✤ Traits de caractères Conrad est un artiste. Et alors ? Et alors, c'est une philosophie de vie, une manière de voir les choses. Conrad adore observer les gens et les choses pour mieux les comprendre et ainsi les transcrire. De ce fait, ce n'est pas un homme bavard, bien au contraire. Il vous gratifiera d'un regard ou d'un sourire, mais c'est justement ces petites choses qui montrent bien plus d'émotions que ses paroles. Quand Conrad parle, ce n'est jamais pour s'énerver, il s'énerve très rarement en réalité. Avec les années et le temps, il a appris que s'énerver ne servait à rien, à part remuer du vent. On pourrait le qualifier de lâche, mais diplomate lui convient mieux. Il sera le premier à tenter de calmer deux loups plutôt que de les encourager à se battre. Soumis, non pas vraiment, ou peut-être bien, mais lui ne voit pas les choses ainsi. Il ne voit pas l'intérêt de dominer les gens, de les écraser. Est-ce que c'est un loup pacifique ? Oui ! Ce n'est pas non plus monsieur peace and love, il se situe plutôt entre peace and love et monsieur agressivité.

Il est généreux, parfois trop et on abuse de lui mais ce n'est pas grave. Il veut aider les autres et cela étonne souvent. Lui l'homme timide au fond de la salle qui ne parle pas, aider ? Oui, on le décrit souvent ainsi. L'homme timide qui ne parle pas, discret et qu'on oublie. Mais c'est un avantage. En l'oubliant, en le prenant pour un idiot alors qu'il est intelligent et discret, il prend l'avantage et de l'avance sur les autres. Conrad a des manières très fines, élégantes. On dirait qu'il sort d'un autre temps. Peut-être n'est-il pas vraiment dans la bonne époque. Parfois, il souffre de cette époque violente et rude, mais il l'aime cette époque. Un rêveur, un grand rêveur le Conrad. Il refait le monde dans sa tête, mais pas trop. Il a quand même le sens de la réalité de certaines choses. Il est ambivalent, parfois compliqué. Son intelligence n'est pas toujours un avantage, et oui, les cons eux, ne savent pas qu'ils sont cons et c'est bien pénible. Mais là encore, il ne dira pas un mot désobligeant. Il est poli, mais dans sa tête, il pense ce qu'il veut, n'est-ce pas ?

Il est quand même têtu, parfois ça agace, parfois ça amuse. Mais quand il a une idée, il refuse de la lâcher. Au final, c'est un vieux loup sage qui sait qu'il faut se modérer dans la vie pour bien réussir.

✤ Occupation diurne Conrad a trouvé un petit métier de bibliothécaire à mi-temps dans la bibliothèque de la ville. C'est histoire d'avoir de l'argent et de remplir son frigo. Le reste de son temps libre ? Il erre si on peut ainsi dire. En réalité, il va s'isoler dans les coins de verdure pour s'aérer la tête et oublier tout le bruit ambiant. Ou alors, il s'enfile dans une librairie indépendante pour passer entre les rayons et voir ce qui ne va pas. Il est un peu la hantise de certains vendeurs qui l'ont repéré, qui ont l'impression de l'avoir déjà vu sans le reconnaître, mais qu'ils n'osent rien dire. Il fait aussi souvent la blague à la bibliothèque de la ville de passer en tant que client, ses collègues se sont habitués à son caractère hors-norme sans vraiment réagir. Conrad n'écrit plus, il n'y arrive plus. Toutes ses idées restent bloqué dans sa tête sans qu'aucun stylo n'arrive à les faire sortir. Il a arrêté depuis bien longtemps de tenter d'écrire, le manque d'envie y est pour beaucoup. Alors, il faut d'autres choses, il marche beaucoup par exemple.

Il aime bien aussi observer les petits progrès de la ville en matière d'écologie même si pour l'instant, ils ont d'autres priorités. Et pis tout simplement, parfois il s'assoit sur un banc et observe les gens. Il les observe vivre, pas insouciants, nerveux, agressifs, mais vivants.

✤ Manies, habitudes & goûts Conrad a la terrible manie de fumer, et ceci depuis près de dix ans. Il adore manger chinois, ne se lève pas sans son café et le journal local du matin. Il a son petit programme du matin qu'il déteste qu'on chamboule.

✤ Transformation Conrad a eu lors de sa première transformation la forme lupus. Et il l'a gardé. Avec le temps, il a appris à passer en Hispo, mais il ne prend cette forme que dans des cas extrêmes, quand il sent qu'il aura besoin d'être plus grand qu'un loup normal. Conrad adopte la forme d'un loup gris d'Amérique, le poil marron chocolat. La transformation est bien entendue douloureuse, mais il a appris à faire avec. La première transformation marquera à jamais son esprit tant elle a été pénible. Mais avec le temps, cette douleur, il a appris à en faire une force. L'agressivité qui en découle après la transformation le fait souffrir. Il n'aime pas avoir toute cette rage, toute cette agressivité en lui. Malgré ce qu'on pourrait penser, Conrad n'a aucun problème avec les instincts de la bête. Il sait que c'est nécessaire pour survivre. Depuis sa naissance il a été dans la meute de Greenville, une meute qu'il a chéri et aimé. Quand il a erré, deux ans auparavant, il est devenu un cabot et a souffert de la solitude, tout comme sa bête.

Après deux ans d’errance, il a intégré la meute de Shreveport. Il ne fait pas de vague, s'est bien intégré en un an même s'il rend certains loups curieux. Un vieux loup comme lui ne porte pas beaucoup de cicatrice. En effet, Conrad s'est rarement battu et s'il doit se battre, son loup se soumet rapidement.

✤ Convictions La révélation, pourquoi faire ? Conrad n'en a jamais compris l'intérêt. Les humains ont peur d'eux, alors pourquoi leur faire encore plus peur ? Il a toujours été un homme de l'ombre. Quand certains de ses collègues, amis de meute se sont révélés en tant que lyncanthrope, lui ne l'a pas fait. C'est un homme pudique. Pour lui, cela ne concerne que sa vie privée. Et il avait raison de se méfier, voyez ! Maintenant on parle de maladie et de vaccin, la belle affaire. Cela énerve Conrad qui ne se considère pas malade. Sa famille est lycane depuis plusieurs générations, pour lui c'est un honneur. Ensuite, il y a eu les humains d'abord qui leur sont tomber dessus. Il avait raison, une révélation cela ne sert franchement à rien, sauf mourir. Et le pire, quand il a fallu se recenser alors qu'il était déjà dans la meute de Shreveport, il a dû suivre le mouvement. Je puis vous dire qu'il n'a apprécié de devoir se présenter. Lui l'écrivain qui n'avait jamais dit sa véritable nature, pourquoi faire ? Ce n'est pas sa nature qui fait l'homme qu'il est. Après, c'est son avis. Il n'aime pas être bousculé et la révélation pour lui a été une vraie bousculade.

✤ Signes particuliers Possède des tatouages amérindiens sur le bras gauche et un peu partout sur le corps. Il faut les chercher ! Sinon, il se balade souvent avec un chapeau et une écharpe.

Conrad lisait calmement un bouquin sur lequel il devait travailler pour son cours de sociologie. L'odeur suave de Joyce lui parvint au nez et il regarda sa fiancée qui lisait calmement. La jeune louve ne bronche pas, elle avait son caractère mais elle semblait calme, pour une fois. Le lycan pur-sang continua de la toiser quelques minutes, pensif. Ils s'étaient fiancés récemment sur un coup de tête. Peut-être la pression familiale et celle de la meute qui voyait en ce jeune couple leur avenir.

« Joyce ?
- Mmmmm ?
- On devrait se séparer. »

Il avait dit cela calmement, sans hausser le ton, jamais. Il la fixait en disant cela. Il éprouvait de la tendresse pour elle, de la véritable tendresse, mais de l'amour ? C'était à discuter. La louve leva son regard foncé sur son compagnon et resta silencieuse, pensive. Ils s'étaient aimés avec fougue, mais avec amour ? C'était discutable. Elle avait bien plus de caractère que lui, mais cela ne dérangeait pas le jeune Conrad. Depuis sa tendre enfance il avait toujours eu une personnalité calme, ne faisant pas de vague et étant une valeur sûre pour la meute. Joyce pencha la tête de côté et le toisa encore quelques minutes avant de parler.

« Peut-être bien. »

Ils avaient vingt ans, la fleur de l'âge, un amour de jeunesse, un amour peut-être bête, ils décidèrent de se séparer. La nouvelle secoua les parents de Conrad, particulièrement sa mère qui croyait en eux, en leur couple. Conrad était lycan pur-sang depuis des générations, sa mère avait eu du mal à l'avoir, du fait de sa nature de lycan, mais elle l'avait eu. Elle n'avait eu que lui. C'était d'elle que Conrad tenait son caractère calme, son père au contraire, était un loup dominant mais qui ne défierait jamais l'Ulfric, il ne voulait que protéger les siens et les plus faibles. Ses parents ne lui en voulurent pas longtemps de s'être séparé de Joyce, cette louve qu'il avait rencontré adolescent, la première femme qu'il avait aimé. Il fallait avouer que la mère de Conrad avait très vite compris que son fils était un intellectuel, un penseur. Quand il avait choisi sociologie, écologie et littérature à la fac, elle avait bien compris dans quelle voie il se dirigeait.

Quatre ans plus tard, pour son master en sociologie, il décida de se rendre au Canada. Il faisait froid, mais sa bête appréciait le froid, tout comme lui. Ce fut là qu'il rencontra sa première vampire, dans un bar. Il n'avait que vingt-quatre ans, avait l'air jeune, innocent. Sa mère avait été inquiète qu'il parte, mais il lui avait juré d'aller s'annoncer à la meute locale d'Alberta pour n'avoir aucun problème. Cela ne créa effectivement aucune vague, l'Ulfric le laissa passer par ses terres et apprécia même l'intelligence du jeune loup qui lui expliqua ses projets, des projets peut-être naïfs mais il en faut des naïfs dans la vie. Revenons donc à notre vampire, elle avait l'apparence d'une gamine de vingt-an ans, à peine majeure. Conrad était calmement assis quand il la vit s'approcher de lui. Son odeur ne laissait place à aucun doute, elle n'était pas humaine. Calmement, le jeune lycan leva le museau vers elle alors qu'elle sourit, visiblement amusé. Le sourire d'une vieille dame qui voyait un gamin.

« Je t'ai observé depuis longtemps, à part un soda tu n'aimes rien. Tu ne veux pas boire ?
- Je ne vois pas l'intérêt.
- Je vois... Où vas-tu aller maintenant ? Tu sembles te poser plein de questions, j'aime bien les jeunes comme toi.
- Je ne sais pas. Je fais des recherches.
- En quoi, gamin ? »

Et elle s'assit à ses côtés. Ils passèrent la soirée à discuter, refaire le monde. Elle n'était pas méchante, de passage disait-elle, à la recherche de quelqu'un qu'elle attendait depuis longtemps. Ils firent un bout de chemin ensemble, se séparèrent. Conrad retourna chez lui six mois après et rendit son projet de master qu'il avait peaufiné avec cette vampire intelligente qui lui avait donné des pistes.

Après ses études, l'écriture lui apparut comme une évidence. Il s'intéressa à la mafia, à l'écologie et tout ce petit monde. Il assista au coming-out des vampires, puis ensuite à celle des lycans, mais lui, ne se dévoila jamais. Dans la meute, très peu de lycans se dévoilèrent. Beaucoup étaient professeurs, infirmiers, docteurs, des métiers en contact avec les humains, ils ne pouvaient se permettre de perdre leur gain de pain. Conrad vieillit, rencontra quelques femmes mais aucune louve n'attira son attention. C'était un rêveur qui refaisait continuellement le monde. Il sortit en 2010 son premier livre, cela plut, dérangea. Il se pencha sur la nature humaine mais pas seulement, sur l'écologie, sur les loups, mais jouait toujours l'humain.

Finalement un jour, il publia un article polémique sur l'économie, l'écologie et la mafia. Le monde politique fut secoué, son nom fut connu, peut-être trop. Au début, tout alla bien puis commencèrent les menaces, la violence verbale, le harcèlement. Ses collègues lui tournèrent le dos, ayant peur, la meute tenta de le soutenir, mais en vain. Il lâcha son boulot de journaliste, il perdit le goût à l'écriture. En quelques mois, il perdit tout, sauf sa famille. Malgré tout, il décida de quitter sa meute, ayant peur que la mafia se venge sur eux. Après tout, on pouvait toujours découvrir qu'il était lycan. Sa mère pleura, le supplia, mais son père lui avoua à demi-mot que c'était le mieux à faire, pour la meute. Ce jour-là, Joyce lui offrit un livre sur la méditation, et le laissa partir.

Il devint un cabot, un lycan errant qui ne s'arrêtait dans aucune meute. Il se présentait malgré tout à l'Ulfric local quand il s'arrêtait sur les terres d'une meute. On tenta de le retenir, on tenta de l'aimer, mais Conrad refusa. Il repartit, sillonna l'Amérique du Nord durant deux ans, deux longues années. Un jour, il s'arrêta à Shreveport et il décida de se présenter à l'ancien Ulfric pour rejoindre la meute. Son loup était malheureux d'être seul, un soumis ne pouvait errer continuellement. On l'accueillit et progressivement, il se fit une place.