Yuma M.Wakanda

Feat Pedro Perestrello

PRELUDE

Téméraire, jaloux, extrême, artiste, sensible, charmeur, curieux, solitaire, complexe, charismatique.

Quelques mots sur un bout de papier. La décrépitude du temps aura tôt fait de tout oublier de sa personne. Mais maintenant, à l'heure où les émotions se déchainent à Shreveport, mieux connaître Yuma pourrait peut-être aider à savoir si son implication va aller grandissante ou non.

Car Yuma, c'est avant tout un esprit de l'eau, qui aime qu'on ne l'attrape pas pour mieux continuer à expérimenter. Il le fera sans doute jusqu'à sa mort, mais avant le décès de son père, cela marqua considérablement sa vie. Au point qu'on le voyait égoïste, il l'était, ne s'occupant que de nourrir sa satisfaction à essayer des nouveautés.

Aujourd'hui, il semble plus posé, plus apte à s'occuper de sa sœur maintenant que leurs deux parents ne sont plus. Il semble prendre au sérieux tous les métiers de sa vie, goûtant moins au plaisir du sexe, bien que ne partageant pas encore sa vie avec quiconque.

Il reste impalpable, à l'image de son élément. Son regard est troublant tout comme son comportement. Le voici sociable, à nouer de nouveaux contacts, puis juste après sur la terrasse, seul, à regarder l'horizon. Que veut-il ? Que cherche-t-il ? La vengeance, sans aucun doute mais sans précipitation. Il n'est pas idiot et c'est là sa force. Il a agit de manière insouciante pendant trop longtemps, désormais il prend garde aux revers de médailles.

Les femmes, il a pu en aimer, mais ne les respecte que depuis peu. Il s'est rendu compte qu'il y avait une âme au delà des émotions...il s'en est voulu d'avoir agit de manière si détachée, lui qui ressent pourtant si bien les autres...aujourd'hui, il est comme un repenti qui veut amener le bien autours de lui. Mais il pourra donner le change autant qu'il le veut, les anciens dieux savent que justice doit être faite...à lui de trouver le chemin pour se faire dans ce monde où un mage rouge est très mal vu et où ce qui est laissé apparent n'est pas forcément vérité.  
Occupation nocturne
Ses cycles ne se ressemblent pas. Il y a bien sûr un réveil et un coucher mais l'heure diffère d'un jour à l'autre. Gérer une affaire à cela de pratique que sa semaine est jonchée de rdv à heure variable. Il rencontre des artistes, parfois l'agent de ces artistes. Regarde leurs toiles, décident ensemble s'ils peuvent les dévoiler dans sa galerie.
A côté de ça, il aime dénicher de nouveaux artistes, il n'hésite donc pas à avoir l'ouïe fine et à se déplacer.

L'organisation des vernissages est laissée aux bons soins de son assistante, lui préférant signer les contrats et découvrir l'art...surtout à travers les émotions des autres.

C'est ainsi que durant ses journées, il a lui-même le temps de peindre, de se rendre en pleine nature où il a l'habitude de prier, à sa façon, totalement nu ou en dansant.

Il fait parfois cela la nuit également. Cela dépend du pourquoi il le fait. En règle générale c'est pour remercier les anciens dieux de la puissance qui est sienne même s'il n'en use plus de façon si régulière qu'avant la mort de son père. Il a pris conscience qu'on ne rit pas de tout, ou presque.

Régulièrement, minimum une fois par semaine, il rend visite à sa sœur cadette qui tient l'herboristerie familiale. Elle lui est souvent d'une bonne oreille, même s'il ne lui parle pas de tout pour la protéger. Avec elle il concocte de nombreuses potions ou pommades en vue de différents maux. Il sait qu'en cas de pépin il peut compter sur elle.

La nuit, en plus de se rendre en forêt seul pour ses rites, il joue avec son groupe de musique. Soit en soirée, soit dans leur studio de répétition. Il aime aussi aller danser en boîte de nuit, ou se rendre à une exposition quelconque. Tout endroit où il sait qu'il trouvera des émotions fortes l'intéressent.

Ainsi, il peut parfois passer des soirées chez lui, à se coucher vers minuit, ou à faire nuit blanche ou presque...

Il aime ne pas avoir de rythme...c'est le début de l'éternité d'après ses propres croyances.

Manies, habitudes & goûts

- Il doit faire du sport. Que ce soit quelques pompes à la va vite, ou une course improvisée, il le faut. Il semble alors quelque peu rigide dans sa tête, mais pour lui c'est une question de survie.
- Il adore la viande saignante et épicée si possible.
- Quand il peint il en fout partout ! C'est pour ça qu'il a une pièce rien que pour ça !
- C'est un gourmand de première...De fruits ! Offrez lui des fraises et tout ce qui s'en vient...
- Il n'a plus tendance à séduire. Avant c'était une deuxième nature, maintenant il ne reste que son physique...alors mesdames, si vous voulez de lui, venez à lui.
- Il adore les nouvelles expériences, c'est comme un vice chez lui. Jusqu'où ça le mènera ?
- Il a toujours au moins un pendentif autours du cou...Les protections, il n'y en a jamais assez.
- C'est un féru de dessin, il a toujours un calepin avec lui.
- Il aime méditer, souvent en pleine nature, seul et nu.
- S'il s'écoutait, il serait parti de Shreveport depuis longtemps...mais il doit veiller sur sa sœur et veut mettre un point d'honneur à retrouver l'assassin de son père.

Magie utilisée

La Lignée Wakanda

Yuma a d'abord été médium. Ses rêves sont porteurs de vérité. Dans la lignée Wakanda c'est ainsi que tout commence. Les hommes sont les seuls à être porteur du don de mage. Naturellement, il semblerait que l'eau l'ait choisi, le laissant en vie après qu'il ait failli se noyer. Le caractère de l'enfant collait à merveille avec cet élément : curieux, vif, peur de rien, voulant sans cesse essayer.

Rapidement, il commença à faire bouger tout élément liquide, puis avec le temps il apprit que la puissance de ses pouvoirs dépendaient de son respect de l'équilibre voulu par les anciens dieux, mais également des émotions qui peuplaient notre terre.

Suite à trois initiations (la dernière étant celle où l'esprit d'un ancien mage de la lignée devient son familier sous l'apparence d'un hibou). C'est aussi là qu'il reçu son prénom de mage « Misu », signifiant « ondulation de l'eau ».

Son oncle, mage d'eau également, fut celui qui lui enseigna à utiliser sa magie, mais également à puiser dans les émotions d'autrui.

Magie Rouge

Une magie ancienne, l'unique aux yeux de Yuma qui a été élevé dans cette tradition.
Le prix à payer n'est pas forcément fait que de sang. Sa lignée use énormément des émotions pour alimenter ses dons.

Il connait l'amérindien et en use lors de ses nombreux rituels qui s'accompagnent de danses et en fonction des périodes de l'année. Le cycle de la nature est très important et le respect de l'équilibre également.

En fonction de ce qui est souhaité il peut faire des sacrifices de sang et doit à chaque fois mélanger son propre sang pour que la magie opère. Ainsi, il met toujours une part de soi dans tout ce qu'il pourrait demander.


Occlumancie

Son oncle lui a appris à fermer son esprit. Cette pratique est essentielle pour un mage aux connaissances si anciennes. Ainsi, quand une personne tente de sonder son esprit, elle a le droit à un beau mal de crâne.

Les sorts de guérison et de protections

Sa famille lui a donné la connaissance des herbes. Son père étant mage de terre connaissait plusieurs solutions pour qu'une blessure se rétablisse rapidement. Yuma sait donc reconnaître les herbes et les utiliser en cas de besoin.

Il possède de nombreux talismans pour se protéger, et connaît plusieurs façons de protéger un lieu ou une personne. Ainsi, il enchante régulièrement des objets pour se faire.


Mage d'eau

Depuis son enfance il s'amuse de l'eau. Cet élément, vivace et trouble à la fois prend des chemins parfois insoupçonnés.

Il maîtrise :


déshydratation : l'humain et beaucoup d'autres créatures sont composées d'eau, ne serait-ce qu'à travers le sang. Ce pouvoir lui permet d'assécher le corps d'un être vivant ou mort, amenant pour les premiers une perte de connaissance ou la mort, et pour les seconds un coma passager ou alors une excitation intense (la faim) chez les vampires pouvant les mettre en frénésie ce qui peut s'avérer dangereux même pour le mage. Bien entendu, pour amener la mort, il utiliserait énormément d'énergie (d'émotions) et cela pourrait l'amener à perdre lui-même connaissance, donc il ne l'utiliserait qu'en cas d'extrême survie.

Il est encore en pleine découverte :

- changement de température de l'eau: il peut aisément chauffer ou refroidir un bol d'eau. Mais il n'y arrive pas sur des êtres vivants. Pas encore du moins.

- Télékinésie aquatique: son esprit peut manipuler les molécules d'eau. Pour le moment cela reste de la même proportion que ce que peut contenir un bol de céréales, mais c'est peut-être le début des boules d'eau. ( à noter que pour le moment il arrive à dévier le chemin d'une flaque d'eau, mais n'arrive pas à projeter l'eau)

Ses faiblesses

Quand il vient de fréquenter un endroit fort en émotion, il a l'impression de flotter, comme s'il était drogué. Ainsi, ses sens s'en retrouvent décuplés, ce qui peut amener (en fonction de la quantité absorbée) des hallucinations ou des bagarres qui n'avaient pas lieu d'être.

Quand il use de son pouvoir de déshydratation, son corps se voit transformer en un énorme oedeme douloureux, dont le seul moyen d'en venir à bout est de vomir toutes ses tripes.

Quand il use de son pouvoir de télékinésie aquatique, il subit des pertes d'équilibre, comme si la réalité se contorsionnait, au point que sa vision se trouble et qu'il a besoin de s'asseoir. A terme, s'il arrive à créer des boules d'eau, la réalité se contorsionnera tellement qu'il vomira et pourrait avoir des pertes de connaissances allant de quelques heures à quelques jours.

Pour le changement de température des liquides, son propre métabolisme en subira les conséquences. A savoir qu'il aura des frissons dû à un froid glacial (dans le cas où il baisserait la température) et inversement, il subira de fortes fièvres s'il use de son pouvoir pour un réchauffement.

Autre particularité: En cas de de temps très sec, il ne peut user de ses pouvoirs. Son propre corps perdant l'eau qu'il possède en lui, c'est comme si le flux ne pouvait passer. Ainsi, il évitera de se rendre en plein désert ou de trop s'exposer quand les températures sont très élevées, même en Louisiane.

Blanche Confrérie

Il pense que c'est un de ses membres qui a assassiné son père. Mais est-ce là toute la vérité ? (je laisse libre l'assassin de son père pour le moment pour plus d'ouverture en terme de jeu). Par conséquent, il n'a aucune envie de les rejoindre si la proposition venait à tomber.

150 mots minimum. 400 maxi.
Convictions Que pensez-vous de la révélation ? Préférez-vous avant ou après la révélation ? En bref votre opinion sur la question.
Yuma a apprécié la révélation. Ainsi, il est commun de parler de vampires ou de créatures plus étranges, amenant les contes de son enfance sous un nouvel éclairage qu'il peut partager. Il a aimé que les vampires aient leur propre quartier, au même titre que les loups garou, quoique actuellement, ces derniers semblent être bien plus redoutés.

Curieux de nature, il aime la possibilité de pouvoir discuter de la particularité de chacun, bien qu'il ne soit pas bête et a compris qu'être sorcier n'était pas à crier sur tous les toits. L'inquisition n'était pas si loin dans le temps, et même si lui est respectueux de l'équilibre de la vie, il a bien conscience que ce n'est pas le dessein de tout le monde, et pour ça peu importe le clan d'origine.

Ainsi, ce n'est pas forcément ceux vêtus d'un manteau blanc qui sont les plus sages, et ceux oeuvrant dans les ombres qui sont les plus à craindre. Il en est la preuve...bien que sa capacité à utiliser l'émotion pour ses pouvoirs pourraient être mal vu...mais au moins, l'énergie est renouvelée, tout le monde ne peut pas faire ça.


Signes particuliers Un ourobouros dessiné dans le bas du dos, suite à sa première initiation (au nombre de trois au total) Facultatif.

Carnet de route

Il était une fois...

Il avait fallut trois sacrifices pour qu'Enola accouche dans le confort de leur maison, loin du brouhaha de l'hôpital de Shreveport. Cela faisait plus de 24h que le travail avait commencé. La jeune mère pensait que ni elle ni l'enfant ne viendrait au monde, malgré les potions de son époux, ainsi que ses prières. Paco avait compris ce qu'attendaient les dieux anciens. Il avait sacrifié un lapin, une biche et même une chouette. Il était bon chasseur. Chasseur de sang. Un mage rouge qui ne puisait que dans le sang des anciens pour des situations d'urgence comme celle-ci. Il savait que son désir d'avoir un fils était égoïste, il avait alors amené l'équilibre avec ces trois sacrifices. Il le savait. Les dieux aussi. Le cri de Yuma se fit entendre. Tout le monde était sauvé. Les dieux s'étaient repus des esprits des animaux.

Dans la lignée Wakanda, seuls les hommes étaient porteurs de magie. Ils étaient tous dévoués à servir les anciens dieux. Leur destin était en grande partie tracé. Ils seraient chaman, tenteraient d'aider leur prochain mais avant tout les dieux. C'est dans cette philosophie que fut élevé Yuma.

Très tôt, l'enfant se révéla digne de sa lignée. Il réveillait ses parents au milieu de la nuit suite à des songes porteurs de vérité. A trois ans, il ne faisait que pleurer, ou alors racontait avec des dessins ce qu'il avait vu à ses parents qui souriaient face à son désir de communiquer.

Dès cet instant là, le père de Yuma aurait pu comprendre que son fils n'allait pas se tourner vers le même élément que lui, à savoir la terre. L'enfant était agile de ses mains, mais également de son esprit, et dès ses six ans il se montrait soucieux de tout expérimenter, ne se satisfaisant pas des contes que son père lui narrait, désirant essayer par lui-même. Son père tenta de le cadrer du mieux qu'il le put, l'emmenant avec lui cueillir les herbes que sa mère revendait dans leur boutique d'herboristerie à Shreveport. Et il a suffit d'une fois pour que son fils, désireux d'aller cueillir une herbe poussant au milieu du ravin, sombra dans l'eau gelée du matin, risquant de mourir si son père n'avait pas été bon nageur.

Soucieux d'avoir perdu son premier né, il utilisa sa magie de guérison pour amener son fils à respirer de nouveau. Ce dernier revint de l'inconscience dans laquelle les flots l'avaient mis et il sut à cet instant que l'élément « eau » avait choisi son fils aussi sûrement que son caractère le prédisposait.

A partir de ce moment là, Yuma ne faisait pas que des rêves, il commençait à avoir une connexion avec son élément, s'amusant à changer la température de l'eau par sa propre volonté quand il allait dans son bain et qu'il la trouvait trop tiède. Son père s'agaça rapidement de cette propension qu'avait son fils à utiliser la magie pour son bien, sans se soucier des retombées. Il lui expliqua les règles, lui demandant de n'utiliser son don que lorsque cela était nécessaire et non pour son bon plaisir.

Cela brima l'enfant, qui préféra aller seul dans les bois, fuyant la présence de son père qui ne s'amusait jamais de rien et qui fronçait bien trop souvent les sourcils.

Tandis que sa mère accouchait de sa petite sœur Doli, le frère de son père Keme, mage de l'eau également, vint séjourner chez eux. Pour Yuma, huit ans, cet homme à la dégaine bien moins rangée que celle de ses parents l'enchantait. Il n'arrêtait pas de lui poser des questions, de s'intéresser à ses aventures et de chanter avec lui les chansons des anciens tandis que son oncle jouait de la guitare. L'amour pour la musique de Yuma naquit à cette époque là.

A la même période, Paco délaissa son fils, s'occupant d'approvisionner la boutique, de faire son travail et de veiller sur les siens, tandis que son frère se mit à éduquer Yuma. Auprès de son oncle, l'enfant put exprimer toute sa créativité tandis que le mentor lui montrait ce qu'il se devait de faire pour que l'équilibre persiste. C'est à cette époque que Yuma devint plus humble face à la nature, qu'il se mit à apprendre la langue ancienne de son peuple et ainsi utiliser la force de certains rituels. Il apprit certaines danses, certains chants, choses qui l'enthousiasmaient car du domaine des arts.

La première initiation ou le marquage à vie.

Agé de 12 ans, Yuma se vit tatouer un Ouroboros, un serpent se mordant la queue. Ce symbole est aux origines de leur lignée amérindienne et vient signifier le potentiel avant l'étincelle de la création. Ainsi, l'enfant recevant ce symbole est prêt pour la seconde et troisième initiation qui le rendront mage aux yeux de leurs dieux. Ce tatouage a aussi pour fonction de maintenir les émotions que le jeune mage, tout au long de sa vie, absorbera.

Pour que cette initiation revêt tout son sens, un rituel est pourvu, lors duquel le jeune enfant apprend à s'ouvrir les veines pour contenter les dieux par son propre sang, tandis que son père et son mentor amènent le leur pour amener leur soutien face à leur choix. Yuma n'est alors plus un mage parmi tant d'autres, il est désigné par les hommes et les dieux et devra bien prendre garde face à son utilisation de la magie.

C'est après cette initiation, que l'enfant commence à ressentir des émotions plus diverses que la simple joie et peine. Il se rend compte de ses désirs, tout d'abord sexuels, comme tout enfant de son âge, mais de manière plus puissante en raison de l'énergie qui l'habite. C'est son oncle qui l'accompagnait en ville ou encore aux anniversaires des personnes de sa classe. Son père préférait rester chez lui, s'occupant de sa fille plutôt que de connaître le moment où son fils passera à l'acte.

La première fois de Yuma ne fut pas des plus profondes en terme de sentiments. Et sans doute est-ce cela qui a fondée sa façon d'aborder les relations durant la majeure partie de sa vie. Ce fut avec une fille plus âgée de deux ans, qui semblait avoir l'habitude. Chose qui l'a surpris, fut les prouesses du jeune homme pour sa « première fois », mais surtout son regard qui semblait voir au delà de la chair. C'est ainsi que Yuma, de son côté, découvrit la force de l'énergie sexuelle. Cette émotion nommée désir est une source de puissance lui expliqua son oncle, mais ce n'était pas la seule.

Ainsi, jusqu'à la seconde initiation qui eu lieu à ses 16 ans, il expérimenta les différentes émotions. Il aimait se nourrir d'elle, commençant à jouer dans un groupe de rock, à avoir ses groupies et dans le même temps à se fermer face aux membres de sa famille. Il fallait dire que ses rêves se faisaient moins nombreux et que le jeune homme s'enfermait dans l'art et l'émotion pour garder pied. Il peignait à qui mieux mieux cloîtré dans sa chambre ou dans la nature. Il vivait de plus en plus la nuit, délaissant l'énergie diurne (Tsohanoaï
pour celle nocturne (Tklehonoai  ) ce qui inquiétait son père sur le chemin qu'il allait suivre.

C'est à cette époque qu'il commença à s'essayer aux drogues, mais également à toutes les expériences qu'on lui proposait. Son maitre mot « expérimenter », c'était tout ce qui l'intéressait. Tant et si bien qu'il collectionna les filles, testa même les garçons mais sans convictions. Pour un regard extérieur, il semblait totalement paumé...et pourtant, une force se lisait toujours dans son regard ce qui en troublait plus d'un.

La seconde initiation ou la mort contre la magie.

La seconde initiation se déroula de nuit, là où les esprits étaient les plus puissants. Ici, point de nouveau tatouage, mais une épreuve de force pour le jeune homme. Il devait utiliser son élément de prédilection pour prendre la vie d'un animal : un loup. (le pouvoir spirituel à acquérir).

C'est ainsi qu'il dut se confronter à un loup, seul en pleine nature. Il n'avait pas peur. Depuis qu'il avait faillit mourir dans le ravin, la peur l'avait définitivement quittée. Il avait un sourire aux coins des lèvres, cherchant dans ses sens comment il allait vaincre l'animal.

Ce dernier se présenta à lui, féroce, les crocs montrés. Il se précipita même vers lui, sautant pour lui arracher la gorge, avant que sa course ne soit stoppée. L'animal couinait, au point que Yuma hésita à aller jusqu'au bout. C'est la voix de son oncle qui le rappela à l'ordre. Ainsi, sa volonté l'aida à finir le travail. Le loup était mort totalement déshydraté. Il lui avait pris son flux vital car il l'avait voulu. Contre toute attente, l'initiation réussie n'amena aucune fierté à Yuma qui devint plus taciturne. Il n'aimait pas tuer. Son père le ressentait au fond de lui et ça l'apaisait. Il avait peur que son fils unique suive le trajet de son oncle qui était un être poursuivit par la blanche confrérie, mais qui savait très bien resté dans l'ombre également.

Paco profita de cette période pour encourager son fils à continuer ses études. « La magie, ça ne fait pas tout dans la vie » était sa devise. Yuma écouta son père en devenant plus attentif en cours bien qu'il ne délaissa ni le chant ni la peinture. Comme le lui avait dit son père, les rêves s'amenuisaient de nuit en nuit. Ils étaient voués à disparaître totalement lors de sa dernière initiation.

Il vécut une période de sa vie bien plus calme, bien qu'il était toujours attiré par la magie et qu'il apprit à reconnaître les plantes et à les mélanger comme le lui montrait son père. C'est à cette période que son oncle disparut avant de revenir lors de la dernière initiation.

[Troisième initiation ou le mariage avec l'esprit.

Cette dernière consistait à appeler les esprits de la lignée afin que l'un d'eux, anciens mages, s'allient à Yuma. A chaque initiation, Yuma était totalement nu. Il apprit que désormais, tout rituel devrait être effectué nu pour se montrer humble face aux anciens dieux.

Maculé de son propre sang et de celui d'un cerf, ils appelèrent les esprits de leur lignée. Yuma avait les yeux fermés, tandis que son père – la terre – et son oncle -l'eau – appliquait le rituel qu'ils avaient eux-même vécus. Yuma se sentit transpercé de part en part, allant jusqu'à hurler à la lune tellement il ne s'attendait pas à ressentir une multitude de courant d'air, mais également d'émotions aussi diverses que la tristesse, la souffrance, la colère, la haine, l'amour...C'était un tourbillon d'émotions qui faillit lui faire perdre conscience. Heureusement pour lui, il resta parmi les vivants bien que les morts lui eurent murmurer mille secrets et que l'un d'eux se canalisa dans le premier animal qui passa dans ce cercle amérindien. Un hibou. Pas l'animal le plus commun en ville, mais un animal gardien de la nuit et de la lune pour les amérindiens.

Un des secrets que lui transmirent les morts fut son prénom de mage, Misu. Il signifie « ondulation de l'eau », ce qui lui convenait très bien, lui qui était devenu bon danseur et qui jouait de son élément avec grâce.

Quand un conte se banalise.

A partir de cette initiation qui fut sa dernière, Yuma mena sa vie comme il l'entendait. Agé de 20 ans, il termina ses études avec brio deux ans plus tard, amenant de la satisfaction chez son père, tandis que son oncle avait déjà disparu de la circulation.

Il continuait à vivre la nuit, son familier incarné en hibou lui expliquant la nécessité en tant que mage rouge d'alimenter son énergie intérieure par les émotions des autres. C'est ainsi qu'il continua à peindre et à s'alimenter des émotions que provoquaient ses œuvres chez les autres. C'est ainsi qu'il s'abreuvait de l'énergie de ses groupies à chacun de ses concerts, ou encore de celle d'une foule dansante dans n'importe quelle boîte de nuit.

Son père lui demandait sans arrêt quand il allait décider de se poser, fonder une famille. Il lui riait alors au nez, redevenant le jeune homme d'antan qui ne pensait qu'à profiter, expérimenter et peu importait les conséquences. Toutefois, bien que fantasque dans sa façon de vivre, il n'abusait pas de la magie, voyant que des créatures surnaturelles existaient sans essayer de les approcher davantage, il pratiquait sa magie en pleine nature, loin de tout curieux.

Son père l'imaginait déjà dans une grande entreprise, suite à sa licence en marketing. Au lieu de cela il se débrouilla grâce à ses nombreux contacts et à la vente de plusieurs de ses peintures pour devenir co-gérant d'une galerie d'art sans prétention en ville. Ainsi, à chaque vernissage, il pouvait également se nourrir des émotions que les gens éprouvaient en contemplant les différentes toiles.

Ce fut cette décision de carrière qui l'éloigna davantage de son père. C'est ainsi qu'il prenait le temps de rendre visite à sa mère à la boutique d'herboristerie régulièrement, tandis qu'il ne faisait plus que croiser son père quand il venait décharger ses récoltes.

Cette période là fut marquée pour Yuma par de nombreuses rencontres amoureuses. Il tentait de se laisser aller à ses propres émotions, mais tôt ou tard, il se protégeait et préférait en finir. S'il ressentait de la peur quelque part, c'était bien en terme de sentiments. Pour le reste, il n'était toujours pas le dernier pour expérimenter, vivre dangereusement ce qui l'amena à fréquenter des vampires, ne se laissant toutefois pas tenté par la morsure surtout suite à la révélation. Les choses étaient dites, les bars qui se vantaient vampiriques apparaissaient à foison. C'est là qu'il comprit qu'il était tout de même dangereux pour lui de se promener dans ce genre d'endroit et à deux occasions il du user de son don pour échapper à une situation funeste.

Il devint très solitaire, n'ayant plus son oncle avec qui parler de magie, tandis qu'à l'opposé il devenait un personnage public, du moins là où il se représentait avec son groupe et lors des vernissages de ses toiles. Mais niveau relationnel, il était loin d'être comblé.

Mais tout cela peut ressembler à la vie d'un garçon qui a suivi les conseils de papa, qui a réussi, qui est même assez chanceux vu comme il tente le diable souvent...Les choses auraient pu continuer ainsi longtemps, après tout le sexe et les expériences à foison, on ne s'en lasse jamais...et pourtant.

Quand le conte déchante

Encore un joint. Ca fait du bien. Ca passe inaperçu. L'effet de la drogue amplifiait sans arrêt ses sens et il adorait cela. C'était son oncle qui lui avait montré comment ça marche. En tant que sorcier, ça décuplait vraiment ses sensations et avant une partie de sexe, ça ne faisait que du bien.

Il était prêt à la recevoir. Candice. Un nom plein de malice. Il l'avait remarqué lors du vernissage de ses dernières toiles. Que ce soit l'aura du peintre ou celui du chanteur, c'était toujours facile. Elle était intéressée avant même d'arriver dans la galerie. Il le sait, il l'a senti en elle. Et maintenant il la voit avancé d'un pas chaloupé jusqu'au lit, seulement vêtue d'une dentelle qu'il avait envie d'arracher avec ses dents. La voici au dessus de lui. Il croise son genou droit, elle s'y assoit nonchalante, tandis qu'il vient caresser son visage. Elle sourit, mime le gêne. Elle l'excite.

Tout était parfait jusqu'à cette sonnerie. Celle de son téléphone à lui. Son cœur battait déjà fort, mais là cela s'accéléra. Oh que oui que la drogue décuple ses sens...et ses émotions. Il n'a pas envie de répondre, mais jette un regard discret. C'est sa mère. Il panique déjà.

Il tend le bras, attrape le téléphone, appuie sur « répondre ». Des pleurs. Pas besoin qu'elle parle, il sait au plus profond de lui qu'il s'est tenu loin de sa famille trop longtemps. Mais il y avait le vernissage ce soir. Il y avait cette énergie offerte. Puis merde !

Il pousse Candice « oh, mais il t'arrive quoi ? », ne lui parle pas. Elle n'est qu'une image qui s'effacera de sa tête rapidement. Pas comme celle de son père. Il se rhabille, le téléphone toujours à l'oreille. Sa mère arrive à dire le mot « mort ». Il déteste ce mot. Ca le glace jusqu'à l'os. « J'arrive ». C'est tout ce qu'il arrive à dire.

Quand il sort et embarque dans sa voiture, il sent son propre sang bouillir. Il a envie d'expulser toute cette haine, cette culpabilité qui l’accable. Il voit son hibou planer dans la nuit. Il lui montre le chemin. Il le connaît par cœur.

Quand il débarque chez ses parents à une demie heure de Shreveport, les policiers sont là. Son père a été assassiné. Aucun doute. On lui demande où il était. Il répond, pas le temps de s'outrer. Il a tellement de raison de s'en vouloir qu'il se ferait bien arrêté si ça pouvait aider. C'est sa sœur qui lui explique ce qu'il s'est produit. Et à cet instant, il devient le fils que son père a toujours voulu.

L'affaire paraît simple : quelqu'un a éviscéré son père en pleine forêt et en pleine nuit. On pense à un animal. Mais en se rendant sur les lieux il a senti l'empreinte de la magie. Il a même fait appel à un rituel pour que les esprits de la nature lui raconte en image ce qu'il s'est produit. C'est ainsi qu'il a perçu un autre mage et une colombe blanche.

Il en parle à son oncle et pour lui, la colombe blanche représente la blanche confrérie. Le sang de Yuma ne fait qu'un tour. Son oncle l'apaise, lui dit de ne pas agir sous l'émotion. Il lui faut des preuves.

De ce drame à aujourd'hui

Yuma s'est mis en contact avec un détective, la police n'ayant rien trouvé. Cela fait maintenant 6 ans que son père est mort et que l'assassin court toujours. Depuis cette époque il s'est assagit, n'étant plus le séducteur invétéré qu'il était, s'adonnant à ses chansons, ses peintures, sa galerie d'art ; récoltant toujours les émotions, les emmagasinant en lui en vue d'un jour être prêt à venger son père.

Sa mère est décédée il y a deux ans pour sa part. Atteinte d'un cancer. Elle n'a pas voulu de l'aide de ses enfants, préférant rejoindre son époux qui lui manquait de trop.

Yuma est désormais un mage rouge toujours aussi secret et paradoxalement, toujours aussi sociable...mais après tout, il n'a pas le choix, sans fréquentations, ses pouvoirs tomberaient en poussière.