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Cassiopée avait insisté pour m’accompagné à l’hôpital, elle était inquiète pour moi et même si elle ne me le disait pas vraiment, son regard sur moi la trahissait grandement. Assise derrière le volant, je me garais sur le parking de l’hôpital. Je ne peux pas lui en vouloir de me protéger, vu l’incident d’il y a quelques jours entre Katharina Mc Leeb et moi, bon elle n’est pas au courant, mais il y eut tellement de témoins de la scène ! Que je doute qu’elle ne l’ait pas apprit. La bataille rangée d’un vampire et d’une sorcière en pleine rue passante… Je poussais un soupir. La colère nous fait faire des trucs bien cons ! Je claquais la portière et j’entrais dans le sas du lieu, je ne regardais personne en particulier, concentrée sur ma souffrance, sur ma peine, qui refusait de s’éteindre. Marny avait préféré resté chez nous, revoir encore une fois le corps sans vie de son époux, aurait été trop dur, comme je la comprend ! Je remplis d’abord une large feuille de renseignements, Cassiopée à mes côtés, les larmes avaient trop coulées toutes ces dernières nuits, mais elles voulaient encore apparaitre. Je reniflais un grand coup, pour stopper net l’envie, avant de me relever, direction l’accueil. J’espère qu’Abby, m’annoncerait que c’était en fait bien un chien sauvage qui a attaqué mon grand père et pas, comme je le présume un loup garou. Mais les chances sont minces, très minces. Je captais alors la discussion mouvementée entre une femme brune, et un membre du personnel hospitalier, je fronçais les sourcils, sans comprendre. Lorsqu’une annonce résonna dans le lieu, demandant à tout à chacun de ne pas bouger, que l’hôpital était dorénavant en quarantaine, pour une durée indéterminée. La bouche entrouverte voulant exprimer ma surprise, je me tournais vers Cassiopée. « En quarantaine ? » Lui dis-je un peu agacée. Comment donner à ma journée de rêve, une teinte encore plus amère ! « Il faut que j’appelle Marny pour lui dire. » Je posais ma paperasse sur une petite table, avant de composer son numéro, un bip particulier tinta à mon oreille, je n’avais pas de réseau. « Mince, ça capte pas ! » Je rangeais mon portable, regardant ma montre, il était 20h tout au plus… Nous allions peut être passer la nuit dans l’hôpital, pas ça, songeais-je. Je croisais le regard furtivement d’un homme brun et à l’air étrangement taciturne, puis je revins sur l’écran de mon portable, celui-ci n’émettra absolument rien !

Une sensation désagréable emplissait doucement ma bouche tandis que mes yeux tentaient avec grand peine de s'ouvrir. Des lueurs claires apparurent, m'aveuglant un instant avant que je ne m'y habitue. Tout était blanc face à moi. Mon cerveau mit quelques minutes pour comprendre qu'il s'agissait là d'un plafond simplement couvert de peinture pâle. Je bougeai ma main pour la passer sur mon visage endormi mais une vive douleur parcouru mon bras et m'en empêcha tout en m'arrachant un grognement de déplaisir. Je me demandai sérieusement ce qu'était ce merdier. A défaut de pouvoir lever le bras, je tournai donc la tête. Mes sourcils se froncèrent légèrement tandis que je dévisageais l'aiguille plantée dans mon bras. Mon regard suivit le tuyau pour se retrouver face à un sachet emplie d'un liquide sans couleur. A plusieurs reprises, je battis des paupières comme si j'espérais que soudainement, tout cela disparaisse pour laisser place à mon lit où je me serais écroulé, épuisé par une journée de travail. Ca aurait été tellement mieux mais, retrouvant doucement - trop doucement - mes facultés de réflexion, je réalisai que je me tenais dans une chambre d'hôpital. Comment étais-je arrivé là ? Il me faudrait un peu plus de temps pour me souvenir et en attendant, je laissais mon regard se promener dans la pièce. Blanc. Tout était blanc. Les murs aussi bien que les draps, les portes comme la petite table installée un peu plus loin, et ainsi de suite. Seule la télévision, éteinte, créait un contraste, une tâche noire dans ce monde sans couleur. Je ne cherchai même pas la télécommande pour l'allumer, préférant de loin regarder ce qu'il m'était arrivé. Cependant, je me rendis vite compte qu'à moins de posséder un miroir, cela ne serait pas aisé.

Soudain, me traversant le crâne comme un éclair, une voix explosa dans les micros des lieux. Mon cerveau ne saisit que quelques mots qui se trouvaient être les plus importants. L'hôpital avait été placé en quarantaine. Un soupir plus qu'agacé m'échappa. Déjà que me trouver dans l'impossibilité de bouger m'énervait, il fallait qu'en plus, je sois dans un endroit géré par ces humains tous plus stupides les uns que les autres et pour couronner le tout, sortir ou même entrer devenait totalement exclu. Jamais je n'avais ressenti une sensation d'emprisonnement pareille. Mais qu'est-ce que j'avais bien pu faire pour me retrouver dans une situation semblable ? Ha... Ca me revenait... Je rentrais simplement du magasin en moto, comme toujours sauf qu'il y avait eu cette voiture... Jaune il me semblait mais ma mémoire me jouait peut-être des tours. De toute façon, sa couleur n'était d'absolument aucune utilité. Ce qui importait se trouvait dans la suite ou plutôt dans sa façon de débouler, omettant le principe de la priorité à droite et me laissant s'encastrer avec ma magnifique moto dedans. Après ? Aucune idée. Un vol plané surement, ou peut-être pas, je vivais toujours après tout. Il était probable que je fus "juste" violemment stoppé dans mon élan. Il y avait trop d'incertitude cependant pour venir à une quelconque conclusion... J'étais prêt à parier gros qu'aucun médecin ne serait en mesure de venir me voir pour m'informer, un, de ma situation physique, et deux, de l'accident plus en détail. La personne qui m'était rentrée dedans avait bien dû appeler une ambulance, ou bien s'agissait-il d'un simple passant ? Quel bon samaritain il ferait. L'ironie de ma pensée me fit grincer doucement des dents.

Un bruit sur ma droite me sortit de ces réflexions irritantes et je vis que je n'occupais pas la chambre seul. Un colocataire s'y trouvait mais mon esprit, dans un état proche de la compote, fut incapable de m'informer de quelle race il s'agissait. Je remarquai simplement qu'il s'agissait d'un homme avant de laisser ma tête se posait à nouveau sur l'oreiller. Ce mince effort de la lever pour observer la pièce m'avait exténué et je ne désirais que dormir tranquillement maintenant. Je n'y arrivais pourtant pas. La douleur envahissait mon corps surement à cours de morphine. Les prochaines heures à tenir allaient être gaies... Vraiment.

Alors que mon voisin s'activait à se promener dans la pièce ou plutôt à essayer vu l'équilibre dont il faisait preuve, un homme sortant de nulle part lui tomba dessus. Je ne vis pas la scène mais la voix attira mon attention et lorsque je relevai la tête, je vis un nouvel individu en train de tenir mon colocataire. Il avait l'air plutôt en forme pour être dans un hôpital...En même temps, la fenêtre grande ouverte me permit de comprendre qu'il n'était pas supposé se trouver sur les lieux à la base ou pas du tout même, le bâtiment était en quarantaine personne ne pouvait entrer ou sortir... officiellement. Une chose était sure : il pourrait m'être utile. Rester allongé dans un lit à attendre que les effets des médicaments qui m'avaient complètement shooté ne se dissipent ne me plaisait pas des masses et si ma mémoire me revenait correctement, un cristal devrait se trouver dans mes affaires. Hum... si j'en possédais vraiment un sur moi au moment de l'accident et s'il ne s'était pas échappé de ma poche durant ce dernier, je pourrais récupérer un peu de force et donc des pouvoirs. Je me sentais incroyablement faible et c'était tout sauf agréable.

La tentative d'humour totalement foireuse de l'homme me laissa plus qu'indifférent mais je ne comptais pas laisser passer cette opportunité. Combien de personnes passeraient dans les chambres ? Très peu alors autant en profiter.

"Trop aimable. Et pendant que toi tu es debout, tu pourrais me passer mes affaires ? Elles sont posées sur la chaise là."

Joignant le geste à la parole, je montrai vaguement avec le bras qui souffrait le moins la chaise à coté de la petite table blanche, sous la télé. Mon regard ne quitta l'homme qu'un bref instant et pourtant lorsque je le posai sur lui à nouveau je me rendis compte que mes forces revenaient déjà, ou du moins, l'effet des drogues que les médecins m'avaient filé s'estompaient car j'étais capable de voir qu'il s'agissait d'un médium et que l'autre les fesses à l'air, de quelque chose de surnaturelle mais indéfinissable... En tout cas, aucun humain dans les parages : tant mieux. Je m'en porterais pas plus mal, bien au contraire. Vu mon humeur, ça n'aurait pas été en s'améliorant avec l'un d'eux... J'avais tout de même tenté de ne pas paraitre trop dur dans ma phrase - pour qu'il s'exécute et non parce que je ressentais une quelconque sympathie à son égard - bien que je ne pus m'empêcher d'ironiser sa remarque. Il fallait avouer qu'elle tombait un peu comme un cheveu dans la soupe aussi non ? La panique régnait apparemment dans l'hôpital et lui arrivait - par la fenêtre qui plus est - en faisant de l'humour. Etrange technique d'approche qui montrait bien qu'il ne paniquait pas. Cette pensée m'intrigua légèrement d'ailleurs puis une douleur fulgurante me traversa l'épaule alors que je tentai de me redresser un peu, m'empêchant d'y réfléchir de façon plus approfondie. Les calmants ne faisaient plus leur effets, ça devenait clair. Un simple regard vers la poche m'indiqua qu'en vérité, elle ne contenait plus rien. Le liquide transparent que je crus voir plus tôt n'était que le flou du sachet. Mes capacités de réflexion revenaient aussi à la normale visiblement... Il était plus que temps.

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Je me rongeais les ongles, un peu nerveuse de me retrouver prisonnière d’un lieu. Battant le rythme dans ma tête, avec ma jambe, j’aurais pu filer des crises d’anxiété à n’importe qui. Je le sentais pas cette histoire, une quarantaine, c’était trop étrange, et déjà je pouvais voir apparaitre des voitures de flics autour de l’entrée. Ce n’était pas un virus, c’était quelque chose de plus grave qui était en train de se tramer, plus j’observais le personnel hospitalier, plus je me rendais compte de leurs tics nerveux. Nous étions piégés donc, avec quelque chose d’assez dangereux pour éviter la contamination avec le monde extérieur… Et nous étions parqués, comme si, nous allions être bouffés par quelque chose. Oui, c’est ça, je me faisais l’impression d’une vache ou d’une brebis et ça ne me sciait guère. « Ce n’est pas normal, Cass … il ne faut pas qu’on reste là… » Lui dis-je alors tout en fixant l’ascenseur à quelques mètres. Il me faudrait faire diversion, que quelque chose soit renversé, pour que je me faufile jusqu’à là bas, ce serait tellement simple ! Mais comment réagirait Cass, me suivrait elle ? Me retiendrait-elle ? J’ai envie d’aller voir ce qu’il se trame, je n’ai pas envie que tout se termine dans un bain de sang. Mine de rien, j’ai des amies dans le bâtiment, et savoir qu’ils seront en danger me stresse. Ce qui en plus, n’est pas fait pour le contrôle de mon pouvoir, bref, la situation est mauvaise dans tous les cas, si je reste là, je vais tout faire péter, si je pars, je vais peut être m’exposer au danger. Je regarde la grande horloge et ma jambe bat les secondes, j’ai besoin de bouger, je me lève comme un diable sortit de sa boite et je regarde Cass. « Je vais aux toilettes, sinon je vais … pas tenir. » Lui dis-je avec un sourire presque détendu. Je marche d’un pas qui se veut tranquille vers la porte des toilettes, je me retourne un quart de seconde, l’ascenseur se trouve à deux pas, je fais mon coup en douce, mais je le fais bien. L’espèce de sculpture végétale pendue au plafond, se décrocha pour s’effondrer au milieu de l’assistance, sans blesser personne. Je profitais de la panique générale pour grimper dans l’ascenseur en appuyant sur la première touche qui me vint. « 2ème étage, radiographie. » M’annonça une voix.

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