traits de caractère.
"Ce n'est pas du détachement mais à la limite d'un putain de dédoublement de personnalité" pourraient déclarer certains collègues de Erika si vous lui demandiez comment elle se comporte sur les scènes de crime quand elle fait son "truc de profiler". La plupart trouvaient de prime abord que ça revenait à se balader sur les lieux en prenant un air inspiré et en déclamant des affirmations sans fondement sur le criminel. Et puis, aussi incroyable que cela paraisse il y a eu des résultats. Alors les plus curieux ont commencé à s'intéresser à sa façon de faire, à son attitude, à sa méthode. Ils se sont rapidement aperçu d'une réelle transformation dans la façon d'agir et de se tenir de Erika. Un changement dans sa physionomie et dans sa façon de parler. Son visage se fige, ses yeux verts prennent un éclat métallique, sa façon de parler devient plus froide et tout son corps se raidit. Il y en a même à qui cela fait un peu peur. Elle devient quelqu'un d'autre. Elle devient le criminel, se fond dans le décor qu'il a arpenté, reproduit mentalement ses gestes et en déduit ses pensées. Si on l'interroge sur cette particularité, elle sourira et vous confiera qu'il s'agit plus d'une façon de procéder que d'un trait de caractère. Elle boira une gorgée de café avant de vous expliquer que les psychocriminologues se doivent de se blinder contre les choses qu'ils voient et comprennent. Qu'ils sont formés à ça. Que peu de gens peuvent le comprendre réellement car la plupart des enquêteurs ne font que travailler sur les cas, essayer de relier les victimes aux criminels, travailler sur les preuves. Les profilers eux doivent s'immerger dans l'esprit de la personne qu'ils cherchent à retrouver et ce contact avec des psychologies malades risque d'abîmer leur personnalité. Alors il faut se blinder. Faire en sorte de mettre une cuirasse entre la folie qu'on cherche à diagnostiquer et sa propre psychologie saine. Ça peut passer pour de la froideur, de l'insensibilité, mais ce détachement clinique qui lui a valu le surnom de la Reine des Glaces lui a avant tout permis de garder les pieds sur terre et de continuer à mener une vie normale. D'autres plus solides qu'elle ont craqué et elle est très consciente de sa propre fragilité. Lorsqu'elle se sent vraiment trop au bord du gouffre, elle prend toujours quelques jours de congés, histoire de décompresser. Mais elle n'avouera jamais que c'est pour cette raison. Chacun a son petit orgueil et si Erika admet ses propres faiblesses, les déclarer à la face du monde est au-dessus de ses forces.

C'est une collègue relativement facile à vivre du moment qu'on ne touche pas à ses affaires sans permission. Lorsqu'elle ne profile pas, c'est quelqu'un d'un abord relativement facile, doté d'un humour ravageur mais qui a pourtant tendance à prendre les choses un peu trop au sérieux. Pas vraiment partageuse, lorsqu'on prend sa voiture, c'est toujours elle qui doit conduire. Elle veille jalousement sur sa cafetière de la même façon. Malgré ce défaut, elle reste sympathique, ouverte et n'est jamais contre aller boire un verre entre collègues après une journée particulièrement difficile. Cette "fraternisation" taboue à Interpol, cette façon de pouvoir échanger avec des personnes qui font le même travail sur un plan un peu plus personnel que la simple relation de boulot lui a énormément manqué dans son ancien poste et c'est une des raisons qui font qu'elle est restée au BIAS. Elle est aussi une élève remarquablement attentive quand il s'agit d'apprendre des chasseurs. Lorsqu'il arrive qu'elle ait quelque chose à reprocher à quelqu'un, elle le lui dira ouvertement plutôt que de laisser se créer un contentieux. Après tout, lorsqu'on travaille avec une personne qui doit veiller sur votre peau, mieux vaut ne pas tenter le diable.

En tant que personne, Erika est nettement moins facile à vivre à cause d'autres "petits défauts". Célibataire endurcie, elle est habituée à vivre seule et ne fait donc aucun effort pour surveiller son rythme de vie ou la tenue de son appartement. Il lui arrive de bosser sur des dossiers jusqu'à 4h du matin en écoutant la musique en se nourrissant exclusivement de paquets de nouilles chinoises. Son appartement ressemble plus à un champ de bataille qu'à la résidence d'une enquêtrice. En dehors de ça, c'est une amie dévouée toujours prête à vous accueillir au moindre problème. Elle garde d'ailleurs une chambre exclusivement réservée à ses invités qui est la pièce la plus propre de son chez elle. Une grande fille toute simple en somme.

occupation diurne.
Jusqu'à une période récente, Erika travaillait pour Interpol en tant que psychocriminologue. En clair, elle était profiler. Puis, l'un de ses chefs recherchant un employé jeune et avec suffisamment de capacité de mobilité pour une mission aux USA, elle a accepté de prendre le poste qu'on lui offrait. Elle a maintenant rejoint le BIAS et se charge d'envoyer les dossiers des CESS au NCAVC (National Center for the Analysis of Violent Crimes) dans le but d'établir des schémas comportementaux qui aideront à attraper plus facilement les créatures surnaturelles si elles adoptent à nouveau cette façon de réagir pour commettre des actes repréhensibles. Elle enquête aussi sur le terrain comme tout agent du BIAS et apprend progressivement des chasseurs qu'elle cotoie quotidiennement. C'est un poste qu'elle aime énormément et où elle se sent utile.

manie, habitudes & goût. 
♠ Comme tout flic qui se respecte, Erika boit des litres de café par jour. Seulement à la pisse de chat du commissariat, elle préfère un café issu du commerce équitable qu'elle prépare dans sa propre cafetière emmenée en douce au bureau.

♠ Elle écoute souvent de la musique (de toute sorte, elle possède une grande collection de cds) ce qui l'aide à se concentrer mais qui peut énerver ses collègues qui ont besoin de calme pour bosser.

♠ Elle laisse souvent ses cheveux blonds détachés.

♠ Elle sait jouer de l'harmonica.

♠ Elle a la manie d'adopter tous les animaux boîteux, pelés ou à l'air malheureux, qu'elle requinque ensuite avant de leur trouver un propriétaire. Elle possède d'ailleurs un chien depuis peu, un jeune chiot qu'elle a trouvé à la SPA. Cette bête de taille déjà respectable répond au doux de Cuan et a la sale manie de machouiller tout ce qui se trouve à portée. Ce qui d'un certain côté apprend à la jeune femme à ranger ses affaires et à ne pas tout laisser traîner. Elle a pris l'habitude de l'emmener partout avec elle. Oui, oui même au boulot. Elle prétend que c'est parce que le chien sentira avant elle la présence d'une créature surnaturelle hostile mais la vérité c'est que la présence de Cuan la calme et l'aide à oublier les horreurs qu'elle voie.

♠ C'est une excellente cavalière qui aime les longues balades et rêve de faire une longue randonnée un jour. Elle a même failli tout plaquer pour travailler dans un ranch.

♠ Elle continue de porter ses tailleurs de sa période à Interpol ce qui lui donne l'air d'un agent fédéral.

♠ Elle possède un colt de collection qui est un peu son porte bonheur.

♠ Une fois toutes les deux semaines, elle prend un long bain, histoire de se délasser. Elle chante aussi généralement. Bien qu'on ne puisse pas dire que ce soit pour le plus grand plaisir de ses voisins.

♠ C'est une grande fan des nouvelles de Lovecraft, elle les a toutes. Plus largement elle possède un grand nombre de livres et passe une partie de son temps libre chez les bouquinistes.

don.
Savoir ce que les gens ont dans la tête est devenu la profession d'Erika mais ce n'est en rien une nouveauté pour elle. C'est l'essence même de son pouvoir. La manipulation des rêves. Un don étrange si on peut l'appeler ainsi. Aller se balader dans les rêves des autres peut ressembler de très près à du voyeurisme mais autant vous rassurer ce n'est pas ainsi que la jeune femme s'en sert. Il lui arrive parfois de rejoindre les songes de ses parents lorsqu'ils lui manquent vraiment trop et jamais au grand jamais elle n'irait faire un tour dans la tête d'une autre personne qu'un de ses proches. Sauf par accident. Chose qui peut encore se produire. Ou lorsque ayant épuisé toutes ses ressources pour retrouver un criminel, elle décide de le traquer dans ses songes afin de retrouver son identité. Ensuite, elle essaie de faire correspondre les preuves. C'est une chose à laquelle elle ne se livre que dans des cas d'extrêmes urgences quand toutes les autres solutions ont été vaines car elle préfère généralement se reposer sur son don pour voir les auras et sur ses capacités intellectuelles.

conviction.
Ce que la Révélation a changé pour Erika. Strictement rien. Ce que le reste du monde a appris elle le savait depuis déjà toute gosse quand papa rentrait après une journée bien remplie d'exorcisme. Les monstres existent, les sorcières aussi. Et les fantômes. Oui les morts reviennent parfois de l'au-delà. Que ce soit sous forme de hantise ou sous celle d'un zombie si un nécromant est intervenu. Pas de quoi à s'affoler. Elle a fait semblant comme tous les autres de paraître surprise lorsque la nouvelle est parue dans les journaux puis elle a repris son train-train quotidien. Rien ne l'a obligé à se déclarer comme médium et elle compte bien continuer comme ça. Pas qu'elle en ait honte, loin de là. Mais c'est un choix personnel. Une philosophie de vie si on veut. Il arrive que des gens le découvrent mais elle ne se fait pas vraiment un devoir de nier l'évidence. Elle ne s'attarde juste pas sur ce qu'elle qualifie de détails. L'assurance et le détachement dont elle fait preuve à ce propos sont à ce point naturels chez elle que personne n'a jamais songé à le répéter et qu'en général les gens l'oublient. Les médiums, on commence à le savoir ne sont pas les êtres les plus dangereux en ce bas-monde. En revanche, Erika dut s'avouer surprise lorsqu'elle réalisa qu'au lieu de se lancer dans une grande chasse aux monstres, le gouvernement prit la décision de les intégrer aux citoyens. Une relative bonne nouvelle pour une certaine partie d'entre eux. Mais peut-être auraient-ils du garder à l'esprit que certaines des créatures qu'ils ont accueilli à bras ouvert se sont nourris d'humain durant les derniers siècles...

signes particuliers.  Nope.

histoire.

She's a dream-walker

credit : lyckaa

Les parents de la petite Erika Dehanne, Liam et Tara, étaient somme toutes des gens comblés. Leur fille était une gamine brillante, jolie comme un coeur et surtout qui les laissait dormir tranquille la nuit. Ils ne lésinaient jamais sur les superlatifs en ce qui la concernait et ne s'aperçurent pas tout de suite que si elle ne venait pas les réveiller à potron minet pour être avec eux, elle n'en était pas moins présente près d'eux. Ils se levèrent ce matin-là avec une étrange impression mais chacun préféra ne pas en parler persuadé qu'il s'agissait d'un sentiment laissé par le sommeil. Pourtant, lorsque leur fille les rejoignit dans leur lit, traînant dans son sillage une antique peluche ayant appartenu à sa mère, l'impression étrange s'intensifia...
"Tu ne nous dis pas bonjour ce matin?" demanda Tara, un peu déconcertée par le fait que la gamine se soit installée entre eux sans une seule parole de salut.
"Pourquoi? Je vous ai dit que je venais, maman."
"Quand?"
"Tout à l'heure. Rappelle-toi, tu venais de faire une importante découverte. Et toi, papa tu mangeais un cheeseburger géant."
L'aplomb et le naturel avec lequel leur fille leur répondit, les laissèrent d'abord sans voix. Liam se mit ensuite à réfléchir puis attrapant le menton, lui redressa la tête pour plonger son regard dans ses yeux candides.
"Minute, demi-portion. Tu ne serais pas venue te balader dans les rêves de papa et maman par hasard?"

Tara resta pantoise par la déclaration de son mari. Elle qui était dépourvue du moindre don de médiumnité n'avait jamais rien compris à la façon dont l'homme qu'elle aimait et sa progéniture interagissaient avec un monde dont elle ne soupçonnait même pas l'existence quelques années auparavant. Sa rencontre avec le surnaturel avait été brutale et avait bien failli lui coûter la vie. Elle avait loué une vieille maison dans la banlieue de Dublin pour une bouchée de pain. Elle avait d'abord cru que son prix défiant toute concurrence était du à des problèmes d'usure et à y repenser, elle aurait sans doute préféré. Ou pas. L'incident qui avait suivi lui avait permis de rencontrer Liam et, sans cette hantise, son avenir aurait probablement été très différent. Elle avait commencé par remarquer des petites bizarreries, par entendre des bruits étranges. Puis quelqu'un s'était mis à arpenter le couloir la nuit. Quelqu'un qu'elle ne pouvait pas voir. Les voix avaient rapidement suivi et vivre dans cette demeure était progressivement devenu une gageure. La première fois qu'un couteau s'était légèrement élevé, Tara avait cru qu'il s'agissait d'une hallucination, due à la fatigue, au surmenage. Puis l'instrument de cuisine avait fendu l'air d'une façon beaucoup plus menaçante. Elle avait compris qu'il était temps de faire ses bagages et avait couru vers la porte. Pour la voir se verrouiller sous ses yeux. Elle avait alors eu la seule réaction qui s'imposait. Et s'était mise à hurler.
Liam, de son côté, était à l'époque un jeune séminariste dont ses professeurs s'estimaient heureux de disposer. Outre ses capacités d'apprentissage impressionnantes et sa motivation, c'était ses dons pour l'exorcisme qui le rendait précieux. Certains à l'époque étaient déjà persuadés de l'existence du surnaturel et savaient que certains humains avaient les capacités pour canaliser les esprits et les renvoyer d'où ils venaient. Les Dehanne étaient connus pour avoir fourni un certain nombre de ses individus aussi récupérer l'un d'entre eux était un avantage intéressant. Liam, donc, passait quotidiennement devant cette maison lors de son footing matinal et avait eu l'occasion de remarquer un changement dans l'ambiance de l'endroit sans pouvoir l'attribuer à quoi que ce soit. N'ayant jamais assisté à la naissance d'une hantise, il n'avait compris le danger pour l'occupant de la demeure que lorsqu'un cri avait retenti dans la rue. La suite, restait très floue puisqu'il s'était précipité au secours de la personne, quelle qu'elle soit, s'était retrouvé face à un revenant relativement costaud. Celui du propriétaire, tué à coups de couteau par un locataire mécontent et l'avait ré-expédié ad patres... Il avait rencontré Tara ainsi. Quelques mois plus tard, il quittait le séminaire, provoquant un mini-scandale pour s'installer avec une femme qui ne correspondait pas du tout à l'idée que sa famille se faisait de la belle-fille idéale. La naissance d'Erika, pourtant, avait calmé les esprits.

La petite-fille avait rapidement développé les dons des Dehanne et tous attendaient avec impatience de savoir quel genre de pouvoir particulier serait le sien. L'incident matinal prouvait qu'elle l'avait probablement trouvé et qu'elle le maîtrisait au moins partiellement. Elle sourit à son père et acquiesça joyeusement en se dégageant de la main paternelle pour se réinstaller contre sa mère.
"Ce n'est pas la première fois" ajouta-t-elle.
"Erika, regarde-moi!" ordonna soudain son père d'un ton qui ne lui était pas habituel. "Regarde-moi bien dans les yeux et écoute bien ce que je vais te dire."
La fillette comprenant que cette intonation inusitée trahissait quelque inquiétude de la part de l'auteur de ses jours et ne voulant pas aggraver la situation se redressa, son regard révélant un malaise grandissant. Son père attrapa une de ses mains dans un geste d'apaisement.
"Comprends-moi bien, je suis très content que tu ais découvert que tu pouvais faire ça. Et tout le monde sera probablement aussi ravis que moi. Mais tu ne dois pas faire ce genre de choses à moins d'une extrême nécessité. Les rêves sont personnels, Erika. Tu rentres dans la tête des gens et tu les espionnes. Ce n'est pas bien. Tu leur voles quelque chose. Et il n'y a que les mauvaises personnes qui volent. Si tu fais ça, personne ne pourra jamais te faire confiance. Tu ne veux pas perdre notre confiance, n'est-ce pas?"
Il n'aimait pas menacer sa fille de la sorte mais avec un tel pouvoir, Erika pouvait rapidement devenir une épine dans le pied de la Blanche Confrérie. À six ans, elle avait la capacité de se balader dans la tête de ses parents sans mal car ils étaient les personnes les plus proches d'elle mais elle comprendrait rapidement que d'autres esprits étaient accessibles et rien ne garantissait qu'elle ne serait pas tentée par une petite promenade onirique. Dieu seul savait sur quelles horreurs elle pourrait alors tomber. Personne ne pouvait dire comment évoluerait cette capacité par la suite. Ce qu'on appelait la manipulation des rêves pouvait ne pas limiter à arpenter l'inconscient de quelqu'un. Elle pourrait gagner une aptitude d'influence par la suite. Les pouvoirs des médiums n'étaient pas offensifs mais qui pouvait garantir que si elle s'acharnait sur un esprit, elle ne finirait pas par le briser. Il devait la canaliser avant qu'elle ne fasse une bêtise. Il vit les larmes emplir les yeux verts de son enfant et comprit qu'il avait atteint son but.
"Ce n'est pas grave, chérie. Maman et moi ne t'en voulons pas. Tu as le droit de faire des erreurs de temps en temps mais il est capital que tu ne recommences pas. Tu as compris"
Entre deux reniflements, Erika hoqueta un oui lamentable. Sa mère décida de prendre les choses en main, attrapant la fillette en sanglots, lui demanda si elle voulait manger. Elle lui assura que papa n'avait pas voulu lui faire peur et que pour se faire pardonner il allait faire lui même le petit déjeuner. Ensuite, ils sortiraient tous les trois se promener. En quelques minutes, Tara (qui possédait son propre don même si il n'avait aucun lien avec le surnaturel) avait relégué cette petite crise au rang de mauvais souvenir.

Choose your way

credit : catharsistic ; littlecigars

Annoncer sa résolution à ses parents n'avait pas été la chose la plus aisée du monde. Se résoudre à le faire avait en réalité la chose la plus difficile. Erika les aimait tous les deux, savait qu'ils auraient espéré qu'elles suivent la même voie qu'eux. Scientifique pour sa mère ou exorciste pour son père. Mais ni l'un ni l'autre ne l'intéressait vraiment, elle s'en était rapidement rendue compte. La recherche était un métier trop calme à son goût et l'exorcisme avait un goût amer. Sauver des âmes était gratifiant certes mais sauver des morts n'arrangeait rien elle en avait acquis la certitude. C'était parmi les vivants qu'elle voulait travailler. Elle voulait sauver des vies, se sentir utile...
"... aussi ai-je décidé de me présenter à Interpol, une fois mes études finies..." conclut-elle. "Ils ont des bureaux d'analyse criminelle et ils participent à de grandes opérations. C'est là que j'aurais le plus de chance de mettre mes capacités au service du plus grand nombre."
Un silence pesant s'installa pendant lequel ses parents prirent le temps d'analyser ses déclarations et de les digérer. Sa mère finalement le rompit, en se levant pour venir ébouriffer les cheveux d'Erika avec un sourire ravi.
"Je crois qu'on s'est un peu trop projetés sur toi ces dernières années. Je suis contente que tu ne te sois pas laissée manipuler par notre ambition dévorante de te voir suivre un chemin ou l'autre. Et que tu ais trouvé ta voie. Je ne peux que t'encourager dans cette résolution si c'est ce que tu as choisi. Et je pense que ton père malgré la tête qu'il fait, ne peut qu'être fier de toi. Il va mettre un peu de temps à l'assimiler, tu le connais, il n'a jamais été rapide à la détente."
Tara était secrètement plus heureuse qu'elle ne voulait bien l'avouer de ce choix. Avoir un exorciste à la maison était suffisamment difficile à supporter. Deux auraient été trop lui demander. Elle en avait parfois assez d'entendre parler d'horreurs mortes depuis des années qui revenaient pour tourmenter les vivants. Le fait qu'elle ne puisse pas être consciente des âmes qui, selon sa fille et son mari, gravitaient en permanence dans leur périmètre ne faisait que lui rappeler à quel point elle était impuissante à comprendre le monde dans lequel ils évoluaient. Et à se défendre contre lui lorsqu'il se montrait hostile. Liam s'était montré catégorique quant au fait que sa fille ne pouvait que choisir la même voie que lui tant elle semblait sensible aux tourments des esprits qu'ils avaient croisés lorsqu'il l'emmenait avec lui.
La vérité était plus compliquée que ça. Certes, Erika avait été émue par ce qui arrivait à ces âmes. Mais elle avait aussi senti l'inutilité de ce que son père faisait. Le monde ne changeait pas. La plupart du temps les criminels restaient impunis parce que, à l'époque, personne ne croyait que la victime d'un meurtre pouvait revenir sous forme d'esprit pour essayer de communiquer ou de se venger. Elle savait tout ça et ne pouvait rien en faire. Mais si elle travaillait avec la police, elle pourrait utiliser ce qu'elle savait, ce que les spectres lui murmuraient parfois pour résoudre des cas. Elle aurait l'occasion de concilier sa nature profonde de médium avec son métier et elle n'aurait pas à subir la mise à l'écart des simples humains. Pour elle, c'était le meilleur des compromis. Sa passion pour la psychocriminologie était née de son pouvoir pour manipuler les rêves. Grâce à lui, elle pouvait saisir en profondeur la façon de penser de quelqu'un voire son identité si elle le souhaitait vraiment. Mais c'était une chose qu'elle avait choisi de réserver aux cas d'urgence. La leçon avait été bien apprise.

Et puis, Erika connaissait la Blanche Confrérie à présent. Et ceux-ci ne s'étaient pas montrés tendre avec elle, il fallait le dire. À peine avait-elle mentionné son don qu'ils lui étaient tombés dessus pour lui dire qu'à la moindre incartade, ils lui enverraient un gardien pour s'occuper de son cas. Autrement dit, la confiance régnait. Les Dehanne n'avaient pas apprécié cette façon d'agir et la grand mère de la jeune fille d'alors s'était pointée pour leur dire tout le mal qu'elle pensait de leurs méthodes. Ce qui n'avait pas changé grand chose au fond mais qui avait eu le mérite de mettre les choses au clair. Erika s'était elle-même ensuite pointée au Conseil pour leur assurer qu'elle savait les répercussions de son pouvoir et qu'elle ne l'utiliserait que dans un cas d'extrême urgence. Pour sauver une vie. Ça ils pouvaient le tolérer non. Et maintenant, elle annonçait à ses parents son projet finalisé.

A new beginning

credit : LJ ; peak 77

Les couloirs d'Interpol étaient toujours pleines d'agents et de bruits mais ce matin-là, Erika Dehanne n'en avait cure. Plusieurs années plus tard, les choses n'avaient pas été vraiment comme elle l'avait imaginé. Formée à être sur le terrain, elle avait finalement découvert qu'Interpol s'occupait plus d'analyses que d'enquêtes. Détachée auprès du service terroriste, elle essayait de fournir de l'aide aux polices nationales pour prévoir les actions des cellules. Elle était convoquée dans le bureau du chef et n'avait pas la moindre idée de la raison de ce rendez-vous, bien qu'elle fut certaine de n'avoir rien à se reprocher. Arrivant devant la porte du saint des saints, elle vérifia sa mise, ramena ses longs cheveux blonds derrière ses épaules et toqua sur le battant quelques coups polis. La réponse immédiate l'invita à rentrer et elle s'exécuta dans la minute, craignant de faire patienter un officier connu pour son manque de patience manifeste. Le chef, comme on l'appelait dans le service, était un ex-enquêteur de Scotland Yard décoré plusieurs fois qui avait toujours su s'entourer d'éléments prometteurs ou d'agents connus pour leur efficacité. Il se tenait face à la fenêtre de son bureau, tournant le dos à la jeune femme et en l'entendant ouvrir la porte, se retourna pour la saluer, homme mince toujours vêtu de son éternel costume gris.

"Ah Dehanne. Bonjour. Entrez, entrez. Je vous en prie. Vous voulez du café? Servez-vous, ne vous gênez pas. Asseyez-vous."
"Merci, chef." déclara-t-elle, en s'exécutant.
"J'imagine que vous n'avez pas la moindre idée de la raison pour laquelle je vous ai convoqué, pas vrai?"
"C'est à dire que..."
"Je me disais bien que vous aviez du oublier. Il y a un mois, j'avais demandé aux agents intéressés de me faire parvenir leurs dossiers et lettres de motivation pour une mission d'observation au BIAS. Vous aviez participé."

Erika avait posé sa tasse sur la table et buvait littéralement les paroles de l'homme. Comment avait-elle pu oublier ça? La mention d'une mission sur le terrain avait provoqué une mini-émeute au sein d'une partie du service, celle à qui le travail en bureau donnait des fourmis dans les jambes. Les conditions pour partir en revanche en avait refroidi plus d'un. Il fallait être relativement jeune, avoir une facilité à s'intégrer n'importe où et surtout pouvoir partir six mois aux USA. Autant dire que ça évacuait une grande partie de ceux qui avaient une famille.
"J'ai épluché la pile qu'on a déposé sur mon bureau et votre dossier m'a paru particulièrement intéressant. Vous êtes jeunes, vous n'avez pas eu de mal à vous intégrer ici, vous êtes sans doute la jeune femme de notre service qui ressemble le moins à un agent spécial, vous n'avez pas fondé une femme et surtout votre formation vous désigne comme la personne idéale pour une mission sur le terrain. Donc, si votre motivation est restée la même, je vous propose le poste."
Spontanément, la jeune femme se mit à hocher la tête frénétiquement en signe d'acquiescement. Le manège dura quelques secondes avant qu'elle ne réalise que la personne en face d'elle attendait probablement quelque chose de plus concret que cette façon d'agiter la tête qui la faisait sans doute ressembler à un jeune chien ravi.
"Ma motivation est la même, monsieur. Vous pouvez m'envoyer aux USA quand vous voulez. Même ce soir. Juste le temps de faire mes bagages."

Le chef éclata de rire, invita la jeune femme à boire le café qu'elle s'était servie. Il lui mit ensuite une fiche sous le nez et lui ordonna de signer. C'est alors qu'Erika aperçut le nom de son affectation. Shreveport. Où était-ce ça? Le nom de l'état était noté un peu plus bas. Louisiane. Elle espéra que les américains avaient joué le jeu et ne les avait pas envoyé dans un coin complètement perdu du pays. Son supérieur, interceptant son regard, se mit en tête de la rassurer.
"J'ai demandé à mon contact de nous trouver un endroit où vous pourriez avoir votre utilité. C'est la troisième ville la plus importante de l'Etat. Ils manquent d'agent et vous serez probablement bien accueillie. Encore qu'ils n'aiment généralement pas les féds. Ah et les américains m'ont demandé d'ajouter un ordre de mission à celui d'observatrice. Vous serez chargée de constituer les dossiers pour le NCAVC. Ce qu'on vous demande, Dehanne c'est de faire en sorte de nous fournir des profils psychologiques pour les CESS. C'est un travail important et j'espère que vous serez à la hauteur."
"Vous pouvez compter sur moi, monsieur."
La jeune femme ne pouvait pas se douter que cette affectation miraculeuse serait pour elle le signe d'un nouveau départ.

test rp.

credit : bisty_icons ; boom_badaboom

Les bureaux du BIAS, hormis le fait qu'ils accueillaient parfois des prisonniers surnaturels, ressemblaient à tous les bureaux de police du monde. Des agents s'y croisaient, des suspects y étaient amenés, les salles d'interrogatoire étaient généralement prises d'assaut et on y connaissait rarement un calme olympien. L'agitation, ici, était permanente. Or, ce matin-là, le BIAS était traversé par un fantôme. Un fantôme avoisinant le mètre soixante-quinze, doté d'une crinière de cheveux blonds à faire pâlir d'envie un certain nombre d'élégantes, vêtu d'un tailleur relativement strict mais qui ne l'empêchait absolument pas de se mouvoir correctement. Et qui avait le mérite de camoufler le holster qu'elle portait en permanence. Pourtant, cette apparence de féd, d'agent spécial, de personne rapide et implacable était démentie par la tête de déterrée et la démarche de zombie qu'affichait l'agent Erika Dehanne en se traînant lamentablement vers ce qu'elle considérait actuellement comme son bien le plus précieux, sa cafetière qu'elle avait protégé de la concupiscence de ses collègues en la dissimulant dans un coin de son bureau. Un jeune homme, nouvellement employé par la partie purement administrative du BIAS tenta bien de l'arrêter pour lui faire signer un papier visiblement important mais il n'eut droit qu'à un regard bovin et à un signe de la main qui aurait parfaitement convenu pour chasser un moustique ou un nuisible que pour s'adresser à un collègue, même fraichement émoulu. Le secrétaire tenta bien de protester, d'interpeller Erika mais un inspecteur l'arrêta.

"Pas la peine de t'égosiller, petit, elle ne t'entend même pas. Attends qu'elle ait pris sa première dose et après tu pourras lui faire signer ce que tu veux."
"Sa dose de quoi?"
"De café, tiens. Ces jeunes..."

De son côté, Erika venait enfin d'atteindre le but de sa progression zombifique pour enclencher la machine à café qu'elle avait chargé la veille, sachant parfaitement ce qui l'attendait ce matin. Ramenant sa masse de cheveux blonds derrière ses épaules, elle soupira appuyant sa tête contre le meuble qui contenait la plupart de ses dossiers. La veille, elle avait tenté de remonter la piste d'un tueur en se servant de ses rêves. Mais s'était heurté au manque d'éléments pour réussir à faire le tri parmi tous les cinglés qui rêvaient dans le périmètre de son pouvoir. Simplement savoir qu'ils étaient là, guettant le bon moment, l'impulsion pour agir était effrayant, vertigineux. Parfois, elle avait envie de rentrer dans un trou pour s'y terrer à l'abri de cette folie ambiante. Le bruit de la cafetière indiqua que le café avait fini de passer...

Elle se releva et se versa une tasse qu'elle but avec un sucre selon son habitude, faisant le tour de son bureau pour éplucher les photos macabres qui tapissaient les tableaux veleda titrés par des numéros, correspondant aux diverses affaires sur lesquelles elle travaillait en se demandan quel genre de créatures (ou d'êtres humains puisque parfois, il lui arrivait de renvoyer les affaires au commissariat avec une note pour les mettre sur la piste). Des noms, des corps, des indices, une trace sanglante qui permettait finalement au BIAS de parvenir à mettre une identité sur le criminel et à l'arrêter. La plupart du temps. Certaines fois, on envoyait juste l'exterminateur en attendant que le travail soit fait. Il n'y avait pas encore de prison pour les CESS. Erika sourit à cette idée. Bientôt ce serait probablement le cas. Après tout, si on en croyait le gouvernement, les Outres étaient des gens comme les autres qui payaient leurs impôts, avaient un métier et parfois cédaient à leur nature profonde pour commettre des massacres qui laissaient sans voix les plus aguerris des officiers... La Révélation n'avait pas changé grand chose. Les monstres étaient toujours des monstres et le boulot de la jeune femme restait de les arrêter. Peu importe qu'ils aient des pouvoirs ou non. Se tournant vers son bureau, elle y découvrit une pile de paperasses.

"Et merde", lâcha-t-elle réalisant que la partie la moins intéressante du boulot venait de la rattraper.

Car pire que toutes les créatures surnaturelles qui traînaient dehors, Erika craignait une chose. L'administration.

famille.
Entre une mère spécialiste de l'évolution, darwiniste, cartésienne et militante pour la cause des métamorphes à ses heures et un père exorciste et croyant on a jamais le temps de s'ennuyer. Le reste de la famille étant au moins aussi haute en couleur, Erika a grandi dans un univers un peu spécial où les divergences de points de vue étaient légions. À défaut de faire un choix sur la doctrine à adopter, elle aura au moins appris l'ouverture d'esprit et la façon de débattre métaphysique. Elle a pour coutume de rentrer chez elle chaque année pour Noël pour des repas de famille toujours très animés.

Freyja I. Mandrake a écrit:

Yen a une qui va être contente xD

Welcome Miss & have fun :65:

Oh super un membre de la bias *-*
Bienvenue miss!

Tout d'abord, je te souhaites la bienvenue sur Drag me to Hell de la part de toute l'équipe administrative.
Ensuite, maintenant que ta fiche est achevée, je viens la modérer pour la validation.

D'abord, désolée pour l'attente >< Mais ma connexion est, comme qui dirait, meeeeerdique >< Et elle vient seulement de bien vouloir coopérer et je crois que c'est pas encore trop ça alors J'en profite. Bref. J'ai lu ta fiche, et je l'ai appréciée. Il n'y a pas d'erreurs majeures — les seules erreurs que j'ai pu voir ce sont des fautes d'inattention (comme "femme" à la place de "famille" à un endroit). Donc c'est avec plaisir que :

J'ai le bonheur de t'annoncer que tu es validé! Toutes mes félicitations!

Avant toute chose, laisse-moi un peu te guider pour faire tes premiers pas sur le forum en tant que membre validé! youhou! Première chose à faire, si tu ne l'as pas encore faite, c'est de finir de remplir correctement ton profil, et ta feuille de personnage même si tu n'as pas encore de relations, de toute façon, il te faudra sans doute l'éditer dans les temps futurs. Ce n'est pas grand chose, mais d'un c'est plus joli et de deux, on cerne plus vite ton personnage ainsi. Ensuite tant que tu es sur ton profil, pense à mettre dans ta signature un lien vers ta fiche de présentation. Comme ça c'est plus facile pour les autres joueurs de savoir à qui ils ont affaires! Deuxième étape et pas la moindre: remplir ta fiche de relations. C'est la manière la plus rapide pour t'intégrer complètement au forum, et bien évidemment cela va te permettre d'avoir un panel de joueurs avec qui faire un rp tout simplement. La suite logique étant de répertorier tes rp en cours ainsi que tes futurs rp ici, tu pourra bien évidement faire des demandes de rp via les topics des autres joueurs. Nous te conseillons vivement d'aller à A.N.P.E. pour bloquer le boulot de ton personnage, tu pourra aussi créer ta propre boîte si tu le désire. Ensuite, fort de ton salaire, tu pourras demander un logement, n'oublie pas que la colocation est aussi une bonne option!
Quand tu auras fait tout cela, tu pourras aller jouer avec tes petits camarades. Pour mettre un peu de piment dans ton jeu n'hésite pas à faire un tour du côté des challanges ou bien dans l'animation. Et puis, en attendant une réponse d'un joueur, tu peux toujours aller flooder avec nous jusqu'au bout de la nuit!

Citation :

Il n'y a pas d'erreurs majeures — les seules erreurs que j'ai pu voir ce sont des fautes d'inattention (comme "femme" à la place de "famille" à un endroit).