traits de caractère.

« Laminé. Détruit puis refait, ouvert sous la tranche d'une lame aiguisée, puis recousu du bout d'une aiguille non aseptisée, infecté, c'est ainsi que son caractère fût traité sitôt que sa vie bascula. Elle le remodela à volonté, se créant un masque auquel elle finissait souvent par croire, ajoutant couche de peinture sur couche de peinture sur son coeur, dans l'espoir final de voir disparaître cette enfant rieuse, dont les sourires venaient hanter ses songes, sensible et généreuse. Elle a fini par faire disparaître celle qui aimait à voir briller le soleil, qui flanchait sitôt que le mal se répandait autour d'elle, qui pansait les blessures de ses proches, ne les quittant pas d'une semelle, tenant leur main au creux de la sienne, celle qui, innocente, se jouait de tout, qu'un rien pouvait surprendre. Elle s'est endurcie, elle s'est promis de ne plus tomber, par crainte de ne plus pouvoir se relever. Sa faiblesse sommeille au fond d'elle, elle ronronne souvent, prête à bondir, à l'engloutir, et elle la fait taire avec froideur. Eydis est devenue cette statue de glace qu'apparemment, rien ne peut briser. Mais ses démons intérieurs, ces émotions qu'elle voudrait ne plus ressentir, ils se déchaînent, tempête emportant tout sur son passage, et quand son visage demeure impassible, cela ne signifie pas que le feu ne la dévore pas. Elle a conscience qu'un jour, il faudra lâcher prise, que la folie la dévorera, qu'elle ne contrôlera plus rien. Au fond, peut-être est-ce ce qu'elle attend. Ne plus avoir conscience de rien. Pour le moment, la déesse se contente de venir flirter avec elle, les soirs où elle ne trouve pas le sommeil, laissant s'écouler ses larmes, trembler son corps, la retournant jusqu'à ce qu'elle décide de semer autour d'elle le chaos. Ainsi, en attendant sa délivrance, les seules qualités qu'elle laisse à découvert sont son intelligence et sa ruse, qui lui servent couramment dans les tâches qu'elle exerce, auxquels s'ajoutent sa réactivité et son sens de l'organisation. Paraissant toujours sûre d'elle, il est extrêmement rare que quelqu'un puisse la troubler, lui faire perdre ses moyens, bien au contraire, c'est là l'un de ses domaines de prédilection. Intimider autrui n'a jamais été une chose difficile pour elle, son arrogance exacerbée par ce qu'elle est devenue jouant sûrement un grand rôle là-dedans. Elle est claire et concise pour ce qui est du travail, même si elle ne vous en dira jamais plus que ce que vous avez besoin de savoir, bien trop méfiante pour cela. Mais dans la vie de tous les jours, en revanche, pour ce qui est de ses relations avec les autres, aussi proches qu'ils puissent l'être, c'est quelqu'un de vaporeux, s'entourant de mystère, lâchant rarement une information sur sa vie personnelle. Il lui est difficile de s'attacher ou de faire confiance à qui que ce soit. Si elle souffre de la solitude, on jurerait que c'est un environnement qui lui sied à merveille. La crainte de souffrir plus encore fait d'elle en privé quelqu'un d'infernal. Jamais elle ne souhaite se laisser aller à la moindre émotion, persuadée que l'apparition d'une faille réduirait tous ses efforts à néant.

Fût un temps où son entrée dans une pièce suscitait l'admiration. Aujourd'hui, elle ne fait plus naître que la crainte. Elle possède toujours cette grâce, qui pourrait même transcender l'être d'un aveugle, mais c'est désormais la douleur qui la nourrit, et non plus l'innocence qui l'auréolait. Sa fragilité, on peut encore la sentir parfois, quand ses barrières tombent, au creux de ses pupilles alors qu'elle pare un coup, se demandant si c'est là que sa vie s'interrompra, priant secrètement pour que ce soit le cas. Rien ne vient, comme si elle était condamnée à errer ainsi, éternellement maudite, le coeur saignant. Sa patience, que l'on associait jadis à sa douceur, a été sauvée du massacre qu'elle a fait subir à son âme, mais elle en use à présent au nom de choses bien plus troubles, s'en servant pour ses mauvais coups. Elle survit tant bien que mal, ne se souvenant plus de la raison, sûrement recherche-t-elle un nouvel espoir, une résurrection, mais rien ne vient et elle demeure poison. Provocatrice comme celle qui la précédait, les jeux auxquels elle s'adonne désormais sont bien plus piquants, et mieux vaut éviter d'entrer dans la ronde, car elle pourrait bien vous faire tourner la tête... Manipulant ceux qui l'approchent, torturant ceux qui tentent de s'attacher à elle par ses paroles tranchantes, s'évertuant à réduire en cendres ceux qui n'ont pas perdu espoir de la voir reparaître. Mais ils auront beau prier pour que l'Eydis d'un autre temps revienne, elle semble déterminée à se rapprocher toujours plus du monstre sans coeur qu'elle aspire à être. On l'imagine courageuse, mais elle est lâche. Elle ne parvient plus, depuis longtemps déjà, à se battre contre le mal qui l'aspire, et c'est vers le fond qu'elle se laisse tomber, lentement, mais sûrement. »

occupation diurne.

« Actuellement, elle devrait être en plein dans des études de médecine, ou encore de psychologie. Si tout s'était passé comme cela aurait dû, c'est sur les bancs de l'université qu'elle passerait la majeure partie de son temps. Au lieu de cela, elle craint la lumière du soleil presque autant que si elle était l'une de ces créatures de la nuit dont on nous a révélé l'existence. La plupart du temps, elle passe sa journée à dormir, ou à faire passer des commandes, au creux de son appartement où les stores vénitiens ne sont jamais vraiment levés. Quand elle est seule avec elle-même, elle observe de derrière eux l'activité de la rue, qui a toujours beaucoup à lui apprendre, tant elle contient de secrets, les cigarettes se consumant, les unes après les autres entre ses doigts. Elle ne sortira que si elle a une excellente raison de le faire, car avant dix-neuf heures, son humeur est généralement massacrante. Entre dix-neuf et vingt-et-une heures, elle rejoint des caves qui courent sous Stoner Hill. C'est là que se rejoint la troupe avec laquelle elle travaille. Uniquement des médiums. Oh, ils ne sont pas beaucoup. Au cas où vous l'aurez remarquez, ceux-ci sont généralement plus du genre froussards, évoluant chacun de leur côté, comme s'ils avaient peur... D'on ne sait quoi. Ca tombe bien. En dehors de ces murs, ils font comme s'ils ne se connaissaient pas. Ils aident Eydis, qui en retour les paye, et par sa discrétion s'assure que les retombées de son enquête ne les toucheront pas. Une fois les affaires à jour, elle s'occupe généralement de se remettre en forme. Le jiu-jitsu et la boxe birmane sont ses deux sports favoris, ce que l'on pourrait juger étonnant vu comme elle est fine.

Plus tard, l'euphorie la gagne, et il vous sera alors plus facile d'obtenir ce que vous souhaitez d'elle, bien qu'il soit souvent question de marché avec Eydis. La majorité de sa clientèle la quémande alors que la nuit tombe, et c'est souvent à ce moment-là aussi qu'elle s'extirpe de chez elle. Un tour dans les squats non loin, histoire de saluer ses camarades et éventuellement de refourguer un peu de came, un passage au Lilith Castle, et elle se dirige vers le quartier des vampires. Sa présence n'y a pas toujours été bien vue en raison de son don, d'autant plus qu'elle n'a pas vraiment l'air fascinée par cette espèce comme les autres humains y traînant généralement. Elle, elle se contente de faire son boulot : vendre de quoi planer à ces humains qui n'auront pas l'imprudence de demander du V-juice ou de la Clairvoyance en ces lieux - et tant mieux car ce genre de demandes lui donnerait une furieuse envie de leur arracher les tripes -, et dégoter des affaires auprès des vampires souhaitant ses services. S'ils se méfient toujours, ils ont pu voir que son travail était toujours rapide et bien fait, et que jamais jusque-là elle ne les avait trahi. Aussi tolèrent-ils son business en ces lieux... puisqu'ils ont tout autant à y gagner. Le Guily Pleasure, le Silence Eternel, le Devil's Arm, sont tout autant de lieux où elle peut se trouver pour opérer. »

manie, habitudes & goût.

Eydis est une grande consommatrice de cigarettes. Elles lui filent entre les doigts à une vitesse folle. Elle prend également pas mal de produits illicites, ce qui alterne parfois ses réactions quand ses pouvoirs se manifestent, ou peut lui faire croire avoir vu des esprits qui n'en étaient pas réellement. Elle sait que c'est dangereux pour elle, et pas vraiment prudent au vu de ses occupations, mais c'est le seul moyen qu'elle a encore d'échapper à la réalité. Cependant, elle s'est posée des limites : pas d'héroïne, de crack, ou de drogues dites "surnaturelles". Comme quoi, sa conscience lui parle encore... Elle est également accoutumée aux somnifères. Sans eux, elle ne pourrait pas trouver le sommeil. Quand elle arrête son traitement, sur un coup de tête, elle peut passer des jours sans dormir, et cela lui ronge littéralement le cerveau.
Sa moto est sa meilleure amie. La voiture, elle n'a jamais essayé, et ça ne l'intéresse pas. Seule compte la vitesse, le vent qui fouette son visage, ce sentiment de liberté. Le monde tel qu'il est s'efface sitôt qu'elle chevauche sa bécane. Des virées que, parfois, elle souhaiterait ne jamais interrompre. Ne vous avisez pas d'y toucher, en tout cas, ou elle pourrait déchaîner sur vous sa colère.
Depuis ses dix-sept ans, elle marque sa peau d'un nouveau tatouage à chacun de ses anniversaires. Si vous comptez bien, cela lui en fait quatre désormais. Un sept écrit en chiffres romains en bas du dos, une phrase mystérieuse au creux du bras, des symboles chinois sur la nuque, et un trèfle à quatre feuilles au creux de l'un de ses poignets. Chacun à une signification bien particulière pour elle.
Si elle sait se défendre, elle porte toujours sur elle un couteau et une croix en argent pendue au bout d'une chaîne gravée dans le même matériau. Elle n'a à priori aucun problème avec les vampires du coin, mais il suffit qu'un étranger s'amène... On n'est jamais trop prudents. D'ailleurs, il n'est pas rare qu'elle se retrouve au creux de bagarres, même si celles-ci ont rarement lieu avec des Outres ou CESS ; après tout, à Stoner Hill, ce n'est pas ça qui manque...
Eydis a toujours préféré le salé au sucré. Elle déteste le chocolat - mais raffole du caramel. Elle n'est pas une grande adepte de la cuisine américaine, ou même française. Elle préfère l'exotisme - ce qui est sûrement lié à son goût prononcé pour les voyages, simple rêve puisqu'elle n'a jamais dépassé la frontière de son pays.
Les paroles niaiseuses, le romantisme dont on fait étalage, les regards énamourés, très peu pour elle, ça lui donne des hauts le coeur. Si vous voulez acquérir son respect, mieux vaut pour vous ne pas faire preuve de sentimentalisme, sans quoi l'ennui et l'exaspération se liront bien vite sur son visage.
Elle n'est pas vraiment du genre maniaque. D'ailleurs, son appartement est un véritable foutoir, dans le sens où les choses sont étalées là dans le désordre. Par contre, elle fait le ménage régulièrement, hors de question de laisser la saleté s'installer.

don. Bouclier psychique. Ainsi, il est impossible d'influencer en quoique ce soit son esprit ou de s'y introduire d'une quelconque manière. Si beaucoup de médiums auraient préféré être de simples humains, cela s'est plutôt révélé pour Eydis comme une bénédiction quand la révélation a été faite. Elle tient bien trop à son intimité pour accepter de voir ses pensées étalées au grand jour.
conviction. Eydis est mitigée sur la question. Tout simplement parce qu'avec des « si », nous pourrions refaire le monde. Si la révélation n'avait pas été faite, sûrement son frère ne serait-il jamais venu grossir les rangs des suceurs de sang. Mais si rien n'avait été dit et que cela s'était quand même produit, les choses auraient probablement été plus complexes encore. Elle ne sait donc qu'en penser, elle sait que sans eux désormais, son commerce serait très certainement moins florissant. Elle accepte la chose, mais son opinion, elle, n'existe pas réellement.
signes particuliers. Elle possède quatre tatouages (cf. goûts), et quatre fines cicatrices, en cercle, sur le flanc droit.

histoire.

Les enfants Seelstraat possédaient ce lien merveilleux, unissant deux êtres, transcendant les leurs. Leurs doigts se croisaient, leurs rires se rejoignaient, et on les observait de loin, reconnaissant ces mêmes paires d’yeux brillants, cette même gourmandise aux coins de leurs sourires, semblable provocation joueuse, identique manière de s’amuser de tout. On n’aurait pas bien su décrire, ce qu’ils pouvaient éprouver l’un pour l’autre, on imaginait entre eux une puissante amitié fraternelle, un amour familial incontestable. On les avait laissé se perdre dans la complexité de cette relation évoluant sans surveillance, on les avait laissé s’aimer, avec trop de passion sûrement, au point que l’un sans l’autre, ils semblaient n’être plus rien. Tout détachement était déchirant, toute punition accablait l’un autant que l’autre. Les parents, aussi appréciés soient-ils auprès de leurs voisins, adorables qu’ils étaient, se félicitaient encore que leurs bambins viennent ajouter à leur réputation presque irréaliste, disant d’eux qu’ils frisaient la perfection, que tout leur réussissait. L’aîné, Jerod, détenait le secret de la fougue enfantine, faisait fondre ces dames de sa moue boudeuse, charmait d’un seul de ses regards sombres, les yeux d’un noir si profond qu’on aurait pu les croire taillés dans le bétyle, extrait de la Ka’ba de la Mecque. Dès son plus jeune âge, on avait perçu chez lui cet entêtement fier, cette détermination sans faille, il avait l’étoffe d’un meneur, et menait d’ailleurs sa sœur cadette, Eydis, derrière lui, sans jamais pourtant lâcher sa petite main qui trouvait refuge au creux de la sienne, comme s’il craignait de voir son joyau se briser, tomber au sol et éclater. Elle, lui faisait profiter de sa douceur de caractère, ne contredisant jamais son frère, levant vers lui un visage admiratif, radieux, n’hésitant jamais à afficher son bonheur. Son sourire était toujours large, dévoilant ses dents d’une blancheur éclatante, contrastant avec ses lèvres sanguines à l’ourlet divin. Même ses cris résonnaient de manière cristalline à travers champs, alors qu’une abeille la guettait, qu’elle dévalait la pente à une vitesse folle, se roulant dans l’herbe auprès de Jerod, qu’elle glissait ses pieds nus dans l’eau glacée de la rivière. Auprès des amis de ses parents, sa facilité à être domptée disparaissait pourtant, la soumission bientôt remplacée par cet éclat d’intelligence, qui surprenait chez cette enfant mutine. Elle faisait preuve d’insolence, sans se départir de sa moue angélique, Jerod affichait un visage grave, sérieux dans le moindre de ses paroles. Ils s’amusaient souvent à inverser les rôles, cherchant à faire perdre la tête à leurs tuteurs, Slava et Isaak.
Slava était une femme douce de nature. Souvent frivole, pouvant discuter des heures durant de l'actualité du voisinage, une commère dont les vices s'arrêtaient approximativement là. C'était une épouse dévouée, parfois limitée, mais tout de même dotée d'une certaine sagesse quand se posaient des problèmes de relations sociales. Envers Isaak, elle s'était toujours montrée tendre, respectueuse, à l'écoute. Elle venait caresser de sa chaleur les joues de ceux qui formaient son entourage. La moindre méchanceté s'échappant de ses lèvres, le moindre péché pouvant être commis par ses doigts, fût-ce t-il seulement né de son imagination, aurait immédiatement fait s'enflammer ses joues. Elle avait peu à peu déteint sur son mari, qui, bien que déjà calme, s'était apaisé à son contact, parvenant à faire taire, au moins temporairement, les démons qui agitaient son esprit. L'homme, depuis l'adolescence, avait tendance à trop réfléchir, et mal. Il considérait le monde sous un angle qui l'enlaidissait. Tout était trouble, et quelque soit son apparente assurance, il semblait à celui-ci qu'il avait été happé dans un piège dont il ne saurait s'extirper. Il ne saisissait pas le sens des choses. Il n'avait pourtant pas voulu s'enterrer dans cette torture qu'il s'infligeait : elle n'était tout simplement jamais partie. De temps à autre, elle se taisait, pour une durée plus ou moins longue. Il goûtait à l'insouciance, à la plénitude, et tout s'écrasait. Il en revenait inlassablement à son point de départ. Il était condamné. Tout dans sa vie ne pouvait que dégringoler. Et la chance incroyable qu'il avait pu avoir, il ne savait pas l'apercevoir.

test rp. Faites nous un rp de 15lignes minimum, vous pouvez choisir la situation que vous désirez mais vous avez une contrainte, ce rp doit se situer après la grande révélation afin que nous en sachions plus sur la situation actuelle de votre personnage.
famille. un peu d'information sur votre famille.

Wahouuu.
Bienvenue & bonne chance ! *o*

Mayra L. Lawinson a écrit:

Attention...
Le 28 je remets cette fiche dans les archives... :96: