En arrivant devant l’attraction, je regrette tout à coup d’avoir écouté Margot. A l’approche d’Halloween, elle était toute excitée. Je n’aurais pas dû l’ouvrir à ce moment-là. Dès que j’ai exprimé mon ignorance, elle m’a harcelé de piques jusqu’à ce que je cède : okay, je fêterai Halloween cette année. Persuadé qu’elle me ficherait la paix. Mais il ne faut pas sous-estimer la ténacité d’un esprit. Elle avait décidé de vivre cet Halloween à travers moi. Et cela incluait la recherche du costume.

Et c’est donc affublé d’une longue toge noire à capuche et d’une minuscule faux en plastique dégottée au rayon enfant que je suis arrivé devant le Labyrinthe Circus. Elle avait trouvé hilarant que je me déguise en faucheuse.
Abrité sous la capuche, j’essaye d’éviter le regard des autres. Elle a intérêt à se lasser vite ou je fuirai la fête peu importe ses lamentations. Je suis sa silhouette vacillante à travers la foule, prêtant une oreille distraite au discours pompeux de l’animateur. « Prends celle-là, prends celle-là ! » crie Margot en pointant une porte. Sans savoir dans quoi je me lance, je m’engage à la suite de deux personnes, avant que la porte ne se close dans notre dos.

Devant nous, une ville. Un véritable décor d’apocalypse. « Bon okay, ce n’est pas si mal. » j’avoue en me retournant vers Margot… qui a disparu. A-t-elle emprunté une autre porte ? J’avance dans la rue, appréciant la qualité des détails, des effets sonores mimant le vent et des brumisateurs déversant une fine bruine. Ce n’était pas exactement le paradis, mais il y avait une certaine beauté dans cette désolation. Mais désolé, ça ne l’est pas tant que ça. Un grognement me parvient. Et des zombies sortent de nulle part. J’ai juste le temps d’apprécier la qualité de leur costume avant de me demander s’il faut que je fuie. Cela fait peut-être parti du jeu.

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Spoiler:

Ses prunelles translucides embrassèrent les alentours. Ses dents qui crissaient alors que sa mâchoire se crispait sous le coup d'une haine sans limite. Pourquoi devait-elle faire cela ? Devait-elle réellement se fringuer comme une pouf des quartiers sombres où les putes allemandes aimaient se faire prendre dans des ruelles crades et suintantes de gras et de sang séché. Recroquevillée dans l'ombre, elle raffermit sa prise sur la batte de base-ball qu'elle tenait. Stupide accoutrement d'un personnage de fiction dont elle n'avait jamais entendu parler. Harley … Harli … Rien de bien intéressant en ce nom inconnu. Dillon se faufila parmi la foule, attendant simplement son tour, ne quittant pas sa proie des yeux, ne passant pourtant pas inaperçue avec ses couettes colorés, sa mini jupe et son haut taille enfant recouvrant le vide de sa poitrine.

Il avait l'air si innocent, transcendé par la joie d'être avec ses amis. Ce chien. Il n'était en réalité qu'une enflure adorant se fondre dans la masse pour tuer les siens. Douce victime qu'elle devrait nettoyer, ses doigts baignaient par son sang sombre et gluant. Puis des mains froides vinrent se flanquer sur ses yeux et Dillon se figea. L'obscurité sentait le … poisson ? Elle voulut se dégager mais l'inconnu la poussa et elle protesta mais faillit trébucher et fut emportée dans un autre monde, une dimension étrange. Donnant un violent coup de coude à son assaillant, elle se dégagea puis se retourna. Son attention ne fut même pas portée sur le pecnot qui venait de lui barrer la vue. Non. Elle découvrit qu'elle était entrée dans une porte. Et la mauvaise. Elle ne pourrait donc pas poursuivre sa cible. Son regard froid, sa bouche crispée elle murmura « Je devrais t'éclater le crâne et manger tes yeux pour la peine. » Se précipitant vers lui, elle se stoppa net, découvrant une autre personne. Un homme qu'elle n'avait jamais vu. Haussant un sourcil, elle lâcha une injure dans sa langue natale. Un grognement, des pas, des bruissements. Dillon fit volte face. Des êtres qu'elle n'avait croisé qu'une seule fois dans sa vie, semblable aux corps que pouvaient relever les nécromanciens, pourris jusqu'à la moelle, verdâtre, maigres, le regard plus vide que le sien, ils marchaient dans leur direction. Dillon réfléchit un instant avant de se demander si c'était une simple illusion mais un de ses ennemis lui fonça dessus, brusquement, toute griffe dehors et elle eut le réflexe de balancer sa batte dans son crâne. Un crac sinistre mais qui ne l'arrêta pas. Le cœur figé, l'adrénaline prenant le dessus, elle se mit à courir, oubliant les deux autres. Elle n'avait pas le temps pour ça. Sortir d'ici devait être son seul but.

Résumé:

Malgré la beauté des décors, j’en détache enfin mon attention pour me concentrer sur les personnes que j’avais suivi à travers la porte. Une jeune femme et un homme, pas très vieux lui non plus. La fille, presque une gamine, était affublée de deux couettes la rajeunissant d’avantage. « Hey, je vous reconnais ! Vous êtes Harley Quinn dans Batman ! Une amie m’a fait lire les comics le mois dernier. » Je n’étais pas peu fier d’exposer ma culture américaine. Comme on dit, la confiture, la culture, la tartine, tout ça. Enfin, je toise le jeune homme. « Vous êtes déguisé en quoi vous ? » Même avec son assiette de poissons dans la main, je ne vois pas.

Je n’ai pas le temps de faire connaissance plus avant, puisqu’un craquement assourdissant retentit. La fille a fracassé sa batte de base-ball sur la tête d’un zombie. Les yeux exorbités, bouché-bée, j’en laisse presque tomber mes bras. Heureusement, l’accessoire a l’air d’être aussi réel que le mien, l’acteur ne parait pas blessé. Ni rancunier. Il continue sa marche dodelinante. Mais moi, je ne peux pas laisser passer ça. « Vous êtes complètement malade ou quoi ?! Revenez ! » je crie à la fille qui déguerpit, sûrement honteuse. Ou peut-être qu’elle avait réellement peur.

Je m’approche du zombie pour lui prouver qu’il n’y a rien d’effrayant. Mon doigt glisse sur la joue. Je m’attends à ce que du maquillage s’y accroche. « Vous voyez ? Revene… » Un claquement de dents frôle mon doigt, laissant un filet de bave sur mon index. Okay. Je fais signe au gars. « Mais courez putain, courez ! » Je n’ai pas vraiment envie de me retrouver seul face à de véritables zombies, alors je fais la seule chose qui me parait sensée : je suis la fille qui a la seule arme du groupe, tout en maudissant les nécro dans ma barbe. Non seulement ils se prennent pour dieu à faire revenir les morts, mais ils le font mal. Je leur apprendrai, moi, à faire revenir quelqu’un. Bande de minables.

La peur me donne presque des ailes. Mais pas au point de rattraper la fille. Avec une bonne vingtaine d’années de plus dans les pattes, je ne peux que la suivre de loin. Devant elle, il y a une maison, et franchement, il faut que je m’arrête. Les courses poursuite, ce n’est plus de mon âge. « Devant vous ! Planquons-nous là-dedans ! » je lui gueule entre deux halètements.

résumé:

Spoiler:

Dillon ne sut pas exactement ce qu'elle devait répondre à l'homme déguisé en … Faucheuse ? Il lui fit simplement hausser un sourcil lorsqu'il évoqué Batman. Elle ne savait pas du tout en quoi elle était déguisée. Cette pouilleuse de femme l'avait simplement habillé et coiffée en lui disant « Tu seras dans le thème au moins. » Qu'en avait-elle à faire d'être dans le thème ? Elle était là pour tuer, pour éclater la tête d'une enflure. Elle ne s'amusait que grâce à ça. Elle ne répliqua donc pas et voulut s'attaquer à l'inconnu devant elle. Elle ne reconnut d'ailleurs pas tout de suite son visage. Elle oubliait chaque visage, chaque existence qu'elle jugeait inutile. Puis un grognement, des pas, des grattements. Elle se détourna pour découvrir des … zombies. Ne réfléchissant pas, elle percuta le crâne d'un mort vivant avec sa batte et se mit à courir ne se souciant déjà plus des personnes présentes et pensant d'abord à sortir de cette attraction débile.

Elle entendit des cris mais ce qu'elle réalisa l’enragea. Elle ne courait pas du tout aussi vite qu'elle le devait, elle avait l'endurance d'un stupide humain. Dérapant sur le sol terreux, elle finit par entendre une voix la héler. Elle se détourna et vit Monsieur Faucheur lui courir après. Elle grinça des dents, ne voulant pas être suivit. Puis il lui fit signe de se planquer dans la baraque à sa droite. Elle y jeta un œil puis jeta un autre coup d’œil derrière l'homme voyant la troupe de zombie arriver alors que l'individu aux doigts sentant le poisson arrivait en hurlant de l'attendre. « Tss. » marmonna-t-elle. Elle allait devoir supporter deux hommes sans armes et aussi fragiles que des papillons. Elle s'avança vers le perron de la porte et tenta de l'ouvrir. Mettant son esprit en marche, elle poussa contre la porte, une fois, deux fois, avant de se décider à utiliser une autre manière d'ouvrir une porte. Prenant place, elle leva sa batte et défonça la vitre de la porte avant de tendre la main, écorchant son bras frêle et veineux contre les bouts de verres. Elle tourna la poignet et ouvrit. Sans prêter plus d'attention aux deux autres, elle entra et commença à vérifier toutes les pièces, à l’affût du moindre bruit et prête à se battre. L'irlandaise baissa les yeux sur son bras et ne le vit pas cicatriser. Intriguée, elle se stoppa un instant avant de relever la tête en voyant les deux autres arriver « Fermer la porte et mettez vous à couverts. » qu'elle murmura, ne se fatiguant pas à parler plus fort. L’extérieur grouillait de danger, puait le cadavre défraîchit et la chair moisie. Elle tendit les mains et ferma les volets usés et rouillés en un grincement sinistre. La nuit risquait d'être bien longue.

Un pas devant l’autre, un pas devant l’autre. Ma course ressemble plus à un parcours du combattant qu’à un sprint. Quand on peut envoyer des esprits espionner les quatre coins de la ville, pourquoi s’épuiser à faire des trajets soi-même et à quoi bon faire de l’exercice ? Pour des situations comme celle-ci, évidemment. Mais la réponse est toujours plus facile à voir quand elle est devant notre nez. Presque au ralenti, j’atteins enfin le perron de la maison, pour regarder la fille s’acharner sur la porte sans succès. Derrière, il me semble que notre compagnon d’infortune nous crie de l’attendre, mais mes oreilles bourdonnent bien trop, entre l’effort qui me vrille le crâne et les battements affolés de mon cœur qui joue du djembé dans ma cage thoracique.

Adossé contre le mur, j’avale de grandes goulées d’air. J’ai l’impression d’être un noyé tout juste remonté à la surface, l’eau en moins, les zombies en plus. Encore incapable de proposer mon aide à Harley Quinn, je ne peux qu’assister, impuissant, à ses violents coups d’épaule. Elle va la disloquer, si elle continue. Heureusement, mon appel silencieux est entendu et elle brise la vitre avec sa batte. Enfin, nous pouvons nous glisser à l’intérieur. Enfin, elle, elle se glisse. Moi, je trébuche et je traîne mes jambes en m’aidant du mur.

Mais il faut faire vite, avant que les zombies ne nous rattrapent. Ca court vite, ces bêtes-là ? Soudainement, ma haine des nécro me parait une bien stupide excuse pour justifier mon ignorance crasse. Sans perdre plus de temps à me lamenter, je m’affaire à empiler un bureau et deux chaises contre la porte. Mais même avec ça, une porte avec une vitre brisée ne va pas tenir longtemps contre un mort-vivant. Un regard autour de moi m’apprend que nous sommes piégés. Bon. Au moins, nous étions sains et sauf. Ou presque.

Je déchire le bas de mon déguisement et attrape sans ménagement le bras de la fille pour nouer le tissu sur son bras. « On va éviter de les attirer encore plus avec du sang qui coule. » Je me retourne vers le mec, et aperçois du sang qui goutte. Bon okay, on est foutu. Y a rien qui attire les zombies comme le sang. A part peut-être un bout de cervelle. …Cette pensée va nous porter la poisse, je le sens bien. Il s’est fait ça comment ? J’avance d’un pas. Okay. « Vous savez que c’est incurable ? » Oups. J’aurais peut-être pas dû dire ça.

Spoiler:

Dillon qui s'efforçait de focaliser son esprit aliéné sur quelque chose. Une action, une réflexion, un plan d'attaque. Elle était presque fébrile et proche de l’implosion. Et l'odeur du sang, cette odeur entêtante qui ne lui donnait pourtant pas faim. Elle ne la ressentait pas. Elle ne se sentait plus si immortelle tout d'un coup. Sa main qui se serrait et resserrait encore sur la batte de baseball, compulsivement. Ses chaussures dérapèrent sur le bois usé de la maison alors que l'homme habillé tout de noir s'évertuait à bloquer la porte. Pupilles dilatées par l'adrénaline, une odeur si familière lui agaça le nez. Ses yeux se tournèrent vers l'autre intrus qu'elle devait supporter qui tournait et tournait en rond.

Une main pâle et veineuse qui vint titiller quelques mèches blondes un peu colorés de roses, Dillon réfléchissait. Mais l'idiot à la capuche vint la sortir de sa rêverie assassine. Un mouvement brusque, son bras attrapé et son sang épongé. Dillon serra les dents avant de se retirer vivement Ne me touchait pas. L'irlandaise allait reprendre sur une tirade plus effrayante mais il s'en allait déjà vers l'autre qui les accompagnait. Dillon l'observa et y vit une blessure qui n'augurait pas seulement la perte de sang inutile mais aussi un ennemi au sein même de leur abri de fortune. Fronçant les sourcils, elle se remémora ce qu'elle savait sur les zombies. Peu de choses, au final. L'impuissance la rendit plus agacée encore.

Ils se lancèrent quelques pics et l'homme tatoué se rebella quelques instants. N'y prêtant pas vraiment d'attention, Dillon repartit dans ses pensées, se demandant bien ce qui pourrait anéantir le danger de l'extérieur. Brusquement, il le lâcha et fouilla, à la recherche d'une chose échappait à Dillon. Laissant son arme taper contre sa cuisse, elle se ficha un instant du vieux manège qu'il était en train de s'infliger. Elle s'avança vers lui et murmura Veux-tu que je te tue ? Je pourrais mettre fin à tes souffrances. Tu ne nous sera plus très utile en cadavre errant et sans cervelle. Peu consciente de ses paroles, elle ne pensait qu'à tuer. Un doigt squelettique vint tracer un sillon sur le sang sombre qui s'écoulait encore et elle s'éloigna vivement avant de tendre la langue, hypnotisée par la liqueur qu'elle venait de lui voler. Mais le goût la fit grimacer, elle cracha brusquement, se rendant compte que ce n'était pas un humain qu'elle avait devant elle. Essuyant vivement sa bouche, elle finit par se tourner vers la Faucheuse Et toi ? Qu'es-tu ? Peut-être que tu pourrais servir d’appât ? Elle pencha un instant la tête sur le côté, lançant une idée si peu empathique, une proposition froide et sans vraiment de logique.

Résumé :

Le choc contre le mur me coupe un souffle à peine retrouvé. Doublée d’une menace qui me laisse hébété, à ouvrir et refermer la bouche sans qu’aucun son n’en sorte. La rugosité du tissu que je triture entre mes doigts, le souffle animal que je peux sentir sur mon visage… rien ne m’a jamais paru aussi réel. Aussi dangereux. La collision entre ma tête et le mur avait eu le mérite de me reconnecter à la réalité, même si je n’ai pas encore toutes les idées en place. Je vais passer outre l’agression de ce type, que je peux mettre sur le compte de sa nervosité. Ce n’est pas tous les jours qu’on apprend qu’on va mourir dans d’atroces souffrances et dans les plus brefs délais. Je m’apprête à lui apprendre que me mordre ne m’infecterait pas et que ce n’était pas la peine de partager son funeste destin avec tout le monde. A moins qu’il ne veuille dire autre chose par là. De toute façon, son manège interrompt mes pensées.

Qu’est-ce qu’il fout, bordel ? Un bandage sommaire autour de sa blessure. De grandes lampées de vokda qui arrosent le tout. S’il cherche à désinfecter la plaie, ce n’est pas comme ça qu’il faut s’y prendre. Sauf qu’une flamme vacille au bout de son bras. Au bout de son briquet, plutôt. Il va se foutre le feu ou… ? Je ne sais pas si c’est l’intervention de la fille qui l’empêche d’aller au bout, mais il ne termine pas son geste. Je lance un regard assassin à Harley. Pas la peine de l’encourager ou, pire, de lui proposer son aide. Une frêle jeune fille ne me parait pas apte à faire du mal à un grand gaillard comme lui mais… Oh mon dieu. Elle porte son doigt ensanglanté à sa bouche et je révise mon jugement. Pas une frêle jeune fille donc.

« On se calme » Je lance quand elle s’en prend à moi. « Pas la peine de te foutre le feu. Ou de le tuer d’une quelconque manière. » Je me tourne vers l’un puis l’autre. « L’infection est certainement hors de contrôle dans ton corps. Et non, il ne se réveillera pas de sa mort en zombie. » En gros, laissez-le crever en paix.

Un coup derrière un meuble. Non, pas déjà les zombies. Mais le bruit ne provient pas de la porte d’entrée barricadée, mais de l’armoire de l’autre côté de la pièce. Dans un grincement, l’armoire glisse sur la sol, avant qu’une tête n’émerge d’un trou dans le mur, derrière le meuble. « Restez pas là, venez chez moi, y a la place ! On m’a dit que j’avais de la visite, mais wallah je ne savais pas que c’était des zombies moi. » Un instant incrédule, je me glisse pourtant à sa suite.

Spoiler:

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La Faucheuse voulut détendre l'atmosphère lourde de promesses sanglantes mais Dillon n'écoutait pas, trop obnubilée par le jeu incessant des doigts du métamorphe ou sorcier sur le briquet. Flamme, brûlure, mort ... Incorrigible manège que l'irlandaise ne supportait pas. Éteint moi ça avant que je- mais une voix l'interrompit émanant de derrière elle. L'immortelle se détourna, faisant face à un homme sortit d'un placard ... What? Arrogante personnalité, Dillon voulut se jeter sur lui, préparant son tir mais le non-nommé vint se mettre devant elle alors que des milliers de bruits peu rassurants vinrent entourer la maison. Figée, elle observa l'inconnu passer finalement à l'acte. Elle voulut hurler, lui dire d'arrêter mais trop tard ... Il l'entourait, de toute part et Dillon sentit une colère indescriptible l'envahir avant qu'une chaleur abominable envahisse son visage. Ses mains vinrent au contact de ses sourcils qui prenaient littéralement feux. Elle hurla, tituba en arrière, repoussant la torche humaine qu'était devenu l'imbécile. Perdant de vu tout le calme qui avait pu l'habiter, elle frotta, frotta et frotta encore éteignant peu à peu le feu mais elle sentit bien que sa peau était boursouflée. Ses dents crissèrent et son visage perdit toute humanité. Sa haine, son horrible envie de vengeance fut tournée vers l'être au sang écœurant qui semblait aussi souffrant qu'elle l'était si ce n'était plus. Son pied craqua ... ou ne serait-ce pas le sol ? Le vide, soudain. Le chaos dans toute sa splendeur, émerveillé par les flammes d'un enfer non voulu. Elle tomba dans un étrange silence, les yeux figés sur la terre qu'elle venait de quitter avant qu'elle ne percute brutalement le béton. Elle grimaça sous le choc, ayant sentit plusieurs de ses os se fêler. Sa batte avait violemment rebondit sur le sol, s'éloignant d'elle sans qu'elle ne puisse rien y faire et la laissant désarmer. La douleur entourait toute sa cage thoracique alors qu'une sérénité étrange l'envahissait. Ses yeux fous frôlaient la surface avec envie ... Où était-il ? Pourquoi ? Pourquoi ? ... Le sang, la douce lueur, la pluie et son odeur, forte, rassurante. Dillon lâcha un couinement digne d'un enfant perdu avant de se recroqueviller sur elle-même, la faiblesse se rependant dans chacune des parties infectées de son corps amaigri. Seule, trop seule ... Ses ongles agacés vinrent racler son crâne alors qu'une multitudes de souvenirs venaient lui torturer l'esprit, insensibles.

Résumé:

En un instant, le chaos a envahi la pièce. Me croyant tiré d’affaire, je jette un œil en arrière pour surveiller l’avancée de mes deux compagnons. Mais rien ne se passe comme prévu. Malgré mes recommandations, l’homme ne se sépare pas de son briquet. Pire, il cesse de bugger sur la flamme et passe finalement à l’acte, entrainant avec lui le visage de la jeune femme.

Je m’apprête à m’élancer plus loin dans le tunnel – autant sauver ma peau, ils étaient perdus – mais notre sauveur me pousse hors du passage. « Hé ! » Vraiment pas serviable, ce type. « Y a plus d’hospitalité, de nos jours. » De nouveau coincé dans la maison avec les deux boulets, je ne peux que regarder, impuissant, les coups battre contre la porte et le feu qui lèche les chairs. Si Harley parait se débrouiller seule pour s’en débarrasser – et j’ai confiance en ses capacités de guérison pour finir le travail – l’homme a besoin d’aide. Mais c’est sans compter sur le sol qui s’effondre sous les pieds de la femme. Les ennuis continuent.

Un regard dans le trou m’apprend que ce sont les fondations de la maison et que Harley est en vie. Une chape de béton recouvre une partie du sol, mais le reste du sous-sol est recouvert de terre meuble. Je vais sûrement le regretter, mais je m’élance contre l’homme embrasé, alors qu’un premier bras de zombie perce à travers la porte. D’un coup de pied, je le déséquilibre et l’envoie valser dans le trou.

Par chance, il tombe sur la terre, alors que je me lance à sa suite, pour m’écraser sur Harley. Un craquement, puis un gémissement. « Ouille. Et heu, désolé. » je grogne, en me dégageant. Je sautille jusqu’au feu qui illumine faiblement notre caverne, en essayant de ne pas prendre appui sur ma cheville. J’attrape des poignées de terre et les frotte contre le bras du pauvre enflammé, étouffant le feu. « Harley ! Cherche une sortie au lieu de marmonner ! » Sinon, nous sommes bloqués dans les fondations, avec un tas de zombies qui n’ont qu’à sauter pour nous cueillir.  Ma tâche accomplie, je m’arme d’une bêche que des ouvriers avaient dû oublier. « C’est pas cool, les gars, c’est pas cool. »

Spoiler:

Spoiler:

Doucereuse envie de frapper, encore et encore. La haine qui l'entourait semblait lui brûler les chairs comme si l'astre brûlant venait de sortir de son cocon ténébreux. Le choc avait été terrible, bien qu'elle ressentit une douleur physique qui lui rappela sa faiblesse momentanée, elle était perdue Dillon. Dans un monde qu'elle seule arrivait à déchiffrer, à comprendre, fouillant souvenirs par souvenirs, arrivant presque à sentir les odeurs qui l'avaient entourées auparavant. Un énième choc et une excuse qu'elle n'entendit pas, repoussant bien vite la Faucheuse qui venait de tomber sur elle alors que le chaos régnait à l'étage. Entendant des voix percer le coton venimeux de sa folie, une odeur de chair brûlée lui empesta le nez, lui donnant presque envie de recracher le peu de sang qu'elle avait ingurgité la veille. Se relevant difficilement en position assise, elle entendit à peine l'ordre de l'homme encapuchonné, un bruit bien plus assourdissant qui lui fit tourner le regard vers la droite. Tueuse dans l'âme, la traqueuse en elle racla, secoua, tentant de la faire revenir à la réalité. Reprenant toute contenance, elle ignora la douleur assourdissante dans son ventre et voulut atteindre sa batte de baseball ensanglantée qui ne semblait plus à porter dee vue mais un bruit bien plus sourd atteint ses oreilles. Se relevant autant qu'elle le pouvait, elle aperçut l'imondice qui venait d'apparaître. Ces chiens d'humains n'avaient donc aucune limite dans leur jeu idiot ? Marmonnant toujours, en triturant ses cheveux colorés, elle commença à chantonner, une douce comptine, ignorant le danger et cherchant pourtant, avec autant de concentration qu'elle pouvait en avoir, de quoi se sortir de cette situation qui lui semblait ... affreusement agaçante. Elle n'était là que pour briser la nuque d'un pauvre vampire qui semblait enclin à violer des cadavres dont il venait de sucer le sang. Le reste n'avait pas d'importance. Rien n'importait réellement. La bête immonde laissait racler son arme à terre et Dillon se faufila vers l'autre côté de la pièce, cherchant une arme des yeux, n'importe quoi. Évitant de justesse la main décomposée de l'énorme zombie, elle trébucha et courut jusqu'à une table poussiéreuse où s'entassait des dizaines d'outils inutiles. Sa main percuta une chose rigide. Jetant un œil à leur ennemi, elle le vit se diriger lentement mais sûrement vers les autres inutilités qui l'accompagnait, sûrement attiré par l'odeur de la chair calcinée. Fracassant l'ouverture de la boite, elle y trouva, étrangement facilement, tout ce qu'il lui fallait. Prenant la première arme qui lui tombait sous la main, une hache, elle prit deux autres armes - un fusil et y mit plusieurs munitions avant de trouver quelques grenades ... Jawad était-il prêt à nous préparer une guerre ? Prenant le tout, elle courut rejoindre les autres. Prenez ça, dit-elle sans hurler malgré le bruit qui l'énervait déjà bien assez, tenant le fusil à la Faucheuse et les grenades au gars pyromane. Prenant ce dernier par le col de la chemise, elle le ramena brusquement à elle, le regard vide et les lèvres assez tordues pour qu'elles révèlent ses dents acérés Tâche d'éviter de te faire exploser l'autre bras ou de nous faire exploser ... Compris ? Le repoussant vivement, peu encline à la conversation, elle fonça finalement sur le monde, hache en l'air, prête à frapper.

Résumé:

Au secours. Ce n’est pas très utile, mais c’est tout ce que je peux penser en voyant le monstre approcher. Finalement, ce mec n’était pas notre sauveur. Tout l’inverse en fait, il nous avait d’abord refusé la fuite, puis nous avait enfermés avec le boss des zombies. Confus, je vois Harley nous mettre des choses dans les mains avant de partir à l’assaut du géant. Je baisse les yeux vers nos outils : un fusil pour moi et quelques grenades pour notre grand brûlé. Sauf que je ne sais pas tirer. « Tu permets qu’on échange ? » Je n’attends pas sa réponse et lui vole une de ses grenades, avant de passer la sangle du fusil autour de son épaule valide.

Comment toucher le zombie en évitant Harley ? Même en pleine possession de ses capacités, un vampire souffrirait probablement d’une explosion si proche. Alors, quand on voyait la faiblesse de Harley… Pauvre gamine, l’immortalité ne l’avait pas gâté. Bon, une idée me vient, mais la mise en place de ce plan ne me fait pas très plaisir. Je profite du fait que le zombie soit distrait par Harley pour me rapprocher du corps du faux sauveur et raffermit ma prise sur la bêche que j’avais trouvé plus tôt.

Je la soulève et compte mentalement. A la une, à la deux, à la trois. La bêche émoussée s’abat sur le bras de l’homme, ne le sectionnant pas tout à fait. Encore un coup. Me voilà l’heureux propriétaire d’un avant-bras. Je glisse la grenade dans le poing fermé. Ce n’est pas la meilleure idée du siècle, mais j’espère que ça tiendra.

J’agite mon bras au bout de mon bras – je me comprends – pour attirer l’attention du monstre. « Heey ! Par ici ! » Un œil torve se tourne vers moi. J’espère que mon cadeau lui plaira. Il a l’air d’aimer les bras à grignoter. Je cherche le truc à tirer pour armer la grenade. C’est bloqué derrière le pouce. Je force un peu, un peu pressé par le temps à mesure que le zombie s’approche, ses pas lourds faisant trembler la terre. Enfin, le truc se décapsule. Ce n’était pas plus compliqué que dans les films, finalement. J’agite une dernière fois le bras au-dessus de ma tête et le lance en direction du monstre. « C’est un bingo ! Strike ! » Ou homerun. Je comprends rien à tous leurs sports et tous leurs jeux d’américains. Tel un chien, le zombie gobe le membre. La comparaison a intérêt à s’arrêter là, parce que je n’ai pas du tout envie qu’il me rapporte le bras. « Harley ! A terre ! »

L’explosion retentit, se cognant contre les murs de terre. La tête à moitié arrachée, le monstre s’affale au milieu de la pièce, nous offrant une porte de sortie. Ou plutôt, un retour en arrière. « Et si on remontait et on trouvait la sortie secrète du mec ? Vite, avant que le zombie décide qu’il peut encore bouger » j’ajoute en voyant le corps tressaillir.  

Spoiler:

Spoiler:

Prête à défoncer le monstre et à voir son sang glacé giclé de part et d'autre de la pièce, Dillon se mit à courir vers la bête, arme en main. Elle se sentit pourtant lourde, trop lourde, peinant même à tenir la hache dans sa main, le bruit de la scie étant assourdissant mais recouvert par les grondements qui émanaient du monstre. Un « Harley ! A terre ! » fut crié par Fantomas mais elle se demanda, une fraction de seconde ... Qui était Harley, bon sang ?! L’explosion la prit par surprise, des milliers de morceaux de chair explosant en un nuage rosé et pourpre éclaboussant son visage déjà amoché par sa chute. Son corps avait percuté la table où reposait encore la mallette pleine d'armes et elle s’affala sur le sol, sentant une pluie gluante se plantait sur sa peau et ses cheveux. Ses oreilles bourdonnaient, laissant un son étouffé lui parvenir. Elle releva les yeux, laissant son arme là où elle était, décidant que la fuite, pour une fois, devait être une bonne solution. Ses pieds glissèrent sur les chairs parsemaient sur le sol, le corps du monstre affalé sur le sol. Cheveux éparses et l'air hagard, elle observa le pyromane monter sur le dos du monstre puis atteindre l'étage au dessus. Elle suivit l'exemple, et fit attention à ne pas glisser sur la chair grouillant d'insectes agités. Elle atterrit brusquement sur le sol de la maison, grimaçant sous la douleur de ses côtes fêlées. Elle fit tourner habilement la hache qu'elle avait dans la main, arrêtant d'un geste brusque et précis la tête d'un zombie passant par la fenêtre, la tête roulant comme une boule e bowling sur le sol. Elle vit l'homme au briquet et au bras brûlé poser quelque chose sur le sol avant qu'il ne hurle « Ça va péter ! » Elle eut, cette fois-ci, le réflexe de se mettre à terre. Le feu laissa passer une étrange lueur et traîna derrière lui une odeur âcre et étouffante. Se relevant bien vite, elle chercha une porte de sortie, oubliant directement la porte d'entrée. Se dirigeant vers l'arrière de la pièce, elle trouva une trappe. Montant sur une table branlante, elle prit son élan et défonça à coup de hache la planque qui devait mener au toit. Elle répéta plusieurs fois la chose, hurlant toute sa douleur et sa frustration de ne pas être aussi puissante qu'elle l'était d'habitude. Une lueur, celle de la Lune, vint éclairer son visage tuméfié. Ne perdant pas de temps elle sauta et attrapa de justesse le rebord de l'ouverture avant de se hisser à l’extérieur et d'échouer sur le toit, observant les zombies entourer la maison de toute part.

Résumé :