✤ Traits de caractères
♢ Elevé dans la misère, nourri par la violence, Jordan a de la rage à revendre. Des longues années à baigner dans les eaux les plus sales de Seattle l'ont appris à nager, à garder la tête hors des flots et à se battre pour quelques mètres carrés de dignité. Absorbant toute l'énergie qui l'entoure, Jordan est un être qui consomme ses heures avec une fureur de vivre dévastatrice. Il est avide de plus de sensations. Il veut tout vivre, tout voir, et, prêt à tout expérimenter, il n'a souvent pas conscience du danger. Ou s'il l'a, ce n'est que pour mieux le goûter. Une fascination morbide pour la violence et le pouvoir le pousse dans les méandres les plus malsains du monde de la nuit. Il n'a pas peur de la douleur, on dirait même qu'il la cherche, cette salope, qu'il la course et qu'il course avec elle le plaisir sombre et la jouissance interdite.

♢Il ne prend que des chemins de traverse, de ceux qui peuvent le mener vers ses désirs inavoués. Foncièrement contradicteur et défiant, il aime à jouer la rébellion, mais souvent juste pour le principe. L'important, c'est de ne pas faire ce qu'on attend de lui. L'important, c'est de surprendre ; et d'ailleurs, il aime être surpris. Rien ne le fait plus frémir que la théâtralité, l'éloquence, et le charisme en robe pourpre.

♢ A deux masques, celui de l'agneau qu'on croquerait, et celui du sale gosse qu'on giflerait. Il y a aussi autre chose qu'il ne montrera pas. C'est cette carence affective qui le ronge depuis toujours. Dénudé d'amour parental, Jordan cherche inconsciemment à combler ce vide par ses nombreux excès et prises de risque. Tendez-lui la main, et il s'y enchaînera. Des troubles de l'attachement rendent ses relations conflictuelles, rongées au sang par la jalousie. Prédisposé à la violence, Jordan se montrer particulièrement hargneux dès lors que l'affect sera en jeu.

✤ Occupation diurne
♢ Peu après son déménagement à Shreveport, Jordan a repris ses études universitaires en chimie et économie. Assez secrètement, il aspire à créer sa propre entreprise pour commercialiser légalement des produits à base de sang de vampire. Ce qui, dans les faits, est très loin d'être gagné... Dans tous les cas, ses études lui prennent un peu de temps, bien qu'il ne soit pas très assidu. L'administration l'a souvent dans le collimateur, mais comme il valide ses semestres sans trop de difficultés, on le laisse vivre. D'une manière générale, il ne traîne pas trop sur le campus, à part pour la bibliothèque. Il n'aime pas l'ambiance de « bulle » de tous ces gosses pourri-gâtés.

♢ L'ambiance qu'il préfère, c'est celle de Stoner Hill et de ses rues à nu. En débarquant à Shreveport, Jordan a dû reprendre un peu de la vente de son produit, mais à présent qu'il s'est fait quelques associés, il peut se dévouer entièrement à la production. Ici aussi, le bloody crystal plaît. Son nom suffit à le décrire : des petits cristaux rougeoyants, qui fondent à haute température et s'injectent ensuite dans les veines. C'est une drogue relativement violente, à base de sang de vampire et d'impulsions de magie, qui vous donne une perception extra-sensorielle du monde tout en stimulant vos capacités physiques. Mais le sentiment de surpuissance qu'elle donne est traître, puisque illusoire, et la comportement violent qu'elle a tendance à vous impulser peut vous être mortel si vous ne prenez pas garde à qui vous croisez. Le laboratoire de Jordan s'est péniblement installé dans un sous-sol de Stoner Hill, moyennant la complicité d'une boutique plus insalubre encore.

♢ Joyeusement rebelle et faussement révolté, Jordan aime traîner dans les milieux underground, dans les squats, et de toutes façons, partout où vous ne voudriez pas que votre gamin mette les pieds. Et bien évidemment, il fait également des choses que vous ne voudriez pas que votre gamin fasse.

✤ Manies, habitudes & goûts
♢ A des tendances pyromanes.
♢ Fait du parkour depuis qu'il sait marcher, et bien avant que cela ne devienne une mode.
♢ Ne consomme pas de drogues dures (pour l'instant), et n'a testé qu'une seule fois son propre produit. En revanche, il fume beaucoup.
♢ A un mépris sans limite pour la société de consommation.

✤ Capacité
♢ C'est une véritable épée de Damoclès au-dessus de sa tête. Si son pouvoir ne le tue pas, alors sa mère le fera. Parce qu'il en est conscient, Jordan garde le secret de sa nature pour lui. Il a toujours eu à l'assumer tout seul, à s'en prendre les revers sans broncher et à faire comme si de rien n'était. Il n'y a eu personne dans les première années de sa vie pour prendre la main de Jordan et le guider parmi les ombres. Les phénomènes étranges autour de lui et la vision des auras l'ont fait se questionner longuement sur son intégrité mentale avant qu'enfin la Révélation ne lui fasse comprendre qu'il n'était pas si différent.

♢ Son pouvoir est celui de l'absorption. Pour la décrire trivialement, l'absorption empathique fonctionne un peu comme une batterie de stockage. Tout courant magique se déversant à proximité est partiellement absorbé par le corps de Jordan, emmagasiné, avant d'être lentement relâché (sur une durée d'environ quelques heures). Les différents types de magies, sorcelleries, ainsi que le potentiel surnaturel dégagé par la métamorphie/lycanthropie et les vampires sont concernés. Trois catégories d'absorption peuvent être distinguées :
▬ absorption continue : c'est une activité naturelle et inconsciente. Comme une plante boit la lumière du soleil pour se développer, Jordan capte les flux magiques qui lui fournissent son énergie vitale. Ce procédé est tellement naturel que Jordan le remarque à peine, et il dépend de l'environnement. Ainsi, un endroit isolé de toute magique fera dépérir Jordan, et au contraire, une forte activité le rendra surexcité. Il va sans dire que l'ambiance de Shreveport le détraque comme une boussole au milieu des Bermudes.
▬ absorption par empathie : pas nécessairement contrôlée, et plus puissante que l’absorption continue. Elle intervient lors d'un usage de magie par un tiers sous le coup de l'émotion. Plus la forme de magie utilisée (sortilège, transformation...) est influencée par l'affect, plus l'absorption par le médium est forte. Jordan ressent à la fois le fluide magique, et l'émotion qui l'a suscitée, à la manière d'un médium doté de la capacité d'empathie.
▬ absorption par contact : Jordan pompe littéralement le fluide magique de la personne avec laquelle il est en contact. Cette capacité se déclenche automatiquement et est relativement lente d'action. En général, elle a pour effet d'apaiser la cible, dont le flot furieux de la magie se calme progressivement en étant transféré à Jordan. Cela diminue également son potentiel magique pour une courte période.
Un médium pourrait, avec beaucoup d'entraînement, apprendre à exploiter l'absorption empathique pour contrôler la libération d'énergie et l'utiliser à son profit. Mais bien entendu, comme Jordan n'a jamais appris à utiliser ses capacités, tout ne se passe pas aussi simplement. Ce ne serait pas drôle.

♢ Dysfonctionnements et contrecoups :
▬ Tout d'abord, il faut savoir que Jordan peut absorber de l'énergie positive comme de l'énergie négative. Si l'énergie positive agira comme un stimulant qui vous donne des ailes, l'énergie négative, elle, se déchargera douloureusement dans l'organisme.
▬ Le déversement de l'énergie absorbée est normalement régulier et continu, mais en cas de pulsions émotionnelle ou d'importantes quantités d'énergie, elle peut se décharger par violents à-coups, donnant lieu des ondes de choc ou des effets de type poltergeist, s'accompagnant de douleurs insupportables.
▬ L'énergie vitale du médium est en fait l'énergie qu'il absorbe en continu. Par conséquent, si le médium est isolé de toute source de magie, il dépérit et peut finir par en mourir. Jordan a aussi bien plus d'énergie qu'un médium classique, une force décuplée lorsqu'il vient d'absorber de l'énergie, et une instabilité nerveuse. A l'inverse, sans recharge, Jordan est très faible et subit les effets du manque.
▬ Parce qu'elle donne un sentiment de puissance et lui fournit son énergie vitale, l'absorption empathique agit comme une drogue pour le médium. Il aura besoin de toujours plus de magie pour pouvoir alimenter son corps, tout en subissant le retour de flamme. Contenir tant d'énergie impose un régime très dur au corps, qui en est littéralement torturé et éreinté. Le médium cherchera à nouveau de l'énergie pour pouvoir combler cette fatigue, et ainsi de suite, créant un véritable cercle vicieux, car ainsi qu'une addiction classique, les quantités nécessitent d'être de plus en plus importantes pour produire un même effet. Au stade où en est Jordan, il pourrait difficilement quitter une ville comme Shreveport pendant plus de trois jours sans mettre sa vie en danger.

♢ En absorbant les flux magiques, l'aura de Jordan se charge de l'énergie accumulée. Dans certains cas, une grande quantité de fluide surnaturel a tendance à rendre fluorescent les iris de Jordan. C'est le signe qu'en général le corps arrive à la limite de ce qu'il est capable d'emmagasiner.

✤ Convictions
♢ Le soulagement pour celui qui se découvre fou parmi les fous. La Révélation a permis Jordan de tout comprendre sur la démence qui le dévorait et les nuits qui le torturaient. Rongé par le secret, Jordan a enfin pu s'ouvrir et calmer ses inquiétudes.
♢ Il y a eu cette ouverture, il y a aussi celle du marché. Très vite, dans l'agitation médiatique et la panique des rues, Jordan a flairé la bonne affaire. Ainsi qu'il l'avait présumé, le sang de vampire a surpassé toutes les drogues existantes. Et tant que le rouge coulait dans la gorge des clients, ses poches se gonflaient, heureuses comme un lion repu. La gloire avait la couleur du rouge et le triomphe sombre de l'illégalité.
♢ Plus tard, Jordan a compris que tout n'était pas si simple. Sa fascination pour le monde de la nuit était loin d'être partagée par tout le monde. En débarquant chez sa mère, il s'est tu sur ses pouvoirs, ni sur ses fréquentations, et il a bien fait. Car à présent, tout près de lui, dors celle qui rêve de détruire ses idoles sanglantes. Une mère dévorante qui déchirerait avec avidité tout ce qui fait la vie de Jordan à présent. Et qui répondrait par le sang si elle découvrait la véritable nature de son fils. Alors, sous couvert d'abhorrer les CESS, Jordan cache sa passion pour ce monde de possibles et de frissons glaçants.
   
✤ Signes particuliers
♢ Possède un tatouage d'ouroboros autour du poignet gauche.

    Je m'appelle Aislinn Sherman. Je viens d'une lignée de chasseurs aux origines diverses, les griffes bien accrochées sur l'Amérique du Nord depuis la Guerre de Sécession.
    J'aurais pas pu ne pas rencontrer Jordan Marshall. C'est pas compliqué, on est nés dans le même trou paumé : Browning, dans le Montana. Vous connaissez pas ? Vous en faites pas, c’est parfaitement normal. Venez pas pour visiter, y a rien à voir. C'est le genre d'endroit où si le froid vous tue pas l'hiver, vous mourrez de toutes façons d'ennui. Et la tranquilité aussi, vous pouvez faire une croix dessus : entre deux vaches et trois montagnes, vous pouvez louper personne. Donc Browning, c'est même pas Into the Wild, si vous vouliez vivre l'exil c'est foutu.
    Quitte à choisir un coin paumé j'aurais tapé plus vers l'ouest, genre Libby, ou quelque chose du genre, mais non, il a fallu que ce soit ce coin inutile et comme jeté au milieu de nulle part.

    Bref, étant donné le stade avancé de l'urbanisation de Browning, il n'y avait qu'une école pour tous les gamins du patelin. S'il y avait quelqu'un que vous pouviez pas saquer, et bien c'était tout pour votre pomme.
   Ça tombait particulièrement bien, parce qu'au début, Jordan Marshall, je pouvais pas le pifrer. C'est bien simple, la première fois qu'on s'est vus, on s'est foutus sur la gueule. C'était en maternelle. Pour vous dire le cas que c'était.
    En fait, il me foutait un peu sur les nerfs, avec sa gueule de blondinet pour laquelle tout le monde lui pardonnait ses conneries. Parce que des conneries, il en faisait un paquet. Il faut dire, aussi, qu'il était pas franchement aidé. J'ai appris un peu plus tard (quand j'ai réussi à le supporter) que sa mère l'avait abandonné très tôt et qu'il vivait avec son père, un pauvre alcolo qui tenait un bar miteux à l'entrée de la ville.

    Il faut croire que la castagne, ça cimente. On avait beau ne pas se blairer, on a fini par devenir inséparable, même si on se foutait des pains à chaque occasion. Avec les années, on a fini par plus trop se cogner dessus, enfin je crois que c'est surtout lui qui a arrêté, et du coup j'ai fait plus ou moins de même. A part de temps en temps, où je jugeais qu'il avait vraiment besoin qu'on lui remette les idées en place.
    On a vraiment fait les 400 coups ensemble. Un duo de voyous absolument incontrôlable, et quand j'y repense, ça me fait bien rire. Le truc, c'est qu'avec sa gueule d'ange, personne ne le croyait capable de ce qu'il faisait, alors moi, « le garçon manqué », je me prenais tout sur le coin de la tronche. Et quelques heures plus tard, ravalant sa fierté, il venait me voir, le brave salopard, et me glissait un timide « excuse-moi, c'était de ma faute aussi... » qui lui arrachait la gueule même si dans le fond, il était vraiment désolé.

    Tous les deux, on évitait de parler de nos familles. J'avais capté que c'était pas le monde en rose chez lui, et quand à moi, je gardais jalousement le cas Sherman sous clé. Du coup, on se retrouvait dans des squats, dans les pauvres rues de campagne, sur le bord d'un toit ou sur la branche d'un arbre. On vivait bohème.
    Je galérais à l'école parce que mon entraînement de chasseuse me bouffait un temps monstre. Mais lui, il cartonnait. Il avait un tas de problèmes à cause de son arrogance et de son petit côté rebelle, mais ça marchait quand même, alors il visait l'université, même si c'était un beau rêve car son père avait clairement pas l'argent pour l'envoyer là-bas. Mais c'était un rêve quand même, et quand il vous disait qu'il allait « pas finir comme son père, et faire quelque chose » de sa vie, vous le croyiez réellement.

    Au moins, il avait pas l'intention de rester dans ce trou paumé. A peine le lycée terminé, Jordan a décidé de dégager à Seattle, et même s'il avait pas de thunes, il disait que ça marcherait. Quand j'y repense, je me dis qu'il était quand même sacrément fêlé. Et il faut croire que moi aussi, parce que je l'ai suivi. C'était plus pratique pour la chasse, d'habiter une grande ville.
    Inutile de préciser que c'était vraiment la misère pour Jordan. Son paternel avait pas un rond à lui filer (tout avait fondu dans l'alcool) – et de toute façon, même s'il en avait eu, il lui aurait rien donné. Alors il se retrouvait quasi à la rue, pas totalement puisque je l'hébergeais. Mais pour autant je roulais pas sur l'or non plus. Le jour où Jordan a ramené trois liasses de billets à la maison, j'ai tout de suite capté qu'il avait plongé dans le trafic de drogue. Et vous savez quoi ? Et bien je l'ai aidé. Quelques mois plus tard, il y a eu la Révélation. Pour nous, chasseurs, bien évidemment, c'était un peu le drame. Mais Jordan a tout de suite trouvé ça génial. Et lorsqu'il a senti le potentiel du sang de vampire, il a été un des premiers à se lancer dans le marché.
    J'ai appris un peu plus tard que c'était un Médium (je peux pas voir les auras). Il me l'a tout simplement avoué. Vous auriez dû le voir. Vous auriez senti qu'il avait gardé ça pour lui toute sa vie ; que probablement, il avait dû croire qu'il était fou. Je crois qu'il avait vraiment besoin de parler. Bien évidemment, j'ai fermé ma gueule sur le fait que j'étais une chasseuse de CESS. Il avait pas besoin de le savoir.

    Mais il a fini par savoir, parce que cet imbécile, il a réussi à se faire capturer par un vampire, et à votre avis, qui a dû le sortir de cette merde ? Et bien voilà. Du coup j'ai dû tout lui raconter (parce qu'une nana lambda vous explose pas la tête d'un suceur de sang avec un fusil à pompe). Mais je me suis rendue compte que ça me posait pas tant problème qu'il sache. Il avait beau me taper sur le système, des fois, le Jordan, je lui vouais une confiance aveugle, et je savais que c'était réciproque. On aurait crevé pour sauver la peau de l'autre.
    C'est à partir de ce moment-là que j'ai commencé à saigner les vampires que je chassais. Jordan revendait le sang. On se faisait pas mal de thunes, même s'il y avait des moments pas drôles où je devais récupérer Jordan à l'hôpital parce qu'il venait de se faire casser la gueule par un junkie frappadingue.

    Peu après, j'ai commencé à montrer à Jordan quelques recettes de drogues qu'on fabriquait artisanalement, chez les Sherman. On a toujours utilisé de la came. Ça m'a valu pas mal de problèmes, question santé, mais c'est comme ça qu'on fonctionne. Donc bref, on a fait des expériences sur du sang de vampire. Et on est arrivé à quelque chose qui avait vraiment la classe.
    Le Bloody crystal se vendait comme des petits pains. Tout occupé à la fabrication, Jordan avait débauché un réseau de dealers, et au moins, ça lui préservait sa gueule de bambin. Du coup, c'était surtout moins qui prenait les risques, mais en même temps, j'avais signé pour ça.

    En 2010, une de mes chasses a mal tourné. J'en parlerai pas. C'était à Shreveport, la ville de la Révélation. Vous savez quoi ? J'en suis morte.
    J'ai sérieusement hésité à me faire sauter la cervelle pour en finir une bonne fois pour toute. Je savais que dès que les Sherman apprendraient la nouvelle, toute la famille allait me coller au train pour me rayer du registre. Et Jordan ? Jordan, j'avais pris l'habitude de le ménager, et il savait pertinemment que je mettais ma vie en jeu pour lui ramener quelques gouttes du précieux élixir. Je n'avais pas arrêté de lui répéter : « si un jour je disparais subitement, me cherche pas. C'est que probablement, je serai morte. » mais je savais que le con, il me chercherait quand même.
  Et effectivement, ça a pas loupé. En 2013, j'ai retrouvé du Bloody crystal dans les rues de Shreveport. Et peu après, la présence de son fabricant m'a été confirmée. Pour l'instant, j'ai pas cherché à reprendre contact avec Jordan. Qu'il continue à croire que je suis morte (parce que je le suis, effectivement) pour un moment. Ça vaut mieux pour nous deux.