« Un dépravé sait mieux porter le masque d'un saint. »
Dontcho Tzontchev

Il y a la Maëlys de tous les jours, celle qui porte le masque trop bien pour qu'on y décèle la vraie. Une Maëlys ironique ; Cynique ; Entêtée ; Téméraire ; Manipulatrice ; Extravertie ; Malicieuse ; Rusée ; Forte ; Impulsive ; Insolente ; Impudente ; Intelligente ; Extravagante ; Provocatrice ; Séductrice ; Infidèle ; Sensuelle. Elle ne montre rien. Impassible face à son propre sort. Mais elle cache bien des choses derrière sa personnalité parfois agaçante pour les uns, intéressante pour les autres. Une garce qu'on peut rêver d'étrangler ou de mettre dans son lit. Il fut un temps où l'illusion la rendait enjouée. Epoque révolue. Non voulue. Effacée. Au fond, Maël est tourmentée ; Névrosée ; Fragile ; Brisée ; Hantée ; Oppressée par les autres, par elle-même, par la vie.

Maël lève rarement le masque. Le rideau rouge, lorsqu'il s'ouvre, ne laisse apparaître que comédie et fausseté. Voile opaque qui cache sa véritable nature derrière ses airs angéliques et pétillants. Innocente gazelle perdue parmi les vautours. Tu parles Charles. Elle connaît l'esprit humain comme personne et sait le manipuler selon son gré. La fin justifie les moyens. Et elle use de tout, de n'importe quoi, de n'importe qui, pour atteindre ses desseins. Elle se fout des sacrifices, elle se fout des risques. Quand elle veut quelque chose, Maëlys l'obtient, peu lui importe le prix à payer. Et bien souvent, elle n'hésite pas à mettre ses courbes scandaleuses en jeu, puisque les hommes ne sont que des chiens qui remuent la queue. Minables. Contradiction même, la métamorphe méprise et admire à la fois la gent masculine. Elle les mène par le bout du nez, elle les jette ensuite comme des chiffons usagés et elle s'en moque. Pantins obéissants face à la poupée blonde. Mais dans le fond, elle aime se retrouver entre les bras forts d'un homme. Elle aime à les séduire et les amener dans ses draps. Charmeuse dans l'âme, elle sait que son physique lui offre certains avantages et elle s'en sert comme d'un outil. Elle aime plaire, sentir les regards avides sur sa silhouette de sylphide. Succube que rien arrête, si ce n'est la satisfaction d'avoir sa proie dans son lit. Aussi étrange que ça puisse paraître, elle se sent en sécurité près du rapace qui voulait seulement se la taper. C'est ce qui caractérise blondie, on ne peut pas la cerner. Elle est inaccessible.

Bien sûr, le trait qui ressort de plus de sa personnalité atypique, c'est la ruse et la manipulation. Comme dit, elle fera tout pour arriver à ses fins. Intelligente et convaincante, elle arriverait à faire dire à quelqu'un que sa robe rouge est bleue. C'est grâce à cette force de caractère en somme, qu'elle a su se faire une petite place à Shreveport malgré sa récente arrivée. Elle essaie d'ajouter à son carnet d'adresses un maximum de contacts qui pourront lui être utiles à court comme à long terme. Maëlys est du genre à vouloir tirer les ficelles tel Gepetto avec son Pinocchio. Mais qui est le véritable menteur dans tout ça ? Le mensonge est devenu monnaie courante dans la vie de la blondine. Elle joue plusieurs personnages et leurre les autres avec une sociabilité factice. Le fameux masque. Généralement, elle ne s'approche et ne prend la peine de jouer son rôle que lorsqu'un larbin peut lui servir par la suite.

De nature insolente voire vulgaire, elle suinte le cynisme par tous les ports. Trop vite désillusionnée et désabusée, Maëlys a perdu sa candeur bien avant que le voile de l'enfance se soulève. Elle en avait déjà trop vu à peine adolescente. Elle est, comme dit, de ceux qui n'ont plus rien à perdre, simplement animée par une soif de vengeance. Quelque chose de terrible qui couve derrière ses topazes pétillants. Comme un venin qu'on lui aurait administré et qui circulerait tranquillement, à son insu, dans ses veines déjà empoisonnée par la drogue depuis quelques années. La vraie bien sûr. Celle que l'on sniffe, celle que l'on fume, celle que l'on enfonce irrémédiablement à travers la tendre chair à l'aide d'une aiguille. Pousser sur le piston et s'évader. C'est vrai, elle aime se soustraire à la réalité. Parfois, elle n'a que ça pour avancer. Un peu de came et d'illusions savamment ingérées.

Au fond, malgré ses airs révoltés et sa force apparente, Maëlys est une épave tourmentée. Une brindille malmenée par le vent, qui ne peut pas se dégager de la puissance du destin.

Maëlys travaille comme "danseuse" au 7 Péchés Capitaux. Rien qu'à l'enseigne, on sait que ce boulot lui colle à la peau. Bien souvent, les plus guindés la méprise de faire un travail aussi "sale". Elle est aussi bien estimée qu'une catin et après quel honneur. Mais quelle erreur aussi. Parce que ces femmes ont une rage de vivre que Maël n'a plus. Survivre.

Tout ça mise à part, blondie s'adonne également à la photographie, passion qui lui permet, au même titre que la coke, de s'évader un peu. Elle se confronte derrière son objectif à la réalité morbide dans laquelle elle avance, ou s'enfonce, chaque jour. Il lui arrive d'envoyer quelques clichés aux journaux du coin pour arrondir ses fin de mois. Rien de bien important.

Comme dit, Maëlys s'est lié d'une passion sans nom pour la photographie. Mais elle aime également beaucoup s'échapper de son quotidien grâce à la Littérature. Et oui, blondie n'en a pas l'air, mais la lecture est une de ses occupations fétiches. Il ne serait donc pas vraiment étonnant de la voir à la librairie du coin ou sur un banc avec Les Hauts de Hurlevent.

Acerbe, amère envers la nature humaine, elle est pourtant d'une douceur et d'un respect incontestable envers les animaux et son environnement. Vous l'a verrez rarement jeté un papier par terre ou appuyer sur l'accélérateur alors qu'un hérisson passe sur la route. Elle se dit bien souvent que c'est dû à son statut de métamorphe, qu'elle est plus proche de la nature que des misérables humains qui l'entourent.

Maëlys, solitaire et rusée, manipulatrice et hypocrite, a adopté la forme qui convient le mieux à ces traits caractéristiques de sa personnalité : le renard. Comme pour tous les métamorphes, sa transformation reste douloureuse. Blondie a toujours très mal vécu cette nature insufflé par les gênes de ses parents. Ne pas être comme les autres. La peur qu'on découvre son secret et qu'on en veuille à sa misérable vie. Elle commence tout juste à véritablement l'accepter.
Elle ne se mêle que très rarement aux autres. Solitaire et égoïste, pas altruiste pour un sous, ces histoires de meute ne l'ont jamais spécialement attirée. Être dirigée et contrôlée par le groupe auquel elle appartiendrait ? Très peu pour elle. Personne n'a le droit de lui dicter sa vie. Personne.

La révélation a été pour elle synonyme de fatalité. Les gens ont commencé à se méfier les uns des autres, croyant que le voisin pouvait être une sang-sue assoiffée. Aux aguets, tout le monde a fini par se surveiller. Quelques rares inconscients admiraient les monstres qui s'étaient dévoilés. Qu'importe. Ca a été une période difficile pour elle. Mais je n'en dis pas plus, c'est son histoire.

Maël est plutôt attachée à la symbolique. Un tatouage à la forme de l'animal qu'elle devient les soirs de pleine lune borde son bas-ventre. Elle l'a fait l'année même où elle a su que le renard serait sa forme définitive de métamorphe.