➽ date et lieu de naissance. 12 octobre 1985 à Shreveport.➽ nationalité. américaine ➽ état civil. célibataire.➽ lieu d'habitation. Midtown. ➽ métier. Conseiller fiscal à la Shreveport General Bank. ➽ étiquette qui vous est collé. « MONSIEUR JE-SAIS-TOUT » ; Ezra parait assez réservé, trop raisonnable; respectueux des lois et excessivement courtois, il passe pour un type prétentieux et austère, profondément dénué de folie et d’imagination. Ce qui est, certes, plutôt vrai également.

Ezra est rabat-joie : profondément, et de manière systématique et irritante : pessimiste et impitoyable il est terre-à-terre et les illusions, les espoirs, les ambitions démesurées et les rêves d’avenir l’agacent. Il fait par ailleurs preuve à la moindre occasion de condescendance, en profite pour étaler une culture riche et dense, vaste et éclectique, le « seul putain de truc qu’il a pour lui » selon la plupart de ses anciennes connaissances courroucées. C’est plutôt vrai : sans intelligence ni érudition, Ezra ne serait rien d’autre qu’un type ennuyeux et prétentieux. Nerveux et tendu en permanence (quoique s’efforçant de conserver un calme froid et imperturbable), il est mal à l’aise, maladroits dans les interactions sociales malgré les règles de savoir-vivre surannées qu’il applique minutieusement, et garde une distance austère avec ses interlocuteurs, notamment les plus séducteurs -attitude qualifiée de coincée à maintes reprises, sans tact aucun, par son entourage : car Ezra n’attire pas la sympathie -et comment le pourrait-il ? Hautain et farouche, le surnom le plus populaire lui ayant été attribué est MONSIEUR JE-SAIS-TOUT. Sa curiosité est en effet insatiable, à condition cependant que les sujets concernés passent pour nobles -l’art, l’histoire, les sciences. Son raisonnablement est lui-même scientifique, logique, et il n’apprécie que la normalité -ce qu’il peut classer, ce qu’il comprend et connait, ce qui obéit à des codes universels et irréfutable. Aussi, il affiche envers les CESS une méfiance hostile et suspicieuse; l’existence de créatures telles que les vampires est à ses yeux absurde, déraisonnable : une attitude semblable à celle qu’il adopte lorsqu’il est question d’illégalité et d’immoralité -l’interdit ne l’attire pas, le répugne et l'intimide. L'impressionne.

Ezra est conseiller fiscal à la Shreveport General Bank -monotones et logiques, les chiffres le rassurent et il les manies avec facilité. Pour beaucoup c’est un travail ennuyeux : et il est en effet pauvre en surprises -mais grassement payé. Des sommes qui, accumulées, prennent cruellement la poussière : car il ne sort pas, ou peu, et juge avec un certain mépris les boites de strip-tease du centre-ville, leur préfère de lourds classiques littéraires, terrain beaucoup moins effrayant pour ses yeux prudes. Ses journées sont ternes; entre son réveil et son coucher, il passe systématiquement des heures à travailler en avalant d'inquiétantes quantités de café, prend avec rapidité ses repas, et, le reste du temps, en général paresseusement affalé sur son sofa, cherche à parfaire ses langues ou ses connaissances avec un sérieux un peu las, résigné.

Il est rigoureux et minutieux et la propreté l’obsède : son appartement sent le citron et l’antiseptique, le linge propre et le savon et ses vêtements sont systématiquement portés chez le pressing -et leur odeur est sienne, Chanel, irrémédiablement. Pourtant, et ce malgré ses obsessions maniaques, l’odeur du tabac s’imprime parfois sur ses chemises -parce qu’Ezra fume excessivement. C’est, avec son abusive consommation de café, la seule entorse à son mode de vie rigoureux et consciencieux : il ne tient absolument pas l’alcool et n’a jamais gouté au V-Juice. Il est en revanche un grand consommateur d'anti-depresseur, qu'il avale machinalement sans se soucier des prescriptions ni même des contre indications. Aussi, et malgré ses tristes tentatives, il est tout à fait incapable de cuisiner correctement -il semble capable de rendre n'importe quel aliment totalement immangeable, et se limite par conséquent à commander des plats préparés à domicile ou à réchauffer des barquettes en plastiques remplies de viande gluante.
Cultivé et arrogant, les gouts d'Ezra sont stricts; il est exigeant dans ce qu'il aime et n'accepte de jeter un regard qu'à ce qui ne porte pas la mention GRAND PUBLIC -la pop-music, les blockbusters et la télévision sont beaucoup trop vulgaires. Il nie difficilement en revanche son penchant vaguement puéril pour les DC comics bien que ceux-ci soient soigneusement dissimulés à ses invités au profit d'une pléthore de magazines économiques.

Ezra considère avec méfiance les CESS ; s’il ne leur est ni hostile ni même discourtois, ils représentent un illogisme qui l’irrite profondément. En effet, la notion de pouvoirs et de créatures surnaturelles sont absurdes à ses yeux, et contredisent plus ou moins sa propre conception logique du monde. Pour cette raison, ils l'intriguent également, notamment scientifiquement, quoiqu'il s'en tienne à distance : ils le rendent nerveux.

L'étroite silhouette élancée d'Ezra est facilement identifiable, constamment vêtue de vêtements étriqués et trop chers. De manière plus triviale, sa peau fragile est constamment marquée de bleus épanouis -notamment au niveau de ses coudes effilés, victimes de ses mouvements maladroits. En outre la quantité de caféine qu'il consomme est effroyable et le rend occasionnellement hystérique bien qu'il assure farouchement le contraire.

« Tout ça, ce n’est pas bon pour toi. » sa mère décide en ouvrant sa valise. Il peut difficilement le nier : la quantité de médicaments qu’il possède est ridicule.
« Quel est l’intérêt ? » elle reprend en dépliant une notice dans un bruit de craquelure.
- c’est pour...uhm -tu sais, la nervosité. Les insomnies. Ce genre de choses. » explique-t-il en haussant vaguement les épaules. Mais c’est un échec (bien sûr.)
- De la paroxétine ? » s’exclame-t-elle, et il détourne le regard. « Et qu’est-ce que la Venlafaxine ? Mon chéri, ça ne me plait absolument pas. »
Il déteste les réunions de famille.
Plus que ça : il haït les réunions de famille. Elles le rendent malade -la façon qu’a sa mère de plisser sa bouche dans un baiser attendri en demandant si «il n’a pas quelqu’un à leur présenter ? » ses neveux vaguement psychotiques qui, affalés devant la télévision bruyante, marmonnent des insultes recherchées et particulièrement expressives entre deux exclamations de joie, les manettes de leur console crissantes sous leurs doigts alertes, et tous ces vieux types qui tiennent à lui expliquer « qu’une partie de golf n’a jamais tué personne mon garçon ».
Son sourire nonchalant, malgré ses efforts, ressemble à une grimace.
« ce n’est pas aussi terrible que ça, maman. » soupire-t-il ; puis ajoute avant qu’elle ne puisse le contredire; « tu me parlais des nouveaux voisins ? » si elle semble dubitative, elle cède et hoche la tête ;
- Est-ce que tu penses que les vampires tolèrent la tarte aux pommes ?»
- J’en doute. » grince-t-il. Il se demande si sa mère réalise qu’un vampire se nourrit de sang humain et non pas de gâteaux aux fruits -peut-être un peu car elle secoue la tête, acquiesce ;
- C’est ce que je pensais également. Mais je n’ai aucune autre idée de cadeau de bienvenue. »
Il songe aux cigarettes enfouies au fond de ses poches alors qu’elle s’inquiète après un court silence; « le voyage semble t’avoir fatigué, n’est-ce pas? »
Deborah et Donald Graham avaient quitté la Louisiane au profit du Connecticut, située 1200 miles plus loin, après de la retraite de Mr. Graham -figure politique locale, il était à présent majoritairement connu pour être un amateur de green et de diners mondains. Si prendre l’avion ne dérangeait pas Ezra, la perspective de passer une semaine dans la villa encombrée de monde était, elle, franchement épuisante. Il gardait d’amers souvenirs de l’Hanoucca précédente, après laquelle il était rentré à Shreveport épuisé et presque sourd.
- Un peu, je suppose. » il acquiesce prudemment.
- Repose-toi avant que les enfants de tes sœurs arrivent, alors. » elle lui glisse et un gémissement plaintif meurt dans sa gorge alors qu’elle s’éloigne vaillamment. Deborah Graham avait toujours été une femme au foyer ; et s’était toujours refusée les services d’une domestique parce que « personne ne connait aussi bien que toi ta propre demeure, trésor ».
Il lui accordait et lui-même était irrité à l’idée de laisser son appartement aux soins d’un inconnu. Ses pièces étaient chargés de meubles massifs, d’épais et lourds tapis persans, d’encyclopédies pressées les unes contre les autres sur les étagères de sa bibliothèques mais il veillait à ne jamais omettre quelques grammes de poussières.
Il n’y avait rien de cela non plus ici, dans la chambre d'amis. Il n'avait jamais habité ici -et la maison familiale située en Louisiane avait été vendue des années auparavant - mais de vieilles photographies étaient punaisées sur le mur. Il était présent sur la plupart d'entre d’elles -un gamin dégingandé et un peu courbé, s’efforçant d’étirer sur l’étroite ligne de ses lèvres un sourire courtois. Mais il n’avait jamais été doué pour le mensonge : tout chez lui était systématiquement limpide -un vrai cauchermar.


« Je ne peux pas leur offrir du sang artificiel, n’est-ce pas ? C’est de mauvais gout. »
Ses parents avaient accueilli la Révélation avec insouciance à l’instar de la majeure partie de leur famille. Et bien, sauf cette cousine étrange qui s’opposait à l’existence de « créatures diaboliques » et « perverties » -Ezra n’était pas certain de se rappeler avec exactitude de son prénom mais l’observait avec un dégout fasciné façonner des figurines en mie de pain, quelque part entre sa mère (déplorant l’inutilité de certains organes vampiriques et de Walmart auprès de ses invités compatissants) et sa sœur Rachel qui, à voix basse, pestait sur son mari amorphe.
Il avait trois sœurs ; il était le cadet -bien entendu. Elles étaient en outre toutes mariées, et s’amusaient de son célibat, de ses sarcasmes offensés et de sa fébrilité sous-jacente. Il avait toujours été un gamin renfermé et timide -cultivé mais froid. Ses amis, même lors de son adolescence, avaient été peu nombreux : il les éconduisait avec maladresse, involontairement, et ses excuses étaient trop superficielles pour être efficaces -sa fierté était agaçante. Lorsqu’ils vivaient encore tous à Shreveport, ses sœurs avaient, avec énergie et enthousiasme, tentées de l’initier à ce qu’elles désignaient joyeusement comme « la vie, la vraie. »
Ça avait été, inutile de le préciser, un putain d’horrible cauchemar. A la fin de cette nuit-là, il était ivre et bafouillait lamentablement des déclarations d’amour à n’importe qui -incluant la chaise sur laquelle on l’avait soigneusement assis-, la voix pâteuse et les membres lâches tandis que ses sœurs incrédules débattaient avec vigueur («Oh mon Dieu, Ezra, mon chéri, tu supportes aussi mal l’alcool qu’un asiatique. » « Est-ce vraiment prouvé, Hannah, ou bien est-ce seulement un préjugé vaguement réducteur? » « Seigneur, parlez moins fort, je crois qu’il va bientôt mourir »). Il se souvenait aussi d’un couple d’inconnus particulièrement impudiques quant à leur vie privée, de mauvaise musique que l’on avait mise beaucoup trop forte, et d’une douche glacée que l’on lui avait fait prendre habillé alors qu’il tâchait de se rappeler à voix haute de la scène d’ouverture de Dom Juan (« oui trésor, son nom est Gusman. Oui, c'est très amusant. Accepterais-tu à présent de te mettre debout?»). La mention même de ces souvenirs (et Dieu sait à quel point elle était fréquente) lui donnait envie d’avaler la totalité de ses antidépresseurs.


« Tu ne viens pas assez souvent » soupire-t-elle. «Ton travail est tellement prenant ! »
Il hoche distraitement la tête en empoignant sa lourde valise -il était cruellement dénué de force physique. Ses études de droit l’avaient menées là -conseiller fiscal. Ça n’étonnait personne, quoique l'on ne le soupçonnait pas suffisamment pédagogue pour assurer n’importe quel type d’emploi mentionnant le terme de « conseiller » (et bien il devait admettre qu’il s’irritait, parfois. Quelque chose comme « Oh mon Dieu, êtes-vous certain d’avoir correctement appris à compter?...uhm...Seigneur, non, ce n’est pas vraiment ce que je voulais dire »).
« Tu sais je pense acheter du parfum. Ou de la décoration. Pour ce jeune couple dont je t’ai parlé.»
Ezra est à peu près certain que le jeune couple à plus de 400 ans mais articule : « C’est une bonne idée.
- C’est vraiment dommage, parce que mes tartes aux pommes sont délicieuses. » après quoi, l’index pointé vers lui d’un air menaçant, elle lui rappelle qu’il ne mange pas suffisamment et que sa corpulence le rend plus exposés aux virus -car les virus sont si vites arrivés en cette saison et que le manque de sommeil n'arrange absolument rien- et qu’il devrait arrêter de fumer et qu'éventuellement il pourrait, la prochaine fois -parce qu'elle commence à vieillir- amener avec lui une amie ou, pourquoi pas, un ami, car après tout ce n'est pas un problème ni pour elle, ni pour son père, bien sûr, ils sont plutôt modernes, et puis ce n'est-
- ..En revoir, maman. »

➽ pseudonyme. Hedi ➽ âge. 17 ans ➽ code du règlement. Et bien, il ne manque plus que le thème musical de Dracula, prince des ténèbres, et je crois qu’on pourra commencer. ➽ avis général à propos du forum. Je suis tentée de laisser Monsieur Smiley s'exprimer à ma place : :005/: ➽ avatar utilisé. Joseph Gordon Levitt.