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 Judas Ikarios. Terminé !

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MessageSujet: Judas Ikarios. Terminé !   Judas Ikarios. Terminé ! Icon_minitime17/11/2010, 18:34

Judas Ikarios
âge. 83 ans
date et lieu de naissance. 1 avril 1927 à Löwensfeld en Allemagne
nationalité. actuelle ? américaine
camp. neutre
type. demi fey
appartenance. neutre
affiliation. dieu de la mer
état civil. « marié », même si la cérémonie n’a pas été officielle
lieu d'habitation. Coven Garden
métier. professeur d’Histoire Contemporaine à l’Université
étiquette qui vous est collée. le prof qui passe tout le temps à la télé.
Judas Ikarios. Terminé ! Ikariossignature-1

Qui je suis
CES PETITS DETAILS QUI ME DEFINISSENT


traits de caractère.
Paradoxalement, Jude est un grand adepte de la sécurité pour les autres, et un risque-tout incorrigible, à la limite de l'autodestruction, lorsqu'il est le seul concerné. Il peut être indifférent au sort d'autrui, mais dès qu'il a un lien quelconque avec une personne, il se coupera en quatre s'il le faut pour la tirer d'affaire. Il est capable de se laisser aller à un point inimaginable lorsqu'il est seul ou entouré de gens pour qui il n'a aucune considération particulière. En revanche, lorsqu'il est entouré des siens, ni attaques de panique, d'euphorie ou de rage, ni crises de larmes, ni abus d'alcool ou autres substances... comme s'il se devait de leur présenter une image paisible et stable, propre à les rassurer voire à les organiser au besoin. C'est l'attitude qu'il adopte face à sa classe et on l'a toujours considéré comme un enseignant agréable, à l'autorité naturelle et tout sauf pesante. La télévision également, milieu avec lequel il a des affinités étant donné le métier de son compagnon, aime l'interviewer lors de débats sur divers sujets culturels. Son intelligence acérée, ses traits d'esprit et ses tenues classiques en font un personnage apprécié des téléspectateurs. A côté de cela, cependant, jamais il ne tolérera un reportage ou même une question quant à son passé, son fils, sa vie privée en général, ou encore ses recherches et expériences autour du Black Wing. Alan, lui, est assez grand pour se défendre seul.

occupation diurne.
Jude partage ses journées entre l'Université et son chez-lui, où il a un bureau, bien sûr, mais un bureau dont il ne ferme jamais la porte. Les protections contre le soleil sont particulièrement soignées. Il arrive en effet que son fils se réveille, ou fasse un cauchemar, et veuille rester auprès de lui ; et alors Jude le garde auprès de lui, sur un divan couvert de coussins et de couvertures qu'il a fait installer dans son bureau ; David y a la permission de jouer avec sa game boy, de regarder la télévision, ou de faire venir son chien, mais il doit tout de même laisser son père travailler. Naturellement, lorsqu'Alan est au domicile entre deux contrats, c'est lui qui s'occupe du garçonnet, Judas ayant toujours plus ou moins quelque chose à faire d'un point de vue professionnel. La nuit, l'enfant est confié à des gardes-malades triés sur le volet, mais un des parents est toujours joignable voire présent, et ils se relaient pour ne pas s'épuiser totalement. Judas étant plus résistant à la fatigue, c'est lui en revanche qui est le plus présent la nuit.

manie, habitudes & goût.
Parlons ici de sa pratique du Black Wing. Pratique sportive si l'on veut, qui lui sert aussi à se ressourcer philosophiquement parlant. Alan l'appelle ''la bécane du Misanthrope''. Le Black Wing est un système qui se sangle sur les épaules, capable d'imiter le mouvement des ailes d'un oiseau, pour être plus précis un oiseau de mer. Il permet, non seulement de planer comme une aile-volante, mais de piquer et de plonger sous la surface de la mer puis de la rejoindre et de reprendre son vol. Judas a créé ce système mais refuse de le commercialiser, prétextant lui apporter de continuelles modifications et mener des expérimentations de sécurité indispensables, et ce depuis des années. En réalité, il veut surtout garder son jouet, et le ciel marin, pour lui tout seul.

De manière générale, il passe plus de temps le regard fixé sur les objets que sur les êtres humains. Il ressent parfois une attitude de leur part qui le déstabilise secrètement. Certains semblent sous le charme, ce qui le gêne car il ne retire aucun plaisir de son apparence, trop complimentée autrefois par les mauvaises personnes. D'autres manifestent une naïveté inattendue lorsqu'il essaie d'orienter la conversation dans une direction donnée, et cela lui semble trop simple et le met mal à l'aise. Bref, il est frileux face aux humains car ceux-ci sont sensiblement différents face à lui et face à leurs semblables, et étrangement il se sent mis à l'écart lorsque cela arrive ; pour sa part, tous les êtres humains ont la même valeur à ses yeux, et il utilise rarement, par exemple, les termes ''beau'' ou ''laid''. Il a beaucoup de mal à faire confiance aux gens tout simples. Sentir chez eux quelque chose de spécial, de différent, l'aide à s'en rapprocher. Il aime cependant les interventions publiques, et dès que son compagnon et lui sont en fonds, ils se payent une sortie au restaurant, sans boire d'alcool cependant, et dans de belles tenues - il a un goût vestimentaire assez rétro dans le cadre de sa vie privée, et même quelques costumes remontant au début du vingtième siècle -, ou une virée touristique ici ou là. La foule ne lui fait pas peur. Lorsqu'il est dans une humeur noire, cependant, il la fuit par crainte de blesser qui que ce soit. Ces ''crises'' se produisent régulièrement si rien ne lui arrive, et dès que quelque chose le contrarie également.

Il a fait sa thèse sur les marques du surnaturel dans l'Amérique contemporaine, et possède toujours une importante bibliothèque à ce sujet, même s'il a besoin d'énormément de motivation pour s'y plonger. Cela le fascine et l'angoisse à la fois, c'est une sorte d'obsession maladive. Bien sûr, il fait son possible pour ne pas s'y identifier, quitte à s'auto-persuader. Si vous le trouver en train de converser avec son reflet dans le miroir, c'est ce qu'il fait.


découverte de votre nature

"Je me suis toujours plus ou moins dit que j'avais quelque chose d'étrange. Mais, au final, le fait d'être un bâtard, de toujours devoir prouver ma valeur à mon père, d'échouer dans les jeunesses hitlériennes, puis de renier tout cela et de recommencer à zéro, aurait suffi à rendre fou n'importe qui. Une fois en relation avec le vampire, il m'a confié quelquefois qu'il aimerait grandement boire mon sang, mais que ça le rendrait sans doute assez malade. N'ayant ni envie de lui faire ce plaisir, ni celle de le soigner après coup, j'ai toujours refusé. Mais je n'en ai pas déduit que j'étais un être à part, plutôt que lui avait un grain... Lors de mon bref entraînement militaire, on a remarqué que j'étais un excellent nageur, que je retenais fort bien ma respiration, et que j'étais la preuve de la supériorité de la race germanique. Je me suis bien gardé de dire que mon père était américain, et j'ai toujours eu le don pour esquiver les sujets de conversation que je ne souhaitais pas aborder, mais tout cela ne m'a jamais paru réellement magique. Quant aux ouragans que je déclenchais plus ou moins à volonté quelques années plus tard, au large de la Californie, je n'étais pas certain de pouvoir me les attribuer. Aussi n'ai-je vraiment commencé à m'interroger sur l'origine et l'étendue de ces pouvoirs que très récemment.''

conviction.
"La révélation n'a pas changé grand-chose. Je connaissais déjà l'existence d'au moins un vampire, et je me doutais qu'il n'était pas le seul, même si je n'éprouvais aucune envie de recueillir ses confidences pour creuser la question. A présent, je déteste toujours autant ces créatures de la nuit. La révélation ne me permet que de mieux les éviter."

signes particuliers. "Beaucoup de tatouages. Mais c’est une très vieille histoire et j’essaie de ne plus y penser. Le Black Wing est aussi une de mes particularités. Je dois être la seule personne au monde à savoir m’en servir, puisque j’en suis le créateur et que nul ne l’approche à part moi."
Une histoire extraordinaire
TOUTES CES EPREUVES ONT FAIT CE QUE JE SUIS


histoire.

"Bonjour à tous. Je m’appelle Judas Ikarios, je suis professeur d’histoire contemporaine, et consultant cinématographique pour les documentaires portant sur certaines périodes. C’est ainsi que j’ai rencontré mon compagnon, Alan ; il y a maintenant quelques dix belles années que nous vivons ensemble. Alan porte en réalité un nom écossais à coucher dehors, Ailean Breack Stiubhart, et l’accent qui va avec ; il est d’assez bonne famille et s’est fait connaître principalement grâce au long métrage sur le tournage duquel nous nous sommes rencontrés. C’est lui qui m’a offert ce superbe pendentif d’argent, son métal favori, que je ne quitte jamais, principalement quand je sors en société ; je suis un affreux sentimental, doublé d’un asocial notoire, et j’ai grand besoin de mes petits talismans personnels. Nous avons un fils âgé de six ans, David, hélas atteint d’une maladie terrible qui nous oblige à prendre un extrême soin de lui, et que nous élevons à l’écart du monde de la télévision afin de le préserver dans la mesure du possible. La seule chose qui pourrait me rendre violent est la perspective qu’un paparazzi quelconque s’introduise chez nous pour le photographier. Mes tatouages, que ces messieurs des magazines people ont abondamment contribué à populariser, sont le résultat d’une jeunesse un peu agitée, qui est heureusement aujourd’hui très loin derrière moi, si bien que j’ai le sentiment qu’il s’agit d’une autre personne. Et… c’est tout ce que vous avez besoin de savoir.

Qu’il est amusant de défier ainsi son journal intime. Comme si l’on pouvait se cacher des choses à soi-même… Mais j’ai assez vécu pour savoir que c’est impossible. Il faut accepter l’ombre avec la lumière. Souvent, dans les contes traditionnels, les personnages maudits sont privés de leur ombre ; savez-vous ce que cela signifie ? L’emplacement où l’ombre n’est plus discernable… Ce n’est pas ce sol blanc où évoluent les vampires dans les films naïfs que l’on vous propose. C’est le cœur des ténèbres les plus absolues, quand vous quittez la rassurante lueur des réverbères et que vous regagnez la nuit ancestrale où vous ancêtres tremblaient, terrés comme de petits animaux désarmés, dans la crainte des prédateurs. C’est alors que vous ne possédez plus d’ombre ; car tout n’est qu’ombre autour de vous. Et vous-même, dans une certaine mesure, vous disparaissez. Lorsque la distinction entre la lumière et l’ombre n’existe plus… Ma jeunesse ressemblait à cela. J’étais un petit nazi, si vous pouvez vous représenter la profonde signification de ce mot pour quelqu’un qui a grandi immergé dans ses méandres. Avec mes jeunes camarades, nous scandions des vers pseudo-chrétiens dont le refrain était : à mort Judas ! Et je n’ai pas besoin de vous rappeler ce que signifie Juden en allemand…

Je m’appelais Bernhart Holstein, mon grand-père était le boulanger du village, et m’élevait avec ma mère, qui avait fauté avec un soldat américain en garnison dans la région. Elle n’ouvrait jamais la bouche, comme une coupable qu’elle était, et elle avait bien raison, car le boulanger avait la main leste. Je n’étais pas toujours aussi avisé. Mais depuis que je portais les chemises brunes, j’étais la fierté de la famille. Sitôt majeur – la guerre était déjà bien engagée – je me trouvai désigné pour renforcer la garde d’un camp que l’on avait monté à quelques dizaines de kilomètres de là.

C’est une vie antérieure, bien sûr. Bien sûr. Restons rationnels. Un cauchemar qui remonte à la surface de mes rêveries, parfois. Je ne devrais pas vous en parler.

Ce livre sur ma table de chevet ? C’est Alan qui me l’a offert. Un recueil de photographies d’art. Il commence à se faire vieux, maintenant. Vous avez remarqué la couverture ? Oui, c’est bien moi. Dans mon imperméable noir, sous la pluie, une rose blanche à la main, que je dépose au pied du mémorial des victimes de la Shoah. Ne suis-je pas inquiétant, avec ma tête blonde rasée et mon visage trop régulier de mannequin militaire, qui n’a presque pas vieilli à ce jour ? Le photographe a trouvé que c’était un instant à immortaliser. Plus tard, au cours d’une exposition, Alan est resté en arrêt devant cette photographie. Je crois que c’est à ce moment-là qu’il est tombé amoureux de moi. Nous ne nous connaissions même pas… Puis il a passé une annonce à la faculté où j’enseigne, l’année même de mon entrée en fonctions, pour chercher un volontaire capable de le conseiller quant à un projet de documentaire historique qu’il mettait en place. Je me suis spontanément proposé, trouvant l’idée intéressante. En me voyant me présenter au rendez-vous, il a eu un regard mêlé d’incrédulité et d’émerveillement qui, à mon tour, m’a littéralement charmé. Comme les choses sont bien faites, n’est-ce pas ?

Je revenais d’Amérique, et j’ai éprouvé le besoin d’aller me recueillir au pied de ce monument. Il y avait un nom, quelque part sur ces tables de pierres. Je l’ai cherché, et c’est devant lui que j’ai placé les fleurs. Mais personne ne le sait, ni le photographe qui m’a surpris, ni Alan. C’était le nom de Dragomir Belovic. Je suis le seul à savoir que Dragomir Belovic ne s’est pas éteint dans les camps, mais à l’hôpital de San Francisco, sous le nom de John Lovick, à l’âge de soixante-quinze ans, donc en 1995. Oui, l’année où j’ai regagné l’Europe et où cette photographie a été prise. Avant cela, je vivais avec lui, et ce depuis des lustres. Je l’avais regardé vieillir, et moi, je ne vieillissais pas. Je faisais semblant, pour ne pas inquiéter les voisins. Nous nous étions mis d’accord : pas l’immortalité. Son ami s’était proposé plusieurs fois, pourtant… Un être filiforme et tapageur, aux cheveux longs, qui se complaisait dans des tenues de hippie et ne mettait le pied dehors qu’à la nuit tombée, quand la ville s’animait. Il prenait la pose de Jésus parfois et déclamait : qui boira de mon sang aura la vie éternelle ! Mais nous avions résolu solennellement de ne jamais jouer à cela avec lui, et il respectait notre décision. Après tout, c’est grâce à lui que nous avions pu quitter la Pologne, aussi tolérions-nous sa présence. De sa part, c’était intéressé. Il nous trouvait beaux, et on ne laisse pas de si beaux jeunes gens mourir, ce serait un gâchis.

C’était en 1944.

Je vais vous raconter mon cauchemar…

Après tout, c’est pour cela que j’ai acheté ce carnet.

Bernhart Holstein était un gamin de la campagne ; un gamin, vraiment, et cela étonnait, alors que les jeunes gens de son âge commençaient à être des hommes ; pour l’aguerrir aux contraintes du service, on lui avait donné un prisonnier et une salle pour le torturer à loisir. Le commandant avait présenté l’homme comme un communiste indiscipliné qui ne méritait que la mort, un pervers détraqué que ses mœurs dégoûtantes avaient conduit en ces lieux. C’était un garçon plus âgé que moi, d’aspect robuste mais à demi-mort de faim, déguenillé et sanglant déjà, que l’on attacha à des chaînes au mur afin de l’écarteler dans une position où tout mouvement lui serait impossible. C’est la première fois que mes yeux se posaient sur Dragomir Belovic, et c’est une image qui ne m’a jamais quitté, et que je n’oublierai jamais. On m’avait promis que je contribuerais à débarrasser le monde des Judas qui l’infestent, et voici que je me trouvais, tel le soldat romain des Ecritures, face à l’image du Christ en croix. Malgré mes doutes, j’attendis que mes camarades aient quitté la salle et entrepris de l’interroger, hautain, comme pour m’assurer de mon bon droit et de son infériorité. Il commença à me parler dans une langue que j’ignorais, puis reprit aimablement en traduisant dans un très bon Allemand ; il s’agissait du florilège d’insultes le plus coloré que j’eusse jamais entendu.

Comme je restais stupéfait et incapable de parler, il me lança, avec une sincérité désarmante :
- Eh bien, petit, ton grand frère n’a donc pas fait ton éducation ?

Quelque chose d’intolérable s’éleva en moi, qui me poussait irrésistiblement à expliquer : je n’ai pas de frère, monsieur, mon père m’a abandonné, et mon grand-père me déteste, c’est pourquoi il m’a envoyé ici. Furieux contre moi-même, je levai ma cravache sur cet être imperturbable que j’avais désormais un impérieux besoin de voir brisé et réduit au silence. Il reprit son chapelet d’insultes où il l’avait laissé, comme si le fait que cela me stimule dans mon agressivité lui était parfaitement indifférent, ou comme s’il essayait de me pousser à mes limites. Il me trouvait drôle. J’aurais pu tuer cet homme, et j’avais d’ailleurs un revolver à la ceinture en cas de besoin. Son courage, son esprit narquois, son sourire éclatant, et jusqu’à cette attitude christique qu’il avait bien malgré lui, tout cela en faisait l’être le plus fascinant sur lequel j’aie posé les yeux jusqu’alors. J’avais envie de le prendre dans mes bras, inutile de le nier. J’aurais pu l’abattre, mais je me serais senti basculer dans le vide à l’idée de sortir de cette pièce sans lui. Ce vice infâme qui justifiait son arrestation, sa mise à la torture, sa mort, j’en étais également coupable. A mon âge et dans ma position, cette prise de conscience me faisait l’effet d’un coup de poignard.

Je laissai tomber ma cravache, détachai le prisonnier, saisis mon arme à feu et la pointai contre ma tempe, en fermant les yeux. L’éclair déchira le silence qu’observait à présent un Dragomir rendu muet par la surprise. Mais je ne mourus pas. Il s’était jeté sur moi pour m’arracher mon arme. Je vis dans son regard une panique comparable à la mienne, et ce, à l’idée que je meure sous ses yeux. Jamais on ne m’avait témoigné ainsi à quel point je pouvais être précieux au regard d’un autre. C’est pour cela que mes yeux se remplirent de larmes. Pas parce que ma vie telle que je l’avais connue était finie à jamais. Pas parce que j’avais frôlé la mort. Parce qu’il me regardait de cette manière fixe et incrédule… Et il y avait ce sentiment de victoire : moi qui auparavant le faisais rire, je l’avais impressionné à mon tour.

- Il faut que tu sortes d’ici.
- Et toi donc…

Je frappai à la porte, déclarant que j’amenais mon prisonnier en corvée de bois dans la forêt environnante. Tout le monde savait ce que ça signifiait, et on me tapa sur l’épaule en ricanant alors que je passais au milieu des autres, poussant sans ménagements Dragomir devant moi. De toute façon, c’était un élément incorrigible, il n’y avait rien à en faire, n’est-ce pas ? Que le faire mourir avec la lenteur et la cruauté nécessaires. Leur approbation, que j’avais tant espérée, me paraissait maintenant avilissante, et je ne voulais plus avoir quoi que ce soit à faire avec ces individus sans passé, sans avenir, sans réelle existence. La noblesse que je leur avais imaginée, je l’avais créée en mon esprit, elle n’avait aucune base dans la réalité. Mais, une fois encore, j’étais lucide, et cela signifiait une balle dans la tête. Mieux valait mourir réveillé qu’idiot, et je m’estimais heureux d’avoir vécu assez longtemps pour acquérir la sagesse, une illusion que les jeunes gens forment aisément. Quand j’eus conduit le prisonnier à l’écart, je lui fis signe de s’éloigner. Cette fois encore, il me déroba mon arme et m’en asséna tout bonnement un méchant coup sur la tête. Je repris conscience bien loin de là. Mais on allait nous chercher, nous étions au cœur d’un continent en guerre, nous n’avions aucune chance…

- On voyagera de nuit, déclara Dragomir avec un sourire presque inquiétant.

A la tombée du jour, je compris ce qu’il entendait par là. Je faisais du feu lorsqu’une créature infernale se jeta sur moi, avant de bondir sur mon compagnon dans un sifflement félin. Il la reçut dans ses bras et éclata d’un grand rire ; il s’agissait d’un ami à lui, contacté par la pensée dès que nous avions été suffisamment éloignés du camp et des milliers d’âmes qui criaient indistinctement à l’aide, à toute heure du jour et de la nuit. Cet ami était un vampire, aussi incroyable que cela paraisse, et ce fut lui qui nous aida à gagner les Etats-Unis. Cette créature possédait des manières de voyager qui m’étaient inconnues. Elle m’adorait, pour une raison que je ne pouvais comprendre. Selon elle, mon sang devait avoir une qualité toute particulière. Je ne lui donnai jamais l’occasion d’en juger par l’expérimentation. Ses manières familières avec mon ami m’inspiraient déjà une méfiance jalouse, alors ajoutez à cela le fait qu’il se nourrissait de sang humain… Je ne pus jamais me faire réellement à sa présence, mais ma reconnaissance à son égard me tint lieu de bonnes manières. Pour ma part, je m’engageai dans l’armée américaine dès que mes faux papiers, ceux de Judas Ikarios, furent en règle, et que je sus parler anglais – ce fut étrangement rapide ; je participai au débarquement, puis revins m’installer avec Dragomir, désormais baptisé Lovick, qui s’était établi dans un joli quartier quelque peu libertin sur la côte Ouest, et y menait la grande vie avec son insouciance habituelle. Je me lançai dans la fabrication d’une aile volante afin de fuir mes semblables et de m’élever au-dessus de la côte. J’étais le taciturne qui ne parle à personne et qui n’entre dans aucun club, un personnage extravagant et mystérieux que l’on commentait comme une sorte de feuilleton à lui tout seul. Lovick était le seul que je laissais m’approcher. Je gardai un moment mes airs de vagabond, cheveux longs, mauvais rasage, vêtements douteux, jusqu'à ce qu'il m'affirme que je n'avais aucun scrupule à me refaire la coupe courte qui au final m'allait très bien.

Mais, comme je l’avais craint, j’étais maudit à jamais. Il vieillissait, et je ne vieillissais pas. J’enseigne une Histoire que j’ai vécue en personne. Comme on dit en ces terres : I am History.

Encore une chose... Lorsque ça n'allait pas, je me mettais à l'écart du monde, et je contemplais l'Apocalypse. Par exemple, lorsque Lovick et son vampire se montraient trop proches. Je suis beaucoup moins possessif avec Alan, mais il faut dire que nous nous partageons nos amants supplémentaires occasionnels, nous n'allons pas techniquement ''voir ailleurs''. J'ai dû vieillir malgré tout, me calmer. Et puis ce n'est pas la même relation.

Nous sommes un couple libre ; avec Lovick, nous sommes toujours restés deux prisonniers évadés ensemble.

Parfois, le vampire et lui s'amusaient tous les deux, trop bien ; je sortais alors le Black Wing et j'allais survoler l'Océan de Californie. A toutes ces occasions, le temps se déchaînait. Je survolais les vagues furieuses, je me laissais secouer par le vent et cela m'apportait une paix incroyable, celle que la mort m'a toujours refusée. Comme si c'était moi, mes sentiments, qui avaient le pouvoir de déclencher ces orages et ces tempêtes. Je ne revenais à la maison qu'une fois ''guéri''.

Vous connaissez la suite de cette histoire ; il ne vous manque que la fin.

C’était peu après mon retour en Allemagne. Ce photographe venait de m’immortaliser… comme si j’avais besoin de ça. L’image commençait à se vendre, avec mon accord bien sûr. Je réfléchissais à retourner au village de ma mère, ou à simplement m’établir dans ce pays pour recommencer une nouvelle vie, puisque la mienne refusait de s’achever. C’est alors que le vampire qui nous avait escortés jusqu’à la frontière vint me trouver. Je lui demandai, tout naturellement, s’il savait comment j’avais pu développer cette extraordinaire résistance aux ravages du temps. Il m’atteignait, bien sûr, mais plus lentement que les autres, semblait-il. Cette maudite créature me conseilla de retourner en Amérique, sur les traces de mon père. Je l’écoutai, j’y rencontrai Alan, et le temps recommença à passer…

Notre fils avait six ans lorsqu’il a essayé de voler avec le Black Wing, l’appareil que j’avais finalement créé à force de milliers de retouches et d’inventions. Il a toujours six ans, et il aura toujours six ans. C’est le vampire qui le lui a conseillé, l’a aidé à se sangler, puis l’a laissé s’écraser, emporté par un souffle de vent. Je sais que c’est lui. Il m’avait toujours tourné autour, j’avais toujours refusé qu’il goûte à mon sang, et maintenant voici qu’il entrait chez moi en tenant mon fils ensanglanté dans ses bras, ne me laissant qu’une seule option. Lui offrir le sang de mon fils. Pour la première fois depuis des dizaines d’années, j’ai pensé : à mort, Judas.

Plus tard, alors qu’Alan contemplait le petit vampire endormi dans le lit d’enfant, je rejoignis sur le balcon le vampire adulte qui arborait un sourire vainqueur.
- Pourquoi lui, et pas Alan ?
- C’est un simple humain. J’en ai tant que je veux, des comme ça.
- Je pourrais te contredire, ce n’est pas n’importe qui. Mais qu’est-ce que tu entends par là ? Un simple humain, c'est ce que je suis, non ?
Je savais que non. Je savais qu'il allait me dire pourquoi je n'avais jamais vieilli, pas à la même vitesse que les autres.
- Lui, ce n’est pas un Fey.
- Un quoi ? Une fée ? moi non plus. Et mon David non plus.
Il eut ce sourire que j’ai toujours détesté depuis, et son regard se planta dans le mien :
- Mais ton père, si… j’en suis sûr.

Ma colère à ce moment fut telle que je le mis dehors, et nous restâmes enfermés, Alan, David et moi, pendant plusieurs jours. Mais bientôt le corps de notre fils cessa de lutter et il entra dans les ténèbres. Nous eûmes recours à une adresse que cet infâme vampire nous avait conseillée afin de le nourrir avec des produits de substitution, et déclarâmes à toutes nos connaissances qu'il avait été diagnostiqué d'une grave maladie qui empêchait de l'exposer au soleil, et le contraignait à un régime particulier, fortement médicamenté. Par chance, la famille d'Alan se composait principalement d'une vieille lady écossaise presque aveugle qui ne pouvait faire le trajet pour si peu, et ainsi s'installa le secret. Je crois que David a immédiatement compris ce qui lui arrivait. Fait étonnant, il a toujours été attiré par les légendes, et sa culture générale concernant les vampires et autres domaines de l'occulte est écrasante pour quelqu'un de son âge. Je crois qu'une partie de lui est ravie de ce destin pourtant dramatique, et qu'il rêve de rencontrer ses congénères pour en apprendre davantage. Je ferai en sorte que cela n'arrive jamais, tant qu'il m'appartiendra de l'empêcher.

Je savais que le jour où je prendrais la plume, je noircirais des pages et des pages... Ainsi commence mon journal. Dieu sait comment il s'achèvera."

test rp.

- Jude ? Viens voir ce qui passe à la télé.
- Je travaille, chéri.
- Je sais, mais… Viens, s’il te plaît, ils parlent d’un vampire aux informations.
En quelques secondes, Judas eut rejoint Alan qui était assis sur le canapé, appuyé lourdement sur ses genoux et le visage tendu vers l’écran comme si la nouvelle l’anéantissait et le fascinait à la fois. L’historien posa la main sur son épaule en le rejoignant, sans détacher lui non plus son regard du carré brillant qui se détachait au milieu du salon, comme une fenêtre sur un monde inconnu. Un journaliste s’amusait à faire des effets d’ombre et de lumière sur le personnage somme toute très normal qu’il interviewait. Alan parla le premier, résumant la pensée commune du couple :
- C’est pas ton vampire.
Sur une grimace désabusée, Judas se rappuya contre le dossier du canapé, et attira son compagnon contre lui en marmonnant :
- Ne l’appelle pas mon vampire, s’il te plaît.
Ni l’un ni l’autre n’avait détaché son regard de l’écran. Leurs pensées suivaient le même chemin, et au bout de quelques minutes Judas y répondit sans qu’Alan ait formulé quoi que ce soit à voix haute.
- Non, ça ne change rien.
- Mais si le vampirisme devient un phénomène officiel, reconnu… politiquement correct…
Doucement, Judas passa la main au long du torse de son compagnon, frôlant à travers le tissu léger de son pyjama les cicatrices qui marquaient son torse et son ventre. Comme lui, Alan avait eu sa part d’Odyssée…
- Tu es bien placé pour savoir que certaines choses doivent rester secrètes ; quel que soit le degré de tolérance apparent professé par la société environnante. Quand David sera grand, il révélera sa nature s’il le souhaite, mais pour l’instant notre devoir est de le protéger de la curiosité malsaine de certains.
- David ne sera jamais grand… remarqua tristement Alan.
Il changea de chaîne, et les deux hommes demeurèrent silencieux quelques instants. Oui, mieux valait continuer comme ils avaient toujours fait jusqu’à présent. Leur fils était un Enfant de la Lune, qui ne sortait que la nuit ; son régime était très strict, son éducation était assurée hors parcours scolaire, par leurs soins et par le biais de précepteurs ; et ceux-ci, ainsi que le personnel, seraient changés tous les ans, afin que personne ne relève le fait que leur enfant ne grandissait pas. Il n’y aurait plus jamais d’accident, plus jamais d’erreur, et aucun vampire ne s’approcherait plus jamais de David.

- Le vrai avantage, c’est qu’on saura précisément désormais qui fait partie de ces maudits buveurs de sang. On pourra sélectionner nos fréquentations.
- Jude… il lui a quand même sauvé la vie.
C’est ma faute, songeait Jude, sans écouter Alan, sans chercher à croiser son regard. C’est à cause de mon sang. De mes gènes. De mon père. J’aurais dû arrêter là ma lignée. Adopter un enfant sans aucun lien de sang avec moi. Il n’aurait pas été maudit lui aussi…
- Tu devrais profiter du filon, chéri, réaliser un documentaire sur les origines du vampirisme, quelque chose comme ça.
- T’inquiète, c’est déjà prévu.


famille. Mère décédée. Père inconnu. Premier compagnon décédé. Compagnon actuel : Alan. Enfant élevé avec cette personne : David.

pseudonyme. Jude
âge. 25
code du règlement. Eh bien, il ne manque plus que le thème musical de Dracula Prince des Ténèbres, et je crois qu’on pourra commencer.
avis général à propos du forum. agréable à regarder [notamment Alessandro.]
avatar utilisé. Paul Bettany



Dernière édition par Judas Ikarios le 20/11/2010, 10:06, édité 4 fois
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Lucian A. Corleone
 
SECRET DE CONFESSION
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SIGNALEMENT : le démon qui gouverne les ombres de cette ville.
HABILITIES : Thaumaturgie - La main de destruction ; capacité à voir le monde des esprits, sentir la mort.
OFFICE : Chef de la mafia Italienne avec sa soeur jumelle.
SERENADE : I'm Shipping Up To Boston - Dropkick Murphys

Judas Ikarios. Terminé ! Tumblr_lxp2oqgn0n1qggrzno7_250
INFORMATIONS CONFIDENTIELLES
SOBRIQUET : Eden Memories ; Flan coco ; Pâte à choux ; La drag-queen
MISSIVES : 8449
ACTE DE PROPRIETE : Eden Memoires; tumblr

I’m gonna make him an offer he can’t refuse. LE PARRAIN
 
Lucian A. Corleone
BIG BAD BOSS Ϟ Je suis... La Drag-Queen.


Black Moon
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MessageSujet: Re: Judas Ikarios. Terminé !   Judas Ikarios. Terminé ! Icon_minitime17/11/2010, 23:00

Bienvenue heart
Ca fait plaisir à mon petit coeur ce compliment sur le forum.
Il ne te reste plus grand chose pour avoir terminé ta fiche, dis donc.
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MessageSujet: Re: Judas Ikarios. Terminé !   Judas Ikarios. Terminé ! Icon_minitime18/11/2010, 12:15

Bienvenue parmi nous =)
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MessageSujet: Re: Judas Ikarios. Terminé !   Judas Ikarios. Terminé ! Icon_minitime18/11/2010, 12:19


Bienvenue sur le fow !! <3




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MessageSujet: Re: Judas Ikarios. Terminé !   Judas Ikarios. Terminé ! Icon_minitime18/11/2010, 18:49

bienvenue ^^
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MessageSujet: Re: Judas Ikarios. Terminé !   Judas Ikarios. Terminé ! Icon_minitime18/11/2010, 19:01

Bienvenue mister! Bon amusement =) && bonne chance pour la validation!
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MessageSujet: Re: Judas Ikarios. Terminé !   Judas Ikarios. Terminé ! Icon_minitime18/11/2010, 20:23

Thanks guys.

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