Les choses devaient aller du mieux en pis.
Edward, vicieux et malingre petit dandy. Edward, donc, a une idée fixe dans un coin de sa cervelle. Les neurones s'agitent, et son trouble regard ne présage rien de bon. Coincé au milieu de tous ces hystériques beuglant ou miaulant à la découverte d'un cadavre en plein centre du gymnase, il reste silencieux et pensif. Il sait. Comment il le sait et que sait-il au juste ? Pourquoi tant d'interrogations ? Il le sait, parce qu'il le sent. Un point c'est tout. " Puisque ce n'est qu'une putain d'évidence. " cracherait-il, véhément." Honnêtement, qu’espéraient tous ces brailleurs ? Enfermer des loups-garous et des humains ensemble ? Stupide ! " adjoindrait l'enflure à sa précédente remarque.
Il se le répète, inlassablement. Il s'aliène, là, sur son lit de camp merdique. La peur au ventre et une migraine infernale l’assommant. " Ce sont les loups qui ont fait le coup ! La preuve, y'en avait un maculé de sang juste à côté du cadavre, et les flics là, ils l'interrogent en mode gentil alors que ça semble évident que c'est lui, non ?! "
Ce cher Edward... Oui, ce cher Edward est un con.
Mais Edward est aussi con que son voisin, que sa voisine, et que leur petite fille qui pleurniche. D'ailleurs, pourquoi les fillettes pleurnichent-elles tout le temps ? Edward se pose beaucoup de questions. Et Edward aime avoir une réponse à tout. Comme la grande majorité de la population, Edward se base sur des agissements et des quiproquos, sur des sensations et des a priori . Ainsi, Edward cogite. " Pourquoi les flics continuent-ils à interroger d'autres personnes, pourquoi entend-il comme des pleurs d'une enfant et pourquoi diantre la porte menant au sous-sol demeure-t-elle fermée ? "
Il a tout bonnement l'impression d'être bloqué quelque part entre l'enfer et les limbes, dans un endroit vraiment malfaisant où rien ne pourra sortir de bon ! " De toute façon, avec ces monstres, il ne peut décemment jamais rien arriver de bon. " Conclut-il vindicatif et pédant.
Ce cher Edward... Oui, ce cher Edward est un con.

La BRIS a en effet séparé les gens. Les agents interrogent et questionnent, alors que pendant ce temps, des métamorphes et des loups-garous sont confrontés à leur bête, dans l'ombre et dans les ténèbres, que des vampires commencent à flipper car la chaudière marche un peu trop fort et que ça commence à sentir le cramer, que des agents et chasseurs se retrouvent bêtement enfermés avec un poltergeist. " Trop de choses, trop, trop, trop de choses ! " crise un vampire nouvellement transformé en tapant des pieds.
Et soudainement les portes extérieures s'ouvrent. L'enfer semble terminé, à condition de pouvoir quitter les lieux bien sûr.
N'oublions pas qu'il y en a encore coincés en bas, dans la chaufferie, et dans la cafétéria. Il faudra défoncer les portes pour parvenir à les libérer. Toutefois ce qui les attend dehors est-il mieux ? Redoutable question ! Devant laquelle, notre cher Edward s'émoustillerait déraisonnablement.
Une fois l'agitation métaphysique terminée, il demeure deux faits élémentaires qu'on ne peut oublier : un crime a été commis d'une manière sanglante et extrêmement violente sans qu'aucune preuve ne puisse établir de liens avec quiconque présent sur les lieux au moment des faits. La BRIS cependant ne lâche pas l'affaire.
Et la tempête a ravagé la ville.
Chouette !