✤ Traits de caractères Invisible. C'est ce qui me colle à la peau depuis que je suis toute petite. Vous savez, ce genre de personne que les gens de votre classe ne remarquent que le dernier jour de l'année scolaire. Ou encore en famille où chaque prise de parole passe inaperçue. C'est dur de ne pas avoir d'amis à qui parler, mais je m'y suis habituée. Ne comptez pas sur moi pour mettre le feu en soirée ou pour raconter des blagues toute la nuit. Je suis plutôt du genre à m'asseoir et à attendre que le temps passe. J'ai tellement peu l'habitude de parler au gens que j'ai développé une timidité presque maladive. Il suffit qu'une jolie fille vienne me parler pour que je devienne rouge écarlate. Et lorsque j'arrive à tenir une discussion avec une personne, je parle très peu de moi. Ce n'est pas de la pudeur, c'est plutôt une gêne. Je considère ma vie comme tellement inintéressante que je ne vois pas l'intérêt de la raconter aux gens.
✤ Occupation diurne J'ai plusieurs occupations. Ma première et ma favorite, c'est le jogging. Courrir me permet de faire le vide dans ma tête, oublier les petits soucis du quotidien, rester en forme... En général, je fais du jogging avec ma deuxième passion : la musique. Mais pas n'importe laquelle. J'adore le Jazz. Mais attention, pas le Jazz où des pseudos Jazzmen chantent comme des casseroles. Ce que j'aime, ce sont ces accords de trompettes et de saxophones. Ces sons sont tellement plaisants à entendre ! C'est d'ailleurs grâce au Jazz que j'ai trouvé un travail ici. Lorsqu'il pleut, et que par conséquent je ne peux pas aller courrir, je m'essaye à l'écriture, plus particulièrement les nouvelles. J'aime cette sensation où mon imagination s'étire dans tous les sens pour me rapporter des idées toutes aussi farfelues les unes que les autres. Et quand vraiment l'inspiration ne vient pas et qu'il pleut dehors, je m'installe devant la télé, avec un bon pot de glace Haagen Dazs (du premier coup !) et un épisode de Teen Wolf. Ou de Vampire Diaries. Oui, j'adore les séries fantastiques. Surtout depuis la révélation. Parce que c'est là qu'on voit que les scénaristes n'ont aucune connaissance sur les loups garous ou les vampires.
✤ Manies, habitudes & goûts J'aime le chocolat. J'aime la glace. Mais je n'aime pas la glace au chocolat. Je suis plutôt bandes dessinées que gros polars. J'ai un Larousse et des Petits Roberts. Je fais une fixette sur le violet. Je porte uniquement des boxers. J'adore les chiens. Mon sens préféré est l'ouie. Je ne bois que de la bière en alcool. Mes chips préférées sont celles saveur poulet rôti. Les poils sous les bras m'effraient. Les poils au pubis m'excitent. Je ne sortirai jamais avec un vampire. Je suis homosexuelle. J'adore jouer à la licorne avec un godemichet ceinture.
✤ Transformation En intégrant le Pard tout de suite après ma transformation, j'ai eu le droit à une formation accélérée sur "comment gérer la douleur insupportable de la transformation". Oui, j'ai appris quelques petits trucs, comme le coup de laisser l'animal prendre le dessus ou alors bien respirer par le nez et expirer par la bouche. Oui, comme pour les accouchements. Malgré 3 années d'expérience, les transformations sont toujours aussi douleureuses. J'arrive à gérer un peu mieux la douleur des os qui se brisent, mais la souffrance est toujours aussi insupportable. Je vis la transformation en deux temps. Le premier temps ou je souffre le martyr. Le deuxième temps ou le renard remplace l'humaine. Cette deuxième partie est ma préférée. C'est moi qui ai voulu devenir un renard garou. Déjà parce que j'adore cet animal. Mais en plus parce que c'est un animal avec un instinct de survie tellement développé que ça en est admirable. Je me sens en sécurité lorsque je suis devenu renard. J'ai très peu de souvenirs précis de mes transformations. Ce sont plus des sensations que je ressens lorsque je reprends ma forme humaine.
✤ Convictions La révélation est pour moi quelque chose de formidable. De magique. Adolescente, lorsque j'étais complètement refermée sur moi même, je m'accrochais à l'idée que le monde dans lequel je vivais était bien plus complexe que ce que l'on voulait bien nous expliquer. La révélation a confirmé mes hypothèses. Découvrir de nouvelles races est quelque chose d'incroyable. Surtout des races que l'on pensait "légendaires". C'est aussi grâce à la Révélation que j'ai été mordue. Enfin, que j'ai accepté que quelqu'un me morde. Pour moi, devenir un garou n'est pas une malédiction. C'est un cadeau. La Révélation a aussi permis aux gens qui se ressemblent de se rassembler. Cela a permis à des gens seuls de trouver des personnes à qui parler, à qui se confier. Cela a en quelque sorte rapproché les gens. Beaucoup pensent que je suis folle d'avoir un tel raisonnement. C'est qu'ils ne savent pas ce que j'ai vécu. Nous sommes conditionnés par les choses que nous vivons. Passer presque toute une vie à se demander ou était ma place et enfin la trouver, c'est un miracle. Et pour cela, jamais je ne cracherai sur la Révélation.
✤ Signes particuliers J'ai une cicatrice en forme d'éclair sur le front. Je plaisante, je laisse ça aux sorciers faibles et laids. Tout ce que je peux dire, c'est que j'ai un piercing à un endroit intime. Très intime.

Autant commencer par le commencement. Je suis née à Saint Louis le 2 mars 1992. Et avant de partir pour Shreveport en VDI (Voyage à Durée Indéterminée), je n'ai pas mis les pieds en dehors de Saint Louis. Le motif ? Une famille très restreinte, limitée à mes parents, une grand mère maternelle et un oncle, tous habitant dans la capitale du Missouri. Très tôt, mes parents ont vite remarqué ma discrétion. Vous connaissez beaucoup de bébés qui ne pleurent quasiment jamais ? D'après ce que l'on m'a raconté, les seuls moments où je pleurais, c'était lorsque j'étais entourée de trop de personnes. C'est comme si je me sentais oppressée j'imagine. Parce que techniquement, je ne m'en souviens pas. En grandissant, je ne parlais pas beaucoup, préférant m'enfermer dans ma chambre à lire des bandes dessinées ou regarder la télévision. Lors de mon entrée en primaire, j'ai eu énormément de mal à vivre en communauté. Et lorsque j'y étais obligée, je préférais subir les relations avec les autres plutôt que les contrôler. Je me souviens encore du jour où mon maitre d'école m'a placé à côté d'une fille que je ne supportais pas. Au lieu de dire quelque chose, je préférais ne rien dire, garder tout ça pour moi, et subir les tirages de cheveux, les pincements et autres petits trucs agaçants. Vers l'âge de 10 ans, je me suis mis à l'athlétisme. C'est d'ailleurs pour ça que je continue à courrir régulièrement à Shreveport. Le sport est un bon moyen pour moi d'évacuer mes problèmes. Je me sens tellement plus légère après. L'un des tournants de ma vie a été clairement mon arrivée au collège. Les ados sont ingrats. J'avais beau essayer de faire des efforts, j'ai passé 4 longues années à être assise devant le bureau des profs, traversant le collège comme un fantôme. Ce n'est pas que j'étais apprécié ou non des autres, c'est juste que les gens ne me calculaient pas. J'étais fichée comme la fille bizarre qui ne parle à personne. Mais je m'y suis habituée avec le temps. Durant mon adolescence, je me suis découvert une passion pour les créatures surnaturelles. Bien qu'un peu cliché, je suis tombée un jour à la TV sur un film de Dracula. D'ailleurs, il ne manque plus que son thème musical et je pense qu'on pourra commencer. Pendant environ 2 ans, j'ai fait une cure de loup garous et de vampires. Que ce soit des films, des séries, des livres ou des expositions, tout ce qui touchait à ces créatures m'intéressait. Toutes les données que je collectais, je les consignais sur des fiches. Comme ça, si jamais un jour ces créatures venaient à exister, je n'aurais plus qu'à réviser tout ce que j'ai appris sur eux ! Et je ne pensais pas si bien faire. Quand la Révélation a eu lieu et que Shreveport a été mis sous le feu des projecteurs, j'ai tout de suite eu comme projet de partir en voyage là bas. Avec mes petites fiches au cas où. Lorsque j'ai eu mon permis, un peu sur le tard certes, je me suis empressée d'aller à Shreveport pour étudier ces races de plus près. C'est ainsi qu'un nouveau chapitre de ma vie allait débuter.

Un soir, alors que je me rendais dans un bar de la ville, un homme m'aborda. C'était la première fois de ma vie que quelqu'un venait me parler ! D'habitude, quand je vais dans un bar, je bois un verre, j'écoute la musique, de temps en temps je lis un livre, mais c'est bien tout. L'homme était bien plus âgé que moi, d'au moins une dizaine d'années. Après avoir parlé rapidement avec lui, il me nota sur une serviette en papier son nom et son numéro. James Foxx. Les jours suivants, je revis cet homme et nous passions de plus en plus de temps ensemble. Il répondait à toutes mes interrogations sur les différentes races de la ville, sans pour autant me dire qui il était les soirs de pleine lune. Le calendrier m'annonçait une pleine lune deux soirs suivants. Afin de connaitre la vérité, je l'espionnai toute la journée. Je le vis le soir, partir dans la forêt. N'écoutant que mon courage, j'essayais de le suivre à la trace quand soudain, je tombai nez à nez avec un renard d'une corpulence anormale. J'étais tétanisée. L'animal me fixa, puis repartit en courant dans la direction opposée. En rentrant chez moi, j'étais convaincue que c'était James. Le lendemain, je me rendis chez lui afin de voir s'il allait bien. Effectivement, il allait bien, mais il était dans une colère noire. Après une longue explication, je compris que s'il restait silencieux sur sa race, c'est parce qu'il ne voulait pas que je devienne comme lui, car la transformation pourrait me tuer. Mais peu importe, je voulais à tout prix devenir un être surnaturel. De longues semaines de négociations plus tard, James accepta d'essayer de me transformer. Un soir de pleine lune, alors qu'il prit sa forme animale, il se jeta sur moi et commença à me mordre au niveau du ventre. La douleur était forte. Puis il continua au niveau de la gorge. La douleur était encore plus forte. Je crus pendant un instant que j'allais mourrir. Mes yeux se fermèrent, et je me réveillai quelques jours plus tard, dans un lit d'hôpital. Selon les médecins, j'avais été attaquée par un animal sauvage. Je souffrais de multiples blessures, notamment de profondes entailles au niveau du ventre et des bras. J'ai dû passer plus de deux semaines dans la chambre d'hôpital, dont les 3 premiers jours en soins intensifs. D'après ce qu'on m'a dit, j'ai même été cliniquement morte quelques secondes à mon arrivée aux urgences avant que mon coeur ne se remette à battre. Ce fut les deux semaines les plus longues de ma vie. Personne ne venait me rendre visite, et chaque seconde passée me faisait endurer une douleur immense. Puis la douleur s'est calmée, petit à petit, de jour en jour. A la sortie de l'hopital, mon premier réflexe a été d'aller directement chez James. Malheureusement, son appartement était entièrement vide. La rumeur disait qu'il avait quitté la ville. J'étais de nouveau livrée à moi même, entièrement seule.