traits de caractère.
Imaginez que, durant une balade en ville, vous croisiez une fille en apparence toute normale. La nuit tombe, vous êtes pressés, vous avez, disons, un repas à préparer, un ami à aller voir, du ménage à faire, peu importe. Vous êtes pressé, vous ne prenez pas garde. Vous relevez la tête, croisez un regard…Qui vous hantera, peut-être, à jamais. Des yeux d'une froideur mortelle, comme si cette personne était capable de tuer n'importe qui, sans ressentir de remord. Comme si quelque chose en elle était cassé, brisé, comme si, plus jamais, une joie quelconque ne pétillera au fond de ses iris. Des yeux clairs, comme une neige nocturne hivernale. Vous ne dites rien, et elle non plus. Elle ne parle pas, pas beaucoup, elle n'aime pas le faire lorsque c'est inutile. Elle n'est pas curieuse, elle ne cherche pas à connaître le pourquoi du comment. Elle agit à l'instinct, purement à l'instinct, et cela lui a toujours bien réussi. Lui a toujours sauvé la vie. On a l'impression d'avoir affaire à une adolescente froide, si froide qu'elle en devient brûlante. Les apparences sont trompeuses.

Si je suis bien capable de tuer n'importe qui, si je suis incapable de ressentir…Des émotions positives –disons plutôt que je n'en ai plus ressentis depuis longtemps- que mon regard est une fenêtre ouverte sur mon cœur de glace, la vérité est un peu plus compliqué. Dissimulée derrière cette armure, dans cet endroit de ma tête où je me réfugie pour échapper à la vie en elle-même, pour échapper à mes pouvoirs, pour franchir plus facilement les embûches sur mon chemin, je suis une fille comparable à une tempête. Pluie, grêle, vent, mon cœur, mon corps, est le théâtre d'un véritable tourbillon d'émotions et de désirs tous plus violent les uns que les autres. Sensible à la douleur, j'ai fini par apprendre à m'en nourrir, m'en délecter, plutôt que de la craindre et la laisser provoquer mes larmes. Pleurer…Je n'ai plus pleuré depuis des années, pas même de douleurs. Paranoïaque, sure-protectrice envers moi-même, j'ai tendance à fuir la moindre parcelle de bonheur, jusqu'à réduire mon monde au travail, à ce travail à la fois excitant et sanglant, ce travail que peu serait, au fond, capable d'accomplir avec brio. Professionnelle, voire maniaque, un boulot bien payé mérite d'être bien fait. J'ai appris à ne plus me déplacer pour les sommes et les contrats ridicules. Une proie trop accessible n'a pas d'intérêt et ne permet pas l'évasion véritable. Spécialisée dans les Cess et dérivés, bien que je fasse partie de cette catégorie, je suis une ombre. On me connaît sans me connaître. On sait que quelque chose rôde, la, dehors…
Une chose, moi.

J'assume ce que je suis, j'ai depuis longtemps assassiné ma conscience, ainsi que ma pudeur. J'assume mon corps, j'assume mon âme, j'assume mes besoins de sang, j'assume le plaisir, l'extase, que me procure la mort. Le sang est une drogue, j'ai besoin de ma dose, au risque de devenir irascible, de donner dans la méchanceté gratuite, d'être cruelle, réellement cruelle.

occupation diurne.
Si je vis la nuit, le jour sert uniquement à mon corps pour récupérer. Les amis, je n'en ai pas beaucoup, ce sont plutôt des collègues. Les connaissances, les contacts, les indic', je ne les fréquente qu'à la faveur de l'ombre. Ayant du mal à m'adapter avec les femmes, je fréquente plutôt les hommes. Le cinéma ne m'attire pas, j'ai la télévision, que je regarde une fois tous les siècles. L'actualité, les infos, rien de tout cela ne m'intéresse. Mon rythme est réglé sur celui de ceux que je chasse. Même si les métamorphes ne craignent pas la lumière, ils sont plus accessibles à la faveur de la nuit.

manie, habitudes & goût.
Je ne sors jamais sans une ou deux armes sur moi. Plus j'en ai, mieux je me sens. Je ne porte quasiment jamais de jupe, toujours des pantalons, pour des raisons évidentes. Mon permis de port d'arme est mon meilleur ami, il ne me quitte jamais. J'ai une sainte horreur des flics, plus ils restent loin de moi, mieux je me porte. Traumatisme de jeunesses, appelons ça ainsi. J'ai un goût prononcé pour les vêtements sombres, le sang se voit moins facilement. Le sang, j'adore le sang, j'aime en avoir sur mes doigts, j'aime le faire couler, que ce soit le mien ou celui de quelqu'un d'autre –surtout celui des autres. Le café est mon second meilleur ami. Il m'en faut une tasse à chaque réveil, au risque de me voir désagréable pour le restant de la journée. Si l'on considère que j'ai déjà la gâchette facile, ce n'est pas forcément enviable.
Je n'aime pas les téléphones portables, ils ont la fâcheuse tendance de sonner au mauvais moment, mais je me force à toujours en avoir un, même si je le casse, en général, au bout de maximum deux semaines. Même si mon appartement est loin d'être grand, je m'autorise le luxe d'un ordinateur avec une connexion haut débit à Internet pour pouvoir faire des recherches, lorsqu'il le faut. Mon frigo est toujours vide, je ne le brancherais pas si je n'y mettais pas des Kriek. Je me fais toujours livrer, chinois, italien, tout dépend de ce dont j'ai envie.

nécromancie & vaudou. Mon père m'a initié à la nécromancie, au vaudou, dés mon plus jeune âge en voyant que j'avais développé des capacités de médium. J'ai grandis la dedans, pour moi, c'est quelque chose de normal, qui fait totalement partie de ce que je suis. Je relève en général les morts que personne ne veut relever. Avec mon seul pouvoir, j'ai pu relever un mort de 200 ans. Pour d'avantage, je dois recourir à un sacrifice humain, et c'est au commanditaire de fournir la victime –je ne vais pas non plus m'embêter à la chercher. Je suis hors de prix, et pourtant certains sont prêt à payer cher pour mes talents, que ce soit de réanimatrice ou de tueuse. La nécromancie est un business que j'adore pratiquer, j'aime cette magie de mort en moi, j'aime m'en enivrer.

conviction.
Il était beaucoup plus simple de chasser une Cess du temps où elles n'avaient pas véritablement de droits, où on les considérait comme des mythes. Mais la Révélation a rendu le challenge beaucoup plus intéressant qu'il ne l'était avant, et enfreindre la loi ne m'a jamais gênée outre mesure. Disons que j'ai une opinion plutôt positive…
signes particuliers.
J'ai énormément de cicatrices sur mon corps, que ce soit mon bras gauche, qui fut quelques fois totalement ouvert, ou mon dos, là où un loup-garou s'est acharné à coup de griffes, je suis loin d'avoir une peau parfaitement lisse. J'ai un "M" sanglant tatoué sur la hanche, du côté droit. Etrangement, la peau de cet endroit est, pour l'instant, épargné.

histoire.

Holocauste en trois temps;

TEMPS I.

Lorsque l'on passe sa jeunesse à fuir un ennemi sans visage à haïr, on développe certainement quelques petites problèmes psychologiques. Qui est ma mère? Je n'en ai aucune idée, et ça ne m'intéresse pas de le savoir. Quand à mon père, disons qu'il a fréquenté les mauvaises personnes et quand il s'est retrouvé avec une gosse de deux ans sur les bras, il a eut une révélation. Décidant d'arrêter ses conneries de boulot avec la mafia, il s'est placé dans le programme de protection des témoins qui nous a envoyé dans un bled paumé à la frontière mexicaine, dans lequel, paraît-il, on n'aurait aucune chance de nous retrouver. Cette partie de mon histoire, j'étais trop jeune pour vraiment la comprendre. J'ai la sensation de longs voyages, des voix lointaines, mais qui se souvient de sa vie, à deux ans? J'ai grandis en pensant que ma mère était morte d'un cancer du sein, et que mon père était un type bien qui bossait dans un restaurant. C'est à l'âge de treize ans que le mensonge a volé en éclat, que le rêve est devenu cauchemar, quand, un soir, un type a frappé à la porte. Un costaud, en costume noir lunette. Cliché, je sais, et pourtant c'était bien ça. Je n'ai pas entendu la conversation, mais deux minutes après, mon père est monté dans ma chambre, m'a dis de faire ma valise, et on filait, on changeait de ville, parce qu'on avait retrouvé sa trace. Il m'a alors tout expliqué, le fondement même de ses problèmes, le fait qu'il était un nécromancien, qu'il relevait les morts pour le compte de gens pas très fréquentable, en échange de drogue ou d'argent, mais qu'il les avait trahi quand j'avais débarqué dans sa vie, prenant conscience de sa situation. A présent un contrat avait été mis sur sa tête, le gouvernement essayait de le protéger du mieux qu'il pouvait.

Dans l'avion que l'on pris pour le Nevada, le temps, disons, de deux heures de voyage, ma vie complète avait basculé. A la descente, il faisait nuit noire et nous empruntâmes l'un de ces gros 4x4 pour traverser les routes désertiques. Désertiques dans le sens paysage, parce qu'elles n'étaient pas tout à fais déserte, comme j'allais vite l'apprendre d'un coup de frein violent qui me fit percuter la tête contre le siège de devant. Je perdis connaissance, même si j'entendais vaguement le bruit de coups de feu, des hurlements, et mon prénom. Morrigane! Morrigane! Des hurlements de désespoir. Je me réveillais dans une chambre miteuse, attachée, avec deux types qui n'avaient franchement pas l'air commode. Ils m'ignoraient complètement, et c'était tant mieux. Je fis semblant d'être toujours évanouie, lorsque j'entendis le téléphone de l'un d'eux sonner. J'écoutais avec attention la conversation. « Toujours pas, non. J'crois pas qu'elle sait…Ouais, il viendra, il chialait comme un môme quand on a chopé sa gosse. Okey patron, on le descendra d'une balle…Ouais, on lui a bien précisé sans les flics. Pas de problème patron. » Inutile d'être géniale pour saisir qu'ils voulaient attirer mon père dans un piège mortel. Il m'en avait assez dis sur son passé, dans cet avion, pour que je perde toute naïveté au sujet de la vie. Je fermais les yeux si fort que mes paupières me faisaient mal. Je souhaitais à tout prix être ailleurs, pouvoir m'enfuir pour retrouver mon père et lui dire de ne surtout pas se livrer, de ne pas mourir pour moi, parce qu'il n'y avait plus de raison! Je le pensais si fort, je l'espérais si fort…Je me sentis glisser, glisser, et je crus que je m'étais endormie. Mais non…Je tombais lourdement sur un sol au milieu de machines bruyantes. Une…Buanderie? Une femme de ménage ouvrit la porte et poussa un cri, avant de commencer à parler en espagnol. Elle détacha mes poignets, et me demandait sans arrêt « ça va? Ça va? » en anglais correct malgré son fort accent. C'est la que les deux types déboulèrent, la bousculant avec violence. « Putain c'était quoi ça gamine t'a traversé le lit! Pétasse, t'essayait de te casser?! » Comme je ne comprenais rien, je ne répondis tout simplement rien, ce qui me valu une gifle. L'autre l'arrêta avant qu'il ne m'en remette une autre. « L'abîme pas, ça intéressera le patron. Ct'un pouvoir pratique, et si à côté de ça elle est aussi balèze que son vieux, j'crois qu'on va pouvoir en faire quelque chose. »
Il ne croyait pas si bien dire.

TEMPS II

Les années passèrent, et je me retrouvais adoptée ou plutôt exploitée par un ponte de la mafia russe. Un nécromancien vieux comme mathusalem m'appris –comme il l'avait fais à mon père mais ça je ne le sus que plus tard- à développer tous les pouvoirs que j'avais en moi. Je sus alors que je n'étais pas une simple passe-muraille, mais également une médium et, en allant encore plus loin, une nécromancienne de talent. Au début, j'étais hostile, j'insultais sans arrêt mes geôliers, mais, lorsqu'ils me mirent face à face avec le cadavre mutilé de mon père, mes lèvres se fermèrent. Quelque chose venait de se casser, à l'intérieur, et je me soumis simplement…Bien qu'au fond de moi, j'attendais une sorte de vengeance, à venir. Je grandissais, mes pouvoirs aussi, et ce que j'étais capable de faire rendait de grands services à cet enfoiré de ruskov. Relever ses ennemis pour les forcer à divulguer des secrets, c'est pratique, surtout quand on sait qu'un zombie ne dit que la vérité et qu'il doit obéir à celui qui l'a relevé. Le vieux nécromancien devenait justement trop vieux pour toutes ces conneries comme il disait lui-même et il mourut l'année de mes dix-sept ans. Je n'en fus pas affectée le moins du monde, bien qu'il était la seule chose stable de mon univers depuis des années. Quelque chose avait été cassé en moi, et ne semblait pas capable d'être réparé. Je vivais à présent avec le type qui avait gâché ma vie, et son fils, qui semblait vouloir me porter une attention particulière. Il me surprit une fois en train de regarder son entraînement au tir, ce qui le conforta sans doute dans l'idée que je lui portais de l'intérêt. Ce n'était pas le cas…Je portais de l'intérêt à son arme. « T'aime ça? » Je relevais vers lui mes yeux froid. « Les armes, je veux dire. » Je ne répondis pas, il me tendit le berreta qu'il était en train d'essayer. « Essaie si tu veux, c't'une arme de merde de toute façon.» Je pris le flingue et me levais.
« C'est pas une arme de merde, c'est toi qui ne sais pas t'en servir. T'essaie tellement de faire l'intéressant pour me sauter que t'en oublie de viser. C'est franchement pitoyable, je vois pas trop ce que tu tiens de ton vieux. » Il sembla mal le prendre. Son poing manqua de peu ma mâchoire. Heureusement que je savais esquiver. « Sale pute! Tu te prends pour qui exactement?! T'es rien ici, t'entends? RIEN! » J'haussais les épaules. « Et alors? » Il se jeta sur moi, et on commença à se bagarrer avec violence. Les coups s'enchaînaient, et aucun de nous ne se souciait même plus de les esquiver. Il frappait pourtant plus fort, au point de me casser quelques côtes, sans parler du poignet gauche et du reste. Lorsque je sentis la balance pencher en sa faveur, je ne réfléchis même pas, et appuyais sur la détente de l'arme que je tenais. Le coup de feu partit, et le temps sembla s'arrêter. Les secondes durèrent des heures, des heures pendant lesquelles la rage faisait place à la surprise sur son visage, puis à la peur de la mort. Il porta lentement sa main à sa poitrine, et regarda le sang s'en écouler, éclabousser mon t-shirt, former une marre autour de nos deux corps déjà ensanglantés. Il essaya de respirer, de crier, puis il tomba sur moi, sans vie. Je le repoussais, et fus surprise de ne pas paniquer…Dans les films, les gens paniquent toujours. Mais la, je n'y arrivais pas. Je regardais son cadavre, son corps sans vie, et quelque chose changea sur mon visage. Je levais la main pour toucher ma peau tendue. Tendue dans un sourire. Je souriais…Je me mordis la lèvre, toujours souriante, et me relevais. J'avais mal partout, mais ça m'était égal. J'avais envie de le regarder se vider de son sang pendant des heures entières…Pourtant, un sentiment d'urgence me poussait à partir très vite d'ici. Je poussais la porte de service et sortis par derrière, dans le jardin, disparaissant à tout jamais de leur vie, tout en sachant que la vengeance serait terrible. Terrible, mais sans aucun doute amusante à expérimenter.

TEMPS III

Je ne passais pas énormément de temps à la rue. Retournant en stop là où j'avais vécu avec mon père, je tombais sur l'agent Lermann, qui assurait jadis notre protection. Je me souvenais très bien de lui, dans l'avion. Il m'avait cru morte, je lui racontais mon histoire, et il me prit sous son aile. Apparemment, mon père et lui s'étaient liés d'amitié par le passé, il se sentait redevable d'une chose. J'ignorais laquelle, et je m'en fichais. Ignorant quoi faire de ma vie, avec des études incomplètes et peu de centres d'intérêts, il essayait de déclencher chez moi des passions dignes de jeunes filles de dix-huit ans à présent. Les garçons, la musique, Internet... Sans y arriver. Garçon manqué, je préférais les armes, les crimes. J'allais souvent dans son bureau lorsqu'il était endormis, pour regarder les dossiers qu'il étudiait. Depuis son fiasco en tant qu'US Marshall, il avait demandé une mutation au FBI et les affaires sur lesquelles ils bossaient étaient dignes d'intérêts. Il semblait faire une formation dans le domaine de la psychologie criminelle, et…Je ne pouvais m'empêcher d'être fascinée. A travers ces images, je ne voyais pas un carnage, mais bien une œuvre d'art. Le cri du cœur de quelqu'un, quelque part…
Peu de temps après, je passais le concours d'entrée.
Les psychiatres étaient tenaces, mais j'étais bonne actrice et je parvins à les berner, jusqu'à obtenir un examen psychologique suffisamment bon et devenir agent fédéral, avec toutes les formations, les autorisations, les accès aux divers dossiers, qui s'ensuivent. C'était un travail où je me sentais parfaitement dans mon élément, jusqu'à ce que quelqu'un comprenne que j'étais sûrement du mauvais côté de la barrière.

*
* *

« Ses yeux brillaient! Mais pas de larmes, non, elle regardait le corps du tueur avec regret, comme s'il l'avait déçue en se faisant attraper, comme si une sorte…J'ose à peine parler "d'idole", venait de décéder. Je crois qu'elle a pété les plombs, il faut la transférer ailleurs, la fourrer chez un psy, avant qu'elle ne tue vraiment quelqu'un. »
« Pourtant, elle n'a aucun problème dans son dossier…Hormis les quelques fois où elle a tiré sur un suspect, mais jamais pour le tuer, ou alors en état de légitime défense! »
« C'est ce que j'essaie de vous dire! Elle se met délibérément en situation de danger, pour pouvoir avoir une bonne occasion de tirer. Comme si tout ça n'était qu'un jeu qu'elle voulait pimenter, comme si… »
« Finissez. »
« Comme si elle voulait tester leurs limites, et les siennes par la même occasion. »
« Vous pensez donc que ce dossier a été trop dur pour elle?»
« Il a été dur pour tout le monde, sauf pour elle, je pense, et c'est bien ça le problème. »

Derrière la porte, mon poing se serra, entaillant la paume de ma main avec mes ongles. Il pensait que j'avais un problème…Pourtant, j'étais simplement normale, ou plutôt, plus intelligente, puisque je savais apprécier le travail des vrais artistes de la vie, et de la mort…Je fermais les yeux et sortis ma plaque et mon arme, avant de pousser la porte. Ils cessèrent nets la conversation. J'allais vers le bureau, et déposais les deux symboles de pouvoir devant notre supérieur à tous. « Je démissionne. » Je tournais les talons et disparus sans autre forme de procès, pour ne jamais plus les revoir…
Jamais.

La nuit. Le silence. Le quartier était désert, l'aube ne tarderait plus à se lever, j'avais encore un peu de temps. Mon téléphone vibra, dans la poche intérieure de ma veste. Je décrochais, écoutais mon interlocuteur, puis raccrochais sans un mot. J'avais l'adresse, le reste serait un jeu d'enfants.
Je terminais mon verre et me levais de ma chaise, déposant un billet de dix dollars sur le comptoir au moment où le barman reprenait mon verre pour le nettoyer. Mes talons ne faisaient aucun bruit sur le sol. Je sortis dans le parking et pris ma voiture pour me rendre dans le bon quartier. Une fois sur place, je stoppais le moteur et attendis encore une heure, que l'aube se lève, que les monstres s'endorment et laissent la place à d'autres monstres, bien plus nombreux qu'eux. Je vérifiais le nombre de balles en argent dans le chargeur et ôtais la sécurité de l'arme. Je sentais le contact rassurant des lames de métal contre mes avants bras, une autre arme dans mon holster de taille, on aurait pu croire que j'allais tuer une armée…Alors que j'allais juste tueur un vampire. Et ses deux serviteurs. Je dis juste, bien que cela ne soit pas spécialement simple. C'était juste extrêmement intéressant comme défis. Chasseuse de prime, je tuais aussi bien les humains que les monstres –dont je faisais partie- dés que le jeu en valait la chandelle. Et la, ce n'était pas tant l'argent que la portée du défis qui m'intéressait. La révélation avait beau leurs avoir offert des droits, ce n'était pas ce qui allait m'arrêter.

Toujours assise, tapotant le volant du bout des doigts, je me demandais vaguement comment d'agent du FBI j'étais devenue tueuse à gage spécialisée dans les Cess. Je me souvenais de mes débuts compliqués, après avoir quitté le département, mes débuts dans ce milieu puis ma rencontre avec Seth. La première personne avec qui j'avais réellement fait équipe. Je refusais de compter les autres agents du FBI, et le type que l'on m'avait fourgué comme coéquipier. Seth et moi nous entendions si bien que ça en devenait troublant. Non, ce n'était pas du genre "on boit un verre et on se marre" loin de la. C'était plutôt "on tue ensemble et, dans le silence on partage la beauté de nos œuvres". Il m'a fais comprendre que je gâchais mes talents en me contentant des humains. Il m'a initié aux meurtres des créatures surnaturelles, jusqu'à ce que nos chemins se séparent. Je n'étais pas spécialement nostalgique, même si ç'avait changé quelque chose, au plus profond de moi. J'ignorais pourquoi, mais je savais…Que nos chemins se croiseraient à nouveau, et sûrement plus tôt que je ne pouvais le penser. Je fermais les yeux une seconde et laissais filtrer l'air hors de mes poumons. Aucunes distractions ne serait permise ce soir.

J'ouvris la portière et sortis de la voiture, me dirigeant vers la grande maison entourée d'une barrière. Inutile d'escalader, je passais simplement à travers les barreaux. Pareils pour le mur de l'enceinte, je passais à travers, et mes armes avec moi. Restant dans la pénombre, comme entre deux mondes, je me laissais glisser jusqu'au sous-sol où je savais que la cible passait la journée. Il était justement en train de croquer à pleine dent l'un de ses serviteurs. Tellement occupé qu'il ne vit pas la balle arriver dans la tête de l'humain, le tuant sur le coup. C'était dommage de dépenser une balle en argent pour un humain, mais pas si grave, puisque j'avais largement l'argent pour m'en acheter. Le vampire releva la tête et je sortis du mur, pouvant de toute façon y retourner ensuite, bien qu'utiliser mes dons m'épuisaient. Je levais l'arme vers le maître et le serviteur rescapé arriva derrière moi, armé de ce qui ressemblait à un tisonnier. Il me transperça l'épaule, faisant de lui ma cible principale dans un combat sanglant où il finit avec le crâne explosé par sa propre arme, laissant le temps à son maître de se mêler aux festivités. Je lui tirais une balle dans le ventre, ce qui le fis souffrir, je le voyais, mais ne l'arrêta pas. Il se jeta sur moi, m'ouvrant le cou avec ses canines aiguisées. J'essayais de l'envoyer dans le décor, mais avouons le, la force d'une humaine, même une nécromancienne, ne vaut pas celle d'un vampire et ne la voudra jamais. Il pompait mon sang à grande vitesse tandis que je vidais mon chargeur dans son ventre, parvenant à bouger quelque peu l'arme pour la lui mettre dans les côtes et mitrailler son cœur de mes trois dernières balles. « Si je meurs, crois bien que tu mourras aussi! » J'essayais d'enfoncer le canon de l'arme dans l'une de ses plaies, ce qui du lui faire suffisamment mal pour lâcher ma gorge. J'avais assez de liberté de mouvements pour attraper le tisonnier et taper dessus avec, jusqu'à enfoncer la pointe dans sa gorge. J'essayais de le décapiter, même si ma vue était très, très floue. La perte de sang, et la fatigue…J'avais trop utilisé mon don en une seule soirée. Enfin, ça aurait été, s'il ne m'avait pas mordue. Je lutais pour ne pas perdre conscience, du moins pas avant de l'avoir tué. Mais c'était tellement difficile…

« Qu'est ce qui se passe ici?! » fut tout ce que j'entendis avant de sombrer dans les ténèbres, une fois de plus.
Et qui sait, peut-être pour la dernière fois.

Tout d'abord, je te souhaites la bienvenue sur Drag me to Hell de la part de toute l'équipe administrative.
Ensuite, maintenant que ta fiche est achevée, je viens la modérer pour la validation.

Ta fiche est magnifique, y'a pas à dire, tu tiens très bien ton personnage et décrit assez bien le basculement vers la folie froide et sanguinaire. On sent le parcourt de la demoiselle, par où elle est passé pour aujourd'hui devenir une grande nécromancienne ainsi qu'une tueuse mais par contre il me semble qu'il manque quelque chose à ta fiche. Tu nous raconte pourquoi elle est capable de tuer froidement quelqu'un mais pas comment elle en est venue à tuer des CESS. Je trouve que ça manque vraiment. Parce que dans ton histoire tu parle beaucoup de ses talents de nécromancienne, de la perte de sa sensibilité face à la vie, mais on ne comprend pas très bien comment elle est devenue tueuse à gage et surtout spécialisé dans les CESS. Tu n'est pas obligé de faire un quatrième chapitre entier dessus, un petit paragraphe suffira mais on a besoin de savoir comment c'est arrivé.

Tiens moi au courant lorsque tu auras fait tes modifications.

Spoiler:

Tout d'abord, je te souhaites la bienvenue sur Drag me to Hell de la part de toute l'équipe administrative.
Ensuite, maintenant que ta fiche est achevée, je viens la modérer pour la validation.

Difficile de ne pas reconnaître un certain Edward dans le personnage, c'est vrai. Mais bon je ne pouvais pas juste supposer. Donc le paragraphe ajouter est parfait, on comprend mieux même si ça reste assez flou, en même temps faut quand même garder un peu de mystère pour le rp. Donc passons à la suite.

J'ai le bonheur de t'annoncer que tu es validé! Toutes mes félicitations!

Avant toute chose, laisse-moi un peu te guider pour faire tes premiers pas sur le forum en tant que membre validé! youhou! Première chose à faire, si tu ne l'as pas encore faite, c'est de finir de remplir correctement ton profil, et ta feuille de personnage même si tu n'as pas encore de relations, de toute façon, il te faudra sans doute l'éditer dans les temps futurs. Ce n'est pas grand chose, mais d'un c'est plus joli et de deux, on cerne plus vite ton personnage ainsi. Ensuite tant que tu es sur ton profil, pense à mettre dans ta signature un lien vers ta fiche de présentation. Comme ça c'est plus facile pour les autres joueurs de savoir à qui ils ont affaires! Deuxième étape et pas la moindre: remplir ta fiche de relations. C'est la manière la plus rapide pour t'intégrer complètement au forum, et bien évidemment cela va te permettre d'avoir un panel de joueurs avec qui faire un rp tout simplement. La suite logique étant de répertorier tes rp en cours ainsi que tes futurs rp ici, tu pourra bien évidement faire des demandes de rp via les topics des autres joueurs. Nous te conseillons vivement d'aller à A.N.P.E. pour bloquer le boulot de ton personnage, tu pourra aussi créer ta propre boîte si tu le désire. Ensuite, fort de ton salaire, tu pourras demander un logement, n'oublie pas que la colocation est aussi une bonne option!
Quand tu auras fait tout cela, tu pourras aller jouer avec tes petits camarades. Pour mettre un peu de piment dans ton jeu n'hésite pas à faire un tour du côté des challanges ou bien dans l'animation. Et puis, en attendant une réponse d'un joueur, tu peux toujours aller flooder avec nous jusqu'au bout de la nuit!