Jordane Red Gordon âge. 2o ans. date et lieu de naissance. 25 novembre 199o, à Haughton, près de Shreveport. nationalité. Américaine. état civil. Célibataire. lieu d'habitation. - métier. Etudiante & Ouvreuse à mi-temps au Chaplin's Cinema (si possible) étiquette qui vous est collé. Les gens d'Haughton diront de Jordane qu'elle est la mauvaise graine de sa famille. Même si elle s'assume déjà bien et que ça se sait, elle a tendance à traîner avec des jeunes qui ne feront jamais que l'enfoncer et tout ce qu'elle fait n'aura jamais servi à rien. Elle est toujours avec ces gens qu'il ne faut pas, et on se doute bien que, à la nuit tombée, elle est parmi ceux qui revendent un peu de sang de vampire … ou de ceux qui en achètent. Allez savoir, les deux peut-être. Les gens de Shreveport n'en diront pas grand-chose, elle est bien plus discrète et la ville est plus grande. Elle sait travailler et sait aussi gérer sa vie, mais ça passerait bien mieux si elle n'avait pas cette attitude désinvolte et ce côté indifférent. Tout cela, ce n'est jamais qu'apparence. A Haughton ou à Shreveport, personne n'a la moindre idée de ce qui se passe à l'intérieur.

traits de caractère.

Ne compte jamais sur personne, ne compte jamais que sur toi-même.

Jordane a presque pris ces mots à la lettre. Qui les lui a dit ? Personne en particulier. Juste sa conscience. Lorsqu'elle a réalisé, ado, que personne ne saurait jamais prendre soin d'elle, elle a bien dû se débrouiller elle-même pour ne pas se perdre toute seule. Autant dire que rapidement, elle est devenue autonome et mature. Responsable, Jordane ne se laisse pas vivre, elle assume tout elle-même, de ses études à son travail et sa vie privée, en évitant au maximum de devoir rendre des comptes. Vivre en société, aucun problème. Vivre sur la société, pas question. Cet état d'esprit l'a éloignée de sa famille et l'a rendu légèrement anti-conformiste – non, ce n'est pas un euphémisme, rhoo, tout de suite ! – donc, elle ne marche pas forcément sur les sentiers battus mais vu ses fréquentations passées, on n'a peu de mal à comprendre pourquoi ...

Très débrouillarde, si elle tombe souvent en rade de thunes, elle l'est plutôt rarement niveau inspiration et se sortira de ses galères toute seule, comme une grande. Plus le temps passe, plus elle prend en assurance et heureusement, car sinon, elle n'irait pas bien loin. Même si cette poussée d'assurance la conduit à se montrer un peu indifférente et désinvolte, parfois. Parfois, j'ai dit :0 Pas tout le temps. Elle se donne juste des grands airs, c'est tout. Travailleuse méthodique et surtout très ambitieuse, elle reste consciencieuse dans ses études et fiable pour son emploi. Fidèle, elle l'est d'ailleurs partout. En amour, en amitié, en inimités (ouais, ouais, en inimités, on va pas faire des infidélités à ses pires ennemis ? =D) Elle peut compter sur les doigts de la main qui peut prétendre être de son entourage, alors, ouais, elle est là, constamment, si jamais on a besoin d'elle ! Les autres ? Mouais … Jordane sait se montrer serviable mais si sa confiance n'est pas pleinement acquise, elle reste quelqu'un d'individualiste. ”Je pense à moi avant le reste du monde car avec les années, je me suis rendue compte, que si c'est pas moi, ce sera personne.” Parce que Jordane est d'une nature solitaire et introvertie, n'ayant pas la moindre envie de s'attacher rapidement à quelqu'un dont elle ne sait rien, elle se méfie longtemps avant d'accorder une confiance méritée. Tout est histoire de mérite, pour elle. Si on désire quelque chose, il faut se battre pour l'obtenir. Tout ce qui vaut le coup dans la vie ne s'obtient pas sans mérite ; c'est ce qu'elle a compris et c'est ainsi qu'elle vit. Ceci dit, elle est patiente et curieuse donc les longues conversations ne lui font pas peur. Et puis, elle a beaucoup d'humour, même s'il faut attendre qu'elle soit un peu plus à l'aise avant de l'entendre se lancer dans des blagues vaseuses. Bien sûr, elle reste franche et s'efforce d'être toujours réaliste – bien qu'elle ait tendance, inconsciemment, à pencher dans le pessimisme … – donc si elle doit vous dire quelque chose de vexant, même si elle prendra des pincettes, vous pouvez lui faire confiance, elle ne se gênera pas.

occupation diurne.

Jordane est étudiante en psychologie cognitive. En deuxième année, pour être exacte. Elle n'y excelle pas brillamment, mais en s'accrochant toute l'année, elle a les notes qui conviennent pour passer ses examens et elle arrive toujours à sortir indemne de ses soucis scolaires. A côté de cela, eh bien, elle passe son temps à la bibliothèque de l'université pour potasser ses cours et faire les écrits demandés, elle lit un peu – elle n'a pas trop le temps de lire pour elle – mais la majeure partie de son temps, elle doit la passer comme ouvreuse au Chaplin's cinema. C'est ce qu'il faut pour payer sa part de loyer et ses frais de scolarité et sa nourriture et ses frais à la laverie, bref, ce qu'il faut pour tout payer, quoi xD … Elle travaille autant qu'elle le peut, elle n'a pas trop le choix, si elle veut pouvoir assurer ses dettes, qu'elle commence déjà à accumuler … >.> Ah ouais, et elle revend quelques trucs sur Stoner Hill, histoire d'arrondir les fins de mois. Elle essaye d'éviter mais certains 31 sont tellement durs qu'elle n'a pas souvent d'autres alternatives. Le sport, les loisirs, les occupations diverses ? Sincèrement, entre les études, le travail et la vie sociale – quasi réduite au néant depuis son départ précipité de chez ses parents, on oubliait, merci de le lui rappeler xD – elle n'a pas vraiment le temps, non … Un ciné ou des achats de fringues, une fois dans le mois si elle peut … Sinon, ceinture xD

manie, habitudes & goût.

• Elle ne quitte jamais son perfecto noir.
  
• D'ailleurs, elle garde toujours 2$ dans sa poche intérieure.
  
• Avant un examen important, elle se repasse l'album complet Strange Days de The Doors.
  
• Sa chanson préférée reste Still Loving You, de Scorpions.
  
• Elle cuisine inversement proportionnellement aussi bien qu'elle dessine.
  
• Vu qu'elle n'a pas la bosse des maths, elle est incapable de vous dire si elle a bien dit ce qu'elle voulait dire dans la phrase précédente. (Qu'elle cuisine très mal mais qu'elle dessine bien, quoi ... On s'est trompé dans les adverbes ? Pffff ...)
  
• Elle confond à jamais conditionnel et futur, dans la conjugaison.
  
• Elle tient à préciser que sauf ces deux défauts, son cerveau a toujours fonctionné normalement à l'école xD
  
• Il fut un temps où elle collectionnait les cannettes de Coca-Cola mais elle a tout jeté en quittant sa famille.
  
• Il est tout juste sept heures du matin : à peine debout, elle boit de l'eau chaude avec du citron.
  
• Elle carbure aux Lucky Strike et fume un demi-paquet par jour (faut réduire ses dépenses û.ú)
  
• Elle adore mettre le sapin à Noël et joue encore avec les petits bonhommes de la crèche.
  
• Elle appelle sa petite soeur deux fois par jour : à midi et au soir.
  
• Elle a trois porte-clés … inutile de dire qu'elle s'embrouille tout le temps entre toutes ces clés U.U
  
• Deux couches de Nutella et une trempette dans le café du matin avant de manger sa tartine …
  
• Elle ne fait jamais son lit mais bon, de toute façon, elle dort rarement dedans … Elle préfère le canapé ! Comme elle préfère les nuits de moins de quatre heures.
  
• Couronnée reine des excuses à deux balles.

conviction.

L'existence de créatures a été pour le moins … surprenante. Bah ouais … Les esprits, les loups-garous, tous ces trucs, la jeune fille n'y croyait pas vraiment. Effrayée ? Au début, c'est clair. On n'est pas forcément rassuré de savoir que des vampires peuvent habiter la maison d'en face ou que les hurlements qu'on entend à la pleine lune ne sont pas ceux des chiens égarés dans les marais mais ceux d'hommes et de femmes qui partagent leurs gênes avec les loups … Mais on fait avec. Avec le temps, on fait avec, oui. On s'y fait, on se dit qu'au fond, désormais, chacun sait où est sa place et s'il y en aura toujours pour transgresser les frontières dressées entre chaque camp – quel que soit le camp – ce ne sera pas certainement pas Jordane qu'on trouvera dans les conflits. Voir mourir vampires et CESS ? Certains en particuliers méritent la mort s'ils ont commis un acte irréparable, logique. Sinon, pourquoi chercher à s'en débarasser ? Ils ont vécu auprès des humains des siècles et des siècles sans que personne ne s'en aperçoive et les choses n'allaient pas plus violemment … Pas plus que maintenant, quoi … Bien sûr, il ne faut pas s'attendre à ce que Jordane tombe à leur pied. Ils ne la fascinent pas, et, même si elle ne fuit pas les bars à vampires, elle n'y met que rarement les pieds … Pas qu'elle veut pas s'en mêler mais … Il y a des limites, tout de même … Avoir l'air aussi nunuche qu'un marqué, très peu pour elle ...

signes particuliers.

Des étoiles tatouées au bas des reins, une croix sur le poignet gauche, une araignée près de la poitrine, une salamandre sur l'épaule ainsi que plusieurs piercings aux oreilles. Quelques cicatrices dans le dos.

histoire.


PARADISE-SHAPED BOX
« There must be some kind of way out of here
Said the joker to the theif
There's too much confusion
I can't get no relief ! »

Haughton. Les petites maisons les unes auprès des autres dans ces longues routes de terre battues, vous voyez ? La famille Abrahams et la famille Gordon étaient voisines. Pas exactement l'une en face de l'autre, mais à proximité. Anthony et Megan se connaissaient ainsi depuis l'école. Lui voulait faire carrière dans l'immobilier et s'installer à Minden, elle voulait passer des diplômes puis devenir infirmière. Deux choix de carrière qu'aucun des deux ne suivit réellement. Anthony renonça, faute de moyens, à son rêve et suivit les pas de son propre père en héritant de l'entreprise familiale et resta installé dans sa demeure natale. Megan passa ses diplômes plus ou moins brillamment et entreprit une ébauche de carrière dans le médical. Elle avait une assez bonne place mais allez savoir comment elle l'avait pêchée.

La vie qu'il n'avait pas voulue -un travail qu'il n'aimait pas vraiment exercé et une femme épousée par dépit-, Anthony l'acceptait. Mais il aurait aimé que le destin le contente au moins pour ses enfants. Megan lui donna une fille, deux ans après leur union. Jordane. Jordane ? Bah, c'est un nom mixte, oui. En fait, Anthony aurait préféré avoir un garçon, jouer au foot avec dans le jardin arrière, le mener à un avenir un peu plus reluisant que le sien parce qu'il se sentait mal à l'aise dans son travail de simple couvreur. Une fille, non, sans rire, il ne savait pas trop quoi en faire. Et effectivement, peut-être déstabilisé face à elle, les années passaient et Anthony s'en désintéressait. Megan s'effaçait encore plus et se soumettait aux humeurs lunatiques de son époux. On punissait Jordane pour un rien, on la laissait pleurer et on lui assurait une éducation stricte, pleine de contrainte et dépourvue de liberté.

Vint Riley. Encore une fille. Anthony préféra cesser les frais. S'il devait attendre que sa femme lui donne sept filles avant d'avoir un garçon, il ne voulait pas prendre le risque. D'ailleurs, leurs finances craquelaient déjà sous tous les points de vue. Deux, c'était déjà bien trop. Riley … Un prénom de mec, encore une fois. Bah ! Ca n'empêcha pas le bébé de grandir en tant que petite fille bien sous tous rapports. Et soumise à la même éducation que sa soeur aînée. Le temps s'écoulait, rien ne changeait. Les filles grandissaient et ça empirait. Anthony ne les supportait juste plus. Trop bruyantes ? Certainement. Elles cherchaient encore les limites du raisonnable, et les coups pleuvaient arbitrairement sur l'une ou l'autre lorsqu'elles commettaient un impair en duo. Un duo particulièrement doué pour les maladresses d'ailleurs x) Mais là où Riley ne cherchait inconsciemment que la frontière de l'autorité parentale (mais si, on lit ça dans les bouquins de gosses, là !!!), Jordane, de quatre ans son aînée, le faisait par pure provocation. Bah quoi U.U Faire tomber le vase sino-truc-machin de l'entrée, ça allait le mettre hors de lui, le vieux ? Eh ben, allez, on tente. Et s'il fallait prendre une baffe, c'était pas un souci, elle en avait déjà pris avant et elle en prendrait encore. Quitte à recevoir, autant faire les choses dans les règles de l'art. BOUM. VLAN. Megan ne disait rien, n'approuvait pas les châtiments corporels mais ne les réprouvait jamais. Elle se taisait, réduite à néant sous le joug tyrannique de celui qu'elle avait épousé.

Parce que les soucis d'argent, les accumulations de dettes, les disputes récurrentes, la déception de sa vie avaient agi ainsi sur Anthony : il fallait qu'il passe sa colère, qu'il dépasse sa frustration. Et quel meilleure façon de se soulager de ses tensions que de cogner ceux qu'ils jugeaient coupables d'un tel avenir ? Sa femme et ses filles. Elles le décevaient toujours dans tout ce qu'elles entreprenaient. Megan, elle, avait carrément démissionné de son autorité et puis, même de son boulot. Du moins, on l'y avait renvoyée. Du chômage dans la famille, voilà qui n'arrangeait rien du tout. Le ton montait chaque jour, les coups pleuvaient régulièrement. On ne savait pas vraiment ce qui se passait chez les Gordon mais le chômage de Megan avait fini par faire tomber les parents dans l'alcool. Si Megan alcoolisée restait maîtresse de ses bras, Anthony l'était, lui, encore moins qu'à l'état sobre. Et voilà dans quelle vie devaient s'épanouir leurs filles.

SNOW LIGHTS OVER THE NIGHT
« Such a lonely day
Should be banned
It's a day that I can't stand
The most loneliest day of my life »

Riley avait huit ans et restait dans l'enfance. Jordane avait onze ans et elle entrait au collège. Elle y restait sage. Car, à dire vrai, si elle cherchait les bêtises étant petite, elle n'avait jamais été une enfant turbulente en classe, ou abonnée aux mauvaises notes. Son entrée dans une nouvelle école à Shreveport n'impliquait aucun changement : même si elle paraissait de plus en plus désinvolte face à ses professeurs, elle restait une élève douée et sérieuse, qui rendait ses devoirs à l'heure et n'avait que de rares absences toujours justifiées. L'adolescence lui ouvrait ses portes, avec la période de remise en question et la période de révolte, silencieuse mais bel et bien ancrée en elle. L'adolescence amenant questions et doutes, elle amenait avec elle aussi une prise de conscience et Jordane réalisa peu à peu que compter sur sa famille ne lui amenerait jamais que reproches verbaux et insultes physiques. Il n'avait les moyens de rien et n'avait jamais accepté de lui donner le moindre coup de main si elle voulait quelque chose. Ici, en ville, à l'inverse de la campagne perdue de Haughton, on rencontrait du monde et on trouvait plus facilement comment se faire de l'argent. Jordane avait quinze ans et elle traînait peut-être avec des bandes de punks qui trafiquaient ceci et cela dans les marais mais elle travaillait aussi à côté de cela, histoire de ne jamais rien avoir à devoir à son père. Ou à sa mère, même.

Ca, c'était un point positif pour elle aux yeux de ses parents et, même si elle ne demandait pas tant des remerciements que la paix, elle s'efforçait de tenir le coup à jongler entre travail et boulot parce que cet argent était le sien et qu'elle pouvait en faire ce qu'elle voulait. Comme se payer piercings et tatouages, vêtements et chaussures, voiture ou appartement. Pour contrer encore davantage sa famille, elle clamait même toute sa tolérance vis-à-vis de la Révélation, histoire qu'enrage son père conservateur et que soupire sa mère, totalement conformiste … Et effectivement, même si Jordane ne cherchait pas spécialement à connaître des créatures comme on venait de découvrir qu'il en existait, elle ne refusait pas leur contact. Après tout, elle avait même découvert que certains des jeunes avec qui elle avait l'habitude de sortir étaient des métamorphes ou des sorciers ou avaient une ascendance surnaturelle qu'ils avaient bien sûr toujours soigneusement cachée. A côté de cela, Jordane passait néanmoins une vie plutôt solitaire, à ne sortir que rarement ou juste pour aller contre ses parents, et ses amis n'en étaient pas de vrais. Stoner Hill voyait sa silhouette se découper régulièrement lorsqu'elle rejoignait ses petits copains mais au fond, tout au fond, elle se sentait de plus en plus seule … Elle avait presque dix-huit ans. Son parcours scolaire au lycée s'achevait sans bourse universitaire car ses aptitudes sportives laissaient un peu à désirer. Puis elle rencontra son médium. Elle rencontra Jimmy …

LIBERTY'S EYES
« Just gonna stand there and hear me cry
But that's alright because I love
The way you lie
I love the way you lie ... »

Jimmy Malone était de Stoner Hill et ça avait commencé par une remarque sarcastique de Jimmy. Jimmy ne savait pas parler sans être sarcastique et c'était stupide. Bien sûr, ça plaisait à Jordane. Jimmy tout court plaisait à Jordane. Il était encore plus anéanti que les autres jeunes avec qui ils zonaient à Stoner Hill mais ça n'empêchait pas qu'il avait cette curiosité et cette lucidité qu'il manquait cruellement à certains. Il avait l'air d'avoir compris comment était la vie même si sa façon de la vivre différait bel et bien de celle de Jordane. Si elle continuait études et travail, lui avait bien abandonné les deux pour pouvoir vivre sa vie comme il l'entendait. Mais il n'avait rien sans le mériter et il savait donner de sa personne pour obtenir quelque chose. Il fumait comme un malade, il buvait à ne pas s'en réveiller après dix heures de sommeil, il avait un caractère lunatique mais il était aussi comme le grand frère protecteur qu'elle aurait aimé avoir pour ne pas subir les blessures d'Anthony. Le temps qu'ils passaient ensembles, Jimmy et Jordane restaient assis à discuter sur un bord de trottoir au crépuscule ou à reprendre The Clash à la guitare. C'était sérieux pour Jordane. Et ça l'était aussi sûrement pour Jimmy. Il faisait celui qui s'en foutait, il jouait les instables, les infidèles mais c'était sérieux, c'était clair. Elle savait lire en lui comme il savait lire en tous ceux qu'ils croisaient. Et ça, il le lui avait dit. Il avait confié son secret et elle l'avait bien pris. Et ça devenait sérieux.

* * *

Mais une relation sérieuse a forcément un prix : la patience. Et plus le temps passait, moins Jordane en avait. Jimmy, pour oublier qu'il devait voir la vérité en face en tant que médium, cherchait à récupérer un peu de bonheur perdu en s'égarant dans les paradis inexistants qui ne le conduisaient nul part ailleurs qu'en Enfer. Chaque chute le rendait encore plus fou. Insupportable. Ses sautes d'humeur et son caractère devenaient lassants et le temps permettait à Jordane, l'amoureuse aveugle, de recouvrir peu à peu la vue. Elle s'éloignait de Stoner Hill, elle s'éloignait de Jimmy, elle s'éloignait puis elle revenait. Chaque éloignement la ramenait vers lui à nouveau. Un manège interminable. Tantôt il la berçait d'illusions dans ses bras, tantôt il la regardait indifféremment brûler de souffrance en la laissant pleurer. S'accrocher tant de temps à une histoire qui ne va nulle part, avec un homme aux yeux lucides mais à l'esprit aveugle, qui refuse d'avancer, qui se complaît dans sa douleur, c'était pire que de vivre auprès de ses parents. Pire que d'entendre Anthony lui reprocher les choix malheureux qu'elle avait fait dans son orientation, lui reprocher son attitude passive et ses fréquentations douteuses. Les mots d'Anthony n'avait qu'une saveur douce et sucrée lorsqu'elle entendait ceux que lui adressait Jimmy. C'était l'amour de sa vie, ce médium. Il lui faisait connaître la liberté, la vérité, et puis, tout simplement l'amour. Et il lui faisait connaître le malheur de détester l'amour. Elle détestait être amoureuse de lui. Et même s'il le savait, il n'y changeait rien.

Jordane tomba enceinte et le quitta. C'était ça, sa vérité à elle. Son déclic. Ce genre de choses qu'elle se sentait d'assumer car elle était une grande fille, ce n'était pas possible avec Jimmy. Il avait l'air de s'en foutre mais allez savoir ce que cache un mec sous amphét' vampiriques ? Et puisque tout le monde ne cessait de s'en foutre ou de reprocher comment elle menait sa vie, elle n'avait qu'une solution : s'enfuir.

AUTUMN LEAVES
« If you've made up your mind to go
I won't beg you to stay
You've been in a cage
Throw you to the wind you fly away »

Chère Riley,

Ca fait une semaine et demi que je suis partie et … je suis partagée entre excitation, appréhension et manque évident. Manque de toi, hein, pas de Papa et de Maman. Ca me manque quand on se rejoignait la nuit, quand je te jetais des chips depuis la cuisine et que tu regardais la télé, quand je tentais de t'étouffer avec un coussin parce que tu me piquais mes fringues ou même juste quand je t'entendais maudir Maman qui ne faisait pas les courses et qu'on devait y aller toutes les deux … Bref, tu vois, tu me manques. Bien sûr, avec des journées comme les miennes, j'aurais du mal à voir le temps passer mais ça ne m'empêche pas de penser très souvent à toi. Dis-moi ce que tu deviens … Dis-moi comment c'est maintenant que je suis plus là … Si c'est pire, si c'est mieux, si ça n'a pas changé, si tu veux que je vienne te chercher pour t'éloigner d'eux … Si leur absence n'était pas aussi soulageante, je viendrais plus souvent te voir. Mais je préfère te voir sur Shreveport que devoir retourner dans ce trou maudit … Je sais que tu comprends, m'en veux pas, s'il te plaît. Donne moi de tes nouvelles très vite.

De mon côté, je suis encore au Lucky Star mais ça commence à me coûter bonbon la nuit pour ce que c'est et c'est loin du campus et du boulot. Je crois avoir trouvé quelqu'un pour une colocation, j'ai été voir et ça a l'air sympa. A savoir si je peux m'entendre avec, je crois que ce n'est pas un souci. L'a l'air aussi conciliante que moi. Fais pas cette tête, bien sûr que je suis conciliante ! XD Autrement, eh bien, les études avancent, je ne lâche rien et j'espère que c'est pareil pour toi ! Au travail, je suis passée au guichet et j'arrête les projections de film, ce qui est tant mieux parce que ça me coupait toute l'envie de me faire une toile. Et pour le bébé … Je n'ai pas la moindre idée de ce que je vais faire. Et j'ai besoin de toi pour me donner des conseils. J'ai besoin de toi tout le temps en fait. Je suis désolée que ce soit à toi qu'incombe la lourde tâche de supporter mes humeurs. Mais j'ai personne d'autre. Jimmy est sorti de ma vie, c'est un soulagement pour toi, non ? Allez, avoue-le, je sais que tu l'aimais pas, t'as pas besoin de me le cacher. Hormis que je sois sûrement trop jeune pour être mère, l'idée même de l'être me paraît complètement absurde … Je ne suis enceinte que d'un mois, ce n'est rien, hein ? Mais ça passe vite et j'ai peur de perdre trop de temps à réfléchir alors que je devrais mettre un terme à cette grossesse … Enfin, tu vois en une semaine et quelques, mes pensées n'ont toujours pas évolué et je suis de plus en plus crevée … Je t'écrirai bientôt et j'attends ta réponse. Je t'aime.

Jordane.

« It's something unpredictable
But in the end, it's right
I hope you had the time of your life ... »


test rp.

Un trait. Deux traits. Okay. … La notice ? Elle était où, cette foutue notice ? Deux traits, c'était négatif, pas vrai ? Ca, on le saurait pas tant qu'on aurait pas retrouvé la notice de ce test à la c*n … Jordane fouilla rapidement autour d'elle, ses affaires éparpillées sur le carrelage des toilettes … Voilà, elle l'avait. Elle déplia rapidement le papier, ses mains tremblotantes à cause de l'agitation et de l'anxiété. Deux traits … positif. … Okay. ... ... On allait recommencer. Elle sortit de son sac le second test (elle en avait acheté plusieurs, des fois que la fiabilité soit limite, vous savez ce qu'on dit avec ces machins là …) Mais les minutes s'écoulaient et le résultat affichait de nouveau positif. Sincèrement, elle avait beau regarder fixement pendant un temps démuséré les deux barres claires et précises des deux tests de grossesse qu'elle venait de faire … Elle ne savait pas du tout comment se sentir. Elle se contenta de ramasser ses affaires, de les ranger d'une main rapide dans son sac et sortit des WC du Wal-Mart pour prendre le bus en direction d'Eastwood.

Sortie du car sur la route 8o, Jordane préféra éviter Highpoint Boulevard … Au crépuscule, le Satan's Star qui faisait l'angle avec Forest Hill commençait à déjà bien se remplir et elle n'avait pas la moindre envie de côtoyer des vampires … Pas maintenant, en tout cas. Ni jamais, même. Après une marche plutôt longue – elle traînait un peu des pieds, oui – elle arriva chez elle. La même odeur, la même ambiance, les mêmes chaussures en vrac devant l'entrée, es mêmes verres posés vides sur la table de la cuisine. Tout le temps la même chose. Sa soeur cloîtrée dans sa chambre à l'étage pour tranquillement faire ses devoirs, sa mère avachie devant la télé à décuver les verres qu'elle avait pris dans la journée et son père, apparemment absent. Tant mieux. Jordane grimpa les marches de l'escalier à la volée et referma doucement derrière elle la porte de sa chambre. Avant tout … il fallait songer raisonnablement … Elle ressortit les deux tests de son sac, les contempla un instant comme s'ils étaient susceptibles de changer leurs résultats puis elle les jeta par terre. Enervée ? Si on voulait … Plutôt agacée de ne pas trouver la réaction adéquate devant cette situation ... Elle avait réfléchi tout au long du trajet mais rien ne s'imposait à elle. Garder, pas garder, en parler à qui ? Et puis, c'était déjà de plus en plus complexe avec son médium … C'était des questions récurrentes, ok, mais qu'éprouvait-elle à l'égard de cette nouvelle ? Elle devait juste n'avoir rien réalisé encore ...

La porte s'ouvrit brusquement à la volée sur Anthony, probablement aussi ivre que Megan, si ce n'était plus mais lui, complètement éveillé et les sens en alerte.

__ Tu crois qu'c'est une heure pour rentrer ? Qu'est-ce que tu fabriquais encore en ville ?

Le temps de répondre ? Jordane ne l'eut même pas, ni même celui de réfléchir à quoi trouver comme excuse, d'ailleurs. Les yeux fous de son père tombait déjà sur les tests qu'elle venait de négligemment laissé par-terre >__<

__ Mais c'est quoi ce cirque ?

Ce qu'il disait par la suite, elle ne l'entendit même pas, tellement sa colère bouillonnait rageusement dans ses veines rien qu'à la vue de ce type. Mais pour se prenait-il, bon sang ?!!! Son père ?!! Certainement, tiens ! Non ! Lui, il n'était rien du tout ! Même pas la moitié d'un homme, tellement il puait l'alcool, le cigare et la sueur. Il transpirait la connerie par tous les pores ! Le sang de la jeune fille ne fit qu'un tour avant qu'elle pousse son père violemment pour le faire sortir de la chambre. Lui parler ? Mais elle n'avait rien à lui dire, rien à lui devoir, rien à lui expliquer ! Précipitamment, elle ramassa un des tests, le ficha dans un sac qu'elle fit tomber du haut de son armoire et récupéra ses affaires ainsi que son sac à main.

__ Mais où tu crois pouvoir aller comme ça, espèce de traînée ?!

Répondre était inutile, se sentir humiliée encore davantage et Jordane dévalait déjà les marches le plus vite possible en feignant de ne pas entendre les paroles sales que son père lui adressait. Elle l'entendait juste qui la poursuivait en titubant en vociférant nerveusement. Sa soeur était sortie de la chambre et assistait à la scène sans rien y comprendre, silencieuse et effacée. Et Megan se levait du canapé pour tenter de rejoindre le nœud de l'action. Mais y avait pas d'action ! Y en aurait plus, c'était fini ! Alors qu'elle traversait le jardin en essayant de ne pas traîner avec son sac un peu lourd, Anthony attrapa violemment le bras de Jordane pour la forcer à se retourner. Elle lâcha son sac, tenta de retirer son bras de l'emprise de son père puis, force étant de constater qu'elle n'avait pas la puissance nécessaire pour lui résister, elle lui cracha à la figure.

__ Petite ga*ce, tu vas m'obéir !

__ Vieux c*n ! Laisse-moi partir !

Et elle réussit à récupérer son sac avant de courir jusqu'au bout de la rue et d'attraper le bus qui venait d'arriver.

famille.

• Anthony Matthew Gordon, couvreur, 53 ans, son père.
  
• Megan Josephine Gordon, au chômage, 49 ans, sa mère.
  
• Riley Tallulah Dean Gordon, lycéenne, 16 ans, sa petite soeur.

[/justify]

Spoiler:

Jordane R. Gordon a écrit:

Merci ! :029/:

Tout d'abord, je te souhaites la bienvenue sur Drag me to Hell de la part de toute l'équipe administrative.
Ensuite, maintenant que ta fiche est achevée, je viens la modéré pour la validation.

# Elle cuisine inversement proportionnellement aussi bien qu'elle dessine.
# Vu qu'elle n'a pas la bosse des maths, elle est incapable de vous dire si elle a bien dit ce qu'elle voulait dire dans la phrase précédente. (Qu'elle cuisine très mal mais qu'elle dessine bien, quoi ... On s'est trompé dans les adverbes ? Pffff ...)

Alors là *morte de rire* . Tu vois, ce sont des petites touches comme ça, des petits rien qui font qu'une fois savamment dosé une fiche devient une véritable petite perle.

Couronnée reine des excuses à deux balles
*dead* xDDD


Enfin, quelques petites choses tirées de tes manies qui donne le tempo pour le restant de ta fiche et franchement J'A-DO-RE. Je ne vois rien à redire, tout est parfait et très facile à lire, mais quand on a lu ta première fiche, je ne pense pas que ça soit si surprenant, hein? =P .

Donnnnc...

J'ai le bonheur de t'annoncer que tu es validée! Toutes mes félicitations!

Avant toute chose, laisse-moi un peu te guider pour faire tes premiers pas sur le forum en tant que membre validé! youhou! Première chose à faire, si tu ne l'as pas encore faite, c'est de finir de remplir correctement ton profil, et ta feuille de personnage même si tu n'as pas encore de relations, de toute façon, il te faudra sans doute l'éditer dans les temps futurs. Ce n'est pas grand chose, mais d'un c'est plus joli et de deux, on cerne plus vite ton personnage ainsi. Ensuite tant que tu es sur ton profil, pense à mettre dans ta signature un lien vers ta fiche de présentation. Comme ça c'est plus facile pour les autres joueurs de savoir à qui ils ont affaires! Deuxième étape et pas la moindre: remplir ta fiche de relations. C'est la manière la plus rapide pour t'intégrer complètement au forum, et bien évidemment cela va te permettre d'avoir un panel de joueurs avec qui faire un rp tout simplement. La suite logique étant de répertorier tes rp en cours ainsi que tes futurs rp ici, tu pourra bien évidement faire des demandes de rp via les topics des autres joueurs. Nous te conseillons vivement d'aller à A.N.P.E. pour bloquer le boulot de ton personnage, tu pourra aussi créer ta propre boîte si tu le désire. Ensuite, fort de ton salaire, tu pourras demander un logement, n'oublie pas que la colocation est aussi une bonne option!
Quand tu auras fait tout cela, tu pourras aller jouer avec tes petits camarades. Pour mettre un peu de piment dans ton jeu n'hésite pas à faire un tour du côté des challanges ou bien dans l'animation. Et puis, en attendant une réponse d'un joueur, tu peux toujours aller flooder avec nous jusqu'au bout de la nuit!

K. Lorella Murphy a écrit:

Welcome

JE SUIS LA POUR TE GUIDER

Tout d'abord, je te souhaites la bienvenue sur Drag me to Hell de la part de toute l'équipe administrative.
Ensuite, maintenant que ta fiche est achevée, je viens la modéré pour la validation.

[justify]# Elle cuisine inversement proportionnellement aussi bien qu'elle dessine.
# Vu qu'elle n'a pas la bosse des maths, elle est incapable de vous dire si elle a bien dit ce qu'elle voulait dire dans la phrase précédente. (Qu'elle cuisine très mal mais qu'elle dessine bien, quoi ... On s'est trompé dans les adverbes ? Pffff ...)

Alors là *morte de rire* . Tu vois, ce sont des petites touches comme ça, des petits rien qui font qu'une fois savamment dosé une fiche devient une véritable petite perle.

Couronnée reine des excuses à deux balles
*dead* xDDD