Le café est bien dégoutant, même pour ceux qui semblent aimer en boire d'habitude. Il a l'air fier de lui, le piaf. Mais ce n'est pas important.

Les lumières jouent les rebelles puis c'est au tour de Rafaël. Sa question si rhétorique me hérisse le poils mentalement et un bref instant je m'imagine en train de plumer sa petite tête de volatile tout royal qu'il soit.
Je fixe le métamorphe en poussant un gros soupir, mais j'écoute ce qu'il a à dire. Il a peut être plus qu'une cervelle d'oiseau, mais s'il lui reprend de me prendre de haut, il ne risque pas de remonter dans mon estime, bien que je ne sois pas certain qu'il en ai la moindre chose à faire.
Lisänta boit une gorgée de son café particulièrement infect pour bien appuyer ses dires... peut être même montrer la supériorité de son esprit vif de grand rapace sur ce qu'il s'imagine être le cerveau lent et brutal des loups. J'échange un regard avec Duncan, j'ai bien l'impression qu'il pense à la même chose que moi : le laisser finir son discours puis le laisser en plan. C'est aussi simple que ça.
Enfin, l'aigle fini sa longue tirade encore plus digne que celle de Shakespeare qui ornait le tableau mais qui mérite bien moins de figurer dans de quelconques anales.

Je laisse Duncan parler, semblant évident que moi-même je n'aurais surement pas pris la peine de lui expliquer tout cela. Le bien être de mon espèce et de ma Meute est le principal. Je n'ai que faire des considérations d'un métamorphe aigle, surtout en sachant qu'il y a des lycans plus ou moins stables dans ce lycée.
Duncan s'éloigne en composant un numéro sur son téléphone alors que je m'approche d'un pas vers notre ami parrain du MK et me baisse légèrement vers lui.
« Peut être que tu es venu seul ici et que tu n'as que peu d'intérêt à porter aux autres, mais tout le monde n'est pas dans ton cas... Si ça te plait de survoler en solitaire les couloirs pour trouver les sorciers, soit, fait comme bon te semble. Je me redresse et m'écarte d'un pas. Moi, j'ai quelques lycans à retrouver et vérifier par la même occasion que tout le monde se tient bien. »
Je jette un regard à Duncan qui va surement aller chercher Ross puis me tourne à nouveau vers le métamorphe.
« Je vais essayer de rassembler la plupart des loups et les ramener au gymnase, il est important de se regrouper, comme l'a dit Duncan.
Rafaël, si tu es disposé, tu peux interroger les sorciers - puisque visiblement tu en sais plus que nous sur leur cas - et puis récupérer les autres métamorphes que tu croiseras sur ton passage, il me semble que Izabelle est venue également. »

Je fais quelques pas dans le couloir après avoir regardé une dernière fois les deux hommes.

Résumé:

Je ne comptais clairement pas le laisser aller "s'amuser" tous seul. Il avait cru quoi, amnésique ou pas il devrait se souvenir que je suis une chasseuse aussi et que je n'ai jamais eu l'intention de rester en reste derrière mes frangins quand il y a de l'action ou du danger. Alors rester assise sur ma petite chaise, non et puis quoi encore? Vesper nous dépassa alors. La cuisine était la réserve et nous n'avions censément pas l'autorisation d'y pénétrer. Petit pincement des lèvres, hum... Je les regarde tous les deux, c'est vrai Julian a raison, au moins il fait toujours preuve de bon sens. C'est pas le moment de mettre les compteurs à zéro.

- Il a pas tord, on a pas le temps de palabrer sur son amnésie. lâchais-je rapidement.- On s'en fou des réserves, ce qui nous préoccupent c'est de voir ce qui se trame derrière cette porte. Il est censé y avoir personne là-dedans...

Vesper nous barrait le chemin, ce n'était pas judicieux, si ce bruit entendu n'était pas catholique, surtout que logiquement personne ou rien n'était censé se trouver dans les cuisines en dehors d'eux-même, il valait mieux aller voir ce qui se tramait avant que l'obscurité nous enveloppe tout entier. Mon regard passait invariablement de Julian à Vesper, s'était pas le moment d'une confrontation, non... Je tournai alors les yeux vers Laure.

- Si la lumière nous lâche, ça va être le gros bordel...

Depuis quelque minutes, je ressentais bizarrement une anxiété mêlée à de l'adrénaline, je ressentais des effluves de sensations qui me reliaient à un sorcier. Quelque chose devait mal se passer de son côté, même si je ne pouvais savoir réellement quoi. Puis je me suis mise à penser à Lyle, il était censé être en bas... En bas avec des sangsues, de maudites sangsues. J'eus un long frisson qui ne me présageait rien de bon. J'eus comme un léger flottement qui me fit garder le silence quelques longues secondes. Il ne manquerait plus que je me tape une nouvelle crise de soif dépendante. J'étais certaine d'une chose, Grayson était ici aussi... pas loin.

Quelqu'un devrait descendre voir le disjoncteur et puis Lyle est en bas avec ces maudites sangsues moribondes. dis-je.

Je regardais toujours Laure, elle devait comprendre que je m'inquiétais pour lui, même si je le savais compétent. J'avais aucun confiance envers les vampires.

J'avais parfaitement compris que mon couteau était hors de ma portée, mais il me paraissait normal qu'il me le ramène en claquant des doigts ou en faisant bouger son nez. Malheureusement, mon nouvel ami semblait dénué de toute fibre sociale. Pauvre garçon... Je repérais les lieux, espérant trouver une sortie dans les prochains mètres pour récupérer mon bien. Je haussais des épaules devant la froideur de cet espèce de Mimi Mathy avant de me remettre en route, sans me soucier de rester seule ou non. Quel rustre ! Finalement, cette petite sauterie n'était pas aussi drôle que je l'espérais. Le silence était retombé entre nous et cette fois, je ne comptais pas le briser. Il le fit et je cru, l'espace d'une seconde, qu'il faisait un pas vers moi. Mais de toute évidence, il se foutait simplement de moi.

Une petite cuillère. Il me tendait une petite cuillère, en plastique qui plus est ! Si elle avait été en argent ou en fer, ça aurait pu faire un projectile avec quelques effets indésirables, mais là...

- « Rassures-moi. Tu te fous de moi ? »

Et comme par hasard, la lumière s'éteignit avant de se mettre à clignoter. Génial ! J'étais coincée dans le noir avec la fée clochette sans Rufus, avec une stupide cuillère en plastique dans les mains. J'espérais vraiment qu'il n'y ait aucune caméra pour filmer cette scène plus que pathétique. Néanmoins, mon attention fut attirée par une voix féminine. Je ne parvenais pas à comprendre clairement ses paroles, mais il ne faisait aucun doute qu'elle avait besoin d'aide. J'étais tellement absorbée par la localisation de cette voix que je ne vis pas la poussière d'or de mon acolyte sortir de lui au point de former trois boules de couleur. J'entendis à nouveau une plainte alors qu'il commençait à commenter ma tête.

- « Chuuut... », lançais-je en faisant des gestes avec la main pour lui imposer le silence.

Rien. Je n'entendais plus cette plainte et sans elle, comment trouver la personne à secourir ? Je n'étais pas devin. Mes yeux se posèrent sur mon gars, me demandant s'il n'avait pas encore une brillante idée sous le coude. Imaginant le ridicule de la situation, je laissais tomber. Surtout lorsqu'il me demanda où se trouvait les toilettes. Qu'est ce que j'en savais ? Pour les renseignements, c'était le 800 555 1212. De toute façon, il s'en foutait. Je le voyais s'intéresser à un casier avec un ziguigui alors peu importait. La voix recommençait. Je sortis le jumeau de Rufus.

- « Quelqu'un a besoin d'aide. Suis moi ou non, je te conseille de ne pas rester seul, Clochette  »

Puis j'avançais en accélérant l'allure afin de trouver l'origine de la voix. Celle-ci avait encore disparu encore une fois, mais d'autres bruits me parvenaient d'une salle. Je donnais un coup de pied dans la porte qui s'ouvrit à la volée. Avant de me rendre compte de la situation, je lançais :

- «C'est quoi ce bordel ? »

Spoiler:

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Pétasse, je ne voyais que ça, cette foutue pétasse avait quand même décidé de marquer son territore, autant qu'elle se mette à me pisser autour, ou sur tout le couloir!! Je me pris une grande droite, qui eut le mérite de me faire grogner de plus belle. "Fille de P..." Pas le temps de finir, que Lyle était là, vers nous, armé, et pas enclin à être cool. Je fis un pas en arrière, vers Evan, tremblante de colère, les yeux très rouges, les crocs menaçant, et toute la panoplie du vampire pas content du tout, du tout. Et puis, tentant de me calmer pour ne pas tous les liquider dans la seconde, heurtée par des envies de cervicales brisées avec ce craquement doucéreusement mélodieux à mon oreille. Une seconde vague de normalité me frappa de plein fouet, et ce gout de sang dans ma bouche, me donna envie de vomir, je me retournais et vomis mes tripes sur le sol. "Argh... Dégueulasse..." Laissais-je sortir de ma bouche. Je me tournais vers le groupe captant les paroles d'un grand blond, au regard troublant, je compris en une fraction de seconde, il en était la cause. Le fait que je redevienne humaine, c'était de son fait, c'était un sorcier, comme je l'avais été autrefois. Je le fixais, sans le perdre du regard, complètement attiré par lui, attendant qu'il ne fasse cesser son sort farceur. Partagée entre la perplexité de l'instant, la joie et une profonde tristesse qui ne manqua pas de faire couler sur mes joues de longues larmes. J'espèrais qu'il les voit, qu'il me voit le fixer, qu'il comprenne que je n'aurais de cesse de le pourchasser. Je n'ai pas été une humaine normale de mon vivant, puisque possédée par des dons trop puissants, mais ça, ce don à lui... Je serais prête à beaucoup de choses pour pouvoir ne serait-ce que vivre quelques heures d'humanité pure, m'abandonner dans les bras d'un homme, manger du chocolat, boire une vodka, bref, faire ce que je n'ai jamais pu faire.

Electrique. Apre. La terre exhalait déjà l’odeur tourmentée de la colère prête à s’abattre sur elle et elle agissait sur la louve comme une symphonie réconfortante. Bien plus que le chaos d’odeurs mêlées auquel elle devait faire face dans le gymnase. Sur ses lèvres, comme un baume, le goût de Duncan qui avait filé vers ce qui naturellement était sa place, charriant dans son sillage l’odeur pugnace de Jeremiah. L’Ulfric. Le temps n’avait fait que lui donner raison.

« C’est donc moi qui m’occupe de c’foutu cagibi. » Avait-elle marmonné en se mettant en branle. Elle avait fait une halte auprès de Sarah, rempli les poches de Jade d’une partie de ses provisions personnelles. Friandises et viande séchée. Il lui avait fallu promettre une expédition dans le cœur de l’immeuble mais sur l’instant elle avait voulu s’assurer que c’était sans risque.
En avançant dans les couloirs elle se rendit rapidement compte que les locaux pourtant immenses étaient encore trop petits pour contenir les angoisses de chacun. Elle sentit l’impatience gagner les rangs et se demanda si la tempête seule jouait ou si les lieux étaient un terrain propice à ces perturbations. Elle ne connaissait du lycée que ce que la télé avait bien voulu en montrer et se surprit à guetter un frémissement d’épaule, un battement de pied qui lâcherait la bride à un swing enflammé où chacun déverserait sa frustration sur des paroles sucrées. Mais ce qui grondait dans les regards qu’elle croisait était loin du dernier tube à la mode. De nombreuses portes qu’elle clencha étaient verrouillées et elle se dit que sa mission serait moins aisée que de prime abord. Ce qui était con vu que les pseudos fin du monde stimulaient vachement l’imagination.

Elle évita le passage en trombe d’un lupin bouclé qui aboya contre une mignonne rouquine et poursuivit ses recherches. Et plus elle avançait, plus elle croisait des gens énervés ou déboussolés et se tenait sur ses gardes. Elle-même eut une sensation étrange, alors qu’un courant froid filtrait sur sa peau. Le ronronnement continuel de la radio ne devait apaiser personne.
« Si au moins… » Grommela-t-elle, coupée alors que la lumière avait des ratés. Elle se figea alors qu’une plainte montait à ses oreilles. Ca ressemblait vaguement aux plaintes de torturés. Ou de certains esprits quand la lune se remplissait. Et c’était suffisamment glauque pour lui faire rebrousser chemin. Sarah… Sarah et la gosse. Elle décrocha à la première sonnerie.
« Toi aussi tu sens la merde venir ? … Gymnase. » Fit-elle avant de raccrocher et presser le pas.

Spoiler:

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Avalon de son côté ne se gênait absolument pas pour sourire de la situation. Appuyée contre le mur, la tournure des évènements virait au ridicule. Ils se battaient comme des gosses, envoyant des menaces diverses et variées sans les exécuter. Dans un sens heureusement mais si la menace devait faire vraie, autant tirer tout de suite, une simple balle d’avertissement dans le plafond ou autre aurait probablement calmé les esprits de chacun. D’un simple hochement de tête, elle confirmait simplement les dires d’Evan. Si tout le monde se mettait à se taper dessus et se menacer, ils n’étaient pas sortis. D’un pas lent mais long, elle se dirigeait vers l’assommée sans demander son reste, qui avait été frappée et par le mur, et par le sol : « Ça promet une jolie bosse. » Sans compter sur cette main ferme et rapide qui vint heurter sa joue pour la réveiller. Ça pouvait paraitre brutal, mais ils n’avaient pas de temps à perdre à lui soulever la tête et les pieds pour qu’elle se réveille d’elle-même. « Ca va aller ? » Attrapant sa main, elle la tenait fermement, après l’évanouissement dût à un choc, les vertiges étaient fréquents, mieux valait la tenir.

Se tournant vers le reste du groupe, elle levait les yeux au ciel qui devenait de plus en plus gris lorsqu’on regardait par la fenêtre. Haussant doucement les épaules, elle posait son regard sur Evan. « Le seul moyen d’accéder au lycée c’est les sous-sols. D’autant plus que les abrutis d’organisateurs dans le gymnase, nous ont gentiment dit de passer par là pour aller dans le lycée. » Une façon simple de lui dire que ce n’était pas de la faute de Lyle s’ils étaient tous là. Tournant son regard vers Lyle justement, elle secouait rapidement la tête, le fusillant du regard. « Vous êtes totalement malades. Retournez dans un couloir plein de sang, allez-y, envoyez-nous à la mort tant que vous y êtes. A mon avis ce n’est pas un pouvoir de normalité qui changera quoi que ce soit. » Faisant un léger signe de tête, elle désignait plutôt de l’autre côté, qui menait aux salles de classes. « Ce serait probablement plus sage d’aller par-là, de se mettre dans une classe et d’attendre, point. Pendant que les vampires redescendent à la chaufferie. » Ne cherchant même pas à comprendre, elle se dirigeait vers ces dernières, entrainant Michelle avec elle, ne prenant même pas les remarques d'Elijah en compte, bien que lui non plus n'avait pas tort.

résumé:

Spoiler:

Je pleure, je suis démunie, ce yoyo émotionnel est affreux, je ne veux pas revivre que quelques minutes de vie humaine, je veux la revivre entièrement et je le regarde avec une tristesse immense, et les larmes ne cessent pas de couler sur mes joues réchauffées par une vie qui ne m'appartient plus. Il n'a pas l'air de réagir, et je maudis ce sorcier, avec l'envie du coup de redevenir ce que je suis finalement, un être à moitié mort, à moitié en vie. Je ne comprends pas, des ordres à droite, à gauche, des questions, des réponses à vrai dire je n'en ai cure. Ce qui me frappe et me pèse c'est ma respiration, ce sont mes émotions si confuses et pourtant si claires. je ne voulais pas devenir vampire, je ne voulais pas ça, plus que tout au monde ce n'était pas fait pour moi, j'aurais aussi voulu ne jamais avoir eu de pouvoir dit de magique, ne jamais être descendante d'une lignée de sorcières,... Mais tout ça, c'est ma vie au final! Et je ne peux pas nier que j'ai cherché la destruction ultime sur la fin de ma vie, ou du moins à la fin de ma première vie humaine. J'essuie mes larmes d'un revers de main, pars maudit toi, maudite normalité affiliée. Et pourtant je ne comprends pas, il me parle, s'adresse à moi, se rapproche et me parle à moi, la rouquine perdue entre vie et mort. J'arque un sourcil surpris à son intention. "Pourquoi.." Pas le temps de plus de mots, le temps se fige pour ma personne, je redeviens glace, je redeviens rage, je redeviens sans sentiments aucun. Et son sacrifice est noble, un peu perdue oui, mais pas anattue, je regarde Evan, comme si j'avais besoin d'un oui ou d'un non. "retiens moi si je dépasse..." Lui dis-je avant de fondre sur le sorcier, à genoux, contre lui, je le plaque contre moi. "Un jour je te retrouverais..." Lui chuchotais-je à l'oreille avant de mordre dans sa peau, et boire avidemment son sang.

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