DATE & LIEU DE NAISSANCE ☞ 22 janvier 1993, Miami (près d'Orlando). ; AGE ☞ 24 ans et 15 ans mentalement. ORIGINE ☞ Espagnole, Américaine, Écossaise. Je suis née dans une tournante. ; CAMP ☞ Neutre.  ; CAPACITE ☞ Absorption vitale, le touché m'est interdit car lorsque mes mains s'égarent à entrer en contact avec votre peau, je me nourris lentement et sûrement de votre vie, ne laissant peut-être qu'une souche morte si je vais jusqu'au bout de mon geste. Ce qui n'est jamais arrivé car je ne suis pas consciente de ce don. ; CLASSIFICATION ☞Potentiellement dangereuse. ; ETAT CIVIL ☞ Cette question mérite une vaste réponse … Vaste, à contrario de mes relations amoureuses. J'aurais pu être veuve ! J'aurais pu m'appeler Madame de La Rochelle et m'être mariée à un magnifique homme du nom de Gilles mais … je n'ai rien connu de tout cela depuis que mon corps est apte à recevoir les caresses d'un autre homme. Quelques baisers, quelques regards enflammés, rien de plus car mes parents m'ont toujours tenus à l'écart de toute tentation charnelle  .  METIER ☞ Je suis serveuse (ou maid vu le costume absolument ridicule que je porte pour travailler et l'affreuse barrette en forme de cupcake que l'on doit se mettre dans les cheveux) dans un salon de thé appelé « Au de la nuit ». Le salon de thé a droit à une décoration particulièrement moderne et j'ai la chance (ou malchance) de servir des clients qui ont plus la tête de serial killer mangeant les restes de doigts de pieds de leur victime tuée il y a une semaine, que l'air de ceux qui ont envie de se prélasser confortablement dans leur chaise en lisant les derniers tweets party d'une blogueuse inconnu aimant particulièrement les thugs et les blagues douteuses sur les alertes enlèvements. Moi, qui n'ai jamais travaillé auparavant (si ce n'était comme stagiaire dans un bar à chat dont les poils me rendent absolument malade), je prends peu à peu goût à l'énergie qui parcoure mon corps quand j'arrive, sans ébouillanter mon client, à servir un simple café. C'est un réel plaisir pour moi que d'aider mon prochain à se détendre et à prendre un certain plaisir … A côté de ça, je fais quelque chose d'un peu plus ...mystique ? Je me dois de payer la chambre que je loue à une jeune femme tout à fait charmante mais qui ne m'a absolument pas dit dans quoi je m'embarquais en aménageant là bas. Prenez garde si vous ne croyez pas en l'avenir et votre destin, ce que je vais dire ne vous semblera alors qu'un vaste mensonge. Et c'est en soit, totalement vrai ! Je me fais passer pour une diseuse de bonne aventure, lisant faussement l'avenir dans une boule de cristal que j'ai trouvé dans un magasin de vieilleries pour seulement 15 $. Je n'ai aucun don de clairvoyance mais … des choses étranges se passent lorsque je reçois certains clients assez naïfs pour croire à tous les mensonges que je leur déblatère. Oui, des choses étranges comme des … hm … comment dire ça sans passer pour une folle en ayant trop pris (gros) … des apparitions ! J'ai souvent l'impression que nous ne sommes pas seuls et que la vérité est ailleurs !   ETIQUETTE ☞ L'affreuse écervelée, la Barbie princesse Poisse, l'humaine trop curieuse. Bons nombres de surnoms lui ont été donnés depuis qu'elle s'est arrêtée à Shreveport. L'enquête qu'elle mène sur le meurtre trop brutal de sa sœur n'a pas l'air d'être au goût de tout le monde. Son nom commence doucement à se faire connaître, se rependant dans les coins les plus craignos de Shreveport, arrivant jusqu'aux oreilles des plus menaçants. Elle cultive sa déchéance sans en avoir conscience, s'entraînant dans un délire morbide dont le danger lui échappe. Ash est ciblée. Sa tête est mise à prix, trop de questions, de demandes. Une simple humaine ne sachant même pas courir correctement, assez pour fuir le Mal, n'a rien à faire ici. Elle ne se rend compte de rien, elle creuse sa tombe, lentement et sûrement. Bimbo à la peau striée d’esquisses colorées, elle intrigue, parfois un bref désir superficiel brille dans les yeux des hommes qui peuvent la croiser mais elle ne s'y arrête pas, le nez plongés dans un carnet qu'elle ne quitte presque jamais. On la prend pour ce qu'elle n'est pas, on la juge sur une apparence frivole et digne de l'enfant gâtée qu'elle est. Ses habits coûteux rappellent qu'elle ne sera jamais à sa place dans le monde féroce qu'est Shreveport, son sourire et ses yeux emplies d’innocences laissent penser qu'elle sera bien trop vite souillée et deviendra très bientôt aussi inintéressante qu'un corps corrompu.

Ash & la banane volante

« Dis, tu sais ce qui est pire qu'une banane qui vole ? » « Euh … Non ? » « La drogue, Ash, la putain de drogue ! » Je hausse un sourcil quelques peu surprise par cette entrée matière dès 10 heures du matin. Je ne sais où poser mes yeux et décide donc de porter ma tasse remplie de lait de soja à mes lèvres tout en murmurant un « Okey ... » Brioche -ou Briony, comme vous le voudrez mais elle aime bien se faire appeler comme ça ...- m'observe  tout en mâchonnant un bout de croissant bien gras. La cuisine dans laquelle nous sommes installées est spacieuse, tout en marbre noir et blanc, moderne, luxueuse, à l'image de ce que représente ma famille. J'observe Brioche à mon tour, un peu perdue alors qu'elle reprend « Putain mais t'étais où hier soir ? » « Dans l'espace, une banane volante m'y a emmenée. » Le ton est ironique, bien sûr. Brioche, belle brune tatouée sur les deux bras, fan des Beatles parce que c'est swag et accro à la scarification car c'est la mode sur tumblr, lève les yeux au ciel « Non sérieux … C'était sensationnel hier soir mais j'crois que le LSD est définitivement pas pour moi. » Je n'esquisse qu'un sourire, ne sachant pas réellement ce je dois penser. Brioche prend de la drogue depuis ses 14 ans, ce n'est pas si impressionnant pour elle mais les drogues ou tout types d'hallucinogènes me mettent fortement mal à l'aise et ça, je n'y peux rien. « Tu devrais peut-être juste te contenter de sniffer du sucre alors. » dis-je sur un ton un peu hésitant. Ma meilleure amie me regarde avec de grands yeux avant d'éclater de rire comme un gros phoque échoué sur la banquise. Je m'empresse de murmurer un « CHUUUUUUT » jetant un cap d’œil à l'escalier qui menait à l'étage où dormaient mes parents, parents qui ne sont pas au courant que leur enfant fréquente une fille comme Brioche et qui ne savent pas non plus que je lui offre le petit déjeuner tous les matins simplement parce que sa mère alcoolique et fan des Feux de l'Amour ne dépense son argent que pour s'acheter sa vodka et ses clopes. Brioche lève  les yeux au ciel et finit par se lever, me regardant comme si je n'étais qu'une pauvre fille soumise à ses parents … Ce que je suis, en fait. « Un jour, peut-être, tu assumeras les gens que tu fréquentes, Ash. A la prochaine ! » dit-elle simplement avant de rebrousser chemin, de sortir dans le jardin et de sortir en remontant le muret qui donnait sur la rue. Je ne suis définitivement pas prête à dire à ma mère que je ne suis pas amie avec la chef des Pompom girl du lycée ou que je suis attirée par le délinquant de ma classe … Non, elle ferait sûrement une crise d'asthme sur le champ.

Ash & le cutter maudit

La lame ronge la peau et mes yeux saignent, eux aussi. Je ne sais plus ce que j'ai fait, pourquoi est-ce que je m'inflige ça ? C'est stupide, cruel … Maman sera encore plus en colère contre moi. Son regard. Il ne reflétait qu'une frayeur que je ne comprends pas. Je n'ai rien fait de mal … Je promets, je jure … J'étouffe à nouveau un cri de douleur alors que la lame du cutter arraché la peau, autrefois douce, de ma main. Le sang s'écoule mais il ne m'effraie pas. J'ai toujours eu cette fascination bizarre pour le sang. Le sang a une couleur presque rassurante … Je le pense … Mon corps est secoué de multiples soubresauts, j'aimerais arrêter de pleurer, Maman me l'a toujours fortement interdit mais … La douleur, autre que physique, est insupportable. Je revois ses yeux clairs me fixer comme si elle était surprise de ce que je venais de faire. Peut-être n'aurais-je pas dû la secouer comme ça … La violence n'a jamais rien résolu, c'est ce que l'on nous apprends à l'école et ce que je m'efforce de comprendre. Mais elle m'a poussé … A bout … Et son cœur s'est arrêté. Un instant m'a dit Maman mais assez pour qu'elle soit transporté à l’hôpital. L’hôpital, c'est pour les gens morts, les gens malades. Une coupure, un cri plus puissant … Ma vue se brouille sous le flot de larmes que je lâche à nouveau … Je ne suis pas digne de faire partie de cette famille … Je n'ai jamais voulu faire de mal, à personne. Des pas se font entendre mais moi, moi, je ne les entends pas. Mon cutter mord toujours la peau, mes mains ne ressemblants qu'à une bouillie sanguinolente et informe. La pote s'ouvre et je lâche mon « arme » … Ma mère se fige, observe la chose. Il me semble qu'elle devient plus blanche qu'elle ne l'est déjà avant de s'avancer, tremblante, jusqu'à moi et de s'affaler au sol. Mon corps se fige. Maman n'a jamais montré la moindre faiblesse. Jamais devant moi, je crois … Ma sœur … Celle dont le cœur s'est arrêtée une seconde … Oui, elle me disait qu'elle n'avait jamais vu Maman pleurer. J'y crois. Mais alors … Pourquoi me regarde-t-elle ainsi maintenant, de ces yeux si semblables aux miens, brillants de larmes contenues ? « Qu'est-ce que tu as fait, Shaya ? » Je pince les lèvres, je ne sais pas mais j'ai mal, affreusement mal. Pourtant la douleur de mes mains n'effacent pas l'horrible mal qui ronge ma poitrine et semble vouloir l'arracher petit bout par petit bout … Un sanglot s'échappe de mes lèvres et ma mère relève la tête vers moi, semblant dépassée par ce qui se présente devant elle. Et je me mets soudainement à hurler hurler de douleur, de chagrin, d'incompréhension … Je ne suis pas un monstre, je ne suis pas un monstre … Je l'espère, je le veux. Je n'ai jamais voulu qu'elle meurt, que ma sœur se retrouve là bas … Je sens les bras de ma mère m’étreindre, un hurlement, la voix d'un homme … Papa ? Il n'a jamais voulu prendre soin de moi, je le sais … Je ne veux pas qu'il m'en veuille, je ne veux pas m'en aller … Mais ma peine laisse place au néant et je ne ressens plus que la déchirante brûlure de mes mains souillés par mon propre sang.

Ash & la polonaise

Une musique un peu stupide, du Justin Bieber peut-être et des gens totalement défoncés m'entourent. Je baisse mes yeux innocents sur mon verre de jus d'orange avant de sentir une main lourde s'appuyer contre mon épaule me faisant vivement sursauter et reculer de plusieurs pas. Le touché me met mal à l'aise, autant mal à l'aise que lorsque je vois un documentaire sur la reproduction des pandas. C'est assez écœurant, en fait … Steeve, car c'est bien lui qui vient de me percuter avec sa grosse main de Quaterback, son odeur étant assez reconnaissable, m'observe un peu surpris par ma réaction. Je lui lance un sourire, ne me préoccupant plus de la gêne que peu occasionné mon refus d'être touché. « Ca va pas, baby ? » Baby … Le surnom le plus ridicule du monde mais il n'empêche que je ne peux m'empêcher de rougir. Je n'aime pas les surnoms, en fait je n'aime ni être touché ni les surnoms … A part Ash ou Shaya … Ou Ashaya, parce que ça, c'est mon prénom mais je m'égare. Je hausse les épaules tout en m’appuyant contre le mur derrière moi « Euh … Non. Je m'éclate à fond ! » dis-je avec un peu trop d'entrain peut-être. Je m'ennuyais comme un rat mort ici mais Steeve m'avait invité sûrement dans le but d'apprendre un peu plus à me connaître … Sauf qu'il avait passé la moitié de la soirée à monter avec des filles à l’étage pour y redescendre accompagnés de ces mêmes filles … Peut-être y avait il une fête en haut aussi. Steeve m'observa, mâchonnant bruyamment le chewing gum qu'il avait dans la bouche avant de poser l'une de ses grosses mains contre le mur derrière moi, tout près de mon visage, s’abaissant lentement vers moi. Telle une tortue, je tentais de rentrer ma tête dans mon cou, espérant que ça le repousserait … « Euh … Hum … Je … tu aimes les pandas ? » demandais-je sous le coup de la panique. Le jeune homme me regarda, surpris. Il détourna le regard avant de hausser les épaules et de répondre « Bah disons que je m'y intéresse pas plus que ça, pourquoi on parle de panda ? » « Je sais pas … J'me disais que ça pourrait être un bon sujet de conversation ... » Le blond éclata de rire avant de se reculer. Je laissais échapper un soupir de soulagement discret alors qu'il continuait de rire puis pointa un doigt vers moi « T'es une bonne toi … » J'esquissais un sourire, ne sachant pas ce que j'avais dit de drôle. Alors je lâchais un rire un peu forcé, qu'il ne soit pas le seul à rire, au moins.

Il prit alors ma main et comme un automatisme j'allais l'enlever mais je remarquais que mes gants de cuir étaient toujours bien à leur place. D'ailleurs, Steeve baissa les yeux sur la main qu'il tenait « T'enlèves pas ça ? » Je secouais vivement la tête avant d'ajouter « C'est à la mode, de porter ça. Des gants d’intérieurs quoi. » Steeve parut sceptique mais n'ajouta rien et j'en fus soulagée.

Il m'amena jusqu'au centre de la piste de danse, dans le salon en soit et posa ses mains sur ma taille avant de me dire « Allez, danse ... » Observant les autres filles se déhancher, je tentais vainement d'imiter leurs mouvements lascifs mais les mains posées sur ma taille étaient réellement gênantes. Je devais plus ressembler aux poupées hawaïennes qui dansaient à l'arrière des voitures qu'à la jeune rouquine près de moi qui ondulait tellement bien qu'elle frottait littéralement ses fesses contre le bas ventre de son partenaire. Sentant mes joues s'échauffer, je reportais mon attention sur Steeve qui avait l'air de plutôt bien apprécier et me rapprocha même de lui. Affreusement embarrassée, je murmurais qu'il fallait qu'il recule mais ma voix fluette se perdit dans la musique qui éclatait tout autour de nous. Le Quaterback s'abaissa vers moi avant d'apposer un baiser sur ma joue brûlante et je sentis une douloureuse nausée me remontait jusqu’au creux de la gorge. La Terre se mit à faire un tourné manège digne des tasses d'Alice au pays des merveilles à Disney World. Oh mon dieu … Ses lèvres vinrent embrasser le coin de ma bouche et je lâchais un couinement qu'il dû prendre pour un assentiment car je le vis esquisser un sourire. Ses horribles lèvres vinrent s’apposer contre les miennes mais je secouais lentement la tête, n'appréciant pas du tout le contact. Oui, j'aimais flirter, oui, j'aimais que l'on m’embrasse, juste un peu … Mais pas lui. La pointe de sa langue vint s'apposer sur ma lèvre inférieur et je faillis bien m'évanouir. « NON ! » criais-je alors et cette fois-ci il l'entendit, me jetant un regard interdit. Je voulus ouvrir la bouche pour lui dire … n'importe quoi … Ma réputation allait forcément en prendre un coup mais … je ne l'ouvrais pas pour parler mais bien pour dégobiller tout ce que j'avais dans l’estomac, aspergeant ses chaussures.

Une amie me ramena chez moi et ce ne fut que bien plus tard que j'appris que je n'avais pas bu du jus d'orange mais un cocktail fortement alcoolisé que je n'avais juste pas supporté. Oh … Et Steeve ne me parla plus jamais depuis ce jour-là. On l'appela d'ailleurs le déclencheur de vomi …

Ash & la révélation

Le craquement du bois brûlant dans la cheminée, l'odeur du chocolat chaud posait sur la table basse en face de nous et la douceur des plaids dans lesquels on s'était enroulés. Ma sœur lisait avec délectation un magazine scientifique alors que je m'indignais devant les derniers conseils beautés d'une youtubeuse âgée d'à peine 17 ans. Voilà la seule soirée du mois où ma sœur et moi pouvions être tranquille et surtout seules. Pas que je me plaignais quand mes parents étaient à la maison mais ma sœur, Sasha, n'avait jamais l'air très à l'aise lorsque nous étions en famille. Sasha s'était toujours sentie comme délaissée ici, comme l'enfant non désiré. Je ne le pensais pas. Bien que ma mère privilégie énormément mon bien être, je ne voyais pas Sasha comme quelqu'un d'exclu de la famille. Pourtant, je me disais bien que ça pouvait être la raison de ses multiples voyages qu'elle engageait chaque année, ayant à peine 19 ans.

Sa voix un peu rauque, fatiguée par les multiples cigarettes qu'elle fumait chaque jour -cigarette qu'elle tenait d'ailleurs entre ses doigts- s'éleva « Dis moi, Ash … Qu'est ce que tu penses de … ce qui se passe en ce moment ? Je veux dire … -elle leva ses yeux de son magazine de science pour me fixer- Tu crois, toi, à la Révélation ? » Surprise qu'elle aborde le sujet, je m'agitais un instant sous mon plaid (surtout que ma culotte me rentrait un peu dans les fesses alors … Mais enfin bref) avant de tripoter les manchettes de mes gants en soie … « Hum … Je n'en sais rien. Si les médias le disent, c'est que ça doit être vrai, non ? » Mon ton était peu assuré et Sasha me fit froncer les sourcils en éclatant de rire, brisant la sérénité du moment. « Putain, t'es vraiment naïve Ash ! » « Je sais … tu me l'as déjà dit ... » marmonnais-je presque en bougonnant avant de faire mine de reprendre ma lecture. Sasha esquissa sûrement un sourire avant de reprendre « Désolée, ptite sœur. Je voulais pas te vexer. Non, en fait, je te demande ça car … J'ai rencontré quelqu'un ... » Mes yeux se relevèrent tellement vite que je crus bien les sentir rouler dans mes orbites avant de se stabiliser. « QUOI ?! » Ma sœur eut une légère grimace, refermant son magazine et le posant près d'elle avant de se saisir de sa tasse de chocolat chaud « C'est rien … Je … Je l'ai juste rencontré. Mais … Il dit être l'un des leurs. Tu sais les … -elle jeta un coup d’œil vers le couloir menant à la cuisine, comme si des oreilles pouvaient traîner ci et là- vampires. » acheva-t-elle dans un murmure presque sinistre. Mes mains se mirent à trembler et je me sentis devenir blême. « Qu-Quoi ? » demandais-je d'une voix un peu fébrile. Sasha me regarda un instant d'un air sérieux avant de littéralement hurler de rire. Je clignais plusieurs fois des yeux avant de me renfrogner « Tu te foutais de moi ? » Sasha répliqua dans un éclat de rire « Bien sûr que oui ! J'crois à toutes ces conneries mais je sortirais jamais avec un cadavre … T'imagines le délire ? Ce serait comme de la nécrophilie au lit, non ? » J'haussais les épaules, un peu gênée « Hum … Oui, enfin … Un corps mort peut-il vraiment ressentir du désir ? » « Bien sûr ! » répliqua ma sœur sur un ton tellement vindicatif que je relevais les yeux de ma tasse de chocolat au lait en haussant un sourcil. Sasha esquissa un sourire « Enfin je pense ... » Son ton me parut un peu penaud mais je ne m'y attardais pas, préférant sortir mes pieds de sous mes fesses pour lui en tendre un « REGARDE ! J'ai enfin changé de vernis... La vendeuse m'a dit qu'il était plutôt couleur myrtille glacée ... » J'agitais mes orteils sous l’œil dégouté de ma grande sœur. « Euh … Ouais, tu sais moi et le vernis, c'est pas vraiment mon truc hein. » Je fis une moue, décidément elle ne comprendrait jamais ma passion pour les vernis. J'étais une incomprise ! « Laisse tomber. » repris-je dans un marmonnement. Sahsa leva les yeux au ciel avant de me jeter un coussin en pleine face « Stop de bouder, little Blondie. Tu veux m'en mettre ? » « De quoi ? » demandais-je sur un ton un peu perdu « Du vernis ! » Mon regard s'illumina et je me levais brusquement, courant pour aller chercher le nécessaire tout en criant « Oui, avec plaisir ! Tu vas voir il est juste … Parfait ! »

Ash & l'homme mystérieux

Sasha

Tu penses rentrer pour Noël ?

Non, little Blondie. J'suis avec mon copain et on va dîner chez sa famille. j'te le présenterais un jour !  

Oh ... Maman et Papa auraient été contents que tu passes ... Copain ? il est beau ? Riche ? Un Américain ou un étranger ?

Sasha

tu parles, ils se fichent bien que je rentre ou pas ... mais et toi, what's up ? Il n'y a que son fric et sa beauté qui compte Ash, pour toi ?! Sinon ... il est canon ouais et assez riche mais je me fiche de ça. Kressens un vrai truc pour lui, je pense  

Sasha

Et tu sais d'où il vient ? Oh bah moi je ... sors ... et bien sûr que sa beauté compte, tu te verrais coucher avec un homme laid, un œil en moins et pleins de cicatrice ?

tu me fais rire ! écoute on en reparle plus tard, j'dois y aller ! xx

Sasha

Ok ... xx

Ash & la rencontre du troisième type

« Remonte donc ce menton, Shaya. » Esquissant un sourire, le teint pâle et les lèvres rougies d'avoir étaient tant mordillées, je fis ce que ma mère me demandait. Ce dîner semblait être une mauvaise idée et j'avais passé l'âge des soirées où mes parents m'emmenaient contre mon gré. Du moins, je le pensais. Comme un tic nerveux, je trifouillais la manchette d'un de mes gants, sentant, pour une fois, mes cicatrices me gêner horriblement. Ma mère se tenait près de moi, belle blonde au teint hâlé et à la parure royale, elle était à l'image même de la femme de Maire qu'elle devait être. Face à la foule et slalomant entre tous les passants, je manquais de couiner à chaque fois qu'un invité m'effleurait. Mon corps était d'une hypersensibilité effarante et je n'avais qu'une envie : rentrer chez moi. Moi, la fille sociable et adorant montrer les dernières tenues que j'avais pu me procurer, je n'avais pas envie ce soir. Je n'avais plus de nouvelles de Sasha depuis un mois et mes parents ne semblaient absolument pas s'en inquiéter. Je trouvais cela étrange mais ne leur avait pas demandé pourquoi. Je n'osais pas, en réalité.

Ma mère m'effleura le bras et je relevais la tête, mettant mes pensées bien sombres de côté. Un jeune homme, brun, d'une pâleur plus effrayante que la mienne sûrement -les traits de son visage toujours aussi flou- esquissa un sourire en me regardant. « Viens là, Shaya que je te présente. Voici Monsieur Carlson, un grand investisseur dans l'immobilier et un ami très proche de ton père. » Je ne montrais rien de mon trouble mais ce mec avait sûrement mon âge donc … 21 ans et était déjà si haut dans la hiérarchie. Ou alors il avait enchaîné la chirurgie esthétique. « Bonsoir ... » Sa voix me parut plus envoûtante que jamais et je déglutissais avec difficulté. Okey … what the fu- ...? Une étrange impression m'enserra le ventre et la gorge, comme si un danger imminent était prêt à éclater. J'esquissais un sourire à mon tour avant de dire « Bonsoir, ravie de vous rencontrer. » J'avais beau poser mes yeux sur son visage, il n'y avait rien d'autre qu'une forme flou, informe. Ma maladie était réellement handicapante et agaçante parfois. Si seulement j'avais pu voir ses yeux mais … Une odeur étrange m'arriva alors en plein nez, un mélange de terre mouillé et pourrissante, en quelque sorte. Je déglutis difficilement alors que Monsieur Carlson poursuivait en prenant ma main. Dieu que sa main était glacée … Serrant les dents, je le laissais poser ses lèvres froides sur le dos de mon gant. Mon cœur battait la chamade et je sentis ma mère se tourner vers moi. J'espérais qu'elle ne remarqua pas mon malaise « Vous semblez prête à vous évanouir, vous allez bien ? » Je hochais vivement la tête avant d'écarter ma main de la sienne. Mes mains étaient un terrain interdit, une immondice que j'essayais tant bien que mal d'oublier. Je n'y pouvais rien. L'homme face à moi se racla la gorge, comme embarrassé alors que ma mère reprenait la parole « Elle est un peu … fragile. Il faut l'excuser. » Je détournais le regard, sachant que ma mère n'aimait pas être mise dans l'embarras mais je me fichais de ça, présentement. Cet homme ne m'inspirait rien de bon. Une chair de poule affreuse venait de relever tous les micros poils qui persistaient encore sur mes bras car je prenais un temps fou à m'épiler les jambes jusqu'au maillot … Les poils sont tellement … Enfin bref, ce n'était pas le sujet.

...

Seule, appuyée contre un mur tout en sirotant un verre de jus de fruit -et cette fois-ci c'était bel et bien du jus de fruit- je regardais ma mère me faire un signe de la main ou peut-être n'était-ce pas elle mais les vêtements étaient identiques alors j'esquissais un sourire qui se voulut rassurant tout en portant mon verre à mes lèvres. « Charmante soirée n'est-ce pas … Tout comme vous. » Je recrachais brusquement ce que je venais d'avaler avant de me mettre à tousser. « Merd... Mince ! » dis-je en me rattrapant sur le gros mot que j'allais lâcher tout en me tournant vers l'intrus. Le costume était semblable à des tas d'autres mais la voix et l'odeur qui émanaient de lui étaient reconnaissables entre toutes. Mon pouls s'accéléra encore une fois alors qu'il ne cessait de se rapprocher me mettant de plus en plus mal à l'aise. D'un ton peu assuré, je dis « Oui euh … Merci ! » J'avais revêtue ma plus belle robe et m'était longuement regardé dans le miroir, sachant qu'à défaut de voir les traits de mon visage, je pouvais au moins admirer mon corps. Je rougis sans m'en apercevoir et demandais d'un ton faussement timide « Au fait, je … Je m'excuse pour tout à l'heure, comme l'a dit ma mère, j'ai une santé fragile. » Il lâcha un rire qui m'embrasa toute entière et je me sentis affreusement honteuse de ressentir ça devant une foule de personnes et surtout devant un homme que je ne connaissais pas. Bordel de fleur ! hurlais-je intérieurement. Merde était souvent remplacé par fleur, chez moi. Remontant la bretelle de ma robe, je me laissais aller contre le mur, fixant ce visage que je ne voyais pas alors qu'il répondait de cette voix à l'accent légèrement français « Ce n'est rien. La fragilité a son charme, vous savez. » « Oui … C'est vrai. » Une main glacée vint se poser brusquement sur ma joue et sans le vouloir je retenais mon souffle. Je ne comprenais absolument rien à ce qu'il se passait et me rappelait brièvement que j'étais dans une foule qui rassemblait aussi mes parents. « Je … Je … Euh ... » bégayais-je avant qu'il ne murmure une chose qui m'effraya « L'odeur est entêtante et me donne envie … de beaucoup trop de choses qui ne devraient pas être dites devant une jeune fille comme vous. Quel dommage ... » J'écarquillais les yeux avant de le repousser brusquement, trébuchant presque sur mes escarpins, lâchant presque ma pochette de soirée alors que je m'échappais vers la sortie. Le souffle court et l'envie puissante de pleurer me prit au corps, je regardais derrière moi et ne le vit pas. Sortant dans l'air glacial, ayant oublié ma veste, je ne cessais de courir que lorsque je fus contre la voiture de mon père, m'évertuant à me dire que j'avais sûrement rêvée. Je m'étais promis de ne jamais en rencontrer … Que jamais ils ne m'approcheraient … Les pédophiles étaient décidément partout !

Ash & la descente en Enfer

Ash … Il se passe des choses. Il se passe des choses graves, ce genre de trucs qu'on explique pas. Ecoute j'ai pas l'temps de te parler … J'ai plus vraiment de temps pour quoi que ce soit d'ailleurs. Ce que je vais te dire va te sembler fou, effrayant mais … Je vais mourir. Ce soir. Je le sens, c'est comme une intuition qui ne me quitte pas de puis que je l'ai rencontré … Ce n'est pas grave, little Blondie … Rien n'est jamais réellement fini mais … Pitié, ne viens pas me chercher … C'est terminé. Je t'aime … BIP BIP BIP BIIIIIIIIIIP

Ash & Inspecteur Gadget

Ma sœur était morte. C'était pas un truc qui devait me sembler normal, ça ne devait pas être une pensée qui aurait dû traverser mon esprit car … On ne mourrait pas avant, au moins, ses 60 ans et encore, pour moi, mourir à 60 ans était vraiment digne des plus courageux. Je me suiciderais peut-être avant, histoire de ne pas avoir à m'observer les seins tombants (ce n'est pas comme si il y en avait beaucoup mais quand même !) et ayant pour seul hobby : la prochaine émission de Julien Lepers version américaine.

La chaleur était plus étouffante encore qu'à Orlando et ma voiture n'était plus qu'un tas de boue ignoble. Je jetais un dernier coup d’œil à mes notes avant de descendre de la voiture. L'étendue d'un quartier qui m'avait l'air assez sympathique … Ou carrément glauque se présenta à moi. La peur au ventre, je repoussais les cheveux qui me tombaient sur le visage avant d'avancer, les bottes que j'avais au pied faisant un bruit presque plus stressant que les voix que j'entendais çà et là autour de moi. Je sursautais lorsqu'un chat traversa brusquement la rue sombre, poursuivant sûrement un rat. Je grimaçais et manquait de hurler en entendant une porte claquer derrière moi. FLEUR FLEUR FLEUR FLEUR, hurlais-je dans ma tête alors que j'avançais avec un trouble de plus en plus puissant vers un bars qui rassemblait beaucoup d'hommes à l'allure patibulaire. Esquissant un bref sourire aux messieurs installés à la table devant le bar, j'entrais alors que je sentais, sans les voir, les regards de tous ces motards braqués sur moi. Le barman se tourna directement vers moi tout en essuyant un verre avec un torchon qui avait l'air aussi sale que son t-shirt plein de gras. Je déglutis alors qu'un silence semblait s'être peu à peu installé autour de moi, seule persistait la musique de rock en fond. Restant immobile à l'entrée, tripotant mon carnet de notes, j'eus un couinement stupide lorsque le barman me dit d'une grosse voix « J'peux vous aider, ma ptite dame ? » « Euh je … Oui. » Tournant la tête de part et d'autre de moi j'observais avec horreur les habits de chacune des personnes installées au table puis au bar. Il y avait une femme, sans aucun doute ou peut-être deux … Je ne savais pas mais l'une d'elle avec une si forte poitrine qu'elle semblait prête à jaillir du corset en cuir qu'elle portait. Un homme accoudé au bar tenait un cigare entre ses gros doigts sales et il me souffla allègrement sa fumée à la figure me faisant tousser … Je détestais cette odeur, cet endroit, ces gens … Sasha était réellement passé par là ? D'une main tremblante, je mis un temps fou à ouvrir mon carnet avant d'en sortir la photo d'une Sasha souriante et de la tendre au barman tout en demandant d'une voix faiblarde « Hum … Je … Est-ce que vous avez déjà vu cette fille- » « Nah. C'est clairement pas l'genre de nénette qui passerait par chez nous ça … Qui c'est ? » m'interrompit-il brusquement tout en m’observant. Déglutissant plusieurs fois, je rangeais la photo et dit tout simplement « C'est ma sœur.» « Pas mal. » marmonna le mec au cigare à qui je ne répondis pas, préférant m'éloigner quelque peu. « Bien, super … Merci à tous ! » Je fus stoppé par une main, celle de la femme à grosse poitrine. « Remontre la photo.» m'ordonna-t-elle d'une voix rauque. Je fis ce qu'elle me dit, préférant ne pas m'attirer de problème. « Pourquoi tu la r'cherches dis moi. » La question m'étonna mais me donna un brin d'espoir. « Elle est … morte et j'essaie de … J'sais pas où elle se trouve, en fait. » Voilà quelques semaines à peine que j'avais appris la mort de ma sœur qui était officiellement morte en 2014. Pathétique … J'avais pensé qu'elle avait seulement cessée de me parler,  fâchée contre moi, contre ma famille mais il n'y a pas si longtemps j'étais retombé sur un message que je n'avais jamais remarqué sur mon portable. Trop heureuse d'entendre la voix de ma sœur, j'avais vite déchantée en entendant l’affreux message qu'elle m'avait laissée, de cette voix fébrile et apeurée que je ne lui connaissais pas. J'avais bien vite pris un billet direction la Louisiane et voilà deux jours maintenant que j'arpentais les rues de la ville voisine à Shreveport pour tenter de trouver des indices n'importe quoi. « La police … T'y as pensé ? » me demanda brusquement la femme, me sortant de mes pensées. « Euh bah … Non. » avouais-je tout en me rendant compte, qu'en effet, commencer par là aurait été plus judicieux. Je n'étais pas la Reine des enquêtrices apparemment. Esquissant un pauvre sourire, je repris la photo mais la femme ne me lâcha pas « T'aventures pas trop loin, ma belle. Ici on est pas à Los Angeles ni à New York. Ils font leur loi et exterminent les plus curieux … Tiens toi tranquille si tu veux un conseil. » Ils ? Je n'eus pas le temps de demander quoi que ce soit car le monsieur sur lequel elle était assise lui parla et elle me lâcha enfin le poignet, se détournant totalement de moi.

Profondément chamboulée par une nouvelle déception mais un l'espoir naïf de pouvoir retrouver ma sœur, vivante ou non, je sortis du bar et me redirigeait vers ma voiture. M'effondrant sur mon siège, je pris le volant entre mes mains, laissant un affreux silence m'envelopper, me rappelant à ma solitude précipitée. Mes lèvres se mirent à trembler et mon corps fut secoué de plusieurs soubresauts avant que je ne me mettre littéralement à pleurer, déposant tout le poids de ma peine dans une obscurité surfaite et sale. Pour la première fois de ma vie, j'en voulais à la Terre entière, ma sœur était sûrement morte et je n'avais rien pu faire, trop aveuglée par ma vie à Miami, mes amis si peu sincères et mes parents qui avaient l'air de se foutre totalement du sort de ma grande sœur … Serrant les dents, je déglutis plusieurs fois avant de reprendre mon calme, de me retenir de hurler en sentant mes joues rougies et irritées. Je remis le contact et faisait demi tour, me dirigeant vers ma prochaine destination : Shreveport.

Ash & Shreveport

La chambre était aussi délabrée qu'un vide grenier et la moquette était parsemée de tâches dont la provenance m'importait peu. La nausée me prit alors que je posais brusquement mon sac sur le lit une place. Shreveport puait la débauche à des kilomètres, jusque dans ses hôtels. Épuisée par la route que je venais de faire, je n'eus qu'une envie me vautrer dans le lit, sale ou non. Bien que le siège de ma voiture aurait été plus accueillant au vu des draps qui avaient jaunis par le temps et l'horrible couette à motifs fleuris. Un murmure. Je me détournais brusquement, le cœur battant à tout rompre. Ce genre d’événement m'arriver trop souvent pour que ce soit normal … Il me semblait qu'une chose m'entourait, sans cesse, me collait à la peau comme les tatouages que j'avais sur le corps … C'était étouffant mais étrangement, peu effrayant, juste agaçant. Me disant que je manquais de sommeil, je sortais néanmoins de quoi me changer, je ne dormirais pas tout de suite. Ma venue dans cette ville n'était plus si anodine. Ma rencontre avec la police de la ville n'avait rien donnée, comme si ma sœur n'avait jamais existée en tant que vivante ou que … morte. Je me repris, ne préférant pas me replonger dans ce souvenir. L'appel que j'avais reçu il y a quelques jours ne m'avaient pas réconforter mais m'avait au moins donné une piste : ma sœur était belle et bien morte mais une piste était à explorer sur les origines de son assassin. Le cuir de mes gants craqua alors que mes poings se resserraient, mon imagination se mettant en marche avec plus de rapidité que jamais, m'imaginant ma sœur hurlant à l'agonie. Avait-elle souffert avant de mourir ? Je ne préférais pas le savoir, je ne le voulais pas … J'enfilais bien vite quelques affaires avant de quitter ma chambre, me préparant à ma première rencontre avec les seules personnes qui pourraient être susceptibles de m'aider … Réellement.

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