Il est difficile de me donner une étiquette bien particulière, je pense qu'il vous faudrait plus vous inspirer d'un véritable dictionnaire des adjectifs pour retrouver la majeure partie des caractéristiques que l'on m'attribue. Maintenant, je ne vais pas vous demander de quel côté de la barrière vous vous tenez, je vais juste vous parler des deux opinions principales que les gens ont de moi, un peu comme les deux faces d'une même pièce.

D'abord, et surtout, il y a les gens qui me prennent pour une véritable dingue. Vous savez? Le genre de personne prête à tout pour parvenir à ses fins, presque le genre à taper d'abord et à poser des questions ensuite? Oui, bon, je l'admet, il arrive un peu trop souvent que je fasse fi de ce qu'on me dit juste pour n'en faire qu'à ma tête et foncer tête baissée. Ce n'est jamais réellement des "grosses" bêtises, mais je n'aime pas exactement attendre qu'un juge bouge sa graisse et daigne signer les papiers qu'il me faut. Quand on travaille au B.I.A.S., ce n'est pas pour se tourner les pouces pendant que tout se passe à l'extérieur. Alors oui, je n'hésite pas à plonger au coeur du problème, à aller glaner des infos personnellement (j'ai mon petit réseau d'informateurs perso, ils m'aiment tant qu'ils feraient n'importe quoi pour moi). Mais en règle générale, je n'ai jamais aimé qu'on me dise ce que je devais ou pas faire. Je me fie à mon instinct, il m'a toujours plus servi que ces costard cravate qui ont toujours cru savoir mieux que moi sur qui s'est avéré parfaitement véridique... Pour ces gens là, je ne suis qu'un animal sauvage, qu'ils essaient sans relâche de mettre en cage mais qui trouve toujours moyen de s'échapper de leur filet et partir en chasse malgré leurs protestations. Quel mal y a-t-il à être pro-active, hein?

L'autre face de la pièce, c'est celle qui compte le plus à mes yeux. Parce que dans le fond, n'est-ce pas les amis qui vous changent l'impression que vous avez de la vie? Enfin, en ce qui me concerne, je préfère avant tout me garder mon petit cercle d'initiés. Ok, ça n'empêche pas que je reste avant tout une solitaire dans l'âme et que j'aime toujours autant mes sorties seule pour mes petites affaires, mais ma petite équipe, non seulement j'en sélectionne les membres d'une main de fer, mais j'ai une attitude presque maternelle à leur égard. Oh, pas publiquement, bien sûr. Je préfère garder mes distances, et veiller de loin, mais quand ça s'avère nécessaire, je n'hésite pas à faire savoir ma voix. Je ne suis pas de celles qui aiment gueuler pour obtenir un résultat, je préfère la discussion et comprendre ce qui n'aurait pas été de manière à ce que ça ne se répète pas. Gueuler, je réserve ça à l'administration qui adore se mettre dans mes pattes. Mais mon équipe, c'est la mienne. Je ne veux pas automatiquement me mettre sur le piédestal et prendre tous les mérites; je préfère avant tout entretenir la dynamique de groupe et jusque là, ça a bien réussi. Ils savent que je ne suis pas automatiquement "la boss" pour eux. Je suis en charge de la section, mais je ne me la pète pas automatiquement. Sauf si une source extérieure s'en prends à l'un des membres de ma team, parce qu'alors, c'est tous les autres et surtout moi qu'il se prends sur le dos... Nous sommes soudés, nous nous faisons mutuellement confiance, et si je peux paraître plus solitaire que les autres, je n'en suis pas moins attentive au moindre agent, informateurs, témoins ou autre qui se trouve sous ma responsabilité.

D'un point de vue plus personnel, le genre de trait de caractère que je sais être mien, mais que je ne montre pas au monde parce que ce n'est pas approprié, c'est une sensibilité toute particulière. Une forme d'empathie avec les victimes, si on veut, et c'est peut-être parce que j'ai failli en être une moi-même. Mon père m'a toujours appris de ne jamais laisser montrer nos émotions, de ne jamais abandonner juste parce que quelque chose ne nous va pas, je pense donc que l'agression que j'ai subie il y a des années a laissé en moi une blessure à qui il arrive encore de saigner. Je paraîs donc froide, distante, je jauge de haut une personne quitte à lui faire peur. J'aime les gens qui soutiennent mon regard, qui n'ont pas peur d'affirmer ce qu'ils pensent. Il est difficile, voire impossible, de me lire. J'imagine que même les télépathes pourraient être troublés, parce qu'au moindre doute d'intrusion mentale, je perturbe tout ça d'une bonne dose de pensées de manière à en faire un capharnaüm cérébral. Je pourrais donner des maux de crâne à n'importe qui, je pense...

Prenant en compte le monde dans lequel j'évolue aujourd'hui, je ne saurais vous offrir qu'un unique conseil: ne tentez jamais de me raisonner. Ne cherchez jamais à vous mettre en travers de mon chemin ou bien de tenter de me détourner de mon but. Les temps ont changés, les rares alliés que le B.I.A.S. a su se faire pendant les quelques années de sa gloire ont eu tôt fait de retourner leur veste une fois que leurs intérêts étaient plus reluisants dans l'autre camp. Ce que cela fait de moi aujourd'hui? Une femme qui se fait plus stricte encore qu'avant en matière de confiance, même bien souvent je garde sous silence bien plus que je ne le devrais. Alors ne tentez pas de me sortir une idée de la tête, vous ne risqueriez qu'à basculer en tant que menace potentielle à mon point de vue. Parce qu'ils ont tenté le démantèlement. Ils ont tenté de m'évincer. Mais si tout ça fait que je n'ai pas autant de poigne politique sur ce qui se passe en ville, ce n'est pas pour autant que je vais bien sagement rester de côté et regarder les choses se dérouler. Parce que ce n'est pas celle que je suis. Parce que je ne le pourrais jamais. De toute manière, le temps qu'il vous faut pour ouvrir votre clapet est l'instant précis qui m'est nécessaire pour changer d'avis au dernier moment. Dans notre situation, on ne peut se permettre une trop grande familiarité, et même ce faisant, il ne peut qu'y avoir que des imprévus... Je suis une femme qui se fie à son instinct, ça se voit, si à la dernière minute je réalise quelque chose et que je n'ai pas un bon feeling pour quelque chose, je peux tout annuler. Ou au contraire, foncer tête baissée. En cas de coups durs, j'observe, j'analyse, et puis je fonce. Aussi. Simple. Que. Cela. Et en règle générale, ça ne se traduis vraiment pas que par des faits et gestes: les joutes verbales sont également au titre de favorites. Comptez dans l'équation une irascibilité et une impatience telle qu'on n'en voit que rarement et vous avez devant vous le spécimen parfait de la femme qui sait ce qu'elle veut quand elle le veut... et qui ne parvient que trop rarement à le garder pour soi.

Pourtant, je suis tout sauf un livre ouvert qu'il vous suffit de feuilleter pour savoir de quoi il est fait. J'aime mes secrets, et vous n'en aurez jamais connaissance à moins que vous ne soyez l'un des deux ou trois êtres à savoir tout de ma vie. En surface, vous pourrez le voir: je suis l'unité militaire, cette force de la nature humaine qui se trouve être dingue assez pour tenir tête aux autres forces en puissance. Pour survivre. Mais si vous cherchez à creuser un peu plus celle que je suis, vous trouverez bien plus que ça. Vous découvrirez que la femme que j'ai un jour été vit toujours en moi, quelque part, insufflant parfois des sursauts de mutisme qu’il est bien difficile de percer. En soirée, j'aime passer son temps sur le toit d’un immeuble pour observer le soleil couchant. Mon regard est clair alors, pour la première fois de la journée, lavé des ténèbres de ce monde, doucement illuminés par l’astre solaire. Damné soit celui qui découvrira un jour ce qui trotte dans ma tête à ce moment, mais c’est comme si je retrouvais une forme de paix qu’il m'était jusqu’alors interdite...

{uc}

Je dirige toujours le B.I.A.S. Enfin... Quoique ça puisse signifier aujourd'hui, de toute manière

❖ Rien de tel que de commencer la journée avec un bon mug rempli de café bien chaud. Deux sucres s'il vous plaît... je suis d'humeur explosive si je n'ai pas ma dose régulière de caféine...
❖ Je suis toujours la dernière partie et la première arrivée. Certains s'en sont même demandé si je n'avais pas quelque chose de vampire en moi tant je semble dormir peu. Stupide...
❖ Je suis l'une des rares personnes que je connaisse à actuellement aimer la pluie.
❖ Je ne fais pas autant d'exercice que je le devrais. J'ai une condition physique d'enfer, cependant.
❖ Je déteste les P.D.A. ... Public Display of Affection. Tentez de me câliner ou de me faire une accolade en public et vous vous retrouverez bien assez rapidement à plat ventre.
❖ Je ne me déplace jamais autrement qu'en moto. J'ai parfois des allures de casse cou, suivant l'intensité de la course
❖ Je ne supporte pas le bruit trop important. Cela ne fait que me mettre de mauvaise humeur
❖ Je ne peux aimer le silence absolu non plus, ça me rends nerveuse et un peu trop alerte
❖ J'ai toujours une arme sur moi. Même quand vous êtes persuadé m'avoir désarmé, je suis armée.... Je suis une MacGuyver de l'armement improvisé: tous les moyens sont bons pour vous faire la tête au carré...
❖ Je suis une inconditionnelle des petits plats commandés... Thaï, de préférence... Je n'ai que trop rarement le temps de cuisiner, de toute manière.
❖ Je asse une bonne partie de mon temps libre soit le nez fourré dans un livre ésotérique, soit à être occupée à cogner violemment dans un sac pour me défouler

C'était franchement pas mal, au début. J'avais toujours su la vérité, je m'en étais persuadée bien trop tôt tout en tentant de faire voir raison au reste du monde. Il est resté sourd. Tant pis pour lui. Lorsque la Révélation eut lieu, je me suis sentie comme une gosse à qui on offrait le meilleur cadeau de Noël possible: ravie, surexcitée, fière et peut-être un petit peu hautaine de me voir à une position de force comparé aux autres. J'avais toujours suspecté l'existence de ces créatures, j'en faisais mon obsession personnelle tout en supportant les regards roulés de ceux qui ne comprenaient pas; et aujourd'hui, les roulements d'yeux laissaient place à l'ébahissement et pour beaucoup, c'était également l'heure de faire fi de ce qu'on avait pu me faire vivre. De porter les masques des hypocrites et de se faire passer pour ce qu'ils n'étaient pas: des politiciens en contrôle total de la situation. Ils ne l'étaient pas. Ils ne le seraient jamais. Le B.I.A.S. serait à même de gérer ce que ces idiots ne pouvait comprendre et on m'affecta à un bureau minable avant de me confier celui de Shreveport. Et pendant un temps, je me suis presque persuadée que la situation nouvelle dans laquelle j'évoluais allait peut-être être différente de ce que je craignais. Que peut-être les choses iraient pour le mieux.

J'aurais dû réaliser qu'à partir du moment où on parle de créatures surnaturelles, les ennuis ne sont pas bien loin, caché sous l'utopie d'un monde qui finalement ne pourrait jamais voir le jour.

{uc}