➽ date et lieu de naissance. 11 Novembre 1976, à Stockholm. ➽ nationalité. Suédoise. ➽ état civil. Libre. ➽ lieu d'habitation. Stoner Hill. ➽ métier. Prostituée chez Lilith Castle. ➽ étiquette qui vous est collé. Tu es la poupée de verre. Celle qui s’immisce et se glisse. Que l'on touche, que l'on couche..

Au final, on ne sait pas grand nombre de chose sur toi. Les cœurs se succèdent et s'enchainent, mais qui peut prétendre avoir, envers toi, une quelconque certitude ? Il y a la facette que toute Être comprend. Par tes coiffures ou tes tenues pour le moins, originales. Déjantée, jusqu'au bout des ongles. Quelque peu délurée, également. Mais, je crois que c'est cela, qui attire chez toi. Cette manière de sembler si négligée, tout en aspirant à une certaine classe. Sans doute également pour les mêmes raisons, que les autres te qualifient de « névrosée ». L'es-tu, seulement ? Peut-être bien, oui. Disons, avant tout, que tout ne tourne pas rond derrière tes prunelles indifférentes. Mais pour pouvoir l'expliquer, encore faudrait-il que toi-même, tu saches quels maux t'assaillent parfois le soir. J'imagine que tes sautes d'humeur en sont quelques conséquences à cela. Hormis ce qui, se devine au premier abord, que cache cette chevelure en bataille ? Une sincérité hors norme, n'est-ce pas ? Tu ne peux le nier, Marla. Ta sincérité et ta franchise sont innées, malgré ce que tu sembles penser. Oui, cela ajoute un brin de paradoxe à ton personnage, lorsque l'on sait ce que tu as pu faire autrefois, et même encore aujourd'hui. Disons, que très peu savent écouter tes mots. Cynique au plus haut point, tu n'en loupes jamais une. Je crois, après réflexion, que ce terme a été inventé rien que pour tes beaux yeux, Marla. D'ailleurs, n'omettons pas que, tu as une manière plutôt... « crue » de t'exprimer ?... Quitte à choquer, provoquer ou, carrément tomber dans l'indécence. Mais là aussi, il y a une explication, pas vrai ? Si l'on évoquait ta carapace ? Ta méfiance maladive et ta peur des autres, sous cet air si détaché ? Puisque tu prétends aimer la solitude, lorsque tu n'espères qu'un peu de chaleur humaine. Tu n'es qu'une contradiction, Marla. Une énigme, que le monde n'a su encore résoudre. Courageuse, têtue, tête brûlée également, rien ne saurait taire ta fierté. Tes convictions sont inébranlables. A croire que ta vie n'est qu'un éternel combat. Dont la fin, est encore à faire et parfaire...
Tu n'es pas si différente de ceux que l'on nomme « vampires ». Effectivement, étant davantage de celles qui vivent la nuit et dorment le jour. La journée, tu n'es qu'un animal en hibernation, trop effrayé par les autres, pour daigner sortir de ton trou. Alors tu dors ?... Enfin, tu essayes. Mais à vrai dire, tu es bien trop intriguée par les murs qui se rapprochent de toi. Les parois étroites de ton appartement sont les barreaux qui gardent tes névroses et tes délires. Tes peines et tes douleurs...
Alors que la nuit, poupée de cire, tu déambules à la recherche de l'inconnu. Tu ne sais pas de quoi se fera demain. Mais, tu continues cette lutte incessante de ton existence. A savoir; qui être ?... Quel étonnement, petite Marla, que tu sois devenue prostituée. En toi se cache, toutes les femmes. Et tu joues sur tout les tableaux. Jusqu'à revêtir une nouvelle peau...
Peut-être est-ce une manière subtile et délicate de ne pas vouloir parler, mais très souvent, face à la présence d'autrui, une cigarette se retrouver capturer entre tes lèvres.
La grossièreté. Ça, c'est un fait qui te caractérise le mieux. Comment passer à côté de ce détail, lorsque l'on te côtoie ? Si certains prônent la politesse, toi tu les égorges à coup de « putain ! ».
L'on pourrait parler de ta folie du luxe ? De tes vêtements parfois bien trop habillés pour celle qui tu es au dessous. Si les regards devinaient qu'en réalité, ils ne t'appartiennent pas...
En parlant de tes tenus vestimentaires... C'est, je crois la grande question lorsque l'on te voit. Mais où trouves-tu cela ? Robe en soie, sur des rangers ?...
Tu ne songes pas beaucoup à cette histoire. Pour toi, le monde n'a toujours été, et ne sera toujours un grand bal où danse les fous. Alors qu'ils soient humains ou non, quelle importance ?... Tu te fous bien de tout. Vampires, sorciers, loups-garous... Tu ne regardes pas vraiment la race. Un client, reste un client après tout ?... De toute façon, tu n'as jamais eu de préjugé sur la question. Le monde se porte t-il moins bien depuis la Révélation ? Vous aussi, vous ne savez pas réellement comment y répondre, pas vrai ? Selon toi, la Révélation n'a fait que mettre en pleine lumière ce qui planait dans l'ombre. Désormais, les Hommes seront pourquoi, ils meurent. Mais concrètement, la vie reste une merde. Avec les mêmes obstacles à la clé...
Seulement un tatouage dans le cou. Une petite croix celtique. Puisque nous finissons tous au même endroit...

Tu ne comprends pas. Ou tu ne le veux pas peut-être. Le corps endoloris par cette douleur qui ne parvient pas. Tu restes là. Statique face à ses yeux qui te torpillent. Tu voudrais ouvrir la bouche. Laisser aux mots l'audace d'être entendus. Mais la peine te réduit au silence. Sa peine. Et tu peux le voir. Ce chagrin si profond. Si... Tu ne supportes plus cette attente. Le temps en suspens. Ni plus encore que le voile de larmes sous son amertume apparente. Alors tu baisses la tête. A défaut d'avoir laissé vaciller le reste. Honteuse, si tu ne passais pas tes jours à chercher une raison de plus. Une raison de moins. La réponse. Qui es-tu ? Tu es. Tu étais. Tu seras. Seulement... quoi ? Tu n'appréhendes pas son geste. La main en furie qui s'abat froidement sur ta joue. Sèche. Violente. Comme l'impact de tes silences lourds de sens. « Qui... Qui es-tu ? » Mais tu ne réponds pas immédiatement, non. Tu t'égares un instant. Éprouvant la brûlure de cette gifle presque religieusement. « Ligeia ! » Tu sursautes enfin. Contemple ce visage que tu as, mainte et une fois effleuré. Puis, soupires. Les doigts entrelacés dans ton dos. Telle une enfant prise en faute. En imaginant que tu ne le sois plus malgré les années. « Marla Holm. » Il reste interdit. Ne sachant que demander au ciel, qui se couvre d’encre. Au loin un corbeau joue de ses moqueries en un battement d’ailes. L’atmosphère se charge d’électricité, les nuages grondent. « Ma... Marla ? » Tu recules. Craignant la fureur de sa haine. L’étreinte de tes chaines. « Tu es… mais mon dieu… qui es-tu ? » Tu sembles nerveuse. Quelle angoisse traverse ton cœur à présent ? Serait-ce le souvenir lointain de ce que tu nommais jadis « parents » ? Et la voix encore pressente. Du père en déséquilibre, constant. « J’aurai dû t’avertir que la vie faisait semblant, quand elle rit à pleines dents. » Un sourire transparait sur tes traits glacés par trop de jours enneigés. Tandis que ses mains, habituellement si douces, s’accrochent à tes épaules. Comme l’on s’agripperait à une bouée de sauvetage. « Réponds-moi ! » Plongeant alors en lui, tu épouses l’arrête de sa mâchoire. Et tu y songes de nouveau. A tous ces instants passés à ses côtés. A tous ces instants de vie volée. « J’entre dans vos vies. Poupée malléable. Je suis ce que vous voulez que je sois. Façonnée selon vos lois. L’amie présente et confidente. La violence passionnée de l’amante. L’épouse tendre et aimante… Je vous montre que tout est possible, malgré la fuite du temps. Je suis… l’espoir que vous attendiez. La lueur. Et je trouve en vous une identité. Une raison d’être… peut-être. La réponse de cette quête. Qui être ?... » Le craquement de son poing contre le mur ne te surprend pas. Tu hausses les épaules, seulement. Privée du moindre mot, face à ses muscles tendus par le poids des erreurs. « Tu n’es… tu n’es qu’un mensonge. » Tu acceptes cette affirmation sans broncher. Peut-être vaut-il mieux être cela, que semblable au néant ?... Puis, récupérant finalement tes affaires, tu dépasses le seuil de la porte. Vide. Comme une vieille habitude. Tu tournes une dernière fois tes prunelles sombres vers les siennes. Quelques secondes. Quelques minutes. Avant de disparaitre à travers l’épais manteau de velours noir de la nuit. « Tu m’as seulement appris que la vie était une merde. » Siffle cet écho lointain. Alors que débute ta marche, fatiguée d’être déjà demain…

Longtemps tu déambules ainsi. Le nez levé vers le ciel menaçant. Et tu ne sais pas. Où va te mener ce chemin. Mais qu’importe. Tu savoures la douleur de son souvenir. Celui du cœur brisé d’avoir aimé. Par la confiance trahie, l’âme blessée. Tu fermes les paupières. Sereine de savoir sa vie pourtant sauvée. Désormais il se souviendra qu’il peut encore aimer. Désormais il saura que rien n’est jamais réellement fêlé. Inspirant profondément l’humidité de l’air, tu contournes la grande place. La fontaine de bronze vivement éclairée. Tes doigts en effleurent l’eau froide. Et si toi aussi, tu étais similaire au marbre ?... Mais tu ne t’y attardes pas davantage, non. Tu poursuis lentement ta route. Le rythme de tes pas doucement guidé par le ronronnement des roues de ta valise sur le sol. Il est tard, sans doute. Et tu ne te souviens plus du nombre de kilomètres de vie manquée. Alors tu cherches un peu de chaleur dans ce bar. Balayant un court instant tous ces visages inconnus du regard. « Ce bar est sordide. » Tu ne réagis pas immédiatement, non. Tu observes cette alliance où trônent toujours quelques diamants. Elle tourne et tourne sans cesse au bout de tes ongles. Jusqu’à s’immerger finalement au fond de ton café encore brûlant. « Non. Il suffit de fermer les yeux. De se boucher le nez. Et l’endroit devient presque agréable. » Tu lèves enfin tes prunelles vers celles de cette inconnue. Esquisse un discret sourire. « Ligeia. » Prononce ta voix. Comme une litanie sans retour. Une habitude sans détour…


« Mais enfin… qu’est-ce qui t’es passé par la tête. Lig… Mar… Peu importe ton nom ! On ne joue pas de la sorte avec les sentiments ou la vie des gens. Je… Je t’aimais !... Comment as-tu pu… Je… » Tu écoutes ses sanglots. Son incompréhension. Et la culpabilité ronge ton être, finalement. Tu te mords la lèvre. Triture tes doigts. Puis soupire discrètement. « Quel était le vrai du faux !? M’as-tu… seulement aimé ? » Question classique. Et tu te dis que l’être humain ne diffère pas de l’un à l’autre. Toujours la même blessure. Toujours les mêmes interrogations. Mais toujours aucunes réponses. Alors tu remues la tête. Lasse. « Je ne sais pas ce qu’aimer signifie. J’imagine que… c’est violent. Disons… que je t’ai aimé à ma façon. Mais toi, tu peux être heureuse. Tu sais. Tu connais l’amour. Tu l’as ressenti. » Accusant la brutalité du geste ; la valise qui percute violemment ton estomac. Tu ne détaches pas tes yeux des siens. Sa douleur est lisible. Elle s’enroule autour de toi comme un serpent venimeux, que tu enlaces fiévreusement. Quelques instants, tu jouis de de cette émotion si particulière. Mais le vide est un mal tenace. Le vide… reprend rapidement sa place. « Tu n’es qu’une… » Mais ses mots tombent en cendre les uns après les autres. Tu déposes un baiser dans le creux de sa main. Désolée, malgré tout. Démunie, avant tout. Puis, non sans un dernier regard à son égard, tu traînes ton corps et tes bagages vers la sortie. Sortir. Toujours sortir. Comme l’imminence qui attend à la fin d’une vie…

Encore une fois, tu tires tes chaines sans savoir où ton existence s’arrête. Tu laisses ton esprit vagabonder de çà et là. Loin. Très loin de ce corps bien trop étroit pour toi. Et tu t’étonnes quelque part, de ne pas oublier son visage. Celui de la mère amère de n’avoir su rire. De n’avoir su… vivre ?... « Tu tournes des pages... Mais des pages vides. » Disait-elle à l’innocence immaculée que tu étais autrefois. Alors tu remues la tête. Tu n’aimes pas ressasser le passé. En admettons que tu en aies eu un. Puisque tu te dis vierge. Sans casier. Ni écriture sur un cahier. Tu inventes des heures achevées au gré des êtres qui s’immiscent et se glissent. Au gré de cette toile que les autres te tissent…

« Qui es-tu ? » Toujours cette même question. Toujours… « Moi, Marla H., trente-six ans, égarée, calomniée. »

« Je suis l’inachevée. Clone à qui on n’a pas offerts d’identité. De ne savoir quoi faire de ma silhouette voûtée… »

Puisque ton existence n’est qu’un éternel mensonge. Que tout, chez toi, disparaît comme dans un songe…

Les années passent et trépassent. De chaque côté de ta route, des maisons aux fenêtres ouvertes. Quelques jours. Quelques mois, peut-être. Et toujours cette même quête. Tête baissée, tu traînes toujours derrière toi ta valise. Mais pas de stabilité. Pas de… sérénité ?... Alors, tu continues sans arrêts. Visiter des vies, comme les murs d’un musée… Mais tu continues ta voie. Face à ce monde qui, petit à petit, ne devient qu’un long désarroi. Tu ne penses pas grand-chose des événements autour de toi, non. Tu continues ton chemin. En essayant de savoir, qui seras-tu demain… Espérant malgré tout, survivre au lendemain…

Tu inspires. Exaltante sensation. Que d’éprouver la nicotine à travers ton corps gelé. Ca réchauffe le marbre, trop longtemps de loin effleuré. Alors tu réitères le geste. Amenant au bord de tes lèvres le tube aux teintes orangées. Un soupire te prend. Et, rêveuse, tu observes les veloutes grises t’échapper. Un instant, tu te perçois qu’elles vont saluer la lune. Mais leur règne s’achève aussitôt. Tu hausses mollement les épaules. « Allez, tu viens Marla ! » Une main agrippe ton poignet. Tu t’en défends immédiatement. Lui montrant la cigarette à peine entamée. Il grogne entre ses moustaches : « Je t’attends à l’intérieur. » Qu’il t’attende, oui ! Il était bien le seul après tout… En équilibre sur le bord du trottoir, tu contemples les véhicules défiler. Comme autant de vie liée. Une fraction de seconde, tu espères que l’un d’entre eux va s’arrêter. Sans converser, te prendre et t’enlever. Mais l’existence est une putain égoïste. Tu le sais, malgré ce vain espoir. Alors, tu t’avances vacillante. Au milieu de la route, poupée errante. Les paupières closent, tu attends. Que le temps montre enfin ses dents. Seulement, il n’y aura toujours pour toi, que le néant. « Marla, qu’est c’que tu fous !? » Tirer vers l’avant, on projette vulgairement ta petite masse contre le corps d’un lampadaire. Ta colonne vertébrale émet un craquement sinistre. Mais qu’importe, tu te relèves quand même. « Ce n’est pas le moment de jouer les suicidaires ! » Un long râle moqueur s’extirpe de sa gorge. Et te voilà, par deux poignes puissantes, agenouillée devant cet Être. Dans ce monde tu ne vaux pas plus qu’un pantin. Manié avec indolence, par les doigts du destin…

« Bois ça ! » Tu contemples le flacon au contenu pourpre. Tu n’ignores pas ce qu’il contient. Ici, tout le monde en parle. « Vas-y, j’te dis. Ça fait du bien, après une soirée à jouer les poupées gonflables. » Tu souris. A cette remarque déplacée, bien que tu ne pourrais en contredire sa véracité. Tu hésites. Te mords l’intérieur de la lèvre. Après tout, tu n’es plus à ça près ?... Alors, dans un geste maladroit, tu en saisis la bouteille. L’odeur d’hémoglobine te fait grimacer. Qu’est-ce qu’il ne faut pas faire pour… Et, dans un excès de fatigue, tu portes le goulot à ta bouche. Le liquide encore tiède dévale ta gorge. Réchauffant à son passage chacun de tes membres. Tu fermes tes yeux cernés. Savoure avec délectation cette nouvelle sensation. Ca y est, tu te sens vivre. Pour la première fois, ton Être n’est plus vide. Un sourire fend ton visage blafard. Et, malgré toi, un rire te prend le corps et l’âme…

➽ pseudonyme. Didi. ➽ âge. 18 ans. ➽ code du règlement.

Spoiler:

➽ avis général à propos du forum. Il est... magnifique en tout point ! ➽ avatar utilisé. Helena Bonham-Carter.