Se tenant sur la scène, le vampire dans sa tenue pour le moins voyante contemplait la salle pleine et savourait l'effet qu'il venait de faire avec son entrée. Les deux femmes qui l'entouraient étaient des créatures superbes, mais à cet instant c'était lui qu'on observait et soyons honnête, il adorait ça. Observant la salle d'un oeil pétillant, il se tourna vers l'une des deux femmes et lui chuchota quelque chose à l'oreille, aussitôt elle disparue en coulisse. Le vampire s'avança vers la scène, et son public. « Mesdames et mesieurs, bienvenue à notre soirée de Noël. Nous savons à quel point cette année a été chargée, et parfois même difficile. » Il jeta un regard à son frère qui s'éloignait pour s'installer dans son coin favoris. Loin des regards, mais permettant de voir toute la salle. « Mais cette nuit, oh combien magique, nous allons oublier nos problèmes et nous laisser envoûter par la magie de Noël. » Derrière lui, apparu les membres du groupe le plus en vogue du moment. « Je vous demande d'applaudir les membres de Muse venu spécialement ce soir pour vous faire un concert inoubliable. » Il s'éclipsa et descendit de la scène sur le côté. D'un pas rapide, il rejoignit son frère. Lorenzo trônait sur son fauteuil favoris. Nul doute qu'il s'était volontairement éloigné de toute cette agitation. « Tu n'oublie pas qu'après le concert, tu devras monter sur la scène? » fit-il. L'attention du vampire fut soudainement happé par quelque chose d'autre. Il senti sa présence, et le bienfait qu'elle lui procurait avant même de la voir. Se tournant vers elle, il l'accueillit avec un immense sourire. « Désolé pour le retard. » lui dit-elle de sa voix tendre et douce. « J'aurais pu être là avant si l'idiot de vigile à l'entrée m'avait laissé entrer tout de suite ! Mais me voilà enfin ! » Le vampire prit un air peiné quoi qu'un peu exagéré. « Tu as raté mon entrée sur scène! » Quittant son air boudeur, il s'approcha d'elle, et glissant sa main derrière la nuque de la jeune femme, il l'embrassa, passionnément. Il était brûlant de désir. L'une des conséquences de sa passion pour les devant de la scène, c'est que paraître en public, se donner en spectacle, l'excitait follement. Il interrompit le baiser avec un air coquin. « Hum, tu sens bon! » Puis il observa la scène, le concert ne serait pas long, Muse était un groupe connu, et surtout qui coûtait très cher. Même si les membres du groupe lui devait une faveur ce qui expliquait leur présence ici. Il aurait préféré joué lui-même, mais organiser la soirée exigeait qu'il soit disponible. Une des petites elfettes le rejoignit. Il prit les mains de Candice et plongea dans ses prunelles. « Je suis désolé, je vais devoir aller saluer un tas de gens, et donner un tas d'ordre. Tu me pardonne de te laisser seule quelques instants? »

L'entrée d'Alessandro avait produit un effet saisissant sur l'assistance mais on ne pouvait pas lui enlever que son discours était couté par toute la salle.... ou presque. Adam profitait de ce moment de pseudo calme ou tous les visages étaient tournés dans la même direction pour se faufiler jusqu'au bar sans bousculer la moitié des convives. Et oui, à 800 ans passés le vampire considérait que se pousser sur son passage étaient une des choses naturelles à faire. Chercher pourquoi les autres n'étaient pas tous d'accord U.U

Tout à son chemin il faillit reverser une jolie sirène au moment ou il arrivait à destination. « Tiens…tu es venu ? » Et Evan os me dire que je suis froid + Bah ouais... Le carton d'invitation était trop joli j'ai pas pu résister. + dit-il avec un sourire railleur. Non sans blague, elle pensait vraiment que les jumeaux seraiet absents? Ca la mettrait peut-être mal à l'aise mais ils pouvaient pas se permettre d'être absents. Même lui avait pigé ça.

Il se pencha d'ailleurs à son oreille pour lui souffler. + Mais rassure toi, nous sommes deux et aucun de nous n'a amené de cavalière. Enfin je pensais qu'Evan pourrait en trouver une sur place... + insinua-t-il se relevant avec un petit sourire, satisfait d'embêter son amie.

Le nécromant savait que la peur n'était pas quelque chose qu'on pouvait contrôler, mais dans une salle remplie de vampire, sentir la peur était la dernière chose à faire. Aussi il était venu pour tenter de la rassurer et de l'aider. Mais il n'était pas certain d'y parvenir. Valentin n'était pas quelqu'un de doué pour rassurer qui que ce soit. « Monsieur Bălan. » C'est étrange, mais cette salutation polie le fit sourire, il en avait presque oublié la politesse dans tout ça. Se précipiter et se montrer aussi familier n'était pas son genre. Serait-il nerveux? Sans doute, après la dernière fiesta qui avait tourné au désastre il ne pouvait s'empêcher d'envisager le pire. Et si les vrais débarquaient? Et si la déesse revenaient pour leur faire un dernier petit tour? Il existait bien des manières pour que tout cela tourne au drame. « Le savoir ne m'empêche pourtant pas d'avoir peur... » Sur ce point là, elle n'avait pas complètement tord. « Vous savez, un peu comme lorsque les guêpes vous terrorisent. Vous savez qu'il ne faut pas bouger, faire comme si elles n'étaient pas là. Pourtant, vous ne pouvez vous empêcher de paniquer et de gesticuler pour les faire fuir... ou les fuir. » Mentalement il se dit que ce n'était pas le meilleur moyen de survivre dans la vie, en même temps il ne pouvait se vanter de savoir comment se débrouiller pour survivre, ces derniers temps sa vie ne dépendait plus de lui. C'était toujours quelqu'un d'autre qui décidait à sa place. Et s'il commençait à y réfléchir, ça le rendrait dingue. Il jeta un regard à Lorenzo. Parfois il se demandait s'il le haïssait ou s'il le comprenait. Sans doute les deux. « Le savoir ne chasse pas la peur... » Cela aussi il le savait parfaitement. Prenant un air pensif, il regarda dans le vide. Comment la rassurer? Cela il ne savait pas faire, en revanche lutter contre la peur, il savait de mieux en mieux s'y prendre. Il ne pouvait nier que sans le lien l'unissant au maître de la ville, il serait mort de trouille ici, autour d'autant de vampire, mais Lorenzo lui marchait parmi eux tel un prince, alors Valentin ressentait la même chose, la sensation de vide, de nature sauvage, d'accidents et de bruits autour de lui mais ne pouvant l'atteindre. « Vous avez raison. Il existe bien des moyens cependant de lutter contre la peur. La regarder en face puis lui tourner le dos en fait parti. » Il lui adressa un sourire affable. « Je ne dis pas que c'est facile, en réalité, lutter contre ses peurs est sans doute la chose la plus difficile au monde, mais les subir nous empêche d'avancer. » Il sourit un peu plus. Si Césarie l'entendait parler elle applaudirait à deux mains. Combien de fois s'était-il laissé paralyser par la peur? Combien de fois était-il resté sans réagir, laissant la peur l'envahir? C'était curieux qu'il tienne ce genre de discourt, mais il voulait vraiment l'aider, et peut-être s'aider lui-même.

— Mesdames et mesieurs, bienvenue à notre soirée de Noël. Nous savons à quel point cette année a été chargée, et parfois même difficile. — Le vampire s'était mis à parler. Amélia en avait détourné les yeux, mais c'était comme si tous ses sens se tendaient vers lui, à l'affut, comme si elle craignait qu'il ne saute de la scène pour venir l'égorger. Se nourrir de son sang comme elle l'avait vu faire il y a une douzaine d'années de cela. — Mais cette nuit, oh combien magique, nous allons oublier nos problèmes et nous laisser envoûter par la magie de Noël. — Amélia retint un rire tout sauf drôle, elle ne voulait en aucun cas se laisser envoûter par quoi que ce soit, par qui que ce soit. Un groupe apparut derrière le vampire. Elle les reconnut vaguement car elle voyait leurs visages sur les magazines, sur les pochettes de leurs Cds... mais elle n'écoutait pas ce genre de musique. La demeure de sa Grand-Mère vibrait avec du classique, du jazz ou des musiques indépendantes. Pas de rock, pas de rap, pas de pop... Sa mâchoire se crispa alors qu'ils commencèrent à jouer et elle accorda de nouveau son attention à Valentin. Il était vraiment séduisant dans son costume, avec ses cheveux et ses yeux sombres. — Vous avez raison. Il existe bien des moyens cependant de lutter contre la peur. La regarder en face puis lui tourner le dos en fait parti. — Amélia hocha légèrement la tête. Il fallait juste qu'elle trouve le courage d'affronter cette peur. La jeune femme lisait une sagesse qui paraissait bien trop expérimentée dans les yeux du nécromant, témoignant d'une vie bien plus longue que ne le montraient ses traits finement découpés. — Je ne dis pas que c'est facile, en réalité, lutter contre ses peurs est sans doute la chose la plus difficile au monde, mais les subir nous empêche d'avancer. — Elle le comprenait bien. Elle l'avait bien compris lorsqu'elle avait réussi à se lier d'amitié avec Lana. Avant que tout ne s'écroule, que sa confiance ne s'évapore comme une mare trop longtemps restée au soleil. Elle avait découvert que la douce amie qu'elle s'était fait était en fait un monstre sanguinaire qui tuait sans remords. Amélia se mordilla la lèvre inférieure et son regard, déambulant l'instant d'avant dans la salle sans vraiment regarder quoi que ce soit, se posa sur le vampire de ses cauchemars... et un autre qui lui ressemblait comme deux gouttes d'eau. La peur flamba de nouveau en elle alors qu'elle s'était apaisée au contact du nécromant. Elle ne put s'empêcher de faire un pas en arrière mais le mur était là. Elle adressa un sourire confus à Valentin. Elle voulait écouter, vraiment, ses mots, travailler encore et toujours sur elle pour ne plus être ainsi terrifiée par les vampires et la voilà qui ne contrôlait même plus son corps. Elle cligna des yeux plusieurs fois, ses prunelles azur toujours sur les deux vampires, avant de lever légèrement la tête pour observer son habituel client. Ses iris d'un marron si sombre lui permettaient de reprendre un peu pied. C'était un visage qu'elle connaissait. Humidifiant ses lèvres, elle désigna discrètement les jumeaux — tout autant séduisants que cauchemardesques. — Je sais que ce sont eux qui ont organisé tout ceci... — Elle désigna le bar, décoré en l'occasion de Noël. — Ils doivent donc être très haut placés dans la hiérarchie vampirique... mais je ne connais même pas leurs noms... Qui sont-ils ? — Amélia était bien déterminée à en savoir un peu plus. Car si elle reconnaissait le vampire qui lui avait fait une peur bleue plusieurs années auparavant, il y en avait un qui s'était amusé à lui faire peur sur son chemin pour rentrer à la maison. Serait-il possible que ce soit deux vampires différents ? Et puis, bien souvent, c'était l'ignorance qui entraînait la peur... Et même si elle avait affirmé que la connaissance ne la chassait pas, elle l'aiderait peut-être à l'affronter.

Il était parti pour chercher Lorenzo, mais ce fut le Maitre de la Ville qui les trouva le premier. La brune aguicheuse fut écartée purement et simplement, et les mâles se firent face. L'ainé des Lannister soutint le regard clair du vampire sans vaciller et il resta calme. Presque vingt ans de sa vie consacrés à la chasse et à la traque avaient servi à dominer la peur, à en faire son alliée... Il n'en restait pas moins cette méfiance naturelle, surtout face à cette créature puissante qu'était Llywlyn. Son invitation sonnait fausse et ironique, tout autant que le reste de la fête, mais c'était le signal qu'on allait enfin passer aux choses sérieuses.

Le chasseur lui emboita le pas en silence, non sans avoir jeté un coup d’œil à son cadet auparavant. Le message était clair : aucun excès de zèle, pas de provocation gratuite. Autour d'eux, la foule semblait soudain captivée par l'annonce du maitre de cérémonie. Annonce qui laissa le chasseur de glace. Arrivé au coin VIP, il attendit l'invitation du vampire pour s'installer, montrant une retenue inattendue. Normal, il n'était pas en terrain connu, encore moins en terrain neutre...Il n'en restait pas moins sur ses gardes. Prudence. Bon sens. Et comme un bon joueur de poker, il préférait garder ses cartes secrètes, laissant la première manche pour Lorenzo.

Ainé et leader naturel, il prit la parole le premier.

- Merci pour l’invitation…Même si j’avais imaginé quelque chose de plus. ..privé, comme rencontre.

Ses remerciements étaient tout sauf sincères, mais ils faisaient partie du jeu. Soudain, le double damné et excentrique les interrompit, sans même un regard pour eux. Avant d’aller se peloter aussi dignement qu’un adolescent avec une nénette qui venait d’arriver. Julian retint une expression blasée et laissa couler son regard vers lui, puis croisa brièvement celui de Lyle.

Si leurs aïeux avaient décidé de s’unir à pareille bande d’illuminés, c’était sans doute pour une bonne raison, non ? Tranquillement, il reporta son attention sur Lorenzo.

- Alors, quel est le programme de la soirée?

Parce que Muse, c’était bien. Mais bon, fallait pas pousser non plus.

« Bah ouais... Le carton d'invitation était trop joli j'ai pas pu résister. » Répondit le barman, comme un évidence. Se retrouver face à face avec Adam l’avait en effet beaucoup surprise, bien sûr elle se doutait que lui et Evan allaient venir, ils faisaient non seulement partie de la garde de Lorenzo mais étaient aussi des amis de longue date, néanmoins, Ariel avait espéré pouvoir éviter de les rencontrer durant la soirée, ou du moins retarder l’échéance le plus possible. Evidemment, elle appréciait beaucoup les jumeaux, ils étaient deux personnes sur qui on pouvait compter, mais depuis qu’Ariel et Evan avaient partagé le même lit – ils avaient d’ailleurs fait bien plus que le partager –, la jeune femme les fuyait, aussi bien Evan que son frère. Elle n’assumait pas totalement les sentiments qui commençait à naitre en elle, et d’ailleurs, elle ne parvenait – elle s’y refusait – à mettre un nom dessus. De plus, elle connaissait la nature taquine d’Adam, et depuis qu’il était au courant, il s’en donnait à cœur joie.

D’ailleurs, il ne se gêna pas pour la chambrer, le monde ne semblait pas le déranger pour un sous. « Mais rassure toi, nous sommes deux et aucun de nous n'a amené de cavalière. Enfin je pensais qu'Evan pourrait en trouver une sur place... » Ariel sentit ses joues s’enflammer, Dieu merci, elle était vampire et cela ne se voyait pas, néanmoins, elle eu soudainement l’envie de vider son verre d’une traite. Ce qu’elle se retint de faire, bien sûr. Au lieu de ça, elle fronça les sourcils et décida de ne pas se laisser faire. « Tu avais promis de garder ça pour toi ! » rétorqua-t-elle, d’un ton plus doux qu’elle ne l’aurait souhaité. Elle était incapable de lui en vouloir de toute manière. « Tu…Evan ne sait pas que t’es au courant, au moins ? »

« Je suis ton sire, tâches de ne pas l'oublier. Et prends-soin de lui, je tiens à poursuivre cette conversation. » Il frissonne intérieurement, en sentant Camille se frayer un chemin en lui. Ses canines manquent de lui trouer les gencives tant ses mâchoires se crispent. « Va chier. » Réplique t’il sèchement. Au dehors, le maître demeure placide. Ses épaules se balancent nonchalamment, ses longues guibolles s’articulent avec langueur. Apparence. Feindre, une tactique de survie comme une autre. Arrivé à la table, il s’installe. Et lorgne ses invités de ses prunelles froides. Un signe de la main. Qu’ils prennent place. « Merci pour l’invitation…Même si j’avais imaginé quelque chose de plus. ..privé, comme rencontre. » S’ose à articuler l’ainé des deux chasseurs. Lorenzo esquisse un imperceptible sourire. La grimace flotte une fraction de secondes sur sa frimousse cadavérique. Elle n’illumine en rien son regard semblable à une immense et déserte banquise.
Alessandro débarque. Il l’a senti venir. Comme il a senti ses deux iris myosotis, il y a peu, s‘attarder sur lui. Le double apparaît, immédiatement le monstre s‘adoucit. « Tu n'oublie pas qu'après le concert, tu devras monter sur la scène? » « Ouais. » Murmure t'il, entre ses dents serrées. Et ses tripes se tordent à nouveau. La hantise. Il aurait aimé qu’Alessandro l’oublie. Le sale gosse file flirter avec sa pathétique humaine. Lorenzo roule les yeux au plafond. Et évince immédiatement la scène de sa cervelle. Écœurant. « Alors, quel est le programme de la soirée? » Son attention se reporte sur ses vis-à-vis. « Pas grand-chose. Je désirai vous rencontrer, avant toute décision. Observer comment vous vous comportez… » Un sourire glaçant fend la bouche enjôleuse. Deux petits pointes blanches éclatantes dépassent de sous les lèvres blêmes. Il réfléchit. « Au milieu d’une marre de prédateurs. » Conclu t’il distraitement. L’expression conquise s’est effacée, et son index va et vient sur la table, formant des arabesques imprécises. Le regard dans le vague, il ajoute. « J’espère qu’au moins la musique vous plait. Pour le reste, il faut aller se plaindre à mon frère. » Passant sa langue sur la lippe sèche. J’ai soif, suppose t’il. Lorenzo n’a pas véritablement conscience de ce type de besoin. Le vampire ajoute, en dévisageant bizarrement le muet. Lyle, le plus jeune des frères. « J’ignore ce qu’elle veut de toi. Peut être juste tes fesses… » Soupire t’il, las. Plus pour lui-même.

]Pas de massacre, pas de bain de sang.
N'intervenez sous aucun prétexte.
Le meneur des vrais avait pris sa décision depuis longtemps déjà. Ses retrouvailles avec Lorenzo furent le déclic manquant pour concrétiser son projet. Sa guerre l'avait fatiguée tant elle était inutile. Il y avait gagné quelque chose de plus précieux qu'une histoire de sang en pot. Il avait commencé à se reconstruire et savait que sa rébellion finirait par casser la relation en profondeur. L'histoire de la déesse lui avait servis de leçon. Mélusine? Perdue. Lorenzo? Perdu. Puis retrouvé. Mais pour combien de temps encore? Le meneur des vrais se range, il abandonne. Oh il a ses conditions, il a sa façon de voir et sait qu'il gagnera du pouvoir derrière Lorenzo. Il ne cherche pourtant pas à le manipuler et n'agit pas ainsi par désir de domination. Non. Il est poussé par...L'amour.
Qui l'aurait cru?
Un sortilège lancé par Bluenn, noirceur intense, et soudain la lumière se fait, ils sont la. Tous magnifiques, en tenue de soirée, Aleksandr lui-même est en costume noir. Il a les gants assortit, et tient un couteau d'argent dans sa main droite. Il avait fermé de façon hermétique son lien avec Lorenzo, et c'est toujours le cas même s'il le sent, légèrement, derrière la porte close. Alek le connait par coeur, il risque de paniquer, et un léger sadisme le pousse à le laisser s'imaginer le pire, rien qu'une seconde. Tous les autres ont la tête baissé. Sevastian à sa droite, Dmitri à sa gauche. Bluenn à côté de son vampire, Lana à côté du frère d'Alek, le couple de tortionnaire attitré, Viktor et Gregoriev, juste derrière leur chef et les autres s'étendant en demi cercle autour d'eux. En tout? Une quinzaine de vampire et une sorcière.
Le regard fixé sur Lorenzo, il lève son poignard et entaille profondément la paume de sa main. Le sang goutte sur la piste de danse, plus personne ne parle. « Par ce sang, j'implore le Maître de pardonner les fautes commises. Par ce sang, je m'incline devant lui en mon nom et en celui de tous les miens. Par ce sang, moi, Aleksandr Konstantinov et les êtres présents à mes côtés jurons fidélité au Maître de Shreveport, Lorenzo Llywlyn, si celui-ci consent à l'accepter. Par ce sang, je me soumets et demande le pardon pour ceux qui m'ont suivis. Par ce sang, je prends la responsabilité de tous les actes commis par moi et ceux présent avec moi, sur mes épaules et consent à subir la punition jugée juste par le Maître auquel je me soumets.. Quelle qu'elle soit. » Sa main se referme sur le poignard, sa chair fume, il ne grimace même pas. Le sang s'écoule, il attend...Quoi qu'il se passe.

Voila, c'était fini. Toute cette guerre qu'ils avaient mené n'avait finalement rien amené de prometteur, puisque qu'Alek était lasse. Elle n'était pourtant pas vraiment prête à "faire la paix". Elle détestait tout ses pacifistes. Elle détestait rien que le fait de savoir que certaiens des siens reniaient simplement leur nature vampirique, s'abaissaient à boire du True Blood, ou renonçaient à leur droit de mort sur les Hommes. Elle trouvait toute cette mascarade ridicule. Mais elle ne pouvait se résoudre à rentrer en Russes, en tournant le dos à Alek et tout les autres. Leur chef leur avait tout exposé. S'il voulait se soumettre à Lorenzo, alors elle le suivrait. Beaucoup des leurs avaient déjà quitté le pays, mais elle restait. Peu lui importait la raison du choix d'Alek, elle croyait en connaitre la raison. Elle s'en douté vaguement, sans avoir aucune preuve, et si elle avait raison, elle ne pouvait que le comprendre, pour avoir elle aussi connu l'amour, pour l'avoir elle aussi perdu.
La lumière se fit sur eux. Elle était placée tout à gauche, juste à côté de Dmitri, un genou au sol. La fente de sa longue robe laissait l'autre dénudé, et exhibait également l'un de ses talons vertigineux hors de prix qu'elle avait au pied. Le décolleté dans son dos rend visible la peau si blanche et la marque de sa colonne vertébrale lorsqu'elle courbe l'échine devant le maître de la ville. Elle garde les yeux fixés sur la fine rivière de diamant qui pend à son cou, exaspérée d'en être réduite à s'agenouiller devant quiconque. Jamais en près de six-ans elle n'avait eu à exécuter ce geste qui semblait la salir, qui lui faisait crisper la mâchoire imperceptiblement. Alek prend la parole, alors que Lana perçoit l'odeur de son sang qui se répand dans la pièce. Elle ferme les yeux, comme si ça lui était douloureux. C'est comme si une peur s'emparait d'elle. Tout ses sens étaient en alertes, comme si elle allait subir une attaque sous peu, et elle se sentait dans l'incapacité de faire quoi que ce soit, même si elle l'aurait voulu, puisqu'on lui avait interdit. Elle ne pouvait qu'attendre. Elle décrispa son visage, elle ne pouvait faire que sa. Il reprit l’aspect fière et noble. Elle se fermait au reste du monde. Il semblait que rien ne pouvait plus l'atteindre.

~ En effet, la flatterie était une arme puissante et Lyle se laissait flatter. Non, elle ne lui faisait pas peur, ou bien alors c'était ce genre de frisson excitant. Affichant toujours le même air de gentleman charmeur à la demoiselle, pas si jeune que ça d'ailleurs à en croire l'intensité de son aura, tous ces jeux d'intrigues l'amusaient. Si la manière dont elle affichait ses buts était bien peu subtile, au moins les choses étaient claires et, que ce soit pour ses fesses ou parce qu'elle avait senti quelque chose d'un peu plus qu'humain en lui, peu lui importait, elle voulait quelque chose. C'était une vampire, lui un chasseur, chaque regard posé sur elle le lui rappelait, et s'il trouverait du plaisir dans une relation commune, ce ne serait que pour lui refuser ce qu'elle souhaitait tirer de lui ou se servir de cette envie. Mais la partie fut de courte durée lorsque le Maître de la ville - le vrai - vint les chercher. Lyle observa avec grand intérêt le conflit qui les opposa, et il sentit jusqu'au fond de lui la manière dont frémirent leurs auras. Le plaisir malsain d'emmerder l'autre, voilà qui était intéressant. Suivant alors le mouvement en répondant d'un air entendu au coup d’œil de Julian, il emboîta le pas. _ Dommage... » Murmura-t-il d'un ton insolent et amusé en passant devant Camille. Ironie de connard ? Oui, beaucoup. Parlait-il du verre où de ce qu'elle cherchait à savoir ? Était-il sincère ? Aucune idée, mais ça l'amusait. Il s'installa ensuite à table avec Lorenzo et Julian. Laissant son aîné ouvrir les hostilité avec son droit-au-but habituel et ô combien barbant, Lyle observe, analyse et assimile. Quoi ? Les gestes de leur interlocuteur, l'intonation dans sa voix, le frémissement de l'aura, le décalage entre cette dernière et l'apparence qu'il se donne, les mots choisis. Intéressant. Sa répartie, également. Il sourit à la pique lancée. Au moins semble-t-il ne pas vouloir les tuer sur le champ, pour le moment. Il ricane intérieurement, aussi, quand il le voit réagir à l'approche du jumeau extraverti et à la manière dont celui-ci vient enlacer une humaine en lui déployant moult attentions d'amour. Mascarade ridicule et dégénérée, frasque décadente d'un monstre aristocratique se déguisant sous travers d'émotions d'humains. C'est pathétique. Des monstres aussi vieux finissent toujours par détruire, haïr et trahir, jamais par aimer. Alors il répond au Maître Vampire, plus histoire d'entamer la conversation avec des banalités et pour entamer la joute verbale à venir que parce que la réponse est réellement intéressante. _ Ah, c'est donc lui le responsable de ces accoutrements excentriques ? En même temps on comprend mieux en apercevant le personnage. Mais bon chacun son style. » Décontracté ? Oui totalement. même si une certaine tension l'habitait, il était hors de question d'avoir peur. La peur émanant d'une proie était le premier signal que le prédateur attendait pour la curée et, il l'avait dit lui-même, il les avait observé en situation vulnérable pour voir leur réaction. Plus précisément, pour sentir leur peur. Mais Lyle ne lui donnera pas cette satisfaction, non. Sous travers d'hypocrisie, il hait les vampire plus que tout encore. Ils le répugnent et le dégoutent. Leurs manières, leurs faux semblants, ce sont des carcasses semi mortes qui le font gerber, tout simplement. Insultant le Lyle ? Non, loin de là d'idée de paraître provoquant, voyons. _ Et puis... »

Et puis, le noir. Complet. La surprise, aussi. Bien malgré lui, il décida de ne pas bouger, malgré la tension qui palpitait en lui. Il n'aurait eu, de toutes manières, pas le temps de faire trois pas qu'il serait mort, alors autant conserver les faux semblants, aussi ébranlés soient-ils. D'autant plus que les tuer ne demandait pas autant d'énergie. Il serra les dents, tendu. Puis, la lumière fut de nouveau et un spectacle fascinant s'offrit à eux. Lyle écouta tout, jetant un œil au Seigneur qui semblait passablement énervé depuis tout à l'heure pour observer sa réaction. Ainsi était-ce donc lui le renégat, Aleksandr Konstantinov, accompagné de sa clique ? Il devait bien l'avouer, certaines des auras de ses compagnons étaient... Exceptionnellement anciennes au premier coup d’œil. Et effrayantes, pour sûr. Sa demande était singulière, et l'accès à sa requête compliquerait grandement les choses pour les négociations. Cependant, l'aura de Lorenzo, face à son ennemi, semblait avoir... Évoluée ? Son regard, allant de l'un à l'autre, les examina du mieux qu'il put. Cette similitude troublante lui faisait se poser des questions. Cette soirée était un foutu nid de vipères, mais Dieu seul savait qu'il aimait ça, ce genre de situation inextricable. Il ricana légèrement et lâcha simplement pour lui-même un insolent et, ô combien, ironique mais délicat _ Joyeux Noël... » satisfait, sans même chercher à le cacher. Tant pis pour Julian et sa réaction outrée qu'il devinait. Il jubilait intérieurement. Un demi sourire sur les lèvres, il s'installa un peu plus confortablement, observant avec intérêt la réaction du maître des lieux. A son tour, d'être testé, ils le savaient tous les deux. Le spectacle, lui, ne faisait que commencer. »

Spoiler:

Soudain, tout fut noir. Amélia avait à peine eu le temps de désigner vaguement les deux vampires de la main avant que l'obscurité ne se fasse complètement sur la salle. Elle clignait des yeux dans l'absence de lumière. Ce n'était pas comme une panne de courant, non. Plus rien, plus une seule goutte de lumière. Comme si un voile de goudron avait recouvert le monde. La jeune femme s'accrocha au bras de Valentin, comme s'il était son pilier dans ce monde d'obscurité. Ce n'était pas vraiment un acte réfléchi, juste un réflexe issu de la terreur innée de chaque être humain pour la nuit la plus sombre. Son corps tremblait comme si toutes ses bonnes résolutions s'étaient évaporées. La peur lui rongeait de nouveau les entrailles comme le pire des acides. Alors qu'elle allait parler, juste pour savoir si Valentin était toujours à ses côtés, si elle ne se cramponait pas à quelqu'un d'autre, la lumière revint. Elle en fut aveuglée quelques instants avant de pouvoir voir à nouveau. Et ce qu'elle vit ne fit rien pour atténuer sa peur, bien au contraire. Son ventre se contracta si fort qu'elle eut craint de rendre tout ce qu'elle avait avalé. Elle se plia en deux, se retenant toujours au bras de Valentin. VAMPIRES ! Amélia laissa échapper un petit cri de douleur, de peur. Elle n'était pas médium comme sa Grand-Mère, ne l'avait jamais été, mais elle avait sûrement du hériter d'un peu de sa magie malgré tout. Ce n'était pas humain de ressentir ainsi les monstres. Son regard passa sur le chef des nouveaux venus. Bien qu'ils aient tous un genou à terre, ils n'en étaient pas moins terrifiants. Le regard du meneur était braqué sur les vampires qui lui faisaient le plus peur. Sur l'un en particulier. Pas celui aux bottes aux rubans rouges. L'autre. — ...jurons fidélité au Maître de Shreveport, Lorenzo Llywlyn... — Ainsi, l'un de ceux qui la terrifiaient au plus haut point n'était rien de moins que le Maître vampire de Shreveport. Amélia en frissonna mais son regard se fit attiré par autre chose. Par quelqu'un d'autre. Une rivière de cheveux blonds qui scintillait tout autant que celle de diamants à son cou. Une robe qui mettait en valeur sa silhouette fine et élancée. Amélia aurait reconnu n'importe où la seule vampire qui avait réussi à percer ses défenses, la seule qu'elle avait laissé approcher. Pour finalement tout détruire. Elle lui avait brisé le coeur lorsque l'illusion s'était fissurée. Monstre. Non... Vampire ! Amélia secoua la tête. Elle aurait du rester chez elle. Ne pas sortir. Faire la bornée et refuser l'invitation. Mais un seul mot s'échappa d'entre ses lèvres, à peine audible, mot rempli de tristesse et de nostalgie. — Lana... —

Avant qu’Adam n’ait pu lui faire part de sa réponse, le noir se fit soudain dans la salle. Ariel sursauta, surprise d’être tout à coup plongée dans l’obscurité. Etait-ce le disjoncteur ? Ca n’y ressemblait pas, et puis Lorenzo avait vérifié que tout fonctionnait parfaitement bien avant de laisser la boite à son frère. Non, c’était autre chose, Ariel s’en doutait. L’approche d’une puissante magie la fit alors frissonner, puis ses poils se dressèrent sur sa nuque. Une énergie glaciale lécha sa peau et la fit grincer des dents. Une sensation familière. On ne peut plus familière, elle l’avait ressentit lors du carnage qu’avait introduit la fameuse déesse dans un discours politique. Bon dieu, elle espérait seulement que cela ne recommençait pas, ne pouvait-il pas y avoir une seule soirée au calme à Shreveport ? Fallait-il toujours que quelqu’un ou quelque chose viennent semer la zizanie ?
La musique s’était tue, et personne n’osait parler, tous semblaient réduits au silence par cette magie vrombissante. Cela sifflait désagréablement dans les oreilles, le mystérieux pouvoir les contrôlait tous, même les plus anciens. Adam, qui se tenait toujours à côté d’elle, ne bronchait pas non plus.
Puis la lumière revint et l’atmosphère se désépaissit. La tension, néanmoins, resta à son comble. Au beau milieu de la boite, une dizaine de vampire, suivant Aleksandr Konstantinov, le chef de vrai, et sa bande – dont le vampire au regard de psychopathe qui faisait peur à Ariel – se tenait à genoux devant Lorenzo. C’était impressionnant, une armée en parfaite harmonie, disciplinée comme des rangs de vigne. Leur dévouement en était presque émouvant.
Comme nombreux invités, Ariel resta bouche bée, attendant des explications. Elles ne furent pas longues à arrivé, puisqu’Alek prit soudain la parole, brandissant une lame en argent dont il se servit pour entaillant sa main – Ariel serra le poing autour du verre d’alcool froid qu’elle tenait, comme s’il lui avait également tranchée la paume en même temps que la sienne –, offrant ainsi son sang au maitre de la ville, en gage de ralliement. Ainsi, il se rendait, lui et son armée, c’était à peine croyable. Une boule se forma dans l’estomac de la jeune femme, elle éprouvait du soulagement, mais aussi une étrange impression qu’elle ne parvenait pas à identifié, comme si tout cela était trop beau pour être vrai. Elle avait envie de pleurer, sans savoir pourquoi, aussi choisit-elle une solution beaucoup plus simple. « Bordel de merde… » souffla-t-elle en avalant son verre de vodka-True blood cul sec, ainsi que celui qu’elle était venu chercher pour Lorenzo. Allez hop, deux d’un coup !

Bon d’accord, qui était l’abruti qui avait éteint la lumière ? C’était un coup à se retrouver avec un vampire qui aurait profité de l’occasion pour se retrouver accroché à votre cou, en train de sucer avec avidité votre précieuse hémoglobine. Nyctalopes de malheur va...Néanmoins, il ne fallut que quelques secondes à Julian pour comprendre qu’il ne s’agissait pas là d’une simple panne de courant ou d’une nouvelle surprise…des fois que Lorenzo ait un autre double prêt à apparaitre dans un nouveau numéro inédit. Aussitôt, il ressentit la magie qui s’engouffra dans le bar, aussi facilement qu’un courant d’air dans une maison aux carreaux cassés. Et même si les effets sur lui étaient plutôt limités, le jeune homme ne put s’empêcher de frissonner. Sous l’appréhension, ses doigts se resserrèrent légèrement, agrippant la première chose qu’ils rencontrèrent -son pantalon, en l’occurrence-, tandis que ses sens de chasseur, déjà plus qu’en alerte par la situation, s’aiguisaient comme jamais. Le réflexe télékinétique d’attraper son arme l’assaillit soudain mais il rencontra seulement de l’air…Hein ? Ah oui, exact: pas d’armes ce soir.

Puis le retour de la lumière, des vampires au centre de la scène en train de faire…la chenille ? Non, en train de porter allégeance au Maitre de la Ville. Et à leur tête, le fameux Aleksandr Konstantinov. Les mots de soumission et de défaite résonnaient dans le silence de la salle, les auras ne les démentaient pas…Julian sentit son cœur rater un battement ou deux, peut-être même plus. Non, à cet instant, on ne pouvait pas vraiment dire qu’il faisait le fier. Il se contenta de rester immobile, comme à peu près tout le monde, et une fois le moment de surprise passé, il tenta d’analyser rapidement la situation. Et tout comme son frère, il remarqua la tension soudaine et étrange, l'attitude de Lorenzo et son aura particulière, véritable kaléidoscope de sentiments contradictoires et sans aucun doute...inespérés.

Il leva un sourcil intrigué, partagé entre le désir d'en savoir plus et celui de se tirer vite fait de cet endroit maudit. Le commentaire de Lyle vint briser cette réflexion et il le fusilla du regard, maudissant cet air d'attardé adolescent imbu de lui-même qui se dessinait sur le visage de son cadet. Dans d'autres circonstances, il aurait pu apprécier l'ironie de la remarque, mais...Allons, c'était quoi… la troisième fois qu'il lui désobéissait ce soir? Bien. Autant dire que si aucune paire de canines ne lui faisait la peau, il allait s’en charger lui-même en revenant.

Son regard était assez parlant, il n’ajouta rien et serra les dents, mais resta sur ses gardes.

Le néant. Noir et dense. Fin du monde. Déjà ? Lorenzo soupire. La lumière revient. Et devant lui, c’est une parfaite mascarade. Les vrais, sagement alignés, soumis telles de braves bêtes à leur maître. Maître ? Lui. Il bat des paupières, ouvre la bouche. Puis aussitôt la referme. Les yeux écarquillés, Lorenzo reste immobile. L’enfant capricieux se tortille sur son siège, il voudrait déguerpir. La porte sur sa droite, l‘attire déraisonnablement. Aleksandr prend la parole et les iris polaires scrutent le visage de celui qu‘il hait à cet instant, plus qu‘il ne l‘aime. Alessandro d’abord. Lui, ensuite. Pourquoi s’acharnent t’ils à vouloir le mettre à ce point mal à l’aise ? Accumulations de mots, de termes. Les paroles s’entortillent les unes aux autres, et le vampire perd fatalement le fil. Les informations ne montent pas jusqu’au cerveau. La pâleur cadavérique de sa peau, paraît s’intensifier. Livide, il demeure muet. A l’intérieur de cette caboche déglinguée ? Une ribambelle d’insultes en tout genre. Merde. Putain. Fait chier. Espèces d’… Il s’arrête à temps. « …et consent à subir la punition jugée juste par le Maître auquel je me soumets.. Quelle qu'elle soit. » Punition. La punition, pour sûre, risque d’un moment à l’autre de tomber. « Joyeux noël. » Lorenzo tourne son minois vers le crétin qui ose l’ouvrir. Lyle. Ou celui aux fesses en danger. L’envie de lui éclater le crâne contre la table, submerge l’ainé des jumeaux Llywlyn. Le petit sourire satisfait lui donne des envies meurtrières. Une bonne diversion, songe t’il. Un massacre éludera la question des vrais.
Lorenzo relève ses pupilles sur l’Assemblée. Rien ne bouge. Tout le monde attend qu’il se prononce. Putain de soirée pourrie de merde. Pourquoi est-ce que chaque fois, on doit venir me faire chier ? Fulmine le maître, sans rien articuler. Inspirant, il grogne plus qu’il ne parle. « Lâche ton arme. » Ses mains se posent sur la table, il se redresse et lorgne son gibier. « J’avais cru être pourtant clair à ce sujet. Le sang ne coulera pas ce soir. Tu désobéis, tu viens prêter serment. Et j’ai l’impression d’être pris pour un bouffon, duquel on s’amuse délibérément. » Crache t’il, en colère. Son regard glacial coule brièvement sur son frère et sa tenue de drag queen. Son attention revient sur le meneur déchu. Désir macabre de se repaître de sa victime favorite. Un bond, d’une souplesse féline. Les pieds sur la table, il avance accroupi. Et retombe sur le sol. Il parcourt en une fraction de seconde, la surface qui le sépare du russe. Les épaules voutées, Lorenzo se met à tourner autour d’Aleksandr. « Tu désires prêter serment, c’est ça ? Devant tout le monde, toi, et tes chiens d’attaques. Soumis à mon autorité… Soit. » Lorenzo s’abaisse et attrape la main sanglante, qu’il renifle. Un sourire indescriptible se forme sur sa bouille de gosse mal luné. Et il attaque. Ses mâchoires se referment sur la gorge de l’impertinent, ses dents fourragent frénétiquement à la recherche de la veine jugulaire. Voilà la pire des soumissions, pour un dominant tel qu'Aleksandr ; face à un public attentif. L’hémoglobine gicle, coule le long de sa gorge comme de son menton. Sa chemise d’un blanc immaculé devient rouge écarlate. La bête gronde, taillade la barbaque sans concession. Avale. L’excitation le pousse à l’excès.
Lorenzo se retire, enfin. Il repousse Aleksandr. Enivré, il relève la tête vers le plafond et manque de s’écrouler, complètement grisé. Se reprenant rapidement, il essuie du revers de sa manche le fluide à l’odeur ferreuse et au gout qu’il connait par cœur. Il l’étale plus qu’il ne l’enlève. Monstre destructeur. Se retournant vers les invités, il écarte les bras, et hausse le ton. « Quelqu’un ici a-t-il quelque chose à ajouter ? Quelqu’un ici souhaite t’il mettre à mal mon autorité ? » Menace, plus que véritable question.

Un. Deux. Trois. Les secondes s'égrènent, Aleksandr attend en fixant son autre. Porte close entre eux, il sent pourtant certaines émotions percer la barrière. Colère, rage...Aleksandr sait que son autre ne supporte pas d'être le centre d'attention mais comment pouvait-il se refuser une dernière mise en scène? Ultime, et pas macabre cette fois.. « Lâche ton arme. » Immédiatement, les doigts du russe s'ouvrent et l'arme tombe dans un cliquetis métallique sur le sol. « J’avais cru être pourtant clair à ce sujet. Le sang ne coulera pas ce soir. Tu désobéis, tu viens prêter serment. Et j’ai l’impression d’être pris pour un bouffon, duquel on s’amuse délibérément. » Oui, non, pas vraiment. Aleksandr ne s'amuse pas, se soumettre n'est pas facile pour l'éternel dominant...Mais il le fait, parce qu'il a trop à perdre. Sans parvenir à baisser les yeux, il sent son autre approcher et tourner autour de lui. Lion autour de l'antilope...Il n'aurait jamais cru devenir la proie. « Tu désires prêter serment, c’est ça ? Devant tout le monde, toi, et tes chiens d’attaques. Soumis à mon autorité… Soit. » Symbiose parfaite, le russe sait ce qui va arriver et a pris les devants. Un geste pour empêcher ses compagnons de bouger, une seconde, avant que le maître ne se jette sur lui au centre de la piste. Il se laisse tomber au sol, Lorenzo découvre ses canines vicieuses qui s'enfoncent dans sa gorge. Le meneur est contraint de fermer les yeux et de prendre sur lui, alors qu'il lui aspire le sang en lui arrachant la moitié de la gorge. Heureusement, son pantalon ne lui colle pas assez à la peau pour qu'on le voit bander. Fils de pute. Affectueux. « Quelqu’un ici a-t-il quelque chose à ajouter ? Quelqu’un ici souhaite t’il mettre à mal mon autorité ? »
Dans les rangs des vrais, personne ne bouge. Aleksandr sent la tension palpable, les regards rivés sur lui. Il sent que son frère n'aime pas ce qu'il voit, il sent que son meilleur ami guette et veille à la fois sur sa marqué et sur son chef. Lorenzo s'est relevé, la bouche pleine de sang. Son sang...Le leurs. Ils l'ont tellement partagé. Aleksandr a envie de l'embrasser et d'ôter ce maquillage. Il se fait violence pour s'en empêcher. Il avait prévu ce genre...D'accidents. Pas ce soir. Ce serait trop pour le publique, trop, surtout, pour Alessandro. Au fond, la moitié des gens présents savaient déjà, se doutaient.. « Plus jamais.. » murmure-t-il en guise de réponse. Promesse. Il attend que son nouveau maître prenne la décision. Punition? Pardon? Extermination? Les autres ont ordre de fuir si la situation dégénère à ce point. Si quelqu'un doit mourir ce soir, ce sera Aleksandr, nul autre.
Tu te donnes plus en spectacle que moi mon ange..Finissons en.
Qu'il prononce le verdict, avant qu'Alessandro ne reprenne ses esprits, avant que les jumeaux n'interviennent, avant que quiconque n'ai l'idée de faire couler un peu plus de sang..

Langoureuse sensation, qui le fait s‘exalter. Un frisson le long de son échine. Le maître vampire clôt ses membraneuses paupières et respire à plein nez les parfums de ses invités. Ou du gibier, encore sanguinolent non loin de lui. Le prédateur s’est éveillé, et la faim qui l’anime ne fait qu’enfler en son sein. Plus qu’un besoin de soumission, c’est un besoin de toucher et de malmener d’autant plus fort ce qui lui appartient. Les doigts du maître malaxent le vide. Désir indécent certainement, de prendre ce qui palpite vigoureusement dans le pantalon de son autre. Le tambourinement de son cœur putride, paraît lui déchirer l’intérieur de la cage thoracique. Et l’extase sans nom lui laboure la cervelle. Il reste digne, le visage maculé de la substance purpurine. Qui oserait le défier, maintenant ? Il est quasi sûre que personne ne va l’ouvrir. Lorenzo abaisse ses bras, et laisse voguer son regard froid comme la glace sur l’assemblée muette. Un sourire carnassier s’invite sur son minois aux traits jadis angéliques. « Plus jamais.. » Murmure le meneur déchu. Lorenzo se retourne, scrute son obsession maladive. Il n’a pas fini de jouer. Tu te donnes plus en spectacle que moi mon ange..Finissons en. Le vampire s’approche, s’abaisse au niveau d’Aleksandr, et sa bouche effleure de nouveau la plaie qu’il a lui-même ouverte. L’envie insoutenable d’y plonger la langue. Non. Il se retient. La décence le lui interdit. Tu devrais attendre, avant de te relever. Ca commence à devenir voyant. Un soupir. Et Lorenzo, droit comme un i, ajoute finalement. « J’accepte. Mais ce n’est pas terminé. Joignez-vous tous à la soirée, pour le reste, nous réglerons nos affaires plus tard. Pas ici. » L'ainé des jumeaux Llywlyn s’échappe par la porte de derrière, en quelques rapides enjambées. Direction un couloir dans l’obscurité. Il doit se calmer et souffler.

Bras croisés sur chemise DG. Une fantaisie d'Adam, ça. Evan, lui, s'en fout des marques ou des petites lettres cousues sur les fringues. Il ne ferait pas la différence entre une coupe italienne ou une coupe française à dire vrai. Mais Adam aime jouer la frime, façon lunettes de soleil en pleine nuit. Pour éblouir les nanas. Bien sûr. Et puisqu'on parle de son jumeau, il est passé où ? Il avait parlé d'aller chercher à boire. A eux deux. Pas juste à lui. Sauf que ce con n'est toujours pas là. Que Evan est obligé de se coltiner cette allumeuse aguicheuse aux formes presque trop généreuses. Il en soupirerait presque. D'agacement. Et d'embarras bien sûr. On parle d'Evan tout de même. Mais que fait son con de frère ? Evan, coincé sous les assauts de cette roussette aux joues roses, trépigne. Il est sûr que l'autre est au bar et qu'une femme l'a abordé. Ou pire, qu'il a vu cette femme aborder son jumeau. Il s'en marre sans doute, le connard, avec un verre dans chaque main et l'un d'eux probablement vide. A la santé d'Evan et on va bien rire en le regardant se dépêtrer de ce bourbier, aura-il probablement dit à l'un autre 'A'. Colyte. Alessandro ou Ariel. Adolescent ou am... ie.

Soudain, l'ambiance retombe en même temps que la lumière s'éteint. Les conversations baissent d'un ton, puis d'un autre jusqu'à extinction. Et Evan, machinalement, voudrait porter sa main à sa hanche mais il n'est pas armé ce soir. Pas vraiment. Imperceptiblement, la main se transforme et les os se tordent. Il se fie à son flair. Instinct comme odorat. Et retrouve son frère au moment où les projecteurs se braquent, quasiment au sens propre, sur le groupe de Vrais. Entre les deux jumeaux, il y a Ariel, petite silhouette fluette. Mais pour l'instant, il ne la remarque pas. Pas vraiment. Evan est préoccupé par Adam. Et son bras se glisse dans le dos d'Ariel qu'il frôle sans le vouloir avant que sa main n'agrippe son double. ▪▪ Retiens-toi. ▪▪ Prévient-il. Plus que les mouvements des Vrais, il craint la réaction d'Adam. Les autres pensent peut-être que Adam, sous ses airs ténébreux, cache un mec bien et cool. Evan sait que sous ses airs calmes, Adam n'a rien d'un gentil. Parce qu'Adam ne demande qu'à se défendre et qu'il est le plus doué qui soit pour trouver des prétextes. Quitte à transformer un peu la réalité à sa façon. Transformer la réalité, c'est sa spécialité.

Le petit discours d'Aleksandr le laisse débutatif. Perplexe. Piège ou coup fourré ? Sincérité ? Il n'y croit pas un instant. Parce qu'Evan sait que l'obsession que les deux chefs ont l'un pour l'autre, mais ça veut pas dire qu'il trouve que ce soit un prétexte suffisant. Au mieux, un moyen de récupérer Lorenzo. Au pire, une façon de le démonter. Ou peut-être que c'est l'inverse. Et le vieux jumeau fixe son meilleur ami, une pointe d'angoisse dans la gorge. Bien sûr, il fait confiance à Lorenzo. A l'ancien Lorenzo. Celui qui savait refreiner ses névroses et qui pouvait se contrôler. Bien sûr, c'est encore l'impression qu'il fait à beaucoup de monde. Mais Evan... il a vu toute l'ampleur du désastre, de coups de folie furieuse en coups de lame dans sa chair. Ce Lorenzo là, il est prêt du pire comme du meilleur. Et ce soir, il n'y pas que des proches. Il y a aussi des alliés, anciens et nouveaux, assurés comme potentiels. Et ils jugeront. Tous. Sans exception.

▪▪ Lâche ton arme. ▪▪ En même temps que le bruit de la lame contre le sol, il entend la déception d'Adam. Nul doute que son jumeau attend le moindre soupçon de menace, la moindre esquisse de désobéissance pour lancer une attaque préventive. Et lui aussi d'ailleurs. Ils ne sont pas jumeaux pour rien. ▪▪ J’avais cru être pourtant clair à ce sujet. Le sang ne coulera pas ce soir. Tu désobéis, tu viens prêter serment. Et j’ai l’impression d’être pris pour un bouffon, duquel on s’amuse délibérément. Tu désires prêter serment, c’est ça ? Devant tout le monde, toi, et tes chiens d’attaques. Soumis à mon autorité… Soit. ▪▪ Lorenzo qui se jette sur la jugulaire d'Aleksandr. Evan grimace. Désapprobateur. Son meilleur ami marque son territoire. Lequel ? Il s'en fout. Ne veut pas le savoir. Aurait voulu ne pas le voir. Ca dure presque trop longtemps pour être normal. Entre fureur et obsession. ▪▪ Quelqu’un ici a-t-il quelque chose à ajouter ? Quelqu’un ici souhaite t’il mettre à mal mon autorité ? ▪▪ Plus jamais... ▪▪ Putain. C'est quoi ça ? ▪▪ Merde. Garde un oeil sur lui ▪▪ Murmure-t-il. Avertissement mais pour qui ? Adam ou Ariel ? A propos de qui ? Adam, Alessandro ou Alesandr ? Qui sait ? Tout ça à la fois sans doute.

Evan relâche Adam pour s'approcher de la scène. Croise les bras contre son torse et sur le tissu blanc, une main difforme et monstrueuse s'exhibe, promesse de mort au bout des ongles infinis. Indécente de danger. Il sait que les Vrais qui sont présents ont assisté au combat contre la Déesse. Que s'il a toujours été un guerrier redoutable, personne à Shreveport n'avait encore vu à quel point jusqu'à ce qu'il montre la bête. Evan est mortellement dangereux avec une lame. On serait tenté de dire que c'est pire à mains nues. ▪▪ J’accepte. Mais ce n’est pas terminé. Joignez-vous tous à la soirée, pour le reste, nous réglerons nos affaires plus tard. Pas ici. ▪▪

Lorenzo s'échappe et Evan lui emboîte le pas. Il fait confiance à Adam pour obéir aux instructions du Maître, même à contre-coeur. Même si les Vrais, à défaut de se faire démembrer, vont s'en prendre plein la tronche des remarques de son jumeau. Jouer avec les nerfs, Adam sait faire. Evan espère juste que les Vrais ne sont pas susceptibles ou colériques. Adam attend seulement que quelqu'un mette le feu au poudre pour tout faire péter. Il fait confiance à Adam aussi pour canaliser Alessandro. Ou essayer. Mais pour quelques minutes seulement. Histoire de dire que. Alors quelques minutes, c'est tout ce qu'ils auront comme temps. ▪▪ Alors tu acceptes. ▪▪ Qu'il lâche de but en blanc. Il n'a jamais trop pris de gants avec Lorenzo. Après tout, il est son meilleur ami. ▪▪ C'est suspect. Surtout après la vidéo. Après le massacre de Suzanne. Les massacres tout court. J'ai pas confiance. ▪▪

Un murmure parcours l'assistance, peuplé de réflexion sarcastique et de jurons, qui raisonnent à l’unisson rien qu'une seconde. Il semble même qu'elle y perçoive son nom, comme un souffle vague, avant que tout l'attention se concentre sur Lorenzo. C'est à lui de rendre son jugement, et à nul autre. « Lâche ton arme. » Le bruit du métal qui heurte le sol semble la transpercer de part en part. C'était bien la fin des vrais. Elle se sentait comme nostalgique de cette page que l'on tournait, mais tout avait une fin, comme on dit. Au moins, elle se serait bien amusé pendant un temps. J’avais cru être pourtant clair à ce sujet. Le sang ne coulera pas ce soir. Tu désobéis, tu viens prêter serment. Et j’ai l’impression d’être pris pour un bouffon, duquel on s’amuse délibérément. « J’avais cru être pourtant clair à ce sujet. Le sang ne coulera pas ce soir. Tu désobéis, tu viens prêter serment. Et j’ai l’impression d’être pris pour un bouffon, duquel on s’amuse délibérément. » La colère fait planer un silence pesant sur la pièce. Le maître vampire lui avait toujours semblé trop impulsif. Il s'approche de leur chef déchu. Aucun d'eux de bouge. Elle ne perçoit pas un seul mouvement dans les rangs des vrais. Elle-même reste figée telle une statue de glace. Elle a l'impression qui si jamais on la touchait elle se briserait en mille morceaux. « Tu désires prêter serment, c’est ça ? Devant tout le monde, toi, et tes chiens d’attaques. Soumis à mon autorité… Soit. » Sa lèvre supérieur se soulève brièvement, et si elle ne se contrôlait pas, ce serait un grognement qui sortirait d'entre ses lèvres, qu'elle pince désormais. Elle ne s'attendait pas à ce que la soumission soit facile. Elle incline légèrement la tête vers leur maître, juste pour percevoir son signe, leur interdisant la moindre implication. Le sang gicle soudain, alors que Lorenzo fond sur Alek de la façon la plus abject qui soit. Elle se détourne, retournant à son masque d'indifférence. Lorenzo se relève, se tourne vers son assemblé. « Quelqu’un ici a-t-il quelque chose à ajouter ? Quelqu’un ici souhaite t’il mettre à mal mon autorité ? » Elle ne doute pas que personne ne dira quoi que ce soit. Seul Alek consent. « J’accepte. Mais ce n’est pas terminé. Joignez-vous tous à la soirée, pour le reste, nous réglerons nos affaires plus tard. Pas ici. » L'esquisse d'un sourire satisfait se dessine sur son visage, presque imperceptible. Le maître disparaît, s’éclipse du devant de la scène. Son maître désormais. Une envie de soupirer la traverse, mais elle s'abstient. Enfin, maintenant il ne lui restait plus qu'à rester tout une soirée en compagnie de ces gens, dont la plupart lui était inconnue et ne représentait aucun intérêt pour l'enfant vaniteuse. D'un mouvement souple, elle se relève, passe rapidement la main sur le bas de sa robe pour en lisser les tissus noirs de taffetas et d'organzas. Sans un regard pour l'assemblé, elle s'approche d'Alek, souriante. « Ça c'est plutôt bien passé au final, non? » Elle jette enfin un regard vers les gens présents ce soir. Elle aperçoit Amélia, parmi tout ses visages rivés sur eux. Son coeur se sert un peu. C'était dur de dire ce qui la liait à cette petite humaine, avant qu'elle ne gâche tout. Comme Valentin. Il était là aussi. Ils ne s'étaient pas revu depuis bien longtemps, depuis qu'elle lui avait rendu visite dans cette cave sordide, à peine entraperçu à l’évènement du Strand Theatre. Décidément, elle aurait préféré ne pas être contrainte de rester ce soir. Elle ne sentait pas sa place ici.

(…) « J’accepte. Mais ce n’est pas terminé. Joignez-vous tous à la soirée, pour le reste, nous réglerons nos affaires plus tard. Pas ici. » Voilà tout ce qu’Ariel parvint à percevoir du discours de Lorenzo, le reste ne lui étant parvenu que par bribes, elle n’avait retenu qu’une vague odeur de sang – ô combien familière –, mais sans vraiment s’en soucier davantage, trop dans les vapes pour cela. La tête continuait de lui tourner, et ce n’avait strictement rien à voir avec la vodka, cette dernière ne faisait pas encore effet sur son organisme. Elle se rongeait d’inquiétude pour son sire, les deux à vrai dire, puis pour Lorenzo qu’elle aimait comme un frère, ou quelque chose qui y ressemblait. Ainsi, revenant à elle lentement, elle comprit que Lorenzo avait accueillit les vrais sous son toit, qu’il acceptait le ralliement non sans montrer son mécontentement. L’odeur de sang, c’était donc cela, Aleksandr saignait abondement à la main, ainsi qu’à la gorge. Lorenzo l’avait donc mordu, en public. Une humiliation pour un vampire, un acte de soumission pour celui qui laissait l’autre boire. Il en était donc fini d’Aleksandr, le conquérant.
Cette idée lui serra le cœur, et elle dû lutter contre ses larmes. Elle était heureuse d’un côté, mais de l’autre…
Lorenzo sortit alors par la porte de derrière, elle fut tenté de le suivre sans oser faire le premier pas, puis elle fut finalement devancée par Evan, qu’elle n’avait pas vu arriver, et qui rattrapa le maitre de la ville à grande enjambé. Si elle n’était pas si tourmentée, probablement aurait-elle fantasmé sur sa démarche franche et viril.
Mais il y avait plus important, des murmures commençait à s’elever dans la salle et pourtant, la tension restait palpable. Les musiciens n’avaient pas reprit leur musique. Quant aux vrais, bien que désormais faisant parti du clan du maitre, restait à l’écart, nul n’osant s’en approcher. Ariel soupira longuement, puis revint jusqu’au bar, là elle attrapa la meilleure bouteille de vodka qu’elle trouva, puis en mélangea, en forte dose, avec du True blood (elle n’avait malheureusement pas meilleur sang sous la main) dans un verre à whisky. Elle attrapa également une serviette humide, puis s’avança la première vers Alek. Elle lui tendit les deux avec un sourire. « Bienvenue parmi nous » Tant fait pas, la vodka brule tellement la langue que tu ne sentiras pas le gout synthétique du sang. Au fond, elle voulait le voir boire du sang synthétique, au moins un fois, une petite victoire qu’elle s’accordait. Avec un sourire en coin, elle se tourna finalement vers la foule puis lança, d'une voix suffisamment forte pour que tout le monde entende « Eh bien ? Vous avez été conviés ici pour faire la fête il me semble, qu'attendez-vous dont ? » Du menton, elle indiqua aux musiciens de reprendre.

Lorenzo disparait. Sale petit enfoiré, il l'abandonne dans la fosse aux lions et le meneur ne peut s'empêcher de fusiller du regard la porte qui se referme. L'un des jumeaux le suit. Alek est planté la, au milieu de la piste, le cou et la main en sang -l'argent empêchant la cicatrisation de l'un et l'autre était ralentie par le fai que ce soit des canines de vampire qui ai causé la blessure- ne sait pas quoi faire, ne sait pas où se mettre. Pour la première fois de sa longue existence il est mal à l'aise. Il sait que c'est précisément ce que veut Lorenzo, pour le punir de l'avoir mis sous le feu des projecteurs. « Ça c'est plutôt bien passé au final, non? » Il haussa les épaules, sans tourner la tête vers Lana. C'est vrai qu'il s'était attendu à bien pire..« Si tu le dis.. » répondit-il pourtant, pas convaincu. La partie la plus complexe restait à venir. Il fallait qu'il se mette d'accord avec Lorenzo sur les modalités, car il ne comptait pas sur la soumission de tous les vampires présent. Sevastian enverrait se faire voir le maître de la ville si ça lui chantait, pareil pour Viktor et Gregoriev. Passer par Alek s'il y avait des...Ordres à donner, serait une assez bonne idée. Même si la plupart allait continuer à bosser pour lui, tremper dans ses affaires mafieuses. Magna du crime c'est toujours mieux que perdant.
Ariel apparut alors devant lui, une serviette dans la main gauche, un verre dans la main droite. Ca sentait la vodka. Bénie soit-elle! « Bienvenue parmi nous! » Son infante lui sourit, elle semble étrange. Il l'entend murmurer dans son esprit. Vodka True Blood? Bah..Il n'était plus à une humiliation prêt. On règlera ça plus tard rétorqua-t-il en sentant le sang synthétique. Léger, elle avait raison...L'alcool dominait. Il soupira et vida le breuvage d'un trait. « Eh bien ? Vous avez été conviés ici pour faire la fête il me semble, qu'attendez-vous dont ? » Sûrement que quelqu'un crie "C'était une blague! Ah ah, à l'attaque, massacre lancé!" Sauf que c'était loin d'être une plaisanterie et beaucoup commençaient à s'en rendre compte. D'ailleurs, Aleksandr évitait soigneusement de regarder après Alessandro. « Merci, Ariel.. » murmura-t-il très bas, conscient que c'était la première fois que ce mot sortait de sa bouche pour elle. « Vous avez entendu vous autres, dit-il en russe. Profitez de la fête. » Dmitri ne bougea pas, conscient que son frère de sang avait besoin de quelqu'un dans son dos non seulement pour le soutenir mais aussi pour le calmer. Ce n'était pas vraiment comme ça que ça aurait du tourner.. Et il avait envie d'hurler sur son amant. Sauf que personne n'était censé savoir qu'ils l'étaient toujours alors il allait se taire et attendre. Le groupe se remit à jouer, Alek regarda Ariel, maladroit pour la première fois depuis...Toujours. « Tu ehm...Peut-être en montrant l'exemple.. » Chacun sa façon d'inviter une fille à danser.

On réglera ça plus tard, Ariel esquissa un sourire en percevant dans sa tête la protestation de son second sire. Bien sûr qu’ils règleraient cela plus tard, c’était ce qu’ils faisaient toujours non ? La musique avait enfin reprit et chacun semblait peu à peu reprendre leur activité, certains continuaient leur discussion, tandis que d’autre s’aventurait sur la piste de danse. « Merci, Ariel.. » souffla-t-il avec un accent à coupé au couteau, de toute évidence, il n’était pas suffisamment concentré pour parler un anglais parfait. Ariel ne lui en tint pas rigueur, ses paroles lui avait fait chaud au cœur. Si un an plus tôt quelqu’un lui avait dit qu’elle obtiendrait les remerciement de son tortionnaire, elle aurait rit, jaune sans doute et aurait craché que jamais, ô grand jamais, elle ne rendrait le moins service à ce sadique de russe. Aleksandr parla dans sa langue à ses sbires – si Ariel avait tenté de suivre quelques cours de russe sur le net, elle n’avait encore qu’un piètre niveau et ne comprit pas un seul mot sortant de la bouche du l’ex meneur des vrais – qui hochèrent tous la tête. Puis le prince des Carpates se tourna à nouveau vers elle, et la toisa étrangement. « Tu ehm...Peut-être en montrant l'exemple.. » Ariel écarquilla les yeux, amusée et à la fois surprise de le voir agir comme un adolescent d’à peine quinze ans qui invite sa première copine à danser. Lui qui avait tant d’assurance d’ordinaire accouplée d’un port de tête princier. Danser avec Aleksandr lui semblait tout à fait incongru, d’autant qu’Alessandro n’était pas loin, qu’il les observait surement, et cela valait aussi pour Adam qui haïssait les vrais plus que tout et qui, de surcroît savait l’attirance qu’Ariel éprouvait pour son frère jumeau, mais, d’un autre côté, elle ne pouvait pas laisser Alek seul, au milieu d’étranger, alors qu’il avait prit la décision qui marquait un tournant dans sa vie, qui le dénudait totalement. Il avait besoin de son soutient, et elle comptait bien le lui accordait et tant pis si cela lui coutait cher. Aussi captura-t-elle sa main glacée dans la sienne. « Je te préviens, je ne sais pas danser la valse. » Elle lui sourit, tandis que l’alcool qu’elle avait ingurgité commençait à lui faire tourner la tête. Non, définitivement, une valse n’était pas ce qu’il lui fallait. A vrai dire, aucune danse n’était ce qu’il lui fallait, hélas, elle n’avait qu’une parole.

Amélia ne prenait guère attention aux discours politiques des vampires. Elle savait bien que quelque chose d'important se déroulait sous ses yeux mais elle ne pouvait s'empêcher de garder ses prunelles azur sur Lana. Elle ressentait une profonde tristesse, l'impression d'être trahie et elle était nostalgique de leur amitié. Elle regardait la vampire, agenouillée derrière celui qui semblait être la menace vampire la plus importante de toute la ville... ou du moins, l'était. Car il rendait les armes et jurait fidélité au Maître de la Ville. Amélia les écoutait à peine. Lana était là, à terre, tête baissée, sa robe fendue dévoilant la courbe de sa cuisse. La jeune femme avait détaché ses doigts du bras de Valentin. La peur rongeait toujours son ventre mais elle était comme distante. Jusqu'à ce que le sang gicle. Amélia sursauta, le regard se posa sur le Maître de la ville et le chef des méchants. Il l'avait mordu sauvagement à la gorge et le sang coulait. Pourtant le sang ne devait pas couler cette nuit-là. La rouquine frissonna. Son coeur s'emballa. Si fort qu'elle était sûre que toutes les créatures présentes dans la pièce pouvaient l'entendre. Elle laisse échapper un hoquet de surprise, de peur. Lorenzo avait relevé son visage, couvert de sang. Amélia manquait de faire une crise d'angoisse. Puis la tension redescendit, peu à peu. Elle suffoquait toujours dans son coin. Les vampires nouveaux venus s'étaient levés, redressés. Ils essayaient de se mêler à la foule, sans vraiment y parvenir, alors que le groupe se remettait à jouer. Son regard croisa celui de Lana. Dans celui de la vampire, elle pouvait y lire la même tristesse, la même nostalgie... mais Amélia se sentait trahie. Elle leva les yeux vers Valentin et lui fit un petit sourire. — Je vais aller trouver un serveur... Je crois qu'il me faut un verre. — Elle le salua d'un nouveau sourire et s'esquiva entre les tables et poursuivit un serveur qui portait un plateau surmonté de verres de punch. — Merci. — Elle s'empara délicatement d'une coupe et la porta à ses lèvres, savourant la chaleur de l'alcool. Elle savait que ce n'était pas le meilleur moyen, d'autant plus qu'elle buvait tellement rarement qu'elle ne le supportait guère. Mais elle avait vraiment besoin de quelque chose, sinon elle allait péter un plomb.

~ Deux Ex Machina. Oui, c'était un véritable coup de théâtre, sanglant, inattendu, haletant. Bien comme on les aime, ah ça oui. Mais le meilleur, le meilleur, c'était que la soirée ne faisait que commencer. Oh, certes, le cœur de Lyle avait loupé un ou deux battements dans sa poitrine lorsque le regard meurtrier du Maître s'était posé sur lui. Après tout, il était un chasseur au milieu de piranhas vils et traîtres, il ne fallait pas l'oublier. C'était terriblement dangereux mais, aussi, terriblement excitant, et le Maître de la ville n'avait pas failli à la réputation des vampires : bestiale, animale, qui ne sait pas se tenir. Franchement, c'était dégueulasse tout ce sang partout. Mais c'était loin d'être le détail le plus important car, ressentant encore en lui l'onde de colère qui avait parcouru l'aura de Lorenzo juste à ses côtés et qui s'était répercutée en lui, presque grisé, il avait observé avec délectation la fin d'une guerre fratricide entre les deux clans qui scindaient l'unité de ces monstres en deux. Impressionnante, aussi, la manière dont le Maître avait rappelé son autorité. Et bien humilié le petit roquet qui s'était prétendu chef des renégats. Il se réjouissait à l'avance des tensions qu'une telle fusion allait provoquer et, pour sûr, il apercevait déjà ici et là des personnes qui n'allaient pas accepter si vite une telle réédition. Jetant un coup d’œil à son frère, alors, il perçut parfaitement l'orage qui grondait dans ses prunelles et, sans dire que cela l'amusait de l'énerver, il trouvait ça mignon, qu'il s'inquiète pour lui. Mais, toutes ces émotions qui semblaient en retourner certains lui donnaient de terribles frissons, et il avait besoin d'aller se dégourdir les jambes. Se levant donc, posant son verre, d'un air où brillait dans ses yeux une malignité extrême que son frère reconnaîtrait à coup sûr, il le finit cul sec et l'abandonna sur la table. _ Cher frère, tu parais troublé, je me demande bien pourquoi. » Lui souriant insolemment, Lyle n'en était qu'à son premier verre, mais il tenait très mal l'alcool. _ Et bien puisqu'il semblerait que notre hôte nous délaisse, moi, je vais aller chercher quelques distractions, tout ça m'a terriblement mis l'eau à la bouche, j'ai hâte de voir la suite. » Jetant un coup d'oeil entendu du côté du groupe des vrais qui, pour le moment, étaient encore plus ou moins entre eux, ne sachant où se mettre, il lui fit un sourire qui voulait tout dire et lui chuchota en se penchant. _ Regarde, il y en a deux qui ne savent où se mettre. Et... Hm, elles ont l'air plus qu'intéressantes. » Oui, il parlait bien de ce qu'elles dégageaient à travers leurs auras. _ Aller fait pas ta fiotte va, une chacun. A tout à l'heure... » Et, sur ce, il s'éloigna en direction d'un point de ravitaillement, attrapant deux verres, un cocktail sophistiqué à base de True Blood et un "soft" comme les appelait ces monstres, qui en réalité était de l'alcool plus fort que soft. Il se dirigea alors à pas de velours jusque vers le clan des vrais, faisant fi de toutes hésitations et participant à combler le fossé entre eux et le reste de la salle qui avait quand même un peu de mal à disparaître. Approchant la charmante Lana, aussi belle qu'elle était sanglante à l'intérieur, d'après son aura, il lui proposa délicatement le cocktail qu'il avait en main. _ Je me doute que ce ne doit pas être une situation facile, alors, permettez moi de briser la glace, si le cœur vous en dit... » Elle était si belle mais si dangereuse, c'était magnifique... »