❝ Elle est étrange. Tout le monde le sait, ici. Pourtant, elle est ici, depuis longtemps, tellement longtemps, je me souviens quand on l'a accueillit dans ma classe en maternelle, elle était petite, le blond de ses cheveux devenait plus vif au soleil, elle était charmante, timide, douce. On la disait « grecque » & les mots qui sortaient de sa bouche enfantine était chantant, passionnant, intimidant. C'était une langue qu'on ne connaissait pas encore, qu'on ne comprenait pas, mais qui semblait tellement aller avec ses nattes blondes de gamine trop sage. Elle nous intriguait & nous nous amusions à la voir rougir. Elle était un fruit exotique, une colombe venue de Thèbes & elle attisait nos curiosités malsaines . Et puis doucement, elle a perdue de son intérêt, elle a commencé à apprendre notre langue, elle parlait de mieux en mieux. Nous nous en désintéressions en découvrant quel étrange petite animale, elle était. Bizarre, anormale, solitaire, elle ne se mêlait déjà pas à nos . Elle préférait la solitude, ses récrés elle les passait loin des autres enfants, sa poupée sous le bras, son pouce dans la bouche. Elle n'aimait pas se mêler aux autres, déjà, à cette époque. Elle n'aimait pas les cris. Et déjà sous son visage enfantin se cachait un esprit affuté, brutale, crue. Elle était déjà très intelligente, très lucide. Elle comprenait ce que d'autres enfants n'arrivaient pas à assimiler & tout ça en un temps record. Mais cette vivacité l'a rendue différente. Et forcément à cet âge les différences sont fatales & symboles de mise à l'écart. D'un côté je pense qu'elle a désiré cette mise à l'écart, je pense que c'était intentionnel chez elle. C'est comme si affranchie de toutes personnes, elle s'épanouissait d’avantage qu'au contact des autres. Je me souviens que nous devions forcer pour briser la carapace de l'enfant. Je me souviens aussi qu'elle détestait qu'on lui prenne sa poupée, elle devenait farouche, animale, odieuse si l'objet disparaissait. En faite, elle était toujours sauvage, extrêmement sauvage. On aurait plus dit un animale qu'une gamine.
J’espère sincèrement qu'elle a changé depuis cette époque. C'était une enfant gentille après tout. Mais son caractère était invivable & surprenant. Elle ne me supportait même pas. Je crois qu'elle ne m'aimait pas d'ailleurs. Elle était du moins très heureuse de partir à la fin de l'année chez une autre institutrice. Mais je reste persuadé qu'Éphémère est très loin d'être une mauvais gamine.

AVIS D'UNE INSTITUTRICE DE MATERNELLE D'A.E.A. ❞

❝ Elle est le feu, la passion. Elle est animée de flamme & de tempêtes brûlantes, excessivement sanguine. La jolie blonde nous a toujours brutalement saisi par son tempérament de flamme & une ténacité qui fait sourire au début, mais qui agace. Ce qu'elle veux, elle l'obtient. Toujours. Ce qu'elle ne comprend pas est rare, mais si elle ne le comprend pas, elle butera comme un âne dessus, jusqu'à saisir chaque mécanisme subtile, chaque rouages de la compréhension. Elle est déterminée & souvent elle ravage tout sur son passage. Tout. Feu brûlant, ambition sans limite, elle n'a pas de règles, pas de frontières, pas de limite. Elle use & abuse de ses charmes parce qu'elle veut comprendre, elle veut tout comprendre. Elle est à la recherche des connaissances absolues, du fonctionnement le plus parfait. Terriblement logique & terre à terre, elle n'admet pas qu'une chose puisse lui échapper. Elle réfute que tout ne marche pas comme elle l'entend. Adrásteia cherche le contrôle. Adrásteia cherche à avoir la main mise sur sa vie, ses connaissances, ses relations. Même si elle est un être infiniment sanguin & brutal, fait de passion brute & de violences endormies. Elle aimerait détenir un certain contrôle sur elle-même, mais souvent ses sentiments à fleur de peau la rattrape, la gobe & la recrache. Elle est donc parfaitement à feu & à sang, elle est donc incapable du moindre contrôle, cédant trop facilement à ses pulsions & à ses désirs. Elle est animal, sauvage, farouche. Prisonnière de ses propres flammes, elle ne dispose pas d'une maitrise d'elle-même qui la rendrait plus encline au calme. Mais elle hait le calme, elle le déchiquète. Elle a besoin de crier, d'hurler, de bouger. Elle a besoin de mouvements, de sensations. Elle a besoin de ne plus s'ennuyer. Elle hait l'ennui, le calme. Elle préfère la brutalité de ses sentiments, le frisson de son propre feu qui la dévore, le bruit, le grand bruit qui l'attrape, l'entraine & la fait rire. Oui, parce que c'est ça son problème, elle est trop souvent rattraper par l'ennui, ce qui lui donne des airs de "J'ai tout vue, j'ai tout vécue". Mais c'est faux. Elle se donne des airs de personne ennuyé par ce que vous dites.

Et elle se plait à jouer avec vous, son image. Elle aime vous faire tourner en bourrique comme une enfant avec ses jouets. Elle se plait à vous laissez imaginer des choses qui ne sont pas vrais. Elle rit quand vous lui demandez si les rumeurs sont vrais. C'est une enfant. La blonde est une gamine en public qui ne cherche que l'amusement, le plaisir de vous voir vous énervez contre elle, de lui dire que ce n'est qu'une sale mioche. Elle vous fera un sourire & haussera les épaules. Elle est odieuse, enfantine, garce. C'est une gamine qui ne veux pas sortir de l'enfance & qui reste figé dans ses sourires, dans ses « blablabla » quand vous parlez. Elle est irritante, agaçante, chiante. Elle est invivable. Mais tellement attachante. En faite, on l'a surnommé « Baby » à cause de ce refus de grandir, ses piques, ses manières de vous démontez en toute innocence. Elle est agaçante, c'est clair. Mais c'est une image qui dénote avec les robes courtes, le maquillage, les centimètres de talons, elle fait pouffiasse blonde. Mais elle en joue, elle aime se donner des airs de bimbo avec des moues d'anges. Mais on se rend rapidement compte qu'elle est innocente, chaste, infiniment pure. Sous ses grands yeux bleus de biche vous remarquerez sa fragilité, son innocence, son attente du prince charmant. Vous remarquerez simplement que Baby est restée en enfance. Où bien est-ce une carapace, une image qu'elle cherche à se donner? A vous de voir.

AVIS D'UN ANONYME SUR A.E.A. ❞

« Elle est plutôt pas mal.
- Elle est pas pour toi. C'est un génie cette nana.
- Un génie avec une gueule d'ange, alors.
- Et une tendance à être une sale mioche immature, impulsive, colérique & agaçante
- Wow. Bon portrait, tu étais intéressé?
- Ouaip, je lui ai demandé si un cinéma l'intéressait un de ses quatre & elle m'a simplement demandé la différence entre un rat & moi.
- C'était quoi?
- Y en avait pas, j'avais la même odeur que le rat pour elle.
- Outch. »

DISCUSSION ENTRE DEUX ÉLÈVES SUR A.E.A.

Citation :

Cher Journal,

Je me nomme Adrásteia Ellana Argyris & je ne tourne pas rond. Je ne tourne plus rond. Nous sommes en 2013. Et je suis un génie, une personne surdouée. Je réussis mes études avec brio, enchaine les A. Il n'y aucune bavure sur mon dossier scolaire, aucune tâche. Je suis intelligente, j'ai l'esprit vif, je comprends tout rapidement, tout trop facilement. Je n'ai pas de réelles difficultés. Je comprends les engrenages, la méca', la bio', les mathématiques, les stratégies militaires, les récits, les poèmes. Tout est facile, ennuyeux. Quand j'ai compris, je ne vois pas l'intérêt d'insister, je ne vois pas à quoi servirait de pousser le vice. J'ai l'esprit logique, vif, intelligent, tout va trop vite dans ma tête & à peine ai-je compris que je me désintéresse du sujet. Il n'y a pas d'intérêt à revoir ce que j'ai déjà compris. Pas de passion, pas d'étincelle, pas d'envie. C'est juste de l'ennui qui suinte de tout ce dont on me parle & que je connais déjà. Je suis ennuyé & c'est gênant pour une gamine comme moi.

Je n'ai que 17 ans, après tout.
A 17 ans, on ne s'ennuie pas, on ne pense pas comme une adulte. On a pas un esprit aussi affuté que le mien. On fait la fête, on va en boite, on fait des conneries, on fume, on se drogue un peu, on délire. On est en quête de popularité. On brûle la vie par les deux bouts. On vit. On est adolescents. C'est bête, moi, ça m'intéresse pas. J'aime pas les fêtes, les gens, la drogue. Moi j'aime tester les gens. J'aime voir où sont leurs limites jusqu'à l'énervement. J'aime toucher, tatillonner, mordre d'un sourire innocent, d'une expression boudeuse de gamine, de mots cassant soufflé avec une douceur enfantine & sucrée. J'aime jouer avec une image de pouffiasse & de gamine, oscillant tantôt entre l'une & l'autre. Mais j'aime voir jusqu'où je peux pousser, j'aime le ravissement sincère de la colère sur les traits de mon interlocuteur. Et trop souvent je joue, balançant des vérités, flirtant avec la franchise, mais jamais celle qui me concerne. Je n'aime pas qu'on me dise mes 4 vérités, même si je les dis volontiers aux autres, je n'aime pas qu'on me scrute. J'aime les images, les rumeurs, j'en joue, je triche, je dis la vérité. Je ne me dévoile que rarement.

Je préfère mille fois passer pour la garce superficielle, blonde aux robes affriolantes. Je préfère les apparences aux vérités. Et fatalement je me retrouve seule, mais j'aime la solitude, je la vénère même. J'aime ma solitude pour ce qu'elle m'apporte. J'aime me retrouver seule. Il y a la tranquillité, le temps pour autre chose, la patience & la passion. Et puis faire entrer quelqu'un dans ma bulle, c'est lui donner une certaine partie de moi. C'est lui permettre d'aller en vous, de découvrir vos secrets. Et j'ai tendance à faire fuir les gens.

C'est triste dit comme ça. C'est la vérité.

J'suis invivable, chiante, impulsive, odieuse avec les autres. Je dis les choses telles qu'elles sont sans tact, sans pincette. SI une chose me dérange, je le dirais. Si je vous trouve moche, également. Je dis toujours toute la vérité. C'est une mauvais habitude en réalité. On m'a toujours appris à être honnête. Et la vérité fait mal mais le mensonge bien plus. Et j'ai une manière très crue de dire les choses, presque vulgaire. Mais c'est la vérité & un chat est un chat. Il n'y a que sur moi-même que je ne dis pas la vérité. Il n'y a qu'avec moi-même que je ne suis pas honnête.

Je suis colérique aussi. Bref, j'ai une personnalité ravissante. Tu pourrais la supporter petit journal?

Adrásteia est comme toutes les adolescentes. Elle est lycéenne. Par cette information, on s'imagine aisément, qu'elle fréquente, près de 10 mois, voir 11 par an, le lycée de Southampton. Le lycée est réputé pour son apparence sereine & calme, mais ce n'est qu'une apparence. Au fond le lycée n'est, qu'entre les murs discret du manoir colonial, un amas de violence, de dureté & d'horreur. Ici, on vit au moins une fois la violence. La Grecque la fréquente souvent cette violence, la tête haute, ses yeux verts perçants scrutent, observateur, l'agressivité de ses congénères, l'humiliation des plus faibles, la douleur, la peine. Elle est consciente des cicatrices que laisse cette violence, elle est consciente qu'aucun être humains ne devraient être traités ainsi, mais pourtant la blonde reste en retrait, observant douleur, combat, rire, peine, suicide, larmes. Ni victime, ni leader de cette violence, elle n'agit pas, laissant d'autres dicter la violence, se faisant petite, évoluant seule, sans éveiller les regards, les remords. Dans un sens, c'est parce que l'incendiaire blonde est crainte par son caractère de feu & son innocence. Elle n'est pas comme ses bimbos pétasses, même si elle en empreinte des airs.Elle n'est pas assez cruelle pour s'en délecter, pas assez insignifiante pour se faire piétiner. Elle n'est pas un mouton non plus. Elle observe. Perspicace, intelligente, elle ne détourne pas les yeux. Jamais chaque jours, elle regarde. En se levant à 7 heure du matin, en buvant son lait & en partant sur son petit vélo rouge pour les cours, elle regarde. Elle étudie comme tous, entre ses murs. Plus que d'autres élèves, se constituant un dossier parfait, usant au mieux de sa précocité, usant de ses facilités d'apprentissage. Elle décroche les A, les meilleurs places au classement, devenant inévitablement majeur de sa promotion à chaque fois. Elle enchaine les différents clubs, même si un seul lui tient au cœur, c'est celui de danse classique. En effet depuis toute gamine, la jolie blonde a enfilé des ballerines & un tutu. Seulement, les leçons & les concours ainsi que le matériel sont devenus trop cher pour la mère qui a dû sacrifier la passion ainsi que ce qui donnait de la joie & de la passion à sa fille. La danse classique l'a toujours désennuyée. Forcée de pratiquer une activité physique, chercher à épuiser, à gagner le point de non-retour avec son corps lui a toujours fait du bien. Un bien fou, qu'elle s’avouer dans ce club. Même si au fond, elle a trouvé un moyen de poursuivre ce sport sans avoir a payé. Elle a eu un arrangement avec son ancienne prof, visant à lui faire continuer la danse, en échange de s'occuper du ménage deux fois par semaine dans les ux du club. Elle continue donc à s'entrainer seule, tard la nuit quand tout les élèves sont partis. Elle est très loin du niveau d'une danseuse étoile, mais elle pratique ce sport afin de tout libérer.

Quant elle bouge d'un entrechat, d'une arabesque, sa respiration se suspend, s'oublie une courte seconde laissant déraper son cœur en fleur. Il n'y a plus qu'elle. Elle et le parquet glissant. Elle et la vie. Elle envers & contre tous. La blonde est une enfant émerveillé par ses mouvements, qui se croit dans un rêve. Il n'y a plus de gamine, plus de silence à briser, juste un calme & une sérénité retrouvé quand son corps se dévoile dans la lumière blafarde de la salle de danse. Elle danse seule, ne laissant aucune musique l'emporter. Elle offre sa vie dans une danse. Il n'y a que du rêve dans ses instants là, malgré l'usure des ballerines, le justaucorps qui lui scie la taille & les côtes, elle est seule. Elle danse. Elle vit.

Dans ses moments là, elle n'est plus ennuyée par les gens, elle ne laisse pas sa langue claquer, devenant assassine & bourreau. Elle n'est plus cette effroyable peste brulante, comme elle l'est au travail, chaque soir de la semaine & le samedi après-midi. Elle n'est plus la jolie blonde dans sa tenue de serveuse tiré à quatre épingle qui en fait fantasmer plus d'un. Elle n'est plus cette serveuse mal lunée qui apprécie de vous renverser votre café sur vous. Elle n'est pas obligé de se déguiser derrière son masque de garce & de pouffiasse, bimbo. Ni cette lycéenne penché sur ses devoirs à la lueur de la lampe de bureau, ni cette adolescente qui se fait des amis à la va vite, sort un peu, va au cinéma, traine dans les musé, flirt avec le danger. Elle est elle-même, il n'y a plus de masque.

MANIE ; n.f.
sens un ; Habitude souvent bizarre.
sens deux ; Idée fixe.

Ainsi se nomme la définition de nos manies, de nos habitudes. Caractéristique toute a fait humaine & banal vous en conviendrez. Caractéristique que toutes êtres vivants possèdent. Après tout, n'est-ce pas naturel d'avoir son petit quotidien & train-train tout a fait banal. La Grec approuve & comprend qu'en se fixant dans un quotidien, des habitudes, des manies, des gestes se répètent. Elle en est elle-même victime après tout, comme de ses goûts. Mais chaque choses en son temps.

MANIES / HABITUDES/ GOÛTS ;

▬ A besoin d'être parfaite, physiquement parlant, en toute circonstances. Cheveux coiffés, robe plissé & propre, une apparence parfaite, sans aucune imperfection, sans maquillage dégoulinant. Une apparence toujours tiré à quatre épingle, oscillant dangereusement entre enfance candide, babydoll & sensualité féminine & onctueuse. Une apparence sereine, sage, de gamine qui pourtant s'assassine sous les centimètres de talons, sous la légèreté & la taille affriolante de la robe courte. Une apparence féminine & douce qui contraste avec le tempérament de la blonde. Ainsi vous ne la verrez jamais sans une tenue parfaite & féminine, ni sans maquillage. Elle incarne donc en permanence une certaine élégance féminine mêlé à une fausse candeur.
▬ La blonde a en horreur l'alcool, qu'elle tient très mal en passant, & qui est contre sa politique de contrôle. Elle ne supporte pas non plus l'amertume de la pierre, ainsi que celle du vin, en passant par la puissante euphorie que dégage la ka chez elle. Elle grimace rien qu'à la couleur du whisky & fuit tout breuvage alcoolisé. Selon elle, on offrirait au monde une bénédiction avec l’éradication de ses boissons. Elle supporte très mal la cigarette aussi, s'éloignant, instantanément du moindre fumeur. En effet, elle se met à tousser & à insulter le fumeur quand on fume près d'elle.
▬ Loin de son image d'enfant, elle a le besoin constant de déblatérer un flot d'insulte incessant & ce pour un rien. Néanmoins, si elle ne sort pas son légendaire "Merde", une fois par jour, c'est qu'il y a un problème. Et c'est souvent avec étonnement qu'on fixe la blonde quand elle sort ce genre de mot. On ne se l'imagine pas ainsi.
▬ Elle mange toujours une sucette à l'orange. Ce sont ses sucreries préférés & sans cette douce confiserie, elle se sent complètement vide & c'est souvent le drame quand elle ne trouve pas sa douceur ou qu'il n'y en a plus.
▬ Véritable référence de culture en tout genre, la blonde est capable de vous sortir une citation sorti de nulle part comme ça, d'un coup. Elle choque par sa grande culture & ses références étranges. Elle aime tout que ce soit en matière de musique, littérature, mathématique, pays, appréciant de connaitre chaque chose. Elle a toujours avec elle d'ailleurs un journal dans lequel elle consigne la moindre information sur les gens, les choses, les pays. Elle recherche après tout la connaissance absolue, se gavant de chaque chose.
▬ Elle déteste les vampires & plus encore le V-Juice, elle ne supporte pas le contact des junkies d'ailleurs. Sa haine des vampires est venue avec les sacs de V-Juice retrouvés au fond du frigo de sa mère, & en réalisant que sa mère était addict à toutes ses conneries. Au départ, elle était comme tous, fasciné, se laissant même mordre une seule fois pour découvrir & assouvir sa curiosité. Mais leur présence est devenue intolérable depuis les dégâts causés sur sa mère. Des dégâts qu'elle sait irréversible, malgré son obstination a vidé chaque matin dans le lavabo de la cuisine chaque sachet plastique. Elle récupère d'ailleurs chaque billets gagnés, le gardant secrètement & jalousement dans une cachette bien à elle. Il est donc inutile de vous dire que si la mère & la fille ont pu gardés leur petite maison, c'est uniquement grâce aux effort de la blonde pour payer le loyer, se nourrir.
▬ C'est une gamine, par conséquent, ne vous étonnez pas de ses grands yeux verts qui se posent sur vous, des étreintes qu'elle affectionne. Ne prenez pas la mouche de sentir les contacts, car elle en a besoin, affreusement besoin. Elle aime toucher, sentir, palper. Tactile jusqu'au bout des ongles, elle ne vous laissera pas lui échapper.
▬ Elle a la fichue habitude de se laver plusieurs fois les mains après avoir manger. Comme si cela pouvait empêcher la venue des microbes.
▬ Elle fait constamment claquer sa langue quand elle est agacé. Elle s'énerve, c'est vrai, trop souvent. Mais ce son caractéristique est un avertissement presque religieux dans sa bouche.
▬ Elle aime la viande crue. Encore plus depuis la morsure, elle la dévore, l'apprécie & la savoure.
▬ Elle déteste entendre ses propres vérités.
▬ Elle est entière par conséquence bien trop excessive dans ses ré & dans ses émotions ce qui influe sur le caractère de ses relations. Elle l'a toujours dit avec elle, c'est tout ou rien.
▬ Malgré sa volonté de contrôle, la blonde est un véritable livre ouvert, ses émotions, ses ré tout passe sur son petit visage enfantin. Pourtant elle ne pleura jamais devant vous.
▬ Elle a horreur qu'on la dérange quand elle relit pour une énième fois un roman à l'eau de rose. Elle vous lance d'ailleurs un regard assassin & n'hésitera pas à vous dire de dégager si vous voulez avoir la vie sauve.
▬ Elle aime la danse classique, ainsi que la musique à la folie, véritable délice à ses oreilles, elle mêle Schubert à Wagner, sans oublier Tchaikovsky qui demeure son compositeur préféré. Au final, on croit bien qu'elle aurait tué pour devenir danseuse étoile.
▬ Elle mange comme quinze sans grossir.
▬ Elle s'énerve quand elle ne gagne pas devant un jeu vidéo. même elle le jette à la poubelle si elle ne gagne pas. Très mauvaise joueuse, elle joue pour gagner. Elle n'accepte pas l'échec.
▬ Pour elle, vous faire tourner en bourrique, c'est son sport national. Et elle est persuadée d'y gagner toujours. véritable peste & gamine capricieuse en apparence, elle adore vous faire passer d'une émotion à l'autre, vous testez, voir jusqu’où vous pouvez aller. Elle a fait craquer plusieurs personne ainsi, infligeant des crasses, des trahisons. Mais au fond, n'est-ce pas parce que l'adolescente ne veut plus jamais être déçue par les autres, cherchant à vous préparer au pire pour que vous soyez son amie? Là est tout le fond de la question.
▬ Véritable trompe-l’œil, elle joue avec les apparences, les gens, les regards. Elle passe du noir au blanc, sans jamais se dévoiler. Grande stratège, elle vous désarçonne d'un battement de cil, d'une remarque acide de sa voix cristalline. Elle joue, flirte avec les apparences, rit de tout. Elle trompe l'ennuie, engage le jeu. A vous de voir si vous voulez la suivre.
▬ Elle sifflote sur son vélo tout les matins, faisant sonner sa sonnette en rythme du sifflement.
▬ Elle boit son café avec du lait, beaucoup de lait. On plaisante souvent d'ailleurs en se demandant si ce n'est pas du lait au café. Elle vous tire la langue en vous disant que vous n'y connaissez rien, d'abord.
▬ Elle sort, souvent, bien trop. Tentant amèrement de faire comme si toute était normal.
▬ Elle aime l'odeur du miel, des feuilles de papiers, de l'herbe fraîchement coupée, de la fêta aussi.
▬ Elle dort mal, revoyant la nuit de la morsure en cauchemars & d'autres choses. De toute façon, elle ne dort que peu. Et comme elle le dit, elle dormira quand elle sera morte.
▬ Pour finir, elle dort toujours en chien de fusil.

La blonde se transforme, depuis cette nuit, il y a deux mois, depuis la morsure qui a tout détruit, en louve grise. Le pelage gris de l'animal, parsemé de poil gris & blanc, se mêlant à son regard vert perçants qui laisse une dernière trace humaine à la lycan qui pourtant s'est rétracté au fond de l'animal, tapi dans l'ombre, tapi pour ne pas voir l'horreur qu'elle commet. La race de loup gris en quoi elle se métamorphose rappelle étrangement le chien. Pourtant ce n'est pas un chien quand elle déchiqueté votre chaire, brutalise votre corps. C'est un loup-garou, un lycanthrope, un animal malade qui révulse les humains. Elle comprend ses humains, au fond elle-même se dégoute tellement de toute manière, malgré ses deux petites transformations. Elle n'a pas encore conscience exactement de ce qu'elle est, livré à elle-même, elle est terrifiée, par ses transformations, la bête. Elle ne comprend pas encore qu'elle est elle & qu'elle est elle. Elle la combat, la refuse, la rejette, maudissant ses nuits de pleine lune, se sentant plus sensible, plus émotive, incontrôlé dorénavant. Elle a peur d'elle-même. Et c'est comme un poison qui s'agite en elle & la percute dans tout son sang. Elle a besoin d'aide, c'est sûre, mais refuse de courber l'échine, refuse de demander la main de quelqu'un, fuit, crache sur sa malédiction, attaquant ceux qui sont sur son passage lors de ses transformations. Peur. Voilà tout ce que transporte les yeux verts de la blonde, voilà tout ce qui brille.

En tant que cabot, elle est sans meute. Solitaire, elle évolue seule dans Shreveport. Mais en vérité, elle n'a pas choisi ce statut. Elle a été abandonnée après la morsure. Le lycan qui l'a créé, l'a laissée pour morte près de la chaussée. Elle n'aurait pas du vivre. Son corps sanguinolent n'aurait pas dû guérir, mais elle a survécu & est devenue le loup qu'elle est aujourd'hui. Solitude forcée est devenue son crédo, sa manière de vivre cet anormal changement. Elle évolue sans maitre, sans loi, parce qu'on l'a abandonnée quand elle s'est transformée la première fois. Parce qu'elle ne connait rien à la Litanie, qu'elle est paumée. Elle évolue seule, cherchant à survivre face à ce qu'elle est devenue. Elle marche seule. Elle ne demande pas d'aide. Pourtant dans ses yeux demeurent des reflets de trouille bien réels. Une réalité qui la scie, qu'elle ne veux pas admettre. Qui voudrait admettre qu'on est malade, qu »on est maintenant un monstre? Personne. Mais son sang, son cœur hurle un S.O.S invisible. Un S.O.S qui ne demande qu'à s'échapper de sa gorge frêle & trop fière. Mais elle retient tout, faisant claquer sa langue sur le mot : Solitude. Solitude qu'elle touche. Solitude qui la dévore. Solitude qu'elle ne comprend pas toute à fait, comme une enfant. Et pourtant qu'elle accepte, douloureusement. Elle est un cabot, sans maitre, ni loi. Mais la vérité c'est qu'elle est un cabot ignorant. Et là est tout le fond du problème, pas de connaissance de la si précieuse Litanie chère aux loups, pas de présentation à la meute & à l'alpha de Shreverport. Elle est donc un loup traqué, un animal dérangeant, ennuyeux, qui menace le fragile équilibre entre humain & loup. Elle est un louveteau qui doit toute apprendre ou plutôt tout réapprendre.

Tout métamorphe connait la douleur. Il n'y a pas d'exception. Et la douleur est naturelle, normale, pourtant elle est monstrueuse pour la jeune lycanthrope. Même pire que ça. Elle est à la hauteur de ce qu'elle pense de sa « maladie ». Une malédiction ne peut que symboliser une abomination de douleur, de frustration & de déplaisir selon elle. Il n'y a pas d'autres alternatives. Elle en est toute à fait consciente. Au fond d'elle-même, elle le respecte. Oui, elle respecte la douleur, le frisson de peur qui lui court sur la colonne quand elle s'arque sous la pression, quand tout commence. Au départ, il n'y a pas le craquement sourd de ses os, juste un picotement au bout de son orteil, un picotement qui devient de plus en plus intense au fur & à mesure que le jour tombe, révélant la nuit. C'est comme une légère piqure d'abord furtive, puis de plus en plus pressante, assassine, précises. Le picotement se révèle être peu à peu de millions d'aiguilles qui sillonnent, brutalisent & font saigner mon corps. Ce n'est qu'illusion, mais la douleur devient tenace, monstrueuse quand arrive enfin le craquement des os, les déplacements d'organes qui la font vomir. Et chaque organes se déplacent lentement, un par un, comme chaque os, ce qui provoque un supplice long & douloureux. Elle vomit plusieurs fois quand elle se transforme, elle cri, elle hurle, elle pleure. Et ceci pendant une ou deux heures. Mais le pire moment c'est quand les poils poussent, venant jaillir dans des gerbes immenses sur sa peau & brutal. La première fois, elle s'est évanouit au bout d'une demi-heure, ne se réveillant qu'à la fin pour voir les atrocités commises par la bête. La seconde, elle s'est évanouit au bout d'une heure, en vomissant tout ce qu'il était possible de vomir. Ce qui a provoqué un appétit colossal & avide chez l'animal. Peut-être que la prochaine fois, elle ne s'évanouira pas?

Il y a 6 ans, toute était différent. Âgée de seulement onze années, la blonde n'a pas toute de suite réalisé l'ampleur de la chose, elle n'a pas bien compris pourquoi cette fascination, ce dégout, ses sentiments. N'étant qu'une enfant, elle rentrait en trainant des pieds, son cartable à bout de bras. Elle n'avait pas tous ses soucis au moment de la révélation, elle n'avait pas à se soucier des factures, du V-Juice dans le fond du frigo. C'était une autre vie. Une autre part qui fait qu'aujourd'hui, elle se dit que c'était mieux avant. Avant que l'existence de toutes créatures surnaturelles soient dévoilées. uc