Mina tenait absolument à y aller... il ne pouvait pas dire non ! C'était son ami et il avait été, en plus de cela, l'un des témoins principaux de son mariage. Après tout, qu'avait-il à perdre ? Elle ne semblait pas lui en avoir trop voulu de s'être... fidélisé ?... à la déesse donc... Mieux valait ne pas jouer les tatillons !
Niegel jeta un regard au miroir qui lui faisait face et redressa un sourcil sur un sourire qui fila le long de ses lèvres, blasé. Habillé d'une chemise d'un noir parfait, cravate en satin de la même couleur et gilet cintré sombre, une teinte au-dessus par rapport à l'ensemble. La veste qu'il s'empressa d'ajuster, redressant le col, était elle aussi un poil plus clair que le reste... sur un col en velours noir impeccable. Il se dit qu'il était temps d'y aller et s'avala, à la va-vite, deux cachets d'aspirine. Foutu mal de tête de merde...

Quelques minutes plus tard et Niegel resserrait le frein à main d'une Ford toute neuve. Il avait eu de "l'argent de poche" à force de travailler pour Mina... Ca aidait quand même ! Il ouvrit la portière, soupirant devant la masse de personnes présentes et de "petits cons" d'humain prépubères, mais soit... Il avança à Mina tout en sortant de la voiture :

"J'espère qu'on aura des places privilég.. AIE !!".

Oui... pour la troisième fois cette semaine, il venait de se prendre le toit de sa voiture, trop bas, dans le front. Pas encore habitué, c'est pour ça...

« Ouiiii ! Ca va j’arrive ! » Hurla-t-elle tandis qu’elle terminait d’ajuster sa coiffure. « Merde, tu fais chier Lorenzo ! J’arrive ! Putain… » Nut nuuuuuut. Le klaxon retentissait jusque dans l’appartement, Ariel enfila finalement ses chaussures et sortit en trombe, dévalant les escaliers à la hâte. Elle avait choisi une très jolie robe améthyste en soie qui descendait jusqu’au niveau des genoux – même en plein mois de Décembre, elle n’avait absolument pas froid, comme quoi être un vampire avait ses avantages – avec un très jolie bustier empire. Sa veste noire, dont les épaules étaient décorées de strass et perle en tout genre, lui couvrait tout de même les bras.
Elle claqua finalement la portière verticale de la Lamborghini de Lorenzo. « Chouette bagnole ! » lança-t-elle en regardant autour d'elle, évitant le regard noir que lui réservait le maitre de la ville. Là, elle abaissa le parasoleil et vérifia l’état de son maquillage fraichement composé dans la petit glace incrustée. Elle se cala enfin dans son siège. « Allez, roule ma poule ! »

Noël, Camille n'avait jamais pu vraiment le fêter, et maintenant c'était l'occasion. Souriant à la silhouette qu'elle découvrait dans son miroir, elle pensait vraiment que ce soir allait être une bonne soirée. D'ailleurs, ne voulant pas fêter cela toute seule, elle allait y aller avec Caitlyn, sa meilleure amie de toujours. « Tu es magnifique Camille. » La dite Camille afficha un air indifférent à la remarque de son amie. Pourtant elle devrait être contente. « Tu sais je crois avoir perdue la notion de beauté, à force qu'on me le dise, je crois qu'elle s'est envolée pour ne faire place qu'à un pantin.. » Elle n'eut pas le temps de finir que la jeune blonde se jeta sur elle. Riant au contact de ses doigts sur ses hanches, elle ne savait pas ce qu'elle ferait si elle n'était pas là. « Tu dis vraiment des bêtises, toutes les femmes aimeraient te ressembler et moi la première. » Certaines oui, pensa-t-elle mais pas toute, pas celle qui savait qu'elle avait beaucoup de sang sur ses mains et que ce carnage ne cesserait jamais, seulement ce soir il était temps de faire la paix avec sa bête, de montrer qu'elle pouvait être agréable comme dans le passé. Sa robe rouge sang, sublimait ses formes, laissant deviner un décolleté des plus délicieux. Elle laissait apparaître ses jolies jambes fermes et douces. Ses cheveux étaient bouclés, elle les avaient laissés naturels, nostalgique de l'ancien temps. Sauvage, fatale. Deux mots qui la résume parfaitement. Les deux jeunes femmes se mirent alors en route vers le Croquemitaine et furent surprise du monde qu'il pouvait y avoir. Son amie lui fit remarquer qu'il y avait de nombreuses personnes appétissantes, mais Camille n'y prêta guère attention, elle sentait que son infant allait bientôt être là, elle l'attendrait tout comme Alessandro. En attendant, elle avala difficilement une gorgée de True Blood négatif, elle finira sûrement par s'y adapter, elle en était certaine.

Amélia contemplait son reflet dans le miroir. Elle ajoutait une dernière couche de rouge sur ses lèvres pour les orner d'une jolie couleur carmin. Elle avait à peine souligné son regard bleu azur d'une touche de Khôl et de mascara mais ça suffisait. Elle n'aimait pas se maquiller outre mesure. A quoi cela servait-il d'autre que de ressembler à un clown ou à une prostituée ? Et Amélia n'était ni l'un ni l'autre. Elle sentait déjà la peur lui vriller les tripes alors qu'elle rebouchait le tube de rouge à lèvre. Elle fit un bond sur ses talons hauts quand elle sentit quelque chose passer entre les chevilles. — CHURCH ! — Le chat releva la queue, bien droite, comme un point d'exclamation, fier de lui. Un léger sourire flotta sur les lèvres de la jeune femme. Au moins, il avait réussi à la dérider un peu. Elle croisa de nouveau son regard dans le miroir et humidifia ses lèvres. Elle était sûre de sentir la peur à des kilomètres. Comment cette invitation avait-elle bien pu tomber dans sa boîte aux lettres ? Elle se doutait que ce devait être une manoeuvre politique, rien que ça. L'attaque de la grande méchante déesse avait eu lieu au Strand Theatre. Il était logique qu'un des employés soit invité pour faire bonne figure. Chers amis, Pour fêter Noël et notre récente victoire, vous êtes tous conviés le soir du réveillon au Croquemitaine pour vivre une soirée magique, un bal masqué aux couleurs de Noël. Tenue correcte exigée. PS : Aucun massacre au programme. Elle n'avait même plus besoin de regarder les mots écrits gracieusement sur la feuille de papier granulé. Elle glissa tout de même l'invitation dans son petit sac. Elle portait une magnifique robe d'un bleu nuit, juste assez longue pour cacher ses genoux. Elle enfila vite fait son manteau doublé et quitta la maison, Church bondissant sur le rebord de la fenêtre et la gratifiant d'un « Meow » d'au revoir.

Amélia arriva devant le Croquemitaine. Un nouveau frisson lui descendit le long de l'échine alors qu'elle avançait vers l'entrée du bar. Vampires, lui criait son âme, vampires... ! Elle tendit, hésitante, essayant de ne pas laisser ses mains trembler, son invitation à ceux qui régulaient l'entrée. Les bonnets rouge et blanc sur leur crâne étaient bien loin de la faire rire et de la rassurer. Bien au contraire. Vampires..., soufflait toujours la petite voix en elle. Elle pénétrait dans le bar, laissant la foule derrière elle. Elle aurait pourtant bien échangé sa place avec l'une de ses groupies à vampires qui ne demandait qu'à rentrer. Elle semblait être l'une des premières invitées à être arrivée. Tenant son sac nerveusement, elle avança. La pièce était pourtant remplie de serveurs avec des plateaux, des verres, des hors d'oeuvre. Et la musique. La musique tambourina les murs. Amélia parvint avec peine à reconnaître les chansons de Noël en dessous de tout ce bruit. Elle inspira profondément et s'élança vers le bar, priant pour que personne ne l'arrête... Surtout pas un vampire.

Assis derrière le volant, les muscles bandés et la mine revêche, Lorenzo fixe les gigantesques doubles portes vitrées. Un homme attend dans le hall, son devoir étant d’ouvrir et de fermer l’entrée principale du luxueux immeuble. Lorenzo crache quelques insanités. Il appuie sur le klaxon, et le bruit explose le silence hivernal de la rue. Un nouveau coup de klaxon, et le moteur de la Lamborghini rugit. Grondant dans l’habitacle, le vampire n’aime pas attendre. Et déteste ce genre d’événement. Le tout mélangé lui donne un mal de ventre prodigieux, ses tripes se tordent et son cerveau manque de couler tant il surchauffe. Les pires scénarios s’amoncellent dans son esprit. Passer incognito était son idée. Arriver avant tout le monde et se terrer dans un coin, afin d’observer tranquillement son jumeau divertir l’assemblée et capter l’attention de la presque totalité des invités. Sauf qu’Ariel a trainé…
« Chouette bagnole ! » Lui dit t’elle en claquant trop brutalement la portière de son petit bijou étincelant. « Doucement, putain. » Grogne entre ses dents le vampire, en lui jetant un regard de tueur. Intelligente petite, elle l’évite soigneusement. Le stress enfle en son sein. Le grand maître vampire qu’il est à la trouille de se montrer en public. Il est pareil à un gosse, obligé de faire un discours à la fête de l’école. L’infante de son frère s’admire dans le petit miroir du parasoleil. Lorenzo roule les yeux au plafond et soupire. « Allez, roule ma poule ! » « Attention, sapée comme tu l’es, tu risques de faire de l’ombre à Aless. » Petit sourire moqueur, qui flotte aux bords des lèvres blêmes. Lorenzo se contente d'un costume gris anthracite, Armani. Ses cheveux plus ou moins disciplinés, coincés derrière ses oreilles.
La voiture démarre, les quartiers défilent.

Pendant longtemps, Julian Lannister avait pensé qu’il ne pouvait pas faire pire comme Noël que d’être aux côtés de son père aigri et de sa mère folle. Apparemment, il s’était trompé.

- Génial. On va passer le réveillon à danser la macarena avec des foutus vampires. J’espère que t’as révisé la chorégraphie…

Sous le cynisme des mots se profilait une réelle envie de se taper la tête contre un mur ou de se défenestrer. Doucement, le jeune homme tourna la tête vers son frère, assis sur le siège passager. A voir la tête de Lyle, il était clair que son cadet avait les mêmes préoccupations en tête que les siennes. Deux chasseurs sans armes dans une fête organisée par l’un des vampires les plus puissants de la ville, c’était un peu comme deux blondes en bikini dans un aquarium de piranhas…ça allait forcément se finir dans un bain de sang, non ?

Non, pas cette fois-ci, à en croire le fabuleux carton d’invitation: aucun massacre de prévu. Terrible. Un humour de vampire, tout un programme. Il soupira. Invités par Lorenzo Llywlyn lui-même, ils n'avaient pas pu refuser. Comme l'avait dit le vampire lui même, c'était une magnifique occasion de faire "connaissance"...Décidément, la notion de camp était vraiment devenue relative.

- Allez, on y va.

C’était le signal. Tranquillement, il descendit de la voiture et jeta un dernier coup d’œil sur sa tenue...Aucun faux pli à son smoking, à croire qu'il était venu dans un emballage plastique. Parfait. Puis il adressa un simple signe de tête à Kiara, chargée de rester dans la voiture…Il leur fallait un sauf conduit pour si cela tournait mal, et c'était tombé sur elle. Mais promis, ils se rattraperaient plus tard en fêtant Noël ensemble et en famille...

Quelques minutes plus tard, il passait le seuil du Croquemitaine sans armes et en ravalant un commentaire douteux sur les bonnets de père noël des deux rigolos de l’entrée. Puis il laissa son regard errer dans le bar, reconnaissant déjà quelques visages importants, avant de se tourner vers son frère.

- Je hais vraiment Noël.

Le vampire est assis devant les ampoules entourant sa coiffeuse. Il s'était installé une loge au Croquemitaine à partir du moment où il commençait à y faire beaucoup de concert. Une splendide créature féminine brossait ses cheveux long alors qu'il maquillait sa peau d'albâtre d'une main experte. Des années passées à se maquiller pour paraître plus humain avaient finit par s'avérer utile. Un coup de crayon sous les yeux renfonçait son regard azur, un peu de blush sur ses joues le rendait plus vivant, plus attrayant et un mascara allongeait ses cils. Il aimait jouer sur quelques petites touches de coquetterie renforçant la virilité des formes de son corps et de sa mâchoire. Il fit un geste pour remercier la femme avant de se lever pour contempler sa tenue. Il portait de longues cuissardes en cuir noir qui se mêlaient à son pantalon en cuir noir de telles sortes qu'on ne savait où commençait l'un et où finissait l'autre. Il portait en haut une chemise blanche dont les dentelles épaisses et blanches couvraient ses mains et le col assez ouvert pour laisser une vue satisfaisante de son torse musclé. Par dessus il portait un gilet à l'ancienne, à la mode du 17e siècle, rouge flamboyante. Il posa ensuite sur sa tête un bonnet de noël, et saisit sa canne au pommeau en or. Adressant un sourire charmeur au miroir il estima sa tenue parfaite, clairement à mi chemin entre noël et un show pour le guilty pleasure. Il examina le lassé de ses cuissardes, un fin ruban rouge tout aussi flamboyant que sa veste remontait le long de ses jambes. Une jeune femme parue devant lui. « Les invités ont commencés à entrer. » fit l'employée. Le vampire s'avança, se dirigeant dans le couloir, pour s'arrêter devant les lourds rideaux de velours rouge qui habituellement servait d'entrée pour les groupes venant se produire au bar et quelque fois pour des spectacles. Deux elfettes en tenues de lutin sexy l'encadrèrent. Il leur adressa un petit sourire avant de soulever le rideau pour apparaître.

Niegel se laissa embrasser... sur le front puis esquissa une petite moue de gamin à faire fondre les pierres.

"Oui, mais... je... suis nerveux en ce moment".

Pour beaucoup de choses d'ailleurs... Cela faisait un baille qu'il n'avait pas eu de vacances ! La boutique tournait bien mais... trop bien ! Il était fatigué... Sa soeur prenait la moitié de ses conseils par-dessus la jambe... et cette histoire avec la déesse l'avait plongé dans une complexité rare... Lui qui croyait aimer Mina plus que n'importe quelle autre avait commencé à avoir de sérieux doutes... jusqu'à ce que la délicieuse brune ne meure et que la rousse volcanique ne reprenne sa place dans son coeur... Ne meurt ? Hmmm... non sans laisser quelques traces... Niegel empoigna sa femme par la taille, lui tendit un sourire... enjoleur le rendant parfaitement crétin (il avait en tête l'image de Clark Gable dans "Autant en Emporte le Vent" et... c'était raté là...) avant de glisser le nez dans sa chevelure de flammes et des mots... doux... dans son oreille :

"Tu es tellement belle, désirable... je veux plus qu'un baiser sur le front, mon ange... Je te veux toi, toute entière et maintenant ! (bref temps de réflexion) Ok ! Plus tard, dans les toilettes si tu veux...".

Il se resserra encore plus près d'elle, histoire qu'elle comprenne, qu'elle sache... Il avait souvent vu ça dans les clips de Beyoncé et Rhianna et, apparemment, les filles aimaient bien ça donc ! Puis c'était sensuel et sexy à l'écran... enfin... quand vous êtes un beau noir d'un mètre 80 et tout en muscle ! Pas un p'tit blanc d'un mètre 78 (et encore...) et de 60 kilos tout mouillé...

Pour ne rien changer, Lorenzo était bougon, Ariel ne s’en soucia pas. Il était comme ça tout le temps et à force, Ariel avait apprit à vivre avec sa tête de cochon. Il pouvait se montrer mignon quand il le voulait, mais cela n’arrivait qu’en de rare occasion. Néanmoins, elle se félicitait de compter parmi les quelques privilégiés qui avaient le droit d’apercevoir sa bouille de gentil petit garçon.
La jeune femme ignora les protestations du maitre à propos de sa précieuse voiture. Ca va, elle n’avait pas claqué si fort ! Et puis ce type de portière était difficile à manipuler aussi ! Et comme un bon coureur ne s’arrête pas si facilement sur sa lancée, il lui lança à nouveau une remarque désobligeante. « Attention, sapée comme tu l’es, tu risques de faire de l’ombre à Aless. » Elle se retint de lui tirée la langue – il serait capable de la lui couper dans l’instant, le bougre – et se contenta de lever les yeux au ciel. « Avance au lieu de débiter des conneries…»
Un sourire aux lèvres, il fit rugir le moteur de sa bagnole de luxe et démarra en trombe sur la route. En deux temps trois mouvements, ils furent rendus. Le monde commençait à affluer au Croquemitaine, et rapidement, Alessandro fit son entrée. « C’est pas vrai…» soupira-t-elle à la vue de la tenue de son sire. Fidèle à lui même, il avait tout fait pour qu’on le remarque. Des cuissardes en cuir, au bonnet de noël, en passant pas son gilet rouge flamboyant. Ariel se tourna vers Lorenzo et haussa un sourcil « Il va falloir que je mette les bouchées double pour lui faire de l’ombre, tu ne crois pas ? » Elle pouffa.

Vampires... Amélia s'était mise dans un coin et grignotait un petit four du bout des lèvres. Son verre traînait quelque part. Elle avait repéré la vibration douce qui caractérisait les médiums pour elle. Une vibration qui lui rappelait toujours cruellement sa Grand-mère décédée... Elle en avait trouvé la source non loin d'elle, juste à quelques pas, près du bar eux aussi. Des frères sûrement. La jeune femme laissait son regard s'attarder sur eux. Elle ne parvenait pourtant pas à entendre ce qu'ils se racontaient par dessus tout ce vacarme. Comment avaient-ils osé massacrer de cette façon les chansons de Noël ? Elle se disait de plus en plus qu'elle aurait du se munir d'une paire de boules Quies. Elle sirota son verre de jus de fruits dans une coupe qui lui semblait être du cristal. Quelle idée ! Mais Amélia n'avait jamais compris les vampires. Jamais cherché à les comprendre... Sauf peut-être avec Lana... Jusqu'à ce qu'elle découvre qu'elle l'avait bernée. Encore une fissure dans son coeur. Encore un poing dans son estomac. Dévorante peur des vampires. Vampires... Le regard de la jeune femme fut attirer par un rideau qui bougeait, sur la scène, un peu plus loin. Elle ne vit d'abord qu'une paire de cuissardes lacées de rouge. Un pantalon, se mêlant au cuir, une veste d'un rouge aussi sanglant que les lacets. Et des yeux... si bleus... si... Amélia se figea comme une statue de marbre. Elle faillit laisser tomber son verre, s'étrangler avec son hors d'oeuvre. Vampire... Mais pas n'importe lequel. Son estomac se serra d'autant plus qu'il ne l'était déjà avec tous ses vampires dans la pièce. Là. Il était là. Pourquoi ? Comment ? Elle se revoyait courir à toutes jambes pour fuir ce vampire, cette vision d'horreur. Elle avait quatorze ans à l'époque. Tout juste quatorze ans quand elle avait vu son premier vampire, ressenti cette première peur viscérale. Finalement, elle put enfin bouger, enfin respirer. Et elle se recula, recula dans l'ombre derrière le bar. Même si elle savait que les ombres étaient le domaine des vampires...

Il pousse la porte. Et les lumières criardes et décorations excentriques semblent lui décoller les rétines. Le vampire plissent les paupières, grogne entre ses dents et disparaît. Se dématérialisant avant même d’avoir salué qui que ce soit. Qu’importe. Il file s’installer à l’une des tables les plus éloignées de l’agitation ; mais lui offrant une vue panoramique sur les événements à venir.
Au croquemitaine, les invités de tous horizons commencent à affluer. Lorenzo, aurait dû se trouver non loin de l’entrée, à accueillir les convives. Il ricane amèrement. En toutes vérités, il n’en avait strictement rien à cirer. Ainsi, sur son siège, ses longues jambes dépliées devant lui. Il scrute les allers et venues dans la large salle. Ce qu’il attend ? Voir son jumeau. Il redoute l’instant où Alessandro va apparaître au grand public. Il connait son frère par cœur… Hélas.
Une cigarette coincée entre les lèvres, la fumée tournoie au dessus de lui avec lenteur. L’ainé Llywlyn essaye de trouver quelque chose qui puisse le calmer. Un peu. Juste un tout petit peu.
Et son double apparaît, d’une manière grotesque et épouvantablement théâtrale. Lorenzo s’asphyxie avec sa clope, et la crache sur le sol, foudroyé par une violente quinte de toux. « C’est pas vrai…» Ajoute Ariel. Lorenzo fusille Alessandro de ses deux billes glacées, serrant les mâchoires jusqu’à les entendre dangereusement crisser sous la pression. « Il va falloir que je mette les bouchées double pour lui faire de l’ombre, tu ne crois pas ? » Continue la sirène, en pouffant. Le maître n’arrive pas à décrocher son attention de sur son frère. « Mais… Mais putain on dirait une drag queen ! » Couine le vampire. Avant de s’enfoncer plus profondément dans le dossier de son assise. L’air dépité, désireux d'être le plus discret possible. Si ce n'est pas déjà le cas. « Je crois… Que… Et merde bordel ! Fait chier. » Fidèle à lui-même. Tout comme son identique.

Camille but d'une traite sa boisson avant de remarquer une jeune humaine qui restait stoïque devant un vampire. Souriant, elle se dit que les humains auront toujours peur d'eux quoi qu'il arrive. Sentant la présence de Lorenzo, elle l'aperçu, suivit d'Ariel. Il sait très bien qu'elle est là, ce n'est qu'une question de temps. Un bruit se fait attendre, elle sait que c'est lui derrière ses rideaux rouges. Puis, il leur fait face, très fringuant, et redoutablement sexy. Elle n'aurait jamais pensé qu'il oserait cela mais après tout pourquoi pas. Entendant son chère infant, la nymphe se glissa près de lui, son menton posé sur son épaule, sa bouche pulpeuse près de son oreille prête à répandre des mots mélodieux. « n'est-ce pas ? Mais je dois reconnaître que cela lui va plutôt bien, n'est tu pas d'accord avec moi Ariel ? » Ses deux pupilles inquisitrices se posèrent sur le visage de la jeune femme, puis un sourire vint naître au creux de ses lèvres. Le maître leur faisait face et lorsqu'il croisa le regard de la belle vampire, celle-lui fit un sourire malicieux. « je peux sentir à leur odeur, que ces petits humains trépignent d'impatience et jouisse en silence.  » Puis une autre odeur vint lui titiller les narines, celle d'un humain, celui d'un chasseur. Tournant la tête vivement, ses sens aiguisés, elle croise son regard et se faufila jusqu'à lui. « Ah. Voilà.Mignon ». Une bribe de mot qui avait attirée son attention. I « Très joli costume que voilà. Il me semble que vous n'êtes pas comme les autres. » dit-elle en se rapprochant plus de lui pour le sentir. Quelle délicieuse odeur se dit-elle. « Etes-vous un sorcier ? » murmure-t-elle ? »

Le garage était aussi silencieux que quand il l'avait quitté il y avait à peine trois quarts d'heure. Le temps de virer tout le cambouis qu'il avait récolté sur les avant-bras, d'enfiler un pantalon de costume blanc et une chemise noir aux surpiqures blanches en signe de fête et de se coiffer rapidement. On ne pouvait pas dire qu'Adam n'était pas un mininmum classe quand il enfila sa veste en cuir noir; il n'aurait aucun mal à passer l'entrée du CroqueMitaine ce soir -et pas uniquement grace à son carton d'invitation L'attitude aussi calme et austère qu'à l'accoutumé quand il n'avait envie de cogner personne, Adam sortit de son antre, au ronronnement du moteur de la voiture de son double devant la maison.

+ Tu sais quoi en fait je préfères draguer de derrière le bar, je peux me casser quand je veux... + rala le vampire en prenant place à coté de son frère. Oui, oui, Adam aimait draguer mais il n'était pas un grand fan des boîtes de nuit en tant que client. Le barman avait plus de mystère, de classe à ses yeux. Remarquer qu'Evan n'avait plus besoin de draguer. A moins que si, Adam n'avait pas parlé de la ballade à demi-habillée de la sirène dans leur chez eux et il n'en avait donc aucune idée.

Mais il pourrait surveiller les nouveaux tourtereaux du coin de l'oeil durant la soirée. Une fois arrivés et la voiture garée à la place qu'il occupait habituellement en tant qu'employé, les jumeaux firent le tour de la boîte pour refiler leurs cartons d'invitation aux videurs et entrèrent au milieu de la foule où une certaine silhouette ne manqua pas de sauter aux yeux des jumeaux. + Ah... ouais, j'aurais peut -être du insister pour savoir ce qu'Aless allait porté quand il a eu l'air aussi enthousiaste l'autre jour ... + hasarda Adam devant la tenue excentrique de son pplus proche ami. Après tout, Alessandro avait toujours besoin de se faire remarquer non? + Je vais chercher un verre. T'en veux un? + ajouta-t-il rapidement avant de filer saluer ses collègues au bar.

Lorenzo était à deux doigts de craquer, cela se voyait à la gueule qu’il tirait. L’accoutrement de son jumeau semblait le mettre dans tout ses états, et c’était peut de le dire. Ariel se préparait à tout moment à faire fasse à l’une de ses crises d’hystérie. Elle le voyait d’ici prendre sa tête entre ses mains, agrippé nerveusement ses cheveux et hurler à tout vas. Heureusement, il savait se tenir en public. Plus ou moins. « Mais… Mais putain on dirait une drag queen ! » Ariel hocha la tête. Il n’avait pas tort. Elle pinça les lèvres, ne sachant pas tellement quoi dire. « Je crois… Que… Et merde bordel ! Fait chier. » Cela lui faisait de la peine de voir Lorenzo, affligé de la sorte. On avait beau dire qu’il était froid comme une tombe, lorsqu’il s’agissait de son frère, il devenait sensible. À fleur de peau même. Elle s’avança et lui caressa doucement le bras, c’est là que s’incrusta une jolie brune qu’Ariel identifia comme la sire de Lorenzo, la fameuse Camille dont elle avait entendu parler en long, en large et en travers alors qu’Alessandro lui contait son histoire. La pulpeuse souffla quelque chose à l’oreille de l’ainé Llywlyn. « n'est-ce pas ? Mais je dois reconnaître que cela lui va plutôt bien, n'est tu pas d'accord avec moi Ariel ? » Ariel se raidit aussitôt, elle n’aimait pas beaucoup la vampire, bien qu’elle ne la connaisse pas personnellement. Elle lui adressa un regard dur. « Un sac poubelle lui irait, ça ne veut pas dire que c’est approprié. » Elle était un peu rigide envers son sire, elle l’admettait mais à vrai dire, sa dureté n’était adressée qu’à Camille. « je peux sentir à leur odeur, que ces petits humains trépignent d'impatience et jouisse en silence. » ajouta la brune, changeant de sujet. Ariel leva les yeux au ciel, tandis que Camille les abandonnait déjà. « J’vais te chercher à boire » fit-elle à Lorenzo. « Vodka-True Blood, t’en auras besoin » Elle disparut à son tour et se fraya un chemin jusqu’au bar. Octopus était de service, une jeune humaine aux longues dreadlocks roses dont Ariel ne parvenait jamais à se souvenir du nom. Entres elles, ce n’était pas le grand amour, disons qu’elles se toléraient simplement. Elles s’adressèrent quelques joutes, puis Octopus prépara finalement la commande. Deux vodka-true blood, elle aussi en aurait besoin d’une. Elle allait partir quand elle tomba nez à nez avec Adam. Elle se figea. « Tiens…tu es venu ? » Et Evan, il est là aussi ? Ca elle le garda pour elle, mais la question lui brûlait les lèvres.

La plaisanterie plus que douteuse du frangin lui arracha un sourire, malgré tout. Il roula quand même des yeux et se tourna vers son cadet, ses vieux réflexes de grand frère reprenant le dessus.

- Évite quand même d'en faire trop hein.

C'était plus qu'un conseil, moins qu'un ordre. Rapidement, il laissait filer son regard entre les convives…Des vampires, encore des vampires, et quelques humains pour si on avait pas prévu assez de true blood pour la soirée. Au loin il vit une jeune femme qui les regardait avec insistance, et il se contenta de lui lancer un sourire poli mais dénué d'amabilité, avant de détourner le regard. Dans leur intérêt, il valait mieux se faire discret. Un bon point pour eux, certains vampires se chargeaient de monopoliser l'attention. Sorti en grande pompe, le maitre des lieux, dont visiblement les quelques décennies d’existence n’avaient pas contribué à aiguiser le raffinement, venait de faire soudain son apparition. Mignon oui...Voilà donc le fameux jumeau, leader du boys band à succès. Julian, comme Lyle, aurait pu le confondre avec l'autre mais il reconnut son aura. Accoudé contre le bar, le chasseur s'autorisa un sourire.

Le même sourire disparut de ses lèvres lorsque la vampirette en rut, surgie de nulle part, s’approcha de son frangin. La jeunesse de son visage ne parvenait pas à estomper la puissance de la créature. Air candide, crocs aiguisés…Sans doute les pires. Silencieux mais toujours sur ses gardes, Julian assista à l’échange, fantasmant doucement sur la demoiselle…Ou plutôt sur le fait de l’envoyer adpatres pour de bon. Le message télépathique de Lyle ne le rassura pour autant. Vu sa répartie navrante de Casanova en herbe, il y avait de quoi se faire du mouron. Heureusement qu'il lui avait dit de ne pas trop en faire...

Julian attrapa son verre et en but une nouvelle gorgée, en espérant que cette femme, si on pouvait encore l’appeler ainsi, se lasse et aille s’amuser ailleurs. Imperceptiblement, il hocha finalement la tête en direction de son frère puis lui donna une tape sur l'épaule, qui signifiait qu'il lui faisait confiance.

Puis il s'éloigna, fendant la foule. Il était temps de chercher Lorenzo. Histoire de lui souhaiter un joyeux noël quand même.

Valentin rejoignit le bar à pied. Lorenzo avait bien proposé qu'il monte avec lui et Ariel mais voilà, le nécromant avait une très violente phobie des voitures. C'est bien simple, dès qu'il montait dans une de ces carcasses métalliques il avait aussitôt les images d'accidents violents. Et le fait de voir des esprits se manifester de temps en temps avec le crâne fracassé au cour d'accidents de voiture ne l'aidait pas à lutter contre sa peur. Il lui était même arrivé une fois de relever un mort ayant subit ce genre de mort violente, et il pourrait vous assurer que ce n'était pas beau à voir. Lorenzo n'avait pas insister. Si l'on devait commencer à recenser ses phobies, il est vrai qu'on en aurait pour l'éternité. S'avançant dans la nuit noire abordant un sublime costume qui lui allait comme une seconde peau, un costume antracite avec une chemise blanche crème légèrement ouverte au niveau du col pour donner un aspect légèrement négligé, il avait coiffé ses cheveux à l'identique, donnant l'impression qu'il venait de se lever avec en même temps une pointe de classe et d'élégance qui le caractérisait aussi bien. Il foulait le sol de ses souliers vernis, son manteau le protégeant du froid commençant même si ce n'était rien comparé aux températures de Moscou. A vrai dire, ce qui lui manquait le plus à cette époque, c'était la neige. Un noël sans neige, ce n'était pas vraiment noël. Il franchit le seuil du bar, il avait ses entrées ici depuis qu'il était devenu le marqué de Lorenzo, pourtant c'était la première fois qu'il franchissait ce seuil. Il jeta un regard au bar, à la décoration, ne masquant nullement son scepticisme. La personne qui s'était chargée de la décoration n'avait visiblement aucun sens du bon goût. Tout semblait affreusement vulgaire, rien à voir avec les fabuleuses fêtes de la cour de Moscou. Pinçant ses lèvres il scruta la foule pour tenter de voir si Césarie était présente, mais nul petite tête blonde, en revanche il vit Willemina reconnaissable à sa crinière rousse et son freluquet époux. Curieusement il n'éprouvait pas vraiment de jalousie, il savait que Mina le considérait toujours comme quelqu'un d'à part, et le convoiterait toujours un petit peu. Il espérait peut-être au fond la reconquérir, non en fait la conquérir puisque c'était elle qui l'avait séduit au début plus que l'inverse. Il reconnu ensuite Amélia qui semblait s'être réfugiée derrière le bar. La jeune femme habituellement souriante et affable semblait terrifié. En s'approchant d'elle, il ne tarda pas à comprendre l'objet de sa terreur, c'était les vampires ou plus précisément celui qui occupait toute l'attention sur la scène par un costume... vulgaire était un mot qui ne rendait pas assez justice à ce costume ignoble, comment un homme avec un minimum de dignité pouvait porter une telle chose? Oh mon dieu! soupira le nécromant en pensée. Il se doutait que Lorenzo percevrait cette pensée, mais quelque chose lui disait que pour une fois le vampire serait d'accord avec lui. Il s'approcha de la jeune femme. « Vous ne craignez rien, c'est une soirée où vous ne risquez rien. » fit-il en sachant que ce n'était pas exactement vrai, mais il connaissait ce genre de peur pour l'avoir ressenti, ça vous paralysait et vous empêchait de penser.

Si Amélia ne quittait pas des yeux la scène, ce n'était pas par fascination. Pas séduite par la beauté du vampire aux yeux azur. Pas hypnotisée par le rouge de sa veste. Non. C'était la peur qui la tétanisait sur place. Une peur comme elle en ressentait toujours face aux vampires. Mais aussi une peur qui menaçait d'exposer à tout le monde ce qu'elle avait bien pu avaler en arrivant. Une peur si forte qu'elle lui retournait l'estomac. Une peur si familière, comme un goût amer dans la bouche. Elle se souvenait de ces yeux, de cette silhouette. Il n'avait pas changé. Pas d'un poil. La jeune femme se demandait vaguement si, une fois sa peur un peu moins oppressante, elle allait se remettre à courir. Courir si loin, pour rentrer chez sa Grand-mère. Chez elle. Car son aïeule ne serait pas là cette fois. Il n'y aurait que Church qui viendrait se rouler en boule sur ses genoux, pilier dans sa vie. — Vous ne craignez rien, c'est une soirée où vous ne risquez rien. — Amélia fit un bond et rompit le contact visuel qu'elle avait avec le vampire pour voir qui venait lui parler. Des yeux et des cheveux presque noirs, une silhouette finement dessinée comme celles des dieux grecs, un ton des plus aimables. Amélia reconnut le nécromant. Valentin. Il venait souvent au Strand Theatre, friand des pièces des plus grands comme des plus anonymes. Elle l'appréciait beaucoup car il était cultivé et se comportait comme un gentleman. Un tout petit sourire se dessina sur les lèvres de la rousse. La peur rongeait encore son esprit, courait dans ses veines. Elle se demandait pourquoi aucun des vampires présents ne s'était pas déjà jeté sur elle. Car la plupart du temps, Amélia le savait, la peur était synonyme de nourriture pour ses êtres. PS : Aucun massacre au programme. Elle se rappelait de la petite note d'humour à la fin de l'invitation. Un frisson descendit le long de son échine. — Monsieur Bălan. — Un nouveau sourire fleurit sur son visage. Une personne qu'elle connaissait. Enfin. Une personne qu'elle n'aurait pas à craindre. — Le savoir ne m'empêche pourtant pas d'avoir peur... — dit-elle en répondant aux propos du jeune homme. — Vous savez, un peu comme lorsque les guêpes vous terrorisent. Vous savez qu'il ne faut pas bouger, faire comme si elles n'étaient pas là. Pourtant, vous ne pouvez vous empêcher de paniquer et de gesticuler pour les faire fuir... ou les fuir. — Un sourire triste, un peu crispé, sur ses lèvres. Elle secoue doucement la tête, essayant d'oublier la terreur qui lui ronge les entrailles. — Le savoir ne chasse pas la peur... — Malheureusement...

Camille l’effleure, le touche, le caresse et les crocs du vampire le démangent. Il aimerait lui mordre dans la main, et la réduire à néant. Un soupir. Il se retient, il se maitrise et se modère. Des murmures, un souffle putride sur sa nuque. Et la sirène répond à la harpie, à sa place. Un combat de femelles. Intéressant. Calme en apparence, le maître fulmine intérieurement. Oublié, son jumeau et son déguisement absurde de père noël. C’est son Sire qui accapare toute sa terrible attention. Lorenzo la fusille du regard. La belle papillonne. Elle s’en va, disparait et prend en chasse… Deux humains. Lorenzo renifle. Non, pas de misérables humains. Le brun qu’elle traque n’est pas du simple bétail. Une odeur l’intrigue, une sensation l’enivre. Ariel disparaît, il est presque sûre qu‘il ne la reverra que bien plus tard dans la soirée.
Lorenzo ne tarde pas à se lever. Doucement, lentement, pourvu de cette grâce animale. Le félin s’étire, et se glisse derrière la sulfureuse prédatrice. Une main agrippe l’un de ses avant-bras, il force Camille à se pousser. La lorgnant de ses yeux de chat de gouttières, Lorenzo esquisse un bref sourire. Connard assumé. Blasé et irrévérencieux. Sans même accorder une œillade aux fameux chasseurs qu’il attendait. Il le sait, il le devine. Son instinct ne le trompe que rarement. Ces deux là sont à lui. « Camille, si tu allais jouer ailleurs. J’ai a parler avec mes invités. » Posant ses prunelles à l’éclat trouble sur eux. Il leur fait signe de le suivre, d’un mouvement sec du menton. « Si vous voulez bien vous donner la peine, messieurs. » Il s’en va déjà, retourne à l’écart, dans son coin fétiche et isolé. Sous ses airs courtois, c'est une sommation qu'il exprime. Rien de plus, rien de moins. On obéit.

Camille le regardait avec fascination, il lui semblait en avoir vu des sorciers durant sa piètre existence mais là, elle sentait comme un pouvoir. Bizarrement, elle n'avait pas envie d'en faire son dîner, non, elle voulait en savoir plus sur lui. Riant à ses paroles, elle avait senti son malaise. Charmant.. et de plus avait le sens de l'humour. Il y avait bien longtemps que la jeune femme ne s'était pas senti intéressée par un humain. S'approchant de lui, elle murmura, afin qu'il soit le seul à attendre ce qu'elle ait à dire. « vous êtes bien plus qu'un homme et puis je dois vous avouer que je n'ai jamais rencontrer quelqu'un comme vous, d'où mon attention envers vous. Vous êtes un magnétisme, mais ne vous inquiétez pas, aucun mal ne vous sera fait, vous pouvez me croire. » Son haleine froide parfumée foula la peau du jeune homme. Se redressant, elle espérait qu'il n'avait pas pris peur, puis souriant, dévoilant sa dentition parfaite, ses yeux bleues s'ancrèrent dans les pupilles du jeune homme. « Je serais ravie de prendre ce verre avec vous. Oui le spectacle promet d'être inoubliable... Mademoiselle Léandres, mais vous pouvez m'appeler Camille. » Tournant la tête instinctivement, elle sentit son bras se courber, lui arrachant des frissons. Elle ne put s'empêcher de grogner légèrement, elle savait que Lorenzo voulait lui enlever cet humain. Elle se résigna, ne voulant pas entacher sa belle image. « Jouer ? Oh voyons tu me connais mal Lorenzo. » Elle le laisse s'en aller alors qu'elle aurait pu retourner la situation à sa convenance. Alors qu'elle le voit s'éloigner, elle l'appelle, dans ses pensées, provoquant en lui ce frisson interminable. Tout cela grâce à leur lien réactiver. Alors qu'il détourne la tête vers elle, elle affiche un sourire satisfait. « Je suis ton sire, tâches de ne pas l'oublier. Et prends-soin de lui, je tiens à poursuivre cette conversation. » ces paroles formaient un doux mélodie qui sonnait dans les oreilles de son infant. Il avait lu sur ses lèvres.

Bon sang Candice, tu ne seras jamais à l'heure ! Pensa-t-elle alors qu'elle peaufinait sa coiffure. La jeune femme passait de la mousse coiffante dans sa chevelure blonde pour mouler les belles boucles de ses cheveux. Enfin, elle posa tout et s'observa quelque instants dans le miroir. Elle était vêtue d'une magnifique robe rouge longue et moulante, formant un bustier sur sa poitrine. Le tissus comportait quelques paillettes, de quoi être belle sans trop en faire. Côté maquillage, elle était restée dans des tons discrets, rien de bien extravagant mais il fallait avouer qu'elle en jetait tout de même. Candice n'était pas du genre à paraître négligée, et à sa vision ce soir, on pouvait comprendre qu'elle avait passé de longues heures dans la salle de bain. Mais si elle voulait se faire remarquer, ce n'était pas en mal, elle voulait que les gens se retournent sur elle pour dire qu'elle était belle, en quelque sorte, elle voulait se détacher du lot.
Enfin, elle enfila son manteau et partit vers sa voiture. La soirée au Croquemitaine s'annoncer plus que merveilleuse. Elle savait que son cher vampire de petit ami n'allait pas faire les choses à moitié.

Enfin, sa voiture se gara au Croquemitaine. Elle sortit dans pas rapide et s'avança vers le vigile qui validait les entrées. Mais à son arrivée, il lui barra la route. "Votre invitation Mademoiselle.". Candice le regarda de haut. Elle était déjà en retard, voilà qu'il lui demandait son invitation ! "Bon sang, à quoi sert d'être la petite amie de l'organisateur si on ne vous laisse pas entrer comme on veut !" pesta-t-elle. Mais devant le regard du vigile, elle fouilla dans son sac pour sortir le fameux carton d'invitation. "Voilà !". Il lut le carton et se poussa pour la laisser passer. Ce n'était pas trop tôt ! Elle entra alors dans la salle, magnifique pour l'occasion, et se mit tout de suite à chercher son vampire du regard. Elle le vit finalement, près d'un énorme rideau rouge. Il était habillé d'une façon très voyante, tout à fait son genre, ce qui le rendait vraiment adorable. Elle se dirigea alors vers lui, recoiffant avec ses doigts sa chevelure, de quoi être parfaite pour lui. "Désolé pour le retard" lui dit-elle, "J'aurais pu être là avant si l'idiot de vigile à l'entrée m'avait laissé entrer tout de suite ! Mais me voilà enfin !"