✤ Traits de caractères Charmeur, manipulateur, possédant un charisme indéniable. Il sait manier le verbe avec facilité, excellent orateur qui obtient toujours ce qu'il veut, ou presque. Bisexuel. Jaloux. Protecteur. Possessif. Hédoniste. Dépourvu de sens moral : immoral au sens commun du terme, il ne suit en vérité que la sienne, dépourvue d'une quelconque toile de bien ou de mal. Colérique, il veille pourtant à noyer cette parcelle de son caractère à travers l'adrénaline, les sensations fortes, ou le sport. Sanguin, il le reste néanmoins. Sûr de lui. Fier. Orgueilleux. Prudent, en règle générale tout du moins, puisqu'il lui arrive de sombrer dans des colères noires en ce qui concerne sa sœur, ce qui l'entraîne parfois trop loin, plus encore lorsque l'on menace l'un ou l'autre, mais il aime les situations inextricables... tant qu'elles ne le restent pas. Sentir le danger courir sur sa peau, piquer sa nuque et dévorer les secondes est d'une jouissance maladive. En vérité, sa sœur est sa plus grande faiblesse, celle au destin entremêlé au sien, celle avec qui il devra un jour s'unir pour que la race ne s'éteigne pas, comme Adam et Eve dans les croyances humaines. Personne n'a le droit de s'en prendre à elle. Personne n'est autorisé à la menacer. Impulsif. Sportif. Accro à l'adrénaline. Voleur. Nonchalant. Je-m'en-foutiste. Secret. Fêtard. Sensuel. Intelligent. Débrouillard. Ironique. Rusé. Pervers. Sarcastique. Sociable. Moqueur. Discipliné. Obstiné. Tactile. Joueur. Passionné. Musicien.

✤ Occupation diurne En dehors des nuits de pleine lune, comment vous occupez-vous, remplissez votre frigo, mettez du beurre dans les épinards... 150 mots minimum.
✤ Manies, habitudes & goûts
► Lazar déteste le lait, peut-être est-ce le résultat de sa nature serpentine, mais le fait est qu'il n'en aime pas le goût, y compris allié à du chocolat. Au fond, est-on forcément obligé de faire un lien avec son côté serpent ? D'autres personnes n'aiment pas ça, après tout.
► On le dit tactile, mais ce n'est là au fond qu'une résultante de sa nature profonde de Naja, il cherche à travers ces contacts à ressentir les autres, les vibrations de sang, de peau, de chaleur... mais aussi à bénéficier de la chaleur corporelle de celui ou celle qu'il touche.
► Il a très tôt été fasciné par les instruments à cordes, apprenant à travers cette étrange capacité à percevoir les vibrations, celles-là même qui l'ont conduit à lorgner sur ces instruments à cordes pincées. Musicien autodidacte, il a appris à jouer d'une balalaïka sans que personne ne vienne le lui apprendre, étendant cette capacité aux guitares classiques.
► C'est donc un grand amateur de musiques diverses et variées, il la ressent jusque dans ses tripes, et chez lui ce n'est pas qu'une expression.
► Sonja. Sa sœur, son tout, son autre, celle qu'il considère comme son passé, son présent et son avenir. Il aime la toucher, l'effleurer, laisser ses lèvres cueillir les siennes, et espère tellement plus de celle dont il a toujours pris soin et protégé. Il ressent cette attirance, tout comme il a conscience qu'elle la ressent également, pour lui, il n'y a pas de morale, il a toujours su que son devoir serait de s'unir à elle pour faire survivre leur race... mais il y a plus. Il a toujours su ce qu'il adviendrait d'eux, mais Sonja espère qu'ils trouveront des êtres qui leur ressemblent pour ne pas devoir s'unir l'un à l'autre. Mais il a besoin d'elle tout comme elle a besoin de lui, déraisonnablement. Il l'aime cette sœur, il l'aime sans tenir compte de ces barrières que personne n'est jamais venu lui mettre en tête, ces limites qui éloigneraient un frère d'une sœur. Ils jouent à séduire ensemble... ils couchent avec d'autres... mais la jalousie les ronge, l'un et l'autre, l'un ou l'autre. Elle est sa vie et son poison. Son absolution et sa perdition. Et peut-être qu'un jour il en crèvera.
► Comme tout cobra digne de ce nom, il répond aux menaces, aux attaques... à son encontre ou envers sa sœur, mais il ne recherche plus sans raison la confrontation, son adolescence bagarreuse n'est plus, ou juste pour le fun et l'adrénaline. Mais s'il a bien conscience que le cobra est porteur du poison, mais que d'ici qu'il agisse... il est moins puissant que certaines autres créatures, et les vampires ne sentent qu'une morsure. Appelez ça l’instinct. De même qu'il n'a lui-même jamais empoisonné quelqu'un, il n'en a pas eu de raisons jusqu'à présent.
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Listez vos manies, vos habitudes, ce que vous aimez faire, ce que vous n’aimez pas, bref une petite liste pour montrer votre personnage sous son vrai jour. Facultatif

✤ Transformation La forme que prend Lazar n'est rien d'autre que celle d'un Cobra égyptien, dit Naja haje. Le terme Naja viendrait, selon la légende, de Nâga, une créature mythique de l'hindouisme, signifiant serpent.

La lignée des Anguerov : elle remonterait à l'Egypte Ancienne, selon les contes oraux que leur ont transmis les parents de Lazar et Sonja. Le petit garçon a toujours été très attentif à ces histoires berçant son enfance et les a gravées dans son esprit aussi sûrement que l'importance de devoir un jour poursuivre leur lignée, et ne pas la laisser s'éteindre sous le prétexte d'une morale moderne trop étriquée. Ainsi, l'histoire raconte que Cléopâtre aurait fait venir à elle un serpent, réclamant un Aspic, prénom de l'ancêtre des Angerov, qui à l'époque se trouvait à la cour, susurrant tel un conseillé dans l'ombre de la reine, l'ayant pour ainsi dire menée à cet instant fatidique après lui avoir soufflé à l'oreille, un jour, qu'il se ferait un honneur de goûter à sa peau si soyeuse à travers la morsure, si elle désirait partir rapidement. Et vous connaissez l'histoire... Octave entra dans la cité et la Reine d'Egypte se suicida.

Caractéristiques de Lazar : Ses écailles sont d'un brun sombre que l'on qualifierait volontiers de noir en règle général, mais certains éclairages laissent apparaître une autre teinte sous forme de reflet. Grand, bien plus que la forme que prend Sonja, il est à ce jour, le plus grand spécimen jamais mesuré, du moins s'il l'avait été par quelqu'un. La particularité de tout cobra est de pouvoir étendre une coiffe lorsqu'il est en posture d'intimidation ou de combat. Il s'agit en réalité de l'extension de ses côtes. Son venin, par ailleurs, est un puissant neurotoxique qui laisse s'étendre rapidement une paralysie une fois le poison immiscé dans le sang. Néanmoins, il est capable de mordre sans y introduire son venin, ou en en dosant la quantité, comme n'importe quel Naja.

Les sens du cobra-garou : Contrairement à la légende urbaine disant que tous les serpents sont aveugles, le cobra est un animal ayant une très bonne vue. Et cela, n'est pas un mythe. En effet, la vision du serpent est fine et précise, d'autant plus qu'il ne possède pas de paupière comme le reste des animaux, mais une écaille transparente protège leur rétine. Ils sont donc en mesure de toujours voir ce qui les entoure. De plus, ils possèdent un œil pinéal sur le sommet de leur crâne, qui leur permet de ressentir la différence de luminosité. On dit d'ailleurs, que les serpents sont des animaux qui ne dorment jamais... bien sûr que si, néanmoins ils sont en mesure de le faire les yeux ouverts. Mais ce qui leur a valu cette croyance, est également cette capacité à percevoir le danger, ou une arrivée dans le périmètre de leur nid. Il n'y a, ici, rien de plus surnaturel que le fait que les vibrations sont transmisses au cerveau sous la forme de petits stimuli électriques, capables, de réveiller le porteur de ce talent.
Vient ensuite l'ouïe, qui effectivement, est très mauvaise sous forme animale puisqu'ils ne possèdent qu'un vestige d'oreilles. Mais les petits os de celle-ci leur permet de ressentir chaque vibration les entourant, et ce sur plusieurs mètres. Ainsi, les cobra-garous parviennent à interpréter les mots qu'ils pourraient entendre, en transformant mentalement les vibrations qu'ils perçoivent. Après tout, ce que nous entendons ne sont que des vibrations transformées grâce à notre cerveau... non ?
Mais poursuivons par l'odorat, ce sens très fin que possède le serpent. S'il est capable de percevoir une odeur, de la saisir et de la reconnaître, c'est aussi grâce à sa langue. L'odeur parvient par le nez, mais pour en affiner la connaissance, ils en goûtent la saveur sur leur langue qui leur apporte une connaissance parfaite.
En ce qui concerne les fossettes thermosensorielles, qui se trouvent dans le nez sous forme humaine, mais persistent à être légèrement à côté sous forme serpentine, elles servent à percevoir les changements de chaleur de l'ordre de 3 millièmes de degrés près. Ce qui leur permet de percevoir la présence d'un être à sang chaud à des distances considérables.
Pour poursuivre dans le domaine de la température, beaucoup prétendent que ce sont des animaux à sang froid, mais ce ne sont là que des croyances. En effet, ils sont simplement en mesure de prendre la température de leur environnement, s'y adaptant sans commune mesure, de manière naturelle. Ils ne sont, en réalité, pas capable de produire leur propre chaleur, celle ambiante est donc une sorte de nourriture pour eux, puisque c'est leur manière d'y survivre. Il n'est donc pas rare que le nid des cobra-garous se compose d'individus d'autres espèces de garous que la leur, ou d'humains, de sorte à pouvoir bénéficier de la chaleur que ceux-ci dégagent naturellement. Ou de les voir vivre à leur proximité.
Ils sont ainsi capables, si la température devient trop négative ou beaucoup trop positive, de plonger leur corps en hibernation, et d'en sortir ou d'y replonger lorsque le besoin se fait sentir. Ils semblent morts dans ces cas-là, et les battements de leur cœur est si faible, que les technologies mortelles sont incapables de les percevoir. Ils peuvent ainsi survivre plusieurs mois sans s'alimenter.

Transformation et Mue : Lazar connut sa toute première transformation lorsqu'il n'était qu'un nourrisson, mais autant dire qu'il n'en a conservé aucun souvenir. Un sentiment puissant alors, dans cette sensation primaire d'être submergé par ses émotions, avait fait sortir le cobra qui sommeillait en lui. Parfait rejeton de ses parents. Mais depuis, il n'en fit plus jamais l'expérience, du moins jusqu'à ses 15 ans, où la jalousie fit apparaître l'animal à la peau si froide, lui laissant endurer une douleur sans nom, mais la familiarité du venin avec son organisme existait bel et bien, et il l'endura avec la détermination d'enfin bénéficier des faveurs d'un ciel assez clément pour ne pas vouloir éloigner le frère et la sœur l'un de l'autre. Mais il aime sa nature, ce qu'il est, cette faculté à pouvoir prendre la forme de l'animal qu'il est chaque nuit qu'il désire. Il est un alpha pour son espèce... mais à quoi cela sert quand il ne semble plus exister que lui et sa sœur sur cette maudite terre ?

Néanmoins, la rançon de cette faculté est cette mue que les Angerov endurent une fois par mois. Peu avant la mue, une certaine forme d'irritabilité touche Lazar, ses yeux d'un bleu presque gris foncent très légèrement, et sa faim s'amenuise. Presque plus douloureuse que la transformation, la peau s'effrite, elle se consume comme si elle prenait feu et que rien ne pouvait apaiser la sensation. L'habitude, l'obstination, la discipline et le contrôle qu'il s'impose depuis des années dans ses activités professionnelles, l'aident à endurer la sensation, tandis qu'il aime alors s'immerger presque entièrement dans l'eau, la laissant charrier la peau arrachée à sa carnation. Selon leurs parents, c'est un moyen que la nature a trouvé pour leur rappeler que la mort qu'ils sont à même de distribuer, n'est pas à donner avec légèreté, et ne doit être utilisée qu'en cas d'extrême nécessité. C'est surtout, à son sens à lui, un moyen de faire disparaître cicatrices laissées par de l'argent, ou toute marque qu'il aurait l'audace de vouloir imposer à son corps. La seule que son être conserve est cette marque de naissance sur sa fesse droite.

✤ Convictions Que pensez-vous de la révélation ? Préférez-vous avant ou après la révélation ? En bref votre opinion sur la question. 150 mots minimum.
✤ Signes particuliers Les tatouages ne durent pas sur sa chair, au-delà d'une guérison accrue, sa mue mensuelle le débarrasse de ce qu'il pourrait parvenir à y incruster, jusqu'aux cicatrices données par l'argent. Après tout, c'est un changement de peau. La seule chose qui persiste, comme s'il s'agissait de ses écailles, et cette tâche de naissance en forme de serpent qu'il a sur l'une de ses fesses. Brune, presque noire, elle est ce qu'il ne pourra jamais nier, et qu'il ne lui serait jamais venu à l'esprit d'oublier : un serpent.

La survie est un art.

" D'où tu tiens ça gamin ? " ronronna la voix de l'homme qui scrutait la bague qu'il avait entre les doigts, tout en jetant quelques coups d’œil rapides au petit garçon qu'il avait sous les yeux. " Ma mère me l'a donné, elle est malade, elle m'a envoyé chercher des médicaments. " répliqua Lazar sans se démonter, fixant avec assurance l'adulte qui cherchait le mensonge sur ses traits, mais ne parvenait pas à le trouver. Pourtant, un gamin de cet âge, seul, qui lui amène des bijoux pour les lui vendre, forcément qu'il n'y croit pas, qu'il n'y croira jamais. " Et la montre ? " " Elle était à mon père. Il est mort, ça lui servira plus que maman dit. " Le mensonge enveloppait son être, et tanguait sous les affres d'une vérité mûrement réfléchie. Si son père était bel et bien mort, la vérité voulait que sa mère soit partie en même temps que lui sous la menace des chasseurs les ayant retrouvé. Il ne restait plus que lui, lui et Sonja, sa petite sœur qu'il avait juré de protéger envers et contre tout. Aussi s'évertuait-il à voler, dérober des bourses, des bijoux, parfois avec son aide ces dernières semaines. Mais c'était le cinquième revendeur qu'il faisait, les autres devenaient soupçonneux... et tirer à l'étalage c'était bon pour se faire prendre par la police. Il ne le souhaitait tout simplement pas, alors il mentait, aux assistants sociaux, aux flics, aux revendeurs et... " J'ai entendu parler de toi, tu sais. " Là, par contre, ça sentait le roussi... il allait appeler les flics et il n'aurait plus qu'à tenter de courir vite, très vite, pour leur échapper, et il faudrait trouver une autre arnaque pour survivre un peu plus longtemps dans la rue. " Mais je vais être magnanime... " Magna-quoi ? " Je te donne la moitié de ce que ça vaut et je te dénonce pas aux flics. " Le deal n'était pas débile, d'autant plus que les types qui acceptaient de bien vouloir revendre de la marchandise volée, cela ne courait pas les rues. Et puis de toute manière, il ne savait pas combien ça valait, il aurait pu l'arnaquer sans problème. " 60%. " insista-t-il pourtant, pour lui montrer qu'il n'était pas le dernier des idiots. " 50% et un objet en vitrine, celui que tu voudras, à chaque fois. " " Marché conclu. "

Il enfourna les billets et choisit la seule poupée exposée dans la devanture qu'il passa sous le bras avant de quitter la boutique du type peu recommandable. Il fit quelques pauses dans des boutiques, ne laissant plus que deux billets dans l'une de ses poches, mais il s'en fichait. Il avait à manger, un duvet bien chaud, et il ferait du feu dans le vieil entrepôt où ils squattaient depuis quelques semaines, et où sa sœur l'attendait bien sagement. Petite puce chétive à qui il avait demandé de l'attendre, sans savoir ce que ça pourrait donner, mais aussi pour donner plus de crédibilité à ce qu'il allait dire au revendeur. Ce qui, à présent, n'aurait plus aucune importance, compte tenu du pacte qu'ils venaient de passer. La prochaine fois, Sonja pourrait venir avec lui. Pour l'instant, il se glissa sur le sol crasseux sur lequel reposait quelques vieilles couvertures, à l'écart, dans une petite remise où se trouvait la petite tête blonde immobile. Lui offrant la poupée, il s'activa ensuite à faire du feu autour duquel ils s'installèrent pour manger ce qu'il avait acheté. Un jour... le monde leur appartiendrait, il lui en avait fait le serment un nombre incalculable de fois depuis la mort de leurs parents, détail qu'il lui avait caché pour ne pas la faire souffrir. Ils sont partis pour préparer leur venue. Ils sont dans un endroit meilleur. Ils sont... Jusqu'au jour où elle cesserait d'y croire et comprendrait qu'il avait juste cherché à la préserver de la vérité. Pensif, il scrutait la petite fille qui dévorait son dîner, sans trop s'éloigner des flammes qui lui faisaient du bien. Ce n'était pas prudent, le bâtiment aurait pu prendre feu... mais il fallait bien se réchauffer, et il faisait ce qu'il fallait pour ça. D'ailleurs, dans le sachet qu'il avait déposé non loin se trouvait un nouveau paquet d'allumettes prêtes à servir.

La nuit s'étirerait, à travers les verres crasseux à travers lesquels il était impossible de voir les étoiles, pourtant une lueur blanche les traversa. Vestige d'une humanité passagère, mais Lazar y vit l'occasion d'un nouveau conte, d'une histoire plus ancienne que celle de Cléopâtre qu'il lui avait raconté encore il y avait peu. " Regarde Sonja, c'était Bai, le grand serpent blanc. " déclara-t-il d'un ton solennel, tandis qu'il la scrutait pour apercevoir ce regard interrogateur qu'il savait faire naître chez la petite fille. " Je ne t'ai jamais parlé de Bai ? " l'interrogea-t-il tandis que le feu s'éteignait déjà, et finirait par sombrer à l'état de cendre si rien ne venait l'alimenter. Entraînant la petite fille dans leur lit de fortune, se recouvrant tous deux du duvet tout neuf, les lèvres de Lazar commencèrent à souffler la légende... " Il y a très très très longtemps, quand on prenait encore nos ancêtres pour des dieux, un homme sauva Bai, le grand serpent blanc. On le disait si grand qu'il aurait été capable d'avaler tout Moscou, mais il vivait dans le ciel, aux côtés des autres étoiles. Mais il promit ce jour-là, de lui rendre sa bonté dans une autre de ses vies. Alors le serpent attendit, scrutant la terre, attendant le retour de l'homme sous d'autres traits. Et l'instant vint où Bai descendit sur terre. Mais pour ne pas l’effrayer, décida de prendre l'apparence d'une femme à la chevelure d'or. " laissait-il les mots s'échapper, poursuivant l'histoire du mythe du premier cobra-garou, l'enfant du grand serpent blanc et de l'homme à la chevelure de jais. Mais bien vite, Sonja s'endormit contre lui, et s'il scruta ses traits, attendant que le feu s'éteigne, il ne tarda pas à la rejoindre dans ses propres songes... avant qu'une nouvelle journée si semblable ne vienne à voir le jour.

Pourquoi parler d'inceste quand ce n'est que du beau.

Il l'avait vue se transformer, sa si douce et si ravissante petite sœur. Elle venait de donner vie aux histoires qu'il n'avait jamais cessé de lui conter, et à nouveau, il l'avait protégée dans la sécurité de leur chambre, tenue à l'abri des regards, attendu qu'elle reprenne forme humaine, avant d'ouvrir la porte et rassurer le monde que tout allait bien. Oui, tout allait vraiment bien, elle était juste malade, épuisée, mais surtout un cobra, ce qu'il semblait ne jamais devenir puisqu'il n'avait pas encore muté. Il allait finir par la perdre s'il n'était qu'une erreur, une foutue anomalie n'avait rien à faire avec elle, contre elle, ou même... Pourtant, il ressentait cette attraction néfaste, celle qu'un frère n'aurait jamais du ressentir pour une sœur, mais lui n'y voyait rien de mal, c'était de l'amour, juste un putain d'amour que la société vomirait parce qu'elle ne parvenait à comprendre la beauté d'une telle errance. Lui savait pourtant qu'ils le devraient un jour, pour que leur race ne s'éteigne pas avec eux, mais aussi parce qu'il ressentait ce crépitement dérisoire sous sa chair lorsqu'il la regardait, qu'il effleurait cette rose arabique qu'elle était. Jamais il n'y avait cédé, acculant rage et désir derrière cette frontière inaliénable qu'il érigeait pour la protéger, la préserver, tandis que lui-même marchait aux alentours du cirque, sous un besoin malsain de s'évader, de noyer ses pulsions au profit d'instants plus insatiables que jamais. Non, il ne marchait pas, il courait, courait, jusqu'à noyer son souffle et s'arrêter sous les saccades instables de son palpitant. Trop proche de tout, son poing percuta un arbre, égratignant sa chair, heurtant ses os sans les briser, l'écorce avait peut-être pitié de l'inconscient. Du sang perlait pourtant à ses jointures, mais il heurta une nouvelle fois l'écorce, cherchant peut-être à la faire céder face à ses démons intérieurs, mais ne reçut pour réponse que l'immobilité brunâtre d'un bois à peine noirci par les taches abandonnées par sa chair abîmée. Le souffle accéléré soulevait son torse finement sculpté par les exercices du cirque, tandis qu'un tee-shirt recouvrait sa chair, laissant un frisson secouer son être... Incroyable mais vrai, celui qui avait vécu si longtemps en Russie trouvait à redire des températures de Paris. Mais il avait toujours souffert des températures trop basses, le laissant toucher des objets chauds ou bien des êtres... mais là, il n'y avait rien d'autre qu'un tronc saisi par un hiver qui ne tarderait plus, tandis que de fins flocons tombaient du ciel sans faire de bruit.

« Lazar... » résonna la voix trop familière de sa sœur dans son dos, le laissant simplement pivoter sur lui-même. Il ne voulait pas qu'elle pense qu'il lui en voulait d'avoir été la première à se transformer, il n'était en colère que contre lui-même, contre cette maudite incapacité à prendre lui aussi cette forme qui les aurait rapproché. Mais ces secondes cherchaient à les éloigner l'un de l'autre, du moins, cela aurait dû, alors qu'elle laissait s'extirper de ses lèvres un laconique : « Tu saignes. » Déjà elle cherchait à l'approcher, ses doigts effleuraient les siens pour tenter de panser ces plaies qu'il méritait. Ils les avaient gagnées et elle voulait les faire disparaître en l'effleurant, en caressant sa chair comme si... " Arrête. " La neige, il n'avait d'yeux que pour l'irréalité de ces secondes, les étoiles qui brillaient, presque songeuses, dans l'éclat d'or de cette chevelure qu'il était le seul à pouvoir brosser depuis toujours. Celle dont il connaissait le contact si doux sous ses doigts. " Ce n'est rien. " Rien, mais ses doigts blessés s'élevèrent jusqu'à effleurer sa joue, laissant leurs yeux si ressemblant s'égarer dans le miroir de l'autre. Elle était belle, irréelle... et ils devraient un jour. Oui, ils le devraient, mais l'attirance n'avait rien de fabriqué par l'idée que la réalité le voulait, non, cela brûlait son être tandis que ses lèvres venaient capturer les siennes en un baiser délicat, comme s'il refusait de la brusquer, de l'entraîner dans des océans qu'elle ne voudrait pas.

Mais elle le lui rendit, laissant ses doigts s'enliser sur sa nuque, le poussant à l'attirer étroitement contre lui. Un soupir chercha à s'extirper de ses lippes, mais se heurta au silence muré de ce baiser échangé et volé à la décence. Il lui semblait n'avoir attendu que cet instant, que ce moment improbable. " Bordel, vous foutez quoi les gosses ! " grogna brusquement la voix trop connue d'Ivan, laissant Sonja s'écarter comme si on venait de la bruler. Prise en faute. Coupable ? Lazar ne le semblait pas, posant deux iris indifférents sur l'homme en question. " Ça s'appelle de l'inceste ! On fait pas ça entre frère et sœur, c'est dégueulasse ! " Non ! Ça ne l'était pas ! Et les prunelles de Lazar se firent plus venimeuses et rancunières. " On a compris. " fit-il claquer contre son palais, tout en le suivant des yeux tandis qu'il partait, avant de reporter son attention sur sa sœur, cette fleur si délicate que la morale moderne assurerait qu'il n'aurait jamais dû convoiter. Elle semblait incertaine, le doute maculait ses traits, aussi se rapprocha-t-il à nouveau, glissant deux mains contre ses joues, venant apposer son front contre le sien. " Il n'y a rien de mal. Rien ! Ne l'écoute pas ! On est différent ! C'est notre devoir. " argua-t-il tout en scrutant ses traits, guettant la moindre réaction. Ils avaient le droit de rêver encore, d'effleurer les étoiles de leurs mains enlacées. " Et on s'aime Sonja. Quel mal y a-t-il à s'aimer plus fort ? " insista-t-il encore en apposant simplement ses lèvres contre les siennes en un contact doux et éphémère. Personne n'avait le droit de leur arracher leur destin. Personne. Mais ce fut elle qui le désira... elle, de s'éloigner, de découvrir d'autres lèvres, d'autres destins, provoquant ainsi la transformation de son aîné quelques mois plus tard.