➽ date et lieu de naissance. Hertford le neuf décembre 1990 ➽ nationalité. Anglaise ➽ état civil. Célibataire ➽ lieu d'habitation. Olive St. ➽ métier. Mannequin ➽ étiquette qui vous est collé. En croisant simplement Rumer dans la rue, de par son élégance et sa démarche assurée, on la considérait comme une jeune femme froide, sûre d’elle et qui, disons-le, aime se mettre en avant. Effectivement, elle porte souvent des tenues qui ne passent pas inaperçues, notamment parce qu’elle aime la mode et travail dans ce domaine. Si elle apprécie d’être regardée, elle ne cherche pas à se faire remarquer dans toutes les situations et travail plutôt la discrétion. Les personnes ont parfois du mal à l’aborder, redoutant son regard glacial, de ce fait, peu de personne la connaisse vraiment. Mais Rumer aime garder cette part de mystère, n’aimant pas parler d’elle et de son passé. Ainsi, la jeune blonde n’a pas vraiment de réputation, pourtant, elle tente de percer dans le mannequinat et devenir plus tard une mannequin célèbre, rien que pour gagner l’estime de ses parents.

Une vie pleine de rebondissements, une vie extraordinaire, c’est ce dont tout le monde rêve, non ?
Rumer est née dans une famille de la classe moyenne, donc, ni riche, ni pauvre. Des parents qui avaient désiré sa naissance et qui l’aimaient. Son enfance se passa donc dans la tranquillité, une enfance de bien-être dans laquelle elle pouvait s’épanouir sans penser au danger extérieur. Sans penser à ce danger qui serait en fait, de l’intérieur … Car la vie n’allait pas la laisser avoir une existence calme jusqu’à la fin, car la vie n’est, après tout, jamais facile. Elle pensait que rien ne pourrait venir détruire son paradis, son jardin ; elle pensait que rien ne pourrait les atteindre. C’est à la naissance de sa petite sœur que tout s’embrouilla. Sans vraiment en connaître les raisons, un brouillard épais et sombre tomba sur la famille Humphrey. Etant encore une petite fille, Rumer n’avait pu avoir d’explication à ce changement, à ce jardin dévasté. Elle n’avait pu qu’entrer dans un tourbillon de folie, dirigé par sa mère. Une folie, un danger, qui mangeait la famille de l’intérieur. Les murs, autrefois clairs et joyeux, s’étaient noircies alors que la petite fille déambulait dans les longs couloirs. Des chuchotements, dans sous-entendus, des hurlements, des pas rapides, les bois qui craquent. La maison Humphrey s’était transformée en prison à l’intérieur de laquelle personne ne savait ce qui se passait. Des mains hésitantes fermant des portes, encore des pas courant dans les couloirs. Vous vous demandez ce qu’il se passe ? Oui, que se passe-t-il ? Elle était délaissée, abandonnée ou bien tout simplement essayait-on de l’éloigner d’une explosion proche. Comment savoir ? Personne ne lui disait quoique ce soit. Sa petite sœur finit par disparaitre. Disparition inexpliquée. Sa chambre fut condamnée, Rumer n’y avait plus accès, mais elle avait tout vu. Elle avait tout vu, tout enregistré de ses yeux bleus effrayés. Que fallait-il faire ? Son père avait déjà choisi, il s’en alla. Quittant la prison Humphrey. Mais en quittant la prison il avait oublié de prendre Rumer, ou bien ne voulait-il pas la prendre avec lui. Il disparut. Elle se retrouvait avec sa mère qui n’était plus qu’une ombre qui se détruisait elle-même. Si tout semblait anéanti dans ses yeux et dans sa démarche, la jeune fille y voyait encore la folie grandissante. Malheureusement partir c’était aussi se retrouver seul, et où partir ? Où fuir ? Y avait-il vraiment quelque chose dont il fallait s’échapper ? Elle ne pouvait plus se considérer comme une petite fille, elle ne pouvait plus croire aux contes de fées, elle ne pouvait plus rêver car trop tôt confrontée à la dur réalité de la vie, car trop tôt confrontée à la vie adulte. Elle ne pouvait plus. Une enfant devenu trop vite adulte. Ayant décidé de rester auprès de sa mère, elle dut apprendre à s’en occuper et à s’en méfier. S’enfermant les nuits dans sa chambre. Entendant parfois les chuchotements de sa mère. Tentant d’oublier ses paroles incompréhensibles. Tentant de ramener le bonheur d’autrefois, en vain. Si elle avait cru que celui-ci ne pouvait être détruit, si elle avait cru que rien ne pourrait les atteindre, elle savait maintenant qu’en quelques secondes, tout pouvait disparaître aussi facilement qu’un claquement de doigt. Disparaître.

N’ayant pas de travail, sa mère et elles furent vite sur la « paille » et c’est ainsi qu’elles déménagèrent dans un appartement pitoyable, représentatif de leur situation, de leur vie. Mais elle continuait de suivre sa mère, trop impuissante sans doute pour changer de chemin. Les mois se succédaient et Rumer se rendait compte que l’appartement était effectivement sa prison et sa mère, ses chaînes. Il fallait maintenant s’en séparer, il fallait maintenant partir. Si sa mère était ses chaînes, c’était elle qui avait choisi de rester, c’était donc à elle de choisir de partir. Elle lui avait pourri ses dernières années, elle lui avait pourri son enfance, elle lui avait pourri son bonheur. Si la colère s’était installée chez la jeune fille, elle se forgeait aussi un caractère robuste pour pouvoir lutter contre les autres aléas de la vie. C’était sa fragilité, sa pitié et sa compassion qui l’avaient entraîné dans le tourbillon infernal, la solution paraissait simple : devenir plus forte. Mais elle ne pouvait partir soudainement, la jeune fille commença alors ses sorties nocturnes, ce qui lui permettait de fuir pendant quelques heures la prison noire, de fuir les hurlements, de fuir les souvenirs. Tout se dégradait de jour en jour, sombrant peu à peu dans l’alcool, sa mère n’était plus qu’une épave, se laissant peut-être mourir, se noyant peut-être pour ne plus pouvoir agir contre son gré. Ayant pris goût à la nuit, au brouillard, au danger, Rumer ne quittait plus ses rues minables et infréquentables pour certain, mais un Nouveau Monde pour elle. Croyant toucher à la liberté et à une nouvelle forme de bonheur. Trainant parmi des groupes sans règles, sombrant elle aussi peu à peu sans jamais pouvoir stopper la chute qui les entrainait toutes les deux au fond du gouffre. Elle ne pouvait sauver sa mère, elle ne pouvait se sauver toutes les deux, elle ne pouvait se sauver elle-même. La drogue fut pour elle l’échappatoire à cette misère, à cette histoire qui se transformait en tragédie, la fin paraissait inévitable : elles allaient couler toutes les deux sur le même bateau. Sans fin. Remonter la pente semblait être impossible, remonter le gouffre était impossible, remonter tout simplement n’était pas envisageable, il n’y avait donc plus qu’à descendre, il n’y avait plus qu’à descendre tout en bas. Tout au fond. La drogue la sauvait de ses questionnements et de ses souvenirs. Un bien qui n’était que de courte de durée, et le retour dans le monde réel était à chaque fois plus douloureux. La souffrance de n’avoir la force pour lutter la dévorait. Elle avait l’impression d’être lié à sa mère à jamais. Aucune échappatoire. Il y avait peut-être des solutions, mais elle n’arrivait pas à les trouver, elle était encore trop petite, pas assez adulte pour gérer les problèmes de leur âge. C’était injuste. Injuste de lui confier tous ces problèmes, injuste de lui laisser la vie de sa mère entre ses mains. Injuste. Le poids de la responsabilité était trop lourd à porter. Elle s’enfonçait de plus en plus dans les rues, elle s’enfonçait de plus en plus dans les substances illicites, repoussant ses limites à chaque voyage dans le Monde des Chimères. Elle finit par se retrouver à l’hôpital lors d’une de ses expéditions trop gourmande. Dans le lit froid et blanc, Rumer ouvrit ses paupières plus lourdes qu’elle ne l’aurait pensé. Le visage d’une femme bienveillante se dessina au-dessus d’elle sans qu’elle ne puisse la distinguer d’avantage, sa voix résonna dans la pièce :

« Bonjour Mademoiselle, vous m’entendez ? J’aurais besoin de savoir où vous habitez ou de connaître le nom de votre tuteur pour le prévenir de votre présence ici »

La jeune blonde voulut se redresser, mais l’infirmière en avait décidé autrement en plaçant ses mains sur ses épaules pour la garder allongé. Elle se laissa faire. Trop affaibli. Où habitait-elle ? Avait-elle seulement eu une maison ? Avait-elle seulement eu un lieu où se réfugier ? Si elle voulait parler de sa prison, aucune raison d’y retourner. Pourquoi voulait-elle savoir ? Qu’on la laisse tranquille, qu’on la laisse pourrir puisque c’est ainsi que son destin la voulu. Elle doit errer jusqu’à ce que l’enfer l’accueil dans ses profondeurs, elle doit errer en quête d’inconnu jusqu’à la fin et défier la mort en riant. C’était cela, sa vie. Alors qu’ils la laissent pourrir. Qu’ils la laissent :

« Je n’ai pas de maison, je n’ai personne »

Les infirmières avaient dû se regarder inquiètes, surprises. Rumer aurait aimé rire, elle aurait aimé rire de leur ignorance. Elle n’avait que 15 ans et prétendait déjà tout connaître de la vie. Quelle triste existence que de ne croire qu’en la noirceur du monde. Jamais elle n’aurait pensé qu’en disant cela, le directeur de l’établissement l’empêche de partir. Elle voulait être libre, et voilà qu’elle se faisait emprisonnée dans cet hôpital. Ce sont les responsables d’un orphelinat qui vinrent la libérer pour ensuite l’enfermer dans un autre établissement. La vie n’était-elle que soumission ? Fallait-il être sans cesse entre quatre murs ? Non, elle le refusait. Plusieurs fois la jeune fille tenta de s’échapper sans le pouvoir, de plus en plus surveillée elle regrettait presque son errance dans les rues noires. Son internat lui était de plus insupportable. Il lui fallait fuir, il lui fallait échapper :

« Laissez-moi partir ! Merde ! »

Pourquoi étaient-ils tous aussi intéressés à son avenir ? Personne n’avait pris soin d’elle, personne n’avait fait attention à elle jusqu’ici, pourquoi maintenant ? Ne jamais avoir de réponses à ses questions l’oppressait et elle cumulait, jusqu’à devenir ingérable, infernal tout comme le tourbillon. Elle voulait leur pourrir la vie comme ils ne cessaient de pourrir la sienne. Que leur avait-elle fait ? Si elle avait essayé de leur dire qu’elle avait une mère, ils ne la croyaient pas et c’était d’un geste de la main qu’ils balayaient ses paroles. Considéré comme une menteuse capricieuse, une adolescente dans sa période de rébellion. Ils ne comprenaient pas. Toutes les familles qui venaient la voir, elle les renvoyait avec parfois une certaine rage qu’elle n’arrivait plus à contenir. Elle les détestait pour ne pas vouloir la comprendre, elle les haïssait pour ne pas comprendre ce qui la bouffait. Elle les haïssait avec leur bonheur plaqué sur leur visage, avec leur joie ambiante qui envahissait son espace qu’elle avait tenté de rendre aussi heureux, elle voulait leur montrer ce qu’elle avait au fond, elle voulait leur montrer la noirceur de sa colère. Une colère contre sa mère, une colère contre son père, une colère contre ce monde incompréhensible. Le parcours jusqu’ici avait été si rapide, et rien n’avait freiné sa descente en enfer. Elle n’avait eu le temps de réfléchir. Après quelques semaines, peut-être quelques mois elle fut épuisée de toujours lutter. C’était son corps, c’était ses pensées qui demandaient une trêve. Rumer décida de se calmer, se rendant compte qu’elle ne pouvait de toute façon rien faire, déambulant dans les couloirs colorés qui lui rappelait son bonheur d’antan, qu’elle retouchait petit à petit du bout des doigts. Mais ce soudain changement de comportement, qui en étonnait plus d’un, venait surtout d’une visite faite par un couple. Bien qu’elle haïsse toutes ces familles, ce couple ci avait quelque chose différent, des visages ravagés par la tristesse. Ils ne cherchaient pas à trouver le bonheur dans tous ses enfants, ils ne cherchaient pas à cacher leurs faiblesses, ils cherchaient juste à retrouver ce qu’ils avaient perdu, ils cherchaient juste à trouver ce qu’ils n’avaient jamais pu avoir. Rumer fut séduite, elle savait que pour sortir d’ici il fallait se faire adopter, cependant sa réputation de jeune fille « difficile » lui faisait défaut. C’était donc une des causes de son changement de comportement, qui lui faisait, sans l’avoir prévu, un bien fou. Elle tenta une approche en douceur qui plut au couple, ce dernier multiplia les visites, des visites qui aboutirent à une adoption.

Elle ne l’avait pas imaginé ainsi, il faut dire qu’elle n’avait pas prévu la suite des choses, décidant surtout de laisser faire un destin capricieux. Celui-ci ne semblait savoir où mener la jeune fille car cette dernière arriva dans une immense demeure. Elle n’apprit que plus tard que son père adoptif était un chirurgien réputé et sa mère adoptif une mannequin pour les grandes collections. Sa vie de misère se transforma en une vie de luxe, elle était passée de traineuse à petite princesse. Les connues les deux antipodes des niveaux de vie, de l’extrême pauvreté à l’extrême richesse. Mais elle put constater que l’argent de faisait pas le bonheur, sa nouvelle famille avait beau nagé dans les billets verts, elle n’en était pas moins plus heureuse que sa mère dans son appartement minable. A vrai dire, elle n’apprit que beaucoup plus tard que sa mère adoptive nommée Elizabeth, avait perdu son enfant lors d’un accident de voiture, ils n’avaient pas osé refaire d’enfant après cela et ce n’était qu’après quelques années qu’ils désirèrent un enfant. Rumer fut émue de voir que le destin ne se jouait pas seulement d’elle mais aussi des autres, ainsi elle s’appliqua à devenir la parfaite jeune fille. Devenant la fille modèle. Mais elle se rendit compte que les bonnes manières et les règles imposées de lui ne convenaient pas. Son passé était trop encombrant pour pouvoir le mettre de côté et l’oublier pour une nouvelle vie. Sa nouvelle passion pour la mode, qu’Elizabeth lui avait passé, ne suffisait pas pour lui faire oublier les souvenirs. Alors, stupidement, elle retourna à ses escapades nocturnes, retombant dans la drogue dont elle avait pourtant réussis à se défaire. Elle ne pouvait s’en empêcher. Les règles, ce n’étaient pas pour elle. Ses parents s’en rendirent compte et bien sûr furent extrêmement déçu de voir que Rumer n’était pas ce qu’ils avaient pensés. Elle avait cru qu’elle se ficherait pas mal de leur avis, elle avait cru que leur déception ne l’atteindrait pas et pourtant, elle s’était attachée à eux, au bonheur qu’ils lui fournissaient sans limites, à leur affection. Son but fut alors de retrouver leur estime coûte que coûte. Déterminée, elle se lança dans le mannequinat et devenu rapidement une célébrité des défilés de mode. Evidemment, Elizabeth était fière de voir sa fille atteindre un niveau qui était le sien, mais son père, Arthur, était toujours aussi méfiant. La jeune femme était persuadée que réussir dans son travail ne suffisait pas à son père, elle avait perdu sa confiance. Elle n’avait pas réfléchit aux conséquences de ses actes et de ses décisions, une habitude qu’elle avait prise et dont elle devait se défaire. La blonde continua tout de même son ascension en tant que mannequin, quittant la drogue pour la cigarette avec beaucoup de difficulté. Elle n’a d’ailleurs jamais vraiment quitté la drogue, son désir d’y replonger la submerge de temps en temps et c’est dans la souffrance qu’elle se noie dans la fumée de ses clopes.

N’arrivant pas à regagner la fierté dans les yeux de son père, elle leur propose de partir quelque temps à l’étranger. La mode à fait naître en elle une très forte ambition à toujours aller plus haut, ainsi, elle ne désirait plus descendre dans le gouffre, mais grimper jusqu’aux nuages pour au moins retrouver le bonheur de ses parents. Car finalement, tout est lié au bonheur. Ils acceptent, bien que de leur côté ce soit difficile de la quitter dans ces conditions. Néanmoins, ils lui demandent d’attendre un peu, pour lui trouver un endroit convenable où loger, et lui font promettre de leur donner régulièrement des nouvelles. C’est à ce moment qu’aux informations retenties les dernières nouvelles concernant les CESS : la déesse a été tuée. Une certaine paix renait dans la ville de Shreveport, ce qui la pousse à vouloir y aller. Il faut dire que c’est une ville particulière, peut-être la seule qui accepte ou modère, la présence d’êtres différents des hommes. De quoi mettre du piquant dans sa vie. Elle avait toujours hésité à y partir, en grande partie à cause de massacres précédents, et un champ de bataille en plus dans son existence n’était pas nécessaire. Maintenant c’était différent, le temps était venu de partir, et cette paix nouvelle tombait plus que bien. De plus, la ville comptait une maison de création de vêtements et de sous-vêtements féminins plutôt connue, la Victorian’s Creation, qui pourrait lui permettre de continuer d’apprendre.

Rumer prit ses valises d’une main déterminée pour les poser dans le coffre du taxi. Elle avait insisté pour que ce soit un taxi et non ses parents qui l’accompagnent jusqu’à l’aéroport. Les larmes, ce n’étaient pas pour elle. La séparation était sûrement plus difficile pour ses parents que pour elle. De son côté, elle avait passé la plupart de sa vie seule, donc quitter une nouvelle fois la maison ne la dérangeait pas. Voyant les larmes venir aux yeux de sa mère, elle voulut abréger la situation qui était bien trop ridicule pour elle. Insensible ? Bien sûr que non, elle ne disparaissait pas de leur vie, elle prenait « son envol », comme le dirait la plupart des personnes son âge quittant le cocon familial. Embrassant rapidement le couple, elle se réfugia à l’intérieur de la voiture jaune qui démarra dans un crachotement inquiétant, mais pas assez inquiétant pour la jeune blonde renonce à partir. Un dernier mouvement de la main par la fenêtre avant de disparaitre de la rue. Elle se détendit sur le rembourrage abimé de la banquette arrière, elle inspira profondément avant que le chauffeur ne lui adresse la parole pour la première fois :

« Alors vous quittez vos parents ? Si jeune ? »

Elle arqua un sourcil. De quoi se mêlait-il celui-là ? Quitter ses parents, si jeune ? Elle avait fait pas mal de chose avant qui faisait que cet évènement ne lui apparaissait pas comme une étape importante de sa vie :

« J’ai 22 ans »

Il ne devait pas s’attendre à cette réponse pour le moins froide, il la dévisagea dans le rétroviseur intérieur puis reposa rapidement son attention sur la route :

« Ils avaient l’air attristé de vous voir partir, vous devez être triste vous aussi, non ? »

Parce qu’elle avait l’air triste là ? Bon, il voulait faire la conversation, mais Rumer n’avait pas envie de discuter. Elle afficha un sourire narquois en admirant le paysage qui défilait :

« Oh oui, très … »

Son regard se perdit dans le défilement des arbres, dans la succession des plaines, jusqu’à ce que les paroles du chauffeur ne deviennent plus qu’un chuchotement imperceptible, se mêlant au ronronnement du moteur qui la berçait dans le début d’une nouvelle aventure, alléchante.