✤ Traits de caractères  À froid tout le monde me prend pour un gros con, voire même un sale gosse. Chose que je ne suis pas. Je suis parfois immensément vulgaire et parfois, je dois avouer que mon comportement laisse franchement à désirer, mais je vous assure que je ne suis pas si imbuvable que ça. Ok, à force de trop boire je peux devenir très vite lourd, voir même un peu trop insistant... Mais je reste charmant. Suffit simplement de me voir quand je suis sobre. Quoique... Même un peu imbibé je reste agréable. Ouais j'ai plus l'alcool joyeux qu'autre chose. On peut compter sur moi dans les coups durs, mais m'avoir pour pote, ça se résume aussi à avoir le courage de venir me sortir par le caleçon d'un bar, histoire d'aller me pieuter. Ouais, ça marche dans les deux sens chez moi, je prends soin de toi alors tu veilles sur moi. Ainsi sous ses airs de charmeur du soir et de londonien arrogant, se cache un homme pas si désagréable à vivre. Suffit juste d'arriver à me supporter plus d'une soirée. Et de ne pas finir dans mon lit... Parce que je suis le genre à filer avant l'aube, et ce sans laisser le moindre mot. Ouais, je sais, pour le prince charmant et le courage, je repasserais un autre jour.

✤ Occupation diurne Vous savez pourquoi j'ai voulu être journaliste ? Bon déjà parce qu'un de mes potes m'a assuré que c'était pile ce qu'il me fallait vu ma dégaine, mais surtout pour la carte de presse. Oh si vous saviez à quel point ce petit bout de papier fait des ravages dans les bars. Je ne compte plus le nombre de demoiselles que j'ai réussis à ramener dans mon lit juste avec ça. Mais bref. Dans l'idée je bosse pour un petit journal du coin, pas la grande gloire, mais suffisant pour payer mes pâtes de fin de mois. J'ai réussis à me faire embaucher à mon arrivé en ville, histoire de ne pas me retrouver sans rien. Voilà ce à quoi j'occupe mes journées, bosser sur mes articles que je vais très certainement rendre en retard, le tout autour d'un paquet de cigarettes et d'un verre de whisky haut de gamme. Car quitte à se souler, autant le faire correctement.

✤ Manies, habitudes & goûts Première chose à savoir sur moi : j'ai un penchant sur le whisky. Au point que certains disent que j'ai peut-être un problème avec l'alcool. Chose qui n'est pas vrai. Ok, je bois. Peut-être même que je bois un peut trop... Mais ça ne fait pas de moi un ivrogne. Ce n'est pas ma faute si le whisky à meilleur goût que l'eau et que j'adore atteindre l'ivresse tout les soirs. Rien à voir. Ensuite... Parait aussi que je fume bien trop pour que ce soit raisonnable. Mais en même temps, je ne suis pas le genre de garçon à être raisonnable. Parce que quitte à vivre, autant que ce soit dans l'excès, sinon autant être mort. Bref. Que dire de plus... Oh j'ai bien un petit fantasme un peu honteux... Mais je ne sais pas si j'en parle... Je dois avouer que très peu de gens sont au courant et moi même j'ai un peu honte. Allez... Si vous restez discret sur ça, je vous murmure tout au creux de votre douce oreille. Promis ? Bon, disons que j'ai un fantasme assez malsain sur les sirènes. Ouais déjà petit je rêvais d'épouser Ariel... Mais maintenant, je dois avouer que j'adorais avoir une sirène dans ma baignoire, histoire de... Je vous passe les détails mais vous saisissez l'idée. Seulement, au moment de la révélation j'ai eu un pincement au coeur en découvrant que mes sulfureux fantasmes ne se réaliseraient jamais... Alors pour me consoler, je garde mon briquet fétiche avec moi. Un magnifique Zippo sur lequel une sirène nue attachée à une ancre est magnifiquement imprime. Petite merveille volée à une de mes conquêtes nocturnes. Et maintenant j'ai l'impression de passer pour un désaxé sexuel. Ma mère pense que je le suis. Mais elle dit ça parce qu'elle ne se supporte toujours pas l'idée que son cher fils unique puisse être bisexuel. Comme si c'était une honte. De toute façon, je suis pas compliqué sur ce sujet là, tout ce qui sait charmer mon oeil et mon corps finit dans mon lit. Oh ai-je oublié de préciser que j'étais d'une classe presque vulgaire ? Non ? Vous voilà au courant désormais.

✤ Convictions La révélation. Wow. Que de bruit autour de ça. Entre les crises de nerfs, la panique dans le coeur des électeurs et ceux qui voyaient enfin leurs fantasmes se réaliser... Je dois avouer que je ne savais pas où donner de la tête. Vous vous doutez bien qu'en temps que journaliste, enfin du moins apprentie-journaliste, j'ai dû couvrir l'évènement et cracher mon venin de ma plume acerbe... Non je vous rassure, je suis toujours objectif lorsqu'il s'agit du boulot. Alors lors de la révélation, comme tout le monde j'ai eu un choc, imaginez-vous, la vie suit son cours et vous vous levez et bam ! Voilà que Dracula et ses potes ne sont pas si imaginaires que ça. Je dois avouer que sur le moment j'y croyais pas trop, pensant que c'était juste un canular de plus, mais non. Tout ceci était bien réel et le reste bien trop à mon goût. Je ne dis pas que c'est une mauvaise chose que tout se petit monde se révèle à nous... Mais les êtres humains préfèrent que leurs démons restent dans l'ombre, pas qu'ils viennent boire une bonne bière avec eux.

✤ Signes particuliersA part que je suis beau à en faire jalouser les Dieux ? Ok, ok c'est bon, je déconne. Un peu d'humour bon sang. Signalons le superbe tatouage que je me trimballe depuis le lycée : une superbe sirène sous le pectoral gauche. Oh à l'époque je trouvais que ce serait le tatouage ultime, mais maintenant j'en ai presque honte, même si il n'en reste pas moins superbe sur moi.

Le pire dans l'écriture d'une histoire, je crois que c'est le début. C'est le moment où on se dit qu'on se doit de faire une introduction qui déchire l'audience, histoire d'avoir les lecteurs dans la poche. Normalement c'est que je fais : une petite blague, un peu de sarcasme et hop, tout le monde veut lire la suite. Mais là, va savoir pourquoi... Ça vient pas. Alors tant pis, on va se la jouer plus classique pour cette histoire là. Qui sait, avec un peu de chance l'humour vaseux et le reste reviendront vite.

Je pourrais passer des heures à vous raconter mon enfance, à vous dire à quel point c'était merveilleux et tout... Mais franchement, un ce serait mentir et deux... Ce ne serait pas drôle  à lire pour vous alors, autant être honnête. Je ne vais pas tourner autour du pot pendant des heures, ouais j'étais insupportable comme garçon. Aller en cours bien sagement, rentrer à des heures raisonnable.... Pouah. Carpe Diem les potes. Je me considérais trop jeune pour perdre mon temps, tout ce que je voulais c'était profiter de la vie. Je voulais simplement brûler la chandelle par les deux bouts, et tant pis pour ce que mes parents en pensaient, de toute façon, je m'en foutais et pour tout vous dire je me fous toujours de leur avis aujourd'hui. Et vous savez ce que c'est l'adolescence, le moment où on prend ses premières cuites, où on grille sa première cigarette, où l'on se perd pour la première fois dans les bras d'une demoiselle pas farouche qui a un peu abusé de la vodka bas de gamme avec vous. Si.. Vous aussi vous la connaissez, cette blonde mignonne que vous reluquiez depuis un bon mois, celle que vous rêviez secrètement de serrer entre deux casiers mais que vous n'osiez pas trop aborder. Tout ce qu'il vous fallait c'était une soirée chez un pote, une bouteille pas cher, et voilà que vous perdiez votre innocence avec elle. Osez me dire que c'est pas comme ça que cela c'est passé pour vous. Je m'en souviens parfaitement, juste elle et moi, et un canapé sur lequel était imprimé l'Union Jack, avec en fond, un vieux morceau des Doors. Oh je peux presque sentir les effluves de tabac bon marché se mélanger avec la vodka. Mais bref. J'en étais où moi ? Ah oui. La blonde, les expériences et tout... Bref. Toutes les bonnes choses ont une fin, et heureusement un jour, l'adolescence se termine elle aussi.

Et là se pose la grande question qui angoisse bien du monde, que faire par la suite ? Que faire de sa vie ? Bonne question. Mes parents ne voyaient en moi qu'une cause perdue, à tel point qu'ils m'avaient foutus à la porte, soit-disant pour me forcer à me remuer. C'est comme ça que j'ai échoué chez Augustin. Ouais celui-là même. Mon pote de toujours, celui qu'à toujours été là pour me rattraper et surtout celui qui était toujours à mes côtés pour la moindre connerie. Mieux qu'un sidekick. Le mec qu'on voudrait avoir à ses côtés à tout prix. Alors lorsqu'il a apprit que je n'avais pas d'endroit où crécher, il m'a tout naturellement poussé à venir habiter avec lui dans son studio d'étudiant un peu crasseux. Au début, pour payer un bout du loyer, je travaillais chez un vieux disquaire bien crasseux, le genre où l'on voit plus de poussière que de clients d'ailleurs. Au bout de six mois à dépoussiérer les même 33 tours, il était évident qu'il était temps pour moi de trouver un autre job. Et c'est là qu'Augustin m'a entraîné dans sa fac. "Tu verras, ce sera la grande classe, t'imagines ? Andréas C. Jefferson, journaliste. Avec ça, le monde sera à tes pieds." Et vous savez quoi ? À 20 ans on croit sans trop de soucis les conneries qui peuvent traverser les lèvres charmantes d'Augustin. Ouais, je n'ai même pas essayé de résister. Ce jour-là, j'ai signé avec le Diable, pour cinq ans. J'ai vendu ce qu'il me restait d'âme pour devenir journaliste. Bon ok j'exagère un peu... Mais sérieux. Qui aurait pensé que les soirée d'étudiants en journalisme pouvaient être aussi... Spectaculaire. Le genre de soirées où l'alcool coule à flots, où les filles sont jolies et où la nuit ne semble pas vouloir se terminer. Une soirée éternelle dont l'on sort avec l'odeur du stupre sur la peau et une ivresse indescriptible.

Des années fabuleuses, même si la moitié de mes nuits blanches, j'avais dû à mon grand regret les passer avec Augustin, dans notre appartement, à étudier et à bosser comme des dingues. Mais le travail finit toujours pas payer, et après cinq ans d'acharnement, voilà que j'ai finis par décrocher ma merveilleuse carte de presse. Ce petit bout de papier qui devait mettre le monde à mes pieds. En tout cas ça eu l'effet de mettre certaines filles à genoux... Mais ça c'est autre chose.

Nous avons pas mal ramer au début avec Gus, on avait des petits boulots par-ci par-là, mais rien de suffisant pour boucler le mois sereinement, nous étions obligés de cumuler plusieurs boulots histoire d'avoir encore de quoi manger sur les derniers jours. Au bout de presque six mois comme ça, on pensait qu'on allait jamais s'en sortir. On était à un tel niveau que parfois on se demandait si on allait pas se nourrir d'eau chaude, histoire de tromper la faim. Mais finalement, un jour, voilà qu'un de nos CV finit par avoir son effet. Un journal du coin, pas le plus gros, mais pas non plus un truc complètement dégueulasse, nous appelle, nous demandant si l'on veut bien venir passer un entretien. Nos prières avaient été entendus. Remercions le ciel, même si dans notre cas, on priait plus souvent devant un poster de Ziggy Stardust. Oh une longue histoire, pour la version courte... Disons que ce poster à survécu à un incendie et un jeté de bière et depuis nous le considérions comme... Sacré. Et puis, merde, Ziggy Stardust quoi, osez me dire que vous n'avez chanté "Space Oddity" sous la douche. Ouais c'est ce que je me disais aussi.

Bref. Je me suis encore perdu... Ah oui, après un entretien, voilà qu'on était engagés dans ce journal. Bon en tant que simple journaliste, alors quand le patron voulait un article sur ça... Fallait le faire, et sans trop grogner. Eh, mais la paye était loin d'être dégueulasse. Je crois que j'ai bossé près de six ans dans ce journal, avant de me faire virer comme un malpropre. Pourquoi ? Comment expliquer ça... Je pense que j'ai un peu abusé sur mon quota d'article en retard, d'arrivé au boulot en retard avec une gueule de bois ou un léger reste d'ivresse... Augustin ne cessait de m'engueuler, à son goût je commençais à passer plus de temps à traîner dans les bar du coin qu'à bosser, il osait même soulever l'idée que j'avais un problème avec l'alcool et le tabac. Des nèfles mon pote. Je vais bien. C'est juste que contrairement à toi je sais m'amuser et profiter de la vie. Nuance mon cher.

Seulement c'est à cause de ça que j'ai perdu mon job, ils m'ont fait comprendre gentiment que, certes j'étais un bon journaliste, mais mon comportement et mon mode de vie étaient un frein pour eux et que, dans mon intérêt, je ferais mieux de... changer mes habitudes et me faire soigner avant de revenir parmi eux. Je vous raconte pas à quel point j'ai gueulé. J'allais bien bon sang, ok j'étais un peu aléatoire dans mes deadlines et ouais j'étais pas immensément ponctuel, mais oh, le boulot finissait par être fait. Ils n'ont rien voulus savoir et, plutôt que de me mettre dehors, ils ont laissés Augustin me ramener à l'appartement.

Le soir même, je noyais mon licenciement dans un verre de whisky, marmonnant que de toute façon je devrais me tirer de cette ville de merde. C'est là qu'il m'a proposé de jouer ça aux fléchettes. Étrangement j'ai accepté sans trop me poser de question. Et c'est là que le destin m'a tout bonnement désigné Shreveport, Louisiane.

J'ai jamais été doué pour les adieux, les larmes, les "on s'reverra", j'aime pas ça. Alors je me suis contenté de voler la vieille Chevrolet d'Augustin, de jeter mes fringues dans un grand sac, d'attraper mon ordinateur et de jeter tout ça dans le coffre. Une dernière prière à Ziggy, et voilà que je filais sans rien dire de plus, à part un joli "Papa rentre vite, promis." accroché sur le frigo.

Shreveport. Bon la ville est pas désagréable, mais à mon arrivé, je dois avouer que j'étais un peu perdu, j'avais presque plus rien en poche, juste le peu de monnaie qu'il me restait à l'appartement, et que je n'avais pas dépensé sur la route, j'avais faim, envie d'un vrai lit pour dormir et de quelqu'un pour m'accueillir. Mais ça aurait été bien trop beau. A la place je me suis contenté d'une tasse de café et d'une cigarette dans un dinner. La grande classe. Au bout de quelques jours, j'ai finis par répondre à une petite annonce, une demoiselle qui se cherchait un colocataire. Parfait pour moi. La chambre était pas chère, l'appartement pas dégueu' et le luxe suprême, le seul d'ailleurs, c'était la baignoire. Sans compter que la demoiselle en question m'a accueillit dans une tenue des plus... Wow. Presque rien elle. Fallait que je m'installe là. Et c'est ce que j'ai fais. En parallèle j'avais envoyé mes résumés à tout les journaux du coin et un seul m'avait répondu, me disant que si je leur plaisait lors de l'entretien, se pourrait que j'ai le job. Et heureusement, semblerait que je plaise toujours autant. Tant mieux.

Quelques jours plus tard, alors que je commençais à peine à m'installer, à prendre mes marques en ville, voilà qu'arrive par la poste, et pour moi, mon Saint Graal, enfin le notre. Bien gentiment enroulé, voilà que je trouve Ziggy, toujours aussi immortel même si le papier est presque graisseux sous mes doigts à force et un petit mot de Gus : "C'est dangereux d'y aller tout seul, prend ça avec toi." Le con. Ça m'a fait doucement sourire et pour être honnête, j'ai pas eu le courage de lui renvoyer Ziggy à la place, je l'ai accroché dans ma chambre, vestige du temps ancien et seul témoin de l'être que je suis. Ouais, parce que ce poster immortel a ses yeux sur moi depuis que je suis à la fac. C'est dire. Il m'a plus vue grandir et m'épanouir que mes propres parents. Amusant, pas vrai ?