✤ Traits de caractères Quand on parle de Poppy, on pense à une femme indépendante et forte. Pourtant, ce n’est guère qu’une façade qu’elle arbore pour se protéger. Profondément marquée par la mort de son père et la dégradation mentale de sa mère, elle a du mal à imaginer l’avenir et se sent surtout profondément seule. Un autre peur sympathique à ajouter ? Celle que les loups-garous l’attrapent pendant qu’elle est sous forme de bête. Et oui, il fallait évidemment que sa forme définitive soit celle d’un loup arctique, suprême affront aux canidés du coin. Heureusement, il semblerait que sa simple présence décourage les loups solitaires ou éclaireurs d’attaquer – ce qui est plutôt pratique, mais qui ne la sauverait en aucun cas si elle venait à rencontrer la meute complète, ou l’alpha. Bref, Poppy a bien des peurs, mais elle est également loyale et naturellement gentille à toute personne un tant soit peu proche d’elle.  
✤ Occupation diurne Ces occupations ? Oh, Poppy a bien des hobbies. Tout d’abord, il y a son métier : tatoueuse. Elle adore ça et pourrait passer sa journée à faire des motifs, si elle n’était pas aussi peu résistante à la fatigue. Même quand elle revient chez elle, elle passe son temps à s’entrainer et à essayer de nouvelles choses, imaginées ou même découvertes sur internet. En parlant d’internet, c’est là où elle passe une bonne partie de son temps. Peu sociable, elle peut rester pendant l’entièreté de son temps libre sur son ordinateur bon marché. En dehors de ça, elle a tendance à commander pas mal de livres, avec une nette préférence pour la science fiction – quand on vit en permanence dans le fantastique, on a tendance a voir ailleurs. Dans son cas, c’est les étoiles, ces astres qui la fascinent aussi bien quand elle loup que quand elle sous sa forme humaine, regardant par sa fenêtre.
✤ Manies, habitudes & goûts Hormis les hobbies cités un peu plus haut, Poppy aime fumer et déteste les gros lourdeaux qui essaient toujours de la coller à la sortie du salon.
✤ Transformation Poppy prend la forme d’un loup arctique. Pourquoi ? Parce que sa personnalité ressemble à celle des loups, protectrice, loyale envers ses amis (sa meute à elle, en quelque sorte) et surtout, elle ne se laisse pas marcher sur les pieds. Gare à vous si vous dépassez les bornes. Pour ce qui est des transformations, Poppy évite un maximum d’en faire et se borne aux pleines lunes même si elle pourrait très bien se soulager les pattes de temps en temps. La prudence et l’instinct de survie prennent cependant le dessus : il ne faut pas qu’elle tombe sur une meute, un clan ou même des chasseurs. Quand on est une métamorphe comme elle, on a parfois l’impression que la terre entière vous déteste, simplement pour ce que vous êtes. Pour ce qui est des clans et bien… la meute la déteste. Enfin, c’est ce qu’elle pense, elle n’a jamais vraiment pris le temps de leur poser des questions… Pour ce qui est du PCD, l’aspect sectaire l’a toujours profondément repoussée. Donc au final elle est seule, pour le meilleur et pour l’Andréas.
✤ Convictions Ce qu’elle pense de la révélation ? Et bien, elle est plutôt divisée sur le sujet : d’un côté, ça a augmenté la pression qu’elle recevait pour cacher son identité, mais de l’autre, elle peut maintenant mieux voir qui est qui, ce qui paradoxalement lui ôte un sacré poids de ses épaules. Au final, si elle devait prendre position, elle dirait que la révélation l’arrange au final. Tout le monde est un peu plus distant et ça lui va bien. Elle a beau chercher de vrais amis, elle n’apprécie en aucun cas la compagnie d’étrangers – surtout quand ses étrangers pourraient vouloir l’égorger sans prévenir. Il y a aussi le fait que la bête en elle se sent plus libre : elle peut se déplacer plus librement les nuits de pleine lune, sans avoir peur de faire un carnage sous prétexte qu’elle avait faim ou même peur. Donc oui, Poppy se sent mieux maintenant qu’elle est advenue.
✤ Signes particuliers Si Poppy n'a pas de cicatrices (et elle en est secrètement plutôt contente), elle a cependant un tatouage aux motifs complexes qui lui couvre toute la partie gauche de son corps (voir ici une variante du tatouage des sirènes dans Borderlands).

Je contemple mon plafond. C’est encore une de ces nuits hein ? Une de celle où je ressasse le passé et où l’angoisse étreint mon cœur alors que je parcoure mes souvenirs ? Il semblerait malheureusement bien que oui. Avec un soupir, je m’allonge de nouveau sur le dos. Autant commencer par le commencement de toutes choses…

Je suis née au Groenland. Des choses à savoir dessus ? Pas tant que ça. L’endroit est plutôt joli, mais c’est quand même très désert. Bon, c’est aussi le seul pays dont la température me convient au quotidien – maudite soit la chaleur de la Louisiane… La faune et la flore, bien que rares sont toutes deux très intéressantes. Mon prénom vient d’ailleurs d’une fleur du coin, le coquelicot arctique. C’est la même chose qu’un coquelicot normal, à la seule différence qu’il est jaune. Pourquoi ce nom ? Aucune idée. Mais c’est celui que mes parents m’ont donné le jour de ma naissance et que je porte maintenant avec fierté.

Pour en revenir égocentriquement sur moi, j’étais une petite fille on-ne-peut-plus normale, qui vivait dans une famille aux relations tendues. La relation de mon père et de ma mère s’étaient vraiment dégradées depuis ma naissance qui – du côté de mon père – n’avait pas été totalement approuvée. Il faut dire aussi qu’il s’était sûrement imaginé autre chose en se sauvant avec ma mère pour « vivre la vie » loin de leurs parents. Ce qui fait que dans les premières années de ma vie, j’ai vécu sans connaitre tout le reste de ma famille, coincée au milieu de mon père et de ma mère qui passaient le plus clair de leur temps à se faire la tronche. Bref, ce n’était sûrement pas l’enfance dont tout le monde rêve, mais j’arrivais à la supporter sans trop de problèmes.

Ensuite, quand je me suis approchée des dix ans, mon père est devenu encore plus d’une humeur massacrante que d’habitude. Maintenant que j’y pense, je suis sûre qu’il aurait bien voulu taper sur ma mère pour se défouler, mais même ça il ne pouvait pas le faire : elle était dominante et lui non. Pour en revenir à son humeur, elle était proportionnelle aux recettes de la famille. Et nous touchions le fond malheureusement. Mon père avait un petit élevage de moutons qui ne lui rapportait rien et ma mère était une très bonne chasseuse qui s’assurait que mon estomac ne reste jamais vide.

Ce qui m’amène à penser aux transformations d’ailleurs. J’ai fait beaucoup de sorties avec ma mère, explorant les environs, jouant avec les renards arctiques, conversant même avec eux ! Une belle vie qui s’est vite finie malheureusement. J’ai déménagé. Dans cette ville.

Alors évidemment, il y eu l’accident dans la forêt. Quand j’ai expliqué à ma mère ce que le lycanthrope m’avait dit, mon père qui venait de rentrer m’a insulté de tous les noms avant de me décoller une sacré gifle. Instinctivement, je l’ai frappé droit dans l’entrejambe. Mon père furieux était parti hurler de rage dans sa chambre. Il venait lui aussi de comprendre qu’il vivait maintenant avec deux dominantes sous le même toit. Pour ce qui est de la forme du loup, à ma grande surprise et à mon grand dam, c’est elle qui est restée quand la puberté est venue. Un combo que j’avais vraiment senti passer – mentalement et physiquement.

Bien des années étaient passées. J’avais beaucoup de mal en cours, me plaçant souvent à côté des fenêtres, contemplant la liberté avec envie. J’étais plutôt mauvaise en tout, sauf en dessin. C’est d’ailleurs dans ces années-là que j’ai eu la révélation de ce que je voudrais faire plus tard. J’ai vu une fille tatouée de la tête aux pieds, ces tatouages n’étaient pas si jolis que ça individuellement, mais ensemble il formait un canvas si beau que j’en ai ressenti une pointe de jalousie. Ce serait mon métier et je serais tatouée, j’en avais décidé ainsi. Seulement, je n’avais pas réalisé la portée de ce choix.

Quelque part dans l’année de mes seize ans, j’ai annoncé que j’arrêterais les études pour suivre ma propre voie – une formation de tatoueur. Le visage de mon père s’est décomposé lentement. Ma mère semblait dubitative puis son visage s’est adouci. Elle venait d’accepter ma décision. Alors, avec un sourire je m’étais tournée vers mon père. Son visage était déformé par la rage. Il m’a couverte d’un flot d’insultes et m’a frappée. Je suis tombée sur le sol en me tenant la joue, tandis que ma mère s’est levée. Un grognement, un coup de crocs à la jugulaire et mon père n’était plus. Le petit renard arctique qu’était ma mère venait de tuer mon père pourtant plutôt imposant. Trop choquée pour parler, mon regard allait de ma mère au cadavre. Elle s’était transformée à nouveau et s’était mise à pleurer. Je l’avais rejointe autant à côté d’elle que dans ses pleurs.

A partir de là, tout s’est dégradé. Ma mère a déclaré avoir agi pour me défendre et je l’ai défendue dans sa version, mentant même quant à l’arme qui avait servi pour tuer mon père. Ce que je ne savais pas, c’est que si la justice ne punirait pas ma mère, c’est elle-même qui s’en chargerait.  Elle était tombée dans une dépression profonde (elle aimait cet homme qu’elle avait tué) et était devenue…vide. Elle a tenu son combat mental pendant deux ans, juste assez pour me permettre d’achever ma formation et de décrocher un job. Après ça… elle est devenue catatonique. Je l’ai faite placer dans l’hospice local, les larmes coulant sur mes joues alors que je prononçais mes adieux à la seule famille qu’il me restait.

J’ai tenu la promesse que je m’étais faite. J’ai vendu tout ce qui appartenait à mes parents et je me suis servie d’une partie de cet argent pour me faire le tatouage que j’arbore maintenant sur toute la partie gauche de mon corps.

Les années ont passés et quatre ans après la révélation avait lieu. Elle ne m’a pas réellement affectée et pendant toutes ces années je me suis contenté de faire profil bas et de me faire passer pour humaine. Je n’avais pas envie de prendre part à tout ça, qu’importent les enjeux.
L’argent de la vente n’a pas duré éternellement d’ailleurs et j’ai mis une chambre –celle de mes parents – à louer. Ce n’est que très récemment que quelqu’un est venu pour. Un type du nom d’Andréas. Je crois l’avoir déjà bien cerné. Il suffit de voir la tête qu’il a tirée quand je suis venu l’accueillir dans ma tenue habituelle que je porte chez moi. Minishort et débardeur minimal. Ben oui je n’ai jamais réussi à m’acclimater au coin et j’ai TOUT LE TEMPS trop chaud. Bref, j’ai vite deviné que j’avais affaire à un pervers/fumeur professionnel. Mais bon, les temps sont durs. J’espère juste qu’il ne va pas causer trop de problèmes…

Alors que je souris sur ces dernières pensées, l’image de ma mère s’impose à moi. Elle me manque. Sur une larme, je souffle ma bougie et tente de trouver un sommeil qui je le sais, ne viendra pas.