement. Il n'était pas le seul à ne pas se sentir à sa place ici, et puis le fait que la jeune fille soit présente lui permit de se secouer mentalement les puces. Il fallait qu'il arrête de se regarder le nombril et de pleurer sur son sort. Il était là pour représenter, le pard, le clan des gitans pour montrer aux vampires qu'ils les sous-estimaient largement, qu'ils n'étaient pas juste une bande d'animaux lâchés dans la nature. Il en avait marre que tout le monde méprise son clan, que tout le monde s'amuse à s'attaquer aux métamorphes trop faibles pour se défendre, qu'Alessandro croit qu'il pouvait jouer avec le Nimir-Raj sans conséquences. Bon, là il s'éloignait largement du sujet. Mais la présence de Pandore lui rappelait la responsabilité qu'il avait envers plusieurs personnes. Par exemple ce soir il devait veiller à ce que Pandore sorte sans encombre de cette réunion grouillant de vampires. Il lui répondit avec un sourire chaleureux aux lèvres : « Bien entendu que je te tiendrais compagnie. Mais je suis d'accord avec toi, cette soirée est mortellement ennuyeuse, j'aurais cru que pour une réunion comptant des vampires, il y aurait quelques sacrifices de vierge à la gloire du maître de la ville pour égayer la soirée. Il faut croire que je m'étais trompé. »

Il remarqua le verre qu'elle tenait dans la main et ses sourcils se froncèrent. Il la trouvait un peu jeune pour boire de l'alcool. Oui, depuis qu'il était devenu un père pour le jeune Lazlo Micah était devenu légèrement paternaliste et rabat-joie. Il n'eut pas le temps de lui dire qu'elle ne devrait pas boire qu'elle l'embrassait brusquement sur les deux joues avant de siffler un autre verre. Elle voulu repartir en direction du piano mais l'alcool semblait déjà avoir fait son office si bien qu'elle manqua de s'étaler par terre. Faisant montre de ses réflexes surnaturels dû à sa nature de métamorphe, il rattrapa Pandore avant qu'elle ne tombe par terre. Immédiatement le papa-poule resurgit tandis qu'il disait à Pandore d'un ton sérieux : « Il est hors de question que tu partes hors de ma vue tant que tu n'es pas capable de tenir sur deux jambes. ».

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« Révérant. » Godric hausse un sourcil, quelque peu surpris par la qualification que lui donne Jason. Est-ce une plaisanterie? Le gouverneur fait mine de rien, car on les observe, et c'est bien pour cela qu'il s'est approché de Jason. Le passé n'est encore très présent chez le jeune sorcier, et il sent totalement la désaprobation chez son ancien professeur. Il lui fait un petit sourire voulant dire 'ravi de vous décevoir'. « Désolé, je me montre distrais je sais. Vous savez ce que c’est, on se sent bien souvent obligé de contrôler ce qui nous entoure. » Godric hoche la tête mais il a bien compris l'allusion piquante. « Un autre verre ? » C'est presque drôle de voir son ancien mentor jouer les patron d'entreprise, et faire l'hypocrite, alors qu'il a ce petit regard noir adressé juste pour lui, lorsque personne ne les regarde. Jason n'aime certainement pas ce que Godric entreprend, mais qu'en sait-il et surtout comment? Le regard du sorcier se déplace sur la rouquine (Morgane) qui semble bien être la seule responsable de tout ça. Il déglutit, qu'importe, le jeu continue. « Non merci, et à mon avis, vous ne devriez pas boire autant. Cela ferait très mauvaise figure, un patron ivre. » répondit-il avec un petit sourire amusé. Il avait parfaitement conscience du fait que son ancien mentor devait jouer les mecs réglo et s'amusait de la situation.

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Katarina tourna de nouveau son regard vers Valentin et le vit avec stupeur s'approcher d'une jeune fille et l'aborder. Immédiatement la jalousie la piqua à vif. Elle poussa un léger feulement de colère et se détourna du nécromant. Ses yeux lançaient des éclairs. Elle ne renifla pas son cocktail, ne chercha même pas à savoir ce qu'il pouvait contenir. Elle le vida d'un trait sans réfléchir. Elle reposa le verre en lui jetant un regard empli de haine comme s'il était responsable de sa colère. Pourquoi réagissait-elle ainsi ? Car dans son optique Valentin était censé lui appartenir. Mais au lieu de ça il jouait le toutou de Lorenzo tout en allant draguer des filles aux soirées mondaines. Elle se retint à grande peine d'écouter leur conversation. Elle ne voulait en aucun cas savoir ce qu'il pouvait raconter. Elle demanda au barman de lui servir un grand verre de bourbon. Elle le vida d'un trait, mais ce n'était guère suffisant. Elle en commanda un autre d'un air blasée. Sa colère venait de faire renaître sa soif, elle avait besoin de faire couler du sang et d'en lamper pour se calmer. Elle reporta alors son attention sur Rumer et se rendit compte qu'elle avait été quelque peu autoritaire et désagréable avec cette dernière alors qu'elle n'était pour rien dans ce qui s'était passé avec Valentin. Katarina s'en voulait d'avoir été désagréable avec une humaine, une véritable première pour la mannequin. Elle qui méprisait tous ceux qui avaient un cœur en état de marche et qui pouvait s'exposer au soleil sans partir en fumée, voilà qu'elle s'était prise d'affection pour l'une d'entre eux. Les traits de son visage se détendirent et elle sourit à Rumer. « Tu crois qu'ils servent du sang ici ? Je commence à avoir soif... ». Elle voulait fait oublier à Rumer qu'elle venait de la remballer il y a à peine deux minutes et parler d'autre chose que du nécromant qui se trouvait seulement à quelques pas de la vampire.

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Le jeune homme me présenta immédiatement ses excuses. Et encore une fois, je comprenais que je me montrais à nouveau exécrable, il était donc normal que je me retrouvais dans cette situation, seule au comptoir. Je soupirais de honte, piquée à vif par sa désinvolture qui n’était pourtant pas à des fins malsaines, je me calmais en lui adressant un regard navré. ; Le pauvre, je l’avais mis dans l’inconfort alors que son approche s’était la plus naturelle possible, sans prétention. ; De plus, la raison de son approche fut rapidement expliqué, une connaissance en commun ? Mon regard s’illumina, et c’est d’une voix de velours que je m’exprime envers lui. « Seriez-vous en contact avec Anastazia K.Ludwic ? ; Enchanté Valentin, je me nomme Astrid.S Ludwig. » ; c’est avec étonnement que je buvais mon cocktail explosif, oubliant la mise en garde de Valentin, après tout, j’en avais déjà bu avant, il était donc trop tard, non ? ; Alors que je savourais ce breuvage, je me sentis observé de manière malveillante. Mon regard balaya la salle et je repère rapidement une jeune femme blonde et magnifique qui semble regarder en notre direction. Légèrement mal à l’aise, je me retourne comme si de rien n’était avant de questionner le jeune homme. « Cette femme, vous la connaissez ? »

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Le liquide au gout étrange et désagréable finit par arrêter ses effets sur l'irlandais qui put se détendre à nouveau. La présence des deux sorcières le mettait en très bonne compagnie aux yeux des autres mais aussi de son point de vue. Il appréciait les deux jeune femmes et se demandait ce que Morgane était devenue depuis le temps. Souriant toujours légèrement, il observait leur échange avant de prendre la parole à son tour.

"C'est vrai. Thaliana maitrise déjà son pouvoir suffisamment pour ne pas avoir besoin d'un extincteur à porter de main."

Un serveur passa à coté de lui et il en profita pour poser sa coupe sur le plateau, ne souhaitant pas finir cette infamie puis reporta son attention sur la jeune brune d'abord puis la belle rousse.

"Morgane et moi sommes des... hum.. . amis d'enfance s'il l'on veut."

Il ne voyait pas comment expliquer cela différemment bien qu'avec le temps, il ne sache pas vraiment s'il pouvait considérer qu'ils étaient encore amis. Fouillant sa veste de costume, il sortit un stylo et un papier où il écrit comme il put un numéro de téléphone avant de le tendre à Morgane.

"Si tu veux me joindre... sinon je suis propriétaire d'un magasin de magie dans la ville, tu devrais le trouver facilement."

S'il ne souriait plus tant que ça, ce geste montrait tout de même qu'il apprécierait la revoir en privé pour discuter un peu. Après tout, ils avaient quelques longues années à rattraper...

Spoiler:

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Le courant d'air le traverse, effectivement tout droit venu de sibérie. Ni frais, ni même froid, même pas gelé...Non, le niveau suivant, celui qui vous glace jusqu'à la moelle des os et vous laisse le cerveau totalement inutile. Frappé par l'illusion, Julian se fige et serre les dents, alors que le froid s'empare de la moindre parcelle de son corps. Quelques secondes passent, et puis la douleur disparait enfin, et lentement, le médium émerge de nouveau au monde réel. L'effet de la drogue disparait temporairement au profit d'un long frisson totalement hors de propos dans la salle surchauffée par la chaleur humaine des invités.

Inutile de tourner autour du pot pendant trois ans. Malgré les effets néfastes de la boisson qu'il a ingurgitée sans s'en rendre compte, Julian reconnait parfaitement l'empreinte de son frangin et ses frasques d’illusionniste casse-pieds.

- Lyle, tonne-t-il d'un ton plein de reproches. A quoi tu joues?

Le monde tourne, un peu trop, la chaleur revient peu à peu. Et il tente de penser et faire le point... Presque impossible, et seuls deux visages restent dans son esprit. Ce métamorphe qui travaille avec lui, et surtout ce loup-garou de malheur. Rapidement, il entraine son frère et sa sœur à part, en ignorant royalement la présence des autres invités.

- Tu le connais?, ajoute-t-il à l'intention de son cadet en désignant le métamorphe.Et lui là-bas... enchaine-t-il en désignant MacLochlainn, surveillez-le, mais il est à moi. Ok?

A prendre ou à laisser.

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~ Encore planté là comme un idiot devant la femme aux cheveux si rouges qu'elle en ressemblait à un géranium, il n'eut même pas le temps d'ouvrir la bouche pour dire quoi que ce soit d'autre que, déjà, son frère l'invectivait d'un ton agacé avant qu'il ne l'entraîne d'un air qui ne souffrait aucune protestation. Jetant un dernier coup d'œil mi-contarié, mi-désolé envers la naine aux cheveux de feu, il se laissa faire par son aîné. Il n'agissait plus en tant que frère, là, mais en tant que père, mais Lyle n'était pas dupe, il avait beaucoup trop bu. Il chuchota néanmoins assez bas pour que personne, et surtout pas ce dégénéré de métamorphe panthère, qu'il tenait toujours en ligne de mire, ne puisse les entendre.

_ A quoi je joue ? Bordel Julian, tu pues l'outre à vinasse et tu me demandes à quoi je joue ! Regarde, t'as failli t'écrouler comme un guignol. C'est ta soirée, te fais pas remarquer par ton boss, alors pas la peine de jouer le grand frère autoritaire. Je te préviens, si tu ne te tiens pas tranquille, ça va barder en rentrant, c'est moi qui te le dis ! »

L'hôpital qui se fout de la charité, hm ? Non, non, pas du tout.

_ Et si jamais tu fais de la merde, t'as intérêt à te démerder pour que ça retombe sur quelqu'un d'autre que nous. »

Si Julian avait son caractère de cochon légendaire, Lyle pouvait aussi être une vraie tête de mule quand il s'y mettait, on se demandai bien de qui il tenait ça, entre son père et Julian... Il baissa la voix encore plus.

_ Et pour l'autre métamorphe, c'est un troll puissance mille que j'ai déjà chassé et qui sait que c'était moi ce soir là... Et NON il n'y a rien entre nous merde ! »

La fin de sa phrase était prononcée avec - peut-être - un peu trop de conviction, mais il était hors de question que Gigi ne croit quoi que ce soit. Et puis, il remarqua que la femme qui accompagnait l'homme, le lupin, n'était en réalité que Joan. Dans le genre situation compliquée... Lui jetant un coup d’œil, il fit ce qu'ils avaient convenu, ne pas se reconnaître. Hors de question d'en plus la mêler à toute cette affaire, elle était bien trop précieuse pour prendre le risque de faire un quelconque lien entre eux. »

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Le directeur termine son discours. Et elle attend, la sage gamine.
Derrière les rideaux, les derniers réglages. Les musiciens remplacent l'homme en costard et son coeur manque un battement, repart et semble s'arrêter de nouveau. Etrange sensation, qui la fait planner ou la rend totalement flippée. Alessandro l'y a poussée. Parce qu'elle devrait tester, parce qu'elle serait géniale, parce qu'elle offrira une belle prestation, parce qu'elle peut les surprendre. Il a osé le dire. Le répéter. Lui rammollir la cervelle à coups de conneries de ce type.
Oui, mais j'm'en fous, tu sais ; se limite t'elle à lui répondre, les machoires crispées. Crétine aguerrie. Elle s'est laissée prendre au piège du vampire excentrique, elle l'a écouté pareil au serpent qui s'enivre du pouvoir de la flûte de son charmeur. Charmeur de mes deux, crache t'elle. Erreur. Elle n'en a pas, hélas, entre les jambes. A cette furtive pensée, ses prunelles de bronze dévient du mur et s'épinglent sur l'attardé qu'elle avait jadis castré. Un mince sourire se faufile sur son minois aux traits sauvages.
Le sourire s'élargit lorsqu'elle voit Daddy Perv' froncer les sourcils, et sur le point de mordre son cadet.
Rien ne change. Le monde continue de tourner, malgré les événements qui s'enchainent à une furieuse vitesse. Nimue n'y comprend définitivement rien.
Un haussement d'épaules, les nerfs sont noués. Un soupir, et les yeux vont et viennent de la salle où se bousculent les invités, à la petite scène où les musiciens gratouillent sur les cordes et tapent avec une frénésie légère les claviers ou les caisses.
Une chaleur etouffante règne. Elle se mordille la lèvre supérieure. Elle clot une fraction de seconde ses membraneuses paupières. On lui murmure à l'oreille que c'est l'heure. C'est l'heure.
Un pas en avant. Puis un autre. Et la femme aux allures de gosse paumée n'est plus. Plus vraiment. La robe qu'elle porte n'a rien d'extravagant. Une élégance , qui la modèle, la transforme, en une dangereuse Némésis. Ses hanches fragiles balancent, ses interminables guibolles l'entrainent jusqu'au centre.
Les premières notes résonnonent enfin.

Le concert reprend, la poupée rock'n'roll s'accroche au micro et gonfle ses poumons. Nimue déchire le silence tacitement installé. Voix ronronnante qui soudain rugit puis redevient douce carresse. Une reprise. Baby, it's you.
Ses iris de miel survolent l'assemblée, Nimue finit par se fixer sur la frimousse du loup qui s'est tiré plus tôt dans la journée. Elle ne lui a pas demandé où il allait, parce qu'après tout, qu'importe ce qu'il fout. Qu'importe. Elle s'en fout.
Qu'importe, le seul mensonge qui fracasse sa psychée. Elle a juste envie de le dépecer. Car des brunes incendières l'encadrent, exposent leurs sublimes courbes. Vénus des temps modernes. Cette saloperie de jalousie, absurde et aberrante, la bouffe.
Nimue ferme les yeux. La sylphide brune continue de chanter, sa gorge projette les paroles et sa fine silhouette lui donne des airs de chatte farouche. Elle braille sans perdre la mesure. Et retombe sur ce rythme nonchalant qui lui sied tellement.

SIGNALEMENT · MJ Ϟ Shut up, bitch.

Epidemic trip

La musique retentit, dissimulant une bien sombre réalité, qui s'amorce dans les toilettes de Jazz Baby.

Esther n'était pas ce qu'on peut appeler une junkie, elle aimait juste profiter en soirée et se défoncer un petit peu. Evidemment, elle n'était pas venue ici pour cela à la base. Stagiaire au Daily Comet pour l'été, étudiante en journalisme, elle venait surtout pour faire connaissance avec ses futurs collègues. Mais lorsqu'elle appris par Turck, son meilleur ami qui était venu avec elle — soyons honnête, pour profiter de l'open bar — qu'une toute nouvelle drogue était mise en circulation ce soir, à cette soirée, elle n'y réfléchit guère longtemps. Esther n'était pas une junkie mais elle aimait tester ses limites, et profiter de la vie. Elle n'était pas très riche, mais suffisamment pour pouvoir payer deux doses, une pour elle, une pour Turck.

C'est en se rendant aux toilettes pour sniffer la petite poudre aux jolies couleurs rouges qu'elle réalisa que quelque chose clochait. Il y avait une paire de jambes qui dépassait de sous la porte des toilettes occupées. Haussant les épaules, elle enjamba les jambes en question et s'installa devant le miroir. Elle disposa la poudre sur la porcelaine blanche et sorti sa petite paille. Turck l'invita à commencer la première. Elle sourit et s'enfila toute la poudre. L'effet était piquant, elle se gratta le nez en s'observant dans le miroir, elle avait toujours peur de se mettre à saigner du nez. Mais non, rien de tel. Elle se retourna pour proposer la paille à Turck et son sourire disparu aussitôt. Un hurlement sorti de sa gorge. Turck était plaqué contre le carrelage par un type, genre costard cravate, sauf qu'il avait enlevé sa veste et sa chemise, sa cravate pendouillait étrangement autour de son cou, et surtout, il était en train de mordre Turck au visage. Devant la vision d'horreur et du regard paniqué de Turck, elle reprit ses esprits. Saisissant le type par les épaules, elle l'envoya valdinguer contre le mur. Bon sang, il était complètement ivre car il s'écroula instantanément à terre et sembla incapable de se relever.

Lorsqu'elle se tourna vers son ami, la peur avait disparue. Le sentiment qui l'habitait était très étrange parce qu'elle avait dîner avant de venir, - ne jamais prendre quoi que ce soit sans avoir manger avant, une règle ! - mais elle mourrait de faim. Qu'est-ce qu'il faisait chaud ici, aussi ! Elle commença à enlever sa robe devant le regard surpris et interloqué de son meilleur ami à la gueule ravagée. Turck pressait sa main contre sa joue. La morsure n'était pas profonde, juste assez pour que l'hémoglobine dégouline le long de sa mâchoire et tâche sa chemise. Il gagnera une belle cicatrice. Posant sa main sur l'épaule d'Esther. Celle-ci se retourna telle une automate. Poupée sans envies. Un étrange sourire naquit sur ses lèvres roses. La seconde qui s'en suivit, Esther était penchée sur le bras de son meilleur ami, les dents plantées dans son bras.

La chanson se termine. Le silence faisant bientôt place aux applaudissements d'un public enthousiaste. Les musiciens sont sur le point de reprendre quand des cris abominables tonnent à travers l'espace. Hurlements provenant des toilettes. La stupéfaction d'abord. Quelques intrépides individus s'y dirigent sans réfléchir, ni songer une seule seconde à l'horreur qu'ils y découvriront.

Informations

◘ Vous l'aurez compris, tous ceux ayant prit du Bloody Mary vont devenir des... ZOMBIES ! Enfin presque tous, parce qu'il est possible que vous échappiez à cet effet désastreux, notamment si vous êtes un vampires, marqué, sorcier, nécro, métamorphe ou un lycan ! (qui ne sont pas touchés par l'effet cannibale zombie) [SEULES LES PERSONNES AYANT REÇU LE MP DU MJ SONT CONCERNÉS DONC]
◘ Attention, on n'est pas chez Roméro, et ces zombies là ne sont pas réellement morts ! Ils ne se décomposent même pas, si vous leur tirer une balle dans le coeur, ils saignent et meurent... En réalité, c'est un effet secondaire de la drogue : une faim épouvantable, qui vous fait perdre le sens des réalités. Personne n'aurait jamais dû mélanger du V-Juice avec d'autres drogues !
◘ Les effets secondaires? Les zombies junkies ont d'abord très chaud, ce qui les poussent à enlever leurs vêtements, ensuite, ils sentent une faim monstrueuse les envahir, et ont faim de chair humaine fraîche ! (s'ils n'ont pas d'humains sous la main, ils se bouffent eux-même). Et cependant, ils demeurent sous trip, donc complètement inconscient de ce qu'ils sont en train de faire.
◘ Vous ignorez si les effets sont permanents ou pas ! Alors ne tuez pas de PJ - même s'il s'est transformé en zombie, - c'est pour cela qu'on vous a enlevé vos armes a l'entrée de la soirée ! Oui je parle aux chasseurs présents.
◘ RAPPEL 15 LIGNES MAXIMUM SINON LE FOUET!!

Les ordres du Maître

C'est ainsi que Abigail Lehane, Amber Drewen, Lyle T. Lannister, Kiara R. Lannister, Joan Tyler, Julian J. Lannister, Rumer H. Humphrey, Timothy Brewer et Pandore V. De Massari commencent à sentir une chaleur épouvantable, ils ont envie de se déshabiller tellement ils ont chaud (par contre vous foutez pas non plus complètement à poil), mais surtout, ils ont une faim dévorante, tellement faim que leur voisin semble soudainement très appétissant. Naturellement, vous n'êtes pas de vrai zombie, aussi ne commencez pas à vous transformer, ou vous décomposer, mais vous êtes tellement stone que les autres vont vous prendre pour des zombies).
Pour les autres, eh bien vous réalisez assez rapidement que quelque chose cloche, surtout lorsque vous entendez les hurlements sortir des toilettes. Cinq minutes plus tard, c'est un serveur qui hurle, et tombe au sol, la main plaquée sur sa joue sanguinolente. A qui se fier dans pareille situation ? Tous sont susceptibles d'être des menaces.
Pas d'affolements ! Crient les responsables de la soirée...
La chanteuse encore sur scène, Nimue, observant incrédule le spectacle, ne réalise pas immédiatement que le guitariste qui jouait pour elle, se rapproche dangereusement dans son dos. Les nécromanciens: Graham M. Blake, Valentin A. Balan, et Lohengrin A. Schimmel tentent de comprendre ce qu'il se passe, car il est indéniable que ce comportement cannibale ressemble de beaucoup à celui d'un zombie, seulement leurs pouvoirs sont inefficaces sur les dits zombies.

Invité

O.K. Il y avait vraiment quelque chose de trop étrange à cette soirée !
Alors qu'une chanson s'achevait sur scène et que je continuais à garder mes yeux fixés vers le bar où régnait une agitation grandissante, un cri s'éleva des toilettes. Je sentis mon cœur battre plus fort sous le coup de l'excitation. Soudain, c'était comme si toute la salle avait été mise sur pause, tout le monde semblait retenir son souffle (ou bien était-ce tout l'alcool que j'avais ingéré qui commençait à faire effet ?) en tout cas, j'avais l'impression de ne plus entendre que mon souffle. Puis les bruits reprirent, entrecoupés par des hurlements et des bruits de vaisselle brisée.
Eh ben franchement ! Les gens de Shreveport n'arrivaient pas à tenir plus longtemps une soirée tranquille ? A vrai dire, c'était tellement prévisible que je n'en étais pas étonnée. Depuis le début tout le monde savait bien que nous marchions sur des œufs et que le dérapage était inévitable... A croire que les organisateurs avaient fait exprès ! J'étais juste curieuse de savoir qui... ou quoi avait bien put mettre le feu aux poudres.
Tout à coup, de brusques mouvements à l'autre bout de la salle, comme une bousculade. Les gens hurlaient plus fort et j'avais l'impression que tout autour de moi il se passait quelque chose... comme si j'étais entrain d'être piégée. Je n'aimais pas cette impression...
Près de moi, je vis un homme enlever sa veste, puis défaire sa cravate et les laisser tomber au sol. Avait-il vraiment l'impression que c'était le bon moment pour un strip-tease alors que la salle était en grande panique ? Puis je remarquais la sueur qui dégoulinait sur son front. Il faisait chaud je l'admet, mais pas à ce point là ! Quelqu'un avait-il mit quelque chose dans l'air ? Ou dans les boissons ? Je n'en avais aucune idée et je ne connaissais pas encore l'origine de tout ce remue-ménage, mais une chose était sure : cela ne présageait rien de bon, et le spectacle ne serait peut-être pas si tranquille et amusant que prévu !

Invité

Finalement, pas de tour dehors pour nous. Un cri retenti. Il vient des toilettes. Je me retourne brusquement et vois les gens rester interdits ou se précipiter vers la source des cris. Quelle bêtise ! Pire que dans un film d'horreur. Il ne faut jamais se diriger vers la source des hurlements. Jamais. C'est là que le pire se passe, forcément. Je regarde autour de moi. D'autres gens ne semblent pas savoir ce qui se passent. Restent là sans savoir quoi faire. Le bon sens voudrait que tout le monde s'enfuie... Mais non.
Enfin, il y a une personne qui sort des toilettes. Ses yeux sont fous, la peau de son visage est rouge sous la sueur. Et sous le sang. Du sang macule son menton. Pourtant, hormis les vampires, aucune odeur de mort ne flotte. Je jette un coup d'oeil aux deux autres et seuls réanimateurs présents à la soirée. Ont-ils compris comme moi que ce ne sont pas des zombies. Pas morts en tout cas. Je frissonne. Que faire ?
D'autres gens commencent à se déshabiller, la fille sortie des toilettes était en soutien-gorge... Je me demande si d'autres cannibales en chaleur vont apparaitre comme ça. Indéniablement, ça a un lien avec la drogue étrange.
Je me tourne vers Izabelle. « Je vais essayer d'aller voir les autres réanimateurs, là bas, près du bar... Peut être qu'on pourra essayer de comprendre ce qui se passe... En tout cas, il vaut mieux ne pas s'approcher de ceux qui ont des bouffées de chaleur » Pour une fois, je ne parle pas trop. Il n'était plus question de cacher ou non ma nature "magique"... Je lui jette un dernier regard, lui laissant le choix entre m'accompagner ou pas et retourne à grands pas vers le bar, là où les auras similaires à la mienne se trouvent. En tout cas, il faut espérer que dans la panique, personne ne va tuer un des "zombies". Ils sont pas morts ceux là…

SOBRIQUET · Sujet: Re: [INTRIGUE] La pendule aux accents funèbres 11/7/2012, 01:06

Graham accepta d’aller faire un tour dehors, lui prenant son bras. De l’air, ça faisait toujours du bien. Tellement de bien qu’elle n’avait pas revu Brad. Ce n’était pas très grave non plus. Elle ne faisait que s’inquiéter comme elle savait si bien le faire, même avec des personnes qu’elle ne connaissait presque pas ; Graham en était la preuve. Elle avait toujours été comme ça, même avant d’être infirmière. Ils partirent donc du bar, tentant de se diriger vers la sortie. Ils ne se rendirent pas très loin, s’arrêtant quand des cris se firent entendre. Pas des cris de joie non. Loin de là. Ils s’arrêtèrent, regardant en direction des cris. Une personne sort des toilettes, avec du sang sur elle. Pas seulement un peu. Elle était aussi peu vêtue. D’autres personnes commencent aussi à l’être. Pour autant qu’elle puisse en juger, elle ne trouvait pas qu’il faisait si chaud que ça. Et ce n’était que quelques personnes. Humains à divers degrés. En espérant que ceux qui commençaient à se déshabiller ne veulent pas être recouvert de sang aussi, ça ne lui laissait rien présager de bon. Elle avait dû oublier son optimiste à l’entrée. Il était resté là quand on l’avait fouillé. Elle hocha ensuite la tête, d’accord avec Graham. Ne pas les approcher était une bonne idée, à moins de vouloir finir en marre de sang. Ce qui n’était pas dans ses plans. Elle lui suivit, il semblait aller mieux, mais au cas, elle préférait rester avec lui. Et peut-être que rester grouper (même à deux) était mieux que de rester seul. Elle regarda autour d’elle, il y avait des humains un peu partout et certains regardaient les autres comme s’ils étaient des morceaux de viandes. D’autres cris se firent entendre.

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— C'est vrai. Thaliana maitrise déjà son pouvoir suffisamment pour ne pas avoir besoin d'un extincteur à porter de main. — Une lueur de fierté passe dans son regard alors qu’elle se redresse légèrement. Un sourire fleurit sur son visage. Oui, elle est heureuse qu’Orion ait pris sa défense devant la sorcière plantureuse. D’elle respirait bien trop de confiance en soi, peut-être un peu trop de dédain pour les autres. Pourtant, la jeune sorcière s’efforça de sourire, polie. Peut-être qu’elle n’avait jamais eu le temps d’apprendre tout ce que sa mère aurait pu lui enseigner, mais elle n’en était pas non plus laissée au stade d’oisillon tombé du nid. Elle reposa, dans le même geste qu’Orion, sa coupe de champagne à peine entamée sur le plateau du serveur. Ainsi, les deux sorciers étaient amis d’enfance, en quelque sorte. Son amie d’enfance, à elle, avait toujours été sa mère. Personne d’autre. A vrai dire, elle n’avait jamais eu personne d’autre dans sa vie que sa mère. Et ce depuis que cette dernière était morte et que Thaliana avait rejoint les Etats-Unis après avoir réduit en cendres un village asiatique. Orion continuait de parler avec Morgane quand la musique se tut et que des hurlements se firent entendre depuis les toilettes. Ou du moins, vers l’endroit que Thaliana soupçonnait qu’elles étaient. Elle sursauta et fut heureuse que sa coupe soit avec le serveur plutôt que dans sa main, sinon elle se serait brisée en morceaux. — Qu’est-ce que… ? — commence-t-elle alors qu’un homme tombe au sol, main sur sa joue ensanglantée. Thaliana lève les yeux vers la silhouette à ses côtés et découvre une femme, le visage plein de sang. Une chose était sûre, ce n’était pas une vampire. Alors quoi ? Elle fit distraitement appel à son pouvoir sur le feu, le sentant envahir ses veines comme une caresse réconfortante. Elle savait que Morgane et Orion pourraient le percevoir aussi, mais elle n’en avait cure. Elle n’avait pas l’intention de se laisser bouffer. Pas après l’épisode de l’hôpital.

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Choc. Choc, déferlante. Tout c'était passé si vite... Trop vite. La bouffée de chaleur qui l'envahit, la pression sur son col avant la chute, avant que les choses retournent à la normal. Avant que son "cher" collègue ne le lâche et manque de s'effondrer... Trop vite, trop... Tout. Déboussolé, totalement déboussolé. Il lui était arrivé quoi ? Cette sensation d'euphorie qui l'avait envahi si soudainement, de manière si... éphémère... Et cette chaleur, le chaud... Là tout a disparu, finit, niet, nada. Et il a... Il réprime un léger "eurk" en pensant qu'il venait de fourrer sa langue dans la gorge de ce râté préhistorique... Il sent le gout des petits fours qu'il n'a même pas touché... Ecoeurant. Une autre chute dans la précipitation, une femme avec une carotte capillaire... Etrange. Il faut de tout pour faire un monde se dit-il alors qu'il observe les personnes autour de lui... On dirait qu'ils vont tous perdre la boule... Rester, partir ? Rester. Ca peut être amusant il en est certain. Mais tout va trop vite, son cerveau sortant de cet état étrange n'a pas le temps de tout analyser qu'un cri s'élève des toilettes à proximité, un cri glaçant les veines, excitant aussi dans une certaine mesure. Et dans la foule tous restent tantôt interdit, tantôt... Statiques. Alors c'est sans réfléchir qu'il abandonne la troupe d'odieux clowns semblant sortie de Shrek pour se diriger vers les toilettes alors que quelques personnes lui emboîtent le pas, le rejoignant au niveau de la porte. Ils devaient sûrement tous faire partie de la catégorie "attardés" pour courir comme ça vers la source d'un tel cri... Ou bien ils étaient peut-être au final les seuls pour qui la présence d'une possible personne agonisante dans les toilettes obligé à réagir. Et c'est en poussant la porte qu'il la voit, elle fonce vers eux comme une furie, à moitié à poils, le visage couvert de sang, il sent les poils de sa bête se hérisser alors que ses yeux redevenue noisette l'espace de quelques minutes reprennent leur couleur de topaze. Mais le fait est qu'il le sent, elle est humaine et... Bien vivante. Il s'apprête à grogner, mais elle passe à travers eux pour débouler comme une harpie dans la salle aux miles mascarades... Tant mieux. Et sans réfléchir plus longtemps il continue sa route initiale et la porte menant aux toilettes se referme derrière lui et le spectacle du blanc maculé de pourpre. Spectacle d'horreur...

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Encore accrochée, elle ne fait d’abord pas vraiment attention au reste, à l’autre derrière qui s’agite et agresse un type. Pas étonnant qu’elle est glissée sur une flaque de champagne, ces gens sont instables ou quoi ? La petite femme se racle la gorge, se décroche et défait les plies de sa robe tout en répondant à la remarque du type aux bouclettes. « C’est à vous que je devrai dire ça. » Difficile de masquer son malaise à Amber, elle a le don pour griller les menteurs. Mais alors qu’il lance une nouvelle petite pique maladroite d'un air absent, Amber ne parvient pas à se défaire de son trouble. La chaleur, chaud, si chaud ! Et dans son dos, des gens se grattent la chaire, déchirent leurs bouts de tissus et se mettent presque à nue, quant à elle, coincée dans cette unique robe. Elle sent l’irrésistible envie de retirer son corsage. La chaleur est étouffante, trop prenante. Véritablement et irrémédiablement insupportable. Ca brûle ! Par un coup de folie elle arrache les lacets dans son dos, jouant des coudes et bousculant les gens autour d’elle. Et là voilà torse et les cuisses à l’air, dévoilant sa petite poitrine rebondissant couverte par un soutien-gorge aussi blanc que sa robe, tout comme sa petite culotte. Elle n'est pas pudique, mais pas à ce point là. L’envie de s’arracher les cheveux la prend alors, elle n’a même pas entendue la musique, ni la voix délicieuse qui avait enveloppée la salle. Non, elle n’entend rien d’autre que les battements de son cœur et, le vide se fait. Elle a l’impression qu’on aspire son estomac et qu’elle va vomir ses tripes. Comme si elle n’avait rien mangé depuis des jours. Elle fonce alors, bousculant les gens avec une force surprenante, vers les petits fours. Elle en ingurgite, encore et encore. Rien, quedal. Un autre verre de champagne et c’est le même refrain. Elle a une fringale d’enfer. Ca gratte dans sa gorge, la chaleur insupportable elle, ne cesse pas. Plus rien n’est là, autour d’elle. C’est le vide, un vide battant la chamade. Des cœurs saignants. Elle ne sent pas le regard des gens, non, elle ne sent que l’odeur de la chaire à côté d’elle. Lentement, ses iris vitreuses se tournent vers un homme, dont elle ne distingue pas les traits. Elle ne voit que sa bidoche appétissante. On dirait une droguée en manque, son teint soudainement trop pâle et ses cernes violettes lui file un air maladif. Empiré par la blondeur de ses cheveux. Oui, elle a l’air d’un zombie. Lentement elle s’approche. Elle entend bien en sourdine une voix insignifiante qui lui parle. Mais tout ce qui l’intéresse … C’est … Sa chaire. Et d’un bond félin elle se jette sur l’homme, plantant ses petites quenottes, arrachant au passage, souillant le blanc immaculé de ses vêtements et de sa peau d’un rouge vermeille. Et la pointe de ses longs filent doré rougissent. Ses petites mains s’agrippent, le pauvre homme ne peut rien faire et sa jugulaire explose un torrent d’hémoglobine.

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Même si elle trouvait le cocktail qui s'y trouvait infect, Kiara vida son verre d'une traite. Si Julian lui-même était saoul, elle pouvait bien profiter de la soirée, non ? Rapidement, ce qu'elle croyait n'être que de l'alcool, lui monta à la tête et elle commença à s'éventer. Qui avait monté le chauffage ? Elle tâchait de rester un minimum alerte en observant les allers et venues des gens dans la salle mais elle perdit rapidement pied. Ça faisait vraiment trop longtemps qu'elle n'avait pas bu, si elle était dans cet état après trois coupes de champagne... Elle ne suivit qu'à moitié le retour du métamorphe, les regards en coin que Julian adressait à un lycan, les auras qui s'agitaient çà et là, ne se formalisa pas quand quelqu'un renversa un truc sur sa robe en la bousculant. En fait, ce n'est que lorsque Julian les emmena à part pour tâcher de reprendre le contrôle de la situation, que ses synapses semblèrent bien vouloir recommencer à fonctionner à peu près normalement. Elle écouta la conversation entre ses deux frères et se mit à éclater de rire - elle mit quelques secondes à retrouver suffisamment de souffle pour lâcher :

« On s'en tape, Lyle, tant que tu ramènes pas ce monstre à la maison. Et pourquoi on doit surveiller le lupin, là-bas ? Pour être sûr qu'il parte pas avec la fille qu'il drague ? Démerdez-vous moi je... »

Elle s'interrompit soudainement. Si une seconde plus tôt, elle était décidée à profiter de la soirée et planter ses frères là, à présent une seule chose l'intéressait : manger. Comme hypnotisée, elle ajouta :

« J'ai faim. » Elle crevait de chaud aussi mais elle l'avait presque oubliée, les yeux rivés sur le lupin qui, à présent, lui faisait autant envie qu'un steak : « Et t'as raison, Julian, ce type a l'air... appétissant. »

Partout autour des cris retentissaient, l'odeur du sang commençait à envahir la salle : deux faits qui auraient, normalement, alerter la chasseuse. Là, elle ne remarquait rien.

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Il avait vidé le diabolo fraise d'un trait. Qu'il n'aimait cette saveur immonde, pire, ces bulles qui assaillait son palais et semblait exploser sur sa langue. Un frisson de dégoût parcouru son échine. Ses doigts se crispèrent, serrèrent le verre qui risqua alors d'exploser.
Un cri survint des toilettes. Déjà ?
Pourvu qu'elle se fasse bouffer. Déposant le verre vide, Darius changea de direction en faisant comme tout le monde, comme Stuart l'aurait fait. Il y avait une foule qui se dirigeait vers l'auteur du hurlement, des hurlements, tous les regards se braquèrent vers cet endroit. Ils auraient dû fuir, partir en courant dans le sens opposé, mais non. Là, l'inverse opérait, ils s'approchaient d'un feu qu'il fallait à tout prix éviter. Pauvres petites frêles enveloppes. L'effervescence s'accentuait de seconde en seconde ; quand ils virent le sang, il y eut d'autres remues.

Tout était sous contrôle, absolument tout.
Sauf que Stuart n'était du genre à contrôler. Lui aussi devait être perdu. Se retournant auprès du barman, il demanda innocemment :

"Il se passe quoi ?"

Sans attendre une réponse, vue que le barman était parti servir d'autres clients depuis le diabolo fraise, il fit volte-face et s'en alla rejoindre la seule personne qui pouvait donner une réponse au blondinet : Morgane. Elle n'était pas loin, quelque part dans la foule, sa chevelure ardente devait être reconnaissable de loin. Darius aperçut un éclair orangé non loin, il pensait qu'il s'agissait là de la chef de la Blanche-Confrérie, bien qu'il l'imaginait plus grande. Cependant, en voyant la petite chose se ruer sur lui avec un air vorace, il sut qu'il s'était trompé de personne.
Bien, cela l'innocenterait.
Levant les mains pour se protéger, sa réaction ne fut que trop tardive. Agrippée à lui tel un coquillage sur un rocher, elle planta ses dents sur sa chair fraîche et la réaction ne se fit pas attendre. Avec la force de sa mâchoire et sa faim amplifiant toutes ses envies, le derme du sorcier se transperça bien vite et le sang coula le long de son cou. Souffrant, un cri de douleur non feint émana de sa bouche tandis qu'il tenta, en vain, de la repousser. Instinctivement, Darius se prépara à lancer un violent sort pour la repousser, voire à utiliser une de ses munitions enchantées pour se débarrasser du pathétique pantin humain. Mais, il n'était Darius, Stuart n'avait toutes ses qualités, toutes ses habitudes, c'est à peine s'il s'était déjà battu.

Troublé par le bruit de mastication dans le creux de son cou, le sorcier bafouilla quelques paroles afin d'appeler la Nature environnante pour le protéger. Il n'y avait nul métal dans les environs, la magie opérait avec difficulté, le sorcier n'ayant que peu l'habitude de prendre de telles pincettes. Enfin, il trouva quelque chose qu'il pouvait appeler sans heurter Dame Nature. Un jazzman était descendu du bar avec son instrument dans un étui. Le saxophone déchira son emballage et s'envola vers Darius, fendant la foule qui hurla de stupeur. L'instrument s'écrasa avec virulence sur le crâne de la jeune demoiselle à la chevelure de feu. Choquée, sonnée, elle tomba à la renverse. Sur le sol, sur le ventre, le sorcier tenta d'entraver ses mouvements en se servant de son corps comme poids sur son dos. Là, en voyant la foule autour de lui paniquée et déséquilibrée suite à la chute de la rousse, il ordonna, sachant que cela ne servira à rien car personne ne l'écouterait :

"Allez chercher Morgane Galahad, une grande rousse, pendant ce temps, je cherche un sort pour la contenir."

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Quelques mots de la part de Joan, un regard de ma part vers le chasseur et ses comparses (probablement pas plus reluisants que lui si j'en jugeais par leur familiarité entre eux), et je remarque l'étrange comportement du brun typé qui vient de rouler une galoche à celui que Joan semble désigner comme « le tombeur ». En fait, le prétendu charme de ce dernier ne doit pas avoir grand chose à voir avec l'attitude de son amant éperdu. Impossible de sentir distinctement son odeur à cause de tout le parfum qui rend l'air si lourd mais à en juger par des détails visibles, il s'agit d'un métamorphe. Et il n'est pas dans son état normal. La petite blonde qui venait d'apparaître parmi eux commençait à se déshabiller d'un air fébrile...
Rapidement je prends conscience du nombre de personnes se plaignant de la chaleur au point de se bousculer pour trouver de quoi se rafraîchir, voire d'imiter la naine exhibitionniste, tandis que les autres semblent, comme moi, ne pas trouver la température si insupportable. Les premiers, généralement, donnent l'impression d'être complètement faits, leurs yeux sont vitreux, leur pas indécis, leurs gestes maladroits et pourtant trop vifs. Est-il possible que la haute société du coin tienne aussi mal l'alcool ? Un mauvais pressentiment me fait froncer les sourcils quand j'entends Joan balancer son verre assorti d'un juron, et qui, à son tour, menace de partir en delirium tremens et se raccroche à moi pour ne pas tomber... Alors qu'elle n'a montré aucun signe d'ébriété aussi avancée précédemment.
La retenant sans mal, je ne lui réponds pas tout de suite et l'observe un instant. Quelque chose ne va définitivement pas.

« Qu'est-ce que tu viens de boire ? »

Mais j'entends une voix, familière sans l'être, qui s'élève non loin de là, au micro. Se frayant un chemin à l'intérieur de ma tête, elle me murmure des souvenirs vifs et fragiles comme un rêve étrange dont on vient de s'éveiller.
Me redressant et détournant mon attention de Joan l'espace d'un instant, je lève les yeux vers Nimue. Si différente, si inappropriée telle que je la connais pour un endroit, un moment comme celui-ci. Brusquement inquiet pour une raison mal définie, je regarde autour de moi. La tension monte alors que je constate l'étrangeté désormais claire du comportement des convives. Une chaise gisant inoccupée près de moi, je l'approche tout en continuant de soutenir Joan, et lui propose de s'assoir.

« Je vais te chercher de l'eau, j'arrive. »

L'avantage de ma taille fait que beaucoup s'écartent pour me laisser passer, je fends donc la foule attroupée devant le bar où les serveurs sont débordés – j'en vois même qui se trouvent dans le même état que Joan, ce qui n'augure vraiment rien de bon. Attrapant de moi-même une bouteille d'eau derrière le comptoir, je rebrousse chemin. J'aurais aimé pouvoir profiter plus pleinement de ce que j'entends, de ce que je vois là-bas sur la scène. Comme un homme qui se noie se gave d'air à chaque fois qu'il touche la surface, mon regard accroche l'objet de mon intérêt tout le temps que je reviens vers ma position initiale, médusé de découvrir l'énigmatique sorcière si talentueuse sous ce jour-là. Lorsque la prestation prend fin, je suis près mon ex-employée, qui me paraît être dans un état encore plus sombre lorsque j'arrive à sa hauteur. Le public applaudit mais je sens plus fortement encore l'horreur qui se profile et suis incapable de faire de même. Pas plus d'une dizaine de secondes plus tard, une femme hurle à quelques mètres de là. Les invités se précipitent pour voir ce qu'il se passe, tandis que je plonge dans cet état particulier qui est celui de l'éveil bestial. Les sens dors et déjà aux aguets, je repère l'odeur du sang, au bar d'où je viens de partir un homme en est partiellement couvert puis s'effondre. Quelque part, une voix masculine appelle à l'aide, demande qu'on trouve une certaine Morgane Galahad – nom qui ne m'est pas inconnu mais que je zappe immédiatement.
Mes jambes se mettent en mouvement, lentement, je recule et me retourne alors vers la scène. Là-bas, ma complice dans le meurtre ne voit pas l'homme qui s'approche à moitié dévêtu, la folie habitant son regard et ses gestes.

« Nimue ! » crié-je pour couvrir le brouhaha qui s'élève alors.

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Je ne comprends pas grand chose, je sais que j'avais eu chaud, je sais que j'étais présente, mais là... Je sais que Pearl a prit ma place... Je suis rentrée dans les toilettes, pour m'enfermer un peu, puisqu'un couple entra à ce moment là, et que je n'avais pas envie de voir quoique ce soit, ni être vu par qui que ce soit, j'ai une fièvre palpable, mais ce n'est peut être que la chaleur du lieu, et la concentration de trop de races! Mensonge, je me mens à moi même... Mais le fait est que lorsque je suis sortie, c'était pour me retrouver nez à nez avec ce même couple, qui était juste en train de se dévorer, et au sens littéral du terme... Pas de cris, pas de hurlement, juste une forte surprise, une incompréhension totale, je deviens un mélange de Autumn et de Pearl et pour palier à ça, je sais pas ce qui me prit, je les plaquais contre le mur, pour pouvoir sortir, et lorsque je me retrouvais dans la grande salle, trop de monde, trop de bruit, j'étouffe, je bouscule plusieurs personnes sans même m'excuser, il faut que je sortes, maintenant!

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Je discute posément avec mon ancien ami d'enfance Orion et sa charmante amie... Quand il me présente, j'hoche la tête, en effet, j'éteignais ses feux lorsque nous étions enfants. ça remonte tellement loin tout ça. Je prends son numéro, en le remerciant silencieusement. "Pourquoi p...a..." Un homme vient à ma rencontre, on me glisse un mot à l'oreille, je me raidis, mais c'est imperceptible. Mon sourire s'élargit devant Orion et sa jeune amie, en retenant toutes pensées, toutes insultes qui pourraient émaner de moi en cet instant. "Veuillez m'excuser... Une affaire urgente m'attend... Orion, ce fut un plaisir." J'hoche la tête à leur intention, et déjà je me retourne vers Jason, lui adressant un certain regard glacial, qui veut bien dire qu'il a le droit le lever le petit doigt pour avoir une discussion privilégiée avec notre cher gouverneur... Je tourne les talons, et je m'avance lentement vers Stuart Gustavson. Tout se passe très vite, je claque des doigts en prononçant une parole simple et concise et le temps s'arrête d'un coup, tout est au ralentit, le temps se distant, se tort sous ma volonté, c'est un petit tour pour prévenir plutôt que guérir . Je sens malgré le sort lancé, le regard de Godric sur moi, peut être les seuls à être conscients pour l'heure, que ça va dégénérer et probablement par sa faute à lui et uniquement la sienne!

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~ Et là, quelle ne fut pas sa surprise lorsque, surgissant de nulle part sur la mélodie naissante d'un nouveau morceau, la Reine Squelette, aka j'ai-le-cerveau-qui-coule-par-les-oreilles, fit son apparition dans un déhanché pointu de cuir et d'os, avec une jupe encore plus raz la foufoune que celle - déjà pas mal indécente, mais elle au moins avait l'excuse de détourner l'attention de par son décolleté abominablement scandaleux - de Joan, qui se trouvait actuellement en la mauvaise compagnie d'un lupin qui avait à la fois l'allure d'un bourgeois endimanché dans ses pompes de funérailles, et à la fois l'air rude et taillé à la serpe d'un travailleur russe sortant du kolkhoze, la pioche à la main, prêt à aller retrouver son yack de femme et sa marmaille infernale.

_ Mon dieu, elle aurait pu être sexy, avec un peu plus de poitrine, l'air moins cassé et sans cette expression aussi emmerdée qu'un geek à la campagne. »

Suffocant depuis tout à l'heure dans un excès de chaleur, malgré sa veste s'il avait retiré, il dégrafa le bouton du haut de sa chemise pour se ventiler un peu plus tandis qu'il se faisait la remarque que sa sœur n'avait peut-être pas tout à fait tord : Julian posait sa petite chasse gardée sur son lupin et il grimaça alors qu'il s'imagina lui et... Oh non. Observant d'un oeil distrait sa sœur se goinfrer de petits fours, il en profita pour s'en servir un ou deux au passage. Il n'avait pas beaucoup mangé avant de venir, et ça ajouté à la chaleur, son ventre réclamait son dû. Et, lorsque le cri retenti dans les toilettes, c'est une tête nimbée d'un fin film de sueur qu'il tourna d'un air ahuri en direction du chahut. Et puis, il se rendit compte que la jonquille sautillante qui lui était tombée dans les bras était en train de défaire son corsage... Wait, what ? Se baladant à poils comme une fleur sur le dancefloor, elle gambada joyeusement avant d'aller agresser ce pauvre Stuart dans une vieille scène de zombie de série Z. Quelle horreur. Assistant, impuissant, ça ce spectacle, il ne tiqua même pas lorsque le sorcier utilisa sa force saxo pour se tirer de ce mauvais pas. Effondré sur le sol, celui-ci semblait perdu dans un corps à corps scandaleux avec la pauvrette toute déshabillée. On eut presque dit qu'il était en train de la violer. Et ce sang... Tout ce sang qui se répandait de cette blessure à vif... Sans même s'en rendre compte, Lyle avait fait quelques pas en direction des deux dégénérés. Et puis, finalement, il s'arrêta. Il venait d'avoir la vision de lui en train de se jeter sur l'homme qui s'était jeté sur la femme à poil pour lui arracher la deuxième jugulaire avec les dents, secouant la tête pour arracher des petits morceaux de chair bien frétillants, coincés entre les dents. Frissonnant, il releva les yeux, et son regard se posa instinctivement sur la paire de nibards la plus fucking awesome qu'il n'ait jamais vu de sa vie (Morgane). A cet instant, avant que l'objet de ses désirs n'use de sa magie, il n'avait qu'une seule idée en tête qui l'obnubilait devant cette chair offerte à ses yeux...

Il avait foutrement faim. »

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▬ Bien entendu que je te tiendrais compagnie. Mais je suis d'accord avec toi, cette soirée est mortellement ennuyeuse, j'aurais cru que pour une réunion comptant des vampires, il y aurait quelques sacrifices de vierge à la gloire du maître de la ville pour égayer la soirée. Il faut croire que je m'étais trompé.

Le sourire de Pandore s’agrandit très vite en entendant les paroles de Micah. Son regard parcourra la salle quelques secondes. Très vite, des groupes s’étaient formés de part et d’autres de la scène et près d’elle se trouvait maintenant quelques auras les unes les plus puissantes que les autres. Sorciers pour choisir. La chevelure rousse de Morgane ne fit que confirmer ses dires. Le fait d’être entouré autant par des sorciers ne mettait pas l’Italienne très à l’aise, si Pandore pouvait avoir comme une sorte de comportement suicidaire lorsqu’elle fréquentait vampires, lycans, métamorphes et autres, les sorciers l’avait toujours effrayé. Trop de puissance pour une seule et même personne, trop de pouvoir et pas assez de faiblesse. A côté d’eux, l’Italienne n’était pas grand-chose et c’était surtout cela qui l’énervait. Ne pas avoir l’avantage. Et puis la tête qui tourne, les jambes qui semblent se dérober sous elle, légère ivresse qui s’empare doucement d’elle. Heureusement que Micah est là, sinon elle aurait dit bonjour au vieux parquet déjà taché par le champagne.

▬ Il est hors de question que tu partes hors de ma vue tant que tu n'es pas capable de tenir sur deux jambes.

Murmurant un « désolé ». La médium reprit appui sur le métamorphe afin de se relever. Et puis soudainement une vague de chaleur l’envahit. Frissons. Puis une deuxième vague la submerge. Il fait chaud. Trop chaud. J’en ai marre des gens. J’ai faim. Dégagez-vous tous, j’ai faim. Le sourire s’efface pour laisser place à une expression de fureur profonde. Faim. Et tous ces corps qui sous une peau trop fine sont gorgé de sang et de chair tendre et rosée. Le bras de Micah, gêne trop.

▬ DEGAGE ! LACHES-MOI !

Pandore ne contrôle plus rien. Dans son esprit, il n’y a que l’envie d’avoir moins chaud et cette faim insupportable qui l’inquiète. A l’aide de ses deux mains, l’Italienne fait sauter tous les boutons de sa robe qui en un fracas s’étale à ses pieds. La voilà désormais à moitié nue, habillée par une lingerie noire et ses talons et rien de plus. Un serveur la regarde, il regarde cette fille à moitié nue qui a une faim terrible. Instinctivement et comme par habitude ses pouvoirs lui permettront d’avoir ce qu’elle veut. En quelques secondes, Pandore contrôle le nerf de la colonne vertébrale. Mentalement, la médium le remonte jusqu’au cerveau et la zone de la mobilité. Il suffit d’une pression pour que le serveur soit totalement immobilisé. S’approchant, elle attrape avec une main ses cheveux qu’elle tire en arrière afin de laisser son cou à sa merci. Se jetant dessus comme affamée, il ne suffira que de quelques morsures pour que la peau tendre se déchire et la voilà qui semble apprécier avec fureur la tendre chair du serveur. Bientôt mis à part cette faim qui semble enfin s’apaiser et le sang de l’innocent qui coule le long de sa gorge, rien n’importe.

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Elle reste plantée là. Apathie flagrante, elle attend parce qu'elle ne sait pas quoi faire et peut être aussi s'en fout t-elle. Bras ballants, son cerveau déconne, ses neurones grésillent. Nimue sent, pressent, étouffe. Elle s’asphyxie car elle devine. Les flux qui émanent de la foule ne sont pas naturels, les perturbations dans l'air lui filent la nausée. Elle reconnait la patte, la signature de ce merdier. Et les frimousses sanglantes qui émergent soudain, de part en part de la salle, finissent de l'achever. Trop de puissances entremêlées, trop de gens, trop de fluides écarlates souillant le sol, trop de râles absurdes, trop de chairs nues. Nues et pourrissantes ? Non. Juste nues.
Elle n'a pas d'emprise sur les événements, et les souvenirs explosent dans son crâne par bribes inconstantes et indiscernables. Vrai, faux, présent ou passé. La femme enfant redevient la gamine paumée, tétanisée par la réalité. Fuite envers ce monde de dégénérés.
Etat de choc. Une voix se fraye un chemin parmi la brume empoisonnée que lui diffuse ce spectacle tant expérimenté. Lui, oui, lui, elle est capable de l'écouter. Ses iris de bronze balayent l'assistance et elle reconnait son visage, sans comprendre. Nimue cherche simplement son frère, pas lui. Son subconscient l'oblige pourtant à ne pas lâcher de ses rétines troublées, l'homme qui la dévisage. Confiance aveugle et délirante.
Un grondement dans son dos. Elle tourne le minois sur la gauche, elle fait un pas en arrière. Les dent de l'autre claquent dans le vide. Nimue repousse le musicien en tendant le bras droit, tandis que sa main s'écrase sur l'affreuse figure défformée par la faim.
Pas un bruit ne s'extirpe hors de sa gorge, elle hoquète seulement de surprise quand ledit bassiste lui mord la paume vigoureusement, entre le pouce et l'index. Son coeur a un raté. Contamination, ça résonne intérieurement, son esprit palpite et sa terreur enfle comme une plaie qui s'infecte. Son don létal s'active et le jeune artiste s'écroule sur scène, les lèvres tachées de sang. Son sang, à elle. Il n'avait pas le droit. Mort ? Non. Oui. Elle n'en sait rien. Paranoïa. Nimue n'est capable que de relever tel un automate sa menotte où un morceau de chair manque, et dont le liquide tiède jaillit abondamment. Joyeux petit volcan, vomissant de la grenadine. Son regard s'abaisse en direction du brun aux pointes dorées qui gît sur le plancher. Des visages se superposent... Reste celui au front ravagé par une balle. Calibre, 9mm. Un peu plus d'un kilogramme, il manque des minutions dans le chargeur. Le silencieux trône au bout de l'arme. Nimue chancèle. Pas d'arme. Elle recule, fait mine de revenir vers l'organisme inerte. Pas d'arme. La tragique poupée glacée se met à pleurer.
Elle s'approche machinalement du rebord de la scène, le visage blême. La môme s'accroupit en y laissant son empreinte vermeille, d'un mouvement leste elle retire ses inconfortables chaussures à talons. Un bond, et la jolie tête brune se noie dans la marée humaine avec pour unique intention de disparaître de la surface de la Terre.
Horreur. Ses pieds collent sur le carrelage aux nuances de fraises intolérablement mûres.

Spoiler:

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