Aliénor J. Lancaster âge. 24 ans. Belle & fraîche comme un bouton de rose n'est-ce pas ? Hem.. Si vous croyez ce que voient vos yeux alors oui. Mais en réalité, voilà 704 années que je suis venue au monde. Je l'ai tellement aimé, que je ne l'ai plus quitté. Vous ne voyez toujours pas ? date et lieu de naissance. Londres, par une froide nuit de novembre 1306. nationalité.Anglaise. nom du sire. Ludovika von Staad. date de l'étreinte. Dans la nuit du 14 au 15 avril 1330. statut. Les Anciens discipline. Augure niv. 5 état civil. Célibataire lieu d'habitation. District métier. Conseillère du Maître de la ville && rentière. étiquette qui vous est collé. On me dit froide & calculatrice, ne traitant les autres que comme les pions de mon échiquer géant. Certes, je sais où sont mes intérêts et comment les servir au mieux, mais cela suffit-il à me mettre dans une case ?

traits de caractère. Déterminée - Rusée - Erudie - Fière - Dominatrice - Patiente - Séductrice - Impitoyable - Loyale (envers sa Créatrice & le Maître de la ville) - Raffinée - Possessive - Charismatique.

Les moeurs de l'époque à laquelle j'ai vu le jour m'ont obligée à faire profil bas, ce que soit dit en passant j'avais beaucoup de mal à faire ayant hérité du caractère bien trempé de mon père. Charismatique et déterminée, j'ai depuis mon plus jeune âge su où se trouvaient mes intérêts et comment les servir au mieux. Certains disent que pour cela il faut être manipulateur. Ce n'est pas totalement faux, mais la ruse est un bien plus beau qualificatif , enfin celà reste une querelle d'ordre sémantique. J'ai bien vite compris que je ne pouvais compter que sur moi et mes capacités à tout mettre en oeuvre pour obtenir satisfaction. C'est sans doute la clé de toute réussite. Le monde est par trop cruel pour ceux qui ne savent contrôler leurs émotions, j'en ai fait l'expérience à plusieurs reprises.
Comme toutes les demoiselles je n'ai pu accéder à une éducation égale à celle dispensée aux hommes, mais aussitôt que j'ai su lire et écrire, j'ai fait de la bibliothèque de notre résidence mes quartiers et aimais à y passer de longues heures. Les livres m'ont tout appris. Théoriquement. Voir le monde a complété cette éducation... libre.
L'atout d'une femme cependant, c'est les charmes dont elle peut user pour faire avancer ses pions sur l'échiquier, et cela aussi, je l'ai appris, grâce aux bons soins de ma cousine et amie, l'unique fille du Duc de Suffolk.
Mon père, puis mon frère, ont voulu que je sois élevée et éduquée pour devenir une épouse effacée et une bonne mère. J'ai vraisemblablement échoué à être l'un et l'autre, mais je ne regrette rien de ce que je suis devenue.
Depuis que les portes de l'immortalité m'ont été ouvertes, je n'ai fait que renforcer ce caractère affirmé et j'ai pu, en plusieurs siècles d'existence, apprendre la patience, trait de caractère qui m'a sévèrement manqué de mon vivant.

occupation nocturne.
La nuit, puisque c'est désormais le monde dans lequel je vis, est consacrée à plusieurs types d'activités. Rien d'original en réalité. J'assiste lorsqu'il le faut aux séances de Conseil présidées par le Seigneur de cette ville, et le reste du temps, je l'occupe au gré de mes envies, la fortune acquise à force d'usurper des noms et des titres durant ma longue « errance » me permet désormais de dépenser sans compter. Etant toujours une femme, la coquetterie reste un de mes défauts. J'ai horreur du laisser-aller, alors je fais en sorte d'être toujours présentable et élégante. De toute façon, cela fait partie du jeu de séduction qui reste mon passe-temps préféré. La chasse. Une aventure grisante qui joint l'utile à l'agréable, pourquoi s'en priver ?

manie, habitudes & goût.
D'une nature joueuse, j'aime séduire mes proies avant de me nourrir de leur sang. Voir dans leur yeux la fascination à mon égard, mon charme s'opérer sur leurs pauvres sens mortels et ensuite me délecter de leur flux vital... Un moment d'extase avant la mort. Souvent de jeunes hommes, dont la vigueur rend le sang d'autant plus nourrissant et vitalisant pour moi.
Avec les siècles, j'ai appris à canaliser la bestialité de mes repas, et ne retire désormais plus aucun plaisir à faire souffrir inutilement mes proies avant de les achever. La barbarie dont sont capables certains nouveaux nés m'écoeure maintenant prodigieusement.
Si j'ai des manies ? On peut dire qu'au long des siècles que j'ai connu, j'ai eu des manies, mais elles relèvent plus des moeurs, us et coutumes des pays et des époques que j'ai traversées que de mon tempérament en lui même. L'Etiquette française du XVIIème siècle était précise et ne tolérait aucune entorse. Le coucher de la Reine auquel il m'a été donné de participer plusieurs fois en tant que Dame de Compagnie est d'une minutie presque effrayante. De même le cérémonial de la cour impériale Autrichienne au XIXème est strict et rigide à souhait.
Il en résulte que je n'aime pas régler ma vie selon des rituels carrés et intangibles et que je fait tout au gré de mes envies ou mes besoins.

régime alimentaire.
Chasseresse, j'aime me nourrir de sang humain. Parce qu'il est le plus nourrissant, j'affectionne particulièrement celui des jeunes adultes, sains et en pleine force de l'âge. J'évite absolument de toucher aux enfants, de toute façon, les lois vampiriques l'ont longtemps interdit et puis c'est un acte que je trouve particulièrement ignoble. Certes, l'acte même de tuer pour se nourrir est en soi condamnable, mais nous autres vampires ne sommes pas les seuls à devoir faire celà. Faut-il condamner les hommes d'abattre boeufs, cochons, poulets et autres animaux, pour subsister ? C'est une question de chaîne alimentaire, qu'y pouvons nous ?
Cette invention de sang synthétique n'est pas mauvaise en soi, puisqu'elle permet de se maintenir en vie sans avoir à décimer la population alentour. Je me considère donc omnivore puisque je peux me contenter de cette nourriture de substitution.
Pour chasser, je séduis. Lorsque ce sont des hommes surtout. Cette petite parade de séduction sert en quelque sorte à anésthésier la proie, lui faire oublier qu'elle est un repas et qu'elle ne se sente pas partir, de façon à ce qu'elle ne se débatte pas trop et que tout soit fait proprement si je puis m'exprimer ainsi. Lorsque ce sont des femmes, j'avoue qu'il n'y a pas de tenson sexuelle, alors je me sers de ce don que nous avons d'hypnotiser. Très efficace.

conviction.
La Révélation ? J'avoue que mon avis est assez mitigé à ce sujet. D'un côte j'estime que nous sommes une espèce comme une autre même si nous ne sommes plus réellement en vie, au sens littéral du terme, avec un coeur qui bat, nous ne sommes pas non plus réellement morts car nous avons des instincts, des besoins nourriciers.
Notre société est organisée selon une hiérarchie bien déterminée, des lois strictes, peu nombreuses mais auxquelles la moindre entorse est dûment punie. Par tant, nous sommes un peuple à part entière et aspirons à ne pas devoir éternellement rester cachés.
Mais d'un autre côté, le Coming out de notre existence n'est pas sans créer un certain mouvement de panique chez les humains. A nous de leur montrer que nous ne somme pas que d'ignobles prédateus, mais les instincts restent ce qu'ils sont. Les hommes cohabitent bien avec les animaux, alors pour ma part je pense que nous pouvons en faire autant. Il faut juste apprendre à connaître l'autre pour ne plus le craindre. Mais c'est bien plus simple sur le papier qu'en pratique.
Je suis dans une certaine mesure en faveur de la création d'un Etat autonome regroupant tout notre espèce, mais pour celà aussi, il y aurait du chemin à faire. Comme quoi, la perfection n'existe pas, même chez les Vampires.

signes particuliers. //

histoire.

« 01. The most Noble and Ancien House of Plantagenêt.»

La naissance du premier enfant, en particulier dans les grandes dynasties, est toujours attendue avec impatience et tous espèrent qu'il s'agisse d'un héritier mâle, bien portant, et robuste, que l'on puisse préparer à prendre, un jour, la suite de son père. Cet enfant là est spécial avant même de venir au monde.
Au château de Hampton Court, l'effervescence régnait dans les appartements de la reine car l'enfant qu'elle portait n'allait pas tarder à naître. Peut-être qu'en cet hiver 1306 le couple royal ainsi que toute la Cour serait heureuse de fêter l'arrivée d'un prince.Tout avait été préparé pour. La déception fut d'autant plus cruelle lorsqu'une fille fut annoncée. La frêle reine avait essuyé plusieurs échecs de produire un héritier mâle et un autre venait s'ajouter à cette liste. Bientôt les médisances gagneraient en puissance et la question de la succession était plus qu'ouverte. « Faîtes en ce que bon vous voudrez ! » avait lâché le souverain, pas encore tout à fait remis de cette désagréable surprise. « Je suis désolée Votre Majesté.» Mais au fond qu'y pouvait-elle la pauvre Isabelle, la destinée est seule maîtresse de ces choses. « Il faudra vous y faire Aliénor, ce monde est rude pour nous les femmes.» chuchota la jeune mère à l'attention de sa fille, comme persuadée qu'elle comprenait déjà.

Conformément aux us et coutumes de l'époque, la plus respectable des femmes nobles de la Cour eut la charge de la princesse dont la résidence fut établie loin des vicissitudes de Londres. Aliénor fut donc élevée par la duchesse douairière de Norfolk qui veilla avec soin au bon déroulement de la croissance de la jeune princesse. Sa mère lui rendait visite aussi souvent qu'il lui était permis et à chaque fois, s'émerveillait des progrès de sa fille, de sa beauté et de sa vivacité. Déjà son petit caractère s'affirmait et son intelligence ne faisait nul doute.

Lorsqu'enfin, quatre ans plus tard, un fils vint à naître, le tempérament et l'humeur du roi s'adoucirent et il daigna enfin montrer un peu plus d'attention à l'égard de sa fille, enfin assuré que la succession était fermement établie. Présents et visites se firent plus fréquents.
A partir de six ans, elle fut prise en charge par un professeur qui lui apprit à lire, à écrire & à compter. On lui apprit le français, qui vint s'ajouter à l'espagnol et l'anglais qu'elle parlait déjà couramment. La danse, la musique et l'équitation faisaient également partie du programme malgré tout chargé de la jeune fille. Mais sa distraction favorite restaient le jeux d'échec, enseigné par sa meilleure amie l'unique enfant du Duc de Suffolk : Elizabeth.
C'est ainsi que son esprit s'aiguisa, que son sens de l'observation s'affina et qu'elle s'armait, sans forcément s'en douter, contre les obstacles qui ne manqueraient pas de se dresser sur sa route. « Princesse Aliénor, il est temps de vous préparer, vous êtes attendue à la Cour cet après midi. » Répétait Lady Salisbury pour la énième fois tandis que la belle brunette désormais âgée de douze ans, s'était plongée dans un livre qu'elle ne parvenait plus à lâcher. « Voilà, je viens.» Finit-elle par dire avec un léger rictus dont elle seule avait l'art.

« 02. A strategic Alliance.»

Alors que le royaume d'Angleterre était en proie à une instabilité interne que les conseillers du roi ne semblaient savoir résoudre, la seule solution pour raffermir l'autorité du monarque était d'arranger un mariage. « Majesté, ne serait-il pas plus raisonnable de marier Son Altesse Royale à un prince étranger ? Français par exemple ?» « Quel poids aura notre royaume si l'unité interne n'est pas assurée, Lord Chancellor ?» «Certainement Sire. Mais à qui pensez vous ?» « Peut-être le duc de Lancaster, c'est un des hommes les plus influents d'Angleterre et aussi des plus impétueux.»
Telles étaient les discussions qui commençaient à se tenir au sujet d’Aliénor. Et effectivement, un accord fut passé entre le roi et le père du nouveau Duc de Lancaster.
Un après midi d’automne, à la Cour, le souverain fit convoquer sa fille pour lui annoncer la nouvelle. Edward, qui avait atteint l’âge de treize ans, était également présent. « Douce Aliénor, vous savez sans doute l’objet de cette réunion ? » « En effet Votre Majesté. » Répondit-elle avec calme, le ton de sa voix emprunt de respect, une lueur malicieuse illuminant malgré tout son regard. « Fort bien. » « Pourrais-je savoir sur qui s’est porté votre choix ? » « Il s’agit de Henry Westbury, le duc de Lancaster. » Comme Aliénor demeura sans réaction, le regard perdu dans le vague, son père reprit : « Cela vous pose problème ? » ce à quoi elle aurait eu envie de rétorquer « Oui, il est prétentieux, arrogant, imbu de lui-même et de surcroît il ne sait faire preuve d’aucune délicatesse. » mais elle s’abstint et reprit avec toute la tempérence dont devait savoir faire preuve une princesse d'Angleterre. « Aucunement Sire. »

Au printemps de 1322, Aliénor devint duchesse de Lancaster. L’union fut rapidement consommée et si au début les époux ne s’adressaient presque pas la parole, ils apprirent à se connaître au fil des mois, se redécouvrant l’un l’autre, bien différent de ce qu’ils avaient d’abord pensé.
A peine un an plus tard naquit un fils, Thomas, qui mourut en bas âge, emporté par forme nouvelle de pneumonie qui laissa les médecins impuissants. Pris d’amitié l’un pour l’autre, le couple fit face à ce coup du sort, uni.
En hiver 1325, une guerre éclata et les hommes valides furent réquisitionnés. Au moment du départ, Aliénor donna à son époux le meilleur des encouragements. « Par pitié soyez prudent Henri, il faut que vous puissiez voir grandir votre enfant. » Et après un moment pendant lequel il crut avoir mal entendu, le duc réagit enfin. « Ne soyez pas inquiète, je n’ai pas encore l’intention de mourir. » Ils s’embrassèrent avec fougue et se séparèrent.
Pendant l’absence de son époux, la duchesse engagea à son service une nouvelle dame de compagnie, une allemande, qui allait s’avérer très spéciale.
La campagne fut courte et violente. Le retour du guerrier fut salué et accueilli par l'arrivée au monde d'une charmante petite fille, Mary, qui ressemblait trait pour trait à sa mère. Elle grandit entourée de l'amour de ses parents et tout fut fait pour qu'elle devienne une jeune fille respectable et cultivée.

« 03. Mother, Sister, Daughter...»

En 1328, le roi Edward II décéda, et ce fut au tour de son fils, de monter sur le trône. Le chétif petit garçon était devenu un magnifique jeune homme. Son intelligence et sa sagacité pourraient sans doute lui assurer un règne qui marquerait la postérité. A Westminster, peu de temps avant Noël, Edward III fut couronné. Le jeune monarque renouvela quelques peu sa Cour, et ceux dont il s’entoura s’avérèrent être de précieux alliés.
Henri fut nommé au poste de Lord Chancellor et vint habiter à la Cour avec Aliénor. Ceci marqua le début des intempéries dans le couple ducal. Aliénor dont l’esprit avait été formé, donnait son avis sur beaucoup d’affaire d’Etat, ce que son époux appréciait modérément. Bien que n’ayant jamais été particulièrement proche de sa sœur, Edward s’amusait de l’audace de son aînée et dut admettre à plusieurs reprises que ses conseils étaient loin d’être insensés. Ce ne fut pas pour arranger les relations entre Aliénor & Henri.
Un soir…
« Milady, voici votre époux. »Annonça la première dame de compagnie, une certaine, Ludovika von Staad. « Bonsoir mon ami. » Salua la belle brune. Mais l’air renfrogné de son époux ne lui disait rien qui vaille. « Vous avez recommencé. Combien de fois vous ai-je dit de ne pas vous mêler des affaires d’Etat ? » Comme il avait l’air d’attendre une réaction, Aliénor prit la parole. « Pardonnez moi, mais vous et vos accolytes du Conseil Privé engagez parfois le Roi sur des fausses pistes, et devrais-je laisser faire ? Songez vous un instant qu’en faisant cela je cherche à préserver mon frère du mécontentement de ses sujets ? »

Et les disputes se prolongeaient parfois fort tard et pouvaient se terminer assez violemment. Le duc finissait par quitter les appartements conjugaux pour trouver le lit d’une autre femme, au caractère moins affirmé.
Suite à une énième scène de ménage, Aliénor regagna la propriété familiale de son époux afin d’y mener tranquillement sa grossesse.
C’est donc accompagnée de sa confidente qu’elle quitta Londres et les intrigues incessantes de la Cour. Ils se réconcilièrent puis se disputèrent à nouveau.
Les moments d’accalmies étaient rares et ils étaient sur le point de se mettre à vivre séparément lors qu’Aliénor lui annonça qu’elle lui donnerait un fils. Ce fut la flamme qui ranima leur couple. En avril 1330, peu de temps après avoir mis leur fils au monde, dont il avait été décidé qu’il se prénommerait Charles, l’état de santé d’Aliénor se dégrada brusquement. Pendant que le médecin était parti chercher le duc pour l’avertir de la situation, à la lueur des bougies qui éclairaient la chambre et le lit , une silhouette gracieuse s’approcha et murmura. « L’heure est venue maintenant. Mais il serait dommage de s’arrêter là. » Des paroles plus que mystérieuses. « Je peux t’offrir de prolonger l’aventure… Mais dans d’autres conditions. »Fini le protocole de la cours, ce n’était plus la Dame de Compagnie qui parlait mais la Créatrice à sa future Infante. « Veux tu traverser les siècles et voir ce que les autres ne connaîtront jamais ? » Aliénor, dont les forces s’amenuisaient au fil des minutes, hocha faiblement la tête avant de se sentir emporter dans un doux tourbillon. Une sensation de chaleur l’enveloppa toute entière, contrastant avec le froid que la fièvre avait fait s’insinuer dans son corps.
Lorsqu’Henri revint, accompagné du médecin, ils se hâtèrent de traverser les couloirs de la demeure ducale. « La délivrance a été difficile.. Et suite à cela, l’état de santé de votre épouse est allé en se détériorant. L’enfant lui, se porte bien. » « Et ma femme ? Va-t-elle survivre ? » Demanda le maître des lieux, dont le cœur s’était mis à battre vigoureusement, d’angoisse. Le silence qui accueillit sa question fut plus claire que n’importe quelle réponse et lorsqu’il entra dans la chambre, il trouva Aliénor morte. La gorge serrée il alla droit à son chevet et y resta de longues heures, prostré, dévasté.

« 04. Until the end of Time...»

En se réveillant une poignée d’heures plus tard, Aliénor ne sut pas exactement où elle se trouvait. Son dernier souvenir remontait à l’image d’elle-même allongée dans le lit de sa chambre, agonisante, son époux à son chevet et en l’espace de ce qu’elle avait cru être quelques minutes, elle ouvrait les yeux comme après une bonne nuit de sommeil.
Au réveil, une sensation toute nouvelle s’éveilla en même temps. Sa gorge était si sèche, et sa nouvelle nature lui faisait ressentir cette désagréable sensation au centuple.
Lorsqu’elle se redressa, la seule pensée cohérente qui se forma dans son esprit était d’étancher cette terrible soif qui l’avait prise d’assaut. La porte de la chambre où elle était restée enfermée s’ouvrit et apparut la silhouette élancée de celle qui, dans son ancienne vie, avait été à son service. Mais ces souvenirs semblaient déjà si lointains.
Elle n’entra pas seule, mais avec deux hommes dont on aurait pu facilement dire qu’ils n’avaient plus de volonté propre, hypnotisés par le charme glacial de la vampire. « Ah tu es réveillée… Je t’ai amené un petit encas. » Susurra-t-elle à l’oreille de son infante dont elle percevait nettement les signes d’une faim caractéristique des premiers moments d’existence. Elle sortit ses canines et les planta sans hésiter dans le cou de l’un des hommes, près de la carotide et prit une gorgée de sang avant de s’arrêter et de laisser faire Aliénor. « Il est à toi. Bon appétit. » Et la belle ne fut pas longue à mémoriser le mode d’emploi, ses canines toutes neuves sortirent instantanément et elle se jeta goulûment sur cette première proie oubliant toutes les convenances qui avaient réglé sa vie d’autrefois. La maîtresse des lieux observa le spectacle, un sourire en coin aux lèvres.
Dès lors qu’elle eut commencé s’aspirer le sang, sa vue se fit plus nette encore, ses sens plus aiguisés. La poupée de porcelaine prenait vie.

Sa première chasse fut un véritable carnage, l’animalité de ses repas témoignait de sa jeunesse et de son caractère fougueux trop longtemps réprimé. « Question propreté tu as encore des progrès à faire ma belle, mais ça viendra… Tu apprends vite. »
Pour occuper l’éternité qui leur ouvrait les bras, les deux femmes voyagèrent de pays en pays, toujours de nuit, et purent s’imprégner de plusieurs cultures différentes. Il fallait dans les premières années, qu’Aliénor évite de trop se montrer en Angleterre, de peur d’être reconnue et d’éveiller encore d’avantage les suspicions nourries par les croyances populaires.
Le séjour en France, séduisit particulièrement la jeune vampire qui, toujours curieuse et assoiffée de connaissances, apprit beaucoup de savants tels que Copernic, Descartes ou Pascal dont elle lut les œuvres avec un intérêt jamais décroissant. La musique et les arts en général venant d’Italie, d’Espagne et du Saint Empire la ravirent et elle apprit plusieurs danses et la pratique de plusieurs instruments dont la harpe, le psaltérion et tant d’autres qu’elle ne voyait plus les nuits s’écouler. L’éternité lui parut à lors à peine suffisante pour emmagasiner toutes les connaissances dans lesquels elle aurait aimé se noyer.
Mais vint le temps des ennuis, lorsque l’Inquisition sévit dans toute l’Europe occidentale et principalement en France et en Espagne.
Beaucoup d’hérétiques furent condamnés au bûcher, soit pour acte de sorcellerie, ou bien par manquement à la foi catholique, ou pire : blasphème. C’est à cette époque que se termina le parcours de Ludovika von Staad, sur le bucher pour acte de sorcellerie. Comme pour beaucoup d’accusés, aucunes preuves tangibles n’avaient réellement été cherchées, les juges avaient tout pouvoir et rien ne pouvait aller contre leur décision, motivée ou non.
Aliénor eut la chance de passer au travers des mailles de ce filet diabolique, mais dut continuer sa route seule, sans possibilité de venger son Sire sans se faire arrêter à son tour. Malgré le vide occasionné par la perte de sa Créatrice et amie, elle décida de ne pas se laisser abattre.

Les siècles passèrent, Aliénor eut bientôt écumé toutes les destinations européennes à rayonnement culturel notable… Pétrograd, Vienne perdirent de leur attrait aux yeux de la belle vampire.
La grèce l’attira, puis la Perse… Elle y découvrit tout un pan de la civilisation qu’elle n’avait jamais vu qu’à travers de filandreux récits. Son voyage se prolongea jusqu’aux confins de l’Orient, la Chine impériale puis le Japon.
Elle poursuivit sa route jusqu’en Amérique où, en plein cœur du XVIIIème siècle, le climat révolutionnaire l’amusa. C’est une nuit, en Virginie, qu’elle fit une rencontre plus qu’intéressante. Il était propriétaire d’une plantation de coton, qu’il dirigeait d’une main de fer. Quelques esclaves, une femme et deux filles étaient sa richesse. Jusqu’au jour ou tout disparu dans un terrible incendie, sans doute fruit d’un acte de rébellion de la part des esclaves, pour mauvais traitements. C’est en rentrant d’un « meeting » qu’il découvrit qu’il avait tout perdu : femme, enfants, maison, ainsi qu’une bonne partie des champs … Calcinés. Le don que sa Créatrice lui avait transmis en lui donnant vie, lire les auras, avait muté et avec les années, elle se découvrit la capacité de lire les esprits de ses victimes, mais elle n’eut pas besoin de cela pour percevoir la détresse mêlée de rage qui s’était emparée de celui qu’elle pistait depuis maintenant deux nuits.
Le soir suivant, elle alla à sa rencontre, mais ses mouvements étaient si rapides qu’il ne les voyait pas. Il sentait juste une présence. « Qui va là ! » Tonna-t-il. Dans sa voix, devenue rocailleuse par la consommation d’alcool, elle décela à la fois cette détermination et ce charisme qu’elle lui avait observé les autres nuits. Lorsqu’elle finit par se dévoiler à lui, elle fut presque vexée de l’absence de sa réaction devant sa beauté surnaturellement parfaite. « Que voulez vous.. » demanda-t-il avant d’ajouter : « je n’ai plus rien, si vous voulez de l’argent c’est mauvaise pioche. » Transparut dans cette portion de phrase, tout le flegme de quelqu'un qui n'a plus rien à perdre. « Peu m’importe impétueux mortel. C’est toi que je veux. » Répondit-elle comme s’il s’agissait de la chose la plus normale du monde. « Tu vaux mieux que cette…catin. » lança-t-elle d’un ton méprisant sans daigner jeter un regard à la fille aux mœurs légères pendue au bras de celui qui, même mortel, avait éveillé un petit quelque chose en elle, ce sentiment de grisement trop longtemps oublié. Elle avait lu dans son esprit qu’il aurait été prêt à mettre fin à ses jours pour rejoindre ceux qui lui avaient été, par un triste coup du destin, arrachés. Ne voulant, égoïstement, pas de ce gâchis, elle en fit son compagnon.
Mais leur relation fut houleuse presque dès le départ. Mais elle savait qu’une fois les premières décennies passées, il reconnaîtrait la valeur du cadeau qu’elle lui avait fait. Verrait-il les choses sous cet angle ?
Devenu autonome, il la quitta, vers l’âge de cent cinquante ans et ne donna plus de nouvelles. Un nouvel acte de rébellion dont elle pensait qu’à terme, il s’apaiserait. Elle ne chercha pas à le retrouver.

Au cours de la première moitié du XXème siècle, elle se sédentarisa au sein de la communauté vampirique de Shreveport dont elle grimpa petit à petit les échelons, par la force de son caractère et l’agilité de son esprit. Toute la culture qu’elle avait acquise durant ses siècles d’existence fut hautement valorisée lorsque le nouveau maître de la ville prit le pouvoir, Lorenzo Llywlyn, et à ce titre elle intégra son Conseil.
Même si elle se plaît à dire qu’elle se fiche de savoir ce qu’est devenu son Infant, elle sait très bien au fond d’elle qu’elle regrette de ne plus avoir sa présence à ses côtés. En attendant, elle se convainc donc qu’il finira par revenir, de lui-même.



test rp.
Cette nuit là, je m’apprêtais à aller chasser après une séance du Conseil chez Lorenzo, le jeune Maître de la ville, lorsque je fis une rencontre assez surprenante. Un humain. Il avait une très belle apparence, et son charme était indéniable. Mais la façon dont il se présenta à moi fut pour le moins mémorable. « Vous êtes l’une d’eux ? » Me demanda-t-il sans plus de cérémonies. « Que pensez vous que je sois ? » Répliquai-je, soudain d’humeur joueuse. « Une..de ceux que les gens mal intentionnés appellent perforeuses, une vampire en d’autres termes. »Son assurance ne fut pas pour me déplaire. Le sobriquet était assez amusant même si peu flatteur. Depuis la révélation, il fallait s’attendre à toutes sortes de comportements. « Eh bien que voulez vous ? » « Oh pas grand-chose… Juste une morsure. » Ma surprise fut réelle. Jamais je n’aurais pensé que des humains viendraient spontanément demander ce genre de chose. Sans doute l’une des conséquences du fait que notre nature avait été démystifiée. En apprenant la jouissance qu’elle procurait, quelques téméraires avaient sans doute vu l’opportunité d’en faire eux même l’expérience. « Ce petit moment d’extase pourrait bien vous être fatal, espèce d’imprudent. » « J’ai été bien informé des risques. » répondit-il, le ton de sa voix toujours dénué de peur.
Même si l’attrait de cette nouvelle aventure était certain, je préférai rester sur mes gardes, ayant trop entendu le récit de congénères pris au piège par des chasseurs déguisés en Blood Lovers. Assurée par la perception de son aura de l’absence d’intention maligne, c’est avec un sourire amusé que j’emmenai ma proie dans un endroit plus tranquille. « Soit. J’y consens. »Lançai-je d’un air mutin. Jamais encore je n’avais été prise au dépourvue par un humain et celui-ci avait eu ce mérite de me surprendre et de me plaire, l’aventure promettait d’être intéressante. Je plantai mes canines dans son cou d’un coup sec, me délectant de son flux vital bercée par ses soupirs de plaisir.

famille.
Durant mes longs siècles d’existence, j’ai pu voir la façon dont a évolué ma famille, celle de mon époux le duc de Lancaster, de mon frère Edward III. La généalogie est tortueuse, je sais que plusieurs rois et ducs descendent de ma lignée mais en branche plus ou moins directe. Je dois avouer que j’ai perdu tout intérêt de suivre ces affaires là.

Marcus > Ha oui donc non ça ne correspond pas à ce que je pensais. Parce que Aliénor est une immortelle, crée il y a bien lonngtemps maintenant. En fait je pensais que le marquage était un autre mot pour désigner l'étreinte, ou la transformation d'humain à vampire en fait. ><'
Enfin, bon c'est pas grave, on pourra trouver un autre lien.

Merci Laureen

Okido'
& j'adore ta citation <3

Merci beaucoup