histoire.
I/ Avant la Révélation.
Je suis née Lindsay Berckley. Elle est morte.
Je suis née une seconde fois, Autumn Elle Wood. Je ne suis pas encore morte.
Si je le pouvais, je résumerais ma vie ainsi. Mais visiblement il y a des choses à dire.
Ma génitrice, mon géniteur, je préfère les oublier. A vrai dire mon géniteur je ne le connais pas, je crois que ça n'est pas plus mal. J'ai longtemps, en étant petite fille, imaginé qu'il était grand, beau, riche, doux, protecteur et tellement gentil. J'ai rapidement oublié l'idée de l'imaginer ainsi et j'ai bien vite compris qu'il n'avait été qu'un homme de passage dans la vie de ma génitrice. Cette femme est à qualifier d'irresponsable, immature, droguée, prostituée … tout ce que vous voulez. Je ne suis pas la seule enfant qu'elle a osé mettre au monde. Avant moi il y a eu Mark et Sophia. Tous les trois n'avions qu'une vingtaine de mois de différence. Une vraie machine à gosse ma génitrice. Elle aurait très bien pu avorter, mais non, elle a toujours voulu nous porter, nous mettre au monde et nous élever, même si elle en a toujours été incapable. J'ai vécu avec elle durant quelques années. Presque huit années. Certains traumatismes sont si forts que je cerveau humain les occulte parfois. Chez moi il n'a rien voulu occulté, il a tout gardé. Je crois que j'aurais préféré ne pas avoir de souvenirs. Je crois que j'aurais préféré commencer à me souvenirs des années plus douces, plus agréables. Mais elles sont survenus tard, très tard.
Je me souviens donc de toutes ces années passées dans un appartement délabré, puant la pisse, humide, bouffé de partout. Je me souviens des rats qui longeaient les murs. Ils étaient bien mieux entretenus et gras que nous. Ils se nourrissaient des miettes qui trainaient un peu partout et parfois, quand ça ne suffisait pas, il venaient se nourrir sur nous, croquant nos jambes avec leurs petites dents. Ça faisait mal, je m'en souviens. J'avais peur, toutes les nuits. Je gardais toujours les yeux ouverts, cherchant leurs yeux brillants dans le noir. Puis je tombais de fatigue et ils venaient me grignoter. Mais ma génitrice s'en moquait. Elle était ivre la plupart du temps, droguée souvent aussi. Je me rappelle de ses mains qui venaient s'abattre sur nos visages, nos têtes. Je me souviens de la fois où Mark a été secoué si fort qu'il en a vomi, tout ça parce qu'il avait osé demander à boire. Je me souviens aussi de ce monde effrayant que j'étais la seule à percevoir. Ma mère disait que j'étais folle. Pourtant ils étaient bien là ces gens invisibles aux yeux des autres. Ces morts.
Ta gueule. Salope. Connasse. Petite pute. Je t'emmerde. Crève ça me fera des vacances. T'as intérêt à ne rien dire, sinon je te tue. Connard. Fils de bâtard. Enfants du démon. Je vous déteste. Je vais vous abandonner.
Voici les mots doux que notre chère génitrice ne cessait de hurler à notre attention.
De nombreux hommes sont passés chez nous, certains étaient parfois gentils. D'autres l'étaient beaucoup moins. Je me souviens des coups, parce que nous étions trop présents, parce que nous osions réclamer à manger. Je me souviens de celui qui a glissé sa main sous la jupe de Sophia, de celui qui s'est enfermé avec Mark dans la salle de bain. Oui je me souviens de tout. Et la nuit, encore aujourd'hui, lorsque je ferme les yeux, j'ai peur de sentir les rats arriver, peur de voir quelqu'un se glisser sous ma couverture. La peur reste. La peur s'imprègne dans nos pores et nous bouffe de l'intérieur. Mais ça personne ne doit le savoir.
Les services sociaux s'occupaient de notre cas. La famille Berckley était à surveiller. Nous avions, quelques fois, été enlevés de notre domicile familial, placés dans des familles d'accueils temporaires. Mais à chaque fois nous revenions chez notre génitrice. Elle faisait des efforts pour nous soigner, nous nourrir. Puis elle retombait enceinte et à nouveau nous étions abandonnés. La crasse rongeait ma peau, mes os finirent par se voir sous ma peau fragilisée et si blanche. J'étais rachitique, j'avais faim. Nous passions nos journées devant la télévision. Nous n'allions pas à l'école. Notre génitrice s'en moquait royalement.
Avez-vous déjà vu un enfant vouloir mourir ? Je vous assure que cela arrive. J'ai voulu mourir. Du moins je m'étais dis que cela aurait pu réveiller ma génitrice, qu'elle aurait enfin comprit que nous avions besoin d'elle. Alors, âgée de sept ans, j'ai avaler des médicaments qui trainaient sur la table basse du salon, observé de loin par quelques esprits qui -je le sais aujourd'hui- étaient bienfaiteurs. Je ne suis pas morte mais j'ai été extrêmement malade. Oui ma génitrice a eu peur, elle a appelé les pompiers qui m'ont amené à l'hôpital. Lavage d'estomac, suivi psychologique. J'ai été la première à quitter définitivement ma mère. Mes frères et sœurs ont fini par tous être placés. Je les ai sauvé. Ils n'ont jamais dit merci, ils n'ont pas à le faire. Ma génitrice n'a pas apprécié et, la première fois qu'elle a pu être seule avec moi, elle m'a vigoureusement secoué avant d'abattre sa main sur ma joue. J'ai eu ce que l'on appelle une enfance maltraité.
J'ai connu quelques familles d'accueil. J'ai été rejeté de certaines. Chaque geste me faisait peur, chaque cri m'effrayait. Je dormais en boules, dans un coin de ma chambre, guettant le moindre rat, le moindre pas. Je criais dès qu'on voulait m'offrir un baiser, dès que l'on voulait me coiffer. Je mangeais tant que j'en vomissais. J'avais simplement peur de ne plus rien avoir à avaler le lendemain. Évidemment je ne savais ni lire, ni écrire, ni même compter, n'ayant jamais été scolarisée. Les trois premières familles n'ont pas voulu de moi. Cela a duré un an. Durant cette année j'eus malgré tout la chance d'apprendre à écrire, à lire. Arrivée à mes huit ans, j'avais un niveau d'un enfant de six ans. J'avais d'énormes progrès à faire. Mais comment faire ? Je ne parlais pas. Je refusais de m'adresser à qui que ce soit, sauf à eux, ceux que personne ne voyait. Certains semblaient être devenus mes amis. Ma génitrice avait des droits de visites sur nous, organisés par les services sociaux. A chaque rencontre elle me murmurait à l'oreille ''Et ferme la petite conne !''. Alors je me taisais, j'avais peur de parler.
La famille Wood a été la dernière. A vrai dire il n'y avait qu''une mère et ses deux enfants : son fils Antony qui avait déjà vingt ans, et sa fille adoptive Lara, âgée de quatorze ans. Dans cette famille j'ai trouvé tout ce que je n'avais pas ailleurs : amour, compréhension, écoute. Les débuts furent réellement difficiles. Un peu sauvage, très craintive, j'ai mis du temps à m'ouvrir. Jusqu'au jour ou, petit à petit, les mots sont sortis d'eux-même. ''Pourquoi tu frappes pas Lara quand elle fait une bêtise ?'' Alors je compris qu'on ne doit pas frapper un enfant, qu'il faut lui parler, lui expliquer. ''Pourquoi y a pas de papa ?'' Je compris que le père d'Antony était décédé et que Michelle, la mère, n'eut jamais envie de retrouver un mari. Dans ma tête le schéma normal d'une famille se fixa. Un père, une mère, des enfants.
Aux côtés de Michelle je fis énormément de progrès psychologiques. J'étais malgré tout très renfermée et toujours très effrayée. Ma première inscription à l'école, près de six mois après mon arrivée chez Michelle, fut très difficile. Un nouveau monde s'ouvrait à moi. Si j'étais heureuse de rencontrer des enfants de mon âge, eux se montrèrent cruels. D'abord intéressés par la petite nouvelle, ils furent très vite des monstres. J'étais la petite sans parents et ça … ce fut difficile à gérer. Six mois plus tard, les droits de ma génitrice furent légalement rejetés. Elle n'eut plus le droit de me voir. Alors Michelle demanda officiellement mon adoption. Je devins sa fille, elle devint ma mère. Je n'étais plus la petite sans parents … Mais cela n'arrêta pas pour autant les moqueries.
Ma timidité fit de moi le vilain petit canard. Personne ne m'aimait. Mon don me faisait passer pour une folle car je parlais seule. Et les rares qui voulaient me parler, devenir mes amis, abandonnaient bien vite tant j'étais renfermée. Les années passèrent, tranquillement. Dans ma famille je parvenais à m'épanouir, à être heureuse. Michelle a très vite compris que je n'étais pas comme les autres, que comme son fils aîné, j'avais un don. Avec ma famille j'étais comme toutes les enfants de mon âge. En dehors c'était bien différent. Je rattrapais mon retard scolaire et me montrais très douée en dessin. Le dessin, peinture, coloriage, me renfermant dans mon petit monde à moi, toujours très sombre, marqué par les années passées avec ma génitrice. Une psychothérapie fut utile pour m'aider un peu. Puis l'adolescence arriva. Michelle, ma mère, acceptait mes goûts différents. Nous étions très complices et elle savait qu'en cas de soucis j'oserais lui en parler. Mon look devint plus sombre, plus gothic comme diraient certains. Mon caractère se révéla également. Je ne me laissais plus marcher sur les pieds, frappais s'il le fallait, menaçais également. Me traiter de folle était une cruelle erreur. Mais je compris que rares étaient ceux qui pouvaient comprendre mon don. Je m'avouais être une vraie peste qui se vengeait lorsqu'elle le pouvait. Alors certains, les plus faibles, vinrent jusqu'à moi, cherchant ma protection. Ces rares personnes découvrirent qui j'étais réellement, une adolescente plutôt sympa, drôle même, et à l'écoute. Une ado touchée par son enfance et les maltraitances. Au fond j'étais une tendre, ne cherchant qu'à trouver un peu d'amour et surtout à en donner.
C'est durant l'adolescence qu'Antony, mon ''frère'', m'appris à gérer réellement mon don, à le comprendre. Ma mère pensait qu'il était le seul à pouvoir réellement m'aider alors il prit le temps pour le faire. Grâce à lui et à cette réelle acceptation, j'appris petit à petit à différencier les différentes auras. J'étais étonnée de voir les différentes couleurs de chaque personne et certains parvenaient réellement à m'intriguer. Il m'apprit aussi que j'avais une capacité bien spéciale. Je compris alors que les choses que j'entendais parfois n'étaient pas fausses. Je parvenais à me connecter aux esprits des vivants. C'était stupéfiant et bien pratique lorsque je veux en savoir plus sur quelqu'un.
Petit à petit je découvris Londres car nous vivions près de cette ville. Je découvrais la vie, les premiers amours, les confessions avec ma sœur adoptive. J'étais heureuse malgré les apparences. Je parvenais à construire une vie. Je voulais devenir créatrice de vêtements car oui je savais créer. J'adorais ça ! Alors ma mère décida de me payer mes études, pour que je réussisse, pour que ma vie soit belle. Ma toutes les belles choses ont une fin. Heureuse dans mes études, heureuse avec mon petit ami, je fêtais mes 21 ans. Et ce jour là elle débarqua chez nous, au domicile de Michelle. Ma génitrice arriva et me tira une balle dans le ventre alors que je venais d'ouvrir la porte ''Bon anniversaire salope !''. Selon la police, elle avait été condamnée pour non assistance à personne en danger, vols, protection de pédophile ect. Elle voulu alors se venger de tous ses enfants. Je fus la première et dernière de la liste. Le jour de mes 21 ans marqua un nouveau tournant dans ma vie. J'avais frôlé la mort … et depuis ce jour les esprits se font de plus en plus présents.
A peine sortit de l'hôpital, je pris la décision de partir, de voyager. Ce fut difficile à accepter pour Michelle mais elle comprit le besoin que j'avais de me découvrir réellement. Je pu, par chance, retrouver Mark et Sophia, ceux qui avaient comme moi été malmenés par notre génitrice. Mark est quelqu'un de froid et de distant, violent même je dirais. Alors j'ai vite abandonné l'idée de le revoir. Il avait quitté l'Angleterre pour la France, ce qui me permis de voyager un peu. Je fis le tour de l'Europe durant quelques années. Sophia était difficilement trouvable je l'avoue. Alors les années passèrent. J'étais seule avec mes dons, mes idées, mes envies, mes angoisses parfois. Seule dans les rues, à dormir parfois sous les ponts. Seule dans mon monde. Mais heureusement ils étaient là, les esprits qui me voulaient du bien, me guidant, m'aidant. Je trouvais de petits jobs: serveuse, nounou, modèle. Cela payait le loyer des lieux piteux qui m'abritaient et de quoi manger et me vêtir. Je me trouvais parfois quelques potes avec qui partager quelques soirées. Mais des potes éphémères. Je n'avais pas envie de me poser. Je ne le pouvais pas. Mes dons finissaient toujours par me mettre dans des situations bizarres qui faisaient fuir les gens. Certains semblaient fascinés, me suivaient dans les cimetières. Mais ils finissaient par prendre peur et par m'abandonner. Alors pourquoi rester ? J'ai donc visité de nombreux pays en stop, en train parfois. J'avais peur parfois de ces esprits. Certains se montraient bien moins sympas que d'autres. J'appris donc, grâce aux livres et à internet, à me protéger. Pierres, formules. Un peu de ''sorcellerie'' nécessaire. Bougies et encens furent mes meilleurs alliés. Certains esprits reviennent sans cesse et me suivent depuis que je suis enfant, comme Emma la petite fille de sept ans qui ne me quitte que très rarement.
Je téléphonais à Michelle parfois, lui donnant de mes nouvelles pour ne pas la blesser. Je revins d'ailleurs la voir en 2007 avant de partir pour les Etats-Unis. J'avais une piste pour retrouver Sophia. J'ai enchainé les petits boulots de serveuse dans les bars, strip-teaseuse aussi parfois. Et puis un jour …
II / La Révélation.
Vampires. Voilà un mot qui fait froid dans le dos. Ces êtres étranges et dangereux se sont révélés à la terre entière en 2007 alors que je venais de toucher le sol américain. Les choses se sont enchaînées, les créatures surnaturelles se sont dévoilées, petit à petit. Alors je compris les auras que je voyais depuis qu'Antony m'avait appris à le faire. Tous les êtres possèdent des auras différentes. Alors je comprend maintenant comment les différencier.
Est-ce que cela me dérange ? Quelque part je m'en tape tant qu'on me fait pas chier. J'ai toujours su que des choses étaient bizarres dans ce monde. Moi-même je suis bizarre non ? Je vois les morts, j'entre dans les esprits des vivants … Alors au fond moi aussi je suis une créature un peu surnaturelle je crois. J'ai d'ailleurs, sur ma route, croisé Vampires, Sorciers, Loup-Garous, Métamorphes et autre créatures. Je parviens à les distinguer alors ça aide. De toute manière après trois années à sillonner les routes américaines et canadienne, je me rendis à l'évidence que les êtres surnaturelles étaient les seules à pouvoir m'aider à retrouver Sophia.
Pourquoi voulais-je autant la retrouver ? Elle était ma sœur, je voulais savoir ce qu'elle était devenue, savoir si elle avait besoin d'aide.
Parfois dans la vie il faut savoir se sacrifier un peu … Sexe, alcool, drogue. Sexe surtout. Morsure aussi. J'ai accepté que certains Vampires se nourrissent à mon cou, seulement pour obtenir quelques informations. Oui je suis allée loin pour retrouver ma sœur. Et j'ai fini par la retrouver, en 2012, en Louisiane. Mais Sophia est une Marquée. Une droguée. Une folle. Elle ne jure que par son maître, par la force qu'il lui apporte. Elle ne jure que par leur amour. J'ai tenté, en vain, de la faire venir avec moi. J'ai compris que je ne pouvais plus rien faire pour elle.
A court d'argent je ne pus rentrer en Angleterre. Je me devais de me poser un peu. J'ai donc parcouru la Louisiane, me rendant doucement vers une ville attirant beaucoup de monde : Shreveport. Nous sommes en 2013, je viens d'arriver. J'ai trouvé un appartement piteux, quelques meubles. Il ne me manque plus qu'un travail. Je vais tester les bars de la ville et trouver quelqu'un qui voudra bien de mes mains, ou de mon corps ...
test rp.
F
« Sarah ? » dis-je en murmurant.
Elle était là, assise sur le capot d'une putain de voiture. Sa blondeur était resplendissante, son teint pâle comme la mort, ses lèvres rouges cerise. Elle semblait heureuse, pourtant son Aura ne cessait d'osciller entre l'or et le rouge. Je ne compris pas tout de suite pourquoi, jusqu'à ce qu'il s'approcha d'elle. Lui je le reconnu bien, avec son aura rouge, son teint blafard. Un Vampire …
« Sarah ! » hurlais-je sans m'en rendre compte. J'étais démasquée. Je devais donc avancée. Cachée derrière le suceur de sang, Sarah m'observait avec méfiance.
- Qui es-tu humaine ? Dit-il en plantant son regard hypnotique dans le mien.
Pas de chance pour lui, je résiste très bien à l'hypnose. Mon regard noir et agressif se posa sur l'être qui me séparait de ma sœur. Le cogner ? Mauvaise idée, j'allais me retrouver -au mieux- le cul parterre et au pire il me viderait de mon sang.
« Sarah c'est moi, Lindsay. Ta sœur ! » A cet instant son regard changea de façon perceptible. Une lueur nouvelle brilla dans ses yeux. Alors elle murmura mon prénom, écarta doucement l'Immortel qui l'accompagnait et s'avança vers moi avant de se jeter dans mes bras. Je fus, je l'avoue, extrêmement surprise. Au fond nous ne nous connaissions pas. Les seuls souvenirs que j'avais d'elle était ceux de notre enfance.
~ Comment m'as-tu retrouvé ?
« Oh ça c'est une longue histoire. Des années de recherche. J'ai retrouvé Mark aussi mais sa violence ne m'a pas donné envie de le côtoyer plus que ça … Qu'est-ce que tu fais avec un Vampire Sarah ? » Alors elle s'empourpra et jeta un coup d'oeil amouraché au Vampire qui s'était un peu éloigné pour nous laisser seules. Je compris immédiatement que quelque chose clochait. Je n'avais jamais rencontré de Marquée avant elle, mais je compris bien vite.
« Putain Sarah me dis pas que t'es Marquée ! Pas avec un putain de Vampire !! » Un grognement arriva jusqu'à nous. Je m'en moquais.
« Il profite de toi. Ouvre les yeux bon sang ! Viens avec moi, j'te laisse pas là. » J'attrapais sa main pour l'entraîner avec moi. Le Vampire n'eut pas besoin d'intervenir. Sarah s'en occupa toute seule. Elle me repoussa avec une force assez impressionnante. Son Aura vira presque au rouge. Ce n'était pas le rouge de l'amour, mais celui de la rage.
~ Va te faire foutre ! J'ai pas besoin de toi dans ma vie, pas besoin de ta pitié. T'étais où pendant toutes ces années hein ? Pauv' conne va. Tu comprends rien. Lui au moins il m'aime !! Va au diable Lindsay.
Elle me tourna le dos. Me laissant là. Seule. Lindsay était morte depuis bien longtemps. Lindsay aurait peut-être fondu en larme. Mais pas Autumn. Pas moi. Je compris que ma famille, celle du sang, était définitivement perdue. Par la violence, le sang, la drogue. J'étais la plus normale de toutes. Ma sœur, celle que j'aurais tant voulu aider, était au service d'un putain de suceur de sang. Sur le coup je haïssais ce mec et toute sa race de dents crochues. Je les haïssais au plus profond de moi en rebroussant chemin, en retournant dans la chambre piteuse d'un motel tout aussi piteux. Au fond, je haïssais ces créatures surnaturelles. Toutes. Mais le lendemain je compris que je n'avais pas forcément à les haïr toutes … Les humains aussi avaient leurs failles, leurs vilains petits canards. Je n'avais plus qu'à continuer, à tracer ma route.
famille.
Ma famille … Celle du sang est morte à mes yeux. Une génitrice en prison, un frère violent, une sœur marquée, géniteur inexistant.
Ma famille adoptive est composée de Michelle, ma mère, une femme merveilleuse qui coule de beaux jours en Angleterre près de Londres. Mon frère, Antony est lui aussi médium, c'est lui qui m'a plus ou moins tout appris. Et puis il y a Lara, ma sœur, une femme respectable et une jeune mère merveilleuse.