Mara (+) nightmare be thy name [en cours]

Mara Keresztely Konstantine

Feat Imogen Poots

PRELUDE

Traits de caractères
Il est dit que le diable possède le plus joli visage au monde, et que c’est ainsi qu’il charme ses proies. Mara n’échappe pas à cette règle : elle possède l’apparence du plus fragile des chérubins mais le cœur noir et avide d’un démon. Une étoile double, comme l’on dit dans son pays.
D’un naturel particulièrement pragmatique, à la frontière même du nihilisme, Mara est de ces femmes qui ne donnent rien mais à qui on offre le monde. Intelligente et perspicace, elle se montre extrêmement douée dans les domaines qui l’intéressent, mais oublie négligemment le reste, si bien que Mademoiselle ne sait pas coudre, ni faire cuir un steak haché.
C’est une jeune femme plus qu’élitiste. Elle ne vous aime et ne vous aimera sans doute jamais, car vous appartenez par nature à la classe des médiocres à ses yeux. Vous êtes moins qu’elle, et si elle ne vous le fera pas sciemment comprendre, elle le pensera fort, très fort.
Eduquée à la dure, elle a été habituée à faire des choix dans sa vie, et entre relever des morts, apprendre la médecine, tuer, et coudre et cuisiner des spaghettis, la jeune fille a fait un choix. Autant vous dire que vous ne mangerez jamais de spaghettis chez elle.
Bien qu’elle soit débrouillarde, certaines choses de la vie de tous les jours lui échappent, comme notamment le fait que l’on trouve ridicule le fait qu’elle sache dépecer un lapin, ou encore qu’elle sache cuir un magret de canard à la perfection alors qu’elle est riche à million. Et encore plus qu’elle travaille. Qui diable irait travailler en étant riche, bon sang ?
Mara échappe à la logique américaine. Mara échappe à toutes les logiques, car elle n’en a aucune. Elle juge d’un regard sombre tout ce qui l’entoure, aime apprendre, n’aime pas faire apprendre aux autres. Sournoise et secrète, se faisant docilement passer pour la petite blonde fragile que l’on croise à tous les coins de rue, elle recèle pourtant de grandes possibilités.
Ce qui explique aussi pourquoi elle est célibataire, et qu’elle possède un caractère indépendant au possible. Travailleuse acharnée, rien ne semble pouvoir l'arrêter.

Occupation nocturne
Bien qu’elle ait un travail qui l’occupe une partie de la journée, Mara en général reste au « bureau » et continue son dur labeur. A l’hôpital, beaucoup pense qu’elle travaille dur pour découvrir ce qui a tué les hommes et les femmes dont elle se charge. D’autre pense qu’elle leur fait des « choses », des « trucs de nécromant ». C’est-à-dire qu’elle travaille seule, reste seule dans la morgue, et qui sait ce qu’elle peut y faire, n’est-ce pas ?
Quand elle ne reste pas des heures entières dans ce laboratoire improvisé, Mara aime à rôder dans la ville qu’elle ne connaît pas, pour en absorber les valeurs, pour en comprendre l’essence, elle qui n’a jamais connu véritablement le « dehors ». Son oncle ne lui autorise pas vraiment ses débordements, mais elle prend le risque et souvent s’échappe sans son avis, préférant la punition à l’enfermement, surtout si la punition est douce.
Comme une ombre, comme une banshee, elle observe d’un regard curieux les différents liens qui se créent, dans les bars, les restaurants. Elle décrypte les conventions, les constructions sociales, en fait des rapports qu’elle appelle « essaie », qu’elle ne publie pas et ne publiera jamais. A ses yeux, c’est un passe-temps que d’observer le monde car elle se sent étrangère.
Parfois même elle se met dans la peau d’un personnage, d’une femme ou d’une mère, pour tirer des réactions qu’elle enregistre pour plus tard.
Le reste du temps, elle rentre sagement dans son appartement. Quand son oncle est là, elle s’adonne au péché qu’il a réservé à leurs deux êtres. Quand son oncle n’est pas là, elle flâne et s’instruit, s’endort souvent, s’ennuie. La solitude dévore son être, et après une sieste méritée, elle repart, lasse, en quête de divertissement.
La vie lui paraît longue et fade quand elle n’a rien à faire, parce qu’au final, c’est un peu le cas.
Parfois enfin, quand plus rien ne l’amuse, quand la folie la guette, quand la colère la submerge, alors qu’elle fuit la Louisiane, s’enfonce dans les étendues encore inhabitées, pénètre dans les cimetières où elle trouve les rares qui l’écoutent et qui savent qui elle est vraiment.
Une façon de renouer avec ce qu’elle a perdu en Hongrie : la liberté.

Manies, habitudes & goûts
Mara est une enfant très ritualiste. Elle dit d’elle-même qu’elle a besoin d’une routine pour se raccrocher à la réalité et ne pas devenir complètement folle, aussi elle organise ses semaines, ses journées, de sorte à ce que tout soit en ordre. Extrêmement minutieuse, elle  planifie à peu près tout, de sorte à ce rien ne déroge à ses règles.
Ainsi, son appartement est à la fois chaotique, à cause notamment des livres qui s’entassent jusqu’à parfois la hauteur du plafond, et extrêmement aseptisé, puisqu’elle paye une femme de chambre pour qu’elle passe tous les jours, quand bien même elle ne vit qu’à peine dans son propre appartement.
Ses ongles sont toujours coupés très courts pour que le sang ne se glisse pas en dessous. De même, on ne verra jamais plus haut que ses genoux et ses coudes. Elle affectionne deux boissons uniquement, à savoir les boissons à base de fraise… ou de cerise. Elle déteste particulièrement les boissons à la menthe.

Mara est particulièrement propre. La « légende » de l’hôpital veut qu’elle se lave jusqu’à trois fois par jour et traîne toujours sur elle une petite bouteille de gel aseptisé pour se nettoyer les mains, ainsi que des mouchoirs pour ouvrir portes et autres endroits pollués. Tout le monde pourtant ignore s’il s’agit d’une maladie, ou d’une façon d’être de la jeune femme en public.
Quand on sait ce qu'elle fait avec les morts, on se doute bien qu'il ne s'agit que d'une façon d'être.

C’est une intellectuelle sentimentale, une joueuse de musique invétérée, car cela calme son âme. Elle a un faible pour le grand tragique, aussi elle adule Chopin et Saint Saëns, le violon, la contrebasse, la harpe ou encore le piano. Elle récite en somnolant les œuvres qu’elle a lu, des romantiques pour la plus part, à commencer par Théophile Gautier, Nerval pour finir par chantonner tristement, à moitié endormie dans son fauteuil qui lui sert de lit, Baudelaire, et le poème qu’elle affectionne le plus particulièrement, à savoir : « Je trône dans l’azur comme un sphinx incompris, j’unis un cœur de neige à la blancheur des cygnes… »

Nécromancie & vaudou chamanisme
Avant d’être sorcière, avant d’être médium, Mara Konstantine est avant tout une « chamane ».
Ce que le vaudoo est à la culture noire, le chamane l’est à la culture scandinave. Issue du berceau hongrois du chamanisme primitif, celui qui fut hérité du peuple same, Mara est une « noiade », ce qui signifie une « chamane ».
C’est un rang très symbolique et prestigieux en Hongrie et dans les pays du nord, comme la Suède ou la Finlande. C’est le plus haut degré dans la hiérarchie religieuse, et par conséquence dans la hiérarchie d’un village.

Le Chamane est le messager entre les plans des vivants, et des morts. Ce second plan a toujours intrigué Mara, et dégoûté sa mère. La mère de Mara en effet était chrétienne : que sa fille soit une sorcière la dépassait, une médium c’était encore pire, mais qu’en plus elle voit les morts l’a complètement rendu folle.
Elle dut attendre que son oncle la prenne en charge pour petit à petit prendre conscience de son potentiel et s’en servir, à « juste escient ». Fort heureusement pour elle, elle n’était pas si vieille quand Mihàly arriva en sauveur : elle n’avait que sept ans.

Mihàly Corvin, son oncle, avait dès son plus jeune âge effrayé la mère de Mara.
Il faut dire que le bonhomme n’a rien d’un enfant de cœur et encore aujourd’hui, il reste un membre de la Tenebrae comme on en croise pas si souvent. Un chaman devenu nécromant par avidité, par soif de pouvoir, et surtout de par la curiosité malsaine de voir jusqu’où il pouvait aller.
Une science obscure et une curiosité maladive qu’il a transmise à sa filleule.

Membre du clan Blazek, en ligne directe, dont on dit qu’il garde du sang l’avidité, l’orgueil mais également la folie, Mihàly fut un bon professeur et entraîna Mara toute sa jeunesse pour en faire une arme redoutable. Elle est son chef d’œuvre, son adorable danseuse au violon qui réveille les morts. Mihàly est très fier de son œuvre, d’autant plus que Mara est redoutable, bien plus redoutable que lui au même âge.
La jeune femme sait en effet relever les morts avec une étrange facilité quand il s’agit de relever des morts lambda encore assez frais de quelques jours, s’amusant pour ne jamais perdre la main. Elle y arrive aussi bien quand ils datent, déconcertant et fascinant Mihàly qui n'a de cesse de la repousser dans ses retranchements.

Elle cherche vainement à faire un zombi originel, mais elle ne semble pas vraiment pressée. Elle sait que le jour où elle y arrivera, il n’y aura plus rien en cette vie qui la retiendra. Pas même Mihàly.

A côté des bons côtés, en vient les mauvais.
Mara n’a jamais possédé un grand physique, si bien que très rapidement, la pratique intensive voulue par son oncle quand elle était enfant l’a rendue de plus en plus… fragile. Bien qu’elle soit hongroise et que dans sa famille, les gens soient naturellement grands, Mara est petite et fluette, comme une flûte traversière. A être au contact des morts, elle s’est fait de nombreuses frayeurs où les morts ont cherché à la posséder pour eux, à s’arranger dans son esprit et si jamais elle n’a été possédé, c’est bien là sa plus grande peur.
La mort lui a de même pourri l’intérieur, si bien qu’elle semble atteinte de légères métastases à l’âge de vingt-cinq ans. La mort ne l’effraie pas et elle ne fait pas grand-chose pour se défaire de ce cancer des poumons qui naît. Elle a été opérée à l’âge de seize ans du cœur, à cause d’un souffle. Elle met ca sur les répercussions de ses abus répétés. De nos jours elle n'a plus le droit à aucun abus, en terme de sport, si bien qu'elle ne court tout simplement plus. Le cancer ronge ses os et la rende mince, très mince mais à une époque où tout le monde l'est, elle ne sort pas vraiment du lot..
Sa santé est toujours très mauvaise, mais rien ne semble transparaître. Mara est de ces gens qui subissent en silence. Une Noaide, peut-être la dernière…

Convictions
Dans le pays de la jeune Konstantine, les chamanes sont bien vus et sont même adulés au village. Nombre d’hommes et de femmes sont un jour venus la voir pour apprendre de sa bouche les choses du futur et du passé, ou encore pour comprendre les défunts. Elle était la Noaide de Cserekert, une place de choix qui faisait qu’on la respectait.
En Lousiane, elle n’est plus grand-chose qu’une croque mort comme les autres, qu’une « autre réanimatrice ».
Elle ne voit pas d’un bon œil que tout le monde sache pour le monde de la nuit, que ce soit pour les vampires comme pour les lycanthropes. Si par nature elle n’aime aucun de ces peuples, elle aime encore moins que les simples humains sachent ce dont elle est capable. A l’abri des regards biaisés grâce à un physique peu inquiétant, elle aurait encore préféré l’anonymat le plus complet.
L’effet de surprise, c’est une chose qu’elle aime.

Signes particuliers
En plus de la morsure infligée par son premier réanimé en haut de la cuisse droite, Mara possède sur le torse et le dos des arabesques chamaniques imposées par son oncle. De même que deux morsures possessives ont été faite sur son épaule et sa nuque, marque d'appartenance la plus totale à son mentor.
Il y a sur le haut de son sein gauche la marque d'un fer passé à chaud qui aurait laissé une vilaine cicatrice. La cicatrice a une vieille forme de Sceau de Solomon, une étoile de David améliorée.
Passant dans le creux de ses seins, une cicatrice longiligne et fine, presque disparue, montre qu'elle a été opéré quand elle était adolescente au niveau du cœur. Une opération à cœur ouvert, comme s'il n'y avait que dans ce moment qu'elle était capable se livrer.
Sur les épaules, le haut du dos et les fesses, on pourra trouver de petites cicatrices légères et très anciennes. C'est les coups reçus par sa mère qui ont marqué l'enfante, à savoir des coups de fouet, de martinet, pour lutter contre sa folie, disait elle ...
Autour du cou enfin, elle possède un petit pendentif secret et discret. Elle semble beaucoup y tenir.