➽ date et lieu de naissance. 19 décembre, à Moscou ➽ nationalité. russe ➽ votre forme animale. une louve, bien évidemment ➽ type de métamorphe. pur sang, même si ma mère ne l'est devenue qu'en mettant au monde ses enfants ➽ camp. Je suppose que je fais parti des cabots, puisque je n'ai rejoins aucune meute malgré la proposition de Liam de le faire ➽ état civil. célibataire ➽ lieu d'habitation. Southampton. ➽ métier. Mécanicienne ➽ étiquette qui vous est collé. Nouvelle en ville, il n'est pas faux d'affirmer qu'elle se tisse déjà sa petite réputation. Garçon manqué est la première dénomination qui vient en ce qui la concerne, pour la simple et bonne raison qu'elle est mécanicienne et qu'il lui arrive de s'habiller décontracté, de sorte à se fondre dans la masse. Pourtant, quelque chose s'esquive de sa personne, une félinité toute lupine, un subtile charisme qui vous détaille et vous analyse. Une fille qui aime séduire et qui en a les moyens lorsqu'elle se les donne. Peut-être aussi avez-vous entendu parler d'elle comme de la fille qui est obnubilée par sa vengeance, la sœur de la marquée de Vassily. Tout est vrai... hélas.

Mikhaila a toujours eu ce que l’on pourrait appeler un putain de sale caractère, à l’image de ses parents qui n’arrêtaient pas se disputer à longueur de temps. Revancharde, impulsive, déterminée, agressive, violente, garçon manqué, fêtarde, séductrice, possessive, loyale, fidèle, … Mais d’autres parcelles de sa personnalité se sont développées, ou plutôt sont devenues plus prononcées depuis la mort de ceux qu’elle considérait comme sa famille. La vengeance la chevillait au corps… elle devint plus cynique, laissant sa langue acerbe s’entortiller sous une vérité parfois brutale. Se montra plus implacable dans ses décisions, se révélant plus dominante qu’il n’aurait semblé de prime abord, par la force des choses, alors qu’auparavant elle se laissait volontiers porter par la sécurité que lui avait offert Asya. Elle se révéla plus réfléchie, capable de survivre seule si longtemps en dévoilant une débrouillardise intéressante… Capable d’être bien plus dangereuse que sa si frêle apparence ne le laisserait d’abord penser, dévoilant une personnalité dominante en sommeil jusque-là. Plus sournoise et manipulatrice également, dérivante placide de sa méfiance à l’égard du monde, sa confiance ayant été fêlée lors de cette attaque qui la priva de tout. Désabusée et torturée, elle a l’impression que le monde a perdu de sa saveur, et qu’elle ne pourra jamais trouver la paix avant d’avoir accompli sa vengeance… Ultime. Quant à s'attacher à nouveau... ne serait-ce pas la porte ouverte à souffrir à nouveau ? Et puis, elle refuse de renoncer à sa vengeance, dans ces conditions, inutile de préciser qu'elle préfère être libre de ses mouvements.
Après avoir tout simplement tâtonnée, et dû se débrouiller par elle-même, Mikhaila a réussi à apprendre la mécanique. Un métier réservé aux hommes, assurément, mais sa nature un peu particulière de lycanthrope, sans parler de son côté garçon manqué, qui l’avait laissée travailler parfois avec son père sur la voiture, à l’écart des engueulades habituelles, ont fait qu’après avoir essayé d’être serveuse, réceptionniste, hôtesse même… elle a entouré une petite annonce parlant d’un job. Le patron l’a prise à l’essai, juste pour lui faire plaisir, n’imaginant même pas une seconde qu’elle pourrait se débrouiller. Conclusion, il l’a gardée et lui a appris le métier. Certes, elle ne connait pas tout, mais se débrouille assez. Alors après s’être présentée à l’Alpha local, la petite louve est allée demander du travail auprès du garagiste de la ville. Elle fait du sport à côté de ça : une fois par semaine elle s’entraîne au karaté, et tous les matins, lorsqu’elle a le temps, un petit footing pour se mettre en condition.
•• La première chose que fait Mik lorsqu’elle se lève, c’est boire une bonne tasse de café brûlant. C’est son petit plaisir, son moyen de se vider l’esprit, de se sortir de ses cauchemars qui la hantent, la forçant certaines nuits à revoir la mort de sa famille, généralement pas de la véritable manière.
•• Les histoires sans lendemain sont une de ses manies. Pas romantique pour un sou, elle ne croit pas au prince charmant, n’imagine pas qu’il viendra sur son grand cheval blanc, et qu’ils vivront heureux jusqu’à la fin des temps. Alors elle se montre libertine, profitant des joies de l’instant sans en avoir la moindre honte. Même si… aujourd’hui, cette partie de sa vie est plus en sourdine, derrière l’appel de sa vengeance.
•• Elle fait du sport, ça l’aide à se vider la tête, mais également à réfléchir plus clairement. Comme si le simple fait de s’entraîner lui permettait de mettre dehors toutes les pensées perturbatrices.
•• Mais pour simplement se vider la tête, le plus simple pour elle c’est tout bonnement de se concentrer sur un problème de mécanique.
•• Elle n'aime pas la musique classique, c'est quelque chose qui lui semble vieux et dénué d'intérêt. Préférant bien plus les musiques actuelles sur lesquelles il est possible de danser.
•• Méfiante depuis toujours envers les vampires, une seule exception figurant au tableau, les choses n'ont guère changées. Si ce n'est qu'à présent, c'est une colère sombre et néfaste, puisqu'elle les accuse d'être responsable de la mort de sa soeur et de son frère. Si cette première ne s'était pas liée à eux, alors rien de mal ne leur serait arrivé. Même si Vassily était différent... le résultat est finalement le même.

Mikha se transforme en une magnifique louve grise, dont le pelage en hiver tire vers le blanc. Louve aux prunelles d’ambre, comme si l’anneau sous sa forme humaine, prenait possession de la totalité de ses iris. Depuis le temps qu’elle a eu sa première transformation, la douleur est devenue secondaire. Elle la ressent, elle reste présente, dans sa tête, mais sa volonté l’aide à passer au-dessus, à l’embrasser de toute son âme. Elle est ce qu’elle est, quoiqu’il lui en coûte. Né d'un père lycan, et d'une mère humaine, mais sorcière, contaminée par les nourrissons grandissant dans son ventre, Mikhaila ne pouvait tout simplement échapper à son destin d'être une louve, et n'a d'ailleurs jamais eu d'autres aspirations.

Elle ne fait plus parti d’une meute depuis bien longtemps, même au temps de Vassily, elle restait avec sa sœur et son frère, et cela s’arrêtait à ça. Aujourd’hui, Liam lui a déjà proposé de rejoindre la meute de Shreveport, partageant plusieurs points communs avec l’Alpha, dont leur aversion partagée pour les vampires. Mais cela signifierait rester ici, abandonner son besoin de vengeance… et elle n’est pas encore prête à cela. Peut-être dans le futur, mais pas si immédiat que cela.

La révélation ? La bonne blague ! Mikha connait l'existence de toutes ces créatures depuis bien des années, et pour cause, elle en est une. A la différence près que si en Russie cela n'avait pas changé grand chose à son existence, ici, avouer que l'on est un lycanthrope est se faire tatouer sur le front : animal dangereux. Une grosse connerie si vous en croyez Mikha. Tout comme le fait que les vampires sont des êtres adorables... Ils ont déchanté quand ils se sont rendus compte que l'univers vampirique n'était pas aussi rose que cela. Certes, les métamorphes ne sont pas forcément meilleurs, et pourtant, ils mériteraient d'être mieux traité qu'ils le sont. Aussi, la jeune fille n'est pas du genre à clamer haut et fort qu'elle est une louve, mais elle s'assume pleinement.
« Nous sommes particulières Mikha, les deux faces d’une même médaille. Andreï ne possède rien, la magie de notre mère est matriarcale. Il n’est même pas certain que nous puissions transmettre cette infime magie qui coule dans nos veines si lupines, que seule notre bestialité sait ramener à la surface du lac de nos êtres. Toi la vie, moi la mort. Toi le Yang, la chaleur, la clarté, le positif… Moi le Yin, le froid, le négatif. Quand tu peux donner la vie par le toucher lascif et sexuel, je ne peux y offrir que la mort. Comme si l’on avait refusé d’offrir un trop grand pouvoir dans un être unique. »

Vous l'aurez compris aux paroles d'Asya, les deux sœurs ont eu ce que l'on pourrait appeler un don, chacune à sa naissance, mais n'en prenant conscience qu'à l'adolescence. L'aînée l'a compris bien avant la cadette, comme un héritage brumeux... L'une possédant une magie mortuaire, quand la seconde pouvait soigner. Mais pas par n'importe quel moyen. Il ne suffisait pas de toucher les êtres pour que cela devienne réalité, encore fallait-il qu'il y ait éveil de sa propre bestialité, puiser dans le pouvoir de l'animal qui grondait au fond de son être. Ce n'était qu'un résidu minuscule des capacités de leur mère, avant que celle-ci ne devienne une louve, endormant ces capacités auxquelles elle ne savait plus faire appel. Ou peut-être s'étaient-elles éteintes, ne léguant qu'un résidu superficiel à ses filles. Les conséquences furent la découverte d'une capacité que Mikha ne contrôle pas. Trop impulsive, trop violente, trop torturée, trop... Mikhaila. Elle guérit les blessures récentes lors du sexe, sans en avoir conscience. Ou plutôt, elle le sait, en a fait la rude expérience en tombant sur le cul la toute première fois où cela s'est produit, mais elle ne contrôle pas ce qu'il se passe. Un effet de sa bestialité sûrement. Asya avait trouvé, à travers son triumvirat, un moyen de contrôler son don. Mais Mikha... Elle n'en souffle rien. Après tout, elle ne tue personne. Cela ne se remarque que si elle le dévoile, et l'intérêt de Vassily pour sa sœur lui a servi de leçon. Elle évite de coucher avec des personnes blessées, allez savoir pourquoi. Surprenant, n'est-ce pas ?

Il me fallait l’écrire, cette vie insipide qui était la mienne jusque-là. Ma vie brimée par ma rancune, ma vengeance qui m’oppresse et me condamne à la servir.

Mikhaila. Ce n'est qu'un nom. Non. Un prénom alors seulement ? Non. Pas seulement. Mikhaila Oxana Tchaïkowski. Comme l'artiste. Oui. Une histoire sans le moindre rapport pourtant.

Écrire l’histoire… d’une gamine égarée s’étant trouvé une famille. Une véritable famille. Un clan capable de lui offrir la sensation d’être en sécurité.
Écrire l’histoire… d’une ado blessée, éprouvée par la perte d’êtres qui lui étaient chers.
Écrire l’histoire… d’une femme… d’une louve… dans le cœur de laquelle la rancœur s’est nichée. La vengeance s’est enroulée telle une plante vénéneuse autour de son cœur.

Mikha est née à Moscou, de deux parents lycans. Bien que sa mère n’ait été auparavant qu’humaine, porteuse d’un brin de magie, mais humaine en fin de compte, et contaminée lorsqu’elle portait Asya dans son ventre. Autrement dit, bien avant la naissance de la petite furie rousse qui lança un regard curieux sur le monde qui l’entourait.

J'envoie valser.

« Papa, maman ? » demanda la petite fille, son doux visage orienté vers les visages des deux adultes qui hurlaient pour un oui ou pour un non. Mais voilà que la petite Mikhaila venait d’entendre une histoire toute jolie qui lui donnait envie que son monde à elle aussi soit tout rose. Et que, pour fois, les murs de la maison ne tremblent plus sous la colère de ses habitants. Comme le murmure d'une fée bleue, elle voulait que ses paroles s'enlisent dans les cœurs s'asséchant de ses parents. Asya venait de claquer la porte de sa chambre avec colère, une histoire de garçon… « Déjà ! » avait dit sa mère. Mais la petite brunette tirant sur le roux n’avait pas tout compris. Trop jeune, elle ne pouvait qu’observer le monde de ses grands yeux bleus auréolés de bruns. Et tout lui paraissait plus compliqué qu'elle ne l'aurait voulu. Le monde, son univers devait forcément être capable de se teinter d'une autre couleur. Aussi, tapant brusquement du pied, la petite se mit littéralement à hurler pour être entendue.

« PAPAAAAAA ! MAMAAAAAAAN !
- Quoi Mikha ? » demanda alors sa mère, légèrement agacée, mais pas par l’enfant, par son mari. Et ça la petite en avait parfaitement conscience, comme si elle pouvait deviner les directions de ses colères parce qu'elle connaissait parfaitement sa mère. « On fait un bisou, sinon au lit ! » affirma-t-elle en hochant très sérieusement la tête, faisant rire le père et sourire la mère. Attendrissante petite chose qui ressemblait à une poupée de porcelaine, quelques boucles entourant ses traits délicatement pâles.

« Tu as raison. Un bisou à maman. » glissa-t-il d’un regard qui ne laissait aucun doute sur l’activité de réconciliation qu’il comptait avoir ensuite. « Et je l’entraîne au lit.
- Zarek ! Pas devant la petite !
- Elle va grandir, maintenant ou après. Pas vrai Mikha ?
- Vrai ! » s’exclama-t-elle sans comprendre un seul mot de ce qu’elle approuvait. Mais le sourire de son père, et la bonne humeur de sa mère était brusquement tout ce qui importait à la petite poupée qui repoussa une mèche de cheveux qui lui retombait sur le devant du visage, en soufflant… et en la voyant retomber à peu de chose près au même endroit.

La vie n’était pas si mal pour la petite chose rousse que son grand-frère entraîna brusquement à sa suite, d’une main vers sa chambre en criant : « J’ai le journal d’Asya ! » Déjà elle lui courait derrière, avant que la porte de la chambre de l’intéressée ne s’ouvre sur une pré-adolescente déconfite, son visage se décomposant encore plus à la vue de ce que tenait le petit chenapan qui avait bifurqué et qui entrainait sa petite sœur vers la sortie. Des rires à la suite des deux enfants, et les hurlements qui reprenaient… pour d’autres raisons qu’auparavant.

Un monde qui très tôt l’habitua à entendre ses parents se disputer pour un oui ou pour un non, tandis que sa sœur se décidait à gravir les échelons dans la meute. En découvrant avant Mikha ce que le fait que leur mère ait été magicienne avait glissé en elles. Peut-être est-ce ce qui la mena tout droit dans les bras de Vassily, à moins que ce ne soit le vampire lui-même qui sut captiver son intérêt et l'amener à accepter les marques. A former un triumvirat avec un nécromant par-dessus le marcher, et par-dessus tout, le maître de la ville. Inquiète, Mikha l'a été immédiatement. Voir sa sœur s'embarquer dans ce genre d'histoire était pour le moins... Pourtant Asya n'a jamais abandonné ni son frère, ni elle. Jamais. Etant là pour expliquer à sa cadette ce qui lui arrivait. Le pourquoi du comment, tandis que leurs parents ne cessaient de s'entre-déchirer.

Les disputes se soldant par du sexe devenaient de plus en plus rares, et il n'était pas idiot de penser que l'un d'eux finirait par y perdre la vie. Aussi, lorsqu'Asya, ayant consolidé sa position auprès du maître de la ville, proposa à Andrei et Mikha de la rejoindre à la cour vampirique, les deux sautèrent sur l'occasion, sans même un regard en arrière ou l'ombre d'une hésitation. Et pourtant... Mikha en aurait eu plus d'une, vu la méfiance qu'elle ressentait envers les caïnites. La richesse, le faste, la facilité... voici ce qui les y attendaient. Sans parler de ce sentiment de sécurité qui se glissa autour d'eux, adoucissant les craintes de la jeune louve fougueuse et passionnée. Jeune louve qui sembla brusquement fascinée par Vassily, et qui peut-être compris l'intérêt de son aînée pour le vampire. Même si elle ne saisit jamais son intérêt pour le nécromant imbu de sa petite personne, qui se croyait mieux que tout le monde et traitait Mikha comme une gamine. Certes, il était largement plus âgé qu'elle, mais tout de même... Mais Vassily compensait certainement ce point négatif... il était si charismatique, si charmant, si... Mikha tua dans l’œuf le moindre sentiment qu'elle aurait pu ressentir pour lui. Il était à Asya. Restant persuadée que cette dernière l'aimait. Et puis n'était-ce pas un vampire ? Et surtout, elle ne croyait pas au prince charmant, un point c'est tout. Il devait être trop parfait pour être véritablement ainsi dans l'intimité.

La vie à la cour était dangereuse, mouvementée... loin d'être de tout repos, et pourtant, Mikha y prit goût, aimant tout cela, profitant de sa jeunesse, de ses charmes, de la vie elle-même. Faire la fête, avoir enfin cette famille, ce clan qu'elle espérait. En vérité, elle était heureuse. Tellement heureuse, qu'elle aurait dû prévoir que le château de cartes finirait par s'écrouler. Mais jamais, même dans ses cauchemars les plus fous, elle n'aurait imaginer tout perdre. Absolument tout... dans la quête de pouvoir insensé d'un monstre, d'un assassin, et de ses sbires.

Ce n’est pas la réalité, c’est un rêve.

Une quinte de toux me secoua toute entière, tandis que je tremblais, la blessure à mon bras s’étant pourtant arrêtée de saigner sous la pression que j'y avais exercé. Mes doigts imprégnés de mon propre sang, je sentais ma respiration saccadée, le contact poisseux du fluide carmin qui collait mes vêtements à ma peau. Je n’étais pas morte, mais eux l’étaient. Ils s’étaient sacrifiés pour que je puisse quitter les lieux, et cela n’avait été que de justesse. Devoir fuir et leur laisser les cadavres de ma famille me rendait nauséeuse, tandis que j’avançais dans les ruelles de la ville, évitant les lumières trop crues, les visages trop humains, sans parler de ceux qui ne l’étaient pas assez. Je fuyais comme une enfant sans but, tenaillée jusqu’aux tréfonds de mes entrailles par le remord de n’avoir rien pu faire pour tous ces êtres auxquels je tenais.

Je me faufilai alors jusqu’à l’abri d’un vieux bâtiment délabrés pour m’y transformer et tranquillement me remettre. Je sombrais sous une marrée de culpabilité, mais je n’aurais rien pu faire. Rien, quand tous ces êtres s’étaient retrouvés sans défense. Et ma hargne, ma rancœur, ma colère, ma… La transformation me priva un instant de toute réflexion, la douleur transcendant les autres, tout en ne pouvant paraître que superficielle en un sens. Je ne pouvais avoir plus mal qu’en cet instant. C’était impossible. Rampant à moitié en direction d’un recoin de la pièce, je me laissai tombée à même le bois, mon museau trouvant refuge sur mes pattes, tandis qu’un grognement sourd s’extirpait de ma gorge. Un grognement qui ne voulait rien dire d’autre que : Allez tous vous faire foutre ! Parce que le monde me faisait horreur. Parce que mon cœur brûlait d'y retourner pour les égorger tous et sentir leur sang couler dans ma gorge.

Mes paupières tombèrent sans que je ne m’en rende compte, et ce fut l’impression que j’allais brûler vive, à frapper frénétiquement contre cette vitre que je n’arrivais pas à briser, le feu commençant déjà à lécher mes jambes, mes orteils rôtissant quand mes prunelles restaient braquées sur le feu de joie que l’on avait, semblait-il, monté rien que pour moi. Haletant, mes prunelles cherchèrent autour de moi les flammes, je tanguais à quatre pattes dans la lumière vacillante du jour qui rentrait entre les planches pourries qui fermaient la bâtisse aux squatteurs. Mais il n'y avait rien. Rien que le vestige taciturne du premier des rêves qui reviendraient me hanter.

« Tiens ! T’es réveillée ! » s’exclama une petite voix dans mon dos.

Sursautant à moitié, surprise qu’elle ait pu justement me surprendre, je me retournai d’un geste vif, les babines retroussées sur mes crocs, pour me retrouver nez à nez avec une adorable petite fille en haillon. Une lourde chevelure blonde, mais crasseuse, retombait sur ses traits, tandis qu’elle tenait entre ses doigts en morceau de viande encore saignant, sûrement dérobé sur un étale quelconque de la ville. Vu son piteux état, il ne faisait aucun doute qu’elle n’aurait pas été capable de l’acheter avec ses propres sous. Pourtant, l’appel de la viande était présent. J’avais faim. Je mourais de faim.

« Tout doux ! Je t’ai amené à manger ! » s’exclama-t-elle avant de balancer la viande à mes pattes, me laissant baisser le museau pour la renifler. Avant de commencer à m’en nourrir sans la perdre des yeux… guettant l’instant où elle se mettrait à courir et où mon instinct me pousserait à la déchiqueter. C’était plus fort que moi, comme une venimeuse obsession qui me laissait avoir conscience de la saveur que pourrait avoir sa chair entre mes crocs. Une léchouille sur ma babine… Rien que d’y penser, cela me donnait une faim monstre. Mais le morceau de viande commençait à endiguer mon appétit, ce qui sauverait très certainement la petite fille que j’avais sous les yeux. Tandis que je secouait ma crinière de louve pour chasser l'idée de la dévorer.

« Je sais ce que tu es tu sais. Un loup-garou. Grand-mère me racontait des légendes à ce sujet. Elle disait… » mais elle s’interrompit lorsqu’elle me vit relever la tête et la regarder intensément dans les yeux. « Je compte rien dire, je te le promets. J’ai piqué ça, parce que je crois pas que tu pourras remettre tes vêtements. » dit-elle en désignant mes loques de la veille, avant de me montrer à présent un vieux pantalon et un tee-shirt. J’imagine qu’elle pensait que j’étais un mâle, mais cela ne me dérangeait pas. Des vêtements restaient des vêtements, et j’adorais le côté pratique de ceux-ci. M’approchant avec méfiance de la gamine, je pris les vêtements entre mes crocs, y déposant par la même occasion quelques gouttelettes de sang de la viande dont je m'étais repue, avant de disparaître dans une autre pièce pour reprendre forme humaine, m’habiller, et sortir par une fenêtre à l'arrière de la bâtisse. Une gamine n’avait pas sa place dans ce que je m’apprêtais à entreprendre. Elle n’y aurait jamais sa place.

Ils sont tous morts. Tous. Elle les a vu mourir sous ses yeux, et sans sa sœur, sans son frère, sûrement ne serait-elle plus qu'un énième cadavre reposant sur le marbre ensanglanté. Vassily les avait condamné à leur perte en s'imaginant plus fort et plus malin que son ennemi. Ne lui avait-on jamais appris à toujours se méfier de son adversaire ? Son immortalité avait joué contre lui, quand les jeux de la meute lui aurait rappelé l'instabilité d'un pouvoir, quel qu'il puisse être. Mikha aurait aimé les sauver, mais... impossible. Fuir avait été sa seule solution. Blessée, elle s'était régénérée sous l’œil protecteur d'une gamine dont elle n'avait même pas supposé l’existence jusqu'à son réveil. Gamine à laquelle elle revint déposer de l'argent, sans jamais qu'elle puisse voir son visage. Elle n'était pas liée à sa vengeance, et ne le serait jamais. Ce n'était qu'un merci glissé par mégarde.

Tandis que la louve rôdait, cherchait à se venger...

Des trucs en toc.

Je m’humectais les lèvres, tandis que j’observais le vampire qui se gaussait de moi. J’étais unique. Seule… terriblement seule. Et il s’était plu à me le rappeler, tandis qu’il avait fait voler l’arme que j’avais tenté de lui planter dans le cœur. Je n’avais atteint que le bras sous les réflexes vivaces de l’homme, tandis qu’à présent, traîtresse en petite tenue, le rouge carmin de mes sous-vêtements tranchant avec la blancheur opaline de ma peau, quand quelques gouttelettes de vitae s’écrasait sur cette dernière. Le fluide éternel traçait quelques sillons sournois sur mon sein, alors que je laissais mes prunelles dévier vers ce pieu de bois échoué aux pieds de l’un des meubles anciens de la pièce. Mon poignet prisonnier de la prise pernicieuse de l'un des seconds d’Alexeï, je ne pouvais qu’entrevoir la fin tellement troublante et inévitable qui se profilait fébrilement à l’horizon. Je brûlais au fond de moi d’être capable de lui arracher ce maudit cœur à mains nues, mais c’était impossible ; et sûrement me tuerait-il avant que j'ai le temps de me transformer. J’étais incapable de terrasser l’assassin de ma sœur. Alors que celui que j’avais vu tuer Asya me surmontait de toute sa taille, ses doigts, ceux-là même qui avaient effleuré la douceur de sa peau avant de la briser sans l’ombre d’un remord, se contentaient de me retenir, quand son autre main s’était pieusement refermée sur mon cou.

« Je te connais ?
- Allez crever en enfer ! » m’exclamais-je en cherchant à le griffer de ma main libre, mais il resserra la prise qu’il avait sur ma gorge, me laissant suffoquer quelques secondes qui me semblèrent de trop. Avant de desserrer sa prise, me laissant avaler l’air à grosses goulées, comme une noyée qui viendrait de retrouver l’accès au ciel, à ce paradis perdu qui me narguait du bas des profondeurs océanes.

« Du calme petite louve. » murmura-t-il avant de laisser sa langue courir sur ma joue, s’y attarder sous une lascivité redoutable. Et loin de me décontenancer, je sus qu’il ne me restait qu’une solution pour m’en sortir, une ultime solution. Le mensonge et la manipulation. Nulle autre possibilité n'était assez viable pour me tirer utilement d'affaire, et je n'étais même pas certaine que celle-ci me sauve la vie. Je tenterais de l'entraîner avec moi, pourtant, si l'inévitable devait se produire.

« Lâchez-moi... je vais me calmer... » grognais-je en cessant de me débattre. Faisant même mine de me soumettre, d’avouer, laissant ma propre langue glisser sur mes lèvres assoiffées de quelque chose qui n’avait rien à voir avec de l’eau. « Une fille m’a engagée pour vous tuer. Elle m’a donné quelques roubles. J’imaginais que ce serait plus simple.
- Quel est son nom ?
- Elle a payé, j’ai pas demandé.
- Et si je te payais plus ? » grimaça le vampire tandis que ma cuisse ébauchait la sienne. « J’imagine que j’accepterais. Mais il faudrait ne rien dire, j’y perdrais des clients.
- Tu pourrais travailler pour moi. » suggéra-t-il...

Cela dura encore quelques instants, avant qu'il relâche finalement sa prise à force de câlineries et de séduction, me laissant rouler sur le côté, et me saisir du poignard en argent que j’avais glissé un peu plus tôt sous le matelas, tandis que je rampais lascivement vers l’animal, le manche de bois bien calé dans ma paume.

La suite ne fut qu’un enchevêtrement de chance, et j’en ai parfaitement conscience. Sans sa subite envie de moi, je n’aurais pu le poignarder, et en profiter pour m’enfuir avant que ses gardes ne rappliquent suite au cri qu'il poussa, et qui n'avait aucun rapport avec le plaisir. « Tu reviendras... » m'avait glissé un peu plus loin le vampire que j'abandonnais agonisant, mais pas assez pour le pousser à trépasser. Les seuls vampires que j'avais réussi à abattre étaient sans importance. Ce n’était que des subalternes… des subalternes ! J'avais hésité... je savais qu'une occasion comme celle-ci ne se représenterait plus, que ma main pouvait ramasser le pieu et le planter dans le cœur à cet instant. Pourtant, il se mit à rire alors que je bifurquais en direction du passage secret dont je connaissais l'existence pour disparaître avant que les secours ne se présentent, la porte s'entrouvrant à l'instant où la mienne faisait un infime bruit de succion.

Je n'étais pas prête à mourir pour emporter un seul vampire à ma suite. Je ne voulais pas lui emboîter le pas. Je voulais que tous emboîtent le pas à ma sœur et mon frère. J'avais tué un ou deux vampires en chemin. Mais sûrement pas ceux que j’aurais aimé abattre.Ils n'étaient rien. Rien que des êtres insignifiants, rampant dans la fange de la soumission et des services. Des hommes de main risibles qui ne savaient même pas pouvoir j'étais ici. Qui ne l'auraient sûrement même pas compris si j'avais pris le temps de le leur expliquer avant de les éliminer comme de la poussière avec un balai.

Mais il était à présent trop risqué pour moi de rester à Moscou. Mon visage… sûrement que l’on ne tarderait pas à faire le rapprochement entre la louve solitaire et la sœur de la morte. Sûrement… tandis que mes pas se noyaient sur l'asphalte des rues de Moscou. Je persistais dans les rues bondées plutôt que dans les ruelles désertes et beaucoup trop à découvert. Un jean moulant mes cuisses, mes fesses, sur lequel retombait un sweat informe, digne d'une adolescente désœuvrée. A des kilomètres de la tenue outrageante que j'avais portée un peu plus tôt pour attirer l’œil malsain du vampire, des tatouages éphémères traçant des courbes assassines sur ma peau douceâtre. Faiblesse que je connaissais à l'homme que j'avais abusé, mais pas suffisamment pour qu'il ne soit plus qu'un souvenir volage, un meurtrier gisant dans sa propre aura morbide et crépusculaire. Il n'était pas mort. J'avais présumé de mes forces. Mais après tout, ce n'était pas surprenant. Depuis combien d'années me laissais-je portée au gré de la position d'Asya, sans prendre la peine de m'imposer ? Jouissant de la position que sa place auprès de Vassily lui offrait ? Nous offrait. Vassily... Ses traits, son attitude... Il n'avait jamais été comme les autres, et j'aurais pu l'aimer... j'imagine. S'il n'y avait pas eu Asya et ses marques. Il était... Je ne saurais même pas l'expliquer.

Pourtant, me renfrognant légèrement en resserrant mon sweat, je ne pouvais m'empêcher de lui en vouloir. C'était de SA faute si Asya l'avait rencontré. De SA faute si à présent j'avais perdu mon frère et ma sœur. DE SA FAUTE. Je lui en voulais tellement... à lui, et à toute sa race impie, que j'avais l'impression que la nausée primaire me reprenait, tapie jusque-là dans l'immatérialité de l'instant. J'aurais raison d'eux. Je les éliminerai les uns après les autres. J'avais l'impression que le monde entier n'était plus digne de ma confiance. Tous. Sans exception. Et pourtant, ma vengeance... ma première vengeance, était destinée à ces assassins. Un voile de cynisme borda mes lèvres, un rire que j'étouffais avant même qu'il ne trépasse de mes lèvres... tous les vampires étaient des assassins.

Mais il était l'heure. L'heure de disparaître. De s'évanouir. D'arrêter de faire parler de moi sur ces terres glacées. Aussi ai-je simplement pris le large, jusqu’à finalement me cacher à la Nouvelle Orléans. Pas pour y sommeiller. Pas pour y apprendre un métier quelconque. Mais pour y murir ma vengeance, et à fortiori, y trouver des alliés.

Une vengeance qui tourna court lors d'une énième tentative qui la dévoila un peu trop. La Louisiane avait été son point de chute. Tout d'abord la Nouvelle Orléans, puis une autre ville. Jusqu'à finalement s'attarder dans un garage où elle apprit les ficelles du métier. Un moyen comme un autre de gagner sa vie tout en ressassant sa vengeance et la manière de l'accomplir. Il avait fallu entendre parler de l'existence d'un nécromant pour qu'elle plaque tout pour aller tout droit à Shreveport. Mais pas n'importe lequel ; celui qui aurait dû mourir avec sa sœur. Celui qui, après avoir rendu visite à l'alpha de la meute locale, qui lui avait proposé de rejoindre cette dernière... elle avait tenté de convaincre, encore trop accrochée à sa vengeance pour accepter de la mettre au rebut pour vivre avec des êtres partageant son aversion pour les vampires. Pourtant, elle rôde et reste non loin d'eux... rencontrant même la sorcière de la meute. Sorcière par laquelle elle ne tarda pas à se sentir trahie, sans parler de Valentin qui se conduisit comme le dernier des idiots.

Les trahisons fleurissaient comme des fleurs sous l'effet de la pluie cristallisée de lumière solaire. Mais au fond, même les traitres pouvaient avoir un intérêt... s'il ne s'agissait plus d'amitié, alors peut-être qu'ils pourraient être l'étincelle qui ferait aboutir sa vengeance. Tous les sacrifices étant bons à prendre.


« Pizdec Valentin ! Tu vas bouger ton cul de petit crevard de nécromant ! MAINTENANT ! » m’énervais-je en grognant presque.

Mes iris se nimbèrent d’un ambre doré qui donnait la proximité de l’animal au fond de moi, tandis que je plaçais mes mains de chaque côté de sa petite personne, mes doigts se refermant sur chaque accoudoir, tout en rapprochant mes traits de son visage. La louve semblait bouger sous ma peau, derrière mes iris, comme indépendante de la personne que j’étais. Il n’était que de la bouffe. De la nourriture pour elle, mais je n’avais pas perdu le contrôle, ce n’était qu’une effluve de colère et de rancœur. Il n’avait plus l’air aussi malade qu’avant, sûrement parce qu’il n’était plus lié à Vassily. Pourtant, il avait trouvé le moyen de devenir le marqué d’un autre vampire. J’avais bien failli aller tout droit envoyer six pieds sous terre ce nouveau vampire tellement la nouvelle m’avait rendue folle de rage.

Mais comment pouvait-il être aussi bête !
On pouvait se le demander des fois !

Je savais à quel point il haïssait les vampires, et même s’il m’avait longtemps insupportée avec sa manière d’être, sa façon de se conduire avec moi, il était l’allié inespéré qu’il me fallait. Il avait même l’air plus humain qu’auparavant, du moins comparé à mon souvenir, mais cela remontait déjà à presque trois ans. Le temps avait semblait-il marqué une pause insoutenable, comme une drôle de parenthèse qui tremblotait, gardant aussi loin que possible une vie différente, privée de la vengeance qui brûlait d'impatience sous ma peau.

« S’il te plaît. » m’adoucis-je légèrement. Comprenant que je n’aurais véritablement aucune chance en agissant comme je le faisais. Du moins pas aujourd’hui. Pas si je perdais le contrôle… si proche de la pleine lune, je sentais la caresse douçâtre de l'astre argenté me caresser le flanc comme un propriétaire satisfait par la qualité de sa bête. Fermant les yeux, inclinant mon visage vers l'avant, je laissais ma chevelure retomber le long de mes joues, glisser sous un bruissement délectable, qui sonnait à mes propres oreilles comme quelque chose de doux et d’agréable. Sensation qui me ramena quelques années en arrière l’espace d’une seconde, me permettant de reprendre pleinement le contrôle de moi-même sous des effluves oubliées de jasmin et d'épices. Aussi, lorsque je rouvris les yeux, croisant ceux de Valentin, les miens étaient redevenus aussi bleus qu’un ciel dégagé, presque cristallin.

« Ce qu’ils ont fait à Vassily et Asya… et les autres… c’était horrible… tu dois bien avoir envie de les venger, non ? » murmurais-je à présent si proche de ses traits, de ses lèvres, que mes cheveux glissaient contre sa peau. Je n’avais, en vérité, même pas besoin de lui poser la question. Nous avions déjà eu cette conversation, et ce n’était un secret pour aucun de nous deux que nous étions d’accord. J’avais même déjà essayée de le convaincre de m’aider, mais il était si trouillard et pleutre qu’il n’avait pas bougé un poil de ses fesses dans une direction ou bien dans une autre, à l’exception du sens inverse bien entendu.

« S’il te plaît… » me fis-je brusquement suppliante. « S’il te plaît… » insistais-je avant de laisser mes lèvres ébaucher le coin de ses lèvres. « S’il te plaît… » poursuivis-je en m’apprêtant à l’embrasser. Mes doigts dérivant sournoisement sur sa cuisse… Je n’avais jamais envisagé de dépasser l’étape du on ne se supporte pas avec lui, et pourtant, malgré le côté manipulateur de l’instant qu'il ne pouvait ignorer, puisqu'il me connaissait. Il y avait cette parcelle d’humanité qui lui était revenue et me donnait envie de lui. Du contact de sa peau, comme un souvenir fugace d’une autre réalité oubliée, où cela aurait pu se produire sans que personne n’y perde la vie. Non. Cela n'aurait pu se produire, je n'étais pas la même, et si séduisant était le nécromant, les situations différaient trop pour que celle-ci s'imprègne d'un passé révolu.

Aux yeux de Mikhaila, il y a eu durant un temps un père et une mère, mais elle n'a jamais repris contact avec eux depuis qu'elle était parti vivre avec sa soeur, Asya, et son frère Andrei, dans le domaine du vampire Vassily. Aussi, depuis que son frère et sa sœur sont morts en même temps que toute la cour du vampire, Mikha n'a plus réellement de famille. Obnubilée par sa vengeance, savoir comment vont son père et sa mère est bien le dernier de ses soucis.



« putain! » ou « merde! » (agacement):

Пиздец – Pizdec (Prononciation: Pizdiets)
Бля – Blya (Prononciation: Bla)
Сука – Suka (Prononciation: Souka)

« Ça fait chier » :

Version très vulgaire: Меня это заебало – menya eto zaebalo

Versions moins vulgaires: Меня это достало – menya eto dostalo ou Меня это заколебало – menya eto zakolebalо

« Vas te faire foutre » :

Attention, très vulgaire: Иди на хуй – Idi na huj (Prononciation: Idi nia houille)

« Laisse moi tranquille » :

отъебись

Par mot :

басран m [basran] : Merdeux, bon à rien.
блядин сын m [blyadine syn] (мат): Fils de pute.
блядина f [blyadina] (мат): Salope.
болван m [bolvan] : Imbécile, idiot.
брехня f [brechnja] : Foutaise, mensonge.