Alek ne semblait pas si convaincu que cela. Elle savait que malgré le fait que Lorenzo est accepté leur allégeance, il restait encore beaucoup à mettre en place, et que ce ne serait pas une mince affaire. Pourtant, elle ne s'en soucis pas. Ce n'est pas de son ressort maintenant. C'est à l'ex-chef de vrais de faire au mieux, alors elle peut comprendre qu'Alek soit toujours tracassé. Ariel est la première à s'approcher d'eux, à rompre se qui les sépare. « Bienvenue parmi nous! » Lana se tourne vers elle, souriant poliment. « Eh bien ? Vous avez été conviés ici pour faire la fête il me semble, qu'attendez-vous dont ? » Plus facile à dire qu'à faire. Elle se sentait comme prisonnière qu'un carcan qui l'entravait, l’étouffait, et elle déteste ça. Être au centre de l'attention, susciter les regard haineux, elle qui agite toujours dans l'ombre, et veille d'ordinaire à tuer les hommes qui la haïssaient. Sa langue natale lui parvint, si dur et à la fois si douce à ses oreilles. « Vous avez entendu vous autres, dit Alek. Profitez de la fête. » Elle n'ose pas soupirer, ça serait mal venu. Elle s'écarte légèrement du groupe, lorsqu'un homme se présente devant elle. Pas mal, se dit-elle. Elle enlace délicatement le pièce du verre à cocktail qu'il lui tend, effleurant délibérément ses doigts tièdes. Pur politesse, jamais elle n'avalera une goûte de cet affreux true blood, mais c'est l’intention qui compte, n'est-ce pas? « Je me doute que ce ne doit pas être une situation facile, alors, permettez moi de briser la glace, si le cœur vous en dit... » Elle sourit de son sourire le plus doux et charmant : qui pourrait croire, en la voyant simplement, qu'elle est habitée par un être si démoniaque ? Son regard mire l'homme en face d'elle de haut en bas, l'air satisfait. « Il serait bête de gâcher telle occasion, dit-elle, faisant fibrer sa voix cristalline, ou aucun accent ne transparaissait. Lana, enchantée. » Elle lui tend impérieusement sa main droite, toujours souriante. La vampire est belle, elle le sait, les siècles lui en ont fait prendre conscience. Il bat de ses longs cils de biche, le petit ange. Peut-être que finalement, cette soirée ne sera pas si désagréable de cela.

C'était pathétique, incommensurablement insupportable. En voyant un tel étalage de sang, de cruauté et d'inhumanité, ce n'était pas bien dur de comprendre les motivations des Lannister. Dans la salle, on criait au scandale, on murmurait déjà pour commenter le dernier potin en date...Mais Julian lui ne parvenait qu'à éprouver du dégoût. Mettre à mal l'autorité du Maitre? Non merci, le mettre à mal tout court un de ces jours lui suffirait amplement. En attendant, il ferait juste comme si...

Puis Lorenzo disparut, emportant son aura troublée. Julian l'avait bien remarquée mais pour l'instant, éclaircir ce mystère n'était pas vraiment dans ses priorités. Son frangin, loin de tenir compte de ses avertissements, préférait lui tenir tête.

- Je t'ai dit que je déteste Noël.

Julian lui répondait du tac au tac, inventant la première excuse qui lui venait à l'esprit pour ne pas l'engueuler, là, ici et maintenant. Mais ses yeux ne mentaient pas. Il finit par hausser les épaules alors que Lyle parlait de partir à la chasse.

- C'est ça, arrête donc de jouer le guignol de service et concentre-toi un peu.

C'était peine perdue, il le savait déjà. Il soupira et détourna le regard vers les deux filles que lui désignait son frangin. Mignonnes, mais coincées pour l'éternité dans des corps d’adolescentes anorexiques...C’était vraiment pas de chance ça. Passant au dessus de ces considérations oh combien philosophiques, Julian s'attarda sur la demoiselle qui lui était attribuée et eut soudain un haut le cœur alors qu'il lui semblait vaguement qu'elle ne lui était pas tout à fait inconnue...Un coup d’œil dans son entourage lui appris qu'il ne se trompait pas. Non loin d'elle, le visage pas si familier que ça mais néanmoins connu de Sevastian Lipovsky venait d'apparaitre dans son champ de vision, ce qui signifiait que cette demoiselle à l'aura si étrange n'était autre que sa marquée...Bluenn, sa femme, s'il ne se trompait pas.

- Eh ben merde..., souffla-t-il pour lui même.

Comment avait-il pu passer à côté? Trop concentré sur Konstantinov, il en avait oublié de s'intéresser aux autres...Mais bref, voilà qui changeait la donne, et pas qu'un peu. Le chasseur venait de flairer une nouvelle proie, plus qu'intéressante. Sans attendre, il fendit la foule et se dirigea vers sa cible. Non, pas Sevastian...Pas encore. Il fallait toujours commencer en douceur.

Arrivé à hauteur de Bluenn, il lui offrit son sourire le plus aimable, alors qu'il refoulait ses sentiments de haine et de dégout au plus profond de son être. Après tout, elle n'était pas laide la demoiselle...Ca aurait pu être bien pire.

- Vous dansez?, offrit-il galamment mais sans s’encombrer de préambule. Si je vous marche sur les pieds, je m'excuserai en vous offrant un verre.

Aussitôt il lui prit la main en douceur et la colla contre lui, lui faisant tâter de son corps mince ses muscles d’athlète. Le regard rivé dans le sien, franc et sobre, pas aguicheur pour un sou...Direct mais toujours gentleman quoi.

Bluenn devait être la plus satisfaite du groupe par les mesures prises. Fin de la guerre signifiait pour elle beaucoup. Plus de bains de sang, plus de cadavres à brûler dans la cour arrière du Manoir...Son seul problème allait être Raphaël, désormais et elle gérait ce petit soucis depuis presque quatre siècles. Tout allait redevenir plus ou moins paisible et elle pourrait...Quoi? Changer d'air? La blague. Retourner en Russie signifiait signer son arrêt de mort après ce qu'elle avait fais pour en partir et Sevastian avait besoin d'un vampire dominant pour prendre les décisions à sa place. Non pas qu'il en soit incapable, simplement il détestait ça. Elle risquait d'être coincée avec Konstantinov et ses magouilles encore longtemps, mais au moins cela n'impliquait plus le massacre à grande échelle.
Oui, elle était véritablement soulagée, d'autant plus en voyant le sang couler et Lorenzo accepter. Elle n'en avait pas doutée une seule seconde. Ces deux amants, elle les connaissait, elle avait vécu avec eux pendant des mois et s'était même plus ou moins rapproché de Lorenzo, même s'ils n'étaient pas des amis, parfois elle était contente qu'il soit la. Et elle avait été témoin de leur amour -aussi étrange que cela puisse paraître. Alors non, elle n'en avait pas douté. Elle aurait juste préféré qu'Aleksandr ne se donne pas en spectacle mais c'était trop attendre de la part du russe. Bah, elle avait connu pire et était habituée depuis longtemps aux regards haineux et craintifs posés sur sa personne. La seule non vampire du lot...Les autres avaient laissé marqués et jouets divers. Bluenn était la simplement parce qu'Aleksandr avait besoin d'une sorcière pour son petit numéro et que son niveau de pouvoir la rendait assez dangereuse pour que sa présence soit requise. Puis de toute façon elle ne laissait pas Sevastian au milieu d'innocents. Les ordres avaient beau être clair, elle connaissait son vampire par coeur.
Des mots, des phrases, des ordres, elle était attentive sans vraiment écouter, son regard parcourant distraitement la foule à la recherche d'une personne en particulier. C'est la qu'un individu trouva judicieux d'entrer dans son champs de vision. « Vous dansez? » Demanda-t-il et elle se raidit. Euh...Sérieusement? Bon d'accord, au vue de la magie qu'elle sentait sous sa peau, il s'agissait d'un médium et bien trop jeune pour avoir la moindre idée de qui elle était -enfin surtout de qui était son vampire. Mais tout de même...Elle évitait les gens en règle générale pour une bonne raison. « Si je vous marche sur les pieds, je m'excuserai en vous offrant un verre. » Il lui prit la main et la posa sur son torse, agréablement musclé en fait. C'était un homme dans un corps d'homme, à l'inverse de Sevastian coincé éternellement sous sa forme adolescente. Et ce devait être aussi un pervers...Bluenn avait l'air d'avoir au plus dix neuf ans et encore c'était sa tenue qui la vieillissait. Avec ses fringues habituels, elle faisait très adolescente.
Le garçon l'entraîna vers la piste et elle n'avait pas besoin d'être médium pour sentir venir le drame. « Euh...Oui...Enfin non je veux dire...Je ne sais pas danser. » Mensonge, elle avait appris toutes les danses en Russie mais c'était accessoire. « Puis je suis...Accompagnée. Il vaut mieux que vous ne restiez pas la.. » Ton presque suppliant. Elle ne voulait pas d'un nouveau mort sur la conscience, surtout pour une raison aussi...Futile. La puissante mage qui avait géré l'énergie magique d'une vingtaine de personnes et réduit à néant une déesse, qui gérait même un démon, ne parvenait pas à gérer une relation sociale. Paniquée elle cherchait un quelconque soutien du regard. Alek a dis pas de bain de sang! s'exclama-t-elle, paniquée, à travers de son lien avec son vampire. Un petit rappel..Ca pouvait sauver une vie.

Adossé contre le mur, il lorgne ses pieds. L’enfant sauvage ne respire plus. Il n’en éprouve pas le besoin. Le silence revient, au fur et à mesure dans son crâne dégénéré. Le lien avec Aleksandr est omniprésent, étroit et agréable asphyxiant. Son sang est encore sur son palais. Le maître cannibale lèche ses lèvres et un sourire de dément illumine son minois blême. L’union le rend d’autant plus nerveux qu’il ne l’était il y a encore quelques minutes. Serrant les mâchoires, la porte claque une seconde fois. Lorenzo tourne son beau visage sur le côté, plus aucune expression ne vient troubler son masque de porcelaine. Evan. Le vampire quasiment millénaire ouvre la bouche, et lui lâche sans préambule : « Alors tu acceptes. » Pas de reproche. Juste une simple constatation. Lorenzo se contente d’hausser les épaules, en guise de réponse. «  C'est suspect. Surtout après la vidéo. Après le massacre de Suzanne. Les massacres tout court. J'ai pas confiance. » Nouveau haussement d’épaules. Qu’ajouter de plus ? Un murmure… « Je sais pas. » très pertinent, à n’en point douter. Il aimerait se foutre une gifle. Il se contente de cogner l’arrière de sa boite crânienne contre le plâtre. Lui dire qu’il lit en Aleksandr comme dans un livre ouvert ? Il hésite… « Tu me fais confiance, non ? » Ultime soupir, Lorenzo scrute derechef le sol, et chuchote d’un air plaintif. Couinement. « Aless va me buter. »

La bête gronde. Sevastian ne supporte pas de devoir rester en place. Ses crocs le démangent, l’envie de mordre dans de la barbaque fraiche. Ses doigts ne sont que des griffes, qu’il essaye maladroitement de dissimuler. L’agacement pousse son corps à muter. Le monstre se révèle, par petits bouts. Effroyable spécimen, fatal et cruel. Un coup d’œil furtif en direction de Bluenn, il s’apaise. Renifle son parfum, et clôt ses paupières. Le temps que l’absurde manège cesse, le temps qu’il puisse s’évanouir dans la foule et reluquer tout ce qui lui donnera faim. Un sourire carnassier étirent ses lèvres, dévoilant une dentition monstrueuse. Merde. Songe t’il. L’adolescent millénaire se concentre, et ravale sa rage. Lorenzo et Aleksandr règlent leur sordide affaire. Lui ? Lui n’a que faire de ces jeux de pouvoirs et de domination. Libre comme l’air, il n’est soumis à personne. Hormis son frère. Et sa jolie et fragile petite poupée brune. Aleksandr, un ami. Son ami le plus fidèle, sur lequel il veille. Se muer en pantin. Jamais. Il souffre déjà assez avec cette enflure de démon prénommé Raphaël. Un pacte. Putain de connerie. Un frisson court le long de son échine, lorsque les yeux à la lueur infernale s’immiscent dans sa mémoire. A vomir.
Les minutes s’accumulent. Le vilain rejeton s’ennuie. Son regard coule en direction de présences dérangeantes, instincts de prédateurs. Des jumeaux, à l’âge démesuré. Plus jeunes que lui, sont les vampires. Pourtant, à eux deux réunis, sans doutes pourraient t’ils le mettre en bouillie. Une bille désagréable coincée dans le gosier. C’est terminé. Lorenzo a disparu. Aleksandr pisse le sang. Et l’infante aux sires multiples les invite à reprendre les festivités. Soupir las, le chien de Moscou se redresse, dépose un baiser sur le front de sa femelle, avant de lui prendre délicatement la main entre ses griffes ; qui lentement se rétractent. Pas un mot, il presse d’une manière possessive. Il n’aime pas la laisser seule, elle est un joyau. Elle est sa promise. A la cour de Russie, pour sûre il n’aurait eu de craintes à la laisser un instant seule. Personne ne l’aurait approchée, ni touchée. Dommage, il a oublié ce détail. Sevastian indique d’un bref mouvement de menton, qu’il va faire un tour dans la salle. Afin de détecter les potentiels dangers, d’analyser les lieux. On est jamais trop prudent.
Une seconde d’inattention suffit, pour qu’un stupide merdeux, ait la miraculeuse idée de poser ses sales pattes sur son épouse. La fureur fait vibrer ses muscles. Hypnotisé par le spectacle, il n’écoute pas ce que lui dit Bluenn à travers le lien. Hermétique. Il se met enfin en mouvement. L’animal furibond passe à l’attaque. Zigzaguant entre les invités, il ne touche personne. Courant d’air se faufilant dans la masse mouvante. Une main se pose sur la nuque de l’humain, il encercle et piège. Et l’écarte de Bluenn avec virulence, pour venir le plaquer contre l’un des murs du Croquemitaine. Faisant valdinguer quelques chaises au passage. Il s’en fout. Le dos de l’inconnu claque contre la surface plane. Pas assez pour le blesser, assez pour qu’il comprenne qu’il ne doit plus jouer. Les phalanges de Sevastian s’accrochent à sa gorge, les griffes tranchantes réapparaissent et titillent l’épiderme bouillonnant. La veine jugulaire palpite, les prunelles mordorées du vampire s’y attardent fugacement. Il grogne ensuite, leur nez s’effleurant quasiment. « Touche la encore une fois, et je te fais bouffer tes doigts. Elle t’a dit non. » Parole hachée par son accent russe, qui revient lorsqu’il est en colère. « On se comprend, petit ? » Insistant sur le petit. Étrange paradoxe, lorsqu'on observe leur physique respectif.

- On ne fait que danser, murmura-t-il, dans une tentative vaine de la rassurer.

Le chasseur n'eut pas le temps d'en rajouter d'avantage. L'amoureux transi et particulièrement jaloux se jeta soudain sur lui, et lui fit traverser la pièce, avant de le plaquer violemment contre le mur. La douleur fulgurante arracha au médium un hoquet de douleur qui se mua en un gargouillis inintelligible, à moitié entre le rire et la plainte, alors que le monstre lui enfonçait ses griffes dans la peau.

Il aurait pu être raisonnable. Se taire et se soumettre à son bourreau, qui au vu de son âge avancé et de ses capacités, pouvait le tuer en un instant. Mais l'instinct de chasseur reprit le dessus, la proximité de sa proie vivifia sa colère, la peur et la prudence laissèrent aussitôt place à la violence et l'agressivité. La douleur réveilla la haine, le sentiment d'autodestruction revint au galop, envoyant aux oubliettes les précieux conseils qu'il tentait d'inculquer à son cadet.

Julian avait commis une grosse erreur -inconsciemment ou pas- mais non, il n'avait pas dit pour autant son dernier mot. Derrière le monstre, dans l'espace soudain vide au beau milieu de la foule, le chasseur venait de repérer sur le sol le couteau utilisé par Konstantinov pour se trancher la main...Oublié là, une aubaine.

Tout. Tout, plutôt que plier face à eux.

Aussitôt, Julian fit appel à la télékinésie. La lame imbibée d'hémoglobine fendit l'air vers Sevastian à vitesse grand V, se collant au cou du vampire à la gueule d'adolescent, lui offrant son côté le plus aiguisé et titillant la fameuse jugulaire. Au même instant, des verres et des bouteilles en tout genre décollèrent des tables et se fracassèrent contre diverses surfaces. Les morceaux coupants volèrent pour rejoindre la dague...En y mettant assez de force, il pouvait à présent lui trancher le cou à ce vampire. Même si c'était la dernière des choses qu'il parvienne à faire.

Oui, mourir en combattant face à un tel adversaire, c'était une fin qui ne lui aurait pas déplu.

Sur le visage du chasseur immobile, maintenu contre le mur par des griffes cruelles, se dessina un pâle et douloureux sourire. Une simple pensée fugace pour son frère lui traversa l'esprit...Juste, il espérait que lui s'en sortirait si cela tournait mal. Et il articula doucement et difficilement les mots qui seraient peut-être les derniers:

- Lipovsky hein? C'est vraiment un plaisir de vous rencontrer...

Spoiler:

▪▪ Je sais pas. ▪▪ C'est faux. Tu sais. Tu ne veux juste pas me le dire. Je suis ton meilleur ami, pas le premier con venu. Merci. ▪▪ Lâche-t-il, un peu amer. Ils n'ont pas vraiment eu le temps ou l'occasion de parler, pour de vrai, de la fracture qui s'est créée entre eux quand Lorenzo est parti et que Evan est resté. Parfois, Evan se dit qu'il a changé. Ils ont tous les deux changés. Cent ans que Lorenzo pouvait toujours se retourner vers Evan et cent ans que Evan le suivait, le soutenait. A peine quelques mois séparés, c'est marrant, on dirait parfois qu'ils ont vécu une ou deux vies chacun de leur côté. C'est peut-être un fond de rancœur qui fait ça. Le sentiment d'abandon qu'ils ont du ressentir tous les deux lorsque celui qui n'est jamais loin depuis un siècle disparaît brusquement. ▪▪ Tu me fais confiance, non ? ▪▪ Je te fais confiance. ▪▪ Confirme le vieux jumeau en hochant la tête, son corps souple s'appuyant contre le mur. ▪▪ Mais ça ne dépend pas que de toi cette fois. 'Lui', je ne lui fais pas confiance. Jamais. ▪▪ Il y a une nuance entre la tolérance et l'acceptation. Une limite, une frontière, un gouffre avec barbelés et miradors. Evan sait que l'éternité, c'est long. Plus qu'on ne croit. Mais il prend le risque de dire qu'il n'acceptera jamais que Aleksandr soit vraiment l'un des leurs. ▪▪ Aless va me buter. ▪▪ Sandro ne sera pas le seul à tenter. Tu vas sans doute te faire plus d'ennemis que d'amis avec ce mouvement. Ca en vaut la peine de faire la trêve et de les gracier tous autant qu'ils sont ? ▪▪ Parce que faire la paix avec les Vrais, sérieusement, on dirait une blague de mauvais goût.

Le noir, la lourdeur de l'air, l'avertissement de son frère, la soif de vengeance. Tout cela avait été balayé dans l'esprit du jumeau par l'acceptation de Lorenzo. Une promesse de pardon qui le révulsait. Adam n'aimait pas les vrais c'était de notoriété public mais contrairement à ce qu'on croyait ce n'était pas uniquement parce que c'était une bonne excuse pour taper dessus. Il ne bouge pas, malgré tout ce qu'il se passe. Il sait que s'il bouge c'est pour allait accroché la tête du russe ou d'un de ses acolytes en lieu et place de la boule à facette au dessus de la piste de danse et il ne peut pas faire ça à Evan.

Et l'autre idiote qui se jette dans les bras de ce maudit con source de tous leurs ennuis. Il lui en veut et subitement, il est conscient, et heureux, que son double soit sorti. Evan ne doit pas voir ça et lui ne peut même pas aller en coller une à cet abruti de russe. La bête gronde, ses crocs se voient certainement et il décide de finir ce qu'il avait commencé. Adam passe derrière le bar sans demander la permission et ses collègues savent que ce n'est pas le moment. Il se sert un True-Blood dilué dans le Whisky plutôt que l'inverse et le vide d'une traite avant que ses yeux ne parcourt la salle.

Voir les vrais danser lui donne envie de vomir plus qu'autre chose. Et être obligé de rester à part l'énerve peut-être encore plus. Une raison de se battre? Oui c'est ce qu'il cherche dans cette foule qui se lâche petit à petit. Une façon d'extérioriser sa frustration et soudain il reperd la sorcière de la dernière fois, que le bras droit d'Alexandr vient "sauver". En quelques secondes il est repassé le comptoire et il se retrouve derrière Sevastian les crocs cette fois totalement apparents.+ Déjà en train de foutre la merde? T'auras pas tenu longtemps... + menace le vampire. Le ton est encore plus glacial que cette Russie d'où vient son ennemi. + Dégage. T'es pas chez toi, ici. +

Amélia sirotait son verre en essayant de ne prendre garde à rien autour d'elle. Elle sentait toujours la peur lui tordre les tripes mais l'alcool lui permettait d'oublier. Un peu. Elle observa distraitement Lana se faire inviter par l'un des médiums qu'elle avait remarqué au début de la soirée. Un drôle de sourire étira ses lèvres. A la fois heureux, à la fois terriblement nostalgique. D'un côté, elle était heureuse que Lana puisse s'intégrer un peu plus dans la soirée organisée par le Maître de la Ville... elle semblait d'ailleurs réussir bien mieux qu'elle. Et, d'un autre côté, elle revoyait, se superposant au visage souriant de celle qui avait été sa seule amie vampire, le décor immonde et horrible de sa salle de danse. Un frisson de dégoût et de peur descendit de nouveau le long de son échine et elle manqua d'avoir un haut-le-coeur et de vomir dans son verre. Mais avant que ça n'arrive, son verre s'éleva dans les airs et alla se briser contre une table, déversant son contenu purpurin comme du sang trop liquide. Partout autour d'elle, les objets pouvant devenir tranchants en étant brisés s'élevaient et allaient percuter une quelconque surface. Puis la jeune femme remarqua l'autre médium acculé contre le mur avec un vampire. Elle savait qui ils étaient l'un l'autre... enfin, ce qu'ils étaient. Elle reconnaissait la vibration douce caractéristique des médiums pour elle, lui rappelant toujours un peu sa Grand-Mère, et cette peur sanglante que lui inspirait tous les non-morts. Griffes contre dague et autres objets tranchants. Des frissons s'emparèrent de nouveau du corps de l'humaine. Etait-elle donc la seule dans toute l'assemblée à ne pas avoir trempé dans quelconque affaire surnaturelle ? Elle se prit la tête entre les mains. — Ça suffit... j'en ai assez... assez... S'il vous plaît. — murmurait-elle sans que personne ne puisse vraiment l'entendre. Son corps était secoué par des spasmes. Elle n'en pouvait plus, la peur lui enserrait tellement le coeur, le corps et l'âme qu'elle menaçait d'en suffoquer. Une peur panique que l'alcool faisait circuler plus vite dan son organisme. Mais cette même substance qu'elle n'était pas habituée à boire lui donna le courage de s'avancer vers les deux hommes, du moins un peu, pour que sa voix se fasse entendre. — Arrêtez... ! S'il vous plaît... Je vous en prie... — Son ton était plaintif, presque désespéré, son regard suppliant. Ses yeux étaient rivés sur ceux du médium car de là où elle se trouvait, elle ne pouvait voir ceux du vampire... et peut-être était-ce mieux ainsi. Puis un autre vampire, semblant être dans l'autre camp, vint se poster derrière le Russe. Il dévoile ses crocs luisants et Amélia, bien qu'elle sache qu'il est là pour apaiser, ne peut s'empêcher de se recroqueviller un peu.

Ariel aurait du se douter que l’intégration des vrais ne se ferait pas sans heurt, cela aurait été trop beau pour être vrai. Elle avait fait le premier pas, et ceux qui l’avait suivit avec récolté des ennuis, pas vraiment l’idée que la jeune femme se faisait d’une union entre deux clans. Un humain – pauvre de lui – avait invité Blueen a danser, et aussitôt, s’était retrouvé avec un vampire psycopathe et jaloux sur le dos. Un bruit sourd résonna dans toute la boite lorsque que Sevastian, le bras droit d’Aleksandr, plaqua le malheureux contre un mur. « Touche la encore une fois, et je te fais bouffer tes doigts. Elle t’a dit non. » Ariel oublia de respirer. Bordel, il allait réduire ce pauvre garçon en miette ! Et Lorenzo qui ne revenait toujours pas ! « On se comprend, petit ? » Dis oui, baisse le nez et dis oui… supplia intérieurement Ariel, qui se trouvait incapable de bouger le petit doigt. Elle serra la main d’Aleksandr aussi fort qu’elle put. « On ne fait que danser. » Non, non, non… Il était malade, il ne fallait pas répondre à ce gars là, il était dangereux, putain. L’humain se défendit de la manière la plus suicidaire dont il était capable. De toute évidence, il était doué de télékinésie et s’en servit pour pointer le poignard qu’avait utilisé Aleksandr sous la gorge de l’adolescent mutli-centenaire. Lipovsky hein? C'est vraiment un plaisir de vous rencontrer... Là, il fallait intervenir. Non seulement, ils se donnaient en spectacle, mais en plus de ça, cela risquait fortement de finir en drame. Ariel n’eut pas le temps de dire ouf qu’Adam avait déjà réagit, apparaissant instantanément derrière Sevastian. « Déjà en train de foutre la merde? T'auras pas tenu longtemps... » Ca sentait mauvais, vraiment mauvais. « Dégage. T'es pas chez toi, ici. » Ca y est, on y venait. Adam haïssait les vrais, et pacte ou non, il ne les accepterait pas de sitôt. Arrêtez... ! S'il vous plaît... Je vous en prie... s’écria une jeune femme, visiblement effrayée. Ariel ne pouvait pas laisser la situation dégénérer, aussi s’éloigna-t-elle d’Aleksandr et posa sa main sur le bras d’Adam, tachant de le calmer. « Adam, je t’en pris, n’envenime pas les choses. Calme-toi, je t’en conjure. (elle se tourne vers l’autre vampire) Sevastian, pourriez-vous sortir s’il vous plait ? Je…je suis sûr que ce jeune homme n’a pas voulu vous offenser. » Et elle y croyez, en plus. Pauvre enfant. Alek…il faudrait que Lorenzo se ramène Et Evan avec lui, il serait le seul à pouvoir maitriser son frère.

Niegel avait suivi la scène depuis le bar et sans mots dire. Il en était, au bas mot, à son troisième shot de vodka et, il fallait dire, appréciait moyennement l'ambiance... surtout depuis que sa femme s'était "éloignée" (ou plutôt l'avait éloigné...) pour se consacrer davantage à une proie un poil plus différente de lui et qu'il n'appréciait pas moins. En effet, depuis quelques temps, les deux larrons étaient amis...
Ce fut lorsqu'il vit Alek se manifester que son sang ne fit qu'un tour et qu'il sentit comme une boule de terreur remonter depuis son estomac jusqu'à sa gorge. Sa main s'était serrée sur son verre tout au long de ce fabuleux et prodigieux discours, entrainant le repli de Renzo et la suite de la cérémonie... Le groupe, inconnu de lui-même, jouait et c'était bien suffisant.
Il ferma les yeux et tâcha de se concentrer, et ce avant de demander au barman un autre shot.

Et, un peu grisé, de prendre le verre et de se diriger vers la piste de danse, manquant de près de percuter l'autre hurluberlu de Sevastian qui le fit sourire, un peu... Ca changeait de l'autre Maître de la Ville qui baissait son froc face à Alek. Ariel tenta de calmer les esprits en se tournant vers Adam (qu'il ne connaissait que de vue) comme vers Sevastian. A cela, et à nouveau, son sang ne fit qu'un tour. Et le bébé vampire, tout sourire, de déposer une main sur l'épaule d' infernal gamin et d'ajouter :

"Il a autant le droit d'être là que toi-même, ma belle Ariel. Y a pas de raison ! Et j'ajouterais même que si Sevastian est le seul a avoir décidé d'avoir des couilles ce soir alors il est même plus que le bienvenu...".

Il avala d'un trait le quatrième shot qui lui fut... fatal... avant de rouler des yeux aux veines éclatées et de tituber un peu puis de brailler :

"C'est pas vrai ?! C'est quoi cette merde ? C'est sex, love, drugs and rock n' roll ? C'est à celui qui trahira l'autre le premier ? Qui se soumettra à l'autre le premier ? Qui se vendra à l'autre le premier ? A QUOI JOUEZ-VOUS, BANDE DE FIOTTES, ET QUI CROYEZ-VOUS TROMPER ?".

Sourire vague et stupide puis :

"Cette mascarade n'est rien d'autre qu'une histoire de fesses... Et je suis content d'être à ma place, moi le minable, tandis que je préfère largement recevoir vos coups plutôt que de sucer la queue de mon pire ennemi. Alors... (il leva son verre... vide) Un toast aux lâches et aux puissants de ce monde !".

Avant de fracasser le verre et que les bris de ce dernier ne s'accordent avec ses rires ivres et aigus...

Spoiler:

Le regard d'Adam ne quittait la nuque de Sevastian. Il aurait suffit que le vampire n’esquisse un mouvement pour qu'il y plante ses crocs sans retenu. Qu'il ne bouge que d'un millimètre pour autre chose que relâcher le sorcier et il se serait fait un plaisir de le passer à tabac. Et oui, il n'attendait que ca. Il serait même capable de l'inventer s'il n'y avait pas eu tant de témoins autour de lui et voilà pourtant qu'Ariel revenait vers lui.

Il n'avait pas eu besoin de se retourner ou de la voir pour sentir le sang de l'autre tâche et savoir qu'elle était près de lui. Pourtant, il n'avait pas envie de la voir c'était le moins qu'on puisse dire. « Adam, je t’en pris, n’envenime pas les choses. Calme-toi, je t’en conjure.
+ Pourquoi je t'empêche de danser tranquille? + La remarque était cinglante, il n'avait même pas détourné les yeux de son ennemi. Peu de gens comprendrait mais peu lui importait. Il avait passer l'âge de se justifier.

Sevastian, pourriez-vous sortir s’il vous plait ? Je…je suis sûr que ce jeune homme n’a pas voulu vous offenser. » Un sourire mauvais se dessina sur ses lèvres en attendant la réponse du vampire. Il n'eut pourtant pas le temps de l'entendre avant qu'un nouvel idiot ne vienne brailler des inepties plus grosse que lui. Finalement le plus dur serait de choisir lequel il tapait en premier ou quoi? + Est-ce que quelqu'un peut mettre sa couche au bébé et le border maintenant qu'il a finit de gueuler? + Franchement les boîtes de nuit étaient réservée aux personnes mûres, ce n'était quand même pas le seul à être au courant ce soir?

« Pourquoi je t'empêche de danser tranquille? » Putain, mais c’était quoi ça ? De la jalousie mal placée, une sorte de protection fraternelle. Grand Dieu, les jumeaux commençaient à la gaver sérieusement. Cela valait autant pour Alessandro et Lorenzo – qui d’ailleurs lui en avait fait voir des vertes et des pas mures – ou bien pour les frères Taylor. Ainsi, il avait prit comme une offense le fait qu’elle s’avance vers les vrais, et vers Aleksandr. D’accord, il y avait une ambigüité profonde entre elle et le russe, mais cela n’avait rien à voir avec sa relation avec Evan. Elle n’était pas en train de jouer avec lui, c’était la dernière chose qu’elle souhaitait, elle appréciait profondément Evan mais Alek faisait partie de sa vie, c’était indéniable et elle n’y pouvait rien. Il y avait un lien de sang.
Tandis qu’elle demeurait pantoise face à la remarque du barman, Niegel survint, beuglant des insanités. Il avait du boire un bon nombre de verre et Ariel ne saisit pas l’intégralité de son discours. Etrangement, elle ne retint que les mots « histoire de fesses » ou encore « sucer la queue ». Comme par hasard. Ariel soupira, et voulu lui demander de se taire mais Adam l’ouvrit avant elle. « Est-ce que quelqu'un peut mettre sa couche au bébé et le border maintenant qu'il a finit de gueuler? » Bon…Adam n’était visiblement pas prêt à se calmer.
Non, décidément c’était idyllique de croire que les deux vampires presque millénaires l’écoutent sans broncher et se séparent avec une poignée de main. D’un autre côté, le massacre n’était pas envisageable, aussi choisit-elle une solution plus radicale. Elle s’écarta du petit groupe et avança d’un pas décidé jusqu’à la porte derrière laquelle Evan et Lorenzo s’étaient engouffrés plus tôt. « Trève de blabla ! » S’écria-t-elle sans demander la permission de parler. Et puis quoi encore. Il fallait avouer que ses nerfs aussi étaient à vif. « Je crois qu’on a besoin de vous à l’intérieur. Et pas qu’un peu ! Evan…ton frère commence à péter un plomb. »

Bluenn était tétanisée.
Elle avait à peine eu le temps de reculer, à peine eu le temps d'argumenter que déjà son vampire avait fondu sur elle, jaloux excessif, comme toujours. Il menace, il créé des ennuis et Aleksandr ne semble pas vouloir bouger. Il sait qu'il ne peut pas...Pas grand chose. Il ne contrôle pas Sevastian, ils sont partenaires. Seule elle peut le faire, mais il a fermé le lien, de façon hermétique. Je t'en supplie arrête ça tu vas nous faire tuer! Non, elle savait que c'était tout simplement impossible pour eux de mourir, du moins pour elle...Raphaël y veillait hélas consciencieusement.
Et les choses s'enchaînèrent rapidement. Un vampire intervint, menaçant et manifestement pas content du tout de ce qui arrivait. Puis Ariel essaya de calmer les esprits mais ne récolta que des injures...Au tour de Niegel, qui dit des choses que personne n'était censé dire tout haut. Heureusement la plupart prendrait ses affirmations pour un délire d'ivrogne mais si quiconque savait qu'Aleksandr et Lorenzo couchaient à nouveau ensemble, cette paix ne durerait pas et elle risquait même de ne jamais être tranquille. Alors elle devait employer les grands moyens et déroger à la règle imposée par l'ancien meneur des vrais. « Arrêtez ça tout de suite! TOUS! » Ariel venait de disparaître, sans doute pour aller chercher de l'aide. Elle se tourna vers l'homme qui venait de l'aborder et lui parla froidement: « Je suppose que cette mascarade a pour but de faire passer un message. Je suppose que Sevastian a tué quelqu'un que vous aimiez, que vous voulez vous venger? Faites la queue. Ce soir, le maître de la ville a été très clair: Pas de sang. » Elle détourna le regard et le fixa sur chacun des vampires impliqués dans l'histoire fumeuse. « Mais il n'a rien dis au sujet des cendres. » Au moins deux sur les quatre savaient qu'elle était une élémentale de feu, le message serait clair. Puis elle secoua la tête et poussa un soupir. « Je sais que vous ne voulez pas de nous ici, je sais que c'est une situation compliquée mais je sais aussi que tout le monde a beaucoup perdu depuis deux ans. Il est temps que ça cesse...On n'est pas obligé d'être amis pour cela, juste...Se tolérer. » Elle posa sa main sur le bras de son vampire et pressa la chair. Lâche le, s'il te plait.. Elle le regarde, elle le supplie en silence. Ca ne servait strictement à rien de régler les comptes maintenant..

Aleksandr avait proposé à Ariel de danser sans vraiment réfléchir au fait qu’apparemment le groupe engagé par Alessandro n'avait pas de valses ou autres danses du genre qu'il avait appris à maîtriser à la perfection en tant que prince. Ca semblait plutôt être du genre rock, donc de quoi bouger en boîte de nuit. Oh il pouvait très bien se danser de cette façon, le problème étant qu'il savait très bien que ce ne serait pas bien vu par tout le monde. Une valse, c'était intense certes mais les danses contemporaines..C'était sexuel, voila tout. Personne n'avait besoin de le voir agir ainsi avec Ariel, même s'ils restaient des amants occasionnels.
Heureusement ce fut son fidèle ami Sevastian qui résolut le problème quoi que d'une manière assez...Dérangeante. Il attrapa le médium ayant eu le malheur d'inviter Bluenn à danser -et pas le plus innocemment du monde- provoquant un véritable esclandre. Adam, l'un des jumeaux, alla le menacer puis Ariel décida de s'en mêler avant que le bébé Maycroft n'en rajoute une couche...Alek nota soigneusement dans son carnet de lui arracher la langue et les cordes vocales. Heureusement il était soul et personne ne prendrait ses divagations pour argent comptant. Il avait pourtant tellement raison...Et tord à la fois. Cette situation était le résultat de ce qui avait commencé par une histoire de cul et qui avait fini en histoire de cœur.
Le russe poussa un soupir et s'avança non pas vers le lieu de l'affrontement mais bien vers le bar. Il préférait ne pas se mêler des histoires de couple de son ami, sans compter que sa marquée reprenait la situation en main du mieux qu'elle le pouvait. Il espérait simplement qu'elle ne mette pas ses menaces à exécution, certain que Lorenzo n'apprécierait pas de retrouver son garde du corps calciné. Décidément, il n'aimait pas les dons de la mage, malgré leur grande utilité. « Une autre vodka true blood s'il vous en reste..Avec beaucoup, beaucoup de vodka. » demanda-t-il au barman avec une extrême politesse. L'homme le considéra avec méfiance mais il décida de lui donner tout de même sa boisson. « Je crois que mademoiselle a besoin d'un autre verre. » signala-t-il en désignant la petite humaine à côté de qui il était et qui avait brutalement pâlit. Elle avait d'ailleurs crié tout à l'heure face à l'affrontement qui opposait l'ancien chien de Moscou au médium et au vampire. « Ne vous en faites pas, ils font ça tout le temps. Vous ne devriez pas rester ici, si vous êtes si sensible. C'est barbare, le monde de la nuit et dangereux...Même depuis que je ne mords plus. » Humour.. Oui pour lui c'en était.

~ Enchanté Lana. Vous pouvez m'appeler Lyle. » Un baise main, galant. Évidemment, il ne lui sort pas son nom de famille. Il commence à lui conter fleurette, Julian dans le coin de l’œil. Il n'a pas le temps d'aller bien loin quand cela commence à dégénérer. _ Je croyais que l'heure était à la... » Pas le temps de finir qu'il aperçoit son frangin projeté contre un mur. _ ...Détente. » Crispé. Son attention se focalise sur ce qu'il se passe, plus que tout autre chose et il sent bien que ça va dégénérer. Il connaît trop bien son frère. Il doit aller calmer le jeu. D'un air contrarié : _ Je suis navré mais, mon frère est infernal, si je veux éviter qu'il ne se fasse tuer je dois aller calmer le jeu. » En fait, il s'en carre royalement de la planter là, pour le coup, mais il prend quand même le temps de cette formule de politesse. Il la quitte d'un air désolé et fort peu cavalier. L'adrénaline coule dans ses veines, il ressent de la colère, de la haine, de la peur, et aussi de la honte. Oui, ils étaient sensés faire bonne mesure bon dieu ! Masquant tout ceci derrière un visage froid, il s'avançait d'un pas mesuré pour tenter de calmer le jeu quand tout ceci prit beaucoup trop d'ampleur beaucoup trop rapidement. Il s'arrêta. D'un coup, la vie de son frère ne sembla tenir qu'à un fil, noyée de rancœurs, règlements de comptes sous-jacents et d'envie de meurtres qui fusaient un peu partout dans la salle. Se fondant dans la foule, choquée, outrée ou dieu savait-il quoi encore, il disparaît. Non. Il y a toujours quelque chose à faire. Réfléchit bordel de merde. La vie de son frère. Jamais il ne permettrait ceci. Alors, il réfléchit, écoute, observe. Comme dans un puzzle, il tente des combinaisons, des déductions, des idées. Elle. C'est elle la solution de l'énigme. Mais, l'attaquer ? La prendre en otage ? Il sait depuis le premier coup d’œil que c'est une sorcière, son aura le lui montre, c'est immanquable. Parmis les interventions diverses et variées, il l'entend gronder et menacer. Des cendres ? Son cœur cesse de battre quand, enfin, un chemin de sortie s'impose à lui, clair, et limpide. Il n'a plus qu'à trouver une pauvre victime et croiser les doigts et que son coup de poker paie. D'un regard, il effleure l'esprit familier de Julian et lui envoie un message sous forme d'illusion sonore. _ Bon, tentative de diversio numéro une, tient toi prêt et ne lâche pas ce fucking couteau. » Alors, rôdant dans la foule, il regarde autour de lui et repère, au bout de quelques instants, une silhouette qui l'intéresse. Le jumeau de Lorenzo. Il a une amante, humaine. Respirant profondément, ce qui passe aux yeux des autres pour de la peur est en fait pour lui une tentative de se concentrer, de ne pas péter un plomb. Il ignore les relations d'Alessandro avec la sorcière, mais il espère qu'ils ne se connaissent pas. L'esprit du jumeau, il le sent. Son esprit, il s'y love, doucement, sans brusquerie. Une veine palpite à sa tempe. Il est âgé, pas assez pour qu'il soit incapable de l'atteindre, mais beaucoup trop pour que tout ceci soit raisonnable. Non loin de lui, il voit la scène presque sous le même angle, et alors, serrant son verre à se blanchir les jointures, il fournit l'effort nécessaire pour modifier la réalité. Bluenn s'excite, énervée. Elle n'est plus tétanisée, non. Elle hausse le ton, elle invective, elle menace. Encore. Et ce mot, les cendres, qui reviennent, se transforment et deviennent les flammes. Aux mots se joignent les actes, la fumée frémit et s'échappe de cette peau d'albâtre. Certaines personnes commencent à avoir peur. La colère de "Bluenn" se dirige contre celui qui menace le vampire qui menace Julian puis contre tout le monde d'une manière générale. Lyle sert les dents, ça va beaucoup trop vite, ce n'est pas assez subtil et le stress lui consume beaucoup plus d'énergie que d'habitude, mais il continue. Un mot provocateur retentit dans l'assemblée, un mot de défi, on lui ordonne de se calmer. Et, soudain, les flammes, vives, violentes, indomptables, qui s'échappent et mordent. Peu importe qui, elles frappent. Elles frappent ce joli petit minois encadré de cheveux blonds. La chose du jumeau, celle qu'il prétend aimer. A terre, la souffrance qu'elle endure paraît insupportable. Concentré sur son verre, Lyle, lui, espère en silence. Il fait s'évanouir l'amante dans les pommes pour éviter les complications et observe d'un air absent ce qu'il va se passer, concentré sur rien d'autre, espérant que le jumeau s'en prendrait à la véritable Bluenn pour faire oublier Julian a Lipovsky. Mascarade que tout ceci, bien sûr, mais il n'avait rien d'autre sous le coude pour le moment. »

Evan est incertain. Peut être un peu amer. Et Lorenzo sent son cœur cogner dans sa poitrine. Bizarrement, et fatalement, le voilà devenu faible devant son meilleur ami. Pourquoi ? Parce qu’il craint de le perdre, en un sens. La confiance d’Evan demeure à son égard, inébranlable. Cent ans à marcher côte à côte, une véritable prouesse pour Lorenzo et ses liens sociales distordus. Pourtant, des failles sont présentes, des blessures qu’il lui faudra soigner avant qu’elles ne s’infectent et qu’elles ne pourrissent leur relation. Il n’aime pas lui dissimuler des choses. Pas à lui. « Je sais… » Que pourrait t’il dire de plus ? Et comment pourrait t’il lui en vouloir ? Ses doutes sont tous justifiés. Trop de sang à couler dans les rues de Shreveport. « Sandro ne sera pas le seul à tenter. Tu vas sans doute te faire plus d'ennemis que d'amis avec ce mouvement. Ca en vaut la peine de faire la trêve et de les gracier tous autant qu'ils sont ? » Ajoute l’Ancien. Lorenzo demeure muet un moment. Puis finalement, scrute son ami, et murmure. Une sincérité maladroite. « J’ai besoin de lui… J’ai vraiment besoin de lui Evan. » Il termine sa phrase, et Ariel surgit telle une furie. « Trève de blabla ! » Eructe t’elle, la vilaine. « Je crois qu’on a besoin de vous à l’intérieur. Et pas qu’un peu ! Evan…ton frère commence à péter un plomb. » Lorenzo grogne, un grondement résonne dans sa poitrine et émerge de sa trachée. « Fait chier… » Crache t’il, en passant devant la sirène, les épaules voutées et les sourcils froncés.
Au dehors du couloir sombre, c’est tout naturellement… Le bordel. On laisse cinq minutes les enfants sans surveillance, et c’est la pagaille générale… Roulant les yeux au plafond. Il laisse l’honneur à Evan de modérer son jumeau.
Une seconde.
Une pointe douloureuse s’enfonce dans son poitrail. Danger, ses instincts le guident. Le maître bat des paupières et serre les dents. Alessandro. Relevant ses prunelles myosotis, il fend la foule. Se désagrège littéralement, et se retrouve à la droite de son cadet. Le dardant d’un air méfiant. Il se passe quelque chose dans sa tête, une terreur naissante. Une terreur poignante. « Aless, regarde moi. » Sa main aux phalanges arachnéennes, agrippe fermement le menton d’Alessandro. Il l’oblige à plonger ses pupilles dans les siennes. « Tout va bien, tu le sais hein ? » L’inquiétude inévitablement transparaît dans sa voix.

Le nécromant était venu jusqu'à la jeune femme dans le but de la rassurer, et aussi sage que soit ses paroles, il percevait bien le trouble de la jeune femme. Il en était presque surpris. Habituellement elle semblait tellement souriante, toujours affable, toujours si énergique, si sympathique, et là, dans ce qui était plus son milieu à lui, elle tremblait comme un château de carte laissé en plein courant d'air, et ses yeux se posèrent sur les jumeaux qui s'entretenaient. Lorenzo avait l'air tellement nonchalant, comme si de rien n'était, à son habitude alors que son double lui paradait carrément. Il revint vers elle, et fut étonné de voir de la peur se lire sur son visage. Etonné était un bien grand mot, il savait à quel point Lorenzo pouvait inspiré la peur, il en avait fait les frais, quand à son double, aussi fanfaron et excentrique qu'il était, Valentin ne doutait pas de son pouvoir terrifiant, après tout, il était un vampire. Et le frère de Lorenzo qui plus ai. « Je sais que ce sont eux qui ont organisé tout ceci... » fit la jeune femme en désignant le bar, juste là où se tenait justement les jumeaux. Valentin fit mine de comprendre sans véritablement comprendre. Après tout, il était lié à Lorenzo maintenant. Et il tenait vraiment à rester en vie, entier si possible. Il était donc dans son intérêt qu'il en soit de même pour Lorenzo. « Ils doivent donc être très haut placés dans la hiérarchie vampirique... mais je ne connais même pas leurs noms... Qui sont-ils ? » Là encore il fit mine de ne pas comprendre ce que lui demandait la jeune femme. Parce qu'il ne pouvait pas simplement lui dire oh le maître de la ville, Lorenzo restait discret sur son titre, et Valentin était entièrement d'accord avec lui sur ce point. Mieux valait pas trop s'en vanter surtout par les temps qui court. « Vous allez me faire croire que vous ne connaissez pas ce vampire là? » Il haussa les sourcils, même lui qui n'écoutait pas la musique actuelle, et ne regardait pas la télévision savait tout de même que la notoriété d'Alessandro était mondiale. Et puis qu'il se moquait du sort de ce dernier, Valentin pouvait bien le balancer pour nourrir la curiosité de la jeune femme sans prendre trop de risque. « Il s'appelle Alessandro, et c'est ce qu'on appelle une rock star ou quelque chose dans ce goût là. » Evidemment, il ne masqua pas vraiment son mépris. A ses yeux les rockeurs n'étaient pas de vrais chanteurs et encore moins de bons musiciens. Certes il reconnaissait le talent de certains guitaristes mais se lamentait intérieurement qu'ils gâchent leur talent dans ce style musical des plus lamentables.

***

« Lana... » C'était exactement ce à quoi il songeait. Lana, la belle vampire si fière qui était sans doute la seule avec Willemina à lui tenir tête lorsqu'il se plongeait dans ces remarques assassines sur le dos des immortels, venait de mettre un genoux à terre devant Lorenzo. Deux choses se passèrent la tête du nécromant. La première il réalisa qu'il pouvait désormais assumer plus facilement sa relation avec la vampire même si en réalité il savait que le problème ne s'était jamais situé à cet endroit, que Lana soit dans un camp adverse n'avait jamais été le véritable problème. Elle était un vampire, elle était immortelle, elle lui rappelait tout ce qu'il avait perdu à la mort de Vassily. La seconde réflexion fut de se demander pourquoi Amélia avait prononcé ce prénom, lisait-elle dans ses pensées? Et puis il y eut l'onde de choc. Les paroles de Aleksandr, ce que ressentait à cet instant précis Lorenzo, ce qu'il avait toujours redouté, le retour du russe. Il senti la peur le tétaniser. Aleksandr pouvait à nouveau jouer avec lui. Il sent la colère furieuse de Lorenzo mais aussi le doute s'insinuer en lui. L'explosion de sang ne rassure point Valentin, il connaît trop le vampire pour savoir que cela ne veut rien dire. Amélia lâcha une excuse pour s'eclipsé laissant Valentin tout seul, tentant de digérer ce qu'il venait de voir, résistant à l'envie folle furieuse de s'enfuir d'ici en courant. Quelque chose lui disait que tout ça était trop beau pour être vrai, que ça sentait le piège, surtout pour lui. (...)

Deux choses se produisent presque en simultanée. Lana se fait dragué par un type que Valentin connait de réputation à travers Lorenzo, un chasseur! Et Bluenn par son frère. Le nécromant tétaniser pose les yeux sur Sevastian qui se manifeste aussitôt tout croc dehors. Les lèvres bleues, la peau blanche presque translucide, le nécromant est incapable de faire un pas. Il sait parfaitement que protéger Bluenn n'est pas dans ses tâches encore moins dans ses cordes, alors il recule, il a tellement envie de s'enfuir d'ici le plus loin possible. Il s'éloigne, tente de se mêler à la foule, et finit par tomber sur Lana. « Bonsoir. » commence-t-il par politesse. « Ce genre de mascarade ne vous ressemble pas, ni à votre chef d'ailleurs, que se passe-t-il? » demanda-t-il tout en contemplant la vampire, tentant de la comprendre, parce que ce qu'il venait de voir ne lui ressemblait pas.

Candice est frappée par quelque chose, il la voit chuter au sol. L'onde de choc reflue. Les pensées du vampire virevolte. Il s'élance vers la jeune fille. Le feu est sa peur la plus présente, la plus primitive, il en a horreur comme certains ont peur du noir ou des araignées. Mais c'est Candice. Du bout des doigts il touche la peau qui s'embrase, les larmes de sang dans les yeux, la rage et la colère montant en lui. Dès l'instant où il touche la peau de la jeune femme, l'illusion se dissipe. Il ressent le lien. Candice va bien, elle est juste... en état de choc, comme lui. Il touche la peau de la jeune femme comme pour s'assurer que tout est bien réel.

« Aless, regarde moi. » L'onde de choc reflue, et peu à peu, l'esprit du vampire parvient à faire le tri dans le chaos. L'apparition du russe et son joli petit numéro avait plongé le vampire dans un état proche de la catatonie. Parfaitement immobile, il s'était accroché à Candice comme à une bouée de sauvetage, pas certain que s'il la lâchait il ne serait pas capable de tout et surtout du pire. L'envie de tuer Aleksandr était revenue en force, et la morsure que Lorenzo lui avait infligé n'avait fait qu'accuentuer la chose. Aleksandr les avait tous piéger. Il n'y avait pas d'autres mots pour qualifier ce qu'il venait de faire. En se soumettant officiellement il ne laissait d'autres choix au clan du maître d'accepter la paix, sinon ça serait eux les monstres. Et ainsi, Lorenzo pourrait à nouveau tomber dans ses filets. Le pire, c'est que Lorenzo avait finit par dire oui et partir. Après ça, Alessandro serait incapable de fournir le moindre détail sur ce qu'il s'était passé, il ne savait pas. Il s'en foutait. Lorenzo agrippa son menton pour le forcer à le regarder. « Tout va bien, tu le sais hein ? » Alessandro s'approcha plus encore de son frère pour lui glisser à l'oreille. « Tu as perdu la tête! On s'est fait piégé, tu t'es fait piégé, et comme un bleu en plus! Tu crois vraiment que ce qu'il veut c'est la paix? Arrête de rêver frérot, tu viens de foutre tout en l'air. » Alessandro s'éloigna de son double sur ces mots. Il cherchait Diantha ou Adam des yeux, il avait besoin de leur parler, de se détendre, il cherchait en réalité quelqu'un capable de l'empêcher de tuer le russe en commençant par lui arracher les membres les uns après les autres.

Prendre l’air lui fit plus de bien qu’elle ne l’aurait cru. La fraicheur nocturne s’infiltrait délicieusement, rien avoir avec l’atmosphère presque solide de l’intérieur. Après qu’elle eut lâcher sa bombe, Lorenzo cracha un « fait chier » tellement caractéristique, puis s’engouffra à l’intérieur du Croquemitaine. Evan ne tarderait pas à le suivre, néanmoins, lorsqu’elle croisa son regard un bref instant, elle ne pu se résoudre à le laisser partir tout de suite. Quelques secondes, elle ne réclamait que cela. Continuant de fixer ses prunelles, elle s’élança vers lui, attrapa sa mâchoire dans ses paumes et l’embrassa. Aussitôt la pression qu’elle avait accumulée toute la soirée se relâcha. Cela ne dura pas longtemps mais cela fut suffisant. « Allez…cours t’occuper de ton frère. » lui murmura-t-elle en s’écartant de lui. Une fois qu’il fut parti, elle resta dehors pour reprendre tranquillement ses esprits.
Une fois qu’elle eut soufflé, elle pénétra de nouveau dans la salle et remarqua aussitôt que Lorenzo était auprès de son jumeau. Un sourire se dessina sur les lèvres de la jeune fille, heureuse qu’ils s’expliquent à l’écart des autres, ils avaient besoin de parler, aussi s’éclipsa-t-elle du côté du bar, où elle retrouva Alek, en pleine discussion avec la jeune femme qui avait hurler durant l’esclandre, un verre de Vodka-True Blood à la main qui plus est. « Wouaw…deux dans une même soirée, vas-tu survivre ? » plaisanta-t-elle en se glissant derrière le bar. Là, elle attrapa un shaker, y mélangea vodka, citron, triple sec et jus de Cranberry, puis versa dans un verre à martini. Un bon cosmopolitain comme elle avait apprit a en faire à New York. « Acceptez ce cadeau de la maison, Mademoiselle. Je peux comprendre que ce qui s’est passé vous ait effrayé, un peu d’alcool vous sera du plus grand réconfort. » Prenant cette leçon pour sienne, elle se servit un shooter de Vodka-True Blood, tellement dilué que le sang donnait à peine de la couleur, et l’avala cul-sec.

Sevastian lorgne son gibier. La proie se défend, remue. Péril palpitant. Des armes grattent avec amour la gorge du vampire. Action, réaction. La réplique de l’humain est immédiate. Les griffes acérées toutes proches de sa jugulaire. L’argent du couteau fait roussir la peau du russe. Parallélisme fabuleux. Tout bonnement génial. Pour sûre, Sevastian s’excite. Un tel combat lui met les sens en ébullition. Qu’importe le brouhaha alentour. Il se fiche royalement des hurlements, des plaintes, des pleurnicheries et des jérémiades. Le chien fou observe le mortel… Aux capacités bizarrement remarquables. Le sale merdeux n’a pas baissé les yeux. Et même à bout de souffle, il ose encore l’ouvrir et cracher quelques mots. Il connait donc son identité ? Impressionnant. En plus d‘être nerveux, il semble futé. Bluenn n’était qu’un moyen de l’atteindre, lui ? Voilà un adversaire intriguant. Ne t’inquiètes pas mon ange, je ne vais pas le manger. Minaude Sevastian en ré-ouvrant le lien.
Bluenn et la danse ? Presque oublié. Du passé. Mémoire de poisson rouge. L’Ancien dans son dos ? Un détail. Un sourire fend le visage du gamin millénaire. Et ses prunelles couleur ocre, fixent celles de son vis-à-vis. Depuis combien de temps ne s’était t’il pas autant amusé ? Il ne saurait le dire avec précision. Enfin, le voilà de nouveau flirtant avec le danger. Sans que la mort ne lui donne la nausée, puisqu‘elle n‘a pas revêtu le masque du démon Raphaël. Splendide ! Enivrant. Eblouissant. Sans que rien ne le présage, Sevastian desserre finalement les dents. Et chuchote, émerveillé. Un simple « Merci. »
La seconde suivante, ses sourcils se froncent. Pourquoi, par tous les dieux, le vampire dans son dos ne lui lâche t’il pas la grappe ? Grondant, en vrillant ses iris sur le côté. Il presse derechef le cou de l’inconnu. Ses griffes manquent de percer la chair brulante. L’une d’elle s’enfonce fatalement, déchirant l’épiderme sans crier gare. Oups. Pardon. L’ongle abominable se retire, laissant une balafre larmoyante. Pas grave, elle n’est en aucun cas mortelle. Elle lui laissera surement une marque. Sevastian s’en fout, lui-même en a des tas. Sans écouter qui que ce soit, il fixe de nouveau la bestiole qu’il a en face. « Si tu baisses… Tout ça. » Toussotant tant la lame du métal meurtrier commence à lui cramer la trachée. Il ajoute difficilement, d’une voix éraillée. « J’te lâche. » En guise de bonne foi, ses phalanges chimériques déjà s’écartent. Légèrement.

« Wouaw…deux dans une même soirée, vas-tu survivre ? » Demande son infante, elle s'amuse, elle jubile même...Elle adore. Aleksandr hausse les épaules et vide son verre d'un trait. Il sent à peine le goût infecte du sang synthétique. L'alcool issu de sa patrie natale l'aide bien, surtout quand il sent la présence de son autre dans la pièce. Son regard dévie d'Ariel pour se poser sur les deux jumeaux. Alessandro n'avait pas encore réagis.. Etrange. Pas tant que ça en fait, le choc, sûrement, l'avait paralysé. Aucune autre raison pour qu'il n'ai pas bougé, pour qu'il n'ai pas hurlé, fais scandale.. Pour qu'il ne soit pas venu lui arracher la gorge. Mais ça commence, forcément, il crie, il engueule son frère, complot, piège...Non, le jumeau n'a rien compris. Laisse le péter un plomb, laisse le hurler, laisse le me haïr, même venir me provoquer.. Laisse le faire, promis je ne le toucherais pas murmure le russe à Lorenzo, au creux de son oreille, au coeur de sa tête. Ses sentiments pour Alessandro sont assez ambigus. Un jour il le hait, le lendemain il aimerait pouvoir le posséder comme avant et au final.. C'est compliqué. En devenant vassal de Lorenzo, il avait pensé à tout, Alessandro comprit. « A mon avis ma belle tu vas pouvoir même m'en remettre une troisième. J'ai besoin d'alcool ce soir.. » répondit-il finalement à Ariel en déposant son verre sur le comptoir. Il ne sentait pas le goût du True Blood et n'avait pas envie d'une seule goutte de ce poison dans son organisme. Hélas, sans lui, pas d'alcool.. Il aurait voulu avoir une poche de sang sur lui et la jeune fille à ses côtés avait beau l'air appétissant il doutait fortement de la voir faire un don..« Surtout si ce cher Alessandro décide de venir continuer ses revendications par ici. »

▪▪ J’ai besoin de lui… J’ai vraiment besoin de lui Evan. ▪▪ Evan soupire et se passe une main dans les cheveux. Les doigts froissent la brune chevelure, massent le cuir un instant avant de se retirer. Il hésite, tergiverse. Un instant, il aimerait demander à son meilleur ami s'il a besoin d'Aleksandr plus qu'il n'a besoin d'Alessandro. Le vieux vampire trouve la question cruelle. Mais puisque Lorenzo place sa décision sur le plan affectif, c'est bien de ça qu'il est question. Alessandro, lui, n'acceptera pas Aleksandr. Pas plus qu'il ne le tolérera.

Soudain, Ariel débarque, allume toutes les sonnettes d'alarme. Adam. Bien sûr. Qui d'autre. Alessandro aurait fait un autre candidat de premier choix. Mais c'est Adam qui a trouvé la première occasion. Lorenzo lance une invective en quittant le couloir et il se retrouve seul avec la jeune femme. Première fois qu'ils sont seuls depuis qu'ils ont... depuis la dernière fois. Il ne sait pas trop quoi lui dire lorsque leurs regards s'accrochent et s'écorchent. De toute façon, ses lèvres sont occupées. Un effleurement, une pression, une main qui s'attarde dans les cheveux de la femme. Presque rien, et c'aurait été suffisant pour faire battre son coeur plus fort s'il s'était nourri avant la soirée.

Et déjà, il repart. La lumière qui éclate de l'autre côté de la porte dévoile le bordel. Tension palpable, électricité dans l'air. Evan n'hésite pas une seule seconde. Adam. Il faut le calmer. Personne ici ne sait de quoi Adam est capable dans ses instants de fureur. Autrement, tout le monde aurait peur. ▪▪ Adam. Calme-toi. ▪▪ Lâche-t-il lorsqu'il se retrouve aux côtés de son double, une main sur son bras. Il craint qu'Adam ne s'énerve pour de bon. Ce ne serait pas bon. Pas bon du tout. ▪▪ Si tu baisses… Tout ça. J’te lâche. ▪▪ Dépêchez-vous de vous calmer avant qu'on ne décide que vous mettez en péril la sécurité des gens présents. ▪▪ Annonce-t-il à l'intention des deux autres. Et ça n'a rien d'une menace. ▪▪ Tous les deux. ▪▪ Précise-t-il. Non, rien d'une menace. Ca ressemble à une promesse. Sevastian est plus vieux. Mais eux, ils sont deux. Julian a son frère. Mais le pouvoir de la déesse coule encore en eux. Alors s'ils décident de poursuivre leur face-à-face, l'enfer paraît être un endroit bien plus indiqué que cette soirée.

Bon au moins, ils avaient mis de l'ambiance. En moins de temps qu’il ne faut pour le dire, tout le monde avait rappliqué pour tenter de calmer le jeu. Même une courageuse et déboussolée humaine dont il entendit seulement la voix terrifiée. L’intervention d’Ariel, celle de Bluenn ? Julian aurait pu en rire si les griffes acérées n’entravaient pas sa respiration. L'intervention des vampires? Disons qu'il en avait un déjà un poil trop collé à lui pour se soucier des autres...

Et puis soudain la voix de son frère retentit dans sa tête. Diversion...Surtout ne pas lâcher le fucking couteau. D'accord, d'accord. De toute façon, ce n'était pas dans ses intentions. Il attendit quelques secondes, les yeux rivés dans ceux du monstre....Rien. Le sang battait durement dans ses tempes, la peur se noyait dans l'adrénaline. P'tit frère, c'est quand tu veux...Dommage que celui-ci ne pouvait pas l'entendre.

Et puis soudain, quelque chose d'inattendu se produisit.

« Merci. »

Sur le visage du chasseur, une expression étonnée passa en coup de vent. Un simple haussement de sourcil, à peine...Il n'était pas capable d'en faire plus. Et vite remplacée par une autre à moitié entre le blasé et l'intrigué. Sevastian n'était pas le premier barge qu'il croisait sur sa route. Sans aucun doute l'un des plus vieux et dangereux auquel il s'était mesuré, mais barge...Peut-être bien, mais dans l'esprit du médium, ils l'étaient tous de toute façon.

La griffe se planta dans sa gorge, lui arrachant une grimace. Et puis soudain, son adversaire abandonna la lutte, ou plutôt esquissa un début de retrait....Julian n'était pas non plus très net dans sa tête mais il savait quand s'arrêter. Et brusquemet, une nouvelle voix vint s'en mêler...Taylor.

Trois. Trois vampires presque millénaires, trois proies de choix à moins d'un mètre de lui et lui il devait rendre les armes. C'était quand même frustrant tout ça...

- C'est un bon deal, fit-il sans lâcher Sevastian des yeux.

Il respirait fort, cherchant l'oxygène qui s'était fait rare pendant les dernières minutes. Littéralement drogué par l'adrénaline, le chasseur se mit soudain à rire. Taré va. De la gorge froide, brûlée par l'argent, il retira la lame et les bouts de verre. Un peu, pas trop. Aussitôt, il sentit les griffes en faire de même. Il recommença. Un peu pour toi, un peu pour moi. Comme un jeu. C'était presque mignon.

Il laissa finalement tomber les débris de verre sur le sol, tandis que les griffes le libéraient. Il n'avait toujours pas quitté le vampire du regard, mais à présent, on pouvait lire dans les yeux du chasseur un mélange inattendu de fascination et de respect. Le couteau lui, vola direction le jumeau fraichement débarqué avant de se loger docilement et doucement dans sa main.

- Bien sûr. Ce soir, on s'amuse....Après tout, c'est Noël...

La jeune femme s'était mise sur son quarente-et-un pour l'occasion. Une robe rose fushia moulait à la perfection ses formes généreuses s'arrêtant en haut de ses cuisses, juste assez courte pour dévoiler ses collants en soie et le porte jarretière qui allait avec. C'était franchement à la limite du vulgaire, et en même temps à la pointe de la mode. Elle ressemblait à une fille de magasine. Ajustant ses cheveux pour les laisser retomber bouclés comme ceux d'une poupée sur ses épaules dénudés, la jeune fille était prête pour la soirée. Personne ne lui avait envoyé de carton d'invitation, ce qui ne l'étonnait guère, elle était partie sans vraiment donner de date de retour. Mais elle avait volé l'invitation de sa soeur, de toute façon Cassie n'était pas intéressé par ce genre de fête. Mélusine s'était pomponnée et à présent, elle franchissait le seuil du Croquemitaine. Ses yeux de biche parcoururent l'ensemble de la salle. Les vrais étaient présents, curieux mais c'était exactement ce qu'elle désirait. Le plus curieux était que l'ambiance était à la fête, on aurait dit que tout le monde avait oublié les évènements sanglants. Elle fendit la foule pour rejoindre Aleksandr, un sourire narquois aux lèvres. Au passage, elle attrapa un parfait inconnu, un vampire mais qui sentait le nouveau né, et le força à marcher avec elle, il se laissa faire, envoûté par la tenue de la sorcière. Arriver devant son ex sans cavalier à son bras serait une grossière erreur. « Je t'ai manquée? » demanda-t-elle au russe.