EVENT - MERRY CHRISTMAS !

Invité

D'une des loges situées dans un renfoncement de l'immense salle particulièrement chaleureuse, Manfred observait la foule. Si son maître ne l'avait pas astreint à participer à cette fête, qui somme toute était plutôt réussie, nul doute qu'il serait ailleurs en ce moment. Toujours est-il qu'il ne se mêlait jamais à la foule. Des décennies à l'éviter n'aidait en rien à s'y immiscer. Il reconnaissait naturellement la présence de certaines de ses connaissances, d'un certain nombre de personnages mis "sur écoute" et quelques visages présupposés par Mikail. Voilà l'intérêt de son acceptation à participer à cette soirée. S'amuser à sa manière... Et se fondre cette fois dans la masse. Il ne s'agissait plus d'être sociable, mais de revêtir un rôle.

Aussi, après une bien longue attente, il quitta enfin son siège confortable. Ni les problèmes de couple, ni le flamboiement de la flore locale, ni même la curieuse animation au pied de la scène ne l'avaient enthousiasmé... Encore que... Si le Shérif et son exécuteur venaient à prendre les armes. Si le premier ne pouvait contrôler le second. Peut-être que cela intéresserait son Maître et le Conseil. Peut-être que...

Enjambant la rambarde de sa loge, tout en costume, le Non-Mort fit un saut "discret" pour atterrir au rez-de-chaussé, quasiment sans bruit, au bout de la piste de danse. A quoi bon perdre son temps à prendre les escaliers dans ce genre d'événement. Avant que Cinead ne finisse sa transformation, Manfred glissait déjà parmi les danseurs inconscients de ce qu'il se passait. Les frôlant à peine, disparaissant derrière un couple pour réapparaître derrière un autre, il en profita pour attraper une coupe de champagne qu'un serveur livrait à qui la veut, la vida et la reposa sur le bord du bar. Le vampire en profita pour prendre dans le creux de sa main quelques curlys et continuait de se rapprocher des deux protagonistes.

Ce n'est qu'en passant devant l'un des miroirs installés là qu'il se distingua que comme une silhouette sombre et brumeuse... Une ombre, ce qu'il avait toujours été. Un claquement de langue et il interrompit son observation. Le regard planté vers le Shérif, se demandant quelle était l'origine de ce sort, il progressait tout en dégageant les gens devant lui par des gestes du bras "amicaux". Quelque chose le stoppa : une personne avait été jetée sur Tomas... Cela devenait presque comique... Mikail en entendrait parler.

Spoiler:

SIGNALEMENT · Sujet: Re: EVENT - MERRY CHRISTMAS ! 15/1/2014, 16:19

Proposition intéressante que m'exposait Yuma. Au lieu de végéter bêtement, et mirer deux personnages excentriques se battre pour une raison inconnue, il était plus intéressant en effet de s'ouvrir davantage. Puisque j'étais parti pour paraître extraverti, ce soir-là, je ne vis pas de problèmes pour continuer. Je me joignis donc à Yuma pour aller vers elle. L'ambiance était nettement moins enflammée : non seulement les invités étaient presque dévastés d’être mis à nu devant les autres, mais en plus de cela, le combat qui commençait sur la scène accaparait l'attention. Ce fut dans cette ambiance plutôt froide que nous évoluions, pourtant sûrs de nous. Car après tout, la soirée nous était encore favorable. Soudain, sur cette même scène que tout le monde regardait, l'un des combattants se transforme encore une fois. Mais cette fois, la forme prise était beaucoup plus intimidante. Elle représentait une chauve-souris à grandeur humaine, ou une gargouille. Quoi qu'il en soit, cette forme proche de celle du diable me glaçait le sang, bien qu'il n'eut voulu du mal à personne dans la salle. Il se dirigeait cependant vers les coulisses de la scène, qui selon les chuchotements, abritent la personne responsable du sortilège. Cette sorte de démon compte-t-il y mettre fin ? Mais j'imaginais que le sort du responsable allait être funeste ...

Nous nous approchions de la personne que Yuma comptait atteindre. Elle venait clairement d'ailleurs, n'importe qui l'aurait remarqué : mais son attitude est différente elle aussi. Son regard d'épervier, sa posture méfiante en tout lieu, et son visage de façade étaient les arguments qui me prouvaient qu'elle ressemblait furieusement à Yago sur quelques de ces points. Mon aptitude à reconnaître du regard les autres vampires avait évolué avec le temps, donc je compris qu'elle l'était, et son comportement me donnait l'indicateur qu'elle avait suffisamment vécu pour être méfiante envers son environnement. Une vampire étrangère de cette ville, et âgée, se tenait donc face à nous. Je la regardais différemment, tel que je regarde mes aînés. Je me présentais à elle, bien qu'elle ne semblait daigner y prêter attention :

"-Bonjour, charmante demoiselle. Je me présente : Ikarias de mon prénom, et mon acolyte se nomme Yuma. D'où venez-vous donc, si je puis être indiscret ?"

Je ne savais pas lire les nationalités sur les visages, à mon grand regret. Cette question pouvait certainement paraître cruellement banale pour elle. Mais je devais m'y résoudre car ma curiosité m'y oblige. Je me retournais, pour voir où était passé Yago, et je remarquai alors qu'il était dans une mauvaise posture avec le vampire possessif de tout à l'heure. Je ne m'inquiétais pas, car Yago savait certainement ce qu'il faisait, alors je n'y prêtais que peu attention.

Résumé:

SIGNALEMENT · Sujet: Re: EVENT - MERRY CHRISTMAS ! 16/1/2014, 14:27

Les coudes posés sur la balustrade, dans une position plutôt relax malgré les évènements, Benjamin filmait le tout sans en perdre une miette, fébrile comme la première fois où il avait ouvert un magazine porno. Occasion en or pour un Kubrick de pacotille...En bas, c'était la fête du slip -ou du string pour certains- et en lâchant ça sur le net, il allait faire un carton. Sous ses airs de troll peu engageant, il jubilait.

Ce fut la boule de Noël lancée avec ferveur par un Magnus vaguement préocupé qui lui dégomma méchamment la gueule et l'interrompit dans son chemin jusqu'à l'oscar.

- Putain, mais con...Reconnaissant son acolyte, il s'interrompit dans sa rélique furieuse et lui adressa un signe. D'abord, un fuck. Mais amical, le fuck, tout de même. Puis, il lui fit signe de patienter, lui indiquant qu'il allait descendre.

- Dans une minute, se murmura-t-il à lui-même dans son imposante barbe. Soixante secondes, montre en main, le temps de faire valser ses doigts, ou plutôt de frotter maladroitement sa peau rugueuse, sur son téléphone portable, pour achever sa vidéo, l'enregistrer et bien penser à se l'envoyer sur sa propre boite mail. Des fois que quelqu'un avait la mauvaise idée de lui piquer son appareil.

- Toi, on descend. Attrapant le bras de Fiona, il ne lui laissa pas le temps de protester et l'entraina sans ménagement vers l'escalier.

Quelques minutes plus tard, entre une poignée de bousculades et d'autres insultes échangées avec d'autres monstres difformes, ils rejoignaient le finlandais qui n'avait pas vraiment l'air dans son assiette.

- T'as vu l'truc...j'sais pas qui a fait ça, mais c'est bien la merde. En tout cas, j'ai tout filmé, tous ces cons en train de baver sur leurs smockings. Non non mais j'te jure, ça va être de la bombe. Si on m'appelle pas d'Hollywood, franchement. Et puis oh, t'as vu le...Eh oh, ça va pas vieux frère? T'es tout pâle. Et c'était pas le sort de magie qui avait rendue la salle déplorable. La meuf là, la nana avec...Et vas-y que je te place les mains à quarante centimètres du torse, les paumes arrondies dans une hypotétique taille de bonnet excessive. Elle s'est cassée?

Dans les yeux du médium, il y avait tout de même une vague lueur d'inquiétude, et le tatoueur espérait avec ferveur que c'était l'odeur de la clope agressive qui lui titillait les yeux.

Résumé: Ben achève de filmer et redescend voir Magnus, accompagné de Fiona.

SIGNALEMENT · Sujet: Re: EVENT - MERRY CHRISTMAS ! 16/1/2014, 16:31

Ce fut spontanément que l'angoisse se creusa lentement un chemin parmi mes entrailles. D'abord apportée par la simple évocation de mes géniteurs, elle s'insinuait vicieusement au creux de mes tripes malgré le redoublement d'efforts que je fournissais afin de la faire taire. Cette boule de Noël lancée à Ben n'était pas, en soi, qu'une simple provocation mais un appel à l'aide muet, quelque chose qui lui disait "Ramène ta gueule ici et maintenant, c'est pas des conneries". J'avais beau m'être remis en surface des traitements qui m'avaient été infligés, les séquelles persistaient profondément et menaçaient bien trop souvent à mon goût de resurgir violemment à la surface. Et ce ne fut pas l'attente du tatoueur qui aida mon être à s'apaiser malgré ma lutte. Car durant ce court laps de temps mon esprit divagua sur quelque chose de terrible ; dans ces invités déformés, ce n'étaient pas les HA qui devaient manquer. Mon apparence de torturé ne pourrait qu'attirer leur intention et j'eus soudain l'impression de me sentir épié de toute part. La sensation était particulièrement désagréable et dérangeante, si bien que je me sentais doucement perdre pieds, l'angoisse m'enserrant la gorge à m'en étouffer.

Puis il y eut la voix de Ben, celle qui rappela l'intégralité de mon esprit à l'ordre. Je secouai vainement la tête en réponse à sa question ; Grace, je l'avais oubliée, soudainement égarée comme les clefs qu'on dépose un peu partout sans vraiment s'en rendre compte. « Euh, je sais pas vraiment... » Un instant, je songeai à la belle, conscient que ce n'est pas réellement gentleman comme comportement – bien que je n'avais jamais été réellement adepte d'une telle chose – avant que mes démons ne reprennent le dessus. La situation catastrophique et la tension palpable qui régnaient en ces lieux ne faisaient qu'accroître le rythme de mon pouls s'emballant peu à peu. « Faut se tirer. » Trop de gens, pas assez d'air, des menaces un peu partout, ce genre de choses qu'un corps en détresse lié à un esprit aliéné aiment à vous hurler au visage dans pareille situation. Si je n'étais pas explicite, j'escomptais que Ben ait assez de jugement à l'instant que pour se résoudre à m'écouter sans plus d'explications. Ce n'était absolument pas le moment pour commencer à discuter, mes mains crispées commençant doucement à rendre physique mon angoisse par le biais des soubresauts dont elles étaient les victimes, à l'instar de mon regard couvert d'inquiétude.

Spoiler:

Invité

Si le premier regard qu'elle posa sur les deux arrivants était encore possédé par la piqure de l'affront, le second, en revanche, fut bien plus amène. La question franche et directe d'Ikarias eut néanmoins le don de la faire tiquer. En fait, elle en aurait presque rit. Indiscret, non, ce n'était pas le mot. C'était inapproprié, inadéquat, inadapté, impropre. Alors, la Douce Enfant pencha la tête sur le côté tandis que ses prunelles, rendues félines par l'illusion, sondèrent celles d'Ikarias qui n'avait rien à lui envier. Du bout des doigts, elle lui tendit une carte de visite estampillée D.D.S. Mode - Prêt-à-porter Caïnite. « Yasu. », lança-t-elle, esquissant un sourire, un tantinet carnassier certes et pour cause, l'illusion n'avait toujours pas été résiliée. Mais c'était un sourire, et c'était bien plus que ce que la Douce Enfant concédait usuellement à accorder à un jeune Immortel. Il n'était pas pour autant mal élevé... non, il ne s'était sûrement même pas rendu compte de l'absurdité de sa question. D'où venez-vous. Yasu n'était pas non plus stupide, elle s'était rendue compte que le dénommé Ikarias l'interrogeait à propos de son écrin. Elle était habituée à ce que son apparence fasse polémique, ou du moins éveille l'intérêt. De fait, la Douce Enfant était probablement le vampire ayant l'enveloppe corporelle la plus jeune qu'il n'ait jamais croisé. Toutefois, ce présent sujet-là pouvait être considéré comme tabou. Ikarias, si poli soit-il, l'avait en quelque sorte insulté en s'intéressant au corps, mort il fallait bien l'admettre, d'une gamine ayant vécu il y avait presque trois siècles dans une campagne paumée de Corée. Et dont il ne restait rien. Elle ne se donna même pas la peine de répondre, mais son regard en disait pourtant long. Celui-ci se promena un instant sur les contours de cette... face insolite. « Joyeux noël », finit-elle par lâcher. C'était mécanique, laconique. Bref, loin de cette convivialité attendue. La chaleur humaine, hm ?

Résumé:

SIGNALEMENT · Sujet: Re: EVENT - MERRY CHRISTMAS ! 16/1/2014, 20:31

Un léger rictus déforme ses lippes. Il avait déjà essayé d'imaginer ce à quoi pouvait bien ressembler le vampire qui partageait la vie de Layla. Alexis. Le personnage, il le ressent, malgré toute sa jalousie maladive apparente, transpire d'une sensibilité exacerbée. S'il se laissait aller, il s'abandonnerait à l'enfant qui s'égosille en lui et irait se réfugier contre les côtes de cet autre enfant désenchanté. Flanc contre flanc. Joue contre joue. Et tout irait mieux, et alors ils n'auraient plus peur du tonnerre qui gronde.

Mais Alexis est un adulte, un mort, un monstre centenaire, et Alexis le menace. Oui, il a relevé. Il ne tique pas, il n'a que faire des paroles proférées. « Vous désirez ma mort ? » Se contente-t-il de remarquer stoïquement, amusé. Puis, se penchant légèrement sur son congénère, il ajoute, sur un ton de défi. « Ma carotide en frémit d'avance. » Qu'il tente donc de l'assassiner, de le blesser mortellement pour l'écarter de sa marquée. Il ne pourrait lui offrir plus beau cadeau pour son cent-treizième anniversaire.

A vrai dire, en constatant qu'Alexis l'imite et propose lui aussi son bras à Layla, il aurait parié que les deux tourtereaux repartiraient ensemble et batifoleraient, comme deux inséparables, irradiant la salle de leurs tendres amours. Mais alors qu'il amorçait déjà un mouvement de recul, le bras de la demoiselle s'enroule autour du sien. Cette fois, son masque immuable se déforme sous les traits de la surprise. Lui qui avait cru un maigre instant échapper à ce qu'il redoutait, se retrouve pris au piège de ses propres émotions. Layla sourit à Alexis. Pas lui. Il ne sourit presque jamais. Déjà, il l'entraîne quelques lestes pas plus loin. Ainsi, elle ne pensait jamais avoir cet honneur ? « Et moi donc… » Avoue-t-il humblement, avec toute l'honnêteté du monde, celle qui lui fait parfois tant défaut. « Les dernières femmes avec lesquelles j'ai dansé sont sûrement mortes, à l'heure qu'il est. » Romantisme, mon bel ami. Saisissant délicatement la demoiselle par la taille, il l'attire contre lui. Il a appris à danser le tango. Il y a longtemps. Il ne devrait pas être trop maladroit. Il veille toutefois à se tenir loin d'Ikarias, craignant de subir d'éternelles moqueries s'il l'apercevait au bras d'une demoiselle, lui l'éternel solitaire. Attentionné, il lui offre sa main indemne, pour serrer doucement la sienne. Il emploie mille précautions pour la satisfaire. « J'ai surtout été lâche, en réalité. Tes larmes… » … m'auraient été absolument insupportables. Elles m'effraient. Je ne veux pas te voir triste. Pas toi. Car je sais déjà que tu l'es. Tu es ce petit oisillon blessé que je cherche à préserver. Ne pleures pas.

Spoiler:

SIGNALEMENT · Sujet: Re: EVENT - MERRY CHRISTMAS ! 17/1/2014, 17:04

Yasu. C'était doux et laconique à la fois. Comme un ancien poème dont les paroles amères laissaient un goût âpres sur les langues de ceux le prononçant. Elle était là face à eux – Ikarias et Yuma – et pourtant si lointaine, à croire qu'elle n'appartenait pas à cette époque. Il se fit la réflexion que c'était bien le cas. Mais Ikarias n'était-il pas un brin trop curieux en lui demandant d'où elle venait ? Etant lui-même typé, il n'approuvait pas toujours qu'on tente de connaître ses origines. Il y a des choses anciennes qu'il n'est pas bon de dévoiler. Mais qu'en est-il de Yasu ? Il jurerait voir frémir son esprit à la demande de son ami. Maladresse. Il en avait usé et dorénavant face à eux se trouvait une femme dont la réponse, mécanique, ordonnée, ne laissait pas beaucoup de place à la discussion. « Joyeux Noël » a-t-elle dit. Sur la face bien trop remplie d'eau de Yuma ne se dessinait plus rien. Pas de sourire, pas de surprise, juste une sensation de malaise qui ne paraissait même pas.

Aucun regard sur Ikarias. Ils devaient ressembler à une mauvaise farce tous les trois sous une forme peu humaine. La situation ferait bien rire si ce n'était cette ambiance électrisante au delà de toute magie. « la paix ». Tout une symbolique dans ce prénom. Tout comme dans beaucoup de prénom. Mais Yuma avait décidé de s'attacher au prénom et non à l'enveloppe qui était la sienne en cet instant. « J'aurai aimé vous rencontrer sous une autre circonstance. » Après tout son apparence n'était pas flatteuse, bien qu'il se douta qu'elle n'avait que faire de ce qui se voyait. « Peu importe d'où vous venez » regard insistant et réprobateur envers Ikarias, « l'important étant que vous soyez parmi nous ». Ikarias avait l'habitude que son ami tente de rattraper les choses, surtout quand il y avait une femme parmi eux. « Bien que j'ai peur que nous vous dérangerions ? » Il ne pouvait que se la rappeler, cacher derrière les plantes, comme étant une observatrice plus qu'une actrice de ce monde. « Dîtes nous si tel est le cas, nous ne voulons vraiment pas nous imposer ».

Spoiler:

SIGNALEMENT · Sujet: Re: EVENT - MERRY CHRISTMAS ! 17/1/2014, 20:33

J'avais commis un faux pas semble-t-il. Yuma semblait gêné, bien que son visage n'eut pas pu l'extérioriser. Ses paroles le firent pour lui. Un grain de culpabilité commençait à germer au fond de mes entrailles. Après tout, c'était bien un grec d'origine qui l'entendait. Cependant, ce grain fut arraché avant qu'il eut pu poser ses racines. Ma froideur d'esprit, dont je n'étais pas vraiment fier, ne me permettait pas de compatir. Froideur réveillée par celle de la vampire adjacente, qui montrait avec un faciès prompt à la répulsion que ce n'était purement pas mes affaires. Le grain de la vexation se posait à son tour, mais n'apparut de dehors qu'avec un sourire gêné, puis fut arraché à son tour. Yuma grognerait sûrement, mais la concession n'est pas mon fort. Et les efforts que je déployais étaient formidables par rapport à la vie quotidienne. Je m'imaginais bien paraître abject, et je le voulais. J'admettais avoir dit la phrase en top, mais ma nature était trop bridée ce soir, voir la moitié de masque apparent sur mon visage me le rappelait. La mascarade devait se calmer, au moins quelques minutes. Donc aucune excuse ne sortit de ma bouche. L'hypocrisie est une bombe à retardement, il faut savoir la désamorcer à temps, et ne pas jouer avec le feu. Je suis un être de mépris, et j'en suis désolé pour ceux qui ne le mérite pas ; mais je suis resté un enfant, bloqué dans son passé, et incapable de contrôler sa nature ...

Je finis par redescendre doucement, pour ne pas frustrer Yuma. Ce saut d'humeur allait sûrement lui déplaire, et il était des seules personnes pour qui je suis présent, alors je me devais de me contrôler un minimum. Mais alors que Yuma proposait à Yasu de s'éclipser, je n'attendis pas de réponse pour commencer à m'éloigner.

"-Désolé, mais il va me falloir une coupe ... Pour me vider l'esprit ..."

J'étais troublé. Yuma allait peut-être se rendre compte, il me connaissait après tout. La frustration s'emparait de moi, alors il me fallait ingérer du sang pour calmer le jeu. Comment pouvais-je me mettre dans un tel état ? Était-ce le fait de me laisser aller ? Cela me déplaisait tant que ça ? Je devais noyer ces questions dans une coupe de sang avant que ça se termine mal. Je me dirigeai vers le comptoir, et demandai d'un ton bas un True Blood. Je n'aimais pas vraiment ça, mais ça allait certainement m'apaiser quand même. Je m'asseyais à proximité, puis je regardais la piste de danse, où j'avais aperçu Yago auparavant. Soudain, je le vis danser avec la marquée, Layla. Je me retins de rire, pourtant je ne l'avais pas fait depuis longtemps. Alors je regardais comment mon ami vampire se débrouillait sur la piste ... Get on your dancing shoes ...

Résumé:

Invité

Les prunelles désabusées de la Douce Enfant s'étaient lentement abattues sur le plancher, captées par le mouvement frénétique d'un cotillon qui semblait, quant à lui, profiter des festivités. Jusqu'à ce qu'il ne soit effroyablement écrasé par ce qui avait certainement dû être un charmant peton, mais qui s'apparentait maintenant, pas de chance pour le cotillon, à un sabot fêlé. Tragique.

Yuma l'extirpa de ses rêveries d'un grand coup de pic-à-glace dans le froid qu'elle venait de poser. La paix. Habile. Son attention, qui ne s'était jusque là porté que sur Ikarias, bondit sur le sorcier. Oui, c'était un rebondissement qui valait ce qu'il valait, ce n'était pas le moment d'être difficile. D'autant que c'était courtois, de réamorcer ainsi la conversation en parlant de son interlocuteur et non de soi. Il rattrapait ainsi l'incident. Alors elle lui esquissa le plus charmant de ses sourires, quoi qu'un peu plus moustachu qu'à l'habitude. « De fait, mais le Marquis a toujours fréquenté d'intéressants personnages. », murmura-t-elle sur le ton de la confidence, comme cela se faisait à l'époque. Un instant, son regard dériva vers l'agitation. Francis Ford Coppola n'aurait pas désavoué la performance de celui qu'on nommait L'Irlandais. Allait-il aller jusqu'à dépecer le responsable en place publique ? Voilà qui rappellerait à certains le temps béni de la Mascarade. Désormais, on vous trainait en justice pour un simple soupçon d'hypnotisme. Grotesque. « Au contraire... », entama-t-elle en glissant un bras sous celui de Yuma, mettant ainsi, par la même occasion, un terme à ses inquiétudes, « Vous êtes de loin le plus fréquentable de vos amis. Qui l'aurait pensé, à vous voir... » Evidemment, c'était une pique. Mais c'était dit avec tant de douceur, que ça pouvait presque sonner juste. D'autant qu'il ne saurait jamais ce qu'elle entendait pas là : tous les trois, le pyromane, le susceptible, et lui n'étaient pas sous leurs meilleurs jours, ainsi révélés par le sort d'illusion. Il ne saurait pas non plus s'il s'agissait d'un sous-entendu vis-à-vis de sa non Immortalité. L'ambiguïté du discours... C'est cet instant que choisit Ikarias pour s'éclipser, visiblement mortifié, malgré ses efforts à le cacher. Yasu le regarda s'éloigner. « C'est d'ailleurs un mauvais coup qu'il vous joue là. Vous laisser seul avec moi. » Et elle planta de nouveau ses iris dans celles du sorcier, auquel son bras demeurait noué. A nouveau, un sourire éclaira ses traits, se fondant dans une moue faussement boudeuse. « Qui êtes-vous ? » La Douce Enfant se surpris à manifester un réel intérêt à ce qu'il aurait à dire sur le sujet.

SIGNALEMENT · MJ Ϟ Shut up, bitch.

EVENT DE NOËL.

CLÔTURE DE SAISON

L’affrontement entre les deux vampires en a inquiété certains quoi que la majorité reste indifférente, comme modelé par l’habitude. Il n’eut pas d’effusion de sang ni de coup, juste un pouvoir qui gronde et un étrange baiser que certains avaient déjà en boîte et prêt pour youtube.
La représentante de l’ordre file vers les coulisses mais est dépassée par un Cinéad dont l’apparence correspondait enfin à sa véritable personnalité. Le marquis aurait aimé les suivre mais il ne peut pas. Il doit trouver une solution qui ne nécessite pas de tuer qui que ce soit en guise de punition. Après tout ce n’était qu’une illusion, certes effrayant, mais rien de grave en soi. De plus il lui fallait réprimer le pouvoir qui montait en lui afin d’éviter de transformer Noël en orgie.
Tout un programme.

« Sainte Marie Mère de Dieu Anaïs tu te rends compte de ce que tu as fait ?! Idiote ! Tu as gâché la soirée de Tomas ! »
« Mais j’voulais pas… geignit la coupable en larmes.
« Alors casse ton sort ! » exigea Louise.
« Mais je sais même pas comment je l’ai lancé ! »
La jeune fille semblait avoir un peu dessaoulée et elle était prise d’une grande terreur. Rien ne s’arrangea lorsqu’un vampire monstrueux fit irruption dans la pièce, suivit de près par l’inspectrice en chef de la BRIS. Elle poussa un cri et se recroquevilla dans un coin.
« Pitié ! Pitié c’était un accident madame je vous le jure, ne me tuez pas… » L’inspectrice Murphy n’eut pas le temps d’en placer une que Cinéad embarqua la sorcière, la tenant sur son épaule alors qu’elle se débattait et lui donnait des coups auxquels il était insensible. Louise les suivit en courant et en invectivant le vampire, visiblement sans succès. Elle ressemblait assez à ce qu’elle était en temps normal, elle rayonnait de vie mais tout semblait artificiel, comme si le maquillage était deux teintes trop foncés, ses cheveux un peu trop décolorés, ses dents un peu trop blanche. Elle était trop, ce qui était insupportable pour elle.

Les cris des deux sorcières semblèrent attirer un semblant d’attention alors que Tomas recommençait à trouver une apparence normale –celle d’écorché vif. Le shérif tourna la tête vers l’Exécuteur alors que celui-ci lança plus qu’il ne déposa la sorcière aux pieds du français, réclamant justice. « C’était un accident, un accident… » chouina-t-elle misérablement, toujours en larme, empestant l’alcool. Elle se recroquevilla sur elle-même. « Ce genre de choses arrive ma chérie, mais maintenant il faut l’arrêter, d’accord ? » demanda le shérif très doucement, posant sa main moitié écorchée moitié sublime –le concept était assez bizarre à regarder- sur la joue de la sorcière. Il se passa quelque chose entre eux et au moins tous les vampires comprirent que Tomas avait agi d’une manière métaphysique sur la sorcière, sans savoir exactement en quoi car le marquis avait des atouts dans sa manche pour le moins insoupçonnés. C’était intriguant mais elle eut quelques secondes le regard vide puis cligna des yeux et sembla s’être calmée. Il lui parla rapidement en français et Anaïs attrapa la main de Louise. D’elles deux s’échappa une nouvelle vague de magie après une série d’incantations censées briser le sort.
Tout rentra dans l’ordre.

Une bonne chose de faite. Mais à Shreveport, on s’en sort rarement à si bon compte.

PRÉCISIONS : Pas besoin d'inscription pour cet event, nous vous laissons libres d'intervenir ou de partir à votre guise ! Néanmoins, soyez assez aimable pour respecter les règles habituelles :
-Votre poste ne doit pas dépasser les 500 mots et doit contenir un résumer à la fin en spoiler !
- Comme ces réponses sont courtes, vous êtes priés de lire celle de vos voisins du dessus et d'en tenir compte, afin de ne pas partir dans tous les sens. N'hésitez pas à vous regrouper ou à lier connaissance !
- Cet évènement compte IRP.
- Pas de codage dans vos messages
- Le sort a désormais été levé et la responsable est sous les yeux de tous ! Certains peuvent exiger qu’elle soit punie, d’autres l’avoir prise en pitié en voyant son état lamentable. Pour ceux qui veulent s’en prendre à elle, ayez bien à l’esprit que Tomas et Louise s’interposeront donc ne pnjisez rien, il y aura intervention MJ dans ce cas (via ce compte ou celui de Tomas.) Certains peuvent également s’en fiche et retourner à la soirée et à leurs discussions. La musique peut avoir repris.

SIGNALEMENT · Sujet: Re: EVENT - MERRY CHRISTMAS ! 19/1/2014, 14:49

Vraiment pas vous déranger...au point qu'Ikarias s'en alla. Simplement. Comme un courant d'air. Il s'excusa prétextant avoir besoin de se vider l'esprit. Le regard de Yuma, impuissant, le regarda s'en aller sans qu'il ne sache que dire. Voir son ami dans un tel état le rendait mal, mais il n'eut pas le loisir de s'excuser auprès de la vampire pour le rejoindre. Il avait réussi, contre toute attente, à capter l'attention de cette dernière qui déjà glissait un bras au sien, comme l'étreinte naturelle de deux amants dont les faces – présentement- rappelaient la bête plus que la belle.

Les mots qu'elle lui susurra avaient le goût de mûres. Tant et bien qu'il délaissa la scène des vampires se dirigeant en coulisse pour plonger son regard dans celui de la « paix » incarnée. Malgré son apparence actuelle, tout dans ses manières l'amenaient à la sérénité. Sans doute trompeuse, mais n'étaient-ils pas sincères dans leurs apparences ? Il nota la pique quant à cette dernière mais il ne s'y attacha pas. S'il y avait bien une qualité que le sorcier avait, c'était de ne pas être susceptible. Pas sur ce genre de choses tout du moins. Et puis, elle s'était rapprochée, n'était-ce pas la preuve qu'elle le taquinait à sa façon ? Il n'était pas de ceux qui allaient s'interroger longuement sur ses dires...il fallait bien avouer qu'il n'était pas un bon camarade de jeu sur ce coup là.

Yuma reporta son attention sur Ikarias. Il n'aimait pas le savoir seul, bien qu'il fut rassuré en le voyant sourire, son attention semblant portée sur les danseurs. C'est à ce moment là que Joo l'amena à le regarder droit dans les yeux, lui demandant qui il était. Il n'avait pas peur, même si elle insinuait qu'être seul en sa compagnie n'était pas des plus agréables. Il commença à lui sourire quand...

Froissement d'ailes. Il se retrouve face à une magnifique femme, aux lèvres flatteuses et au regard pudiquement pénétrant. Un bref regard à ses propres mains et il comprit qu'il avait retrouvé son apparence, comme c'était le cas de tout un chacun. Belle réponse en perspective pour celle qui lui accordait son intérêt. « Vous savez qui je suis. » Un sourire. Taquin. Nulle doute. « Fugace comme le vent, insondable comme l'eau. » Il savait se montrer poète bien que la vérité se trouvait là, à la face de tous. «Yasu. » Sans doute était-ce l'excitation de retrouver son apparence ou simplement car Yuma ne réfléchissait pas toujours à ce qu'il faisait.

Mais son attention ne pouvait rester sur la vampire. Si le sort avait été exorcisé ce n'était pas sans l'intervention du maitre de cérémonie. Ce dernier se tenait auprès d'une femme, sorcière de son état, qui s'excusait à en perdre les mots. La présence du vampire à ses côtés semblaient avoir eu un effet assez apaisant pour qu'elle fasse disparaitre le sort, mais désormais toute l'attention était sur eux. Pour sa part, il n'avait pas envie de la juger ou de lui jeter des pierres. Il savait que parfois les sorts échappaient totalement à son commanditaire. Il ne désirait pas justice, simplement que la soirée se poursuive...mais peut-être qu'il n'en sera pas de même pour tout le monde. Attentif, il l'était. Autant de la réaction de ses voisins que de celle de Yasu.

Spoiler:

Invité

-Je vous trouve pour le moins magnanime, shérif. Laissez-moi donc rajouter un peu de couleur au tableau.

J'ai levé la main, grande ouverte, au dessus de ma tête. Du sang de sorcière pour mon premier soir de liberté, je n'aurais pu rêver mieux. C'est alors que mon regard tomba sur un seau à champagne abandonné sur une table. Sa paroi argentée, recouverte de condensation, me renvoyait une vision étrange. Celle d'un homme de vingt ans, blond, habillé d'un costume blanc. Les griffes auraient dû sortir, prêtes à lacérer le visage d'Anaïs. Épluchée comme un fruit mur, étripée et vidée. J'avais tant de réjouissances prévues ce soir.

-Non. Soufflais-je en regardant Tomas d'un air démuni.

Mon bras retomba le long de mon corps dans un bruit mat. Une chape de plomb se mit à peser sur mes épaules, m'obligeant à m'agenouiller brutalement. Je ne pouvais plus bouger un doigt. Déjà ma vue se brouillait. Je ne percevais plus les sons qui m'entouraient aussi distinctement qu'auparavant. Cinead venait de profiter d'un instant de surprise provoqué par la dissipation de la malédiction. Il se battait bec et ongle pour m'enchaîner et reprendre le contrôle. Il gagnait. Aveugle et sourd, j'ai levé la tête vers Tomas, le gratifiant d'un dernier sourire.

-J'ai très froid.

***

Des lattes en bois et une paire de chaussures. Ce furent les premières choses que je pus voir lorsque j'ouvris les yeux. L'image était bizarrement penchée. Je mis au moins deux bonnes secondes avant de comprendre que mon corps était allongé par terre. Tous mes membres semblaient répondre -et surtout obéir. La Bête avait été remise en cage, et pas de la manière douce. Je n'avais évidemment rien manqué de sa piteuse tentative pour me discréditer en public ; et j'étais fâché. Tomas et Anaïs purent le lire sans difficulté sur mon visage lorsque je fus debout.

-Petite sotte. Lançais-je à Anaïs en époussetant mon costume. Tu n'imagines même pas à quelle horreur tu viens d'échapper. Si vous pouviez les choisir un peu moins incontrôlables, Marquis, ça arrangerait tout le monde.

Sans rien ajouter d'autre, j'ai tourné les talons, fermement décidé à quitter la fête. Je suis passé à la hauteur de Shamina, lui promettant par un clin d’œil de la recontacter très vite. Évidemment, Tomas pouvait tenter de m'arrêter s'il trouvait le bon motif et suffisamment de force.

Résumé:

SIGNALEMENT · Sujet: Re: EVENT - MERRY CHRISTMAS ! 1/2/2014, 00:09

Il y avait dans les yeux de Benjamin cette lueur d'excitation qui annonçait qu'il avait enfin déniché quelque chose qui lui semblait digne d'intérêt. Parmi la foule, il y avait quelques têtes d'affiches, gros poissons de la ville et d'autres, à surveiller. Des informations à enregistrer, des informations sérieuses, en plus de cette vidéo vaguement stupide qu'il songeait déjà à diffuser sur le net, pour le plus grand plaisir de millards de spectateurs zêlés et friands de potins. Mais le regard de son acolyte délivrait un toute autre message, et s'il fallut plusieurs secondes au médium pour réagir, il n'en resta pas moins qu'il acheva de comprendre ce qui n'allait pas bien.

- Eh calme toi, il s'passe rien...

Ce n'était pas tout à fait exact, une magie avait fichu le bazar et la panique au milieu de cette fête huppée, transformant ses convives d'un soir en monstres, mais le sort avait fini par disparaitre. Leur difformités et autres pustules verreuses avaient disparu, leur redonnant leurs aspects d'origines. Mais il était aussi vrai que son acolyte n'avait plus l'habitude de côtoyer les foules et qu'il avait été peut-être un peu prématuré de se risquer à sortir ainsi. Après avoir jeté un coup d'oeil à la louve, le tatoueur posa une main sur le bras de son ami.

- Ok ok, on y va.

Cette démonstration d'affection et de responsabilité n'avaient rien d'habituele chez lui -normalement, il n'aurait pas voulu quitter la salle avant d'obtenir au moins une information intéressante- mais aujourd'hui, les circonstances étaient bien différentes. C'était comme si les rôles s'étaient inversés, comme s'il était à présent le grand-frère responsable.

A vrai dire, c'était un peu perturbant.

Lentement, il entraina toute la petite clique vers la sortie, principale cette fois, saluant d'un grand sourire le vampire posté à l'entrée. La soirée avait été brève mais intense, avec tout de même ce petit goût de déception amère qui pétillait sur la langue. Celui de se dire qu'ils avaient peut-être raté quelque chose d'important. Mais peu importait en réalité, la priorité pour l'instant était le bien être de l'ancien prisonnier. Le reste reviendrait.

Résumé: sauf si mes comparses de rp veulent ajouter quelque chose, les trolls et la louve sont partis.

Invité

Lorsqu'il reprit connaissance, Jules fut immédiatement pris d'assaut par une migraine terrible. Les souvenirs de ce qui s'était passé, de l'horror show qu'il venait de voir, revenaient par vagues dans son esprit douloureux. Jamais encore il n'avait été victime d'une hallucination aussi puissante. Mais tout semblait rentré dans l'ordre à présent, tout avait repris l'apparence du réel. Il y avait de l'agitation à l'intérieur du Sheldon Concert Hall, mais Jules restait cramponné à la rambarde de la terrasse, comme s'il avait peur de s'effondrer à nouveau.

Kathleen Murphy avait disparu. Jules se demanda un instant si cela aussi, avait été une mauvaise blague de son esprit, ou si effectivement, elle lui avait bien parlé avant qu'il ne commence à délirer. Si cela avait été le cas, que diable avait-il pu lui dire ? Jules déglutit, peu rassuré.

Au moins, personne autour de lui, ne semblait avoir pris conscience de sa crise de folie. Ce phénomène étrange le rassurait cependant. Personne ne le regardait, tous avait l'attention fixée sur quelque chose qui se passait à l'intérieur du Hall. Jules avait les pensées trop engluées pour tenter de comprendre. Tout ce qui l'intéressait, c'était de s'extraire aussi rapidement que possible de ce bourbier. Il n'aurait jamais dû venir. Se faisant aussi discret que possible, il se fraya un chemin jusqu'à la sortie. Noël se terminerait bien tranquille chez lui.

Spoiler:

SOBRIQUET · Sujet: Re: EVENT - MERRY CHRISTMAS ! 3/2/2014, 01:51

Finalement, tout cela n'aura eu aucune sorte d'utilité.
Les silhouettes s'entrecroisent, voltigent, et brusquement tout change et le ballet coincé se mue en foire aux monstres. La vague de magie nous a traversés comme un soupir exaspéré, m'a frappé dans le dos, lâchement, et j'ai senti qu'il se passait quelque chose. J'ai relevé mon regard perdu dans la contemplation indifférente des bulles de champagne. Le serveur qui s'est arrêté en route a une tête de golden retriever.
C'est à ce moment-là que je l'ai entendue me parler.

- Comment tu me trouves ?

Je hasarde un coup d’œil sur ma gauche et mon sang se glace instantanément. Une maigreur morbide, des cernes insondables, une longue chevelure foncée si terne qu'il semble que passer une main dedans en extirperait des cheveux par poignées. La créature atrocement blême qui me fait face a comme une lueur d'innocence dans le regard, et un sourire candide étire ses lèvres sèches. Elle attend, bien sage. Comme dans mes rêves.

Mes yeux dardent de tous côtés et quelques convives promènent sur elle et sa robe blanche de patiente un regard outré avant de comprendre que tout le monde y va de sa fraîche originalité. Oui, sans doute : c'est la magie qui a soudainement plu sur l'assistance qui vient de propulser dans notre monde le spectre immonde de ma plus grande honte.

- Pourquoi tu ne me prends pas dans tes bras ?

Toujours cette même phrase, insistante, irritante. Toujours mon mutisme obstiné pour seule répartie. Dans cette réalité égratignée comme dans les limbes de ma mémoire souillée, je suis incapable de lui répondre.

- Tu ne devrais pas être ici.
- Pourquoi ? Je n'existe plus pour toi ?

Le golden retriever pousse un sifflement plaintif dans mon dos. Non sans un certain dégoût, je prends la main du tangible fantôme, et m'éclipse plus loin.

- Arrête, tu me fais mal !

Dans ce coin de la salle, je m'arrête, et la contemple à nouveau. Je me rends alors compte qu'elle est pieds nus, comme probablement l'entièreté de son corps rachitique, qu'à son poignet s'expose sans pudeur le bracelet où figure son numéro de dossier et de chambre de l'hôpital psychiatrique où je l'ai laissée à jamais, et qu'à son annulaire - le pire - scintille son alliance, qui fait écho à la mienne : celle que je n'ai plus portée depuis qu'elle est morte.

- C'était toujours comme ça avec toi. Tu ne m'écoutais pas, tu ne me parlais pas, ou alors pour m'envoyer au diable et ensuite tu me faisais mal !
- Mais tais-toi bon sang ! sifflai-je entre mes dents en scrutant notre entourage dispersé, horriblement gêné car s'ils peuvent la voir, ils peuvent forcément l'entendre.
- Non, pourquoi toujours me taire, Vinzent ? Pourquoi est-ce qu'il n'y a que toi qui ait le droit de dire les choses ?
- Parce que ce qui sort de ta bouche est un tissu de conneries et tu le sais pertinemment.
- Tu me prends pour qui ? Tu crois que je ne l'ai pas compris, ce que tu m'as fait ? Tu as cru qu'ils allaient suffisamment me bouffer le cerveau pour que je ne sache pas que ça me tuait à petit feu ?

Elle se débat avec le col de sa robe de chambre pour attraper quelque chose autour de son cou. Je sais déjà quoi. Bientôt, le cristal que je lui ai offert la toute dernière fois que je l'ai vue est exhibé sous mon nez.
Silence. Elle me regarde comme si j'allais dire quelque chose. Même si elle sait déjà que je n'en ferai rien.

Alors sa mine se décompose, ses yeux sans teinte se voilent et sa voix tremble quand elle me dit :

- C'est toi qui as fait ça...

Et moi je la contemple fixement. Durement. Comme avant, quand elle commençait une crise, quand je restais là en sachant que ce n'était que le début et que personne ne sortirait vainqueur d'une énième bataille dans cette guère que j'ai moi-même déclenchée.
Je la regarde en pensant, et alors ? Qu'est-ce que ça fait maintenant ? Qu'est-ce que ça t'apporte ? Oui c'est moi qui t'ai rendue folle, oui c'est moi qui ai baissé les bras parce que je ne supportais plus de te voir défigurée par le manque ni de t'entendre geindre ou crier, oui c'est moi qui t'ai faite enfermer à l'asile et oui, c'est moi qui t'ai tuée. Et après ?
Il fallait bien que l'un de nous deux vive.

Une larme roule et son portrait se fissure. Elle baisse les yeux, ramène le cristal sur sa poitrine.
Mon poing se serre.

- C'est toi qui m'as tuée.

Une voix nouvelle. Une voix, simplement, qui a le pouvoir implacable de perforer ma cruauté. Lorsque Milana se redresse, elle n'est plus Milana. L'air s'infiltre douloureusement à travers mes cordes vocales pétrifiées et jusque dans mes poumons contrits.

- Tu aurais voulu qu'il en soit autrement, je sais bien.
- Tu n'es pas morte. Arrête avec ça, je t'en prie.

Et l'effigie de Lilas rit de moi comme si ce que je disais n'avait pas de sens. Son rire me brutalise, une lame profondément enfouie dans mes chairs ondule et distord la plaie infectée qu'est devenu son souvenir.

Mon dos frappe mollement le mur. Je glisse lentement, m'affale, le regard perdu vers l'assemblée bigarrée qui s'agite un peu plus loin, avec ses rires, ses cris de stupeur, ses rumeurs inquiètes. Lilas se love près de moi, posant sa tête sur mon épaule, entrelaçant ses doigts aux miens.

- Bientôt, ce sera fini, me souffle-t-elle.

Et dans ses mots dansent des vœux mille fois prononcés.

- J'aimerais bien, mon amour.

L'aveu se cogne au silence, ricoche entre les exclamations éparses et échoue où plus rien n'a de sens. Le vide m'enveloppe. Entre mes doigts il n'y a plus qu'une ombre crue. J'ai l'impression d'être devenu sourd et j'ai terriblement froid.
J'ai désespérément besoin d'une pute et d'une cigarette ou dix.

Le personnel d'entrée me souhaite une bonne fin de soirée. Je lui réponds en brandissant le majeur.

RÉSUMÉ : non, ça fait pas du tout 500 mots, je vous renvoie aux posts précédemment écrits par les collègues (et si ça suffit pas, je joue la carte 'absence prolongée' et paf !).
L'illusion souffle tout le monde, Vinzent se fout à l'écart et finalement, sort du Sheldon. OFF.

EDIT - j'en profite pour préciser que Fiona est effectivement partie avec les trolls baveux.

Invité

Au début, j'croyais que cette soirée serait ennuyante et qu'on aurait besoin d'moi pour dérider un peu tout ça. Quelle erreur. Haute société ou pas, riches ou pas, quand une fête implose de la sorte, c'est tout aussi pathétique. Quoi que. Les robes de soirées et les costumes trois-pièces rendraient presque tout cela encore plus délirant. J'sais pas trop quoi penser, là, tout de suite. Peut-être qu'il n'y a juste rien à en penser, en réalité.

Pendant un certain laps de temps, j'ai cru que je devrais m'interposer moi-même. La pauvre fille. Qui, ici, pourrait lui jeter la pierre sans s'infliger la pareille ? A part quelques humains, la plupart des invités ont tous, sans exception, connu ces moments rendus difficiles à gérer quand quelque chose en eux de magique s'en mêle. Moi la première. Que les vampires l'aient oublié, c'est une chose... et encore. Cinead pétant son plomb n'a pas franchement fait preuve de plus de maîtrise que la pauvre fille responsable de ce fiasco.

Tandis que ce dernier s'en va, je surprends le clin d'œil qu'il me lance, auquel je réponds par un léger sourire non dénué de malice. Tandis qu'il quitte les lieux, je décide de l'imiter, non sans avoir lancé un "Joyeux noël !" à la cantonade. Bah quoi ? On était pas là pour ça ? Alors je m'en vais, jetant un regard plus amusé qu'indigné à la patronne.

M'est avis que certaines choses dont j'viens d'être l'un des nombreux témoins ne font que commencer...

Résumé:

» [EVENT : LE PROCES] DURA LEX SED LEX (JOUR II)
» [EVENT : LABYRINTH CIRCUS] Groupe 1
» [ EVENT épisode 9 ] La chasseresse, l'exécutrice et la thanatopractrice.
» [EVENT : LE PROCES] DURA LEX SED LEX (JOUR I)
» [EVENT : REACTIONS AU PROCES] VOX POPULI

EVENT - MERRY CHRISTMAS !

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