➽ date et lieu de naissance. Mikhael a vingt-cinq ans. Il est né le dix sept septembre mille neuf cent quatre vingt sept, à Phoenix, en Arizona. Sa nature reptilienne oblige, il était nécessaire qu'il puisse évoluer dans une ville au climat relativement chaud. ➽ nationalité. Il est Américain. ➽ votre forme animale. Mikhael est capable de se transformer en cobra royal, un dangereux serpent dont le venin est des plus redoutables. Lui et sa sœur sont malheureusement les derniers de leur illustre lignée. Soit dit en passant, même s'il n'avait pas hérité de cette pureté et qu'il avait été un simple métamorphe, son double animal aurait de toute façon été un parent du serpent tant cette bête lui correspond. ➽ type de métamorphe. Comme sous entendu précédemment, il n'y a rien de plus pur que le sang qui coule dans ses veines et qui est désormais d'une rareté inestimable. Si sa famille, ses confrères, ses camarades étaient encore vivants, ils formeraient sans aucun doute une puissance incontestable. ➽ camp. Solitaire. La fratrie Kaine est solitaire. Si cela n'en tenait qu'à lui, Mikhael répondrait qu'il est la neutralité incarnée. Le gris entre le noir et le blanc. La Suisse parmi tous ces pays d'Europe. Seulement il est lié par un pacte avec Godric qui le place inévitablement du même côté que lui. ➽ état civil. Quelle question. Célibataire, évidemment. Trop volage pour jurer fidélité à une seule et unique femme. Trop marginal pour les intéresser sérieusement de toute façon. ➽ lieu d'habitation. Mikhael préfère vivre le plus loin possible de tous ces lycans et autres métamorphes qui veulent sa peau. Les quartiers de Shreveport sont trop bondés de créatures en qui il n'a aucune confiance, ainsi les deux Kaine se sont établis à l'est de la ville, dans une petite maison simple, un coin parfait pour deux parias comme eux. ➽ métier. Difficile de trouver un endroit où bosser légalement quand on est fui comme la peste. Il aurait pu choisir la voie artistique comme la musique ou la photo, mais ce sont de nos jours des métiers instables qui rapportent peu. Le monde est vénal. Devant subvenir aux besoins de deux personnes -dont l'une a des goûts de luxe-, il s'est orienté vers le black et s'est reconverti en cambrioleur professionnel. Vous convoitez quelque chose d'unique qui appartient hélas à quelqu'un? Une œuvre d'art, des pierreries, des documents confidentiels? Mikhael s'en occupe en échange d'une coquette somme. Il agit également pour lui même et revend en douce ses victuailles lorsqu'elles ne lui sont d'aucune utilité. Il lui arrive aussi de tâter un peu le terrain des chasseurs de primes lorsque les offres sont intéressantes. ➽ étiquette qui vous est collée. Si Mikhael possède bien une chose qui a fini par le posséder (cf. fight club), c'est une réputation qui lui colle à la peau. Non, les gens ne prennent en général pas la peine de s'attarder sur la véritable personne qu'il est. Dès lors où sa nature est révéle, ce qu'on dit de lui suffit bien assez. Le serpent, le vile, le tentateur, indigne de confiance. Mortelle beauté, charisme à vous en damner auxquels il ne faut pourtant succomber sous aucun prétexte à moins d'en subir les conséquences. Une "race" à éteindre pour de bon. Il est mauvais, de toute évidence, se satisfait dans le sang et la désolation. Le serpent qui est en lui a dévoré son humanité. Ce n'est pas un métamorphe comme les autres, il ne devrait même pas être reconnu comme tel. Voilà, en bref, ce qui tourne le plus à son propos. Oh, il n'y a pas que du faux. Mais il y a très peu de vrai. Heureusement, depuis qu'il côtoie Godric, son image s'est un peu améliorée aux yeux de certains sorciers. N'empêche qu'une étiquette, on ne la décolle pas aisément.

(impulsif, esthète, charismatique, borné, impatient) Sa cigarette calée entre son index et son majeur, le regard perdu dans les grandeurs que lui offrait l'horizon, Mikhael songeait. Quel dommage, il avait encore cédé à ses pulsions. Il s'était pourtant promis de résister, de ne pas le faire, pas cette fois. Hélas il n'y était pas parvenu. Sa tête pivota doucement et ses iris émeraudes se figèrent sur la silhouette inerte de la belle demoiselle rencontrée la veille, gisant sur le lit. Leonora. Elle s'appelait Leonora. Elle était superbe, Leonora, avec ses courbes endiablées, sa longue chevelure brune, ses yeux de chats, ses pommettes saillantes parsemées de petites tâches de rousseurs et sa bouche rouge cerise. Là, allongée ainsi sur la literie, inanimée, elle semblait encore plus divine aux yeux de Mikhael. Une esquisse de sourire se dessina sur le visage du jeune homme. Il jeta négligemment sa cigarette par la fenêtre, fit volte face et s'approcha lentement de la malheureuse. Une fois à sa hauteur, il s'accroupit près d'elle, dévora la belle au bois dormant des yeux à nouveau, puis enroula une mèche de cheveux autour d'un de ses doigts. « Tu n'aurais pas dû m'accoster, ma jolie. Peut-être que si tu ne l'avais pas fait, tu serais encore en vie aujourd'hui. » Le métamorphe poussa un faible soupir, caressa du bout des doigts la morsure qui trônait là sur le cou pâle de la jeune femme. « C'est pour cela que l'on dit de Viktoria et moi que nos charmes sont destructeurs au sens strict du terme..? » Leonora semblait si paisible, si tranquille, écartée de tout tourment, ses traits détendus comme si elle était plongée dans un sommeil léthargique. Mikhael avait voulu faire d'elle l'une des leurs. Intimement, il savait que ça ne fonctionnerait pas, au même cas que toutes les autres fois. C'était en partie pour cela qu'il s'était juré de ne pas tenter sur une si délicieuse créature. Seulement la tentation avait été trop forte. La chaleur de sa peau contre ses lèvres avait provoqué en lui une décharge irrépressible qui l'avait poussé à mordre sans réfléchir, et comme il l'avait prédit, elle en était morte. Mikha arbora une mine faussement affectée, puis il se redressa afin d'attraper son appareil photo qui demeurait sur la commode. Enfin, morbide sans doute, il prit quelques clichés. A défaut de lui avoir prodigué sa capacité de métamorphose, il lui avait donné la beauté éternelle.

(jaloux, possessif, dominant, méfiant, sarcastique) La mélodie fluette du carillon de la porte d'entrée s'éleva dans les airs, ayant pour effet de tirer Mikhael hors de ses pensées des plus profondes. « Viktoria? C'est toi? » L’intéressée apparut alors dans la pièce, radieuse, les joues roses et les yeux pétillants d'une malice qu'il ne connaissait que trop bien. « Oui c'est moi! Tu ne devineras jamais, Mikha, j'ai rencontré un homme absolument fabuleux! » Bingo, il aurait dû s'y attendre. Ses yeux roulèrent dans ses orbites et la façon dont sa sœur décomposa le dernier mot de sa phrase lui arracha un gloussement mesquin. « Ah, encore un? C'est le combientième de cette semaine? » Le jeune homme prit soin d'insister sur le "encore un". Il savait pertinemment qu'elle détestait quand il ne la prenait pas au sérieux. « Tu n'es pas drôle, Mikhael. Il est beau, doux, attentionné, gentil, vraiment, il est parfait. » Le garçon se décolla du dossier du fauteuil, ses coudes sur ses cuisses, un sourcil froncé. Elle était pathétique à parler d'un (autre) homme (que lui) de cette manière, minaudant comme une adolescente pré-pubère. « C'est un humain? Un sorcier? Un vampire? J'espère que c'est pas un autre métamorphe ou une de ces plaies de lycans? Parce que dans ce cas t'es sûre qu'il nous la fera à l'envers et qu'il en manquera pas une pour essayer de nous tuer, Viktoria. » La blonde prit un air offusqué, secoua sa tête de gauche à droite frénétiquement. « Cesse de voir le mal partout, Mikha. Fais moi confiance, un peu. » Pas convaincu, non. Le métamorphe plongea dans les pupilles de sa cadette, tentant de déceler les réponses à ses questions. Vainement. Elle cachait bien son jeu, la seconde Kaine. « Je pense officialiser bientôt avec lui. » Mikhael ne put réprimer un rire. C'était la meilleure. Il passa nerveusement ses mains dans sa crinière brune et siffla entre ses dents quelques mots d'un ton détaché mais paradoxalement froid voire sec. « Tu dis ça systématiquement, donc je ne me fais pas trop de soucis. Mais de toute façon, tu n'officialiseras rien du tout tant que j'ai pas vu sa tête et tant que j'me suis pas fait une idée du bonhomme. » Viktoria ouvrit la bouche, une expression d'incompréhension peinte sur le visage. Il la coupa net dans son élan. « Et ne conteste pas. » L'ainé perçut une étincelle vivace mais fugace de colère briller dans les iris de sa sœur. Elle s'était ravisée d'envenimer les choses, elle connaissait très bien son frère, il était inutile de discuter avec lui là dessus. Ainsi, elle se contenta de lui lancer une œillade navrée et de disparaitre du salon. Elle était sûrement en colère, comme d'habitude après ce genre de conversation, mais Vicky ne semblait pas saisir qu'elle était toute la vie de Mikhael. Qu'il faisait tout pour elle. Qu'il ne se pardonnerait jamais de la perdre comme il avait laissé le reste de sa famille lui glisser entre les doigts.

(sociable, loyal, effrayé par la solitude, orgueilleux, insondable) Godric avait demandé à le voir. Kaine avait reçu un message ce matin même en provenance de son ami. Ce dernier ne précisait pas les raisons de cette réclamation soudaine, juste une heure et un lieu de meeting. Un petit bar dans le centre de Shreveport, en début d'après-midi. Suite à une étude plus approfondie du texto quelques secondes durant, Mikhael fit la moue avant de confirmer sa venue. Après tout, pourquoi pas? Godric était son ami. Mais surtout, avait-il le choix, de toute manière? Il avait fait serment de répondre présent à chaque fois que le sorcier le lui demandait. Et à ce serment, il y tenait. Il y avait certains pactes que Mikhael ne respectait pas lorsqu'ils n'étaient pas faits avec le cœur, certes. Il lui était déjà arrivé de retourner sa veste dans son propre intérêt. Il avait déjà trahi alors que lui-même ne supportait pas en être victime. Toutefois, avec Godric, c'était différent. Il avait été là au moment où les deux métamorphes en avaient eu le plus besoin, il leur avait tendu une main avenante et protectrice. Il en avait tellement fait pour lui et pour sa sœur. Pour tout, Mikhael lui vouait une reconnaissance sans failles. Une affection sans bornes. Un respect inouï. Et même si un jour les circonstances venaient à les brouiller ou à les séparer, Mikha savait qu'il ne pourrait jamais lui planter un couteau dans le dos. Le cœur, le jeune serpent ne s'en servait pas souvent de façon ouverte et franche, mais lorsqu'il faisait des exceptions, elles étaient... Pures. De fait, c'est le sourire aux lèvres que le jeune homme attrapa sa veste en direction du point de rendez-vous où il ne tarda pas à trouver son camarade attablé avec des sorciers de sa "secte". Mikha serra la main de tous, puis s'installa à côté de son ami. « Hey, Godric. Ça fait plaisir de te voir. » L’intéressé afficha une mine ravie, le gratifia d'une tape sur l'épaule. « De même! C'est dommage que tu n'viennes pas plus souvent, tu sais mes confrères t'apprécient beaucoup. » Le sourire de Mikhael s'élargit. C'était vrai qu'au sein de ce groupe, il se sentait presque à sa place. Il n'avait aucun mal à rire avec eux, à s'intégrer dans les conversations sans peine, sans pour autant prétendre leur être proche ou quoi qu'est-ce. Des agréables connaissances, voilà tout. « J'y penserai, promis. Au fait, pourquoi tu voulais me voir? » Godric se tourna brusquement vers lui pour lui faire face, comme s'il avait entendu une abomination sortir de sa bouche. Surpris, Mikha eut un bref mouvement de recul, son regard interrogateur signifiant bien plus que des mots. « Parce que tu es mon ami, enfin. » Tout en laissant un rire franc franchir la barrière de ses lèvres, le métamorphe sortit une cancéreuse qu'il planta entre ses lèvres et son camarade lui tendit du feu. « En plus, je sais très bien que tu détestes être seul. » Le tatoué manqua de s'étouffer avec la fumée meurtrière de sa cigarette. C'était quoi ces conneries? « Pourquoi tu dis ça? » Le sorcier leva les yeux aux ciels avec cette attitude qui mettait le métamorphe très mal à l'aise. Il répugnait à être percé à jour avec tant de facilité. Cette caractéristique qu'il avait de laisser autour de lui un nuage de mystère, de ne laisser personne pénétrer son esprit ou ses émotions était une chose dont il était fier.. Godric était sûrement le seul à voir clair dans son petit jeu. Le regard insistant du jeune homme en disait d'ailleurs bien long, ainsi Mikhael fit vigoureusement claquer sa langue contre son palais, signe d'une pointe d'agacement. « Nan mais c'est un truc de pédale d'avouer ce genre de chose.. » On ne blesse pas l'orgueil d'un serpent impunément; le métamorphe envoya quelque cendres brûlantes en direction de son ami. Cette fois ci, c'est du gosier de Godric qu'un rire éclatant émergea.

(intransigeant, méticuleux, ne donne pas sa confiance deux fois et ne pardonne pas aisément, perfectionniste, calculateur) C'était la première fois que Mikhael emmenait quelqu'un dans une de ses expéditions cambriolage. Ce genre d'alliance ne le rassurait pas tellement, il préférait toujours bosser seul, seulement là, il avait absolument besoin d'un magicien pour parvenir à ses fins. La maison convoitée était un véritable coffre fort aux différents pièges pouvant êtres fatals, un champ de mine à ne pas prendre à la légère. Alors voilà, il était là, dans sa bagnole aux côtés d'Enzo, un jeune sorcier rencontré quelques semaines auparavant et à qui il avait promis la moitié de sa prime en échange de sa magie. L'ainé Kaine sortit de sa sacoche différents dossiers. L'un contenait des cartes simples et schématisées de la maison. Un autre contenait le récapitulatif de ce qu'il y avait à prendre et où il pouvait les trouver. Un dernier contenait les différents plans à suivre, les entrées, les sorties, les plans de secours et tout le bordel tactique. « J'ai tout planifié, Enzo. Aucune chance qu'on se fasse gauler si tu suis mes instructions. Tu te souviens bien de tout ce que tu dois faire? Tout était dans le document que je t'ai fait parvenir. Donc si jamais tu.. » Enzo soupira longuement, excédé, puis lui fit grâce d'un beau stop de la main. Absolument charmant ce garçon. Mikha ne l'emmènerait plus jamais. Il n'était déjà pas très serein, mais l'autre ne lui facilitait pas la tâche. « T'en fais pas, Mikhael, tu m'as déjà expliqué le plan cinquante fois, j'ai relu le truc que tu m'as envoyé dix fois, ça va, je suis prêt. » Le métamorphe s'accorda une minute de réflexion, inspira, expira lentement et fortement. Dans un souffle, il déclara; « Bon. Eh bien c'est parti. » Et "l'aventure" débutait. Tout se déroula d'abord sans encombres. Enzo s'avéra utile, doué, d'une aide précieuse pour désamorcer les différents obstacles, pour les protéger tous deux de ces derniers. Mikhael dérobait, effaçait toute trace de son passage derrière lui, un cambrioleur parfait, en somme. Il pensa même une seconde qu'ils formaient une équipe efficace. Jusqu'à ce que l'effronté de sorcier commette l'irréparable à la fin du commando. La trahison. Les sacs étaient pleins. Il suffisait de sortir par derrière, éviter les dernières embuches semées sur leur passage. Mais le pauvre prit une décision des plus regrettables (mais cela, il l'ignorait encore). « Allez, on s'tire Enzo, bon trav.. » Ni une ni deux, le jeune homme se retrouva prisonnier d'une cage magique. Qu'est-ce que c'était que ce bordel, encore? « Enzo, c'est toi qui a fait ça? Qu'est-ce que tu fous? » Un rictus victorieux déforma les traits du traitre. « Merci pour tout Mikhael, grâce à toi j'ai de quoi me payer tout ce que je veux pour des mois entiers! » Enzo empoigna le sac rempli de biens divers & variés, le logea sur son épaule et eut le culot de faire un signe de la main à Mikha. « Et puis merci pour les clés de la caisse! » Mikhael n'en croyait pas ses yeux. Une rage bouillonante au creux de la poitrine, il ferma ses poings afin de contenir une violence inutile ici, si bien que ses ongles entaillèrent sa chair. La douleur ne lui fit rien, le courroux grimpant dominant absolument tout en son être. « Espèce d'enflure!! Reviens tout de suite!! Laisse-moi partir bordel!! » Ladite enflure fit cliqueter les clés de la voiture avant de disparaitre vers la sortie arrière, laissant le métamorphe seul avec pour seule compagnie sa rage dévastatrice. Il n'allait pas s'en tirer comme ça. Oh que non. De surcroit, Enzo crut bon de lui offrir un dernier cadeau; la mise en marche de l'alarme. Parfait, vraiment, il ne manquait plus que cela pour faire exploser Mikhael. Insultant copieusement le sorcier tout en assenant des coups de poings et des coups de pieds à la prison magique, cette dernière finit alors par céder et libéra le jeune homme dont les yeux se teintaient dangereusement d'un noir encre. Il prit la poudre d'escampette avant l'arrivée des autorités. Et une fois en lieu sur, il laissa libre court à sa haine de s'exprimer. « PUTAIN MERDE!! » Mikha massacra deux ou trois arbres avant de se calmer, sa colère cédant place à de.. La frustration extrême. Il était là. Sans son butin. Sans sa voiture. Sans rien. Il s'était laissé avoir comme un bleu, par un voyou de sorcier. C'était.. Dégradant. C'était la première fois qu'un de ses comando foirait autant. Merde quoi! Il avait tout planifié, tout organisé, tout était calibré à la minute près pour que ça soit PARFAIT. Et sans ce traitre, ça l'aurait forcément été. Seulement ça n'avait pas été le cas et cette sensation d'échec lui laissait en bouche une saveur amère à laquelle il ne désirait plus jamais goûter. Il vallait mieux pour Enzo que Mikhael ne le retrouve jamais. Parce que rien qu'à l'idée de lui faire payer ses offenses, le tatoué sentit une certaine satisfaction s'approprier son corps.

(effrayant, arrogant, sûr de lui, machiavélique, imaginatif) « Alors Enzo, comment tu vas depuis la fois dernière? » Le pauvre. Mikha l'avait malheureusement pour lui retrouvé au coin d'une rue malfamée de Shreveport en train de vendre SES objets dérobés, et il avait toujours en travers de la gorge le coup de péripatéticienne dont il avait été victime quelques semaines plus tôt. Enzo ne répondit pas. Oh, non, pas par fierté, pas par peur, pas par envie de lui tenir tête ou par manque d'arguments. Non, il était juste attaché et baillonné à une chaise. « Quoi, tu veux parler mon grand? » Le pauvre sorcier poussa un gémissement de terreur alors que le métamorphe s'approchait de lui, les iris incandescentes, teintées de mépris, de ressentiments, d'amusement. Calmement, il arracha le foulard qui couvrait la bouche d'Enzo. « Je suis désolé, Mikhael, j'étais vraiment dans le besoin, j'ai agi comme un idiot, je suis désolé, je ferai tout ce que tu veux.. » Accroupi en face de lui, Mikhael le jaugea rapidement et s'alluma une cigarette dont il rejeta la fumée au visage du captif. « Si t'avais pas fait le con, t'aurais eu la moitié de ma part. Seulement là, j'ai rien eu, donc toi non plus. Sauf la thunes que t'as récolté avec ce que tu m'as volé, mais ça, évidemment, je vais le récupérer. » Puis il fit mine de réfléchir, pensif, replanta ensuite son regard dans celui de son interlocuteur, plus menaçant que jamais. Son état d'esprit confus entre envie de vengeance et envie d'amusement explosait de tous les pores de sa peau, aura malsaine qui rendait l'atmosphère de la pièce presque irrespirable pour Enzo. « Une chose que tu pourrais faire pour arranger ton cas? Arrêter de tourner autour de ma soeur. T'es culotté, quand même. Tu me plantes pendant un cambriolage et tu viens courtiser Viktoria. T'as de l'audace, je reconnais, bravo, je crois que même moi j'aurais pas osé. » Pétrifié de terreur, tous ses membres tremblants, le gringalet secoua la tête de façon désordonnée. « Je.. Je savais pas que c'était ta soeur, je te promets Mikhael, je savais pas.. » La bonne blague! Des serpents c'était clair que ça courait les rues en ces temps. Las, Mikha se redressa sur ses deux pieds et s'en alla chercher sa guitare au coin de la chambre, puis il se posa sur le lit où il fit quelques accords. Tout en grattant sur les cordes, les notes engorgeant l'air, son regard se perdit au loin, comme absorbé dans des songes sombres. « Peut-être que je pourrais t'arracher les ongles, uns par uns.. Ou encore te couper les doigts à vif.. Ou.. Appeller mes amis serpents pour qu'ils te fassent une petite gâterie. Ça te dit? » Enzo glapit comme un cochon d'inde. La mort l'effrayait, visiblement. Le métamorphe éclata alors de rire à la vue de ce minois déconfit de crainte. Posant sa main sur son coeur pour calmer ses soubresauts rieurs, Mikhael déposa délicatement l'instrument au sol et revint vers le malheureux, stridulant tel le serpent qu'il était véritablement, ses pupilles s'étirant en de fines fentes de jai. « Mais non, j'ai une meilleure idée. Je vais m'occuper de toi. » Le brun approcha ses canines près du cou d'Enzo. La peau diaphane du sorcier entra en contact avec ses deux dents pointues. Il lui suffisait de refermer la machoire pour qu'elles y entrent et déversent leur venin meurtirer. « NON! Je t'en supplie Mikhael, ne fais pas ça! » C'était dégoûtant, Enzo transpirait comme un porc sous la pression, et ce goût salé qui se déposait sur sa langue lui fut extrêmement désagréable. Ainsi, le métamorphe s'éloigna derechef une grimace accrochée au visage. « La prochaine fois, tu réfléchiras avant de me tacler. Parce que comme tu peux le voir, je te suis bien supérieur, pauvre pourriture. Si je veux, je te donne un ticket sans retour direction les enfers, là maintenant. T'as de la chance que Viktoria soit une femme bien. Elle m'a dit de t'épargner. Mais j'ai pas envie de te laisser partir sans te rendre la pareille, tu comprends? » Les mains levées au ciel, Mikhael recula vers la porte de sortie, tout sourire. D'un bref coup de poignet, il ouvrit la porte. « A vous les amis! » Une vingtaine de serpents en tous genres apparurent alors au sol, glissant sur le parquet en sifflant, tels des allégories du trépas à venir. Mikhael referma la porte derrière lui. Les cris d'Enzo déchirèrent l'air. Oh! Pas de méprise. Il comptait se tenir à la demande de sa chère sœur. Il n'avait pas ordonné à ses bêtes de le tuer. Juste de lui faire une grosse frayeur. Le bruit de la chaise tombant au sol raisonna dans la maison. Objectif atteint.

En bref, Mikhael est un homme assez complexe. Très strict avec lui même et avec les autres, il ne pardonne aucune bavure, qu'elles soient de lui ou des autres. Intelligent, il ne supporte pas l'échec ou la médiocrité. Désireux de montrer l'exemple à sa sœur, il ne s'autorise aucun laisser aller, aucune faiblesse apparente. Un homme inébranlable, que rien n'effraie et qui ne recule devant rien, c'est ce qu'on dit de lui. Il s'attache difficilement, pourtant ce n'est pas l'envie d'être entouré qui lui manque. Seulement, depuis que sa famille a été décimée, au fond, les autres l'effraient. Il a peur de revivre cet épisode tragique, il a peur de voir sa Viktoria disparaitre, il a peur d'être traqué, comme tous les autres. Mais il garde la tête haute, sa fierté débordante oblige. Son incapacité à contenir ses émotions quand elles deviennent trop fortes résulte sans doute de la frustration qu'il a ressenti à la vue du sang de ses frères sans qu'il n'ait rien pu faire, la culpabilité qui le ronge par rapport à cela est un facteur majeur également. Difficile à cerner, spécial, il dégage de sa personne quelque chose qui incommode, son éloquence pouvant retourner le cerveau des plus naifs en un claquement de doigts, ses mots tranchants rigoureusement choisis s'avérant parfois destructeurs. Pour couronner le tout, l'étiquette qui lui est collée sur le front est tellement incrustée sur sa peau qu'il l'a presque adoptée, se convainquant que c'est peut-être ce qu'il est en réalité, entretient presque malgré lui cette image péjorative que les autres ont de lui. Mais après tout, c'est peut-être ce qu'il y a de mieux à faire pour rester éloigné de ceux qui lui veulent du mal. Mikhael n'est pas si méchant que ça. Il n'est pas blanc comme neige, ce n'est pas un bisounours loin de là, mais il n'est pas le pire des cas. Il est juste un peu seul. Heureusement, la conviction enracinée en lui qui lui souffle qu'il est supérieur aux autres lui fait tenir le coup plus facilement. Soit, l'ainé Kaine possède une multitude de facettes qui ne demandent qu'à être découvertes!

Mikhael aurait pu vouloir se terrer dans un trou avec sa sœur, à nourrir sa haine pour ceux qui ne l'acceptent pas, à les maudire en silence. Mais non. La fratrie Kaine en a décidé autrement. S'ils ne vivent pas à proximité de toutes ces créatures surnaturelles, ça ne les empêche pas d'en côtoyer et de vivre comme eux. Viktoria court après les hommes, quelles que soient leur nature, galope dans les magasins. Mikhael sort, profite du soleil ou de la pluie, va boire des verres avec ses connaissances, traine dans les rues une cigarette à la bouche, se promène de petites boutiques en vieilles échoppes, s'informe de tous les derniers potins.. Sociable mais prudent. En vérité, il n'est, dans la vie de tous les jours, pas si différents des autres. Non, Mikhael ne vit pas dans l'ombre, dans la peur ou dans la fuite. Ou plutôt plus. Cette époque est révolue. Aujourd'hui, il est juste très discret sur sa nature Serpentine et ne fait pas étalage de ses capacités aux yeux de tous. C'est une grande gueule, mais il y a des limites à ne pas franchir pour perdurer dont il est totalement conscient. Mikhael n'aurait pas dit non à bosser à la lumière afin de se fondre dans la masse, seulement il a estimé trop risqué de travailler sous le joug d'un employeur. Après tout, c'est vrai, il faut donner des informations précises sur soi, remplir de la paperasse inutile, répondre à des critères particuliers.. Et tout cela, dépendre d'une tierce personne, l'ainé Kaine n'apprécie guère. Il sait très bien que le taff d'équipe n'est pas fait pour lui. Son caractère à vif, autoritaire, naturellement dominant, sans compter sur cette difficulté qu'il a à se reposer sur les autres et cette volonté de perfection ne le rendent pas forcément facile à vivre. C'est dans cette optique qu'il décida de faire cavalier seul à son retour aux US. Le cambriolage, un domaine où il a toujours excellé. Ses contrats se font majoritairement au Silver Bullet où il passe régulièrement. Durant toutes ses années de fuite il n'a pas eu le choix que de voler sur son passage tout le nécessaire pour survivre. Alors avec le temps, ses techniques se sont perfectionnées et il est passé maître de l'art. Sa rapidité, sa discrétion, son intelligence, sa ruse, il les doit sûrement à son alter-égo reptilien, mais quoi qu'il en soit, il ne laisse aucune trace derrière lui. Il prend ce qu'il veut mais il ne touche à rien d'autre, ne saccage pas la moindre chose. Il laisse tout ce qu'il épargne à sa place, ne dérange rien, passe comme une brise légère, si bien que les victimes mettent généralement quelques minutes avant de mettre le doigt sur le troublant détail qui les turlupinait en rentrant chez eux. Évidemment, un tel résultat demande au métamorphe un énorme travail préalable; faire les plans de la maison, déterminer l'emplacement des principaux biens à dérober, prévoir les entrées, les sorties, les plans de secours.. Tout est calculé. Tout est revu, revu et encore revu. De fait, cette étape ante-commando lui avale une grosse partie de son temps libre, cependant, lorsqu'il a une minute, il se satisfait dans la musique ou dans la photographie. Parallèlement, Mikhael tâtonne le terrain des chasseurs de primes lorsque les sommes sont rondelettes et s'adonne aussi la "traque" de proies (féminines, de préférence..), lesquelles il aimerait intégrer à sa petite famille de serpent-garou.

il passe constamment ses mains dans ses cheveux, fait craquer ses phalanges ou claque sa langue contre son palais lorsqu'il est nerveux • il fume beaucoup • il a toujours un chewing-gum dans la bouche, ça vide un peu la pression du venin dans ses canines • il passe ses dimanches en jogging-torse-nu • avant de sortir de chez lui, il vérifie au moins trois qu'il n'a rien oublié de faire ou de prendre • il aime la musique, joue de la guitare et du violon • il aime le cinéma • il ne supporte pas qu'on le contredise • il aime l'ordre • il est nul en cuisine • il parle, l'anglais, le français, l'allemand, le russe, l'italien et l'espagnol, vestiges de ses années de cavales • il a une excellente mémoire et est presque toujours au courant de tout, du coup il adore faire chanter les intéressés lorsqu'une occasion se présente • il ne boit pas beaucoup. ivre, il a tendance à ne pas faire que des trucs biens • il a une peur irraisonnée du feu si ce n'est pas celui qui sort de son briquet • le silence l'apaise • son truc à lui, c'est de caser des citations et des phrases cultes pendant les conversations • le romantisme dégoulinant lui donne envie de vomir • il fait pas mal de sport • il écrit et dessine • il aime l'odeur des vieux livres • il ne rêve jamais, trop ancré dans la réalité • il est insomniaque • il ne se balade jamais sans cubelios, son serpent de compagnie, qui se cache à cœur joie entre la chaleur de ses vêtements et de sa peau gelée. je ne vous dis pas la surprise des gens lorsqu'une petite tête sifflante surgit soudain de son col de chemise • il déteste être coupé dans son élan alors qu'il dit ou fait quelque chose • il prend facilement la mouche • il a la gâchette facile, vaut mieux pas le pousser dans ses derniers retranchements • pourtant, il ne laisse jamais sa colère transparaitre sur son visage et c'est assez perturbant. tout est une question d'attitude, de mots et de regard, m'voyez? • & j'en passe!

Comme vous l'avez sans doute déjà compris, Mikhael a le pouvoir de se transformer en serpent, mais pas n'importe lequel! C'est sous la forme d'un imposant Corbra Royal que monsieur apparait les soirs de pleine lune, sans doute parce que c'est la bête qui le représente le plus -le caractère dominant du roi lui a toujours été inné-, et évidemment parce qu'il a hérité de ces gènes depuis sa naissance. Les caractéristiques de l'animal ont d'ailleurs sûrement déteint sur le caractère de son hôte. Gracieux, dangereux, venimeux, mystérieux, agressif, calme.. C'est tout lui. Effrayé par la solitude mais pourtant solitaire, son clan famélique qu'il souhaite ardemment agrandir est seulement composé de lui et de sa sœur pour le moment. La transformation, en un mot? Douloureuse.

Un voile d'encre parsemé de diamants semblait avoir été jeté au dessus de la ville. La nuit noire était fraiche, silencieuse et calme. Une brise légère léchait paisiblement la peau de Mikhael qui, perché au sommet d'une colline, leva les yeux vers la Souveraine des cieux. L'astre lunaire, d'une blancheur presque immaculée irradiait de ses rayons. C'était bientôt le moment. Le moment pour elle d'imposer sa malédiction à tous les métamorphes. Un halo de lumière pure illumina alors le visage diaphane du jeune homme et il sentit les battements de son cœur s'accélérer, son sang se glacer encore plus qu'à l'accoutumée. Il n'y en avait plus pour très longtemps. Viktoria ne devait pas être bien loin, elle aussi devait commencer à sentir les premiers symptômes de la transformation. Mikha n'aimait pas se métamorphoser près de sa sœur. La voir souffrir, même de façon si éphémère que celle-ci lui était insupportable, et il ne voulait surtout pas qu'elle le voit lui aussi les traits déformés par la douleur. Une sorte d'horloge interne avait, avec le temps, fini par s'insinuer dans le cœur de l'ainé Kaine. Ce dernier pouvait presque entendre le tic tac des aiguilles raisonner dans son esprit, annonciatrices des trois dernières minutes d'humanité totale qui lui restaient jusqu'au lendemain. Les trois dernières secondes. Trois. Deux. Un. Zéro. Un déchirement sourd se fit entendre. Ses tissus épidermiques laissaient place aux écailles rapeuses et brillantes singulières du Cobra. Mikhael poussa un grognement bestial et il tomba à genoux tandis que l'aspect de ses yeux changeaient, leur couleur, leur iris, que ses os se liaient ou déliaient pour former le squelette du Reptile, c'est à dire une longue colonne vertébrale souple à laquelle étaient attachées une quantité innombrables de côtes. C'était d'ailleurs sûrement le passage de la carcasse qui était la plus difficile à supporter. Le premier cap était passé. Voilà que les bases étaient posées. Sa respiration était saccadée, bruyante, ses yeux rivés sur le sol, ses mains crispées dans le vide. Trois. Deux. Un. Zero. Deuxième étape. Quelque chose lui prit à la gorge, comme si un étau de fer se resserait autour de lui, coupant sa respiration, ou plutôt obstruant son gosier si bien qu'il dût se forcer à tousser pour apaiser cette intenable sensation. Sa langue s'affina, il le sentit dans sa bouche, l'afflux croissant de venin dans ses canines exerçant sur ces dernières une pression plus forte. Ses bras ne tardèrent pas à se rabattre sur ses flancs, les peaux se liant entre elles, de même pour ses jambes. Il ne brida pas l'ultime mais puissant râle souffreteux que les derniers détails de la métamorphose lui arrachèrent. Ses paupières se fermèrent. La douleur s'atténua, s'estompa. Il rouvrit les yeux. Le processus était enfin terminé. Mikhael était pour l'espace d'une nuit un Serpent. Une magnifique bête aux globes oculaires d'un vert émeraude profond, une peau luisante et de qualité, la petite collerette qui prolongeait sa tête accentuant sa majesté et sa prestance. Il aurait fasciné la plus ophiophobique personne du monde. Le Cobra qu'il était devenu leva les yeux vers la Lune, puis brisa la quiétude des lieux à peine retrouvée d'un sifflement bref non pas moins intense.

Pourquoi changer l'histoire alors que tout allait bien ainsi? Pourquoi se mêler aux races humaines inférieures, pourquoi tout cela? Mikha n'a jamais compris et ne comprend toujours pas pourquoi il a fallu que presque tout le monde révèle sa véritable nature au grand jour. Effrayer la populace esseulée était jubilatoire. Voir la crainte vivace dans leurs pupilles liquéfiées alors qu'il révélait ses mâchoires meurtrières et ses iris serpentines était de toute beauté. Mais maintenant, ça ne fait presque plus d'effet. Ou si, un peu, mais pas autant qu'avant. Et surtout, il n'a plus le droit de bâcler ses meurtres. Avant, quand le fantastique possédait encore son mystère impénétrable, ses victimes se fondaient dans la masse, ses morsures étant semblables à celles causées par des vampires, ou bien déduites en provenance d'une vipère sauvage qui passait par là. Maintenant non, les autorités sont bien plus sur leurs gardes et ce n'est pas évident tous les jours. Ouais. La révélation, pour être franc, elle a bien emmerdé Mikhael. Lorsque les vampires ont fait leur coming out, la communauté des métamorphes a peu à peu commencé à sortir de l'ombre elle aussi. Ce n'était qu'une suite logique, en fait. Les vampires, les lycans, les "minorités" méta.. entrainant la lignée Kaine dans le mouvement, malheureusement. Si cela n'en avait tenu qu'à lui, il serait resté discret quant à son sang. Il aurait agi naturellement. Pas d'artifices, mais pas d'excès. Pas dans l'obscurité mais pas sur le devant de la scène non plus. Seulement les hostilités des autres individus à l'égard de la fratrie en a décidé autrement et évidemment la "rumeur" (qui n'en est en réalité pas une) ne s'est pas faite prier pour se propager un peu partout dans la ville. Désormais Mikhael traine une petite réputation derrière lui, que certains croient ou non (des bruits courent que la lignée des serpents garous est belle est bien éteinte). Les métamorphes connaissent son visage avec exactitude. Les autres créatures seulement des ébauches de ses traits, certaines de ses caractéristiques. Si Viktoria adore faire parler d'elle, passer pour une vampirette à l'aide de ses canines venimeuses, Mikhael préfère user de ses talents à bon escient. Il faut avouer qu'être un serpent garou, c'est quand même stylé. Certaines femmes trouvent ça attirant.. Mais bon. En général, la révélation, c'est chiant.

Sa nature, son espèce, son attitude tout en désinvolture, son physique atypique, son visage carré taillé comme dans de la pierre, ses iris d'un vert émeraude profond.. Bref, tout ça, toute la façade qu'il laisse paraitre, elle est particulière! Mais ce qui est sans doute le plus frappant, ce sont tous les tatouages qui recouvrent sa peau. Il en plusieurs sur les bras, sur le bas du dos. Des roses, des têtes de morts, des serpents bien évidemment, des fleurs, des oiseaux.. Celui qu'il préfère est sans doute celui qu'il porte au dessus de la ceinture, où il est encré "Vanitas" entouré d'étoiles. Tous ces motifs ont un sens particulier secret dont lui seul connait les véritables justifications. Ses tatouages, c'est un peu son intimité, son jardin secret, des souvenirs chéris -ou exécrés, la principale tête de mort représentant la disparition de sa famille, par exemple- qu'il garde précieusement dans sa mémoire mais aussi incrustés sous sa peau. Des cicatrices? Sur le corps et sur l'âme. Partout. Elles ne le quittent pas, ne disparaissent ni avec la volonté ni avec le temps. Détail inutile, monsieur est gaucher mais n'utilise cette main que pour écrire. Tirer au revolver, taper des SMS, jouer de la guitare.. Tout le reste, il le fait comme un droitier. Son don de métamorphe lui confère vitesse, discrétion, facultés d'observation et cinq sens accrus, ainsi qu'une déstabilisante capacité qui est de pouvoir rester immobile durant des heures. Mikhael peut facilement se fondre dans un décors et résiste à des températures aussi froides que chaudes, sont sang étant glacé de toute manière. Sous son apparence humaine, l'ainé Kaine peut modifier quelques aspects de son physique telle une "mue" au gré de ses envies ou de ses émotions. S'il est saisi par la colère, le désir de provocation, ou encore charnel, ses pupilles peuvent s'allonger en de fines fentes noires sur fond vert, sa peau peut se raffermir petit à petit pour parfois céder place à quelques écailles éparses, sa langue s'affinant et des stridulations grinçantes s'échappant d'entre ses lèvres de temps à autres. Ses crocs donnent la mort, mort qui peut également lui être donnée par un lycan desquels il se protège grâce à une bague que Godric lui a confectionné pour officialiser leur pacte. Enfin, notons que Mikha est le Roi des Serpents, et comme Harry Potter, est fourchelang. Ainsi il est capable de communiquer avec tous les reptiles rampants ou de leur donner des ordres. Si ça c'est pas la classe.

➽ personnage inventé/scénarii/prédéfini ? prédéfini qui tue tout! ➽ pseudonyme. en vrai j'en ai pas, pas un fixe. ➽ âge. seize ans. :perv: ➽ code du règlement. et bien il ne manque plus que le thème musical de dracula, prince des ténèbres, et je crois qu’on pourra commencer. ➽ avis général à propos du forum. skqfhjkdmzsporjspdm ➽ avatar utilisé. harvey-newton haydon babeeee!

Toute la famille était là, près du berceau, des centaines de pupilles noires ébahies et brillantes posées sur le frêle petit être qui ne gazouillait pas mais qui fixait déjà d'un œil respirant l'intelligence le monde qui l'entourait. Oh oui, toute la lignée avait honoré ce jour de sa présence, comme la coutume l'exigeait. Il était enfin arrivé au monde, le premier garçon Kaine, l'héritier, le Prince, sa destinée déjà toute tracée, son prestige déjà instauré au sein de la hiérarchie avant même son premier battement de cœur. Les femmes s'émerveillaient devant la beauté du bébé, sa chevelure éparse, naissante, déjà si soyeuse, ses iris si expressives, ses lèvres vermeilles, son charme inné. Les hommes, eux, s'attardaient sur la dureté de ses traits, sur sa carrure prometteuse et sur ses crocs pointus qui annonçaient des prouesses. Kolam Kaine se tenait droit, près de son épouse, l'aura débordante de fierté. Cet enfant, son successeur, son trésor. Le futur Roi d'une lignée puissante et -c'est ce qu'il croyait- intouchable. Kaliya Kaine, elle, laissait transparaitre son émotion à travers de simples perles salées dégringolant sur ses joues pâles. Les larmes à outrance, les effusions de sentiments, les cris stridents de joie ou de peine.. Non, ce n'était pas dans les habitudes de la famille que de faire étalage de leur cœur à tous. Non. L'orgueil, l'humilité, le sérieux, la prestance, le calme dans les pires situations.. C'était cela, la force des Serpents-Garous. Une maîtrise de leur être à toute épreuve. Un sang froid quasi-permanent malgré leurs caractères souvent vifs et brûlants. Alors que l'assistance demeurait hébétée devant le nouveau né, une voix s'éleva soudainement mais doucement dans l'air, brisant le silence qui n'avait rien de désagréable. « Madame Kaine, si je puis me permettre, savez-vous comment vous allez nommer ce petit bout? » L'intéressée passa ses doigts de fée dans sa chevelure blonde, esquissa un sourire qui découvrit une dentition parfaite puis plissa ses paupières, l'attendrissement peint sur son joli visage. La beauté, visiblement, c'était aussi dans leur sang.. « Mikhael. Cela sonne bien, n'est-ce pas? En guise de second prénom il porte celui de ce mythique Serpent de Mer qui fut certainement un de nos ancêtres, Leviathan, afin qu'il n'oublie jamais sa véritable nature même dans les moments de doutes. » Un certain engouement se propagea dans la pièce. L'attention de Kaliya se reporta sur le petit. Son premier fils. Jamais elle n'aurait crû qu'il serait celui qui causerait leur perte. A tous.

Mikhael, perché sur la pointe de ses pieds, se tenait là, au dessus du petit lit de bois, appuyé sur le rebord de celui-ci, penché au dessus d'un petit corps féminin confortablement drapé dans des couvertures douces et chaudes. Tandis qu'il détaillait le bambin, sa mère fit alors irruption, attrapa son fils par l'épaule et le serra contre elle, absolument ravie. « Voici la sœur qui t'es attribuée, Mikhael. Viktoria. C'est toi qui lui apprendra les habitudes de la maison et qui l'épaulera jusqu'à la fin. N'est-elle pas ravissante? » Le garçonnet ne répondit pas. Il se contenta de hocher la tête avec approbation. Certes, du haut de ses quatre petites années de vie, il ne saisissait pas encore la portée de ce rôle, mais il connaissait les traditions familiales. Chaque garçon se voyait, si naissance d'une fille il y avait, responsable de l'une d'elle. Et dans son cas, c'était cette petite Viktoria qu'il aurait sous son aile. Que ce soit elle ou une autre, de toute façon, ça ne changeait pas grand chose pour lui.. De toute façon, le jeune Prince ne tarda pas à se différencier des autres membres de sa fratrie. Alors que ses frères et sœurs se montraient pondérés, respectaient les "règles" instaurées au sein des Serpents-Garous, Mikhael, lui, profitait de son statut pour se permettre des choses plus ou moins interdites, s'autorisait une témérité et une curiosité que la lignée avait plutôt tendance à éviter. Le côté mondain de Viktoria vient certainement de lui, qui même s'il ne s'occupait pas d'elle comme "la mission" le prévoyait, déteignait sur elle tout de même. Après tout, il était le frère qu'elle côtoyait le plus. Soit, il vécut sa jeunesse comme bon elle lui semblait, survolant ses devoirs avec une désinvolture certaine. Le poids du trône qu'il portait sur ses épaules ne lui parut pas comme un fardeau, puisque malgré son attitude un pouce décalée, sa fâcheuse manie de se mêler aux autres en dépit de leur "race" laissée pour compte, il fit vite preuve des qualités requises pour un Roi. Faire des choix rapidement, l'autorité, la sévérité dans le regard, l'éloquence, l'art de la manipulation, l'absence du moindre regret quelles que soient ses actions.. Tout le savoir de son procréateur semblait couler dans ses veines, et ce dernier devait bien admettre que ses réprimandes n'avaient pour but que de faire bonne figure. En réalité, il voyait en son fils un héritier digne de ce nom. Boys will be boys. C'est ce qu'il disait.

C'était une nuit de pleine lune. Elle brillait, irradiait le ciel de sa lumière blanche. C'était en fait le genre de nuit qui était devenue anodine pour lui. Viktoria était à ses côtés, frêle jeune femme dont les cheveux blonds tombaient en cascade sur ses épaules. Mikhael soupira entre ses dents, discrètement. Et dire que dans quelques minutes, ce même corps d'une divinité indicible allait se tordre de douleur.. Quelle injustice. Le vent sifflait de façon macabre entre les branches des arbres, l'atmosphère électrique environnante palpable. Un peu trop. Le jeune métamorphe planta ses iris émeraudes dans celles de sa sœur dont l'expression faciale respirait la crainte. Maladroitement, il s'approcha d'elle pour déposer une paume avenante sur son épaule nue. « Cette fois ci sera sûrement la bonne, Viktoria. » La belle déglutit. Non. Elle n'y croyait plus. Elle s'évanouissait systématiquement lors de sa transformation tant la douleur lui tailladait les entrailles. Dans sa tête s'était sûrement immiscée l'idée qu'elle ne s'y ferait jamais, qu'elle ne pourrait jamais s'accoutumer à cette souffrance innommable. Mais Mikhael la savait capable de surmonter cela. Lui l'avait fait, et il était déterminé à porter sa petite sœur jusqu'à la réussite. Quelques minutes de silence s'écoulèrent. Vicky triturait nerveusement ses doigts entre eux, Mikhael attendait patiemment et calmement que le glas sonne dans son fort intérieur, tel un signal.. Signal qui ne se fit pas prier pour raisonner ensuite. « C'est le moment. Tiens toi prête. Je suis là. » Elle secoua doucement la tête en guise de réponse. Ensuite, ils furent tous deux pris des tressaillements caractéristiques qui annonçaient la métamorphose. L'ainé clôt ses paupières. Cela allait être aussi difficile que d'habitude. Mais il se devait de ne rien laisser transparaitre. Ses traits devraient rester d'une impassibilité étonnante tout le long du processus, sinon Viktoria n'y parviendrait jamais. « Mikha.. Mikha.. Ca fait trop mal.. Je ne vais jamais.. Arriver jusqu'au bout.. » Le jeune homme se fit violence, demeura d'une neutralité imperturbable malgré l'étau invisible qui déchirait sa chair, serra les dents une minute avant de laisser quelques mots à la tonalité minutieusement maitrisée s'échapper d'entre ses lèvres. Concentration. « Respire. Tout ira bien. Tu es une fille forte, Viktoria. Ne perds pas de vue ton objectif et tu verras. » Ne pas rouvrir les yeux. Entendre sa cadette hurler était déjà bien assez dur comme ça, voir ses traits se déformer aurait été de trop. Oh, expier le mal qui s'insinuait dans son corps en la crachant en criant lui brûlait le gosier, la langue, les lèvres. Mais il n'en fit rien. Murmurant des encouragements destinés à sa sœur tout le long, il n'osa se reconnecter à la réalité qu'une fois sa métamorphose dûment complétée.. Et le Cobra qu'il était alors devenu découvrit avec soulagement un autre serpent en face de lui, conscient. Il stridula. Il reçut une réponse. Parfait. Dorénavant, ils pourraient se transformer chacun de leur côté.

Kolam dominait l'assistance de son aura écrasante. Toute la famille Kaine était réunie là, dans l'immense salon du foyer, celui réservé aux grandes occasions. L'heure était grave, cela se voyait marqué sur le visage des plus hauts placés gracieusement assis sur les fauteuils surélevés. Après avoir balayé la pièce des yeux, le Roi demanda l'attention de son audimat, vœu qui fut exécuté dans la seconde. « Mes très chers. La situation est de plus en plus inquiétante. La famille Crecops s'est faite exterminée hier nuit par ce que nous supposons être des Lycans. Nous venions à peine de faire le deuil de la branche Abrasil que nous sommes à nouveau touchés par cette tragédie. Nous ne sommes plus en sécurité à Phoenix. C'est pour cela que toute la lignée Kaine migrera dans la semaine vers Seattle. » Un méli-mélo d'expressions se mêlèrent les unes aux autres. L'indignation, la peur, l'accord, l'intrigue.. Tous les membres de la famille se lançaient des regards incertains, hésitants, pourtant, ils savaient que cette décision n'était pas au choix. Le Roi avait dit, son peuple ferait. Pourtant, le jeune Prince osa défier son père pour une des premières fois de sa vie. « Père, on ne peut nous laisser intimider. Cela serait dégradant pour des personnes de notre rang. » Ceci dit, il ravala vite son audace à l’œillade sèche que lui lança son procréateur. « Rester ici signifierait notre mort à tous, Mikhael, ce qui engendrerait l'extinction de notre espèce. Alors que tu le veuilles ou non, nous partons. » Aussitôt dit, aussitôt fait. Toute la troupe Serpent-Garou plia bagages en direction de L'Amérique Nord-Ouest, prête à tout pour survivre, puis s'y intégra même plutôt bien. Restant discrets quant à leur nature, ils furent un peu comme les Cullen de Twilight. Insaisissables mais attractifs. Attirants mais effrayants. Respectés mais sujets de rumeurs diverses et variées. Ils entretinrent leur réputation des plus mystérieuses avec brio, jusqu'à ce que Mikhael fasse tout capoter. Jusqu'à ce que Mikhael détruise tout de façon irréversible.

Elle était divine, ce soir là, la belle Primrose. Enjôleuse, on la sentait presque fière d'avoir réussi à atteindre l'intouchable Kaine, d'avoir réussi à le faire succomber à ses charmes. Elle avait de quoi se sentir bien, après tout. Jusqu'ici, personne n'était vraiment parvenu à percer la barrière qui entourait le métamorphe, à le connaitre au delà de la façade lisse qu'il laissait paraitre aux yeux de tous, à franchir ce mur de froideur qui se dressait devant eux. Primrose, elle, lui soutirait des sourires, des rires, des contacts tactiles qu'il ne donnait que peu à cet âge. La petite fête étudiante au beau milieu de la forêt était terminée depuis une heure déjà, mais les deux jeunes avaient décidé de rester un peu ensemble ensuite. On fait tous des mauvais choix dans la vie. Celui-ci fut le pire de toute son existence. Tous deux légèrement alcoolisés, ils ne tardèrent pas à parler d'eux plus en profondeur, sans gêne aucune dans un premier temps. Seulement voilà, son coeur animé par de réélles palpitations en la présence de la belle, Mikha, pensant bien faire, voulut abattre les cartes d'emblée. Qui eût crû que l'honnêteté lui porterait préjudice à ce point? Attrapant le menton de la jeune fille entre son index et son pouce, il planta ses iris incandescentes dans celles de Primrose, l'étudia un instant avant de laisser glisser entre ses lèvres; « Il faut que je t'avoue quelque chose, Prim. » Elle battit l'air de ses cils, l'incitant à parler avec ses yeux de biches noisettes. La vile, la manipulatrice. « Je ne suis pas comme les autres. » Mikhael rafermit sa poigne sur le visage de la demoiselle pour qu'elle ne se défile pas à l'entente de cette drôlerie, pour s'assurer en lisant dans son regard qu'elle ne doutait pas de ses dires. A sa plus grande surprise, l'intéressée afficha un sourire radieux. « Hm? C'est à dire? Dis m'en plus.. » Il n'aurait jamais dû. Jamais. Mais comment aurait-il pu savoir? Primrose était sa seule préocuppation à cet instant. Il avait eu tort de croire pouvoir lui donner sa confiance. Pourtant, il aurait pu éviter cette catastrophe. D'abord, il refusa d'en dire davantage. Elle ne le croirait jamais, de toute évidence. Alors mis à part tout foutre en l'air en paraissant pour un fou à lier, il se ravisa. Cependant elle insista. Elle le poussa dans ses derniers retranchements et il céda. « Je suis capable de me transformer en animal. » Il avait dit cela à une vitesse ahurissante, avec l'espoir, peut-être, qu'elle ne comprendrait pas. « Oh, c'est seulement cela? J'ai des amis qui sont ainsi aussi. Il n'y a pas de mal. » SURPRISE! Ah oui, comme ça, aussi facilement? Pas d'étonnement dans ses iris, pas de peur, de choc? Ok. Un sourire se dessina sur le visage de Mikhael. Puis elle ajouta; « En quel bête tu te transformes, toi? » Là, tout prenait une allure plus compliquée. Le jeune homme hésita un instant, pesa le pour et le contre. Lui dire la vérité? Garder le secret? ..Elle avait plutôt bien pris la révélation de sa nature de méta, alors pourquoi prendrait-elle mal le fait qu'il soit un Serpent-Garou? Au diable les principes, Mikhael laissa ses doutes et ses interrogations de côté, se jeta à l'eau. Grossière erreur. Lentement il approcha son visage de celui de Primrose, approchant ses lèvres de son oreille comme pour lui dire un secret. « Je suis un cobra. » La "mue" fut incontrôlable, il sentit ses pupilles changer de forme, sa peau devenir écailleuse et surtout, il lui siffla à l'oreille comme le ferait un véritable serpent. Et là, par contre, il sentit sous ses doigts un frisson traverser l'échine de sa camarade, de part en part. « ..Tu es un Serpent-Garou de pure souche? » S'il avait été dans son état normal, quelque chose dans le timbre de voix de son amie lui aurait mis la puce à l'oreille. Le fait qu'elle connût de façon exacte le terme de "Serpent Garou" l'aurait alerté. Mais là non. Il se contenta de sourire, dans un état second, peut-être intimement soulagé d'avoir enfin lâché la vérité. Alors qu'il acquiesçait en secouant de la tête tout en embrassant Primrose dans le cou, cette dernière eut un bref mouvement de recul, ses pupilles liquéfiées. Puis elle se releva soudain avant de rassembler ses affaires en vitesse. « Il se fait tard Mikhael, je vais devoir y aller. » Le bellâtre la fixa une seconde, incrédule, le temps de voir qu'elle ne plaisantait pas. Il se redressa à son tour et tenta de l'embrasser pour lui dire au revoir, toutefois elle le repoussa avec force. « Ne me touche pas. » Sur ces mots prononcés d'une froideur indicible, un voile électrique semblant avoir été jeté sur eux, Primrose s'évapora au loin laissant derrière elle les effluves de son parfum.

Des cris. Mikhael ouvrit les paupières péniblement. Du chahut. Le jeune homme se força alors à émerger, balayant brièvement la chambre des yeux. Viktoria était assise sur son lit, les traits paralysés par la peur. Elle laissa s'échapper dans un souffle; « Je n'ai pas osé te réveiller. » Puis elle ajouta, la voix brisée; « J'ai peur Mikhael. » L'intéressé ne comprit pas, fronça les sourcils, un drôle de sentiment (très désagréable) commençant à germer en son être. Il se leva, observa par la fenêtre. Des flammes, de l'autre côté du Manoir Kaine. Des gens tenant des fourches, des marteaux et autres ustensiles pouvant s'apparenter à une arme couraient partout sur la propriété, des hurlements stridents déchiraient l'air. Mais surtout, des lycans. Il y avait des lycans. « Qu'est-ce que ça veut dire?! » Viktoria se recroquevilla sur elle même, tremblante. « Il y a des gens.. Ils ont forcé l'entrée.. Ils ont crié "tuez les tous, ce sont des serpents-garous".. Des humains & des loups-garous sont mélangés, je sais pas pourquoi.. Et j'en ai vu tuer Oncle Pryam et Tante Presea alors qu'ils tentaient de les retenir.. C'est horrible, Mikhael, la maison brûle.. » Un hoquet de surprise traversa les lèvres du jeune métamorphe. Ni une ni deux, il attrapa sa cadette par la main et ils sortirent de la pièce. Des corps jonchaient le sol du corridor. Des corps que malheureusement, il ne connaissait que trop bien. « Mon dieu.. Mon dieu pourquoi.. » Soudain, son père Kolam se matérialisa devant lui, le visage fermé, du sang au coin des lèvres, sur les mains, l'horreur lisible dans ses yeux. « Il faut que vous alliez en lieu sûr. Nous sommes en train de nous faire décimer. Votre mère a laissé sa vie pour qu'ils n'accèdent pas à cette aile de la demeure. Tout le monde se bat pour protéger le Prince. Alors tâches de survivre, Mikhael. Par ici. » Ce timbre de voix était tellement.. Dénué de toute émotion. Kaliya, sa maman, était morte. C'était dit. Mais Le Roi ne semblait pas atteint. Ce n'était qu'une surface, évidemment, il était détruit, anéanti de voir tout son empire s'écrouler devant ses yeux, impuissant malgré sa force face à cette alliance lycans/humains. Mais surtout, il connaissant dors et déjà le destin qui l'attendait, celui qu'il rencontrerait sous peu. La vérité ne toucha pas immédiatement Mikha qui, incrédule, fut incapable de bouger si ce n'est que de machinalement resserrer son étreinte autour du corps de sa petite sœur. Il ouvrit la bouche afin d'obtenir des réponses aux questions qui se heurtaient dans sa tête, seulement il n'en eut pas le loisir. Des bruits sourds se firent entendre de l'autre côté du corridor. Des "ils se cachent là bas!" et des "tuons les tous" agressèrent ses tympans. Kolam attrapa rapidement son fils qui lui même tenait sa sœur par la main et il l'attira à l'extérieur du bâtiment, où ils s'échappèrent dans les travers de la forêt environnante. Après des minutes de courses qui parurent au jeune Prince des heures interminables, le Roi ouvrit une trappe camouflée et poussa sa progéniture à l'intérieur du petit espace sous terrain. « Personne n'a connaissance de cette cachette. Je vous couvre. Personne ne vous trouvera. Vous ne sortirez d'ici que dans deux jours. Puisez dans vos forces, luttez contre la faim et la soif. » Une expression étrange se peignit alors sur le visage du Patriarche. Une expression qui fit rouler une larme sur la joue de Mikhael. Jamais il n'avait vu cette peine dans le regard de son père, jamais il n'avait vu cette peur, mais surtout, jamais il n'avait cette tendresse briller au fond de ses pupilles sombres. « Je vous aime. Vivez. » Sur ces mots, la trappe se referma sur les deux malheureux. Des voix se firent entendre au dessus de leurs têtes. « Où est le garçon qui a tenté d'abuser de Primrose?! Où est le pêcheur?! » Primrose. C'était elle. On les avait rattrapés. La bataille fit rage. Le sol tremblait, semblait menacer de s'écrouler. Mikhael protégea instinctivement Viktoria. L'entoura de ses bras avec force. Puis lui chantonna une berceuse jusqu'à ce qu'elle s'endorme contre son torse tandis que lui laissait des perles salées s'écouler de ses traitres yeux.

Des années de fuites. Des années de cavales. Des années de rejets. Après avoir parcourus tous les états des USA, les deux derniers survivants de la famille Kaine avaient décidé de s'installer en France, puis en Allemagne, en Espagne, en Italie, en Turquie, en Russie, en Angleterre, pour finalement revenir en France, le pays où, finalement ils s'étaient le moins faits chahutés. Pendant le voyage, sa chère sœur lui présenta un garçon. Un garçon dont, il le voyait dans ses yeux, elle s'était clairement éprise. Un peu trop d'ailleurs. Godric, c'était ça, son prénom. Méfiant d'abord, Mikhael ne fut que d'une chaleur très modérée envers ce noble inconnu, mais Viktoria les laissa un temps à deux, désireuse que "les deux hommes de sa vie" fassent plus ample connaissance. D'abord cynique, mesquin et froid, le métamorphe se laissa aller, dans un premier temps, aux enfantillages d'un jeune homme jaloux. Piques cinglantes voire menaçantes furent de la partie à flot, et ce petit test, paradoxalement, Godric le passa à merveille. Répartie, sourires en coins gonflés de mesquinerie, aura débordante d'orgueil.. La conversation se concentra alors sur d'autres cordes que Viktoria et Mikhael, d'abord réticent à l'idée d'apprécier cet homme, dût bien reconnaitre qu'il avait quelque chose.. Qui lui plaisait -amicalement parlant, j'entends. Alors qu'ils fumaient silencieusement une cigarette appuyés sur le bastingage du ferry qui les menaient vers l'Hexagone, apaisés, comme sur la même longueur d'onde malgré leur rencontre toute récente, Godric avait fini par lâcher, brisant la quiétude qui les entourait; « Viktoria m'a tout dit à propos de vous deux. » Mikhael s'était renfrogné à la simple entente de cette phrase. Quelle idiote, celle là! Pourquoi?! Pourquoi avoir révélé leur secret?! « Je suis un sorcier. Je peux vous aider. » De fil en aiguille, advint ce qu'il advint. Une longue, longue, très longue discussion. Une amitié. Un pacte. Une protection. Aussi simple que cela. Godric. Certainement son seul véritable ami malgré la noirceur de ce qu'il dégageait. Malheureusement, la séparation fut inexorable. Godric continua son périple ou plutôt sa fuite à travers l'Europe tandis que la fratrie Kaine préféra se poser sur le territoire, lasse de cette vie un peu trop nomade. La révélation? Ils l'apprirent à la télévision. Lorsque celle-ci éclata aux informations, la première bribe de mots qui traversa les lèvres de Mikhael fut; « C'est quoi ces conneries encore.. » Il n'avait pas tort. Les tabous furent brisés un peu partout. Les créatures surnaturelles sortant de l'ombre petit à petit. Il entendit les rumeurs qui couraient sur la "probable survie de la lignée des Serpents-Garous". Il ne la démentit pas mais ne la confirma pas. Un nuage brumeux entoure toujours l'existence des purs Serpents-Garous même si, il le sait, certains Lycans ou métamorphes savent qu'il en existe encore. A ses yeux? Trop dangereux de retourner aux Etats-Unis. Rester en France, c'était le bon crédo. Seulement voilà! Le pacte qu'il a passé avec Godric stipule qu'il doit le servir dès que ce dernier en a besoin. Et lorsque le Cobra a reçu une lettre indiquant que son ami le réclamait sur les terres Américaines, il n'eut pas d'autre choix que de s’exécuter, emportant avec lui toute sa haine et sa rancœur envers cette nation qui avait décimé sa lignée, prêt à cracher son venin sur quiconque tenterait de lui porte atteinte, à lui ou à sa sœur.