Vous avez tous reçu, chacun de façon particulière, un avertissement qui évoquait vaguement ou au contraire très précisément la malédiction du Soleil et de la Lune. Vous êtes, pour la plupart, de trop jeunes vampires pour comprendre de quoi il en retourne et vous décidez d’aller voir vos aînés. Ni Alessandro, ni Lorenzo, ni Aleksandr ne savent quoi que ce soit et ont leurs propres soucis à régler. Certains veulent les impressionner en leurs amenant sur un plateau un moyen de marcher au soleil, d’autres ne pensent qu’à eux, certains sont simplement curieux. Bref, vous préférez vous tourner vers Suzanne de Vaujours et vous la trouvez en étrange compagnie ; le chien de garde d’Aleksandr est la, accompagné de sa marquée, lorsque vous arrivez non loin du Manoir du Maître de la Ville. Sevastian étant lui-même un vieux vampire, il peut vous aider à comprendre cette sombre histoire mais prenez des gants si vous tenez à rester entier.

REGLES ;
• Ceci est un sujet multijoueurs où seuls peuvent participer : Arabelle S. Haylings, Willemina Raven, Diantha Cataliadès, Ariel Manchester, Camille Léandres, Sevastian Lipovski, S. Bluenn Lehane, Mélusine J. Roseburn et Niegel Maycroft.
• Vos réponses devront être courte, entre 8 et 15 lignes.
• Il n’y a pas d’ordres de passages précis, vous connaissez le principe !
• Suzanne sera joué sous son compte PNJ par les soins du Maître du Jeu.
• Une surprise de taille vous attend, dont vous ne ressortirez pas indemne !

Bluenn était à demi couchée sur le sol, sa tête reposait sur les genoux de Sevastian. Suzanne était à leurs côtés, gracieusement installée, et l'infante était certaine qu'elle n'aurait pas une seule tache d'herbe sur sa belle robe une fois qu'elle se lèverait. L'éternelle adolescente en short de jeans, t-shirt trop grand et converses n'écoutait que d'une oreille distraite leur discussion, attirée par des bruits, que les vampires avaient aussi du entendre sans pour autant s'en préoccuper. Après tout, ils étaient parmi les plus puissants dans cette ville. « Des gens viennent Sevastian. » murmura-t-elle sans pour autant changer de position. Tant pi pour eux s'ils étaient suicidaires non? Non?
Bon, okey, non.

Niegel avait gardé, depuis son entrevue avec Alek et Mélusine, cette sorte d'excitation au moment où il avait entendu ces deux types parler dans le noirs. Des sorciers. Il l'avait bien senti. Des jeteurs de sorts en possession d'informations qui ne les concernaient pourtant pas... et, comme par hasard, elles étaient parvenues jusqu'à ses oreilles. Un truc de dingue ! Une histoire de fou ! Marcher à nouveau à la lumière... Il était au volant, longeant une route qu'il ne connaissait qu'à peine, les essuies-glaces de la voiture pour seule musique.

" Niegel, c'est inutile ! On devrait demi-tour."

Ses mains se cramponnèrent à son volant et son corps se raidit avant d'ajouter :

"Non".

D'un ton rauque, autoritaire, le peu d'aval que sa virilité pouvait s'offrir sur celle qu'il avait choisi pour femme, tandis que la route se profilait devant eux sous des trombes d'eau plus que persistantes. Il n'ajouta rien d'autre.

Niegel sentit la main de sa compagne se poser sur la sienne et il savait exactement ce qu'elle souhaitait en effectuant ce geste. Elle voulait qu'il se calme, qu'il arrête et qu'il redevienne sage, oui, comme un petit infant qu'il était... Mais le pauvre Niegel Maycroft, bien trop malmené par sa condition de bébé vampire, ne voyait pas exactement les choses de la même façon. Un léger pincement au coeur, il concéda de se détendre un peu et se gara non loin d'une gigantesque demeure. Celle des Grands, des Anciens, leurs Maîtres...
Mina se mit en tête de lui expliquer certaines choses et le jeune vampire, quant à lui, fixait la route poisseuse de pluie sans rien dire. Ses paroles étaient douces, même étonnamment douces... Oui, elle faisait attention à ne pas le froisser. Elle avait compris. Niegel coupa simplement le contact au moment où sa future épouse lui dit :" Elle n'est pas seul...". Génial... Il fallait s'y attendre, cela dit. Il soupira puis ajouta :

"Enthousiaste ? J'en fais trop ?".

Il fronça les sourcils, sa gorge se noua... le "compliment" ne passait pas... décidément pas... Il se tourna brusquement face à elle, puis, sur une des plus grands sourires de clown :

"Ouuuaaaiiiiss !!!! J'ai entendu parler de la légende sur le Soleil et la Lune !!! JE VEUX EN ETRE !!! JE VEUX EN ETRE !!! JE VEUX EN ETRE !!!!! S'il voouuuuss plaaaîîîîîtttt, Maaadaaaammmmee !!!".

Tout en sautillant et en battant dans ses mains...
Pas comme ça ? Ah bon ?...

Je n'ai pas tout compris, et cela m'énerve. La connaissance est souvent la clé de la victoire et dans cette affaire je sens le pouvoir et le contrôle m'échapper. Le Manoir n'est que silence et je n'aime absolument pas ce calme qui pourtant recèle une atmosphère lourde. Le besoin de réponse est beaucoup trop fort et il me faut résoudre tout ces mystères. La solution ? Une visite à l'ancienne s'imposait. Suzanne était une des vampires les plus âgées du manoir et celle qui avait le plus de réponses à apporter. Alessandro serait certainement très intéressé par ces histoires sur la prophétie et ce mythe d'un pouvoir qui pourrait donner un avantage considérable à ce dernier. Cependant je ne voulais pas répandre de fausses rumeurs, il me fallait vérifier mes informations avant d'en informer mon meilleur ami. C'est ainsi que je me retrouvais en quête de Suzanne, dans cette fin de journée je ne pouvais la trouver que dans sa chambre.

Je ne mis pas longtemps avant d'être reçue par l'ancienne. Attitude respectueuse de mise car en sa présence un écart n'est pas permis. La véhémence émane de ma personne car après tout je ne peux m'empêcher une pointe d'admiration à son égard. Notre entretien ne dure malheureusement pas assez longtemps à mon goût puisque je n'ai pas le temps d'atteindre le sujet qui me tient à cœur que des invités surprises se font sentir... Des vampires, non loin, cela m'intrigue autant que m'inquiète et en tant que responsable de la sécurité du maître et de son manoir il est de mon devoir d'accueillir en conséquence ces intrus.

Là, assis en tailleur dans l’herbe moite, il regarde d’un air absent l’environnement qui leur font face. Suzanne parle, Sevastian répond distraitement, avec automatisme. Si il peut être un véritable monstre, une bête sans foi ni lois, il a tout de même une certaine éducation. Le russe n’apprécie pas la proximité de Suzanne, mais il la ferme. Puisqu’il n’a pas le choix, qu’il n’a que neuf cents ans, et qu’une invitation, - qui n’était rien d’autre qu’une obligation - , venant de Suzanne, ça ne se refuse pas. Caressant doucement mais frénétiquement les cheveux de sa marquée, calée contre ses genoux. Il se mord la langue pour ne pas cracher quelques insultes, prendre Bluenn par la taille, la balancer sur l'une de ses épaules et s’en aller sans lui demander son avis. Après tout, il n’en a strictement rien à faire de cette malédiction, de ces rumeurs. Son existence lui suffit. Puisqu’elle se restreint à un unique être ; Bluenn.
« Des gens viennent Sevastian. » dit sa promise en dialecte russe, ce qui le fait revenir à la réalité présente. Oui, il les a sentis, depuis cinq bonnes minutes. Avant même qu’ils ne garent leur voiture. Soupirant, il baisse ses prunelles incendiaires sur son ange, esquisse un bref sourire et répond dans la même langue, platement. « Si tu savais comme je m’en fous. » Deux femelles ne dépassant pas les cinq cents ans. Un mâle, n'ayant même pas atteint la cinquantaine. Un pas de travers, et tous perdront leur jolie petite tête.

« Si tu savais comme je m’en fous. » Elle le savait sans pour autant en être certaine. Si ces gens disaient le moindre mot de travers, la situation pouvait très vite mal tourner. La petite Bluenn jetait des regards en coin à Suzanne de Vaujours, essayant de voir ce qu'elle avait derrière la tête en demandant à Sevastian de venir ce soir, précisément le moment qu'avaient choisis ses gens pour arriver. Une femme d'abord, que la marquée ne connaissait pas mais qui ne lui inspirait pas confiance. Puis une autre, une belle rousse, avec un garçon qu'elle connaissait. Ils arrivaient tous autour du grand arbre dans le jardin, et quelque chose lui disait que ça ne serait pas les seuls. « Il faudrait peut-être laisser Suzanne à ses affaires de...Personnelles. » Sauf si c'était précisément pour ces affaires qu'elle avait demandé à Sevastian de venir, et à Bluenn par extension puisque l'un n'allait sans l'autre.

« Il faudrait peut-être laisser Suzanne à ses affaires de...Personnelles. » Lui réplique doucement son petit trésor, avec maladresse. Il soupire, et hausse les épaules en repoussant sur le côté des mèches de cheveux ondulées barrant le beau visage. Caressant le front à la couleur laiteuse, il scrute imperturbable les deux prunelles turquoises qui s’égarent dans la contemplation improbable et sans intérêt de cet environnement passablement ennuyeux. Ne plus tuer à la volée quelques uns de ses congénères semble lui être terrible, le gosse millénaire a le spleen ; de ce cher ami Baudelaire. Sans même accorder une œillade à la déesse blonde. Il se mordille la lèvre inférieure, et soupire derechef. Avant de s’exprimer sur le sujet, cette fois en langue anglaise, bien qu’il sache que Suzanne comprenne la conversation entre les deux depuis le début. « Tu sais mon ange, je crois que Suzanne m’a dit de venir ici justement pour rencontrer mes semblables. » Désabusé et las ? Il est vrai. Passant ses mains en dessous des aisselles de Bluenn, il l’attire d’un coup sec contre lui, la faisant s’assoir entre ses jambes pliées. Ses bras encerclent le buste fragile, il la colle contre son torse. Sevastian dépose sa bouille de gosse sauvage sur l’une des épaules de sa marquée. A moi, propriété privée, Veut t’il dire inconsciemment. Il observe les nouveaux arrivants au loin, faire leur entrée.

« Tu sais mon ange, je crois que Suzanne m’a dit de venir ici justement pour rencontrer mes semblables. » Elle ne répond pas immédiatement. Elle laisse le temps à Sevastian de la prendre, de la serrer fort, de se l'approprier, comme si l'un des arrivant allait tenter quoi que ce soit. Elle secoue la tête, et se tourne vers Suzanne. « C'est de la folie pure, du suicide, de l'irresponsabilité, si je puis me permettre. Un mot de travers de leur part et je ne suis pas certaine de pouvoir l'empêcher de leurs sauter à la gorge. Vous les détestez à ce point? » Elle secoue la tête. C'est inutile, de parlementer avec de vieux vampires, mais au moins elle a son avis sur la question. Elle trouve son acte irréfléchi, et irresponsable. Sevastian a prêté allégeance à son ennemi, et elle s'en sert pour régler ses problèmes? Personne ne pourrait le contrôler s'il est réellement en colère, sauf Bluenn, et encore, rien n'est moins sur. Les gens qui arrivaient risquaient désormais leur vie, sans même s'en rendre compte.

Niegel sortit de la voiture en même temps que Mina. Cependant, quelque chose le chiffonnait un peu et il ne put s'empêcher de regarder à droite et à gauche, même par-delà son épaule, pour mieux s'assurer qu'elle viendrait. Elle ? La personne qu'il avait contacté et à laquelle il avait dit qu'il serait "important" qu'elle vienne "aussi". Il espérait simplement qu'elle soit là, au rendez-vous dit... mais ce fut Mina qui prit les devants. Sans plus attendre, la merveilleuse rousse parvint jusqu'aux grilles de l'imposante bâtisse, dévisageant alors une ombre, personnage sinistre et pourtant terriblement séduisant de toute cette mascarade - une jeune fille blonde, au front haut, aux larges yeux bleus, air candide de petite fille bien trop angélique pour être honnête. Niegel la connaissait... pour avoir fait plus ample connaissance au début de sa 'non vie".

Il pénétra dans l'enceinte, jeta un dernier regard derrière lui, et son sang ne fit qu'un tour. Il connaissait deux de ses personnes. Quant à la troisième, vraisemblablement cette "Suzanne", son aura été si aveuglante que Niegel était clairement destabilisé. Mais voila. Il y avait Sevastian, l'un des vampires qui s'amusait autant à le malmener et qu'il savait plus que dangereux et dévastateur. Instinct de survie... se placer devant Mina afin qu'il ne lui arrive rien. Subir les foudres de ce taré notoire ne lui faisait pas peur mais que sa compagne les subissent... c'était une toute autre affaire.
Mina lui avait demandé de se tenir tranquille et de n'ouvrir sa bouche que par réelle nécessité. Se considérant comme le plus jeune ce soir, il trouva donc de bon aloi de laisser parler les anciens. L'une des idées les plus censées qu'il n'ait jamais eue...

Depuis qu’elle avait entendu ses deux adolescentes parler de cette fameuse malédiction de la lune et du soleil dans un café, Ariel ne cessait de se demander ce que cela pouvait bien être. Elle n’avait jusqu’alors jamais eu vent de cela, même du temps où elle était une sorcière. Au départ, elle s’était dite que ce n’était rien. Rien de plus que des racontars, des Histoires de fantôme sans grand intérêt. Puis elle avait entendu une deuxième fois ce terme, et cela l’avait interpelé. Sa curiosité naturelle avait ainsi prit le dessus et elle avait cherché à savoir ce que c’était. D’abord elle avait tout bêtement regarder sur internet, sans grand succès. Elle n’était tombé que sur de vieille légende. Une histoire avec Osiris, une autres avec un dieu grec très peu connus et une foule de mythes païens. Rien de vraiment intéressant et susceptible de lui fournir des réponses. Elle avait farfouillé ensuite dans la bibliothèque d’Alessandro, sans grand succès non plus. Puis elle avait reçu ce message de Niegel, un ami qu’elle avait connu durant sa vie humaine, et qui essayait depuis peu de reprendre contacte. Il était devenu vampire lui aussi et à vrai dire, Ariel se sentait un peu seule en tant que nouvelle née, cela lui ferait du bien de fréquenter un peu le garçon. Le message la conviait à une entrevu avec Suzanne, qu’elle connaissait bien puisqu’elle vivait sous le même toit qu’elle, pour parler de cette fameuse malédiction. Ariel avait sauté sur l’occasion. Elle se rendit donc au rendez vous à l’heure prévu. Lorsqu’elle arriva tout près elle se figea en voyant Suzanne en compagnie du psychopathe qui servait de chien de garde à Aleksandr. Que diable faisait-il là !?

Niegel ne mit pas longtemps à sentir la présence d'Ariel. En effet et depuis peu, il commençait déjà à maîtriser certains pouvoirs... dont celui, chose étrange, de voir apparaître des ombres, comme autrefois, lorsqu'il était enfant et que son pouvoir...
Mais assez de pensée sur cette question. La présence de la jeune vampire s'était dessinée dans ce brouillard et il ne manqua pas d'y faire particulièrement attention. Se tournant ainsi vers elle, il contempla la mine figée qu'elle arborait alors, ses prunelles brunes fichées droit sur Sevastian. Il jeta un regard à Mina, lui assurant de reprendre place auprès d'elle très bientôt, puis s'approcha de la jeune femme. N'osant trop l'effleurer et tandis qu'il arrivait à sa hauteur, il lui glissa :

"Ca va ? tu tiens le coup ?".

Avant que son propre regard céruléen ne dérive sur ce satané gamin aux dents longues, cet éternel adolescent, puant par excellence. Ses sourcils se froncèrent tandis qu'il se crut en devoir de ramener auprès de Mina et de lui la jeune Ariel Manchester, et ce afin qu'elle ne se sente pas seule, ni perdue...

Le psychotique paranoïaque et névrosé à l’apparence juvénile, lorgne ses proies d’un petit air conquis. Il aime, observer son gibier se dépatouiller dans cette merde qu’est l’existence, avant qu'il y mette un terme définitif. Serrant un peu plus sa marquée entre ses bras tandis qu’elle s’adresse à Suzanne, il ne fait même pas attention à ce qu’elle lui dit. Trop obnubilé - tel le prédateur qu’il est - par ces corps qui bougent, qui s’agitent sous son nez comme réclamant que ses rangés de dents de requins ne sortent pour venir mâchouiller leur formes rebondies et alléchantes. Soupirant en enfouissant son minois de gosse pervers dans le creux de la nuque de Bluenn. Il inhale abondamment son odeur et calme instantanément ses pulsions. Il le faut, il ne doit pas risquer la vie de sa femelle en allant chasser la gazelle sous les iris inquisitrices de Suzanne. La déesse blonde le connait, et interviendra sans doute avant qu’il ne puisse effleurer une simple gorge froide. De cannibale, le définit t’on. Il peut se nourrir d’humains comme de vampires. Quelle importance au fond, le sang pour lui est un petit plus. Ce qui l’excite, c’est la traque. Les inconnus s’approchent. Sevastian n’en reconnait aucun, puisque le monde qui l’entoure ne l’intéresse aucunement. Quoique… Il tique, lorsqu’il remarque le visage du mâle maigrichon à la mine boudeuse. Etirant un sourire en coin, il se passe la langue sur ses dents - puisqu’ici on ne parle pas de canines, mais bel et bien de dents - qui commencent à s’allonger. Rangée de couteaux de boucher. Frottant son menton contre la peau douce de son ange, il y dépose un baiser de ses lèvres tiédies par l'hémoglobine qu’il a ingurgité en litres à la jugulaire d’innocents il y a à peine une heure. Le sale môme hausse finalement la ton, pour que l'assemblée l’entende. Il prononce sa phrase d‘une voix trainante, entrecoupée par un accent russe terriblement sexy, ou malsain, selon les points de vue. « Eh bien, eh bien Maycroft, tu n’as pas envie de saluer Bluenn ? » Une invitation à la mort. « Présente nous au moins tes conquêtes. » Le vampire millénaire le sent, ce soir, il va s’éclater. Son sournois amusement ne fait que débuter.
En effet, Sevastian est un putain d'enfoiré, absolument dégénéré.

En effet, la soirée s'annonçait... dithyrambique. Et Niegel n'en avait pas fini de souper d'insultes et de sous entendus. Ce fut Sevastian qui ouvrit les festivités, masquant, pour le coup, les quelques sages paroles prononcées par sa femme qui, se voulant plus que rassurante et protectrice, se vouait désormais corps et âme à l'impératrice des lieux. Niegel, pour toute réponse à sa belle, haussa les épaules, se dégageant, par la même occasion, de son étreinte.
Il s'autorisa néanmoins à lever les yeux au ciel et à grimacer lorsque le "gentil" Petit Prince lui proposa de leur présenter ses conquêtes. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, Mina lui sauterait à la gorge tandis qu'Ariel ne tarderait sûrement pas à bouillir de l'intérieur. A moins que la hiérarchie ne coupe court à des tentatives plus que louables d'auto-défense. Niegel répondit :

"Sois pas si jaloux".

Avant de sourire de toutes ses belles dents blanches, dents de lait, de bébé vampire :

"Je ne suis pas venu pour faire de l'oeil à Bluenn, rassure-toi...".

Il laissa la phrase en suspend...

"Je suis là pour récupérer ce que j'ai perdu".

... déposant dès à présent ses yeux clairs sur la maîtresse des lieux.
Alors ? Devait-il s'attendre à finir rôti dans la seconde ?

Son maître la serre fort, mais elle a l’habitude. Il lui brisera peut-être un os, peut-être plusieurs, ce n’est pas grave, elle n’a plus mal, à force. Elle sent encore un éclair de douleur, mais ses pauvres membres déjà tant maltraités par le passé n’y prennent plus garde, bien qu’il tente d’être beaucoup plus doux, depuis l’affaire Raphaël. « Eh bien, eh bien Maycroft, tu n’as pas envie de saluer Bluenn ? » Elle avait entendu les novueaux arrivants, mais avait cessé de les regarder, craignant qu’une attention trop prolongée de sa part ne signe l’arrêt de mort de l’un d’eux. En entendant un nom aux allures familières, elle leva timidement ses deux jolies billes bleues pour observer Niegel.
Ils s’étaient rencontrés il y a un bon moment déjà, peu de temps après que Sevastian ne retrouve sa marquée, quand il croupissait dans une cage au fond des cachots d’Aleksandr. Ou peut-être étais-ce un peu après ? C’était au Manoir en tous cas, elle en était sure, mais perdait un peu la notion du temps avec ces saletés de possessions. Il avait cru qu’elle était une pauvre victime, tout comme lui. Il avait voulu l’aider, et elle avait sourit, en lui disant que franchement, c’était plutôt lui qui avait besoin d’aide non ? Ils avaient un peu discuté, et Sevastian était arrivé sur ces entrefaits. Il avait manqué de tuer le pauvre garçon, et aurait réussi si le chef des vrais n’était pas intervenu, comme un gamin capricieux refusant qu’on lui casse son jouet. « Présente nous au moins tes conquêtes. » Bluenn avait toujours été beaucoup plus attentive que Sevastian, devenant ainsi ses yeux et ses oreilles. Elle ignorait qui était la jolie rousse quoi que le devinait mais elle connaissait la petite brune. C’était Ariel, la fameuse Ariel…« Sois pas si jaloux. » répondit le bébé vampire et elle se crispa dans les bras de Sevastian, pesant déjà de tout son pauvre poids pour l’empêcher de lui sauter à la gorge si l’idée lui en venait. « Je ne suis pas venu pour faire de l'oeil à Bluenn, rassure-toi...» Elle couine presque : « Et ça n’a jamais été le cas tu le sais… » tout en lançant un regard noir à Niegel. Il sait pourtant qu’on ne doit pas provoquer le monstre.
« Je suis là pour récupérer ce que j'ai perdu. » Il ne parlait sans doute pas de son bon sens. Bluenn tourna la tête vers Suzanne, chargée de reproches. Sevastian ne s’intéressait que trop peu à ce qui l’entourait pour savoir quoi que ce soit. « C’est pour cela que nous sommes là ? Pour cette stupide histoire de malédiction ? J’en ai entendu parler, mais si vous ne savez pas, pourquoi Sevastian saurait quoi que ce soit, lui qui se fiche de tout ? Vous mettez tout le monde en danger pour rien ! » Même si, songea-t-elle, elle connaissait peut-être bien quelqu’un qui pourrait donner des informations, mais elle ne le dit pas tout haut. Elle n’avait pas envie de mêler cette personne à l’histoire, surtout que son vampire serait contrarié par la perspective.

C'était plus qu'étrange toute cette histoire. L'accueil de ces étrangers ne s'est finalement pas déroulé comme je le pensais. Descendant jusqu'au portail du manoir je n'avais pas eu le choix en voyant leur nombre. Ma plus grande surprise résida dans la découverte de Willemina dans ces inconnus. Niegel faisait aussi parti du comité. C'est en un grognement de menace que je le saluais. Je n'avais pas le temps pour paraitre amicale et diplômatique. Je ne pouvais faire l'étonner quant à la raison de leur visite. Avançant vers Mina je lui posais la main sur l'épaule en signe de bienvenue. "Je suis heureuse de te revoir... Dois-je déduire que la malédiction n'est plus qu'une simple rumeur connus de quelque uns ?". Faisant un signe de tête je les enjoignit de me suivre. Ils seraient probablement docile en présence de Suzanne mais pour le moment avec juste mes deux acolytes pour faire régner une sécurité factice je n'étais que tendue, une vrai boule de nerf.

Déplaçant des boucles blondes soyeuses qui me barraient la vue je les accompagnais jusque dans les quartiers de Suzanne qui se trouvait déjà en présence d'Aleksandr. Les quelques éclats de voix suffirent à ramener mon attention sur eux. Nous n'avions fait que quelques pas, nul besoin d'aller voir Suzanne dans sa chambre puisqu'elle s'avançait déjà à notre rencontre. "Je pense que les gamineries ne sont pas à l'ordre du jour !". Je zieutais sans respect ce Sevastian. Un vieux vampire, je pouvais le sentir, mais pas assez pour qu'il puisse me faire peur. Le toisant pour qu'il apprenne au moins à se taire je me devais de lui faire sentir que m’obéir était dans son intérêt. Il n'avait probablement pas pu ne pas entendre parler de moi. Mon visage était répertorié par les anciens comme celui d'une tueuse à gage impitoyable ne se souciant pas de sa jeunesse ni de ne pas tuer ceux de son espèce.

L'ancienne se tenait parfaitement droite dans son fauteuil, observant d'un oeil paisible la conversation entre son ami de longue date et sa marquée, elle entendit celle-ci lui demander si cela était bien prudent d'invité des étrangers ici sachant que Sevastian pouvait être incontrôlable, elle se racla la gorge en contemplant son ami. Un échange de regard entendu se fit entre les deux anciens, parce qu'il était évident qu'elle était la maîtresse des lieux et pas seulement de part son âge, Sevastian pouvait être un sale gosse quand il le voulait, mais il lui obéissait sagement, ce qui octroyait à la déesse une zone de confiance confortable. « Je pense qu'il est capable de se comporter en gentleman le temps d'une soirée. » Sa voix fluctuante exprimait plus un ordre sous-entendu qu'autre chose. Elle dévisagea une seconde la jeune femme avant de se concentré sur les échos lointains des voix des nouveaux arrivants. L'arrivée de Niegel ne passa pas innaperçu, elle ignorait ce qu'il avait pu se produire mais c'était si trivial qu'elle ne jugea pas devoir s'y intéressé plus que cela. « C’est pour cela que nous sommes là ? Pour cette stupide histoire de malédiction ? J’en ai entendu parler, mais si vous ne savez pas, pourquoi Sevastian saurait quoi que ce soit, lui qui se fiche de tout ? Vous mettez tout le monde en danger pour rien ! » La déesse se demandait si elle allait devoir justifier chacune de ses décisions à la jeune femme, elle octroya un regard appuyé à Sevastian avant de se tourner vers la marquée, levant un sourcil, puis souriant. « Personne n'est en danger. » L'arrivée de Diantha rassura quelque peu la déesse qui pensait que sa présence ainsi que celle de Ariel appaiserait les tensions, les deux vampires étant d'un tempérament plus calme. Elle n'avait pas invités ces vampires par hasard, même si l'histoire entre Niegel et Sevastian était une mauvaise surprise, elle était capable de calmer Sevastian et espérait que Willemina en ferait de même avec Niegel. « Je pense que les gamineries ne sont pas à l'ordre du jour ! » Elle se racla la gorge fixant les vampires ici présent. « En effet, mes amis. Je vous ai invité ici pour une raison fort simple. Vous avez tous entendu parlé de cette rumeur, à propos de la malédiction du Soleil et de la Lune. Sevastian est ici parce qu'il est, après moi, le vampire le plus ancien de la ville. En regroupant nos informations, nous pourrons sans doute percer le vrai du faux. »

L'apparition de la Reine était quelque peu glaçante, pour ne pas dire, saisissante. Elle était magnifique mais dégageait, à la fois, une aura tellement menaçante qu'il finissait par en avoir des frissons - un peu comme une plante vénéneuse. Elle est jolie, de forme comme de couleur, mais si on l'approche... elle pique à mort. Bien que la mort ne lui fasse plus aussi peur que cela, Niegel se méfiait tout de même de ce type de fleur assassine qui, en un regard, peut vous pétrifier tout du long et vous faire vous sentir moins qu'un homme... Et c'était un peu le cas pour lui désormais.
Chacun s'était mis à y aller de sa petite réplique tandis que Diantha se joignait aux festivités. Un bref regard à cette dernière et Niegel lui fit savoir qu'il n'aimait pas réellement sa promiscuité. Aussi se rapprocha-t-il de Mina dans l'idée, hehe, de lui servir de protection, un peu, quand même...

« En effet, mes amis. Je vous ai invité ici pour une raison fort simple. Vous avez tous entendu parlé de cette rumeur, à propos de la malédiction du Soleil et de la Lune. Sevastian est ici parce qu'il est, après moi, le vampire le plus ancien de la ville. En regroupant nos informations, nous pourrons sans doute percer le vrai du faux. »

A vrai dire, il ne savait pas s'il devait parler en premier... Il avait toujours entendu dire qu'il était de mauvaises augures de répondre à un aîné et d'autant plus de mauvais augure de s'adresser à lui en présence de personnes plus âgées. Aussi n'osa-t-il rien répondre, dans un premier temps... A la rigueur, si Mina voulait commencer, lui, personnellement...
"Percer le vrai du faux" ? Alors, finalement, ils n'étaient peut-être pas là en vain. Quelque chose, dans ces paroles et dans ladite convocation, le confortait dans ses pensées : cette malédiction existait bel et bien. Et bientôt elle ne serait même plus une rumeur...

Spoiler:

Bluenn n'était pas spécialement convaincue par les réponses de Suzanne, qui avait bien trop confiance en elle à son goût. Elle ne serait pas capable de contrôler Sevastian s'il devenait fou. Le tuer, oui, mais pas le contrôler. Bluenn avait ce don à la fois merveilleux, qui faisait d'elle une personne prisonnière pour l'éternité restante mais qu'importait. Sevastian la serrait contre lui, presque de façon convulsive. Et Suzanne lâcha enfin la bombe, avouant ainsi qu'elle ne savait pas tout, loin de la, et qu'elle portait un intérêt à cette malédiction. « Peut-être que personne n'est en danger, comme vous le dites bien que j'en doute, mais si vous désirez des réponses, ce n'est pas à Sevastian qu'il faut en demander. Si vous vouliez savoir comment massacrer efficacement une armée ou quelque chose du style, oui. Mais ça...Ca, c'est une question à laquelle soit un très vieux livre, soit un très vieux vampire peut répondre. Vous en connaissez autant que nous, alors pourquoi ne pas les appeler? Il n'y a pas besoin d'aller jusqu'au Conseil pour cela. » L'un d'eux était en ville il n'y a pas si longtemps songea-t-elle, pas certaine en réalité qu'il soit déjà repartis même si elle en était presque sûre. Son numéro restait enregistré dans le téléphone de Sevastian, ils pourraient peut-être vite partir d'ici, l'ado éternelle ne se sentant pas à l'aise du tout.

Spoiler:

« Peut-être que personne n'est en danger, comme vous le dites bien que j'en doute, mais si vous désirez des réponses, ce n'est pas à Sevastian qu'il faut en demander. Si vous vouliez savoir comment massacrer efficacement une armée ou quelque chose du style, oui. Mais ça...Ca, c'est une question à laquelle soit un très vieux livre, soit un très vieux vampire peut répondre. Vous en connaissez autant que nous, alors pourquoi ne pas les appeler? Il n'y a pas besoin d'aller jusqu'au Conseil pour cela. » Décidément la marquée de Sevastian est bien imprudente, si ce dernier est peut-être inquétiant pour beaucoup, parce que incontrôlable et souvent jouant les chiens enragés, l'ancienne n'a jamais eut vraiment à s'inquiète de lui, il sait courbé l'échine devant plus puissant que lui, on le dit fou, elle le trouve plutôt intelligent au contraire, à l'inverse de sa marquée qui visiblement ne sait pas quand il faut tenir sa langue, heureusement pour elle, la vampire est du genre patiente et calme. « Je connais très bien les membres du conseil, s'ils pouvaient nous aider, je les aurais déjà contacter. » répliqua sèchement la puissante vampire. A vrai dire, si les membres du comité pensaient à autre chose qu'à leur propre puissance, peut-être qu'ils pourraient être utile, mais elle les connaissait, et savait leur capacité à ne répondre à aucune question, à n'intervenir que lorsque ça les intéresse. Ils attendront que le boulot soit déjà mâché avant d'intervenir.

Le sale gosse lorgne les arrivants, il fulmine de l’intérieur lorsque le taré en puissance, cette petite merde sur pattes, ce déchet ambulant de Niegel se la ramène et ose l’offenser. Lui, le vampire millénaire, lui le psychopathe qui va lui arracher le visage si il l’ouvre ne serait-ce qu’encore une seule fois. Il est furieux, et il se fout royalement que la jalousie, l’orgueil, ou ne serait-ce que … ce sentiment de n’avoir rien a faire ici, le rendent désagréable si ce n’est enragé. Inspirant profondément, il sent sa marquée emprisonnée entre ses bras se raidir. Et il se calme instantanément. La brave bête ravale ses pulsions, et la ferme au plus vite. Ses rangées de dents de requins dissimulées difficilement sous ses lèvres, il préfère ne pas desserrer les mâchoires pour le moment au risque de mordre et de mutiler le premier venu. Suzanne et Bluenn se font la réplique, et… Et quoi ? Il écoutait d’une oreille distraite, trop obnubilé par l’envie destructrice de tout saccager autour de lui, et surtout d’éviscérer les vampires plus jeunes. C’est de lui, qu’elle parle. Avec pour teinte de fond une légende, une malédiction. Une putain de connerie. « Bluenn tu offenses cette chère et divine Suzanne, alors si tu tiens à garder tes bras intacts, arrête. » Grogne l’adolescent, en agrippant violemment le poignet de sa marqué, se retenant de toutes ses forces pour ne pas le lui briser. Retiens toi… retiens toi… Retiens toi putain ! Il souffle, se remet en place les neurones. Et lâche en reposant sa main sur le ventre de son ange. « Je ne sais pas ce qu’est cette malédiction, j’en ai entendu parler, je ne m’y suis en toute honnêteté jamais vraiment intéressé. Des loups garous qui s‘éclatent à se transformer sans contraintes et des vampires qui dansent au soleil… Ca me semble limite. Personnellement. »