nastasia yulia zaharen âge. j'ai l'air de 25 ans, mais je viens d'atteindre le centenaire. bonne fête à moi *soupir* date et lieu de naissance. marrant en fait, je suis née un trente et un octobre, à la samain, la veille de la Toussaint, dans les Carpates, en Roumanie. nationalité. roumaine, cela va de soi votre forme animale. Louve date de la transformation. / type de métamorphe. pur sang état civil. officiellement célibataire lieu d'habitation. stoner hill. métier. femme de chambre au victory inn étiquette qui vous est collé. la gosse trop gentille qui a perdu le contrôle de sa vie, en fait, personne ne sait que je ne suis pas humaine. que je ne l'ai jamais été, et que désormais, j'suis encore plus loin dans le surnaturel avec ce que sevastian m'a fait. pour le moment, on me prend pour une fille légèrement dingue qui fait fort sur le plan social.

traits de caractère.
« Ils pensent que je vais ranger ce merdier? Putain, mais ils sont graves ceux-là » Dans le genre du franc parler légendaire, on peut dire que je mérite ma palme. Je déteste faire dans la dentelle, parce que je déteste les faux-culs. Ma manière cassante de dire des trucs, les choses qui choquent, qui dérangent, moi, je les trouve vachement plus intéressants que ce qui intéresse la plupart des gens. Je déteste beaucoup de trucs, je suis plutôt pessimiste et sombre de nature. Je mets ça sur le compte de la lycanthropie, c'est beaucoup plus facile que d'admettre que ce soit autre chose. J'aime me faire remarquer, j'aime faire des trucs complètement dingues sur un coup de tête, je suis impulsive comme pas possible, ce qui finit par agacer les gens, ça, et le fait que je suis tout bonnement incapable de faire du surplace. Des conneries, j'en ai fait, en cent longues années. Des gens, j'en ai rencontré. Des mecs, j'en ai vu, j'en ai gouté, j'en ai jeté des tonnes. Des humains, des lycans, peu importe. J'adore être le centre de l'attention, qu'on me lance des compliments à la tonne, jusqu'à ce que je me lasse, parce que je me lasse rapidement. D'ailleurs, une fois un truc obtenu, il est rare que j'en veuille encore. Par principe, parce que ce n'est plus un défi, parce que lorsque ça devient facile, je m'ennuie, et j'ai horreur de ça « Tu attends quoi au juste, donne-le moi merde! ». Impatiente, bouillante et téméraire. Je n'ai peur de rien, à vrai dire, je suis constamment à la recherche d'un truc qui stimule l'adrénaline, prendre des risques, de moins en moins calculé. De mon existence, il y a eu quelques personnes qui ont eu une certaine importance, et il était totalement hors de question de les partager. Ils sont à moi, ça doit être l'effet de la bête, mais je peux devenir sournoise et violente si on s'en prend à ces personnes-là. Évidemment, je ne m'en vante pas, parce que je ne veux pas qu'on croit que je peux m'attacher, les attaches, c'est dangereux. J'ai vu des gens mourir pour moins que ça. Pour m'amuser, ou pour un sentiment moins noble comme la vengeance, je peux prendre mon temps, du temps, j'en ai tellement de toute façon, afin de rendre l'expérience la plus désagréable et cruelle possible pour la cible. Être le chasseur en quête de sa proie, ça me fait toujours prendre mon pied. Pour obtenir ce que je veux, je pourrais attendre l'éternité, et ce n'est certainement pas ce désir qui va s'atténuer, au contraire, je nourris assiduiement ma rancoeur, ma haine, ma colère, malgré mon air doux et légèrement fleur bleu. Les apparences, je les modèle à mon gré, changeant de peau chaque fois que je change d'endroit où je pose. Parfois la garce sans coeur, ici, c'est plutôt la gentille et un peu naïve femme de chambre. J'aime ma vie, je ne l'échangerais vraiment pour rien au monde.

De mon existence, j'ai vu des gens mourir, souffrir. J'ai perdu des amis, j'ai perdu ce que je prenais pour ma famille. J'ai décidé que ça faisait trop mal de souffrir, alors j'ai décidé de ne plus m'en soucier et de ne surtout jamais m'éprendre sérieusement de quelqu'un. Je couche quand j'en ai envie, avec ceux qui me tentent, me plaise, ne serait-ce que pour un temps. Je ne me pose jamais. Je vais d'un côté comme de l'autre, sans cesse à la recherche de sensation, de reconnaissance. J'avoue prendre un pied pas croyable quand c'est interdit, parce que ça goûte tellement meilleur. Physiquement parlant, je suis consciente que le ténébreux à la cote ces dernières décennies, et comme c'est tout naturel chez moi, ça me plaît assez de voir les gens qui se retournent sur mon passage. Les femmes pour la jalousie, les mecs pour l'envie et le désir. Attiser la flamme, puis simplement prendre ses distances quand c'est au plus fort. La fureur, l'aphrodisiaque le plus puissant que j'ai découvert depuis plus de quatre-vingt longues années. Entre temps, je profite de ma vie, cachant ma véritable nature pour ne pas me faire reconnaître. Ça a toujours bien fonctionné, pourquoi maintenant ça n'irait plus? Évidemment, il est tout bonnement interdit de mentionner l'arrivée de Sevastian...

occupation diurne.
Je n'ai jamais aimé étudier, j'ai l'impression de perdre un temps fou quand je m'assois dans une classe. C'est tellement mieux d'apprendre sur le terrain, de faire ses propres expériences. J'ai été engagée au Victory Inn à Shreveport par hasard, en fait. Je traînais avec Sonja au Hell's Angels, et on est tombé sur un mec qui nous a lancé un pari. Il nous prenait dans sa boîte si on réussissait à le battre à un jeu stupide. Je crois que ce type-là est carrément accro aux jeux de cartes, blackjack, poker, quoique, si moi ça m'ennuie, mon amie était emballée. Je ne sais pas d'où ça lui sort, mais elle a eu le dessus sur notre pauvre victime qui nous a donc donner un boulot, femme de chambre dans un hôtel. D'accord, c'est pas nécessairement le pied, mais comme je suis assez douée, j'ai obtenu un salaire plus décent et je ne daigne pas refuser de nettoyer un endroit qui est trop dégueulasse. Pas question que je me tape la basse besogne en ramassant des condoms usagés et du gerbage à gauche et à droite. Dans ces cas-là, on referme la porte en laissant un petit mot à l'adresse des gros cons qui vivent dans une porcherie pareille. On ne s'est jamais fait prendre à part, ce qui m'arrange bien. De plus, en travaillant avec une copine, le boulot dérape souvent en guerre d'objets, en essayages de tenues ultra-classes, en petit-déjeuner quand les clients laissent le trois-quart de leur nourriture - surement une pétasse blonde shootée au botox qui s'est mis au régime 0 - ou en éclat de rire général. Ça nous est arrivé de voler des trucs sans importance, mais avec parcimonie, au moins. Tant que ce boulot me fera marrer, j'vais surement pas chercher ailleurs. Pour l'instant, ça va bien, et puis outre deux engueulades avec des mecs particulièrement crades et d'être tombée à trois occasions sur des parties de jambes en l'air et une fois sur un mec en pleine overdose, c'est sympa. Disons que moi, je prends mon pied, et c'est ce qui m'importe.

Hors du boulot, j'adore traîner dans les rues, les quartiers malfamés de Shreveport. J'aime bien donner l'impression à des criminels ou brigands à deux balles qu'une pauvre jeune fille innocente se jette dans la gueule du loup. Ironique quand même, du coup parfois, y'a un type bourré qui se prend pour Clark Kent et qui tente de me sauver d'un danger imaginaire. Je cherche simplement à égayer des soirées ennuyeuses, et comme je suis du genre à dormir deux heures par nuit, il faut meubler le temps. Je vois quelques potes, quelques métamorphomages, comme moi, à l'occasion au Lunatic Cafe, même si je dois me coltiner des lycans pas commode. Je ne suis pas proche des gens de ma race, ou de ce qui m'en rapproche. Je préfère la compagnie des humains, plus facilement manipulables et naïfs. Je me rends à l'occasion, quand j'ai envie d'un boost d'adrénaline, à la boîte que tient Sevastian, rien que pour voir sa tête quand je matte un de ses danseurs. J'adore la flamme qui brille dans son regard quand je pose les yeux sur quelqu'un d'autre. Ça m'allume carrément, rien de moins. Ah... vivre dangereusement, le pied quand même!

manie, habitudes & goût.
je ne dors pratiquement jamais ■ je passe continuellement la main dans mes cheveux ■ je ne mange pratiquement rien ■ je bois énormément de thé et de café ■ je carbure souvent à la nicotine et à la caféine ■ je mordille ma lèvre inférieure quand je suis excitée ou furieuse ■ je ne supporte pas la stupidité ■ je vis pour l'adrénaline et les sensations fortes ■ je ne parle jamais du passé, jamais ■ je marche et danse sous la pluie torrentielle ■ j'obtiens ce que je veux, et quand je l'ai, ça n'a plus d'intérêt ■ je classe mon tiroir à sous-vêtement - ultra rempli, c'est mon péché mignon - en ensemble, par couleur ■ je gagne la plupart du temps les jeux d'alcool ■ j'aime le sexe ■ je ne fréquente pas la racaille qui se donne à des vampires et qui expose leurs marques fièrement ■ j'aime être le centre de l'attention en faisant mine de ne pas le chercher ■ je porte depuis toujours une bague à mon annulaire gauche ■ je fume ce qu'il y a de moins cher et ce qui arrache le plus les poumons ■ je n'ai pas de lit dans mon appartement, je dors sur un divan, pour 2h en moyenne, c'était optionnel, le pieu ■ ça force les mecs à se montrer imaginatifs quand ils ont l'honneur de venir chez moi pour mon divertissement ■ je raffole des trucs à la vanille, flan, yogourt, tout.

transformation.
Lors de la pleine Lune, ou du moins le plus tôt possible ce jour-là, je cours me réfugier dans les bois pour éviter que qui que ce soit soit témoin de mes transformations. Je n'ai pas honte de ce que je suis, en fait, car ça m'a permis de pouvoir vivre ces longues années sans devenir une vieille harpie et pouvoir continuer de vivre des émotions complètement dingues. Cependant, je préfère que les gens ne le sachent pas de manière officielle, allez savoir pourquoi. Peut-être parce que je n'aime pas qu'on me perce à jour et que je veille jalousement à la moindre information pouvant apprendre à quelqu'un quelque chose sur moi. Honnêtement, je ne sais pas ce qui m'arrive de manière certaine quand je suis louve, mais je ne dois vraisemblablement pas être commode, vu l'état dans lequel je me trouve quand je me réveille. Je suis souvent des heures patraque, à moitié nue, sur le bord d'un ruisseau ou dans une caverne. Heureusement que je ne suis pas sensible au froid, je serais morte depuis des décennies. Je suis, comme on dit, une solitaire. Du moins, je n'ai jamais rencontré de meute capable de m'offrir ce que j'ai à être seule : une liberté sans compromis, sans demi-mesure, le plein contrôle de ma vie. Je ne supporte pas l'autorité, je n'admets pas les ordres, ma vie, je veux la vivre comme je l'entends, et à moins d'être élue louve alpha un jour, je serai subordonnée, et je ne peux tout simplement pas le concevoir.

conviction.
Sincèrement? À vrai dire j'en ai eu absolument rien à foutre, quoique l'agitation de la communauté surnaturelle m'a diverti pendant un temps, et j'ai adoré voir certains lycans et vampires se mettre en rogne. Je ne crois pas une seconde que les mesures adoptées pourront reffréner les pulsions vampiriques, et je ne compte pas non plus sur l'humanité pour nous préserver de ces créatures sans poul. Je m'en préserve comme je peux, leur froideur et leur régime alimentaire plutôt restreint me dérange, me rend hargneuse et désagréable. Ils ne savent justement que mordre et bien paraître. Pour moi, la révélation n'a pas changé grand chose, sinon que la majorité des créatures prennent leur pied à vivre au grand jour, ouvrant à gauche et à droite des magasins, des lieux exclusifs pour leur bon plaisir où des humains curieux viennent s'y débaucher pour en repartir, souvent, deux trous dans le cou. Prochaine question ?

signes particuliers.
Au creux de mes poignets, d'un côté, il est inscrit heart et de l'autre head. Je l'ai fait sur un coup de tête le jour de mes cinquante ans, un demi-siècle, oui oui. Pourtant, chaque fois que je pose les yeux sur ces derniers, ça m'apaise, comme si ça me permettait, pour une fois, de me poser sur un problème, ne pas agir sans réfléchir, ne pas foncer sans même prendre le temps de penser. J'ai une cicatrice sur la hanche droite, la cuisse gauche, je crois que ça remonte à l'enfance. La vie dans un orphelinat, d'où je viens, en Roumanie, c'est loin d'être la grande vie. Je porte depuis mes seize ans une bague ancienne qu'on m'a offerte alors que je prennais le large de l'orphelinat pour aller vivre des trucs loin de cette vie dégueulasse et ces conditions horribles dans lequel on nous gardait. J'ai souvent été choisi pour une sortie, mais j'étais, comment on dit, déjà, trop instable? Je ne supporte pas de faire la belle et de la fermer, et puis comme j'avais habitude de me comporter en petit caïd pour éviter les embrouilles, ça ne plaisait pas nécessairement à ceux qui croyaient tombé sur des petits anges inoffensifs dans un milieu aussi compétitif que les orphelinats. Pour en revenir à ma bague, c'est le bien le plus précieux que je possède et je ne l'enlève pas, jamais. C'est pour me rappeler qui je suis, d'où je viens. C'est la seule chose que j'ai conservé de mon passé, ça, et la mémoire remplie de souvenirs douloureux ou lourds, pas grave, j'ai les épaules larges.

pseudonyme. emmecie
âge. 19 bougies
code du règlement.
avis général à propos du forum. il promet
avatar utilisé. Daisy Lowe :028/:

histoire.

Parce que tout ne commence par par il était une fois...
« Je vais foutre le camp Ev' ». J'ai la tête appuyée sur son torse, il remonte le drap sur nos deux corps qui frissonnent et tressautent, ils n'ont pas encore réparé les fissures dans les murs et le froid sibérien nous ronge jusqu'à la moelle. Il n'y a que contre le corps chaud d'Evgeni que je recommence à sentir le bout de mes orteils. Je sais qu'il n'est pas d'accord avec ma décision, mais je ne supporte plus rien, ici. Ça commence à paraître physiquement, je reçois de plus en plus de coups, on me fout de plus en plus souvent en isolement, et je suis à deux doigts de penser à mettre l'endroit en feu. On a quinze ans. J'ai des idées plein la tête. Je veux me tirer de cet endroit pourri où je crèche depuis ma naissance. J'en ai marre de prendre soin de mon prochain, de m'occuper des plus jeunes pour qu'ils ne souffrent pas de l'absence de présence humaine comme moi, je l'ai senti. Marre de me lever la nuit pour aller consoler les plus jeunes qui pleurent. Marre de me faire appeler maman par des gosses. Je suis peut-être égoïste, c'est peut-être les condamner que de les laisser avec les autres, avec ces femmes froides, brutales et insensibles, ces hommes pervers, dégueulasses et opportunistes, mais c'est eux ou c'est moi. D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours eu un sens de l'auto-préservation ultra-développé. Là encore, ça m'a causé problème. Je ne supporte pas l'idée de partir loin d'Evgeni, car c'est mon ami. C'est mon frère. C'est mon âme-soeur, c'est le prolongement de mon âme. Mon bon côté, ma conscience, mon repère, mon coeur. Je ne m'attache plus aux gosses, pas depuis que je suis impuissante quand ils crèvent, quand on tente de les éveiller le matin et qu'ils se sont éteints durant la nuit. J'ai partagé mon lit avec quatre gosses entre 5 et 9 ans pendant un mois, l'an dernier, rien que pour sentir ce que c'est de ne pas être seule. Comme je le fais là, maintenant, avec lui « M'laisse pas tout seul ici Nasty ». Il est bien le seul à oser m'appeler comme ça, pour moins que ça, j'ai sauté à des cous, griffer, mordu. Pourtant, à mon oreille, sa voix adoucit le terme, et je ne m'offusque pas. Au contraire, je me blottis contre lui, davantage si possible, et j'écoute les battements de son coeur. Ça me calme, ça me fait peur de partir loin de cette source d'apaisement qui fait parti de ma vie depuis une dizaine d'années. Je ravale mes larmes, mord ma lèvre qui tremble, ferme les yeux, alors que son bras contourne ma tête, se poste dans le haut de mon dos « Pars avec moi. On va s'en sortir ». Il s'agite, redresse mon menton pour que je croise son regard « Et les autres ? Qu'est-ce qu'ils vont devenir, eux? ». Je crois qu'il veut que je me sente mal, qu'il me fait mal intentionnellement, parce que je suis en train de le quitter. Mon frère, mon jumeau, on est tout ce qu'on a, lui et moi. S'il me blesse, c'est pour me retenir. Ma décision est prise, avec ou sans lui, dans quatre jours, je mets les voiles. J'ai réussi à trouver de l'argent lors de la dernière tentative d'adoption en le volant du porte-feuille de l'homme. Je vais simplement prendre le train avec tout ce que j'ai, et on verra où j'atterrirai. J'improviserai de là-bas. J'y crois dur comme fer « Tu ne pourras pas tous les sauver, tu le sais, je le sais... ». Il se redresse tellement vite que je tombe sur le sol, frappant lourdement ma tête sur le sol de pierres. Je suis tout étourdie quand j'ouvre les yeux de nouveau qu'Evgeni me tient contre lui, son torse chaud, la chaleur diffuse à travers le t-shirt élimé que je porte. Je suis presque sûre qu'il pleure, il s'essuie les yeux quand il voit que mes paupières s'agitent « Comment je vais faire sans toi? ». Il replace une mèche de mes cheveux, puis sourit, animé par un rire nerveux « Plus important encore, qu'est-ce que tu vas devenir sans moi ? ». Son rire est contagieux, alors je souris, palpant ma tête à la recherche d'une bosse, frissonnant, putain c'est froid la pierre nom de Dieu « Je vais vivre. On va se retrouver Evgeni, tu me le promets? ». Il esquisse un sourire, puis il acquiesce d'un geste de tête, sans rien dire, il se redresse, moi dans les bras, m'posant sur son lit. Je m'assoie en tailleur pour le voir fouiller dans ses affaires, puis il se met à genou. J'hausse le sourcil. Un anneau enserre mon annulaire gauche, puis je me mets à rire et l'attire à moi. Il me blottit contre son torse et on s'endort, innocents enfants abandonnés, ses bras m'entourent, mon dos contre lui, son menton dans mon cou..



Tout vient à point à qui sait attendre
« Elvis Presley? Ringard. Je préfère les Beatles ». Je travaille derrière le comptoir d'un bar miteux en ce novembre 1960. Je suis à Seattle. Je ne sais pas comment je suis venue ici, mais c'est bien comme ça. J'ai un studio à peu près convenable que je partage avec deux personnes que je ne supporte pas, mais j'ai vu pire. Je regarde l'homme déconfit par ma confidence, parce qu'à la façon dont il est vêtu, je suis à peu près certaine qu'il s'agit bien de son idole « T'es mariée petite? ». J'allais servir un verre à Allan, ce client qui est vraisemblablement toujours là chaque fois que je suis en service. Je lui adresse un sourire, arquant un sourcil « Juste au boulot, Allan, pourquoi? ». Il lève la tête, c'est un des seuls monsieurs de l'endroit qui ne lorgne pas sur ce que je porte et ce que ça montre, et m'adresse un sourire, me prenant la main avec douceur pour me mettre la gauche sous le nez « Pourquoi tu portes ça là si t'es pas mariée. Ça décourage les vieux bougres comme moi sans raison... ». Plus il parle, moins j'écoute. Plus les mots avancent, moins j'entends. Je regarde cette bague pour la première fois depuis tellement longtemps, trop longtemps. Je n'avais jamais pensé, je n'avais pas réalisé que... merde. Ma lèvre inférieure tremblote, et Allan semble percevoir mon malaise « Je... désolé Asia, je voulais pas ». Je secoue la tête, lui adresse un sourire qui devait sincèrement paraître forcé, puis cour à l'arrière, j'ouvre la porte de service en trombe pour courir, et m'effondrer à cause des semelles compensées. Saleté de mode à la con. J'ai les genoux en ruines, et le maquillage ruisselle sur mon visage. Je repense à Evgeni. Je repense à ma fuite de l'orphelinat, et du fait que je me suis transformé en loup quand on a failli me prendre, grâce à quoi je leur ai échappé. J'ai rencontré une femme qui m'a dit que je devais être une métamorphe. C'est chez elle que je me suis nourrie, lavée, que j'ai dormi pendant quinze jours, suivant mon évasion. Je tenais à peine debout, trop fatiguée, trop gelée, trop affamée. J'ai dormi deux jours. J'ai dévoré les plats qu'elle faisait. Elle m'a dit qu'elle venait de perdre son fils qui était soldat. Elle m'a parlé de lui pendant longtemps. Je l'écoutais à peine. Je m'en veux, elle avait été si bonne. Je pleure, je ramène mes jambes contre ma poitrine et je les entoure de mes bras « T'a pas tenu ta promesse Ev' » que je m'entends murmurer, entre deux sanglots. Si moi j'ai simplement l'air du début vingtaine, il doit être... j'veux pas y penser. Ça fait trop mal. J'peux pas, j'suffoque. Je chasse les larmes, secouant la tête, enlevant du revers du bras le noir qui mordait mes joues. Je dois retourner au boulot. Ça ne me le ramènera pas de broyer du noir. Aussi bien oublier tout... tant et aussi longtemps que je garde cette bague, soudée à mon doigt depuis le soir où il me l'a mise, je ne pourrai pas. J'la regarder, mais je supporte pas l'idée de l'enlever. Je reste des minutes à la fixer, comme une dingue, puis j'abandonne. J'ai pu tout quitter sur un coup de tête, mais ce n'est pas aussi facile d'oublier le passé, faut croire.



Parce que prendre et ne jamais donner, ça résout bien des problèmes
« Tu te pousses? Faut que j'aille en griller une ». Je le demande gentiment, parce que je suis de bonne humeur, aujourd'hui. Faut croire qu'à défaut d'être capable de converser, il est capable de me faire prendre mon pied. C'est bien là le seul intérêt que j'ai de toute façon. Je sors sur son balcon en petite culotte et sans haut, je cache ma poitrine d'un bras replié sur l'autre, tandis que je laisse ma clope faire de la fumée entre mes doigts. Je m'en fous de voir la mémé qui manque faire une attaque à me voir. Il fait beau. Shreveport est carrément un coin intéressant, d'autant plus depuis qu'il y a eu la révélation. Dans mon cas, ça ne me pose aucun problème. Je continue de vivre mes trucs de mon côté, et je m'importe peu de la conscience populaire. Je vois qui je veux. Je fais ce qui me plait. Je baise quand l'envie m'en prend. Je bois à outrance, jusqu'à ce que mes jambes ne me portent plus, je fume comme un pompier des cigarettes bon marché. Je ne suis pas riche, mais c'est mieux comme ça. Je ne suis pas totalement paumée, mais pas si loin, alors c'est beaucoup plus intéressant de se sortir des merdiers quand t'a pas un tas de thunes pour t'aider. Faut compter sur sa belle gueule, et je m'en sers de façon outrancière « T'a jamais vu de chair toi ou quoi ? Pauvre type! ». Le mec reste là, planté face à moi, un étage plus bas, dans la rue. Je lève les yeux au ciel, non mais j'ai le don de tomber sur des cons, ça a juste aucun sens. Il bouge pas, que dalle. Ça doit être la première fois qu'il voit de la peau, lui, si on exclut le porno qu'il matte sur son pc « T'a pas entendu, détale putain ». Je suis si torride que ça? Une idée germe, un sourire amusé naquit sur mes lèvres. Je m'approche de la rembarde pour lui montrer l'intégrale et passant la langue sur mes lèvres. Sa tronche vaut un million, sans blague, alors j'éclate de rire en prenant une touche. Je me retourne quand la porte s'ouvre sur un mec en boxer, les yeux grands comme des soucoupes de surprise de me retrouver à moitié nue sur son balcon qu'il me tend mon cellulaire. C'est Sonja. On échange des banalités, puis j'lui dis « Tu viens m'prendre? ». Je prends une dernière bouffée de nicotine, ramasse mes trucs en deux temps trois mouvements, puis je descends les escaliers, tout ça sous le regard médusé du mec qui doit être encore sous le choc. En bas, je croise l'inconnu qui a eu droit à un bonus inattendu. Je lui fais signe de la main en riant en entrant dans la bagnole de ma copine. Et d'une journée de plus dans ma vie sans foi ni loi, ou presque!

On aurait jamais du. C'est pour ça que c'est si bon.
Je suis ivre de colère. Je peux pas croire qu'on puisse être aussi conne. Je sais pas dans quelle connerie elle s'est encore embarquée, Sonja, mais elle fait tout ce qui est en son pouvoir pour ne pas que je devine. Aucune réponse à mes coups de fil, pas plus du niveau des SMS. Ça craint quand ton amie te plante et que tu dois faire des pieds et des mains pour la couvrir au boulot. Me taper du ménage toute seule, c'est singulièrement moins marrant. J'ai du fumer clope sur clope pour tenter de tenir le coup. De plus, comme la pleine lune arrive à grand pas, je suis d'autant plus instable et susceptible. Ça, elle ne le sait pas. Si je reste longtemps à Shreveport, ça risque de devenir plus gênant si elle prend de l'âge et pas moi. J'étais pas sensé m'éterniser ici d'ailleurs, mais faut croire que les trucs imprévus, ça devient les meilleurs. Qui sait pourquoi un truc me pousse à rester plus longtemps, j'ai un boulot relativement merdique, je vis dans un appartement à la limite salubre dans lequel je passe à peu près deux heures dans une journée, mais j'aime bien, allez savoir pourquoi. Je ne me sens jamais à l'aise nulle part, comme si je ne trouverais jamais un endroit où je me sentirais bien, totalement. Eh bien ici, je me sens presque comme si j'avais une place. Sauf aujourd'hui parce que la seule amie que j'ai me plante. J'ai horreur des attaches, je déteste le fait que ça m'atteigne qu'elle se tire comme ça. Je pose mes fesses sur la pierre tombale d'un certain Stuart Archibald. Qu'il aille en Enfer, lui, et tous les autres. Je soupire, passe la main dans mes cheveux. Je regarde autour de moi. Il fait nuit noire. Levant la tête, même la Lune semble se perdre dans l'obscurité épaisse des nuages. C'est bien ma chance, je n'ai pas une aussi bonne vision nocturne que je voudrais. C'est pas le cas des vampires. C'est pas le cas de celui qui vient de débarquer. J'entends sa voix qui perce le silence de mort de l'endroit « Quelle drôle d'idée de se percher là! ». Je lève les yeux pour croiser les siens. Des prunelles d'un bleu gris à s'y perdre, à s'y noyer, sans avoir la moindre envie de recevoir du secours. Je lui adresse un sourire entendu, légèrement arrogant « Ça vous prend souvent d'apparaître comme ça sans prévenir? Il y longtemps que ça n'impressionne plus personne, les vampires et leurs tours de passe-passe ». Je me redresse, replaçant le bustier que je porte, je réalise que je ne parais pas très grande à côté de lui qui se tient droit, une allure aristocratique, comme s'il venait d'une autre époque. Ce ne serait pas très surprenant, vu sa nature. Un vampire. Si rien que le nom m'inspire l'horreur, c'est plus difficile à expliquer dans le cas d'un membre de la race en particulier. Celui qui se tient devant moi, un sourire léger accroché aux lèvres, comme s'il savait pertinemment que je répondais à cran parce que je me refuse de me montrer gentille avec un type de son espèce. Je ne suis pas une humaine idiote qui rève de devenir une banque de sang sur deux pattes, servant de collation ou de dîner dès qu'une soif prend l'heureux propriétaire. Je contourne la silhouette de l'homme dont le regard fixe qui me déshabille m'agace royalement « Ça ne marchera pas ». Une drôle de lueur passe dans son regard, alors que je me retourne pour avancer qu'il remonte directement à la même hauteur. C'est avec un ton amusé qu'il répond « Quoi donc? ». Je lui dirige un regard noir, exprimant un plaisir malsain à remettre ce personnage hautain à sa place. Ça ne doit pas lui arriver bien souvent « Personne ne va me boire ce soir, ni jamais. Tu perds ton temps ». Peut-être bien que s'il était humain, à la limite lycan, il aurait sa chance. Il est beau, terriblement beau, trop même. Son teint ivoire, sa démarche noble, son sourire malicieux, son regard brillant, l'ensemble est dévastateur. J'en suis consciente. Il doit en faire, des victimes. Sauf qu'avec moi, il fait fausse route. C'est moi le prédateur, c'est toujours moi, et un suceur de sang ne fait pas exception à la règle « Dommage ». Je m'arrête, croise les bras sur ma poitrine, attendant la suite de ses propos « J'aurais préféré que tu viennes de ton propre gré... ». Je n'ai pas le temps de répondre que je perds le nord en croisant son regard...

Je me rappelle de l'humide et sombre crypte. Je me rappelle qu'il a fait glissé mon haut par-dessus ma tête, collant son torse froid, glacial, contre ma peau brûlante. C'est tout juste s'il ne m'a pas brûlé, en tout cas, j'étais électrisé. Je sais aussi que j'ai même pris l'initiative de prendre possession de ses lèvres, me collant contre le mur et l'attirant contre moi. Les vêtements ont rapidement cessés d'être utile, et je me suis sciemment donnée à un vampire. Je ne peux pas critiquer l'expérience, je le sais, j'en ressens encore des frissons, c'était incroyable, Ses mains dans le bas de mon dos, me ramenant contre lui, mes bras autour de son cou, mes jambes autour de sa taille, ses lèvres pressées contre les miennes. Comment je suis arrivée ici? Ça m'échappe. Je fulminais dans le cimetière. J'ouvre les yeux pour prendre conscience qu'un drap couvre à peine un peu de chair alors que je suis complètement nue dans un lit qui ne me rappelle absolument rien. Je frotte mes yeux de mes poings, cherchant des repères. Aucun. Je m'assois, attrapant le drap pour m'habiller en prenant soin de faire un noeud au niveau de la poitrine. Je me retourne, regarde à gauche, à droite, rien. Je masse ma tempe, pour me retrouver face à une glace. L'épiderme au niveau de ma nuque et de mon cou me brûle. Je pousse un cri en trouvant l'explication. Des marques de morsures fraîches. Je tremble de colère. Tout me revient. Le pied que j'ai pris. Sevastian. Il a eu l'esprit de me le dire avant qu'on s'envoie en l'air en bonne et due forme. Je laisse tomber le drap, horrifiée, puis ramasse mes trucs à la va-vite. Je viens de me faire avoir de façon magistral, et s'il y a un truc que je ne supporte pas, c'est qu'on blesse mon ego. Putain qu'est-ce que je suis conne. J'ai envie de mettre le feu, mais je me contente de balancer une chaise sur le miroir pour le faire exploser en mille morceaux. Ça fait du bien, mais ce n'est que le début. On en restera pas là. Il va devoir payer pour ça...

« Je vais te tuer ». Je suis revenue, ça n'a pas été trop difficile à trouver. Mon coeur battait comme un dingue dans ma poitrine plus j'approchais. C'est comme si je savais où je le retrouverais, même si j'ignorais à quel endroit il était. C'est plutôt effrayant comme sentiment, surtout qu'un truc comme ça, ça ne m'est jamais arrivé. Rien à foutre. Je vais avoir sa tête. Je suis pas du bétail. Je ne peux critiquer la nuit passée, parce que putain j'ai pris mon pied, mais là, la morsure, c'est inconcevable. Ça a été lui le chasseur et j'ai été l'agneau sacrificiel. Mon dieu j'en tremble de rage. Il se redresse sans mal, me domine de sa hauteur, et m'adresse son éternel sourire amusé. Je vois même le désir qui danse dans ses prunelles de macchabé. Qu'il brûle en Enfer, tiens « Je préférais ce que tu me disais la nuit dernière ». Je mords ma lèvre inférieure. Je relève violemment la masse de cheveux sombre qui recouvre mon cou pour afficher clairement la cause de ma fureur « Ça te donnera une dernière raison de sourire avant de devenir un tas de poussière gros con ». Je ne savais pas qu'il était physiologiquement possible d'attraper un vampire, mais avec la colère qui me coule dans les veines, je me retrouve à califourchon sur lui que je lui balance une droite sur sa gueule d'ange. Je sors une lame de sous mon chandail et la porte au niveau de son coeur. J'ai à peine le temps de la faire frôler sa peau - évidemment, torse nu, rien que pour paraître encore plus irrésistible - il attrape ma main, se redresse et m'embrasse farouchement. Surprise, prise de court, je me prends au jeu avant de le repousser, reculant, non sans envoyé le couteau dans sa direction. Ça lui frôle l'épaule « Tu n'auras pas toujours cette chance, vampire ». Quoique, vu ce que m'injecte comme dose d'hormone le simple fait de l'embrasser, on risque tôt ou tard de se retrouver. Je ne sais pas résister à mes envies...