ALANA ESTHER COLLINS

Feat Antonia Thomas

PRELUDE

DATE & LIEU DE NAISSANCELe 4 juillet 1989 (25 ans) à New Orleans (Louisiane) ; NATIONALITE américaine ; CAMP bien : elle ne ferait pas de mal à une mouche ;  ETAT CIVIL célibataire LIEU D'HABITATION Un appartement aménagé à Downtown, près du General Hospital. METIER Elle était externe à l’hôpital jusqu’à son accident. Désormais elle s’occupe de la pharmacie de l’hôpital. CLASSE SOCIALE moyenne ETIQUETTE Avant son accident, Alana était considérée comme une gentille fille, celle que chaque parent aimerait avoir. On pensait d’elle qu’elle était travailleuse, douée, généreuse, une bonne future médecin. Mais depuis l’accident, tout le monde a pitié d’elle. On compatit, on murmure que les plus mauvaises choses arrivent aux meilleurs d’entre nous. On lui propose son aide, de pousser son fauteuil. Beaucoup d’attention hypocrite.

Traits de caractères J’étais gentille, agréable, studieuse… bref la fille parfaite. Enfin, à part mes jambes. Je suis dans un fauteuil roulant depuis 2 ans. Au début, cela ne m’a pas changé. J’étais toujours la même. Puis, forcément, mon caractère a évolué. On pourrait croire que c’est à cause de mon accident, du traumatisme, de la perte de ma mère… Mais je ne pense pas. Je pense que ce sont les gens qui m’ont changé. Leur attitude envers moi n’a plus jamais été la même. On m’a appliqué une prévenance hypocrite insupportable. Au bout de quelques temps, j’ai commencé à envoyer balader tous ceux qui feignaient de s’intéresser à moi, à ma famille. Je n’avais pas à être la BA de ces requins en quête d’estime personnelle. Cela m’aidé à devenir franche. Avant, je faisais attention à ce que je disais, à ne blesser personne… J’en ai marre de devoir prendre des pincettes dès que je dis quelque chose. Maintenant, je vais droit au but. Aujourd’hui, je suis déterminée. J’ai un but et je ferai tout pour y arriver. La discrétion a toujours fait partie de mes caractéristiques principales, mais désormais, je garde secrète la plupart de mes activités. Mes amis, presque tous dans le secteur médical, ne comprendraient pas mon soudain intérêt pour le surnaturel.

Occupation nocturne Mon travail à la pharmacie de l’hôpital me laisse beaucoup de temps libre. Cela me permet de me consacrer entièrement à la recherche d’un miracle. Au début, je pensais pouvoir me guérir par la médecine, la science. Avant l’accident, je baignais dedans, j’allais à la fac, je travaillais à l’hôpital… C’était évidemment la première solution qui m’est venu. J’ai vu des dizaines de spécialistes, j’ai passé des semaines à passer des scans tous les jours, à essayer d’interpréter mes analyses, avec mes maigres connaissances. Je n’étais pas médecin. Je n’étais même plus une externe. Lorsque j’ai compris que la science ne pouvait rien pour moi, je me suis tourné vers ce que je ne connaissais pas : la magie, le surnaturel. J’ai passé des nuits entières à lire des soi-disant grimoires, à prendre rendez-vous avec des médiums louches. Tous me disent que la magie et la science ne se rencontrent pas. Alors je suis passé à l’étape supérieure. Je suis allée dans le quartier métamorphe, je me suis renseignée sur eux, comment leur transformation se passe. La différence entre malédiction et infection. Mais ça ne fonctionnera pas. Dans le meilleur des cas, mes jambes fonctionneront sous forme animal, mais jamais sous ma forme humaine. Il ne me reste qu’une option à étudier et je suis très optimiste. La solution sera dans le sang.

Convictions Avant la révélation, je ne croyais qu’en la science. Il fallait que tout soit expérimenté, prouvé, démontré. Petite, je demandais « pourquoi le ciel est bleu alors que l’espace est tout noir ? ». Puis, cela a été exacerbé par les études, la fac, l’hôpital… On nous apprend une vérité universelle : le fonctionnement du corps humain, comment l’infiniment petit, les atomes, les protéines influent sur nous. C’est pourquoi je n’ai jamais eu la foi. Je tolérais la foi des autres, mais je ne l’ai toujours considéré que comme une croyance. Ce n’était pas prouvé, donc ce n’était pas vrai. J’appliquais le même traitement aux fantômes, à la magie… Je me moquais gentiment de ma mère lorsqu’elle consultait des voyants. Le jour de la révélation, mon monde a changé. Toutes mes connaissances étaient remises en question. Tout l’univers scientifique a été ébranlé. A la fac, nos professeurs déclaraient continuellement que ces nouveaux éléments étaient rajoutés à notre savoir et ne changeaient rien à ce que nous connaissions déjà. Ils avaient peur de perdre leur crédibilité. Je me suis tout de suite demandé quelles seraient les répercussions sur la médecine. Pourrions-nous sauver plus de vie en maîtrisant ces nouvelles capacités ? En tant qu’étudiante, je n’avais accès à aucune information de recherches allant dans ce sens. Mais cela me fascinait. Aujourd’hui, j’y dédie tout mon temps.

Signes particuliers J’ai une énorme cicatrice dans le bas du dos, où une barre s’est plantée pendant l’accident. Les autres marques ont disparu petit à petit. Je n’ai pas de tatouages et rien d’extravagant, excepté les oreilles percées.

Chronologie

A fairy tail
1989 : Je suis née le 4 juillet 1989, à New Orleans. Ma mère, Blanche Collins, est une africaine-américaine qui a toujours vécu en Louisiane. Mon père, Arthur Collins, est issu d’une famille d’épiciers. Ils ont déjà un enfant, ma grande sœur : Juliet Collins, qui a 3 ans de plus que moi. Ensemble, nous vivons simplement. Nous ne sommes pas riches, ni pauvres. Mon père fait fructifier son activité et possède plusieurs épiceries en Louisiane. Ma mère s’occupe de leur première boutique et élève ses filles en même temps. Nous sommes une famille américaine typique.
2006 (17 ans) : Alors que ma sœur abandonne rapidement les études pour se diriger vers une activité de fleuriste, mes parents m’encouragent à faire des études supérieures. J’ai toujours été douée à l’école et mon rêve est de devenir médecin. Mes parents réunissent leurs économies et j’entre en fac de médecine, après de brillantes études secondaires.
2007 (18 ans) : Cette année là, les créatures sont sorties de l’ombre. Vampires, loups-garous, sorciers, médiums… Tout un monde dont je ne soupçonnais pas l’existence. Ma mère a toujours été superstitieuse, croyant au vaudou, aux esprits. Elle achetait des breloques vaudous pour lui porter chance, elle voyait une médium de temps à autres… Mais j’ai un esprit scientifique, rationnel. J’avais toujours renié mon héritage louisianais, jusqu’à ce que j’apprenne l’existence du surnaturel. Je pensais que la science pouvait tout expliquer. Je me demande si désormais la science va coopérer avec la magie.
2010 (21 ans) : Cela fait maintenant quelques années que j’étudie avec assiduité. J’ai réussi mon premier concours et je peux commencer mon externat à l’hôpital. Je peux enfin mettre en pratique tout ce que j’ai appris à l’université. Mon temps se partage entre quelques cours à la fac de Shreveport et mon temps au General Hospital. Bientôt, on m’appellera « Docteur Collins ».

A horror story
10 octobre 2012 (23 ans) : Je travaille à l’hôpital et je soigne des blessés depuis assez longtemps pour savoir que c’est grave. Ma vision est trouble, le sang me dégouline dans les yeux. Mes côtes me font mal, aux moins deux d’entre elle ont été fêlées ou brisées par l’impact contre le volant. Au milieu du dos, la pire douleur que je n’ai jamais ressenti. En dessous, je ne sens plus mes jambes. Je cherche ma mère du regard, n’essayant pas de bouger la tête, de peur de causer plus de dégâts. Elle était à la place du mort. Je sens sa présence à côté de moi, mais je ne peux pas la voir. J’essaye de l’appeler, mais je ne produis d’un son rauque sans aucun sens, à travers le sang que je crache. Une de mes côtes a percé quelque chose. Je tourne la tête, je veux voir ma mère. Je vois sa main. Elle est là, elle est toujours là. Elle avait sa ceinture, elle n’est pas passée à travers le pare-brise. Je lève la tête pour voir son visage. Il n’y a rien à voir. Le camion qui nous a foncé dedans a embouti l’aile droite de la voiture. Il n’y a plus de siège passager, il n’y a que les débris mêlés de ma voiture et du camion. Et une main. La douleur me submerge, je m’évanouis.
15 octobre 2012 (23 ans) : Je me réveille dans un lit d’hôpital. Dans une des chambres où j’avais l’habitude de voir les patients. Mais aujourd’hui, je suis le patient. Je suis confuse, j’ai peu de souvenirs de l’accident. Des tubes me sortent du corps de partout. J’attrape mon dossier médical, posé sur ma table de nuit. J’ai eu deux opérations et de multiples points de suture. Il a fallu remettre trois de mes côtes en place et réparer le poumon qui avait été perforé. Et les médecins ont dû retirer une barre qui s’était fiché dans mon dos à travers le siège. C’était une tringle à rideaux, qui était posée sur le siège arrière. Je commençais à me souvenir. J’étais en route pour mon emménagement, la voiture pleine de fournitures pour mon appartement. Un camion avait surgi et m’avait embouti. Non, nous avait embouti. Ma mère était avec moi. Je ne la vois pas. Elle n’est pas dans la chambre avec moi. Je panique, je crie. Une flopée d’infirmières se précipite à mon chevet, un liquide est versé dans mon intraveineuse. Je retombe dans l’inconscience.

An adventure fiction
Novembre 2012 (23 ans) : Ma rééducation commence lentement. La première fois que je me suis réveillée, je n’ai pas eu le temps de lire sur mon dossier le plus important : l’opération qui avait permis de retirer la barre qui me transperçait le dos m’avait sauvé la vie, mais certains dommages étaient irréparables. Je ne pourrais plus marcher. De longues semaines d’hôpital débutent alors. Il faut surveiller les infections, regonfler mon poumon, réapprendre à respirer. J’ai des séances de kiné plusieurs fois par semaine, pour éviter l’atrophie musculaire. La seule sortie qui m’est autorisée est pour l’enterrement de ma mère. Depuis l’accident, mon père est prostré. Il reste seul, à la maison, vivant comme un automate. Je ne reçois des visites que de Juliet, ma sœur.
Juillet 2013 (24 ans) : Cela fait 9 mois depuis l’accident. Ma vie a repris, mais rien n’est plus comme avant. Je suis maintenant en fauteuil roulant et j’ai adapté ma vie autour de lui. J’ai un appartement près de l’hôpital, où tout est aménagé pour moi. Les placards sont bas et il y a des poignées de soutien partout, pour que je puisse me mettre dans mon lit, me glisser dans la baignoire. J’ai dû abandonner la médecine. Impossible d’être externe sans pouvoir courir partout dans l’hôpital. En compensation, on m’a proposé un poste à la pharmacie de l’hôpital, où je distribue les médicaments. Mes jambes sont comme deux poids morts que je traîne avec moi. Mon père ne parle toujours pas.
Novembre 2013 (24 ans) : Un an après l’accident, je me souviens d’une pensée que j’avais eue il y a longtemps, alors que j’étais toujours à la fac. C’était lors de la révélation. Je m’étais demandé si la magie allait s’associer à la science. Bien sûr, cela ne s’était pas fait. Ou du moins, pas à mon niveau. Mais je veux tenter le coup. Grâce à des anciens collègues, je me fais faire des analyses, des IRM, des scans… Je me renseigne sur le surnaturel, je fais des expériences. Je n’ai jamais autant été appliqué pendant les séances de kiné. Il faut que j’entretienne mes jambes, pour que je repuisse marcher.
Octobre 2014 (25 ans) : Après presque un an d’échec, d’expériences ratées, je pense avoir trouvé la solution. Elle est radicale, mais tout le reste a été écarté. Il n’y a pas d’autres moyens pour que je puisse me débarrasser du caillot inopérable qui oppresse ma colonne vertébrale et m’empêche de marcher. Je m’y suis préparée. Je suis prête. Il faut que je trouve un vampire et que je lui demande de me transformer. [Début du Rp]

Chronologie :

1989 : Naissance
2006 (17 ans) : Entrée à la fac de médecine
2007 (18 ans) : Révélation
2010 (21 ans) : Début de son externat en hôpital
2012 (23 ans) : Accident
2014 (25 ans) : Début du Rp

Aujourd’hui, cela faisait tout juste 18 mois depuis que mon copain m’avait largué. Il n’avait pu supporter que pendant quelque mois ma rééducation, ma nouvelle vie, la nouvelle moi. Le fauteuil l’avait fait fuir. Comme il faisait fuir tous les autres. Je ne m’étais pas fait de nouveaux amis depuis l’accident. Personne ne veut s’encombrer d’une amie handicapée. Cette date "anniversaire" m’avait donné l’énergie nécessaire pour faire un nouveau pas en avant, enfin, façon de parler. Alors que j’avais déjà éliminé toutes les autres situations, obtenu des renseignements sur les vampires, expérimenté avec du sang acheté à un dealeur et pris une décision, je n’avais pas encore eu le courage d’aller dans le quartier vampire, les rencontrer en personne. Pour être honnête, ils me faisaient un peu peur. J’avais discuté sans trop de problèmes avec les sorciers, j’avais rencontré un méta du Pard et un loup de la Meute. Mais ils sont humains, ou du moins, la plupart du temps. La nature étrange des vampires m’intimidait. A la fac de médecine, puis à l’hôpital, j’avais manipulé des corps. Les vampires me semblaient trop semblables et le fait qu’ils soient essentiellement des corps qui bougeaient me perturbaient.  Mais je n’avais jamais approché l’un d’eux. Ces dernières années, j’avais passé presque tout mon temps à l’hôpital, où il était très rare de croiser un vampire. J’espérais que mes idées préconçues se dissiperaient dès que j’apprendrais à les connaître.
Le chauffeur de taxi m’aida à sortir de la voiture. Il déplia mon fauteuil et le tint alors que je passai du siège arrière au fauteuil roulant. Il remonta dans son taxi et me jeta un regard inquiet en s’éloignant. Il se demandait sûrement ce que faisait une jeune fille comme moi devant un des clubs tenus par les vampires. Je réajustai le plaid sur mes jambes avant de m’engouffrer dans le club. A l’intérieur, la piste de danse était presque pleine, en cette heure tardive. J’avais décidé de venir la nuit, pour des raisons évidentes. Je roulais vers le bar. Ce n’était pas comme si je pouvais danser. De toute façon, je n’étais pas venu pour m’amuser. Comme la plupart des bars, celui-ci avait des chaises perchées et un comptoir haut, trop haut pour moi, assise dans mon fauteuil. C’était l’un des nombreux problèmes auxquels j’étais confronté tous les jours. Je criai « excusez-moi » jusqu’à ce qu’une barmaid me remarque et se penche au-dessus du bar pour me voir.

« Je voudrais voir le responsable. »
« Vous avez pris rendez-vous ? »
« Non, mais… » Elle me coupa immédiatement.
« Faut consommer d’abord »

Je fronçai les sourcils devant cette demande étrange. Si ça pouvait les mettre de bonne humeur… Je lui commandais un cocktail qu’elle m’apporta à une petite table dans un coin, bien plus adaptée à ma taille. Je débarrassai mon verre du petit parapluie et remuai la boisson à l’aide de la touillette. Qui était très lourde d’ailleurs. Je la sortis du verre pour la regarder. C’était du métal, peut-être bien de l’argent. Je jetai un coup d’œil à la barmaid, qui me regardait fixement de son côté du bar. De l’argent… Etait-ce pour voir si je réagissais à son contact ? Puisque cela ne m’avait rien fait, allaient-ils me considérer comme non dangereuse et me laissait voir les gérants ou serais-je considérée comme pas assez intéressante pour eux ? Une serveuse s’approcha de moi pour m’annoncer que quelqu’un allait me recevoir. Elle poussa mon fauteuil jusqu’au fond de la pièce. Une porte était cachée derrière de lourdes tentures en velours rouge. Elle me tint la porte ouverte pour que je puisse entrer dans la salle. La porte se referma derrière moi et le silence s’abattit. La pièce était insonorisée. Il s’agissait d’une sorte de salon privée, où une unique table était entourée de canapés du même velours que les rideaux. Y étaient assis deux personnes. Non, deux vampires. Cela se voyait à leur peau laiteuse et au charisme se dégageant d’eux. Ils étaient comme ces personnes dont on disait qu’ils ne sont pas beaux, mais qu’ils ont beaucoup de charme. Je roulais doucement vers eux en préparant mentalement mon plaidoyer.