Deborah ? Disons que les gens savent, non seulement qu'elle descend d'une lignée de sorciers puissants, mais aussi qu'elle est une sorcière puissante. Mais elle garde le secret pour son addiction à la magie noire, essayant d'avoir bonne figure. Elle est très caractérielle, et c'est l'une des raisons pour laquelle les gens n'osent pas se frotter à elle.

L'une des choses les plus compliquées et les plus difficiles à cerner chez Deborah, c'est évidemment son caractère. Vous connaissez sûrement Salomée, Cléopatre, Nana ? Elle a un point commun avec celles-ci : elles sont toutes femmes de caractères, femmes fatales, vénales, en soif de pouvoirs et de notoriété. Oui, c'est exactement comme ça que l'on peut définir Deb. Mais allons-y par étape, en crescendo : tout d'abord, elle est très élégante. L'apparence est très importante, selon elle, elle ouvre bon nombre de portes, et il faut l'avouer : elle adore être désirée, enviée. Elle frôle peut-être un côté superficiel, mais quelle importance ? Deborah aime séduire, c'est une sorte de mante-religieuse, elle fait de ses conquêtes des victimes. On pourrait croire qu'elle aime les autres, mais ce serait mal la connaître ! La jeune femme aime utiliser les autres, une reine de la manipulation. Qu'elle utilise ses beaux yeux, ses jolies formes envoûtantes, le chantage ou même quelques potions, elle obtient toujours ce qu'elle veut. Et son intelligence n'arrange rien puisque même dans les moments les plus délicats, elle trouve le moyen de s'en sortir. Elle est très cultivée, un vrai puit de sciences, elle aime l'art et dévore les livres - elle n'est apparemment pas que doué dans la magie. Mais elle est très lunatique et capricieuse, elle a tendance à changer d'avis comme bon lui semble, certains la soupçonne même de faire ça dans le but de perturber ses interlocuteurs. Certains en viennent même à croire qu'elle est psychologiquement atteinte... Mais c'est une écorchée-vive, n'ayant jamais eu de personnes l'aimant réellement depuis son enfance. Elle a pu trouver un pilier à présent, mais ce sujet reste très sensible, beaucoup trop sensible, donc un conseil, ne ressassez pas le passé avec elle. ...

Deborah n'est pas vraiment du genre à flâner : elle sait que la vie est courte et essaie d'en savoir un maximum. Entre ses cours, elle se cultive, essaie de résoudre des problèmes, s'intéresse beaucoup à la politique et aux faits de société. Mais à côté de ça, elle tourne beaucoup autour de Godric pour vérifier son entourage, et jouer de sales tours en sa compagnie. Sinon, elle s'entraîne à quelques sorts chez elle, ou se contente de récolter de bons ingrédients de potions en forêt.

Deborah a tendance à vouloir toujours avoir le dessus lors d'une discussion, surtout avec des inconnus et des personnes qu'elle juge sans importance. Oui, elle a des manies assez particulières : elle regarde les gens droit dans les yeux, touche toujours son interlocuteur, très tactile, rien ne la dérange, ce qui n'est évidemment pas réciproque. Elle adopte également une voix suave et envoûtante, ce qui met toujours mal à l'aise. Deb déteste qu'on lui coupe la parole, c'est à elle de la couper ; c'est comme le téléphone, raccrochez lui au nez et elle entre dans une colère noire. Les seuls ordres qu'elle écoute sont ceux de Godric, un vrai problème avec l'autorité depuis que ses parents l'ont mise en pension, et ensuite avec la Blanche Confrérie qu'elle avait fini par ne plus apprécier, étant jeune, et par détester aujourd'hui. Elle aime parfois se retrouver seule dans la nature. C'est l'un de ses plus grands secrets. Pratiquante de la magie noire, elle s'en veut presque de s'y rendre, mais prendre l'air lui donne l'impression de se canaliser, ce qui n'est pas du tout le cas. Sinon, elle lit beaucoup, et a toujours un bouc émissaire.

 Deborah aurait pu devenir une sorcière de magie blanche, ou wicanne peut-être, si elle avait eu une autre enfance. Malheureusement ce n'est pas le cas : elle est dans la magie noire depuis presque neuf ans, et s'y plaît, s'étant formé un moule adéquat et un entourage aux même idéaux, même si elle ne s'est pas totalement détaché de certaines autres formes de magie, ce qui pourrait éventuellement faire une partie de sa force. Etant curieuse, elle a déjà touché à tout. Elle possède trois pouvoirs qu'elle contrôle presque parfaitement : la télépathie, l'illusion et la projection astrale. Malheureusement, quand elle se trouve sujette à des émotions trop fortes, elle est incapable de les gérer : elle se retrouve donc perdu astralement, et met parfois des heures à retrouver son chemin, frôlant plusieurs fois la mort, n'arrive plus à contrôler sa télépathie et se retrouve à entendre un brouhaha insupportable, ou, son pouvoir d'illusion se retourne parfois contre elle, lui faisant faire des choses démentes. Ou tout simplement, ces pouvoirs disparaissent parfois pendant des jours, le temps qu'elle aille mieux.

Aujourd'hui, j'étais à fleur de peau. Je venais d'apprendre la mort de mes parents qui m'avaient abandonné, mes soeurs et moi. Je n'étais pas triste, au contraire, je trouvais que le monde était bien fait et que pour une fois, je n'avais pas à me faire justice moi-même. Il se trouvait, aussi égoïstes soient-ils, qu'ils avaient fait un testament, et que, étant l'aînée, j'avais hérité de la maison familiale. Mais voilà des années que je ne m'y étais pas rendu, et les souvenirs que possédaient cette maison me rendaient triste. Je m'y étais rendu en pleine nuit, après une journée chargée et épuisante. Je ne tardais pas à y entrer, les bras du froid m'y poussant de force. Une fois la porte refermée, je cherchais à tâtons la lumière, posant mon sac au sol. J'allumais donc la lumière et retirait ma veste qui m'avait protégé de l'hiver qui s'approchait. Je restais face au couloir sans vie, en retirant mes gants et avançait prudemment. Je savais pertinemment qu'aucunes bêtes m'attaqueraient, mais je restais prudente. Pourquoi ? Je n'en savais rien.

Tout était exactement comme lorsque j'avais quitté la maison. Ma mère l'avait gardé après le mariage, une femme maniaque et étrange, voilà pourquoi tout avait gardé sa place. Si mon père avait gardé la maison, il n'aurait pas hésité à tout changer pour faire table-rase du passé. Ce qu'ils avaient très bien fait en nous abandonnant mes soeurs et moi. Ce jour m'avait hanté durant des années : un soir, une dispute, un dégoût réciproque entre les parents, des injures, des menaces, le départ de l'un d'entre eux, et quelques jours plus tard, des inconnus venaient nous arracher à notre foyer, sans que personne ne les en empêche. Tout s'était passé beaucoup trop vite. Arrivée en pension, nous nous faisions peu à peu à leur mode de vie qui nous faisait petit à petit perdre nos repères, un climat beaucoup trop modeste pour nous, sans chaleur humaine : oui, même si nos parents ne s'aimaient pas, ils essayaient de paraître normaux, ici, rien n'était normaux, bien qu'il n'est pas une once de magie. Puis, ils m'avaient séparé de mes soeurs avec qui j'étais beaucoup trop proche selon eux : ils savaient que mes parents étaient puissants sorciers, c'était un secret bien gardé, mais cette pension en connaissait l'existence. Pour eux, nous étions toutes trois une menace, réunis, nous aurions pu faire beaucoup trop de dégâts. Elles avaient été transférés dans d'autres établissements, elles aussi séparés, me laissant dans un chagrin énorme. Mes parents égoïstes, mes soeurs m'étant arraché, je ruminais seule une colère qui s'amplifiait avec le temps, mais qui restait tapis au fond de moi... Rien de très rassurant. En grandissant seule, j'avais fait amie-amie avec la solitude, beaucoup trop bizarre et caractérielle pour les autres, ce qui me gênait de moins en moins au fil du temps. J'aimais les repousser, les écoeurer, ils étaient tous aussi fou les uns que les autres de ne plus avoir de parents, et moi surtout. Mais j'avais trouvé un nouvel objectif : la Blanche Confrérie.

Après avoir re-visitée mon salon, je montais à l'étage et parcourut toutes les pièces. Je retrouvais ma chambre, vidée de toutes mes affaires : pour moi, c'était une sorte de chambre d'hôpital, elle n'était plus à personne, elle servait seulement pour qui en avait besoin, il n'y avait rien de personnel, pas même les murs, tout était "stérile". Je laissais échapper un soupire presque inaudible et me dirigea au grenier pour consulter les livres de magie que ma famille avait collectionné durant des décennies, il fallait avouer que c'était la seule chose qui m'avait intéressée depuis que j'avais franchi la porte... Une fois dans la pièce, je cherchais désespérément ne serait-ce qu'un objet magique en vain. Je finis par trouver une porte camouflée, que j'ouvris à l'aide d'un sort. Trop facile... Je pénétrais ensuite dans l'antre et découvrit avec surprise que mon héritage était bien plus important que je ne le pensais. Je m'approchais d'une petite pile de grimoire et en pris un pour le feuilleter. Je me rappelais alors mon entrée à la Blanche Confreries. J'étais rentrée en plein hiver. J'avais tout de suite était appréciée, mon nom de famille était reconnu et j'appréciais cette notoriété. On m'avait montré que j'avais du potentiel, et de là, on m'avait appris à l'exploiter. Je devins assidue, je faisais partie des meilleurs élèves, j'étais redevenue à peu près stable comparé à celle que j'avais été avant la Blanche Confrérie. Jusqu'au jour où ma soif de pouvoir pris le dessus, le jour où ce mal-être au fond de moi s'était réveillé. La magie blanche ne me donnait plus aucun intérêt contrairement à la magie noire m'attirait peu à peu, pour moi, elle était synonyme d'adrénaline, et Dieu sait que j'en avais besoin. C'est là que je croisais la route de Godric, avec qui j'avais pu accroitre mon pouvoir et ma connaissance, et réciproquement. Il avait été dur de l'approcher, il avait été très reservé, et je le comprenais, avant la magie, je refusais tout lien avec qui que ce soit : les gens que j'aimais finissaient par s'en aller un jour. Je lui avais d'abord parlé de mon attirance à cette magie qui restait encore flou pour moi, et il était connaisseur. Il aimait être flatté et c'est ce que je fis. J'avoue que je suis opportuniste, mais il me fascinait, mes sentiments pour lui grandissaient, des sentiments qui n'étaient pas réciproque. Lorsque nous avions appris ce qu'il y avait à apprendre de la magie noire, nous quittâmes la Confrérie. Ensemble, nous étions puissants, nous devenions dangereux, et évidemment, il était de plus en plus difficile de lui cacher mes sentiments pour lui. Mais les années avaient passé, et elle avait refoulés ces sentiments qui devinrent quasi-inexistant avec le temps. Nous étions devenus comme un frère et une soeur l'un pour l'autre, ce qui nous rendait plus fort et plus soudé que nous l'étions déjà.

Il avait formé un groupe de personnes comme nous, des personnes que j'avais d'abord repoussé, par prudence, mais avec qui je finis par avoir une affinité. Nous nous faisions une notoriété au fur et à mesure dans le monde de la magie, jusque devenir de grands ennemis de la Blanche Confrérie, qui regrettèrent aussitôt de nous avoir formé... Nous devenions une sorte de troupe, tous soudés les uns des autres, loyaux au chef de la troupe qui n'était autre que le plus puissant d'entre nous : Godric. Lorsque la Révélation fut déclarée, nous étions tous très optimistes, mais lorsque les humains reprirent vite le contrôle, Godric était fou de rage, et nous avec, évidemment. Mais notre notoriété était de plus en plus grande, ce qui n'était pas sans déplaire. Et avec tous ces nouveaux grimoires, je ne pourrais qu'apprendre encore plus et devenir encore plus puissante. Je quittais alors le Manoir, ne prévoyant d'y revenir que de temps en temps. J'avais passé des jours dans ces livres, cloîtrée chez moi, sans voir personne. J'étais toujours aussi surprise de découvrir autant de choses dans un livre, un tel héritage ne pouvait pas être laissé de côté. Je voulais tout absorber, tout connaître, mon héritage, selon moi, ne devait pas être perdu. Lorsque je me sentais seule, je me contentais à de simples voyages astraux pour espionner le monde tout en discrétionMais ça ne suffisait pas. Après plusieurs jours de travail acharné, je butais sur une potion qui me rendait folle -je détestais perdre, échouer-, alors je m'accordais une pause. Je voulais chasser l'homme, jouer à le rendre fou comme je me plaisais à le faire de temps en temps, lors de mes heures perdues. Je me dirigeais donc vers un bar mortelle, où j'étais sûre de ne pas tomber sur un quelconque cabot ou suceur de sang, et m'installa à une table. Je commandais un verre tout en balayant la pièce du regard à la recherche d'un idiot parfait. Elle en trouva un assis au bar, seul et visiblement pas net, vu les pensées horribles qui traversaient son esprit et que j'arrivais à intercepter. Je m'installais alors à ses côtés et lançais plusieurs petits regards de biais pour attirer son attention. Il me regarda un instant pour me détailler du regard et revint sur son verre, visiblement pas du genre à vouloir me parler. Je serrais légèrement les dents et me tourna vers lui en croisant les jambes, aguicheuse, un sourire séducteur aux lèvres. « Vous êtes du coin ? Je ne vous avais jamais vu ici. » Il soupira et se tourna vers moi en haussant les sourcils et en ouvrant légèrement les bras comme pour se mettre en valeur. « Tu ne me reconnais pas, Deb ? J'étais pourtant avec toi à la Blanche Confrérie... Ted... » J'ossais les sourcils, plus surprise que jamais et resta là à le détailler du regard pour me souvenir de lui. Puis les souvenirs me revinrent : j'étais seule et il avait essayé d'être gentil avec moi. Je l'avais, comme avec tous les autres, repoussé. Mais il avait persisté jusqu'à ce que je devienne ami avec Godric. Là, il m'avait jugé de folle, il connaissait nos attirances pour la magie noire et ne m'avais plus jamais adressé la parole. « J'avoue que tu es bien le dernier que j'espérais voir ce soir.» Il fronça légèrement les sourcils et se mit à trop réfléchir, ce qui me vaudrait le mal de crâne du siècle. Il savait que j'étais de l'autre côté, et lui était toujours dans la Confrérie Blanche. Il cherchait un moyen de me coincer pour me livrer à eux. Un sourire malsain, cette fois, s'étira sur mes lèvres rouges. Je caressais doucement sa joue alors qu'il eut un mouvement de recule. « Ted... Teddy chéri... Tu ne vas quand même pas me faire ça... Pas à moi... ». Il me toisa un moment et sortit du bar. Il était évident que je devais le suivre, et il savait pertinemment que je le ferai. Nous entrâmes dans une rue sombre et déserte, et une fois loin des yeux indiscrets, il me lança le couvercle d'une poubelle par magie, que j’interceptai en riant. « Petit joueur.» Je laissais le couvercle retomber dans un bruit sourd et sortit une dague en avançant vers lui, qui était coincé dans un cul de sac. « C'est trop facile, de nos jours, de vous tuer.» Je soupirais doucement en regardant la lame de mon couteau et soudainement, le lui lança pour qu'il arrive pile entre ses deux yeux. De là, je repris ma dague et m'en alla chez moi, débarrassée.