DATE & LIEU DE NAISSANCE ☞ 17 Octobre 1986 à Boston ; AGE ☞ 30 ans ; ORIGINE ☞ américaine ; CAMP ☞ Rien de tout ça ; CAPACITE ☞ Le don de guérison – chouette pour un médecin. ; CLASSIFICATION ☞ Innofensive ; DATE DE FIN D'INITIATION ☞ uniquement pour les chasseurs (enlevez si inutile) ; NOM DE L'ESPRIT POSSESSEUR ☞ uniquement pour les possédés (enlevez si inutile) ; NOM DU MENTOR ☞ uniquement pour les chasseurs (enlevez si inutile) ; ETAT CIVIL ☞ Célibataire ; METIER ☞ Médecin.  ETIQUETTE ☞ Charlie n’a aucune réputation dans la ville. Seul l’hôpital peut être le temple des rumeurs. Glacial, dure, coincée, tous ces adjectifs lui collent à la peau et elle n’en a cure. D’une, elle n’est pas sourde et deux, elle n’est pas stupide. Alors elle a pertinemment conscience que les gens la prennent pour une sauvage qui devrait tirer son coup une fois de temps en temps, histoire de se détendre, voire d’être tout simplement moins sèche. Sinon, cherchons un point positif dans toutes ces joyeusetés : elle est un bon médecin. Pas seulement parce que son don peut l’aider parfois, mais surtout parce qu’elle a étudié sérieusement, qu’elle ne pense qu’au travail et qu’elle ne lâche jamais rien. Elle est tenace, et si les mauvaises langues la notent comme femme au cœur de pierre, il n’en reste pas moins qu’elles savent que leur vie est entre de bonnes mains. Si jamais.

17 Octobre 1986. Naissance d’une crevette de 2kg et des brouettes, avec une touffe de poils sur la tête. Des pleurs à vous en arracher les oreilles, puis enfin, un babillement léger qui fait bondir le cœur et étirer les lèvres. Charlie est arrivée. Enfin Charlie. A l’époque, c’était plutôt Charlotte, mais ne tentez pas de l’appeler ainsi ou il risque d’y avoir des problèmes. V’voyez les calamités d’Egypte ? Voilà, pas besoin de palabrer.

La gamine est plutôt joyeuse, et discrète. Elle n’embête pas, n’élève pas la voix. Elle joue, écoute et acquiesce. Souvent. Trop, peut-être. Naïve pourrait-on dire, je préfère le terme « éveillée ». Parce que si elle se conduit ainsi, aussi conciliante à ce jeune âge, c’est grâce à sa mère.

Maria est danseuse étoile. Douce, rêveuse, elle vit dans son monde de couleurs et de coupes de champagne. Rien de pervers, juste une réalité aérienne où son esprit semble se perdre chaque jour un peu plus. Elle ne crie pas sur Charlotte – pardon Charlie – elle ne la punie pas, elle ne fait pas vraiment la vaisselle non plus. Et oh, Noël, c’est en décembre ? Hum, vous imaginez le tableau, je suppose.

Charlie grandit assez vite. Elle fait des erreurs comme tout le monde. Comme cette fois où elle évoque la tante décédée d’un de ses camarades de classe, comme si la femme se trouvait à leurs côtés. Ou lorsqu’elle suit une aura bleue dans un supermarché en pensant qu’il s’agit d’un schtroumf. Il y a d’autres moments pareils à ceux-là, mais elle les tait, et finit par comprendre que l’anormal, c’est elle. Charlie apprend, doucement, prudemment, de peur d’être dévoilée et que sa mère l’abandonne. Mais Maria n’a jamais été très accrochée à ce monde, et les mésaventures de sa fille ne parviennent jamais à son oreille. Pour le coup, cela arrange la fillette qui préfère ne pas attirer l’attention sur sa mère. Mais en même temps… Elle aurait bien aimé avoir quelqu’un à qui raconter ses histoires, ses visions, les chuchotis que l’on murmure à ses côtés, juste pour avoir l’impression de ne pas être seule. Enfin, pas totalement.

L’adolescence est probablement la période la plus difficile à affronter. La patience est toujours là, faisant partie intégrante de sa personnalité, mais pourtant, il lui arrive de s’éroder. Surtout quand sa mère ne rentre pas de la nuit par exemple. Une Charlie qui s’inquiète, ce n’est pas une belle chose à voir. Ajoutons à cela, ses dons qui semblent s’exacerber. Quelques fois, elle a l’impression d’avoir un panneau lumineux au-dessus de sa tête. « Esprits de toutes sortes, venez me raconter votre vie. » Voilà ce qu’il y aurait marqué dessus, et dont elle se passerait bien, sincèrement. Mais elle s’incline, elle écoute, elle s’émeut aussi. Les histoires qu’on lui dévoile ne sont pas toujours roses, loin de là. Quelque part, elle a l’impression qu’en acceptant de partager un peu de leur douleur, le calme s’installe dans leur cœur mort. Peut-être est-ce idiot, c’est vrai… De toute façon, elle n’a aucun bouquin où chercher ses réponses. Alors, tant pis.

Il y a autre chose qui se passe durant ces années troubles de fille/femme. Outre le fait qu’elle développe un pouvoir auquel elle ne s’attendait pas – la guérison, rien que ça ! – Charlie assiste à l’arrivée de Matthew. Dernier chéri en date de sa mère adorée, il semble… Normal. Il ne cherche ni son argent, ni à profiter de ses entrées dans les soirées huppées. Il fait même la cuisine ! Et quand Charlie fait la lessive, il gronde gentiment Maria pour qu’elle fasse également quelque chose. Incroyable, est-ce que cet homme est réel ? La plus jeune a un peu de mal à y croire, mais pour le bonheur de sa mère, elle enveloppe ce nouveau venu dans sa bulle « famille ». Et ça marche plutôt bien à trois, en fin de compte. Suffisamment en tout cas pour que Charlie s’ouvre un peu plus aux autres, peu importe qu’elle soit toujours poursuivie par des âmes errantes. Elle tombe même amoureuse, rien que ça ! Bon évidemment, ce n’est pas réciproque et son cœur se retrouve en miettes pour canards qui passent, mais au moins, elle est capable d’aimer. Une autre personne que sa mère, je veux dire. Ce n’est pas plus mal, parce qu’à s’enfoncer dans le monde des fantômes, elle allait finir par croire que tous les êtres peuplant cette terre, étaient intangibles eux aussi.

Matthew et elle, sont proches, autant que peuvent l’être un beau-père et sa belle-fille. Elle apprend à lui faire confiance, et ils se partagent souvent les tâches ménagères. C’est agréable, c’est reposant. Elle sourit plus souvent, elle rit aussi. Une routine s’installe durant quelques années, et il n’est pas rare de voir l’homme et la fille installés dans le canapé à regarder la danseuse valser, des étoiles dans les yeux. C’est réconfortant, c’est… une famille.

Et puis, Maria décède. Un accident de voiture. Charlie a 16 ans quand cela survient. La souffrance est telle qu’elle s’effondre littéralement quand on lui annonce la nouvelle. Son modèle, son ange, sa fée rêveuse n’est plus. Où se trouvera la couleur dorénavant ? Elle n’était peut-être pas parfaite, mais c’était sa mère, et Charlie l’aimait telle qu’elle était.

On appelle son beau-père pour la ramener, et tous deux restent prostrés dans le lit de la jeune fille dont les yeux sont rougis et douloureux. Et puis… C’est étrange. Les mains glissent, les lèvres frôlent, et avant qu’elle ne comprenne, les larmes coulent à nouveau. Pour une autre raison cette fois. Elle aurait bien crié, mais la force et le courage l’ont abandonné sournoisement. Peu importe, son esprit s’est déjà glissé derrière les retranchements qu’elle a appris à bâtir.

Une fois que cela est terminé, Charlie s’en va. Elle ne peut pas rester. Pas avec lui, ni dans cet appartement. Elle rejoint sa tante – sœur de sa mère – à New-York et garde pour elle la raison de son emménagement. Katherine a toujours apprécié l’enfant, alors même si elle se doute des circonstances de son arrivée, elle ne dit rien. Les années passent, Charlie est plutôt renfermée comme fille. Viennent ensuite les années d’études supérieures. A 17 ans, nous sommes en 2003, quatre ans avant la Grande Révélation. Lorsque cette dernière survient, la jeune femme a l’impression d’obtenir des réponses sur ce qu’elle est sans que ces mêmes réponses soient tout à fait claires. Cependant, comme elle se voit mal aller questionner un vampire au hasard, elle ne dit rien et suit la politique relative à cette « nouvelle » espèce d’un œil lointain mais attentif. De toutes manières, elle vient d’avoir son bachelor alors elle doit rester concentrée. 2009 annonce la seconde révélation. Là encore, un nouveau choc. Comme elle vient de terminer ses deux ans de formation pratique, Charlie nage toujours dans le bain des études. Est-ce qu’il pourrait y avoir d’autres espèces alors ? Qui préfèrent rester cachées ? Est-ce que sa mère était bien sa mère ? Et qui était son père ? Charlie n’en a jamais rien su, et il a toujours été impossible de questionner Maria à ce sujet. Les doutes l’assaillent, et elle aimerait comprendre. Mais c’est une jeune adulte maintenant, elle a 23 ans, et totalement conscience qu’elle ne pourra pas vivre avec ce poids sur les épaules. Alors, elle choisit de ne pas s’en mêler, de ne pas y accorder trop d’importance. Que cela pourrait-il changer en plus ? Elle a déjà ses fantômes, métaphoriques ou non, et c’est bien suffisant ainsi. En plus, elle commence sa résidence pour les cinq années à venir, alors ce n’est pas la peine de s’égarer.

Ce n’est donc qu’une demi-décennie plus tard, que son existence va se mêler à celles des habitants de Louisiane. Après avoir entendu parler de l’attaque du bar devenu célèbre, des rumeurs sur une déesse de ce côté des Etats Unis, puis l’arrivée des drogues plus ou moins dangereuses, voilà qu’elle apprend l’incendie d’un hôpital où les vampires étaient mis en quarantaine. C’était en 2013, un an avant la fin de ses études. Peut-être est-elle folle en fin de compte, peut-être est-elle curieuse, peut-être qu’une part d’elle-même voudrait vraiment avoir des réponses. Qui sait… Mais en tout cas, en 2015 (oui bon, le temps que ça monte au cerveau) à la fin de l’année, Charlie quitte New-York pour s’installer en Louisiane. Et non, elle ne s’est pas faite recensée, l'année d'avant. A ses yeux, c’est une très mauvaise idée de se coller une étiquette. Voilà donc un peu plus d’un an (comme je ne connais pas le mois sur le forum) qu’elle se trouve dans le coin. Enjoy.

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