✤ Traits de caractères  À ce genre de question, j’aurais pour habitude de faire un petit sourire déplorable et d’offrir de vagues descriptions rapides sur ma platonique personne. Soyons francs pour aujourd’hui, ça me ferait du bien. On va commencer par mes défauts, puisque c’est la partie la plus facile à décrire. Mon lunatisme me tuera, bien que je doute que ce mot soit dans le dictionnaire. Rentrer dans mon cocon mental, ça me permets de ne pas vouloir aller me pendre devant la stupidité humaine. Les gens en général ne sont pas mes amis, ils ont tendance à m’énerver trop rapidement. Je suis une grand analyste, ce qui peut être vu comme une qualité mais croyez moi, en ma personne, c’est un horrible défaut. C’est pour ça que les gens me croient réservés. J’observe chaque geste, décortique chaque parole, soutiens les regards jusqu’à ce que j’accède à une partie de l’âme. C’est un truc très personnel et imagé, mais je vous jure, en fouillant bien dans les prunelles des gens, on réussit à voir des choses fascinantes. Sinon, je suis bornée et obstinée, je démords rarement d’un débat. J’ai une curiosité à toute épreuve, il m’est carrément impossible de ne pas savoir. Je dois connaître. Le pourquoi je me suis rapidement adaptée à l’être qu’est le renard. Subtile, carnassier, il représente énormément ma personnalité. Représentatif de mon pays, il fut tout naturel à mon corps d’adolescente de se transformer en ce Canidae. Une fois en Amérique, j’admets que le coyote se rapproche énormément de ma fougue. Parce que si, je vous l’assure, je suis une jeune femme intense et, de surcroît, avec de la répartie. Je n’ai pas la langue dans ma poche et j’ai même tendance à perdre patience en l’espace de quelques minutes. Dîtes-vous que quand je me mets à vous sourire bêtement, c’est parce que vous m’agacez. Je peux être douce, tendre et gentille. C’est très rare, mais ça peut m’arriver. Tout dépend de l’âge, du quotient et du sexe auquel vous êtes. Sans déconner, je suis une catégorique indépendante, peut-être un peu mal aimée aussi. Ça, c’est une autre histoire.

J’ai peur de perdre le contrôle et de la violence. Parce que l’un comme l’autre, ça me transfert dans une partie de ma personne que je redoute du plus haut point. Laissez-moi tranquille et je vous promets de vous concevoir le plus bel habit. J’ai appris à coudre lorsque j’étais toute jeune et le dessin, ça me connais. Je peux avantager n’importe quelle silhouette, mais j’ai cette incapacité de vivre en société. Inversement, cherchez-moi, et vous me trouverez. Ce ne sera certainement pas la dernière fois que je tuerai et, n’ayez crainte, vous n’êtes pas ma première victime. Je ne suis pas une tueuse en série, disons simplement que vous vous êtes aventurez trop loin. Étrange, non?

✤ Occupation diurne Mes journées se ressemblent et s’assemblent. Je peux me confier à vous, de toutes façons, ce n’est pas comme si vous allez bavasser ça à quelqu’un d’autre. Je dors très peu, je fais des cauchemars de manière très fréquents. Mon chez moi me manque, vous savez. Je pense beaucoup et dessine pour me rappeler. Les vêtements ne sont qu’une infime partie de mon cerveau, mes mains glissent souvent sur des noms et des visages. Je note à peu près tout. J’ai un petit héritage familial qui m’aide à tenir, mais la conception de morceaux de tissus haut de gamme me permet d’arrondir mes fins de mois. J’ai une qualité de vie modeste. Je cuisine, je fais mes courses, je me lave et sors ma canine quelques fois par semaine. La nuit, essentiellement la nuit puisque c’est plus facile explorer. Les risques sur les transformations de jours sont maintenant connus de la plupart et je n'ai jamais été mise en danger justifiant que je mettes ma vie, autant mentale que physique, en jeu. Alors, lorsque la lune s'élève au-dessus de nos têtes, les murs me parlent, ils lancent les échos des humains déchirés par l’obscurité. J’en suis poète. C’est dans les décombres nocturnes que l’on en apprend le plus sur ses voisins. Tant que je ne me fais pas prendre par des confrères dans mon genre, tout devrais bien aller. C’est une grande ville, il m’en reste tellement à voir et je suis persuadée que les autres bêtes ont autres choses à faire que de vouloir de ma peau de petite renarde. Alors que le gouvernement veut mettre de côté les loups, moi je m’amuse à regarder ces idiots passer. L’être humain en est fascinant, mais je n’ai pas fuis mes terres fertiles pour rien. Il y a toujours une face cachée derrière un sourire sincère. Ne l’oubliez jamais. Je m’égare. Je ne fais pas grand-chose le jour. Je me réveille toujours dans les alentours de midi, je fais ma toilette, je poursuis la conception de nouveaux schémas à tous les jours. Parfois, j’ai des rencontres avec les patrons sur les nouvelles tendances. La plus part du temps, ils me laissent tranquilles, ils savent que je peux très bien me débrouiller.

Quand je ne suis pas en lien avec mon boulot, je pars en excursion. J’ai une belle moto, une superbe Ducati 796 que j’ai économisée depuis des années. Souvent, je sors de la ville et me dirige le plus près possible de la campagne isolée. Une fois là, je peux respirer un peu. Mais vous comprendrez que je n’y reste pas longtemps. Il y a trop de loups, ce sont des cousins dangereux. Je n’ai pas d’homme dans ma vie et ça m’étonnerais qu’un homme me fait changer d’idée. J’aime bien croquer certaines femmes lorsque j’en ai l’occasion, mais ce n’est qu’une attirance charnelle. On verra si j’ai un jour encore confiance au sexe masculin. Il m’arrive d’aller prendre des verres les fins de semaine, mais je suis de très mauvaise compagnie. Je suis ici depuis peu et je suis bien, seule.

✤ Manies, habitudes & goûts Je suis chiante et déglinguée, ça va, on a comprit. Sinon, j’adore danser lorsque j’ai trop but. Des peaux douces m’ont dis que je dansais bien, je vous avouer que je ne m’en souviens plus. J’adore me faire tatouer, à chaque village différent que mon cheminement de carrière m’envoie je me fais graver un morceau de puzzle sur la peau. J’aime la nourriture en général, je ne suis pas capricieuse. Je suis une maniaque de champagne et de bons vins, mais je ne refuse jamais une bonne bière. Je sais chasser et tirer de la carabine. Je conduis essentiellement une moto parce que ça me procure une adrénaline exaltante. Je fume la cigarette, parce que je n’ai de compte à rendre à personne. J’aime sentir ;e mélange de lavande et de vanille, ça me fait frissonner. Je ne suis pas insensible aux charmes, mais j’ai tendance à faire peur aux gens. Ou à les ennuyer, quand eux ils m’emmerdent.

✤ Transformation Je ne fais partis d’aucune meute et ce par choix. Je sais que je ne suis pas la seule métamorphe de race canidé, mais j’ai toujours appris à me débrouiller seule. Après la mort de mes parents, lorsque j’avais seize ans, je me cachais toujours derrière l’air triste qu’était le solitaire Renard Roux. Il m’aidait à me créer une barrière, un mur qui me protégeait de toutes menaces externes. Je n’ai découvert mes facultés de transformation qu’après de longues nuits à apprendre à connaître la bête en moi. Je ne connaissais pas les autres espèces prédateurs avant d’être en face d’un de ces magnifiques spécimens. Les loups ne m’ont jamais intéressés, trop complexes et trop liés. De toute façon, je ne suis pas assez puissante. Par contre, ma première journée lorsque je suis arrivée aux États-Unis, j’ai croisé le regard d’un magnifique coyote. Quelque chose s’est créée en moi. Je suis devenue obsédée par cette créature. J’aime la douleur que provoquent les essais erreurs de faire sortir une créature de mon corps. Par contre, la souffrance de mon renard n’était rien de tel à comparer de celui du plus gros prédateur. J’en pleurais, criais de rage. C’était horrible. Ce ne sont que les deux seules formes que j’arrive à maîtriser jusqu’à maintenant. C’est peut-être une question de volonté, mais mes deux formes ne prennent vie qu’à des moments précis.

Pardon? Lorsque je dois me transformer, je dois avoir suffisamment d’espace. J’ai besoin d’être isolée. La plus part du temps, je me mets nue, ainsi ça évite des désagréments et la sensation du sol froid contre ma peau me permet de mieux me concentrer. Mon corps en ressent immédiatement les effets bénéfiques. C’est une sorte… de libération, que de laisser notre amie prendre forme. Je suis peut-être dérangée par mon côté bestial, mais tandis que certains s’amusent avec toutes sortes de drogues à la mode, moi je parle à la deuxième vision de ma personne.

✤ Convictions Je suis encore très indécise sur la question. Vous savez, la révélation a apporté ses bons côtés, comme ses mauvais. Il est vrai que lorsque j’étais jeune et que je criais de souffrance, la nuit, alors que mon corps se transformait, les voisins se posaient des tonnes de questions. J’ai l’avantage d’être née dans une contrée où les gens croient en toutes sortes de créatures mythiques, ils avaient d’abord peur que je sois une sorcière ou une bean nighe. Ça m’a isolé, toute cette histoire de pouvoirs étranges. D’être différente des autres. Mes parents aussi, notre condition était vue comme une malédiction. Personnellement, je le vois comme un atout. Encore là, c’est une question d’opinion.

Au moment de la révélation, je me suis retrouvée toute seule dans ce beau merdier. D’un certain côté, ça m’arrangeais toutes ces histoires. Plus les gens ce concentraient sur les plus puissants, plus on m’oubliait. Ça m’a sauvé la peau des fesses à plusieurs reprises. Je suis une solitaire, une créature dite domestiquée puisque je n’incarne pas de prédateur. Les Lycans, eux, sont des bêtes féroces et ont des capacités que je n’ai pas. Ils savent cohabiter, ils savent échanger, ils sont si près les uns des autres, que ce soit par obligation ou encore par hiérarchie, ils ont une puissance émotionnelle que je n'ai pas. Il ne faut surtout jamais sous-estimer les sentiments, ils sont un atout remarquable pour toutes situations. Il faut dire aussi, qu'une fois transformés, ils sont beaucoup plus menaçant que mes bêtes qui m'indiquent toujours de trouver un moyen d'esquiver, que de confronter.

Tout ça, ça m’a permit de me trouver une vie sensiblement normale. Je passe pour une fille sage, qui fait son boulot avec acharnement et qui ne dérange jamais personne. Un jour on se souviendra peut-être de mon nom, mais j’ai pour l’instant des projets qui ont besoin d’être effectués dans la plus grande discrétion.
Alors oui, je crois que je suis favorable avec la ho grande révélation. Je ne suis pas la seule née de parents particuliers et vivre dans le silence, ça peut être lourd. Ça nous permet de nous exprimer et d’enfin reprendre un contrôle que l’on a si longtemps perdu. Finalement, nous avons enfin réussit à accomplir notre tâche d’être la voix de nos créatures.

✤ Signes particuliers De par mes aventures nocturnes, j’ai accumulé de nombreuses petites cicatrices qui se faufilent sur ma peau blanche. Rien de bien extravagant, mais on peu très bien les distinguées si l’on cherche un peu. Si l’on parle de tatouages, je parlerai alors de nécessité. Ma carte routière me rappelle le chemin de ma vie et mes accomplissements. À s’y m’éprendre, je n’ai pas une carte du monde sur mon corps. Seulement différentes lignes abstraites partant de mon pied droit, se créant un chemin tout en rondeur sur ma cuisse, fait un arrêt tout près de la zone sensible. Les lignes se séparent alors pour glisser sur ma fesse droite et monter dans mon dos jusqu’à mon épaule gauche. Tandis que l’autre, elle se glisse timidement sur mon pubis pour venir caresser la courbe de mon ventre. Ça peut sembler un peu étrange, mais si l’on regarde bien, ces lignes ressemblent en quelques peu aux racines d’un arbre. Il ne faut pas chercher à comprendre, parfois les envies sont beaucoup plus complexes qu’un simple caprice.

Je suis née le deux Novembre 1990. À treize heures et deux minutes, plus précisément. Il fait froid l’hiver, en Écosse. Surtout à Dornie, puisque nous sommes à proximité des montagnes. Les temps sont durs, mais pas autant que les fronts des Highlanders. Même si nous avons perdus la guerre contre les anglais et l’indépendance en 2014, nous resterons toujours des écossais à part entière. Voilà ce que ma patrie m’a apprit, pour le découragement de mon père qui aimerait tant que nous devenions des adultes respectés. Parce que je ne suis pas toute seule à savoir parler le Gaélique. J’ai un petit frère, né le seize Mai 2000. Un mignon petit garçon aux yeux verts et aux boucles noires. Il tient du côté irlandais de ma mère, le chanceux. Mon père est un homme aux cheveux cuivrés et aux yeux clairs, un peu trapus par ses petites jambes mais sa bonne carrure. Ma mère est une belle brune aux yeux de la couleur des glaciers, un sourire blanc et un corps svelte.

Le plus important à savoir, c’est que nous sommes une famille de métamorphes. Pòl et Anna sont des types canidés, tout comme moi, et Matthieu, le cadet, n'aura jamais eu la chance de prouver la force bestiale qui sommeillait en lui. Même sans preuve, j'en reste persuadée puisqu'il avait très tôt démontré un courage et une force de caractère surprenante pour son âge. Travaillant tous pour l’entreprise familiale de vente de souvenirs, j’ai appris à tricoter dès la maternelle pour ainsi offrir des biens fais maison aux touristes. Ma mère s’occupait de l’administration et mon père de rapporter du bois à traiter, qu’ensuite il travaillait pour vendre des babioles en tout genre. Mon petit frère lui, a contracté une leucémie et de gros problèmes de peau alors qu’il n’était encore qu’en couches.
Il avait le droit de jouer dans la boutique entre ses séances de chimiothérapies, radiothérapies ou peu importe. Ces traitements finissaient toujours de la même manière. Nous avions un train de vie paisible et isolé, une petite vie banale de campagnards.

Ma déchéance a commencée lorsque j’avais seize ans. Pour être plus précise, le treize Février 2007, lorsque mes parents se sont bonnement fais chassés alors qu’ils avaient pris des vacances en France. L’histoire n’a jamais été claire sur la cause exacte de leur mort, mais leurs corps avaient été retrouvés, nus, face contre terre et maintes fois attaqués à coups de griffes et de lames. Je me souviendrai toujours de ce moment où des policiers sont venus m’offrir leurs condoléances, alors que je caressais les cheveux de mon trésor de six ans qui vomissait ses tripes dans l’arrière boutique. Du haut de mon mètre soixante et de mes cinquante kilos, je devais porter le poids de la maladie de mon frère sur mes frêles épaules. Il avait braqué ses yeux bleus dans les miens.

-Tha mi duilich Mata, tha ghoal agam ort mo bràthair… (Je suis désolée Matthieu, je t’aime mon frère…)

Le reste de l'année fut mouvementée et pénible. Plus que ce que je n'aurais imaginé. Après les funérailles, nous avions déménagés chez un vieil oncle qui s'est avéré à être violent envers ma personne. Mon frère avait déposé son dernier souffle sur ma joue, vers la fin de l’été. J'imagine que tout ça, c'était trop pour lui. Pour ma part, j’en avais marre de me faire battre. Je n’en pouvais plus. Je jouais à la servante, alors que j’avais tout perdu. Tout ce qui me restait, c’était mes insomnies de douleurs et de cauchemars. Parce que c'est à ce moment là que mon renard a prit une forme concrète en moi. Heureusement, malgré toute les souffrances physiques que ma bête m'a fait supportées, elle était là pour moi.

Alors j’ai pris le peu de choses qui me restait et je suis partie. J’ai vendu la boutique à des britanniques aux yeux qui brillaient d’ambitions. Ils m’ont référés auprès d’une agence de designer, soit par pitié ou par bonté. Rendu là, je m’en contre fou. La dame m’a formée et m’a donné des formations dignes des grandes écoles. Avec les économies que j’avais, je me suis inscrite dans de vrais cours pour les professionnels. J’ai ainsi gagné la confiance de ma patronne et elle prit la décision de me lancer dans des projets éparpillés sur la carte du monde. J’ai dût faire des choses qui resteront à jamais secrètes pour survivre. Je les ai fais et ça m’a forgé un fort caractère. Parce que j’aurais très bien pu tout laisser tomber et sombrer dans une mort lente et langoureuse. Je garde par contre le rêve de reprendre ma revanche sur les saloperies de mon passé. Ainsi, je fais mon nom et je peux espérer que quelque chose de décisif arrivera un jour. La grande révélation a éclatée durant l’année la plus dramatique de ma vie. Je ne sais pas si c’était un signe du destin, mais j’emmerde la vie et ses hasards. Aujourd’hui, il n’y a plus que ma propre personne qui compte et je compte bien balancer mon poing dans la gueule de celui qui voudra me faire changer d’avis.