CONRAD THEO CLAEYS

Feat Berthold Rothas

PRELUDE

Traits de caractères Conrad, c'est un peu le mec à la traîne, celui qui trébuche sur les fils électriques et renverse sa tasse. Chaque matin. Il se prend les portes, les murs et les lampadaires. Il n'a pas beaucoup de chance mais il fait avec. A cause de tout cela, il est devenu extrêmement agile ; il rattrape tous les objets qu'il envoie valser quotidiennement, les faux pas diplomatiques qu'il engendre dans une conversation. C'est un charmeur mais plutôt pour sa survie que pour autre chose. Parler, il le fait souvent trop. Aux premiers abords, on croirait pas pourtant ; il est assis là, un peu dans les nuages mais à l'instant même où vous lui accordez un peu d'attention, il devient un moulin à paroles, racontant anecdotes sur anecdotes. Pourtant, il suffit de lui demander d'arrêter pour qu'il le fasse, il est pas contrariant le piétot. D'ailleurs, il faut vraiment le chercher pour le trouver ; il est relativement calme, d'une nature plutôt placide dont on s'accoutume facilement. Même s'il reste docile, il n'en est pas pour autant un mouton ; le bougre réfléchit souvent, observateur qu'il est. Peu de gens se méfie de lui - il sera le premier à vous accorder que ce n'est pas nécessaire, n'ayant que très peu confiance en lui-même - mais il reste une petite bombe à retardement, ce genre de personne qui vous étonnera toujours. Il enregistre tout, tout le temps. Les conversations, les gestes, les pancartes publicitaires. Sa mémoire est son plus grand atout. De plus, pour s'être fait assez de fois marcher sur les pieds - ou plutôt littéralement écraser contre le sol - il s'est récemment secrètement promis de tenir tête à tous ceux qui le prendront pour un faible. Il veut montrer ce qu'il a dans le ventre - même si dans le fond, il sait pas réellement ce qui s'y cache à part des tripes. Et c'est pas spécialement gagné.
Occupation nocturne Généralement, il s'entraîne, tente de devenir meilleur. Devenir un chasseur est quelque chose d'éprouvant, qui demande une pratique régulière et rigoureuse. Depuis peu, il suit son mentor Ryleigh Lannister, l'homme qui assurait précédemment son apprentissage étant tragiquement mort durant l'une de leur sortie. S'il ne s'exerce pas, c'est qu'il se trouve au bar de la femme, le Hardware Roadhouse. C'est une espèce de compensation qu'il lui offre. Peut-être parce qu'il a peur un jour de devoir lui être redevable ou tout simplement parce que ça ne le dérange pas. Ecouter les récits aventureux de tous ces chasseurs le passionnent. En général, il les colporte aux oreilles des autres clients, racontant avec ferveur les différentes traques et exécutions les plus spectaculaires qu'on lui a contées. Mais ce qu'il préfère, c'est suivre Ryleigh quand elle entre en action. Tout nouveau au sein de son petit groupe, il n'y a pas encore réellement trouvé sa place mais tente que l'on n'empiète pas sur ses plates bandes. Il veut lui montrer que c'est pas qu'un clampin qu'on lui a collé sur le dos. Il peut devenir quelqu'un de bien - ou à défaut, d'utile. Faudrait juste lui refiler un mode d'emploi sur le sujet.  
Manies, habitudes & goûts Compter tout ce qui lui passe sous la main ; les marches, les carreaux de la salle de bain, les pas qu'il fait jusqu'à l'arrêt de bus, les oiseaux qu'il croise quand il attend ce dernier, les points sur votre nappe, rien n'y échappe. ▬ Danser, au moins d'un pied dés qu'un peu de musique passe en fond ▬ Se cogner en se levant ▬ Renverser le sel de chaque restaurant où il se rend. Ca perpétue la malchance d'après lui. ▬ Switcher en français ou en néerlandais quand il perd ses mots. ▬ Observer les alentours en permanence. ▬ Se perdre dans ses propres explications ▬ Détester qu'on le rabaisse mais possède un mal certain à se faire entendre.
La traque continue Son père l'était, sa mère aussi. Cela tombait sous le sens ; Conrad le serait aussi. Assez tôt, ses parents ont commencé à l'entraîner, voyant en lui un grand chasseur, intrépide et possesseur d'un don incomparable. Sauf qu'aucune capacité propre aux médiums ne s'est manifestée chez lui. Ni un quelconque talent d'ailleurs. Conrad est un incapable, un bras cassé, un de ses gars qu'on laisse volontiers sur le banc de touche. Après lui est venu au monde une paire de jumeau - une donzelle et un gamin - qui lui fit tellement d'ombre qu'on l'oublia complètement, l'évinçant du cocon familial sans aucune sorte de tact. On lui a fait clairement comprendre qu'il était un raté, une espèce de premier essai et qu'il ne pourrait rien changer à cela. Cependant, après quelques années où le jeune homme a tenté comme il pouvait de prouver au monde entier qu'il saurait se débrouiller en tant que chasseur, on lui a finalement refilé un mentor qui l'a secoué comme un vulgaire sac à puces. Conrad a pris beaucoup de retard dans son apprentissage ce qui explique pourquoi il est toujours entrain de l'approfondir. Désormais, après le décès de son premier mentor, il suit Ryleigh au sein de son groupe indépendant de chasseur. Il aimerait y trouver définitivement une place afin de s'y investir complètement. C'est qu'à part ça, pour la chasse, il manque un peu de conviction.
Convictions La révélation a causé un certain grabuge au sein du monde en général. Cela n'a pas étonné Conrad. Il s'est contenté d'écouter les personnes compétentes autour de lui, les matant avec un air blasé, monter sur leurs grands chevaux et commencer à jouter autour de divers opinions à deux balles dont il se tamponnait complètement. Conard se laisse dériver sur la vague du destin ; si l'apocalypse frappe à sa porte demain, il lui demandera juste ce qu'elle désire boire. Vous préférez du thé ou mon sang fera l'affaire ?
Conrad, la révélation, ça lui est passé au-dessus de la tête parce qu'on lui apprenait ce qu'il savait déjà. Les bestioles et créatures en tout genre, il les connaissait dans les bouquins, un peu de vue et beaucoup dans les récits de ses confrères. Il aurait pourtant voulu être un peu plus impliqué, c'est vrai, mais cette fichue nouvelle est arrivée au mauvais moment. Et puis même en fait, peut-être aurait-elle dû ne jamais éclore après tout.
Signes particuliers Le tatouage des Lannister parce que, malgré tout, il en fait partie. Du reste, aucun signe particulier, c'est quelqu'un de relativement sobre et il n'a pas encore eu le temps de se faire saigner assez profondément que pour en écoper quelques cicatrices.

PERSONNAGE INVENTE, SCENARIO OU PV? Inventé. On ne se refait pas. ; PSEUDONYME    ; DERRIERE L'ECRAN Vous en savez déjà trop. CODE DU REGLEMENT VAMPIRE. ; COMMENT NOUS AVEZ VOUS DECOUVERT? C'est la faute du chanteur de Finntroll mais il ne le sait pas. Le pauvre; ; AVIS GENERAL SUR LE FORUM   ; AVATAR UTILISE Berthold Rothas.

Chronologie

▬ 23 juin 1989, Namur, Belgique ; Naissance de Conrad. Un grand espoir s'installe en son être ; il est le premier né de la famille, celui qui assurera la lignée. Il sera un grand chasseur, tant sa mère que son père en sont persuadés.
▬ 1997, Anvers ; La famille Claeys se rend peu à peu compte de la maladresse de Conrad. Il n'est pas toujours assidu, trop rêveur, casse tout ce qu'il touche et se pète un bras en se battant tout seul. C'est une perte de temps. Personne ne voudra jamais le prendre pour apprenti.
▬ 08 mai 1998, Anvers ; Naissance des jumeaux, Alix et François. Dés l'instant où ils virent le jour, Conrad est doté d'un don d'invisibilité qu'il regrette amèrement.
▬ Juillet 2004, Ostende ; Alors que la famille Claeys est en vacances à la côte, les deux jumeaux manifestent leurs pouvoirs de médium, ensemble. Conrad se sent plus seul que jamais. Et personne ne fait rien pour arranger cela.
▬ 2007, partout dans le monde ; C'est la révélation. Conrad s'en branle complètement. Les créatures surnaturelles, il les connaît bien assez. Mais il se rend compte qu'autour de lui, c'est l'effervescence la plus totale.
▬ 2008, Bruxelles ; La Guilde organise l'un des plus gros rassemblement de chasseurs en Europe. Conrad y suit sa famille, bien qu'il ait été clairement évincé d'une quelconque destinée dans le métier. Il y rencontre Ryleigh Lannister pour la première fois, celle qui sera, plus tard, son futur mentor. Elle l'impressionne un peu, sa réputation parle pour elle.
▬ 2010, Namur ; Conrad commence ses études d'infirmier, c'est tout ce que ses parents pensent qu'il est capable de faire jusqu'au jour où il le voit partir aux études. Ils le laissent faire parce qu'ils se fichent de lui.
▬ Janvier 2014, Anvers ; Conrad rencontre Yann. C'est une promesse de mort qu'il lit entre les lippes sadiques de l'homme. C'est un tyran, un bourreau, un cauchemar. Le jeune homme n'arrive pas à s'en défaire, il devra devenir chasseur, malgré sa réticence. A cause de cela, ses études en prennent un coup.
▬ Début janvier 2015, Charleroi ; Une des premières sorties réelles de Conrad. Pas de quoi fouetter un chat, juste une patrouille. Sauf que son mentor l'engueule encore parce que, le con, il a oublié les balles des flingues. Le jeune homme se ramasse une furie sur le dos, comme souvent à l'exception de cette fois-ci, il croit bien qu'il va y passer. Sa vie est sauvée par l'intervention d'une vampire qui l'épargne après avoir éliminé son mentor qu'elle ne connaissait que trop bien. De ce fait, le jeune homme se retrouve haït par l'entièreté de la famille ; en plus d'être un raté, c'est un lâche.
▬ Mi-janvier 2015, Bruxelles-Shreveport ; Le trajet est long, les heures d'avion s'accumulent. C'est un allé simple pour Conrad, il doit aller retrouver sa cousine Ryleigh. Et ça ne l'enchante qu'à moitié.

Il a mal, il souffre, ses côtes le transpercent et il lui semble apercevoir une lumière divine tomber du ciel. Mais non, bordel de merde, c'est juste ce connard qui est là. Yann s'époumone. Il crie, hurle, à s'en arracher les cordes vocales. Conrad suffoque, il n'en peut plus, se noie dans son désespoir. Il n'écoute plus. Ses jambes le relèvent, ses mains agrippent le mûr qui écorche sa peau. Ses yeux ne voient plus, ils sont recouverts de sang et la douleur floue le peu de choses qu'il arrive à apercevoir. Le jeune homme veut fuir, il sent le danger, il l'entend gonfler au sein du souffle rauque du mentor. Il le savait bien que ce barge finirait pas le tuer. Putain, Jésus, fais quelque chose qu'il pense dans son désarroi. Il s'est levé contre le diable en personne et il n'a pas la foi pour l'affronter ; il n'a plus qu'à espérer que le divin daigne poser le regard sur lui. Est-ce que ses parents savaient ? Qu'ils confiaient leur premier né au mec qui finirait par l'achever ? Bien sûr. Ca lui vient soudainement à l'esprit, que même eux, désiraient le voir enterré. Conrad est con, ça lui colle bien à la peau. Ses pieds ne savent pas se mettre l'un devant l'autre sans qu'il se taule, la gueule dans la boue. Il y est traîné, à longueur de journée. Surtout depuis que Yann est rentré dans sa vie. Les nuits passées à dormir dans son garage, entre la moto et la 4x4, piquant une partie du coussin du chien, les journées passées sans manger, parfois sans boire. Les réveils intempestifs pour aller courir derrière sa bagnole. Les pains et les pêches qui lui tombent sur le coin de la gueule sans prévenir. Rabaissé et ignoré. Le jeune homme n'en peut plus, le salut lui semble salvateur.

Comble pour l'apprenti chasseur, c'est un monstre qui le sauve. Il porte le nom de Lise, a deux grandes quenottes qui lui susurraient bien des mots doux à la gorge et pourtant, contre toute attente, elle lui épargne le jugement dernier. Contre celui du mentor. Conrad a un peu l'estomac retourné mais finalement, même s'il l'avait voulu, il n'aurait rien su faire. Il mate, impuissant, le carnage de la vengeance de la brune. Celle-ci lui jette un dernier coup d’œil avant de sourire. C'est qu'elle pense qu'il ne sert à rien. Et elle ignore pourtant à quel point elle a raison. Dans l'équation, Conrad a juste oublié de compter le père. Mais il ne l'oubliera plus jamais.

Dans tout le foyer, c'est un flamand de bas étage qu'on parle, le patois d'Anvers que seuls les plus rodés peuvent comprendre. Conrad écoute, il observe. Pour lui, c'est mort. On parle de la façon dont il faudrait l'éliminer. Il écoute, patiemment. Mourir à 24 ans, c'est un peu triste, non ? Bien sûr que ça l'est. Les membres de sa famille s'entre-tuent en paroles, le néerlandais du jeune homme lui fait défaut. Il chope quelques mots par-ci, par-là, revoit la gueule de son maudit prof. Bien sûr qu'il cause néerlandais, sa famille le parle depuis toujours, mais là, tout lui échappe, il perd pieds. Il ne remarque pas que tous les regards se posent sur lui dans un unique élan. Verenigde Staten lui souffle son encéphale. Qu'est-ce qu'il foutrait là-bas, lui ? Les Amériques, c'est un peu loin et étranger. Et bordel, son accent en anglais, c'est une peu n'importe quoi. Qu'est-ce qu'il va faire là-bas ? Ses yeux se lèvent vers le patriarche qui s'est planté devant lui. « T'aurais dû crever là-bas. Quand enfin on t'offre la chance de faire quelque chose, t'es toujours incapable de faire quoique ce soit. T'aurais dû crever à sa place. T'es qu'un parasite. Et tu sais ce qu'on fait aux parasites ? » Conrad le sait très bien et ses yeux s'écarquillent soudain. Lui, il veut pas crever. Pas parce que c'est triste mais parce que c'est de sa vie qu'on parle. « Mais fichez-moi la paix ! » Il plaide non-coupable. « Yann est mort parce que, au lieu de faire son boulot, il s'occupait de me maraver la gueule. C'est pas ma faute. Merde. » Sa voix s'élève un peu, à l'encontre du barrage qui l'a toujours bloqué. Mais la gifle qui le fait tomber de sa chaise lui fait ravaler le peu de fierté qu'il vient de se procurer. C'est que ça coûte cher ce genre de choses. Le prix de la liberté, Conrad ne le connaît même pas. Il observe le sol et sent la honte le transpercer de fond en comble. Il aperçoit son petit frère et sa jumelle qui ricane dans son dos. Les Verenigde Staten lui semblent soudain être une bonne initiative, peu importe ce qui l'attend là-bas.