ALEXANDER JAMES BLACKWELL

Feat Sean O'Pry

PRELUDE

DATE & LIEU DE NAISSANCE 09 novembre 1714 à Londres, Angleterre ; ORIGINES Anglaises ; CAMP Il suit sa propre voie, ne demande rien à personne, ni ne doit rien à personne, cela dit il accepte de reconnaître l'autorité qui est mise en place ; NOM DU SIRE Il est l'infant renégat de Maryann, chose plus que délicate à gérer ; DATE DE L'ETREINTE Un jour de juillet en 1738 ; STATUT Caïnite ; DISCIPLINE Domination entre niveau 3 et niveau 4 ; ETAT CIVIL Célibataire comme une évidence ; LIEU D'HABITATION La Côtelette ; METIER Il tient un club de type cabaret burlesque aux moeurs parfois douteuses, tant les danseuses aiment vider les bourses les plus fournies sans mauvais jeu de mots, depuis plusieurs années, pour ne pas dire plus, sa localisation ayant souvent changée ; CLASSE SOCIALE Riche, les siècles lui ont permis d'amasser les richesses et de les investir pour n'en gagner que davantage, mais pour être honnête il n'en a pas grand-chose à faire ; ETIQUETTE  Alexander c'est cet étrange animal qui semble tout droit sorti d'une autre époque, bloqué au vingtième siècle et donnant l'impression que James Dean risque de débarquer d'un instant à l'autre à ses côtés, mais il n'en est rien, ce vampire est dangereux, car imprévisible, il n'est pas évident de comprendre ses véritables intentions s'il ne fait que jouer de son image ou s'il est véritablement sérieux, l'ambiance de son cabaret laisse penser qu'il ne souhaite que profiter de sa condition vampirique et des plus belles créatures qu'il peut attirer, mais c'est plus complexe que ça, fils de l'Elegante il ne peut ignorer l'éducation qui lui fut faite du monde des vampires et l'ambition l'habite peut-être un minimum, au point de rêver parfois à une place plus importante chez sa race. Au final il ne sert que ses propres intérêts, là est sa véritable priorité.

Traits de caractères Bête de cynisme, personnage raffiné, Alexander joue avec les codes et les bouscule sans particulièrement s'en préoccuper. Longtemps éduqué à l'école de la noblesse des vampires par l'Elegante, et ses putains d'infants asservis, gardant aussi quelques restes d'une éducation bourgeoise classique de son époque, il est donc un exemple parfait lorsqu'il s'agit de faire preuve de bonnes manières et d'une politesse sans fin, mais pourtant tout cela ne semble être qu'une facette chez lui, car l'inverse est aussi constatable, parfois instable, il peut faire ressortir s'il le souhaite tous les pires côtés de son incarnation vampirique, comme happé par une soif infinie, par l'envie de se rebeller, par l'envie de s'imposer seul et surtout d'envoyer chier la si vénérable Maryann et certains de ses préceptes les plus ennuyeux, tout comme certains codes de l'autorité. Paradoxal jusqu'au plus profond de son être il respecte pourtant énormément sa créatrice, ne reniant qu'une partie de ses enseignements, comme le fait de ne pas s'abaisser à se nourrir de la première poche à sang qui passe par là. Il admettrait presque volontiers qu'il a eu de la chance, qu'elle lui a inculqué quelques valeurs et finalement malgré toute cette violence qui l'habite, cette haine et cette folie dansant ensemble quelque part dans son crâne, il reste relativement fidèle à tout ça. Peu craintif, il est hélas bien trop impulsif, ouvrant la gueule si cela lui chante, n'ayant pas peur de quelconques représailles, estimant survivre à l'un des vampires les plus vicieux. Son arrogance n'a pour limites que celles de son égo évidemment démesuré. Parfois hypocrite, il aime jouer avec les gens comme s'il se retrouvait devant un échiquier, manipulant à sa guise les pions, partie de son caractère venant surement de sa créatrice, mais moins préoccupé par le besoin de faire bonne figure, il n'hésite jamais à utiliser les coups bas les plus sales pour gagner la partie. Les défauts qu'il affiche représenteraient surement quelques pages, mais au fond ce n'est pas pour lui déplaire, les qualités venant parfaire le personnage. Lucide sur sa propre personne, il se sait proche d'une folie incontrôlable, d'une frontière si dangereuse que le fait de l'effleurer lui fait perdre quelconque notion des émotions. Réaliste, il n'est peut-être pas si fou que ça finalement, démontrant par là une forme de sagesse acquise avec les siècles et loin d'être incapable de ressentir quelconque sentiment, il peut apprécier, respecter ou tout simplement aimer voire détester quelqu'un ou quelque chose. Alexander c'est une suite de non-sens incompréhensible, de bouillie intellectuelle immorale et pourtant si agréable, Blackwell c'est la capacité d'être tout et n'importe quoi tout en lui donnant une forme logique. Il est l'implication de tellement de choses qu'il en devient un vampire plus subtil à comprendre qu'il veut bien le laisser paraître, se cachant si souvent derrière son utilisation abusive des sarcasmes et autres cynismes, comme pour se donner un genre ou plutôt dresser un mur entre son monde et le reste de la population.

Occupation nocturne La nuit comme repère, l'astre lunaire comme maîtresse, Alexander n'est qu'un pantin dépendant de l'humeur de l'obscurité, si celle-ci se veut durable ou non, jamais elle n'est aussi accueillante qu'en hiver et lui, terreur tapie dans l'ombre, bousculant les codes, redéfinissant ses propres lois, osant franchir celles qui lui sont imposées, il n'est jamais aussi sincère que lorsqu'il peut s'exprimer par le sang, par la chasse, prédateur, il aime cette facette qu'arbore sa race immortelle. Longtemps il s'obligea à suivre un code d'honneur, transmis par l'Elegante, mais le temps fit son oeuvre et l'envie d'explorer une facette bien plus sombre de sa condition se fit sentir. Epuisé de devoir rester auprès d'elle, de devoir oublier les aspects les plus bestiaux de cette soif qui le tiraillait, c'est tout naturellement que la fuite fut l'option choisie et avec elle un festival de sadisme, de sang, de violence. Une nuit n'est une belle nuit que s'il s'amuse, peu importe la manière, il n'exige pas nécessairement de tuer une quelconque proie, ni de chasser son repas, tout ce qui compte à ses yeux est simplement l'amusement. La distraction dans la plus pure forme. Etre peut-être lunaire, peut-être un peu fou, il joue avec les limites d'une psychose possiblement franchie par le passé, capable d'être tout et son inverse rapidement. Pourtant sur de lui, il n'est que très rare de le voir dans ses retranchements, le plus souvent il est le vampire descendant de Maryann, celui qui a osé briser certains codes et à y survivre, mais pour combien de temps ? Enigme à laquelle il répond en profitant de la nuit comme la majestueuse créature qu'il est.

Manies, habitudes & goûts Ne supporte pas le sang synthétique et ne jure que par l'hémoglobine, la vraie, l'unique ✗ A une nette préférence pour les poches à sang de sexe féminin et plus encore pour celles avec une bonne hygiène de vie ✗ Naturellement cynique, il abuse de l'ironie et autres sarcasmes ✗ Coincé au vingtième siècle, son style vestimentaire est plutôt vintage, il s'en fout, il assume aimer son genre ✗ Fume plus que de raison, après tout il s'en fiche, il ne risque pas grand-chose si ce n'est l'immolation finalement, c'est une habitude qu'il traine depuis les années 20-30 ✗ Est inconditionnel de cinéma, il aime ça, ne se l'explique pas, peu importe le genre ou l'année il peut se passionner à peu près pour n'importe quelle histoire pour un peu que la réalisation soit réussie ✗ Dessine, photographie et même filme certaines des plus belles créatures qu'il côtoie, simplement pour immortaliser une beauté qu'il sait éphémère, comme pour en profiter plus longtemps ✗ Séducteur, il se fiche des races lorsqu'il croise un joli minois, il le lui faut dans son lit ✗ Sadique, il est inutile de dresser un portrait du personnage sur son attitude lors d'ébats endiablés et cela même s'il sait être un amant à multiples facettes, il n'est jamais plus à l'aise que lorsque sa violence s'exprime ✗ A un avis sur tout et pourtant est naturellement je m'en foutiste ✗ Déteste la solitude, c'est pourquoi il est quasiment tout le temps entouré, à moins qu'il ne décide justement de s'isoler à travers la Louisiane ✗ Maryann lui manque parfois et il lui arrive de penser que s'il est toujours en vie c'est qu'elle ne lui en veut pas spécialement d'avoir osé lui résister pour prendre son indépendance sans totalement la bafouer, du moins sur certains points ✗ Il ne jure que par le rock, la musique l'accompagne tout le temps, il joue d'ailleurs plusieurs instruments et son style de prédilection est naturellement le rock, d'Elvis à Led Zeppelin en passant par Billy Idol ✗ Il aime aussi la musique des années folles un peu jazz qu'on trouve beaucoup dans son cabaret burlesque ✗ Est souvent nostalgique de certaines décennies du XXème siècle ✗ Rien n'est plus jouissif que prendre la vie de quelqu'un à ses yeux ✗ Adore la mauvaise météo et l'hiver, mais supporte un peu moins l'été ✗ Il est l'un des rares infants de Maryann et seul non-français de la troupe

Discipline Hérité de sa créatrice, Alexander possède le don de la domination. Cette discipline se situe à la limite de son troisième niveau et au début du quatrième. Pouvoir incroyable il a mis un certain temps avant de le maîtriser, mais surtout à le comprendre, si proche de l'hypnose finalement. Longtemps déçu par ce don, ce n'est qu'avec les années qu'il put comprendre et aussi grâce à sa créatrice qui lui démontra avec une patience incroyable tout ce qu'il pouvait tirer de cela. Avec les siècles et l'acceptation de la domination, il devint capable d'implanter des idées dans l'esprit de sa victime rien qu'avec la voix, un contact physique et un esprit faible aidant particulièrement puis avec l'expérience, même en se tenant à distance il lui fut possible de s'amuser avec les dérives d'un tel don. Aujourd'hui il est capable de recréer des souvenirs ou d'en voler, il modifie littéralement l'esprit d'une personne pouvant implanter les pires maux et craintes rien qu'en serrant une main. Il lui est aisé de s'amuser avec à peu près n'importe quelle psyché, mais plus elle est résistante et plus cela lui coute de l'énergie, il en va de même avec la distance, si le contact physique est là alors il sera plus simple et moins fatiguant pour lui de travailler un esprit que s'il se force à le faire à quelques mètres de là. Le sommeil et autres périodes de repos d'une potentielle victime étant des opportunités à saisir tant il est facile de pénétrer un esprit qui n'est pas sur ses gardes, c'est là l'assurance de parfaitement implanter le souvenir en détails. Avec le temps qui passe, il semble ressentir de nouvelles choses, dernièrement il lui a semblé avoir abaissé à tel point une psyché que la personne lui est devenue servile l'espace de quelques secondes avant que l'esprit, hélas, ne reprenne une certaine consistance. Du genre perfectionniste, il sait que le travail de ce don est impératif s'il veut en explorer toutes les facettes au plus vite.

Convictions Une regrettable erreur, la nostalgie l'habite lorsque la question est posée, se souvenant d'un temps pas si lointain où la nuit était sa seule maitresse, la seule à qui il devait rendre des comptes. Il pouvait chasser à loisir, se délecter de chaque goutte de sang sans jamais devoir expliquer ses actes, sans jamais devoir faire attention tant il était aisé à cette époque de sentir ce plaisir incroyable lorsque la vie quitte un hôte. Aujourd'hui c'est différent et largement contestable, l'instabilité de la situation lui déplait fortement, les règles à respecter aussi. Certes la révélation lui a apporté bien plus de clients, une affaire de plus en plus fleurissante et il n'a plus à cacher sa véritable nature, mais le danger est constant et quand autrefois il suffisait de disparaître quelques années pour faire oublier sa personne, aujourd'hui une lumière semble être constamment braquée sur sa race, ne les rendant que plus vulnérables face aux êtres inférieurs que sont les humains, dénués de toute intelligence, préférant détruire tout ce qui les surpassent.

Signes particuliers Quelques cicatrices discrètes se cachent sur son corps et plus particulièrement dans son dos. Pour justifier la présence de telles stigmates il dirait simplement qu'il ne fut pas toujours facile d'être un humain à son époque, qu'il n'était pas rare de se blesser plus ou moins sérieusement et qu'il fut encore plus compliqué d'être vampire durant certaines décennies, les chasseurs pouvant faire très mal si la prudence n'est pas de mise. Un tatouage se cache aussi sur sa peau, recouvrant une partie de son bras, une ode à la mort, sinistre on y distingue un amoncellement de crânes surmontés d'un corbeau paisiblement installé dessus. Ayant pour habitude de donner une histoire différente à ce tatouage et au motif qu'il représente, personne ne sait vraiment d'où ça lui vient, il se réserve le droit de ne pas en dire plus, comme-ci cela devait rester secret, quand il pense simplement que tout cela est un détail sans importance pour un immortel. Alexander n'y voit là que ses signes particuliers éternels, ceux qui ne disparaîtront jamais, les babioles qu'il porte aussi précieuse soient-elles, comme une chevalière à la main gauche, ne comptent pas, car bien vite amovibles.

PERSONNAGE INVENTE, SCENARIO OU PV? Inventé ; PSEUDONYME Devine et gagne un voyage en enfer   ; DERRIERE L'ECRAN Hm j'ai oublié mon multipass désolé ; CODE DU REGLEMENT Je suis ici depuis plus d'un an c'est vraiment nécessaire ? ; COMMENT NOUS AVEZ VOUS DECOUVERT? Une larve il y a bien longtemps ; AVIS GENERAL SUR LE FORUM Un asile à ciel ouvert, c'est cool non ? J'me sens comme à la maison ; AVATAR UTILISE Sean O'Pry

Craziness is like heaven

Le chaos, oeuvre du désordre et de la violence, étape de la folie naissante d'un vampire s'ennuyant depuis si longtemps qu'il oubliait jusqu'aux règles les plus basiques qu'il respectait encore un minimum. Le sang coulait, le sang souillait l'eau stagnant dans un bassin à proximité, fontaine repeinte en rouge pour l'occasion. Les corps s'amoncelait ici et là, blancs et livides, encore chauds, mais bientôt froids, des sacs de viande rien de plus. Alexander n'y prêtait plus attention, lunaire, loin de tout et surtout de cet endroit qu'il trouvait plus passionnant que jamais dans ce silence de mort. Les années 20 et la prohibition était une période merveilleuse et ce cabaret clandestin en était le fleuron, offrant aux consommateurs toute l'alcool et toute la débauche rêvées. Blackwell était fier de cette affaire qui arrivait à son terme à présent, car finalement lassé par ces humains ne sachant respecter les règles, ne sachant dire non avant que le danger ne frappe. L'Angleterre lui manquait, le vieux continent, son Europe, bientôt, bientôt il y retournerait. Disparaitre était inévitable à présent après cette folie meurtrière et non il ne s'en voulait pas, jamais il n'avait été plus jouissif d'être un vampire qu'en ce moment même, s'amusant à lacérer les corps, à mordre encore et encore, extirpant chaque goutte de sang si exquise. Il avait senti la mort contre lui, le priant de continuer encore, encore, un peu plus. Obéissant il n'avait su refuser, il ne pouvait s'arrêter, brisant les nuques de certains types qu'il n'avait jamais pu supporter, faisant durer le plaisir avec d'autres en les torturant, enfonçant une main sadique jusqu'au coeur, l'empoignant et le détruisant. Les mains encore souillées par le sang, il étreignait la plus belle créature de ce temple à la débauche, la catin du coin, celle qui vendait ses charmes, sa vie ne tenait plus qu'à un fil et Alexander ne faisait que s'amuser avec, pouvant le couper à n'importe quel moment. Son sang était si bon qu'il en devenait difficile de s'arrêter, le laissant couler sur son menton, le laissant tâcher un peu plus son costume habituellement si impeccable. Etre vampire c'était ça finalement, céder à une frénésie de meurtre, laisser ce pouvoir de vie et de mort, cette notion divine, s'exprimer et démontrer sa supériorité. Qu'il aimait ça, jouissant de l'instant, presque nostalgique de le savoir terminé, car il redescendait sur terre en sentant le dernier battement de la trainée, la faisant retomber lourdement sur le sol. Ce massacre était beau, indécent, dégueulasse. L'horreur aurait pu le frapper s'il ne se fichait pas d'avoir tué ces faux innocents juste par pur plaisir, par folie passagère. Lui aussi avait eu envie de briser ses règles, comme les humains le faisaient si souvent. Interdiction formelle d'être un animal ne faisant que répondre à ses instincts, il envoyait tout valser, lui pantin ayant coupé ses fils il y a de longues années à présent. Alexander riait, s'amusait de tout ça, rien n'allait, tout foutait le camp et pour la première fois il voyait ce qu'une perte de contrôle faisait de lui. Blackwell aimait ça, le chaos, il s'en délectait, trouvait une partie de lui qu'il ne connaissait pas, un autre personnage peut-être. L'âge faisait surement son oeuvre, l'esprit dorénavant ouvert sur le grenier poussiéreux et sombre de l'individu, empli de haine et de rage. Se levant, observateur et à nouveau calme. Silencieux, il ne faisait que regarder les corps ici et là, le sang qui traçait son chemin. Il ne pouvait laisser des preuves alors une fois délecter de toute cette mort, il se contenta de vider les bouteilles de whisky et autres alcools, inondant l'endroit, laissant les fluides se mélanger. Purifier par le feu, détruire ce paradis par les flammes, il y était prêt, laissant une chandelle s'écrouler et enflammer l'endroit. La chaleur grimpe vite, le vampire reste un instant, sonné, loin d'ici, pas encore totalement revenu, peut-être surpris de son attitude, il croit voir un corps bouger au loin, se lamenter, il sourit un instant puis s'évanouit dans la nuit, préférant éviter d'y laisser sa peau.



« Il arrive que je ne te comprenne pas. Tu sembles ailleurs, différent. C'est ça, le même masque, mais un autre connard derrière. » Appuyé sur une rambarde, en hauteur, cigarette entre les lèvres, le vampire souriait, amusé, écoutant et observant. Silencieux, il n'avait pas pour habitude de parler tant que ça, de pavaner son arrogance plus que de raison. Tout était différent à présent, plus rien ne serait comme avant hélas pensait-il. La révélation n'avait rien amené de bon et le vampire se contentait de faire bonne figure, comme pour sauver la face et ne pas attirer l'attention plus que les autres. Etre raisonnable, chose qu'il détestait être, aimant l'abus, aimant exagérer, mais il allait à présent de sa vie. Le temps où sa folie s'est exprimée est passé depuis bien longtemps et à présent en pleine possession de ses moyens il constatait qu'en quasiment cent ans rien n'avait changé, les humains étaient toujours aussi pathétiques, attirés par l'interdit, bravant certaines frontières. L'indifférence vis-à-vis d'eux était courante chez la sangsue qui semblait ne plus les respecter depuis bien longtemps, après tout ils n'avaient pour raison d'être que de le nourrir, rien de plus, incapable de lui faire le moindre mal. « Tu es vraiment décidée à philosopher juste parce que je fais la gueule ? Ton job c'est de chanter pas de jouer la psy. » Expirant la fumée qui emplissait ses poumons, il oubliait parfois que ses organes ne servaient plus qu'à décorer ses entrailles et peu enclin à s'en aller vers la confidence, il n'éprouvait aucune envie de débattre sur ses changements constants de personnalités. Pourtant il se retournait, toujours appuyé contre la balustrade, remarquant que l'employée - ou plutôt sa poche à sang personnelle du moment - n'avait pas décampée. Alexander devait reconnaître se perdre longuement dans les prunelles bleutées de la belle et ne pas qu'apprécier sa voix ô combien agréable. Peut-être qu'il était là l'intérêt chez les humains, les jolies créatures se trouvant encore dans la masse, parfois suffisamment intelligentes pour se faire une place au sein de l'élite de la ville, non pas qu'il se sentait particulièrement comme le plus fréquentable des vampires, mais certaines personnes ici, CESS ou non, se révélaient assez intéressantes pour qu'il ne se lasse pas de sa vie de créature de la nuit. Soupirant, il ne mettait pas longtemps à tirer à nouveau sur sa cigarette, manie qu'il détestait, mais pourtant impossible à cesser, tant il avait l'habitude à présent d'en avoir constamment une. « Je suis comme je suis, c'est tout. Tu devrais t'estimer heureuse qu'il y ait des règles à présent parce que parfois... » En un coup de vent, s'approchant d'elle, regard perdu dans le vide, présence glaciale, se concentrant sur les battements de coeur de l'humaine. « Parfois j'entends comme une voix qui me prie de tous vous tuer, de me gaver de tout ce sang disponible et de partir en laissant les flammes emporter les dépouilles. Seulement je ne peux pas et je ne suis plus comme ça. » Alexander sentait l'effroi chez elle et s'en amusait profondément, riant simplement alors qu'il allait s'affaler dans un fauteuil à proximité, écrasant sa clope dans le premier cendrier venu comme un gosse le ferait avec des insectes. Blackwell s'ennuyait finalement, s'ennuyait de devoir faire bonne figure une fois en public et à la vue de tous surtout. Il tuerait pour une partie de chasse, paradoxe amusant quand on y pense, mais il était comme ça, un instant yin et l'autre yang, inconstant et jamais le même, changeant, lunatique à l'extrême. Un sifflement de sa part pour lui signifier de déguerpir au plus vite, alors qu'il laissait son regard se porter sur les danseuses en contrebas, se déshabillant, mais pas trop, invitant à se corrompre dans les années folles, un temps passé, mais loin d'être oublié.