Un tabouret et une corde, s'il vous plaît, histoire qu'il aille se pendre... Niegel se sentait plus malade que jamais et désabusé surtout. L'alcool, le battement lourd de la musique accompagné par les vrilles stridentes de la guitare électrique le mettait mal à l'aise, voire, lui donnait carrément envie de vomir. Ariel était intervenu, lui semble-t-il, puis les choses avaient dégénéré tant et si bien qu'il avait choisi de se mettre un peu hors course. Le vampire à qui Sevastian s'était adressé résumant parfaitement la situation : il n'était qu'un bébé vampire et rien d'autre.
Ca il ne le savait que trop bien et s'était même fait une raison depuis le début... Et, à présent qu'il titubait à la recherche d'une chevelure rousse très connue (et pour cause, il cherchait son épouse, haha !) il se prit à songer qu'il s'était fourré dans un drôle de guêpier, qu'il n'avait d'ailleurs pas fini d'en entendre parler et qu'il voulait, désormais, rentrer chez lui... C'était sans compter le personnage qu'il finit par croiser sur sa route et qui fut bientôt rejoint par une autre demoiselle qu'il connaissait fort bien. Niegel ne put s'empêcher un sourire de biais tandis que le pied droit passait trèèèss maladroitement devant le pied gauche pour prendre une toute autre direction. Il manqua trébucher contre un tabouret et se rattrapa maladroitement sur le comptoir avant de lever une tête embrouillée vers le barman qui hocha lentement la sienne, lui refusant ainsi tout autre commande. Le vampire, dépité, n'osa pas créer un autre scandale, tandis que son regard torve se dirigeait désormais vers les deux autres comparses. Et braillant d'une voix de soulard :

"Mé... Mélusine... tu parles Espagnol maintenant ?".

Non, je.... je vous assure qu'il ne faisait guère la différence entre les deux... même en temps normal...
Son regard se dirigea alors vers Alek, le contournant pour se retrouver face à lui :

"Je... j'sais c'que tu mijotes, A-Alek... tu... tu peux tromper les... zautres mais... pas moi... pas moi...".

Et levant soudain ses paluches :

"Mais moi j'm'en fous, hein... j'm'en fous... ça m'gave les vrais et les pas vrais, je... j'y comprends RIEN (geste qui va avec du genre "sur tout la ligne"). Mais alors...
Ma... ma femme est shériff... bah... voilà... c'est bien. Moi je suis quoi ? Bahh (grimace du type qui sait pas) voilà...
A-alors ça me permet d'a... d'avoir les zidées claires (et levant son index à son attention, titubant davantage que s'il avait été embarqué sur le radeau de la Méduse...) et de voir que... que t'es pas là pour rien... J'te connais trop bien, t'es pas là pour rien... Ca t'ressemble pas et je... je dirais presque que ça me décevrait de toi... tu vois ?".

Puis il lui décocha un dernier regard et, saluant Mélusine, repartit dans une direction absolument différente, toujours à la recherche de la seule personne qui pouvait le faire se sentir exister... sa femme, c'est tout...

Troisième vodka true-blood, à peine imbibé, le vampire se demande combien il va devoir en boire. Son habitude, quand il veut se saouler, c'est de boire le sang d'un ivrogne. Ou d'un drogué...Ca, c'était la technique Sevastian pour le calmer quand Lorenzo l'avait plaqué. Il fait signe à son infante de remettre ça, et s'apprête à boire quand il sent derrière lui quelque chose. Ou plutôt quelqu'un.. Une odeur connue et inconnue à la fois. « Je t'ai manquée? » Le vampire se crispe et Niegel choisit son moment pour faire son entrée. Il baragouine n'importe quoi mais est très utile en cet instant précis, car il permet au vampire de se rassembler un minimum, d'ôter l'expression de douleur dans son regard, avant de se retourner. Neutre, impassible, il fixe le cavalier de son ex et ne peut retenir du mépris. C'est l'un de ses jeunes vampires, il sait pertinemment que ce n'est qu'un jeu...Elle a envie de lui faire du mal. Soit, elle en a le droit...Il n'avait pas été tendre en manquant de la tuer.
Niegel s'en va, l'odeur d'alcool avec lui. Aleksandr a soigneusement noté sur son agenda d'aller lui arracher les cordes vocales et lui apprendre à se taire, de temps en temps. Il n'avait rien de précis derrière la tête, autre que de retrouver Lorenzo, mais...Se faire traiter de lâche par Maycroft était quand même humiliant. Il devrait lui apprendre...Et c'était dans son intention. Pour le moment, il se focalisait sur celle qui, presque à l'égal de Lorenzo, avait tout été pour lui. Et qu'il avait failli détruire. Quelque chose de différent émanait d'elle et il se glaça lorsque, d'instinct, il prit une inspiration pour se renseigner. Panthère. Micah. Pard. Voila ce qui lui explosa en pleine figure. Et derrière tout cela, une fragrance subtile.. Que le vampire n'avait jamais oublié. Son regard ne reflète plus la douleur, non...C'est bien plus profond que cela. Son coeur s'est remis à saigner, la main vide de verre tremble un peu trop ostensiblement, ses yeux sont un livre ouvert sur son âme. « T'a...Comment est-ce que tu as.. » Le fait qu'elle soit devenue une métamorphe le préoccupe peu. Elle est vivante, elle a sur elle l'odeur de Micah et Alek a beau ne pas être dans ses petits papiers il le sait maqué avec son pire ennemi et très pointilleux sur son devoir de Nimir-Raj. Non, ce qui le dérange, ce qui le perturbe et le met en détresse, c'est l'odeur de sa soeur non pas sur Mélusine, mais en Mélusine. Elle a bu son sang, elles se sont vues.. Et il sait que les deux sont toujours vivantes. « T'avais pas le droit d'aller là-bas...T'avais pas le droit de faire ça! » Mircae était repartis peu de temps après l'histoire de la déesse et devait sûrement encore se trouver dans les Carpates. Où était Natasia, car à qui d'autre confier sa compagne que son frère? Et Mélusine en revenait..
Il avait besoin de quelqu'un, tout de suite, n'importe qui. Quelqu'un pour le sortir du tourbillon infernal dans lequel il sombrait. Ca ne devait pas arriver, ça n'aurait pas du arriver, et pourtant. Un rêve autant qu'un cauchemar. Si elles avaient un lien de sang, sa soeur le regardait peut-être en ce moment-même.

Ça n'était pas sensé se passer comme ça. Amélia s'était accoudée au bar, la tête dans les mains. Ses mèches rousses cachaient son doux visage et les larmes qui menaçaient d'y laisser des sillons humides. Elle aurait du écouter Church. Elle aurait du rester avec lui, devant la cheminée, à relire pour la énième fois quelque adaptation de Peter Pan. Elle essaie de ne plus écouter, de ne plus regarder, de ne plus porter attention à tout le manège qui se déroulait dans la salle. Elle fermait les paupières, fermement. Elle entendait toujours pourtant. Des cris, des voix qui haussent le ton. On essaie de calmer le jeu mais les autres ne sont que des enfants têtus. — Je crois que mademoiselle a besoin d'un autre verre. — Elle sursaute en entendant la voix et lève les yeux vers celui qui se trouve à côté d'elle. Genoux à terre. Lame à la main. Sang qui coule. Une image à chaque battement de paupière. Le papillon ravageur dans son estomac est revenu. Vampire. Quand tout cela allait bien pouvoir se finir ? — Ne vous en faites pas, ils font ça tout le temps. Vous ne devriez pas rester ici, si vous êtes si sensible. C'est barbare, le monde de la nuit et dangereux...Même depuis que je ne mords plus. — Elle perçoit le trait d'humour sarcastique dans sa voix mais elle ne parvient pas à sourire. Elle le regarde fixement. C'est à cause de lui que tout est parti en vrille, pense-t-elle. Il a voulu faire un spectacle de sa soumission au Maître de la Ville plutôt que de le faire en privé, là où ça ne regarde que les vampires. Et voilà à quoi ça a abouti... Elle cligne des yeux, encore. — Acceptez ce cadeau de la maison, Mademoiselle. Je peux comprendre que ce qui s’est passé vous ait effrayé, un peu d’alcool vous sera du plus grand réconfort. — Un autre vampire. Une femme. Amélia reporte son attention sur elle et s'empare du verre qu'elle lui tend. Elle secoue légèrement la tête. — L'alcool n'est pas un réconfort. Il permet d'oublier certes, mais aussi de faire des bêtises plus grosses que soi. Je ne voudrais pas me retrouver complètement ivre avec tous ces vampires dans le coin... — Elle se rend compte qu'elle parle d'ailleurs à deux d'entre eux. Se rend compte que ses paroles pourraient être mal interprétées. Le courage aveugle de celui qui commence à avoir trop d'alcool dans le sang. Elle oublie de réfléchir avant de parler. — Veuillez m'excuser. — Elle baisse les yeux, un peu honteuse. Elle écoute distraitement la discussion entre les deux vampires, n'y faisant pourtant guère attention. Ça ne la regardait pas. Puis arriva une demoiselle au bras d'un autre vampire. Ils poussent comme des pâquerettes ici !, se surprit-elle à penser. La femme, elle, n'en était pas une. Mais elle n'était pas humaine non plus. — Je t'ai manquée? — Elle parle au vampire mâle, c'est comme un défi. Il semble perdre son assurance, ne sait pas quoi dire. Du désespoir ? De la colère ? Amélia ne saurait le dire. Elle sait juste que l'arrivée de la demoiselle le perturbe à un certain point. — Vous voulez danser ? — propose-t-elle alors inconsciemment, portée par l'alcool. Elle se doute bien que ces deux-là ont un passif des plus désagréables. Elle espère juste que sa proposition ne fera pas autant d'esclandre que celle du médium un peu plus tôt.

Aleksandr est paumé, perdu, démolit totalement. Un rêve, un cauchemar, il ne peut toujours pas supporter la proximité de Natasia. Sa culpabilité le ronge, le détruit, il a besoin de sa soeur mais la rejette. Et Mélusine...Elle l'a trouvée, elle l'a sûrement cherchée pendant son absence, et voila. Elle revient changée en panthère avec du sang de sa soeur coulant dans ses veines. C'était mauvais, très mauvais, pour la santé psychologique du vampire. Il se sent défaillir, doucement, il cligne des yeux sans plus rien comprendre. Le monde commence à s'effacer autour de lui alors que la bête monstrueuse reprend le dessus. Mais quelqu'un le sauve. Quelqu'un d’inattendu: « Vous voulez danser? » C'est la jeune humaine terrifiée par les vampires qui vient à son secours. A-t-il l'air si faible? A-t-il l'air si fragile? A-t-il l'air aussi démolit qu'il ne l'est à l'intérieur? Aleksandr cligne des yeux et tourne la tête vers elle. Sans doute est-elle un peu imbibée par l'alcool.. Ou.. Il n'en sait rien. Ne veut pas savoir. Il doit s'éloigner de Mélusine, se rassembler, comprendre ce qui est arrivé. Il doit appeler Mircae, il doit appeler Vladimir et surtout il doit sortir d'ici. « Oui...Avec plaisir.. » Son regard douloureux se pose sur Mélusine, puis il prend la main de la jeune humaine et l'entraîne plus loin. Il se dit vaguement que c'est la première fois depuis...Toujours, qu'il tient la main d'une simple humaine qui n'est pas une mordue et qu'il ne va pas tuer.
La bagarre entre Sevastian et l'humain se calme. Les deux semblent être assez content et Aleksandr tirera ce mystère au clair plus tard. Lorenzo est la, Alessandro est plus loin, Valentin aussi...Aleksandr les perçoit tous mais ne fait pas véritablement attention. Il essaie de se focaliser sur l'humaine. Il est dans une espèce d'état second aussi n'a-t-il pas remarqué que le groupe a cessé de jouer et que c'est la musique du club qui a repris le dessus. Quelque chose de plus calme qu'auparavant, il pouvait presque danser dignement la dessus, alors...Il le fit. Prenant soin de ne pas trop se coller à la jeune fille qui était si mal à l'aise. « Merci. » souffle-t-il, étrangement fragile. Il doit se reprendre et aurait pu tout encaisser ce soir, vraiment tout...Sauf ça. Pas Natasia. Jamais Natasia. « Vous me sortez d'une sale situation. Je ne l'oublierais pas, mademoiselle..? » Non vraiment, il ne l'oublierait pas. Elle avait sûrement sauvé pas mal de vie par sa simple proposition car si Aleksandr avait sombré, encore.. Les conséquences auraient été désastreuses. Enfin cela elle n'avait pas besoin de le savoir.

Derrière le bar, elle se sentait presque en sécurité, non pas qu’elle se soit réellement sentit en danger mortel durant la soirée, c’était plutôt un gros raz le bol. Tellement de choses absurdes s’étaient déroulées sous ses yeux qu’elle en venait à se demander si elle n’était pas en train de rêver. Et elle n’était pas au bout de ses surprises. Tandis qu’Aleksandr lui demandait un troisième verre – elle ne le comprenait que trop bien – Niegel fit à nouveau sienne. Bon sang, il en tenait une couche, l’alcool faisait des ravages. Puis une surprise plus grosse encore fit son apparition, Ariel fit les yeux ronds alors qu’approchais Melusine d’un pas félin. L’adolescente avait quelques chose de changé, il semblerait qu’elle ait changé de camp, et pas des moindre. Métamorphe ? Merde, comment étais-ce possible ? « T'a...Comment est-ce que tu as… » Aleksandr était sans voix pour la deuxième fois de la soirée. Rien ne tournait rond, c’était évident. « T'avais pas le droit d'aller là-bas...T'avais pas le droit de faire ça! » De quoi il parlait ? Ariel n’en savait foutre rien, et à vrai dire, elle n’avait aucune envie de le savoir. Trop d’informations. Trop d’évènements. Bordel, sa boite crânienne était sur le point d’exploser. « Vous voulez danser ? » intervint la jeune humaine. Ariel écarquilla les yeux. Deux seconde plus tard, Aleksandr acceptait et l’accompagnait sur la piste de danse. Bouche bée, Ariel demeura immobile un instant. Depuis quand avaient-ils émergés dans le pays de bisounours ?
Elle soupira finalement, complètement blasée. Elle chopa une bouteille de vodka moitié pleine, où bien à moitié vide, tout dépendait de comment on voyait les choses, puis y versa un peu de True Blood, juste un peu, puis mélangea énergiquement. « Aux grands maux, les grands remèdes ! » s’exclama-t-elle, plus pour elle que pour autre chose, avant d’aspirer une grande quantité de liquide à même le goulot. « Niegel ? J’crois que tu ferais bien de t’asseoir. Tiens (elle attrapa une bouteille de sang synthétique et lui colla sous le nez), nature, ça vaut mieux pour toi. Mélusine, je te sers quoi ? »

La jeune femme est là posant comme pour une couverture de magasine, dans l'unique but de parader et faire mal au russe. Ce n'est rien en comparaison de ce qu'il lui a fait, mais sa fierté l'oblige à lui montrer qu'elle s'en est remise et qu'elle en a plus rien à cirer de lui. Bon, c'est faux bien sûr, mais c'est une illusion qu'elle aimerait bien rendre réelle. « Mé... Mélusine... tu parles Espagnol maintenant ? » La jeune femme fronce les sourcils. Elle ne tarde pas à comprendre la raison des paroles contenant si peu de sens. L'alcool. « Tu devrais arrêter de boire... » commence-t-elle en voyant le jeune vampire enchaîner les répliques qui n'avaient ni queue ni tête, une seule chose semblait en sortir, une vive rancune à l'égard d'Aleksandr, ce qui n'étonnait pas la jeune femme, le russe avait un talent inouï pour se faire des ennemis. Elle regarda Niegel partir en se disant que si elle croisait Mina, elle la préviendrait de l'état navrant de son époux. Cela lui faisait de la peine de voir son ancien ami dans cet état, mais elle ne pouvait rien faire pour lui. Elle lui rendit son salut. « T'a...Comment est-ce que tu as.. » lui demande Aleksandr tremblant comme une feuille, l'air perdu, à moitié en colère, à moitié effrayé, tentant vainement de cacher ses émotions à celle qui a lu dans son âme et son coeur. Elle ricanne doucement. Le voir dans cet état lui donne un peu de baume au coeur. Au moins, il souffre! « T'avais pas le droit d'aller là-bas...T'avais pas le droit de faire ça! » Et il osait lui dire ce genre de chose. Elle lui adressa un immense sourire. « Tu as perdu le droit de me parler ainsi quand tu m'as plaqué. » rétorque-t-elle en lui lançant un regard étincellant de malice et de cruauté, son sourire était mauvais. « Vous voulez danser? » fait l'humaine assise à côté du russe, aussi effrayée et perdue qu'elle en a l'air, cette humaine vient réellement en aide au russe. Mélusine hausse un sourcil, surprise. « Oui...Avec plaisir.. » répond-t-il en lui jetant un regard plein de douleur. La sorcière hausse les épaules. Qu'il aille s'amuser! Elle reporte son regard sur le bar et distingue Ariel qui s'active derrière le bar. C'est curieux, elle a l'impression que ça fait des siècles qu'elle n'a pas vu la jeune vampire qui semble souriante et en forme. « Mélusine, je te sers quoi ? » demande-t-elle après avoir tenté de ramener Niegel à la raison. La sorcière observe Niegel qui tangue puis regarde à nouveau Ariel. « N'importe quoi de fort. » répond-t-elle. Observant autour d'elle, elle cherche la trace de Lorenzo. Et constate à quel point c'est le bordel au centre de la piste. « Je dois avoir raté un épisode, il s'est passé quoi au juste? Et depuis quand les vrais ont le droit de se radiner ici? »

Amélia n'avait pas besoin de voir les regards étonnés des autres autour d'elle alors qu'elle demanda au vampire s'il voulait danser. Elle avait cru comprendre qu'il était — ou avait été — le grand méchant de l'histoire. Que si elle avait peur des vampires, elle devait craindre encore plus celui qui se trouvait à ses côtés. Pourtant, lorsqu'elle avait perçu cette espèce de fragilité en lui, cette coupe presque pleine qui menaçait de déborder d'une façon ou d'une autre, Amélia n'avait pu que lui proposer son aide. Elle avait passé tous ses dimanches matins à l'église et plus encore. Le Pasteur qui s'occupait des offices leur avait toujours enseigné de prendre soin de son prochain, de l'aider comme on pouvait. Et c'était cette facette de la jeune femme qui ressortit à cet instant. Malgré la peur, malgré l'alcool, malgré son envie de s'enfuir à toutes jambes à l'autre bout de la planète. Mais ça faisait 26 ans qu'elle vivait à Shreveport. Elle n'allait pas se laisser dégonfler aussi facilement, non ? — Oui...Avec plaisir.. — Elle accueille sa réponse avec un de ses plus beaux sourires. Oui, elle est foncièrement contente que le vampire ait accepté son invitation. Elle glisse sa main dans la sienne et remet un peu en place sa robe qui lui tombe jusqu'au genou. Heureusement pour elle, le groupe de rock avait fini de jouer et la musique était un peu plus convenable. Amélia n'avait jamais trop aimé la musique actuelle et elle préférait largement les longues partitions de Beethoven ou Mozart. Elle se laissa entraîner par son cavalier. Malgré le papillon qui furetait dans ses entrailles, Lia ne pouvait ne pas remarquer qu'il avait ce charme des mauvais garçons, ce charme ténébreux. Elle lui adressa un nouveau sourire et se laissa porter par la musique, guider par son cavalier. Elle avait appris à danser avec sa Grand-Mère, bien que ça finisse la plupart du temps par une partie de rigolade sans fin. Mais elle se souvenait des notions de base, c'était l'essentiel. Elle apprécia le fait qu'il garde ses distances afin de ne pas l'effrayer. — Merci. — Cela lui valut un nouveau sourire resplendissant. — De rien. — Sa voix s'élevait à peine au dessus de la musique tranquille. — Vous me sortez d'une sale situation. Je ne l'oublierais pas, mademoiselle..? — Amélia. Amélia Andrews. — lui répondit-elle en levant de nouveau les yeux vers lui. Elle se sentait si petite, si fragile dans son étreinte. Pourtant, c'était elle qui l'avait sauvé. Ça aurait presque pu être comique. Presque. Sa voix douce s'éleva de nouveau. — Je n'ai pas eu l'occasion de vous demander votre nom, excusez-moi... — Elle laissa sa phrase en suspens, espérant qu'il daigne partager ne serait-ce que son identité. Elle ne demandait pas à connaître tous ses secrets, non, elle voulait juste savoir avec qui elle dansait.

La dernière réplique de Mélusine l'avait à peine effleré. Aleksandr était resté au stade Natasia et la suite...Et bien lui avait échappé. Qu'elle tente de le rendre jaloux, de lui faire du mal, de le mettre en colère, il s'était attendu à tout...Sauf à ce qu'elle aille si loin. Le coeur en miette, il n'osait pas imaginer sa soeur et son ex, ensemble. Il détestait profondément Mélusine pour avoir approché son joyau mais se détestait surtout lui-même de s'être tellement ouvert à la jeune fille. Véritable contradiction, Aleksandr souffrait et c'était tout ce que l'on pouvait retenir. Ses sentiments envers Mélusine n'arrêtaient pas de changer, le rendant fou. Ainsi il préféra se concentrer sur la jeune humaine. Humaine, fragile...Une proie, elle aurait pu -aurait du- être une proie parmi d'autres et pourtant elle l'avait aidé. Que ce soit de l'altruisme ou autre chose, Aleksandr ne pouvait être que reconnaissant. Il aurait sans doute...Fais une véritable connerie sans elle. « Amélia. Amélia Andrews. » se présenta-t-elle avec un sourire. Il sentait toujours une tension émaner d'elle mais ce n'était plus de la terreur pure. Tant mieux...La peur excite ses bas instinct et il fallait absolument les laisser enfermé, surtout la, maintenant, à cause de Mélusine. « [olor=mediumorchid]Je n'ai pas eu l'occasion de vous demander votre nom, excusez-moi...[/color] » Il ne prend pas la peine de masquer sa surprise. Il était partit du principe que si elle se trouvait ici et bien c'est parce qu'elle était une sorte d'alliée ou au moins une habituée du milieu, ainsi elle aurait du connaître son visage...Que la plupart des gens à Shreveport connaissaient. Hors, non. L'innocence de cette fille était à la fois agaçante et reposante. « Ne vous excusez pas. Vous devez bien être la seule ici à l'ignorer. » Il en profita pour la faire tourner avant de la ramener vers lui, toujours en gardant une certaine distance. D'abord parce qu'elle avait clairement peur des vampires et qu'il valait mieux éviter un nouveau drame -même si elle avait l'air plus à l'aise avec lui- et ensuite parce que son amant était la et...Bon d'accord Aleksandr lui en voulait de l'avoir lâché dans la fosse aux lions mais pas au point de déclencher une crise de jalousie. Enfin pas une trop grosse. « Aleksandr, je m'appelle Aleksandr. Konstantinov.. » Il souffla le dernier mot un peu difficilement comme si elle allait soudain sauter en arrière, hurler et partir en courant. Elle avait du être trop choquée tout à l'heure pour faire attention, pendant son petit manège face à son amant..

~ Frustré par l'intervention de Lorenzo sur son frère, il ignore comment mais il a du sentir quelque chose, peut-être le fait qu'ils soient jumeaux, Lyle écoute d'un air désintéressé ce qu'il se passe. Il a comme une pulsion nerveuse qui résonne en lui et, contrôlant le rythme de sa respiration, il tente d'apaiser la chamade des battements de son cœur. Prenant un air impassible, il regarde d'un air mauvais et son frère et son adversaire, évitant de tourner la tête vers le Maître et son alter ego identique. L'un pour avoir encore fait preuve de dégénérescence, l'autre pour avoir menacé Julian. L'envie sourde mais bel et bien présente d'enfoncer un tison d'argent chauffé à blanc dans l’œil de Sevastian se fait encore ressentir, mais il l'ignore et prend ses distances avec les jumeaux Llywlyn, comme si de rien n'était, car il ne veut pas se risquer à avoir à faire à leurs affaires, ce n'est pas vraiment le bon moment. S'approchant sans précipitation de Julian, qui est quand même encore à proximité de trois vampire à l'aura beaucoup trop forte pour être rassurante, il lui fait comprendre d'un regard qui ne souffre aucune protestation qu'il serait bon de profiter de ce soudain répit pour se faire oublier. Il connaît son frangin, il sait que frôler d'aussi près ces trois monstres colossaux que sont les jumeaux presque millénaires et l'espèce de psychopathe possessif le fait bander dans son caleçon. C'est bien là tout le problème, il ne souhaite pas rentrer avec son frère dans un sac poubelle. *Fallait garder la fucking lame bordel*. Et, d'un coup, les rôles s'inversent. C'est lui qui doit le rappeler à l'ordre et non pas le contraire. Toujours dans un courant d'air inexistant, il ajoute à sa seule attention : *'Tain mais c'était quoi cette tentative de drague, on aurait dit que tu commandais un steack dans un McDo, seigneur tout puissant, t'es malade ou quoi ? Et pas la peine de sourire comme un crétin ou je te broies les précieuses.*. Affichant un air toujours indifférent, enfin, il lui parle de vive voix, car cette forme de communication est à sens unique malheureusement. _ Allons prendre un verre... » Sa voix grince imperceptiblement et il garde un œil attentif sur Julian, le poussant presque jusque vers le bar. Il commande un sirop grenadine pour son frère - autant éviter de l'échauffer plus encore - et se voit désappointé quand on lui dit qu'il n'y en a pas. Deux cocktails, donc, pour eux deux, et il soupire d'un air las en faisant tournoyer son petit parasol dans les couches colorées du breuvage. _ Hmpf, j'en connais une qui va criser quand on va rentrer... » »

Ecarté par Lyle. C'était bien le digne frère de son frangin tiens. Il le suivit sans rien dire, comme un enfant sage. Mais non sans avoir lancé un dernier regard à son adversaire, des promesses de revanche sanglante et d’amusement plein les pupilles. Pour l’instant, il laissait les trois vampires se dépatouiller de leurs soucis de territoire, en espérant juste que s’ils s’entretuaient, au moins un d’entre eux y survivrait, histoire de pouvoir l’ajouter à son tableau de chasse plus tard. Une petite pensée pour Bluenn également, même s'il ne la regarda pas.

La voix de Lyle dans son esprit le fatiguait. Chut, pitié. Lyle avait beau dire, sa drague de Casanova du siècle dernier ne valait pas mieux. Parce qu’on allait directement au but, on était forcément un porc ? Ah bah, belle mentalité tiens.

- Ouais non, t’as raison, j’ai besoin d’un verre.

Après tout, il n'avait presque rien bu de la soirée. Doucement, il desserra son nœud papillon. Il se sentait presque fatigué, maintenant que la pression venait de retomber, et son frère l'acheva en lui commandant un sirop grenadine. Pardon?

- J'ai besoin d'un putain de verre d'alcool, fais pas chier.

Rien à faire. Un cocktail arriva finalement à la place et il fixa d'un air mauvais le parasol qui faisait trempette...C'était quoi ce truc de lopette, bordel. Frustré, il balança le morceau de carton et avala le breuvage d'un coup sec. Près de lui, Lyle lui parlait de Kiara, ce qui lui arracha un sourire.

- Pour sûr, elle a raté des trucs...

Sa main vint s'attarder au niveau de son cou, où le sang avait coulé avant de coaguler. Il aurait une marque, sans doute, mais ça avait valu la peine, vraiment. Puis il s'accouda plus confortablement et balaya la salle du regard, repérant le terrible Konstantinov en train de danser avec une humaine. Hum. Il avait dû rater un épisode. Il s'en désintéressa et se retourna vers le bar, où il observa Ariel en train de se saouler et de saouler les autres avec des vraies boissons. Bonne idée. D'un geste de la main, il la héla.

- Ouais allez-y, envoyez un autre par ici, mais sans cette m...'fin, sans true blood...Hum...S'il vous plait.

Oui, il pouvait être poli: la preuve.

« N'importe quoi de fort. » Avait-elle répondit Mélusine. Ou du moins la jeune femme qui ressemblais à Mélusine, qui bougeait comme Mélusine, qui respirait, qui parlait comme Mélusine mais qui n’avait plus l’air d’être la Mélusine qu’Ariel connaissait, déjà qu’elle ne la fréquentait plus tellement depuis qu’elle était avec Aleksandr, elle la voyait encore moins depuis qu’ils avaient rompus. « Bon…bah vodka alors, ça te dis ? » Elle posa sa préparation vodka-true blood tandis qu’elle dévissait le bouchon d’une bouteille neuve. Elle versa le liquide transparent dans un verre shooter et le servit à la jeune femme. « Je dois avoir raté un épisode, il s'est passé quoi au juste? Et depuis quand les vrais ont le droit de se radiner ici? » Ariel fit claquer sa langue, et fit passer sa main par dessus son épaule d’un air blasé. « Depuis moins d’une heure et on a déjà éviter une bagarre. » Deux humains s’installèrent au bar, Ariel reconnu aussitôt celui qui avait provoqué la colère de Sevastian. Ce dernier l’interpela. « Ouais allez-y, envoyez un autre par ici, mais sans cette m...'fin, sans true blood...Hum...S'il vous plait. » Elle sourit à Mélusine et s’excusa auprès d’elle pour devoir l’abandonner. Elle garda la bouteille de vodka qu’elle venait d’ouvrir dans les mains et s’empara également de la sienne où elle avait déversé du sang synthétique. Elle servit un shooter au jeune homme puis lui sourit, s’accoudant au bar, juste devant lui. « Alors, Monsieur le suicidaire…pas trop secoué ? »

Son frère redescend sur Terre. Aussi rapide que pitoyable. Il ne trouve rien d’autre à dire que des menaces, un peu de rancœur, et beaucoup de rage. Merdeux. Pense Lorenzo en grinçant des dents. Lui répondre ? Non. Ce serait donner trop d’importance à ses propos. Et ça, Lorenzo ne veut pas lui en donner l’occasion. Pas ce soir, tout du moins. Surement une engueulade, plus tard. Peut être demain. Soupirant, le vampire remarque qu’il n’a même pas eu le temps de se changer. Il est dégueulasse, plein de sang. Un monstre. Un putain de monstre, aux tendances cannibales. Il fixe Alessandro lui tourner le dos et aller rejoindre ses acolytes en grognant. Inévitablement, c’est un sourire qui s’incruste sur la frimousse de l’ainé. Il est heureux de lui avoir niqué sa soirée. Aleksandr s’adresse à lui, à l’intérieur. Lorenzo l’écoute, et disparaît. Son corps se disloquant dans l’air ambiant. A peine une minute. Tout au plus. Il sent qu’Aleksandr s’agite. Il ne comprend pas tout. Et la colère vis-à-vis d’Alessandro commence à grimper, lui obstruant pas mal de logique. Peut être aussi de la frustration, naissante. Il ne supporte que difficilement les rejets de son double.
Lorenzo revient par la porte qu’il avait il y a de cela quelques instants, poussé. Quand Ariel était venue les chercher, lui et Evan. Sapé comme à son habitude. Autrement dit, débraillé. Un jean à la poche arrière arrachée, et un teeshirt flottant sur ses épaules. Il s’en fout. Il est propre, dorénavant. C’est ce qui compte. La soirée est… « Pourrie. » Crache t’il entre ses dents, en essayant de dompter sa tignasse, en la lissant derrière ses oreilles. Peine perdue. Les mèches partent dans tous les sens. Il fend la foule, et passe derrière le bar, sans accorder un regard à la nouvelle assemblée. Il continue de fulminer « Pourrie, pourrie, pourrie, pourrie, pourrie.. » Penché sous le bar, il cherche une bouteille de true blood A positif. « Pourrie, pourrie.. » Il manque de faire tomber des bouteilles, en poussant le tout sans faire attention. « Pourrie, pourrie. Mais putain y’a plus de A positif ? » Relevant ses prunelles sur Ariel, non sans avoir reluqué ses courbes au passage, avec une mine boudeuse. Il la fixe, se redresse. Une bouteille d’A négatif dans la main, qu’il manque de fracasser sur le comptoir. « Y’a que du négatif. » Pas d’alcool pour lui, il le sait. Ariel lui interdirait. Et pour de bonnes raisons, il le concède. Il tourne brièvement ses iris à la couleur bleue turquoise vers les invités présents. Fronce les sourcils en apercevant les frères Lannister. « J’espère que la soirée est à votre convenance. » Faux. Pure courtoisie, au fond, Lorenzo s’en balance. Il passe au tabouret suivant, et bloque. « Mélusine… Comment ça se fait que t’es là ? » Demande t’il sans préambule. Avant de se reprendre, en toussotant nerveusement. « Enfin, j’veux dire… T’aurai pu m’appeler pour me dire que tu rentrais. » Lorenzo abaisse ses pupilles d’encre sur la bouteille, se mord la lèvre. Et se dit, que finalement… Dégager d’ici ne sera pas la pire des idées. Couard ? Fuyard ? Lâche ? Juste, un tout petit peu.

Ariel s'était penchée vers lui, suffisamment pour lui offrir une jolie vue sur son décolleté...Une paire de seins à vous faire oublier une aura de merde. Avec la chance qu'il avait, un autre vampire millénaire n'allait pas tarder à débarquer pour l'empêcher de loucher sur sa copine, sans doute. Loin de se douter qu'il n'était pas si loin de la vérité, le chasseur préféra y jeter un coup d'œil rapide, rien de bien méchant, avant de la regarder droit dans les yeux.

- Je me suis déjà senti mieux....Merci, vous venez de sauver ma soirée, mon frangin ici présent pense que le martini est un alcool fort donc..., se plaignit-il en attrapant le verre. Allez, à votre santé...

C'était histoire de dire quelque chose, parce qu'à la réflexion, morte comme elle l'était, elle devait se soucier de sa santé comme de l'an quarante. Souriant, il leva le verre comme s'il allait trinquer puis avala le contenu d'un coup sec.

- Dites...Confession d'un immortel, c'est vous? Ariel Manchester, c'est ça? Ou Llywlyn...?

En bon journaliste, Julian s'était toujours tenu au courant des publications qui avaient du succès et l'avait donc reconnue. S'il avait aimé le bouquin? Non, à ses yeux, n'importe quel bouquin sur les vampires s'apparentait à de la véritable daube. Suffisait de lire Twilight. Néanmoins, la lecture de "Confession" s'était révélée plutôt intéressante. Et curieux comme il l'était, il ne pouvait pas s'empêcher de chercher à en savoir plus.

Derrière eux, Lorenzo apparut soudain, fébrile comme un junkie en manque et remuant ciel et terre pour trouver du sang. Justement, Julian était A positif mais il aurait sans doute préféré perdre un œil et un rein plutôt que donner une seule goutte de sang à ce type. Et à n'importe quel vampire d'ailleurs. Une idée complètement absurde qui ne l'effleura même pas, pas plus que le fait que le sang qui coulait de sa gorge au milieu d'un troupeau de vampires pouvait se révéler problématique.

- Cette soirée est une véritable réussite, affirma-t-il, plus pour lui-même que pour le vampire qui avait déjà mis les voiles.

Il le pensait vraiment, à quelques détails près. Après tout, ça valait mille fois mieux que rester devant la télé à se farcir "le plus grand cabaret du monde". Les yeux plissés, il observa Lorenzo qui n'avait même pas pris le temps de s'arrêter près d'eux. Hôte de merde, va. Et leur accord, ils allaient en parler aux calendes grecques ou quoi?

- Plus de A positif, c'con. Pourtant c'est si courant... , continua-t-il en haussant la voix. Genre, moi, j'suis A positif...

Si avec ça, il le faisait pas revenir...

~ Blasé, Lyle regarde son frère commander autre chose après avoir bu comme un trou le premier verre. S'il tenait bien mieux que lui sur ce niveau, il avait l'alcool violent et au vu de l'esclandre monstrueuse qu'il avait déclenché cinq minutes plus tôt, il n'imaginait même pas ce dont il serait capable avec une bouteille dans le nez. Non ce n'est pas drôle, pas quand il rentre à la maison totalement bourré à trois heures du matin et qu'il tente de vous faire sortir pour aller chasser du monstre en détruisant tout dans la baraque avec sa télékinésie. D'ailleurs, il devrait y avoir une commande pour ça, la nature était scandaleuse et n'aurait jamais dû lui accorder ce genre de don. Accoudé d'un air ennuyé au comptoir, nonchalant, il lui balança une petite attention délicate. _ Ouais, fait gaffe quand même. Là avec ton altercation on dirait un lycan qui grogne pour marquer son territoire. Tu vas pas non plus te mettre à pisser sur les gens tant que tu y es hm ? » Très fin, en effet. Mais peu importait. Observant d'un œil distrait l'échange entre la barman et son frère, il louche lui-même sur le décolleté de cette dernière quand - ne le reconnaissant pas tout de suite à cause de sa nouvelle dégaine - le jeune homme identifie l'espèce de junkie à la recherche de sa came comme étant le Maître de la ville, fait tout propre. Le pauvre, un instant, il aurait presque une pointe de compassion pour lui à l'entendre maudire la soirée. _ C'est un véritable régal. » Moqueur. Voilà ce qu'il répond en même temps que Julian. Souriant légèrement, oui, il se moque encore de quelqu'un, mais il n'a que ça à faire pour le moment. Et puis ça fait retomber la pression accumulée de tout à l'heure. Alors, le Maître repart aussitôt dans sa quête sanglante et il l'entend commencer à discuter avec une autre personne. Une autre remarque exaspérante se profile déjà sur les lèvres du jeune homme, il attend juste le bon moment pour la placer, perdu dans la contemplation de son cocktail. C'est là que Julian entre en jeu avec sa magnifique réplique. Manquant s'étouffer dans son cocktail, le jeune homme est aux anges. Voilà le frère connard qui revient au triple galop, mais sous un angle qu'il lui préfère largement à celui du frère "moitaperlagueuleàtoi". _ Ouais, c'con hein. C'est dommage, frangin. » Histoire de sous entendre qu'il n'était potentiellement pas le seul à être A+, même si ce n'était pas forcément vrai. Prenant alors un air faussement intrigué, il tourne la tête vers Julian et lui sort, dans la plus parfaite innocence : _ Mais, Muse a terminé de jouer. Le jumeau n'avait pas dit tout à l'heure que le Maître de la ville devait faire un discours juste après ? » Non, il n'a pas imperceptiblement plus appuyé sur la prononciation du mort discours, c'est vous qui vous faites des idées. _ Enfin, moi et la politique... » »

« Cette soirée est une véritable réussite » « C'est un véritable régal. ». Abrutis. Remarque cinglante, qui ne lui arrache même pas un sourire. Non, le cerveau de Lorenzo vient de se liquéfier. Des clapotis réguliers, dans la boite crânienne. Dès qu’il l’agite. Droite, gauche. Plop. Plop. Plop. L’arrivée de Mélusine le laisse tel un décérébré devant un paquet de bonbons. J’en prends un ? J’en prends pas. « Plus de A positif, c'con. Pourtant c'est si courant... » Oh, un oiseau. « Genre, moi, j'suis A positif... » Oh… Une fiente. Lorenzo vrille son regard azuré sur l’ainé des frères Lannister. Ses narines s’élargissent et l’odeur du sang sature son oxygène. L’envie de lui arracher la jugulaire, l’enivre soudainement. Sauf que le maître de la ville doit se montrer digne, et respecter ses invités. Mon cul, ouais. « Ouais, c'con hein. C'est dommage, frangin. » Ajoute le cadet. Aussi hallucinant que cela puisse paraître, Lorenzo à l’horrible impression de voir deux morceaux de viandes. Deux steaks bien saignants, qu’il serait regrettable de ne pas gouter. Ses doigts se serrent sur la bouteille d’A négatif. Il est sur le point de la briser. True blood. True blood. Concentre toi. Tu peux le faire. « Mais, Muse a terminé de jouer. Le jumeau n'avait pas dit tout à l'heure que le Maître de la ville devrait faire un discours juste après ? Enfin, moi et la politique...  » Les mâchoires se crispent, ce petit con de Lyle en rajoute une couche. Par-dessus le monceau de conneries accumulées dans la soirée. Tant pis. Adieu Mélusine. Adieu, monde cruel. Toujours derrière le bar, Lorenzo se faufile dans le dos d'Ariel, ne peut s’empêcher de laisser trainer des mains baladeuses. Et se positionne en face des chasseurs emmerdeurs. Les sourcils froncés et la mine boudeuse. Il essaye de reprendre son attitude de branleur. Peignant nerveusement ses cheveux avec ses doigts, et inspirant longuement. « Y’a comme qui dirait un p’tit problème entre nous. Toi là, l’émo gothique rebelle, tu vas soigner ta putain de plaie avant que quelqu‘un n‘envisage de te sucer jusqu’à la moelle. » Moi, en l’occurrence. Trifouillant dans le bar, dans un des tiroirs près de la caisse. Lorenzo en sort une boite de pansements pour enfants, avec des images de Mickey. Qu’il balance à côté de du verre de Julian. Puis il reporte son attention sur Lyle et ses fesses alléchantes - selon Camille, bien évidemment. « Toi… » Se penchant au dessus du bar, une veine se met à palpiter furieusement sur sa gorge, tant la colère grimpe. « Si tu reparles encore une fois du discours. Je t’encastre dans le mur de derrière, capiche ? » Non… vraiment. Lorenzo n’a pas envie de parler devant une assemblée aussi crétine. « Ceci étant dit, je ferais avec joie affaire avec vous ! Notre partenariat s'annonce fabuleusement prometteur ! » Sourire extra large. Connard hypocrite ? Oui, bonjour.

Ariel but deux nouvelles gorgée après avoir trinqué avec le jeune médium, puis manqua de s’étouffer lorsqu’il la reconnu. Un poing devant la bouche, elle se força à avaler la gorgée qu’elle s’apprêtait à recracher sous le coup de la surprise. « Dites...Confession d'un immortel, c'est vous? Ariel Manchester, c'est ça? Ou Llywlyn...? » Manchester. Elle avait presque oublié ce nom, elle ne l’avait pas abandonné depuis très longtemps, mais l’avait enterré si profondément…Heureusement que l’alcool lui montait à la tête, cela lui empêchait d’avoir mal à l’évocation de son passé. « Euhm…Oui, c’est ça. Mais c’est Llywlyn, maintenant. » Manchester était morte. « Pourrie, pourrie, pourrie, pourrie, pourrie.. » Lorenzo qui débarquait en rageant. De toute évidence, il passait une soirée…pourrie. Les lèvres d’Ariel s’étirèrent, néanmoins, elle se retint de rire tandis qu’elle se retenait au bar pour ne pas se laisser embarquer par le tournis. Lorenzo se mit à chercher expressément quelque chose dans le bar. « Pourrie, pourrie. Mais putain y’a plus de A positif ? » Ariel haussa les épaules et fit la moue. « Y’a que du négatif. » Ariel ricana. « Ca, tu l’as dis, mon frère. » Yéh man ! « Plus de A positif, c'con. Pourtant c'est si courant... » ajouta l’humain. Ariel fut captivée par son affirmation, comme s’il avait donné le remède contre le sida ou quelque chose. C’est fou ce que l’alcool rend attentif. Et passionné aussi. Bon d’accord, con surtout. « Genre, moi, j'suis A positif... » Ariel ouvrit grand les yeux. « Ooooh ! Bah ça alors…c’est super cool ! Moi j’étais O+, ouais, je sais, c’est moins exotique, mais…paraît que j’étais bonne. » Elle explosa de rire, puis but une nouvelle fois. Concentrée sur sa bouteille, elle loupa quelques bribes de conversation. Quand elle revint à elle, c’était Lorenzo qui parlait. « Si tu reparles encore une fois du discours. Je t’encastre dans le mur de derrière, capiche ? » Il était penché en avant, une tentation atroce pour quiconque reluquait son ptit cul bombé. Et Ariel reluquait, bien sur, aurait-elle pu faire autrement. « Olah, Olaaah. Faut pas t’enerver comme ça, Renzo, tu vas nous faire un ulcère. » fit-elle, tandis qu’elle s’avançait et lui collait une main au fesse, suivit d’une légère pression. « Hm..Dis donc, ça c’est du muscle…je paris que ça fond sous la langue. » Comme un bon bout de viande.

Amélia voit la surprise s'afficher sur le visage du vampire et elle détourne les yeux en rougissant. Ainsi, elle aurait du le connaître ? Pourtant, elle ne se mêlait pas aux affaires des vampires. Non, elle était uniquement là parce que c'était politiquement correct d'inviter quelqu'un du Strand Theatre pour une petite fête conviviale, pour oublier, pour pardonner, les événements qui s'étaient déroulés quelques temps auparavant. Elle ne savait rien des intrigues politiques vampires et n'avait jamais cherché à en savoir plus. Elle savait que les vampires existaient, qu'ils lui fichaient une trouille pas possible mais à part ça, elle ne savait guère rien d'autre. Elle avait appris que le Maître de la Ville avait un jumeau et qu'à eux deux, ils formaient « le » vampire qu'elle craignait le plus depuis ses quatorze ans. Alors que, d'après ce qu'elle avait pu voir et comprendre à demi durant la soirée, c'était bel et bien celui avec qui elle dansait qui avait été craint pendant plusieurs mois. — Ne vous excusez pas. Vous devez bien être la seule ici à l'ignorer. — dit-il en la faisant tourner sur la musique. C'était presque agréable, de danser et de discuter ainsi. Certes, elle était dans les bras d'un vampire, mais ça la coupait un peu de tout le reste, de tout ce qui avait bien pu se passer dans la salle et tout ce qui s'y passait encore. Elle adressa un sourire un peu gêné au vampire. Oui, bien la seule à ne pas le connaître. La seule à avoir eu le courage de l'inviter à danser tout en ignorant son identité ? Peut-être. Peu importe. — Aleksandr, je m'appelle Aleksandr. Konstantinov.. — Un nouveau sourire effleura les lèvres de la jeune femme alors qu'elle tournait à nouveau dans les bras d'Aleksandr. Elle avait bien senti les tonalités russes de ce nom, de ce prénom. — C'est un bien joli prénom. Enchantée de vous connaître, alors, Aleksandr Konstantinov. — Non, elle n'allait pas s'enfuir en courant. Pourquoi ? Elle ne savait pas ce que ce nom représentait. Elle ne suivait guère les journaux télévisés, ne prêtait guère oreille aux murmures dans les rues. Alors pourquoi craindrait-elle plus que de raison le vampire qui se trouvait devant elle ? Certes, il lui faisait peur, presque irrationnellement, comme les autres, mais à ses yeux, il n'était pas pire qu'un autre. Et, même si elle préférait habituellement se tenir le plus loin possible de ceux de son espèce, il s'était montré fragile et appelant silencieusement à l'aide. Cela aurait été bien égoïste de ne pas lui tendre la main. Non, vraiment, elle était peut-être naïve et innocente, mais pour l'instant, elle ne voyait pas de raison de craindre plus que de mesure le beau brun avec lequel elle dansait.

Le vampire s'était petit à petit coupé du reste du monde et c'était mieux ainsi. La nouvelle apportée avec le retour de Mélusine aurait tout le temps de le chambouler plus tard, de lui donner des envies de meurtre voir de suicide. Pour le moment...Il essayait de retrouver une sérénité. Plus ou moins. Ca aurait été plus facile si Thaliana avait été la. Il retient de justesse un soupir: C'est mieux comme ça et il le sait. Malgré le calme qu'elle était capable de lui offrir, il avait plus besoin de Lorenzo. Au diable sa santé mentale!
Il se concentrait donc sur les pas de danse et sur la conversation badine entretenue avec la jeune humaine. Il avait pris soin de se nourrir avant de venir aussi ne ressentait-il même pas l'envie de lui mordre le cou. Ni même de lui faire quoi que ce soit de mal. Les évènements enchaînés de ces dernières semaines avaient eu un certain effet sur lui. « C'est un bien joli prénom. Enchantée de vous connaître, alors, Aleksandr Konstantinov. » Alors elle ne le connaissait vraiment pas? Pas du tout? Il sourit, d'abord puis ses épaules se secouèrent et il ne pu s'empêcher de rire. D'un côté c'était véritablement étrange et presque surréaliste. D'un autre...C'était reposant. « Amélia...Comment avez-vous fais pour atteindre cet âge, je me le demande... » Ce n'était pas une menace, non, mais une question sincère. Vivait-elle en recluse ou venait-elle d'un autre pays? Non, même en Europe on avait parlé de lui. Peut-être en Asie, au Moyen-Orient. Oui peut-être était-elle étrangère même si elle avait l'accent de Louisiane autant que lui celui de sa Russie natale. « Et bien si la curiosité vous pousse à en savoir plus, renseignez vous. Vous apprendrez peut-être quelque chose qui vous sauvera la vie un jour. » La méfiance, bien entendu, de quoi d'autre parlerait-il? « Mais comme je vous dois une faveur pour ce soir... » Un petit sourire et la musique changea. Morceau terminé...Il ôta sa main de la sienne pour la poser sous son menton. Lui relevant délicatement la tête, il la regarda dans les yeux et usa d'un peu de sa magie vampirique pour graver son numéro dans l'esprit d'Amélia. « Si vous rencontrez un jour un problème, n'importe quel genre de problème, même le plus grave, prenez votre téléphone et pensez à moi. Le numéro se composera tout seul..N'ayez crainte, je n'ai rien fais d'autre. » C'était peut-être un peu osé d'hypnotiser, en quelque sorte, une jeune fille qui était terrifiée par les vampires mais il avait agit de façon tellement imperceptible et subtile -car il maîtrisait très bien ses pouvoirs métaphysiques- qu'elle n'avait rien du sentir.

Si la situation s'y était prêtée, Adam aurait presque pu sourire. C'était presque trop facile de trouver une occasion de se battre avec cette bande de crétins. Le petit humain était stupide mais il devait reconnaître qu'il avait quelque chose dans le pantalon. Et pourtant il avait tous décidé de lui gâcher son plaisir. D'abord Ariel puis mademoiselle était allé chercher Evan. Le voix apaisante de son jumeau avait résonné à ses oreilles comme le glas de ses instincts meurtriers.

Il grogna en attendant que les deux troubles-fêtes finissent par se séparer. Pourtant le multi-centenaire n'avait pas bougé d'à côté de son double. Ses prunelles ne quittaient pas Sevastian attendant la moindre raison qui ne viendrait jamais. Au bout de quelques secondes, il regarda à nouveau Evan, le regard plein de rancoeur, pas contre son jumeau mais contre la situation, contre cette mascarade ridicule que Lorenzo les obligeait à jouer. + C'est le bordel cette connerie! + Pas besoin d'être plus explicite. Adam savait qu'Evan détestait Alexandr autant que lui. Il savait que son jumeau n'approuvait pas non plus la décision du maître de la ville et on pouvait bien penser que la paix c'était bien, là il venait de faire une grosse connerie.

Adam soupira. Il avait besoin de nicotine, de taper sur quelque chose et de mordre violemment dans la gorge d'une humaine, et ce en même temps. + Je vais aller voir Aless, il doit péter un câble lui aussi... + dit-il avant de chercher son meilleur ami des yeux. Avant de partir au bar récupérer un verre pour lui et le jeune jumeau, il se retourna tout de même vers Evan. + Fait gaffe... On sait pas ce qu'ils ont préparés... + l'avertissement était inutile. Evan était le meilleur, simple façon de lui rappeler qu'ils devaient mourir ensemble.

Quelques minutes plus tard, il accostait Alessandro en lui mettant simplement une vodka True Blood directement dans la main. + A la mort de ces abrutis russes ! + lança-t-il en levant son propre verre, un sourire mauvais aux lèvres. Fin de sa part? Non, pas du tout. Et pas du meilleur goût non plus, vu le regard noir que lui avait lancé un mec un peu plus loin. Il n'en avait clairement rien à foutre... Eux c'était exactement ce dont ils avaient besoin et souhaitaient au fond de leur âme !

HRP: Désolée un peu long mais j'avais pas mal de trucs à rattraper ^^"

L'agitation se fait soudainement. Un homme a osé poser la main sur Bluen, et il n'en a pas fallut plus pour réveiller le chien de Moscou. Elle rit dans sa tête. Vraiment, certain ferait mieux de réfléchir avant d'agir, surtout en présence du vampire millénaire et de son épouse qui lui est si chère. L'homme venant de l'aborder, d'ailleur, ne semble pas sans être en relation avec cet idiot manifeste, et s'escuse aussitôt, avant de disparaitre. Elle n'en a que faire. Elle se détourne de lui, sans même un regard au conflit et au groupe qui grossissait autour des deux tumultueux. C'est histoire ne l'intéresse pas. Trop de personnes impulsives, irréfléchis, qu'elle pouvait en supporter. « Bonsoir. » Elle se tourne vers le mécromant. Valentin. Elle sourit franchement. C'était plutôt pas mal que l'autre soit parti finalement. « Bonsoir. » Sa voix était comme un souffle doux. Elle regarde attentivement, observe sur costume impécable. Ca lui fait plaisir de le voir ainsi, plutôt que comme la dernière image qu'elle aie gardé en tête de lui. Ca faisait tellement longtemps, lui semblait-il. « Ce genre de mascarade ne vous ressemble pas, ni à votre chef d'ailleurs, que se passe-t-il? » Un petit rire amusait perce ses fines lèvres roses. « Vous voyez bien, nous rendons les armes, simplement. » Et ça ne lui ressemblait vraiment pas. Elle ne faisiat que suivre, faire ce qui lui permettrait de rester à Shreveport. Bizarrement, elle s'était peu à peu attaché à cette ville sans charme et grise. Ce n'avait rien à voir avec Paris ou Viennes, mais il y avait quelques choses ici qui la retenaient. Peut-être un peu l'homme qui se trouvait maintenant en face d'elle. Lorsqu'elle y pense, elle détourne son regard furtivement. Elle se sentait si faible, lorsqu'elle pensait cela, mais elle le pensait tout de même. Et pourtant sa fierté l'avait poussé stupidement à ne pas chercher à le revoir depuis. C'était tellement enfantin comme raisonnement, mais après tout, elle serait une enfant pour l'éternité. Elle reporte son attention sur lui. « La musique est mauvaise, et certains semblent avoir décider de former un beau conflit. Ne seriez vous pas d'avis de s'éloigner un peu de tout ce tintamarre, pour être plus tranquils ? » Elle sourit et comence déjà à se dirriger vers le bar. Bien qu'il n'y aie rien à boire pour elle en ce lieu, elle pensait bien y être plus au calme pour parler.

Bon. Le partenariat n'était même pas amorcé que Julian avait déjà des envies de vampiricide aiguës. Les pansements tombèrent sur le bar et il les lorgna avec la même tête que celle d'un gosse qui lorgne ses épinards: envie de les balancer aussi sec à la gueule de celui qui les lui avait servis. Son frangin fut menacé de finir comme motif dans la tapisserie. Décidément, une manie dans ce bar. Mais certainement moins pire que la perspective de finir comme poche de sang. Le sucer jusqu'à la moelle, lui? Sans commentaires.

L'intervention d'Ariel fut sans doute la seule chose qui sauva la situation et empêcha de déclencher la troisième guerre mondiale. A voir cette fille complètement bourrée tâter de la chair, enlevant ainsi toute crédibilité au Maitre de la Ville, il ne put retenir un sourire ravi et parfaitement scandaleux. Puis il reporta son attention sur les pansements. Au point où il en était va…De toute façon, dans le musée des fossiles, il restait toujours « petit », Mickey ou pas sur la gueule.

- Mais oui Renzi chéri, t'excites pas, tu vas finir par te décoiffer. Le jour où je fais don du sang, je te promets que je te twitte pour que tu sois le premier au courant, va.

Et pour montrer sa "bonne foi", il attrapa la boite à pansements et colla le plus large qu'il parvint à trouver en travers de son cou. C'était...hum. Ridicule. Mais bon, pas plus que d'autres choses dans le bar, n'est-ce pas....

- Et voilà, un Picsou pour moi. De bonne augure pour la prospérité de notre partenariat!, claironna-t-il, avec la même sincérité que son interlocuteur.

Puis il oublia Lorenzo pour s'intéresser de nouveau à Ariel.

- Mademoiselle, il faudra qu’on se revoit pour parler de vos bouquins, je suis un grand…Malade, con, enfoiré?…fan. Mensonge de la taille de la Lune. ’fin si vous vous en souvenez...

Pas sûr, avec ce qu’elle se tenait, mais l'invitation était lancée.

~ Lorsque Lorenzo se penche vers lui pour lui souffler les mots doux à ses oreilles, Lyle se penche également en avant sur la promiscuité du comptoir de bar, accrochant un instant les pupilles grinçantes de son interlocuteur avec ses prunelles pleines d'une malice perverse - au sens spirituel du terme - et, tendant l'oreille ainsi penché, son cou est au niveau de la tête du Maître de la ville, dans une posture qui suggère d'une manière scandaleuse la tentation de sa chair chaude et de sa nuque vulnérable, aux effluves parfumées d'eau de toilette masculine, le tout camouflant une pointe si discrète de verveine diluée, qu'à moins justement d'être aussi proche de Lyle qu'en ce moment, on ne peut la sentir, même pour un vampire. _ Ne vous donnez pas cette peine, je n'ai pas l'intention de vous faire abîmer cet endroit si charmant... ». Puis, se redressant, il aime le sourire d'enfoiré du Maître, et il ne peut s'empêcher de sourire à son tour, répondant alors à sa dernière remarque. _ Oui, moi aussi j'ai hâte, vous n'imaginez pas à quel point cela me fait plaisir d'être ici. ». Puis, il observe d'un œil amusé le pansement ridicule de son frère, on voit clairement qu'il apprécie l'humour du vampire et le point qu'il vient de marquer. Son sourire se fend alors jusqu'aux oreilles, devant l'échange de débilités dégénérées entre les deux hommes, s'envoyant idiotie sur idiotie. Le coup de grâce est alors porté par Ariel qui, dans un état bien plus avancé que second apparemment, retire toute crédibilité aux paroles du Maître par son décalage extrême. C'est... C'est proprement scandaleux. Lyle, impassible, tente de ne pas rire, mais, vraiment, malgré l'effort énorme qu'il fournit, impossible de ne pas remarquer qu'il est sur le point de mourir de rire face à cette situation qui n'a ni queue ni tête. Ça plus la chaleur et la joie pompette de trois verres, additionné à la pression de tout à l'heure, finissent par le faire s'esclaffer carrément avant qu'il ne se reprenne plus ou moins. Secouant la tête d'un air largement blasé, même si amusé, il constate à quel point les deux sont aptes à céder à la provocation. _ Bon les enfants, vous me préviendrez quand vous aurez terminé de jouer à qui a la plus grosse quand on pourra parler des choses qui fâchent. En attendant... Ben, rien en fait. Je vais rester là pour vous écouter vous lancer des mickey et des petits surnoms d'amour en attendant d'être de nouveau accosté par une future charmante demoiselle... ». Oui, très confiant le Lyle. Sirotant ainsi son cocktail, il s'accoude sur le zinc et observe d'un air distrait la salle et ses occupants, tout en prêtant une oreille absente au duel des dégénérés. »

« Bon…bah vodka alors, ça te dis ? » Mélusine hoche la tête de haut en bas. Elle n'est guère compliqué, peu importe l'alcool tant qu'on a l'extase n'est-ce pas? La sorcière avise d'un regard le public avant de demander ce qu'il s'est passé. « Depuis moins d’une heure et on a déjà éviter une bagarre. » Mélusine lève les yeux au ciel pas vraiment étonnée par la remarque d'Ariel. Et cependant tout restait assez mystérieux, depuis une heure? Que s'était-il donc passé? La sorcière haussa les épaules, au fond elle s'en foutait, et vida le verre devant elle avant de se tourner vers les deux nouveaux arrivants. C'était pas le gars qui se battait avec Sevastian cinq minutes avant qui s'était assis juste à côté d'elle? Il faut être sacrément courageux ou passablement stupide pour s'attaquer au vampire. La jeune femme n'a qu'un bref instant pour remarqué que le suicidaire courageux était pas mal avant qu'elle n'entende une voix qu'elle reconnaîtrait même en enfer. Se tournant elle apparçoit la silhouette caractéristique de Lorenzo. Elle hausse un sourcil, et lui adresse un sourire amusé. Même si elle ne le montre pas, elle est franchement heureuse de le voir. Il lui avait manqué ce con. « Mélusine… Comment ça se fait que t’es là ? » Elle lui répond par un sourire immense. « Toi aussi tu m'as manqué. » réplique-t-elle en avant son verre cul sec, puis reposant le verre d'un geste brutal sur le bar. « Enfin, j’veux dire… T’aurai pu m’appeler pour me dire que tu rentrais. » Elle lui adresse un immense sourire. « J'aurais pu. » Une vraie conne quand elle veut jouer à ça mais avec Lorenzo ce n'est pas méchant, juste un jeu, peut-être stupide, mais un jeu. Elle sait parfaitement que quoi qu'elle dise ou fasse, il sera toujours là, comme lui savait qu'elle lui pardonnerait tout. Elle regarda l'échange entre Lorenzo et les deux hommes qui visiblement s'était battu dans la soirée, tout en suçant sa paille avec un air légèrement provocateur et terriblement sensuel. Elle observait celui dont la nuque pissait le sang, il était vraiment pas mal. Le vampire qu'elle avait choisit comme cavalier au hasard ne lui plaisait plus tant que ça.

Alessandro bouillonnait de colère. Primo quelqu'un avait tenté de lui faire croire que Candice avait prit feu, et il s'était suffisamment coltiné de sorciers pour savoir qu'il n'avait pas rêvé, la jeune femme brûlait au moment où il s'était précipité vers elle, et à l'instant où il l'avait touché, l'illusion s'était dissipée. Il ne savait pas encore qui avait provoqué cela, mais cette personne venait de se condamner à mort. Le vampire ne supportait pas le feu, encore moins la magie, et qu'on joue avec lui était une sacré mauvaise idée. Il ne lâcha plus la jeune fille, même quand Lorenzo vint le voir, et sa venue rendit le vampire plus furieux encore. Quand son frère disparu dans la foule il lança un vas-y casse-toi connard! que seul son frère pouvait entendre grâce à leur fichu lien de sang qu'il avait eut la bonne idée de réanimer. Décidément cette soirée tournait au cauchemar. Voir Aleksandr sur la piste de danse avec une humaine ne lui plaisait pas plus. Heureusement Adam arriva, pour glisser un verre dans sa main. C'est moi ou Adam est devenu télépathe? se demanda-t-il en regardant son ami. « A la mort de ces abrutis russes ! » Le vampire sourit à la remarque de Adam, il leva son verre pour trinquer avec lui. Engloutissant l'alcool en une seule fois, il lâcha le verre qui s'écrasa au sol. « Donne moi une hache, et c'est comme si c'était fait. » répliqua-t-il d'une voix si basse que seul Adam pouvait l'entendre, il préférait que Candice n'entende pas ce genre de parole, ni Ariel d'ailleurs.

Le nécromant aurait bien besoin d'un bon verre d'alcool ou d'un sort pour disparaître, mais la présence de la vampire envoûte son regard. Il se sent attiré par elle, guidé par son instinct. C'est sans doute stupide, et peut-être dû aussi à Lorenzo qui ressent aussi des émotions version grand 8, mais le nécromant s'approche et salut la vampire. « Bonsoir. » Il sent le regard de la vampire l'examiner, il sent aussi le sourire s'accuentuer, indubitablement il lui plait plus en dandy raffiné qu'en misérable loque accro au sang de vampire. Lui aussi se plait infiniment plus ainsi. « Vous voyez bien, nous rendons les armes, simplement. » Il arqua un sourcil. Que Aleksandr rende les armes, déjà cela lui semblait étrange, il y avait forcément une raison cachée pour un tel acte venant de la part d'un être capable de faire n'importe quoi pour obtenir le pouvoir, mais Lana? Elle ne semblait pas attiré par le pouvoir, c'était autre chose, mais il ne la voyait certainement pas céder et se soumettre ainsi à l'autorité. « La musique est mauvaise, et certains semblent avoir décider de former un beau conflit. Ne seriez vous pas d'avis de s'éloigner un peu de tout ce tintamarre, pour être plus tranquils ? » lui proposa-t-elle. Et comme le nécromant était plutôt tenté de s'éloigner le plus possible de Sevastian et d'Aleksandr, il trouva l'idée de la vampire plutôt tentante. Lui souriant, il oublia sa méfiance vis à vis de la tactique des vrais, et lui tendit son bras pour qu'elle s'y accroche si elle le désirait. « Cette idée me semble des plus raisonnables. » répondit-il en s'avançant avec elle vers le bar. Il haussa les sourcils en voyant que Lorenzo y était avec Ariel qui jouait les barmaids, l'impression d'être à l'appartement lui sauta dessus, immédiatement calmée par la présence des Lannister et de Mélusine. « Cela dit je ne suis pas certain que le bar soit beaucoup plus calme. » ajouta-t-il en se tournant vers la vampire. Qu'avait-il bien pu se passer pour qu'il préfère la compagnie d'une vampire qui plus ai faisant parti des vrais à celle des mortels attablés au bar?