Stoner Hill est un quartier bien plus chouette que l'on veut bien l'imaginer. C'est facile de parler sans rien connaître. Mais contrairement aux quartiers chics où un vulgaire pet de mouche réveille le petit dormeur sensible et la mégère agaçante, ici, chez Kilian, on peut faire la fête toute la nuit sans déranger personne. Il faut dire que son logement n'était pas tout à fait commun. Mais qu'importe, l'important était de se sentir bien. Le luxe... Il n'avait jamais vraiment connu, ni même cherché à le connaître. Ce «prénommé « Luxe » ne lui inspirait pas confiance. C'est difficile d'arriver jusque là, mais tellement simple de se retrouver en bas de la chaîne alimentaire du jour au lendemain. Bienvenu en l'an 2000. Les parents de Kilian n'étaient pas riches, au contraire, à Chicago, ils occupaient les quartiers les plus pauvres sans que cela ne les dérange particulièrement. Ils étaient logés dans un appartement convenable, pas trop cher, mais largement suffisant. Et puis, le dandy avait ensuite écumé les quartiers Italiens lors de sa rencontre avec le célèbre Al Capone. C'est aussi à ce moment que les ennuis commencèrent. Il n'empêche, réfléchissez donc... Est-ce à Dallas que l'on a vu naître les plus grands mouvements musicaux ? Non. Est-ce les gosses de riches les plus talentueux ? Ceux qui arrivent sur le podium après que papa ait payé le producteur ? Non. Rappelez-vous du Jazz, du Gospel, du Slam, Punk et j'en passe... Depuis sa naissance, le jeune necromantien était un passionné de musiques. En particulier le Jazz et le Rock, c'est vrai... Mais il était tombé raide dingue amoureux de sa première guitare, puis de la Bass, du piano et même du triangle s'il le faut. Honnêtement, il n'était pas mécontent de pouvoir vivre plus longtemps que prévu si c'était pour découvrir de nouvelles choses. Mais la vie d'un marqué n'a rien de si facile. Il y a l'euphorie du début. Ces années où l'on se redécouvre, où l'on avance plus vite que le temps lui-même. Ces années où l'on nargue la mort comme si elle n'était plus rien qu'un comte stupide que l'on raconte au faibles croyants. Priez vos Dieux si cela peut vous apporter un tant soit peu de réconfort. Mais Kilian avait finit par payer le prix fort de son arrogance... Si lui était presque immortel, sa fiancée ne l'était pas. Cette nuit d'hiver 1940, il dut se rendre à l'évidence : il venait de perdre la femme de sa vie, et avait maintenant un fils à élever. Un fils qu'il adorait mais qui mourut à son tour. C'était en 1942, et la douleur à l'intérieur de la poitrine du beau brun ne s'était que très faiblement atténuée... Joaquim demeurait dans sa tête jour après jour, année après année. La vision de son petit corps étalé au milieu du boulevard pavé. Le chauffeur qui l'avait renversé s'était enfuit – évidemment – laissant le gamin agonisant. Il aurait pu s'en sortir si quelqu'un avait immédiatement appelé du secours. Mais le père ne fut appelé qu'une bonne demi heure après, alerté par une connaissance. Il se souvenait d'avoir serrer Joaquim le plus fort possible contre lui, espérant sentir son cœur battre à nouveau. Mais il refusait de se réveiller et le sang qui avait recouvert la moitié de son visage ne pouvait qu'appuyer une vérité que Kilian se refusait de voir. Il versa tellement de larmes les semaines et les mois qui suivirent, qu'il n'avait plus jamais pleuré depuis. Rien. Par une seule petite gouttelette salée. Lui-même se percevait comme « creux », ce n'était plus de l'eau qui sortirait de ses paupières s'il devait se plier à nouveau... Mais des flammes et du sang. Le corps de Joaquim fut enterré à côté de celui de sa mère, à Chicago, et si l'héritier Turner devait clamser à son tour, alors il voudrait les rejoindre dans le caveau. Bien sûr, il voulut connaître l'identité de l'assassin irresponsable de son enfant et ainsi se servir de ses pouvoirs. C'est Neelah qui l'en empêcha dans les premiers temps, prétextant que ce ne serait pas respectueux pour Joaquim, et ensuite qu'il ne supporterait pas de le voir s'éteindre une seconde fois. Cette bataille dura plusieurs mois, jusqu'à ce que le nécromantien se fasse une idée. Dorénavant, il ne devrait plus se moquer ainsi de la faucheuse... Quand elle frappe, elle fait mal la pute.

Bah, ce genre de pensée, Kilian s'y engouffrait au moins une fois par jour. Souvent le matin, juste après le réveil. Avant même d'avoir ouvert les yeux, il se mutilait un peu plus en repensant à ce bonheur perdu. Pas étonnant qu'il n'ait jamais voulut de nouvelles relations stables depuis. Disons qu'il verrait cela comme une trahison envers son ancienne famille. Trouver une nouvelle fiancée... Si cela devait arriver, alors sans doute aurait-il un enfant... ou deux... Par la suite. Et ça, jamais. C'était pour le moment impossible. No way. Mais en parlant de souffrance... Il y en avait une autre qui en bavait en ce moment même. Une amie proche... Une bonne âme, préçieuse... Mayra L. Lawinson. Marquée, tout comme lui, à une différence près : elle n'avait plus son vampire, ce dernier ayant décédé il y a peu. Mayra n'était pas marquée depuis bien longtemps, si bien qu'elle avait des chances de s'en tirer... Si cela devait arriver à Kilian, si Neelah devait disparaître un jour, alors il n'y survivrait pas. C'était tout bonnement impossible. Et il ne pouvait pas imaginer la douleur qu'il ressentirait. Se redressant par-dessus ses couvertures, le Dom juan jeta un rapide coup d'oeil à son réveil entreposé sur le tabouret qui lui servait de table de chevet : 18h30. A force de se coucher à 13 heures, on prend de sales habitudes... Mais déterminé à se bouger le cul, Kilian se jeta dans la salle de bain d'où il sortit frais comme un gardon : vêtu d'un jean et d'une chemise blanche, parfumé et... Coiffé ? Non, faut pas pousser non plus. Attrapant ses tennis, il sortit du bâtiment avec pour seul objectif : Coven Garden. En metro, ça n'était pas bien loin. Dans 20 minutes, il y serait. C'est dans cette optique qu'il se retrouva tassé parmi une bande de dégénéré empestant le joint à trois kilomètres, ainsi qu'une belle famille de bof écoutant du Johnny Halliday à fond avec le portable du papa (portable de merde DONC son de merde pour une musique de merde). Enfin tiré d'affaire, le jeune homme ne fit aucune pause jusqu'à ce qu'il ne se trouve en face du loft de Mayra. En espérant qu'elle ait laissé la porte ouverte... Raté, Kilian eut beau tourné la poignée, ça ne bougeait pas. Certes, il avait largement la force de la défoncer d'un tour de poignet, mais ce n'était pas le moment d'ajouter des frais à la donzelle. Et puis, la fenêtre était ouverte, elle... Se glissant dans la petite ouverture, Turner se trouva au beau milieu de la cuisine, à deux orteilles de glisser sur une boîte de petits poids. Pas de brunette à l'horizon ? Pas de râle incessant ? Avait-elle finit par mourir finalement ? Ah non hein ! Pas après avoir supporté du Johnny pendant 20 putain de minutes !! Dernières chance : la chambre de la belle... Le jeune Turner poussa doucement la porte et dans l'obscurité de la pièce, il distingua une silhouette immobile, allongée sur le lit aux draps blancs. Un très léger sourire se dessina sur les lèvres du marqué. Soulagé ? Oui, un peu... Il retourna dans la cuisine chercher un verre d'eau puis vint s'assoir aux côtés de Mayra, déposant silencieusement le verre sur sa table de nuit. Elle dormait... Sans doute le seul moment où elle ne souffrait pas. Mais en y regardant d'un peu plus près, elle transpirait et tremblait toujours. Kilian glissa sa main dans ses cheveux et dégagea le visage pâle de son amie d'un simple geste. Cela suffit à tirer la belle de ses songes... Il en profita donc pour se rapprocher sensiblement et entourer ses frêles épaules de son bras.

« Salut toi... Si j'te demande comment ça va, tu m'arraches les yeux? » Murmura-t-il, essayant de détendre un peu l'atmosphère.

Il attrapa le verre d'eau précédemment posé et le tendit à Mayra.

« Tiens, bois le plus possible, tu es trempée. »

Kilian n'était pas du tout le genre de mec qui doit se forcer pour se montrer aimable. Non. Sans être naïf ou bonne poire, il était naturellement gentil. C'est d'ailleurs pour cette raison que sa relation avec cette demoiselle ne s'était jamais dégradée malgré le fait qu'elle se soit éloignée de lui peu de temps après qu'ils aient fait l'amour, pour aller se blottir dans les bras d'un vampire. Non, en fait, il voyait les choses simplement... Tous les deux avaient eu ce qu'ils voulaient, et cela ne gâchait en rien la profonde sympathie et tendresse qu'il avait pour elle. Cette taupe ambulante (xD).

« Tu as besoin d'autre chose ? Couverture ? A manger ? Une Vodka Orange? Un... Calin? »

Il ria à nouveau, doucement, taquin. Binh oui hein, c'est pas parce qu'on est a l'article de la mort qu'on ne doit plus accepter de plaisanter.

Je n’avais jamais eu d’enfants et je n’en avais jamais voulu. Je n’avais jamais véritablement eu d’hommes dans ma vie et ce n’était qu’Ashton qui avait changé la donne mais pouvait il vraiment dire que j’avais eu une relation amoureuse ? Je ne le pensais pas. Nous nous étions retrouvés autour de la musique tous les deux. Il ne pouvait souffrir de ne pas avoir de la musique dans sa vie. C’était d’ailleurs pour cela qu’il avait toujours eu des compagnes qui étaient des musiciennes généralement et je devais avouer que j’étais plutôt fière de me retrouver aux côtés de quelqu’un qui avait eu des chanteuses et musiciennes de renommée internationale à ses cotés. Déjà que je n’avais pas un petit égo… Enfin ma relation avec Ashton avait été une des plus tendres que j’avais eues tout en étant une relation très particulière. Nous n’étions pas de jeunes et fougueux amoureux qui avions besoin de nous retrouver tout le temps. Certes je ne pouvais me passer de son sang comme il ne le pouvait du mien mais cela ne nous empêchait pas de vivre notre vie aussi. Il m’avait fait découvrir beaucoup de choses que je ne connaissais pas (jamais mes 30 ans ne pourraient rivaliser avec la vie d’un vampire et encore moins avec un vampire aussi érudit qu’Ashton) et j’avais beaucoup appris à ses côtés. Peut être aussi pas mal sur moi-même car je n’étais sentie comprise avec lui ce qui avait toujours été très rare dans ma vie. Certes j’avais des amis mais cela n’empêchait que ma cécité avait tout de même créé un gouffre entre le genre humain et moi et je ne pensais jamais pouvoir me sentir aussi moi-même qu’en entendant l’existence des vampires et en me rendant compte qu’une bonne partie des personnes qui m’entouraient étaient, justement, des créatures ou bien des humains à don. Je comprenais mieux pourquoi je me sentais plus « comprise » depuis quelques temps.

Mais cette relation avait été enrichissante et, au moins, je savais que je n’aurais pas de soucis avec un homme qui me demanderait soudainement d’avoir un enfant car je n’en désirais pas. Non pas que je n’en sois pas capable mais je ne le désirais pas tout bêtement. Je n’avais jamais été très amoureuse des enfants. La seule qui était dans mon entourage était Sybille et elle était la petite d’un ami cher et ancien aussi cela changeait beaucoup de choses. Et puis elle avait déjà 5 ans donc elle arrivait à un âge où je pouvais les supporter… Aujourd’hui je me retrouvais tout de même avec une sorte de fille adoptive qui était Naamah, la marquée d’Elisius, et je découvrais ce que ça faisait de s’entendre aussi bien avec une toute jeune fille (même si elle était réellement plus ancienne que moi) et de pouvoir se sentir aimer. C’était agréable mais, une fois encore, elle était grande aussi nous pouvions parler de beaucoup de choses toutes les deux. Et puis je n’avais pas eu à la supporter bébé en temps que truc informe qui braille. Non je n’étais pas douce et gentille et oui je n’avais pas eu une vie de famille exemplaire et ça se voyait mais c’était ainsi. Même si je me défendais de n’être pas aussi « aveugle » que mes parents, il y avait tout de même de choses qui marquaient. C’était ainsi. En attendant ses derniers mois avaient vu pas mal de changements s’opérer en moi tout de même. Une nouvelle vie, un nouveau pouvoir, un vampire, une fille, des amis qu’Ashton avait un peu éloigné étant très jaloux mais je savais que cela passerait. Il suffisait juste que les mois passent et…

Et jamais les mois n’étaient passés car Ashton était mort. Irrémédiablement mort… Je ne savais pas encore ce qui venait de se passer et je ne pensais pas forcément vouloir le savoir tout de suite car je savais que je serais surement capable, pour une fois dans ma vie, de faire quelque chose d’irréparable mais il n’était plus à mes côtés. Je ne sentais plus sa présence, son odeur, son souffle au creux de mon cou quand il était à mes côtés car il aimait l’odeur fruité de mon parfum. Je ne sentais plus son corps contre le mien et la sueur qui coulait le long de mon dos pour descendre jusqu’au creux de mes reins n’étaient aucunement du au plaisir qu’il pouvait me faire ressentir en me faisant l’amour ou en me mordant à l’intérieur des cuisses mais juste parce que je faisais de la fièvre. Une fièvre de manque… Son sang ne coulait plus dans mes veines… Je ne pouvais plus rien partager comme je ne pouvais plus rien lui faire partager. Et je ne supportais pas cela. Je ne savais que trop bien que j’avais été marquée que six mois et je continuais de passer que je pourrais m’en sortir mais les jours passaient et même si je me sentais tout de même un peu mieux, je sentais que cela n’était pas près de passer. J’avais eu Elisius et Naamah pour venir me changer les esprits même si je n’avais rien demandé et j’avais apprécié leur présence même si je ne pensais pas que cela soit possible un jour que j’accepte que quelqu’un puisse me voir dans cet état mais je sentais que je n’arrivais pas à sortir la tête de l’eau. J’avais décidé de reprendre le boulot mais cela n’empêchait que j’avais de profondes crises une ou deux fois par jour et je ne savais comme les gérer. Des crises qui me laissaient haletantes, en sueur, contractée par des douleurs violentes…

Et c’était comme ça que je m’étais endormi au beau milieu de l’après midi. J’avais du prendre au moins deux douches avant de pouvoir enfin m’endormir. J’avais tout laissé grand ouvert. Non je n’avais pas peur qu’on vienne s’en prendre à moi au beau milieu de mon sommeil. L’habitude d’avoir un vampire pour veiller sur ma personne et puis notre coin était vraiment tranquille… et puis j’avais simplement besoin d’air c’était tout. J’avais besoin de sentir une fine brise fraiche sur mon visage de temps en temps même si, vu mes fièvres, je ne le ressentais pas toujours… Je n’entendis pas que quelqu’un entrait chez moi jusqu’à ce que je sente une main sur mon visage… Un léger sourire naquit sur mes lèvres et, par habitude et par manque, ma première réaction fut de soupirer « Ashton… » tout en bougeant légèrement pour me coller contre la personne qui venait de passer son bras autour de mes épaules. Me retournant pour pouvoir poser ma tête contre son torse, je sentis tout de suite la chaleur que la personne dégageait aussi ça ne pouvait être Ashton… Mon inconscient bataillait avec mes envies car j’avais envie que ce soit lui mais il était mort… mort… mort.. MAYRA SECOUES TOI !! Je me raidis soudainement en sentant bien que ce n’était pas Ashton et pourtant l’odeur me disait… « Salut toi... Si j'te demande comment ça va, tu m'arraches les yeux? » Kilian… Je me détendis doucement en reconnaissant cette odeur que je ne pouvais que connaitre même si je ne l’avais pas senti depuis quelques temps…. « Ce n’est pas parce que je ne peux voir que je veux que tous les autres ne le puissent non plus. » Ma voix avait clairement été froide mais ce sujet était toujours assez tendu avec moi aussi, même avec un ami, j’étais toujours un peu rigide sur ce sujet. Bref…

Bien que je veuille me défendre de savoir me débrouiller toute seule et de n’avoir besoin de personne, les deux visites que j’avais eu les jours précédents m’avaient fait du bien aussi était il temps que je reconnaisse que, parfois, on avait besoin de ses amis. « Tiens, bois le plus possible, tu es trempée » « Merci » Je me redressais pour pouvoir boire tout le verre qu’il venait de m’amener. Je n’en avais pas spécialement envie mais je savais que j’en avais effectivement besoin. Je me remis ensuite contre mon coussin, posant mon regard aveugle devant moi tout en rejetant mes cheveux en arrière. J’étais encore légèrement appuyée gracieusement -tout de même- contre Killian. « Et toi ? Comment vas-tu ? » Non je n’avais toujours pas répondu à sa question mais, vu mon état, c’était visible tout de même non ? « Tu as besoin d'autre chose ? Couverture ? A manger ? Une Vodka Orange? Un... Calin? » « Je n’ai pas faim et j’ai déjà trop chaud pour ce qui est de la couverture… La vodka je vais éviter j’ai pas besoin de ça pour me sentir mal. Quant au reste… Je ne savais pas que les femmes couvertes de sueurs, au réveil, te donnaient envie mon cher Kilian… J’en apprendrais tous les jours avec toi… » Un petit sourire sur les lèvres, je secouais légèrement la tête comme pour dire « j’aurais tout entendu » mais je gardais tout de suite ce petit air malicieux que j’avais quand je n’excluais pas quelque chose. Loin de là même. « Mais prends ce que tu veux si tu désires quelque chose, toi. » Insinuation ? Peut être oui…

On ne pouvait pas ne pas nouer des liens avec la personne qui partageait le moindre de vos battements de cœur. Non je ne parlais pas forcément de romantisme dans ce cas mais tout simplement du fait que le moindre des nos actions, de nos désirs, de nos peines, de nos battements de cœur étaient tout de suite entendus et ressentis par nos sires. C’était une façon de vivre que j’avais apprécié et je comprenais tout à fait Kilian qui ne pouvait s’imaginer survivre à la mort de son vampire. Non seulement c’était physiquement impossible car il reprendrait toutes ses années soudainement et que son organisme ne risquait pas de pouvoir supporter cela mais, en plus, parce qu’il ne pourrait certainement pas oublier tout ce qu’il avait vécu avec Neelah. Que ce soit en bien ou en mal. Après tout on finissait toujours par être totalement en osmose avec le vampire qui était à nos côtés. En tout cas c’était ce que je pensais moi mais peut être me trompais je. Après tout j’avais eut la chance d’avoir Ashton qui était un magnifique vampire à mes côtés mais il y en avait d’autres comme Alessandro que j’aurais jamais pu supporter c’était clair. D’un autre côté je me demandais comment on faisait pour le supporter tout court ce mec… Même pas forcément en étant sa marquée car fallait être dingue pour accepter cela c’était clair. Bref… Pas la peine de faire des cauchemars, j’avais déjà assez de mal à dormir donc penser à l’autre idiot ne m’aiderait pas…

Me réveillant légèrement en sentant donc cette main sur mon front en train de dégager mes cheveux, ma première pensée fut pour Ashton mais je ne mis pas longtemps à comprendre que cela ne pouvait être possible. Le fait que j’ai déjà eu deux visites ces derniers jours fit que je ne jetais pas Kilian de mon lit. A vrai dire le seul qui avait eu droit à une réflexion des plus désagréables car je ne désirais pas le voir était Elisius mais il était aussi le seul à pouvoir percer mes défenses d’une seule douce phrase et cela avait d’ailleurs été le cas. Il avait été celui qui avait prit pour les autres mais le seul qui pouvait me permettre ensuite d’accepter la présence des autres et je savais que, tout comme moi je ne m’en voulais pas d’avoir réagit ainsi, il ne m’en voulait pas de ma réaction non plus. Finalement il était agréable d’avoir des gens qui vous comprenaient et vous acceptaient tel que vous étiez autour de soi. J’ouvris les yeux doucement sans que cela change grand-chose mais ce n’était pas pour autant que je n’avais pas pris soin avec les années à me comporter comme tout être aurait fait : fermer les yeux quand je dormais. Papillonnant quelques instants et passant ma main sur mes yeux pour ôter les traces de sommeil, je me redressais un peu pour boire le verre d’eau qu’il venait de m’emmener.

Oui le sujet « cécité » était toujours tendu avec moi mais je n’arrivais pas à me faire au fait qu’on déconne là-dessus. J’avais longtemps souffert du fait qu’on me considérait comme une anormale aussi, aujourd’hui, je restais encore sur le défensive même si je ne m’étais jamais laisser aller comme le faisaient pas mal d’aveugle de naissance comme moi. J’avais réussit ma vie, j’étais une belle femme qui n’avait jamais eu de mal à avoir ce qu’elle désirait et j’étais forte et courageuse. Certes j’étais cynique sur l’être humain qui, en général, pour moi, était un être plutôt primaire mais cela ne m’empêchait pas de vivre plutôt bien. Sauf que quelques démons restaient comme pour tout le monde. Enfin ses pensées furent très vîtes balayées par Kilian qui se proposait gentiment de m’aider… voir de faire tout ce que je désirais. C’était dangereux ça…. U.U Je me lovais au creux de ses bras n’ayant aucun mal à me laisser aller avec lui. Il faisait parti des personnes, avec Raphael, qui pouvait me toucher sans que je me raidisse totalement car je n’étais pas la jeune femme la plus tactile au monde. A part avec les gens en qui j’avais toute confiance. « Je n'ai pas dis que je voulais te sauter dessus et t'arracher ton pyjama, je t'ai demandé si tu voulais un câlin, c'pas la même chose. » « Joues sur les mots Kilian tu as raison… Mais puisque tu joues, je te ferais remarquer que je ne porte pas un pyjama mais une nuisette de soie. » me contentais je de répondre avec malice en repoussant légèrement le drap pour lui montrer. Autant qu’il puisse vérifier de lui-même après tout U.U

Quant à ce que je désirais… « Dois-je comprendre que ça va un peu mieux ? » « Es tu vraiment sur d’avoir besoin de demander confirmation ? » Car non je n’allais pas particulièrement mieux mais je ne voyais pas pourquoi je ne profiterais pas de sa présence après tout. Surtout que, même si je ne l’avouerais jamais, je n’avais pas envie d’être seule. Je ne désirais pas qu’on me voit dans cet état et encore moins dans mes moments de crises mais j’avais du mal à entendre juste l’écho de ma douleur contre les murs car je n’avais l’impression de n’entendre que ça : le vide qu’avait laissé Ashton et la douleur que je ressentais la moindre particule de mon épiderme.

J’étais tranquillement posée quand je le sentis soudainement en train de me soulever par les épaules. O_O. Qu’est ce qu’il était en train de faire ? Je n’avais aucunement envie de me lever moi. Certes ce n’était pas dans mes habitudes mais… « Allez, à la douche grosse crado. » HurMMpPFff… Class… Grande class… Bravo… Je relevais un sourcil en signe de tension avant de me remettre doucement sur mes pieds en lui tapant sur la main quand je le sentis en train de m’aider totalement. Je n’étais pas encore totalement impotente. « Tu sais vraiment parler aux femmes toi. » Non je n’allais pas rajouter le « Tsss » car ce n’était pas gracieux mais il était franchement très fortement pensé. >.<’ En attendant je me dirigeais vers la salle de bain avant d’avoir une légère défaillance près de la porte aussi je me retins au mur de justesse avant de sentir les mains de Kilian de nouveau sur moi. Je serrais les dents n’appréciant pas me montrer aussi faible et je me redressais pour pouvoir entrer cette fois ci dans la salle de bain. J’échappais donc aux mains de nouveau de Kilian pour ouvrir l’eau chaude avant de laisser tomber à mes pieds -dans un doux bruit de soie- ma nuisette à mes pieds et de me mettre sous le jet d’eau. Ma douche était comme beaucoup de douche moderne : juste un sol très légèrement incliné fait de petits carreaux de faïence avec une grosse pomme de douche avec beaucoup de position. Je laissais l’eau me couler le dos des cheveux et du dos avant de poser mes mains sur le carrelage et de me sentir mieux. Non je n’avais pas fermé la porte et oui je savais très bien que Kelian avant une belle vue. « Finalement j’ai une envie… » fis je en lui montrant de la main le gel douche en restant dos à lui…. Après tout… Puisqu’il voulait tant m’aider… Autant accepter pour UNE fois U.U

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Les femmes restaient sexy même dans la douleur mais c’était normal après tout ! Les femmes étaient le sexe fort. Non je n’étais pas une féministe accomplie comme j’étais totalement conscience que certains travaux étaient tout de même ceux des hommes et d’autres ceux des femmes car nous n’avions tout de même pas la même mentalité et tout simplement corpulence mais cela n’empêchait que nous étions, nous les femmes, le sexe fort et aussi l’être le plus charmant et sexy qui puisse exister dans ce monde. Pour toutes ses raisons, même dans une situation comme la mienne, il était hors de question que je me laisse aller et que je me comporte autrement. Cela serait changer toute ma façon d’être et n’était pas née encore la personne qui me ferait changer entièrement. C’était pour cela que, même transpirante, je prenais le temps de changer tout le temps mes draps et de me changer moi-même. J’avais sorti toute ma garde robe du coup et je remerciais encore Naamah pour avoir pris le temps de m’étendre mes affaires et de faire quelques lessives le temps qu’elle était là aussi je pouvais continuer d’être absolument parfaite et c’est ce que j’étais. Et je le montrais d’ailleurs à mon ami en repoussant les draps pour lui prouver que je ne portais pas de pyjama et que je ne comptais pas me laisser aller tout de suite. Sinon Mayra ne serait plus Mayra ! U.U

Maintenant, même s’il n’était pas class, j’admettais qu’il était temps que je prenne une bonne douche. Je n’avais pas envie qu’on m’aide aussi je le repoussais quand il commençait à me porter à moitié. Je savais très bien ce qu’il pensait de tout cela comme nous en avions parlé une ou deux fois et je savais qu’il avait été comme moi longtemps pour changer ensuite. Moi je n’étais pas encore à l’âge auquel il avait changé donc je ne voyais pas pourquoi je devrais faire un quelconque effort même si, depuis quelques temps, les gens qui m’entouraient avaient eu tendance à me prouver que je pouvais compter sur eux sans qu’il n’y ait aucun sous entendu… Mais déjà il y avait du changement car Kilian savait très bien que je n’aurais même pas accepté sa présence quelques mois auparavant si j’avais été malade alors que, là, j’étais bien de le savoir près de moi. Bien entendu je ne désirais pas qu’il joue au garde malade mais Elisius m’avait fait comprendre que tout le monde avait le droit d’avoir juste une compagnie en tout moment et ce n’était pas faux. Bien au contraire. Je partis cependant seule vers ma salle de bain et, après un court instant de faiblesse, je fus heureuse de sentir enfin l’eau chaude couler le long de mon corps. Voila un moment que j’adorais. Voila un instant de plaisir que rien ne pouvait remplacer. Enfin…. Presque rien…

Loin de me douter de ce que Kilian était en train de faire dans ma chambre, je me détendais sous la douche avant de tendre la main vers mon gel douche mais en fait… J’avais envie qu’on s’occupe de moi. Pour une fois ! Mon ami était présent et semblait vouloir rester à mes côtés et j’avais du mal à supporter de ne plus sentir la douceur des mains d’un homme sur moi donc, sans aucune gêne, je l’appelais pour lui montrer ce que je désirais. Là. Maintenant. Tout de suite. « A vos ordres mademoiselle Lawinson. » Je frissonnais en sentant son murmure à mon oreille comme le seul qui avait fait cela jusqu’à présent était Ashton. C’était lui qui commençait toujours la moindre de nos rencontres par un léger baiser dans mon cou et un murmure à mon oreille pour me dire que je lui avais manqué. Mais ce n’était pas Ashton… Et ce n’était pas désagréable non plus aussi je fermais les yeux par habitude en frissonnant quelques instants. Non de froid mais plutôt d’excitation. La douceur de ses mains avec le savon me fit échapper un léger soupir quand il commença à me savonner le dos et les épaules et je penchais la tête en avant de façon à pouvoir profiter entièrement des caresses. Si je devais recommencer, je lui redemanderais de me savonner et ce sans la moindre hésitation… Surtout quand je le sentis me faire bouger légèrement pour être face à lui. Mes yeux magnifiquement bleus mais aveugles posés devant moi -sur son torse- je me laissais faire de nouveau en entrouvrant légèrement mes lèvres pour laisser passer les quelques soupirs que je ne pouvais taire… Surtout quand ses mains passèrent sur l’intérieur de mes cuisses et je me mordis légèrement la lèvre. Il était vrai que beaucoup me prenait pour une femme d’une extrême froideur mais j’étais très loin de cela. Très très loin.

« Espèce d'allumeuse... » « Profiteur… » J’avais répondu avec malice, amusée de l’entendre ôter sa chemise qui devait être trempé comme il venait de se mettre sous le jet d’eau avec moi. J’allais enchaîner sur le fait qu’il pouvait aussi enlever le reste de ses affaires quand il m’embrassa soudainement, écrasant ses lèvres contre les miennes. Je fus surprise de la violence du baiser mais si cela me fit rester interdite quelques microsecondes, cela ne m’empêcha pas d’y répondre soudainement, ma langue allant caresser la sienne avec fièvre comme si elle cherchait à retrouver la saveur capiteuse de sa bouche. Et c’était cela. A son désir répondait le mien et je continuais donc de l’embrasser avant qu’il ne se recule soudainement. Je passais alors ma main dans mes cheveux pour finir de les mouiller sans me contrarier outre mesure de son recul soudain…. Au contraire… Je jouais clairement en le laissant me regarder…. « Qu'est-ce que tu me fais faire toi ? » « Rien dont tu n’aies pas envie. » Me contentais-je de répondre avec simplicité à cette question. Qu’est ce que je pouvais bien lui faire faire ? Que des choses qu’il voudrait car je n’avais pas le pouvoir d’hypnotiser les gens et je ne lui avais pas demandé de m’embrasser même s’il était clair que je l’avais cherché. J’avais fini de me rincer et se fut au même instant que l’eau se coupa soudainement. Un frisson parcourut mon corps comme l’eau semblait être le seul endroit où j’étais bien en ce moment et que je n’avais pas envie de quitter ce monde quand je sentis une serviette s’enrouler autour de mon corps. Je le laissais faire avant d’en coincer un bout sous mon bras et de poser mes mains sur le torse mouillé de Kilian. Je l’avais cherché, je l’avais trouvé et maintenant je n’avais pas envie que cela se termine ainsi.

Me levant sur la pointe des pieds, je me collais de nouveau contre lui pour pouvoir aller chercher ses lèvres. Le dernier baiser avait eu un arrière gout de trop peu et j’avais d’envie de retrouver de nouveau la douceur de ses lèvres. L’embrassant avec passion, mes mains descendirent doucement le long de son torse en le caressant avant de défaire les boutons de son pantalon pour qu’il puisse se retrouver dans le même état que moi. Certes un jean mouillé n’était pas la chose la plus facile à ôter mais je m’en moquais et je trouvais tout de même le moyen que son pantalon aille rejoindre sa chemise ainsi que le reste de ses affaires qui suivit quelques secondes plus tard. J’avais envie de sentir tout son corps contre moi… Entièrement…. Et si ce n’est mes mains qui étaient en train légèrement de se perdre pour rester à le caresser bien en dessous de son ventre, mes lèvres n’avaient pas quitté les siennes….

Pourquoi est-ce que je jouais à ce petit jeu depuis qu’il était entré dans mon appartement ? Je ne m’étais pas posée la question à vrai dire. Il n’était pas le première à venir me voir mais je n’avais clairement pas la même relation que j’avais avec Elisius qu’avec lui et cela changeait certainement beaucoup. Après il n’y avait pas forcément super loin à chercher et je me sentais tout à fait capable de le dire même à voix haute : J’avais besoin de me dépenser. J’avais besoin de me sentir « aimer » pendant quelques instants même si cela n’était que des minutes. J’avais besoin de chair, j’avais besoin de transpirer sous le désir que je ressentais. J’avais toujours été une jeune femme très fusionnelle et rencontre Ashton n’avait que décupler cette facette de moi. Je n’étais clairement pas la jeune femme froide et dure que je pouvais montrer en apparence pour que les gens ne viennent pas me chercher. Certains le savaient comme, justement, Kilian et j’avais toujours aimé profiter de la vie autant que je le désirais. Ma rencontre avec Ashton avait découplé tout ça. Avec lui j’avais envie de me sentir aimer, j’avais envie de sa peau, j’avais envie de son sang et aujourd’hui je ne pouvais plus avoir tout ça et ma soif de sang et mon envie de me sentir de nouveau mordue, aimée, désirée, comblée. J’avais envie de me sentir transpirer pour la bonne raison et non pas à cause de la fièvre, j’avais envie d’éteindre l’insatiable faim qui me consumait depuis presque quinze jour maintenant et puisque je ne pouvais plus boire le sang de mon vampire, je pouvais au moins me dépenser physiquement et étendre le feu autrement. C’était pour cela que, bien que mon état ne soit pas bon, j’avais envie de faire l’amour avec Kilian. Là. Maintenant. Tout de suite. Je savais que cela pouvait lui paraitre bizarre parce qu’il n’était certainement pas venu pour cela mais c’était ainsi. Il n’avait qu’à me repousser s’il ne le désirait pas mais je ne pensais pas qu’il le ferait.

Sans aucune gêne je lui répondis qu’il ne risquait pas de faire ce qu’il ne désirait pas. Me voyait-il en train de le forcer à me faire l’amour ? Franchement ? Comme si j’en avais besoin en plus… Certes j’avais beaucoup d’égo mais il fallait tout de même reconnaitre que j’avais des arguments pour le faire rester et pour qu’il accède à ma demande. Demande que je ne pensais pas vraiment irréalisable au vue de la façon dont il m’embrassait…. Une fois son pantalon ainsi que son boxeur loin de son corps, j’en profitais pour le caresser langoureusement avant qu’il ne m’embrasse de nouveau. La passion qu’il me crachait au visage ne fit que plus renforcer ce dont j’avais envie et je lui mordis la lèvre sous le plaisir en passant mes mains autour de son cou pour me coller encore plus à lui et profiter pour sentir son corps chaud contre mon corps tout froid… Terriblement froid. « Toi, quand tu veux quelque chose, tu sais l'faire savoir... » « Plains toi… » Me contentais-je de répondre avant de me sentir soudainement lever de terre. Ce geste me fit échapper un petit cri avant que je me mette à rire. Le premier rire depuis bien longtemps d’ailleurs comme je ne me laissais aller que rarement et que je n’avais guère eut l’occasion de rire depuis quelques jours maintenant. Cependant je nouais mes jambes autour de la taille de Killian tout en me laissant conduire jusqu’à mon lit où je m’y étalais paresseuses, ondulant légèrement sous le regard de mon ami pour ne clairement pas que le désir redescende. Oui j’étais lâchée mais j’avais envie de me sentir aimer jusqu’au plus profond de mon être et je savais attisée le désir.

J’échappais un long soupir en sentant sa main descendre le long de mon corps et me cambrais légèrement pour venir à la rencontre de ses doigts ayant envie de ce qu’il était en train de faire et en échappant un léger gémissement à cette première action qui me fit de nouveau entrouvrir légèrement les lèvres comme pour garder un souffle qui risquait de me manquer sous peu. J’aimais ses baisers et je poussais un soupir plus important en le sentant me mordre… Envie des marqués… Sauf que là je ne serais pas mordue comme je pouvais l’être mais le manque n’était pas dans mon esprit pour l’instant alors que je caressais sa nuque d’une de mes mains et serrais les draps de l’autre. Je soupirais son prénom en le sentant descendre le long de mon ventre pour venir m’embrasser bien plus bas et je ne pus m’empêcher de me mordre légèrement la main pour ne pas pousser un gémissement encore moins discret que je ne poussais généralement. « J'ai envie de... » Cette phrase était loin de mon esprit et mon regard aurait pu exprimer quelque chose qu’il aurait montré tout le désir que je ressentais en ce moment mais il n’y avait que mes soupirs et le moindre mouvement de mon corps pour lui prouver. Le son des écharpes en soie que j’avais dans un petit panier près de mon lit ne m’échappa pas et un petit sourire se dessina sur mes lèvres alors que je le sentais les enrouler autour de mes poignets. Voila un petit jeu qui allait m’amuser même si je n’aimais pas à être à la merci de quelqu’un mais bon… Ce n’était pas comme si mes mois avec Ashton ne m’avait pas appris qu’il y avait aussi quelques jeux très amusants à faire en étant la proie et non le prédateur…

« Tester quelque chose avec toi. » Un petit sourire sur les lèvres je le laissais faire en me redressant légèrement pour mieux m’installer, des coussins dans mon dos et je me cambrais sous la descendre de ses lèvres avant de venir à sa rencontre quand il se mit de nouveau à embrasser avec passion mon intimité. J’échappais un long soupir en rejetant la tête en arrière et en lui laissant un total accès à ce qu’il désirait… Et moi aussi… J’avais cherché ce qui était en train de se passer et je ne le regrettais pour rien au monde alors que je me cambrais une nouvelle vie au rythme des mouvements de sa langue et de ses mains. Il jouait, cela fonctionnait. Je sentais mon désir monter de minutes en minutes et avec douceur je caressais son dos du bout de mon pied avant de lui faire comprendre que je voulais qu’il remonte, qu’il revienne contre mes lèvres et je l’embrassais de nouveau, récupérant mon propre gout au passage. Je lui mordis légèrement la lèvre de nouveau avant d’aller lui murmurer à l’oreille. « Détaches-moi… ». Je le laissais faire avant de prendre le dessus et de me mettre à sourire malicieusement en allant l’attacher à son tour. Préliminaires n’est-ce pas ? Ça tombait bien c’était ce que j’avais commencé quelques instants plus tôt, dans la salle de bain, aussi j’avais quelque chose à finir et j’allais l’embrasser avec passion avant de descendre dans son cou où je le mordis légèrement avant de laisser ma langue tracer un sillon humide le long de son torse et prendre ensuite possession d’un tout autre morceau de peau que j’appréciais particulièrement. Si mes soupirs avaient plu à Kilian, j’avais les grognements qu’il poussait à mon action alors que ma langue le caressait avec gourmandise pour continuer de jouer… Mes mains caressaient avec douceur son torse, le griffant de temps en temps avant que je ne remonte pour prendre possession de ses lèvres. Ma langue se fraya un chemin pour retrouver la sienne, j’en profitais pour ne faire qu’un avec lui et échapper un long gémissement… Me redressant légèrement, les mains sur son torse, je commençais une danse lascive, sensuelle, me rendant hypnotique à ses yeux comme les femmes savaient le faire…

Encore encore encore… Je partageais la même idée que lui. Encore encore encore…. Et à chaque mouvement de son bassin pour accentuer la pression que j’exerçais sur lui avec ma bouche, j’accélérais ce que je faisais pour pouvoir lui donner encore plus de plaisir et vu ce que j’entendais, il était clair qu’il en prenait et c’était ainsi que j’aimais entendre mes partenaires. Surtout ceux qui pouvaient se vanter d’être mes amis, de me comprendre, de savoir me faire l’amour et surtout, surtout, de pouvoir comprendre le moindre sentiment que je pouvais éprouver à une morsure. Kilian et moi ne cherchions pas l’amour mais il était clair que nous nous étions bien trouvés tous les deux pour ce genre de moments car on était des marqués fait dans le même moule et il savait ce qui me ferait plaisir comme je savais qu’une morsure ne pouvait que lui donner encore plus de plaisir…. Et il me le prouva en gémissant plus fortement alors que notre « danse » se poursuivait pour continuer de faire monter la chaleur. S’il avait su faire monter la mienne je comptais bien faire de même. Les préliminaires étaient importants car je pensais que le désir était encore plus important ainsi ensuite et, entre amis, il était encore plus important de prendre son temps car je n’avais pas juste envie qu’on me fasse l’amour mais j’avais envie qu’on prenne le temps de me caresser, de me mordre, de me faire ressentir d’autres chose que le manque et la douleur. J’avais envie de me sentir encore en vie et rien de mieux que de jouir pour ce genre de choses. En tout cas je ne voyais pas de sensations plus violentes pour se souvenir qu’on était toujours en train de profiter de la vie….

Remontant contre lui pour pouvoir enfin prendre possession de son corps et le sentir enfin en moi, je mêlais un long gémissement au sien avant de me mordre la lèvre sous le plaisir. J’aimais cette sensation et je prie le temps de le recréer une fois… deux fois… trois fois… Toujours plus lentement pour pouvoir lui donner autant de plaisir que j’en prenais moi-même alors que mes mains s’étaient posées sur son torse pour y prendre appui. J’entendais le bruit de l’étoffe qu’il malmenait et cela ne me donna que plus envie de le faire craquer de et le déchirer… « Mords-moi... Mords-moi encore... » Un petit sourire sur les lèvres, je me baissais de nouveau, mettant mes mains de part et d’autre de son visage avant d’aller enfouir mon visage dans le creux de son cou. Je prie le temps de mordiller légèrement le lobe de son oreille sans cesser de me mouvoir contre lui avant de descendre en déposant de légers baisers le long de sa jugulaire, aimant le sentir frissonner sous cette action et n’attendre qu’une chose… Ce que je fis quelques secondes plus tard en le mordant soudainement à l’endroit où j’en avais envie et lui aussi et en restant à le mordre assez pour lui donner encore plus de plaisir mais sans le blesser pour autant. Je n’étais pas un vampire et le mordre plus violement aurait été le blesser idiotement aussi je me contentais de maintenir la pression et de le mordre de nouveau quand il cassa soudainement ses liens.

Je me sentis basculer sur le dos alors qu’il redoublait de vigueur pour rester en moi et je poussais de longs et profonds soupirs en venant à la rencontrer de ses derniers mouvements avant qu’une vague de jouissance ne vienne nous faire mêler encore une fois nos soupirs pour partir loin… Très loin… Tremblante sous le désir éprouvé, je ne sentis pas vraiment la chute comme Kilian l’avait amorti de son propre corps et je restais contre lui, ma tête posée contre son torse, en essayant de reprendre mon souffle. Je me mis à rire à mon tour en le sentant se mettre à rire car, franchement, on avait fort ce coup-là pour tomber du lit juste après s’être donné autant de plaisir. « Ca va ? Rien de cassé? » « Tu as amorti ma chute donc ce serait plutôt à moi de te poser cette question. » fis je d’une voix encore légèrement grave à cause du plaisir et du désir que je venais de ressentir. Il vint m’embrasser avec plus de douceur que ce que nous nous étions donnés jusqu’à présent et je l’embrassais à mon tour avant d’aller l’embrasser avec douceur dans le cou comme pour calmer la douleur que j’avais pu lui causer à cause de mes morsures mais j’en profitais pour le mordiller tout de même encore un petit peu. Ce n’était pas parce que nous avions passé un moment particulièrement excitant et qu’il venait de se terminer que j’avais envie de passer à autre chose pour l’instant. « Un thé et des gâteaux, ça te tente ? » lui demandais je avant de me redresser sensuellement -pour que mon corps caresse une dernière fois le sien pour l’instant- et je partis vers la salle de bain pour récupérer une robe de chambre en soie rouge que je passais sans rien prendre le temps de rajouter d’autre. Je partis ensuite vers la cuisine pour pouvoir profiter ce qu’il fallait pour. Chez moi je n’avais pas besoin de voir, je connaissais tout…

Je revins quelques instants plus tard et partais vers le grand canapé qui se trouvait dans mon salon pour poser le plateau sur la table basse. Je me sentais bien. Pas en manque pour une fois depuis 14 jours maintenant et même si je savais que cela ne durerait pas j’avais envie d’en profiter pour l’instant. Je tendis ma main vers Kilian pour qu’il m’indique où il se trouvait avant de prendre place entre ses jambes, mon dos contre son torse et de récupérer un morceau de gâteaux à la fraise -mon péché mignon- que je goutais après quoi je lui en tendis un bout pour qu’il puisse y goûter. « Naamah me l’a apporté hier » Naamah étant la marquée d’Elisius qui était un ami à moi et un vieux vampire. Je ne savais pas si Kilian le connaissait mais comme je parlais facilement des rares personnes qui étaient autour de moi. La seule chose dont je faisais attention c’était de ne pas dire à Raph que Kilian était un marqué car je savais que cela poserait de soucis. Cela en avait déjà assez posé avec moi. Bougeant légèrement pour mieux me coller contre lui -et oui je n’étais pas qu’une demi joueuse U.U- je me callais confortablement ayant envie de rester contre la chaleur de son corps. Je n’étais pas particulièrement tactile mais là j’avais besoin de cela… « Tu aimes ? » Je parlais du gâteau bien entendu et non de mon mouvement…

La chute n'avait rien de bien méchant, seulement elle était très surprenante en vue de l'action précédente et surtout, elle leur avait coupé le souffle. A peine venait-il de ressentir l'une des plus puissantes jouissances de ces derniers mois, qu'il se retrouvait le cul sur le sol avec une demoiselle dans les bras. Par réflexe, il avait entouré sa tête de son bras afin qu'elle ne se fasse pas mal. Mais très franchement, il était le plus à plaindre des deux puisqu'il s'était tout pris. Quoi que la douleur était franchement supportable, surtout après un pareil moment. Les yeux écarquillés, le dandy tentait de se remettre les idées à leurs places. Un peu abasourdi, il s'était redressé et avait demandé à Mayra si elle ne s'était pas blessée. Ce à quoi elle répondit qu'il ferait mieux de s'inquiéter pour lui. Pas faux. Il venait de lui servir de matelas et c'était tout de même lui qui s'inquiétait. Qu'importe... Il l'embrassa à nouveau, plus chaleureusement cette fois, avant qu'elle ne vienne glisser ses lèvres dans son cou comme si elle s'assurait de ne pas lui avoir fait mal tout à l'heure. Aucune inquiétude à se faire, bien au contraire, il avait pris un plaisir extrême à sentir ses dents mordiller sa chaire en même temps qu'il atteignait l'orgasme. Il se laissa complètement faire, telle une poupée désarticulée, et toujours étendu à côté du lit, un bras accroché à la couverture par laquelle il avait tenté de se retenir. Ça n'avait visiblement pas été très efficace U_U mais que voulez-vous, en une petite seconde on a guère le temps de penser à attraper la couverture tout en sachant qu'elle n'est pas fixée au lit et donc que ça ne servira à rien sinon à la traîner avec soit. Elle se redressa ensuite, prenant bien soin de se mettre encore un peu en valeur et de se lover contre son amant... Aguicheuse jusqu'au bout. Une vraie tigresse. Leur précédente nuit n'avait pas été aussi... Explosive. Certes, il y avait eu du level déjà, mais sûrement pas à ce point. A croire qu'ils en avaient tous les deux très envie. Pour ce qui était de Kilian, il n'était pas très difficile de le chauffer, le plus dur était de le convaincre de ne pas s'en aller juste après, surtout lorsqu'il s'agissait d'une inconnue. Mais là, en l'occurrence, c'était l'une de ses meilleures amies, une connaissance de quelques années avec laquelle il s'était rapidement lié. Plus rapidement qu'avec n'importe qui d'autre d'ailleurs, étonnant. Il y a des gens avec lesquels le feeling passe plus rapidement qu'avec d'autre. Ça ne veut strictement rien dire, c'est juste comme ça. Et d'ailleurs, on s'en fout un peu n'est-ce pas ? Les yeux rivés sur le visage de Mayra, Kilian la laissa se relever et en profita pour se redresser à son tour et s'appuyant sur le coin du lit.

« Un thé et des gâteaux, ça te tente ? » Lui demanda-t-elle tout naturellement.

Elle se rendit jusqu'à sa salle de bain d'où elle ressortit enveloppée dans une sorte de robe de chambre en soie rouge - décidément, la soie, c'était son truc – et sembla attendre une réponse qui avait du mal à venir. Oui. Désolé. Dans le genre deux de tension, on ne fait pas mieux que monsieur Turner. Secouant brièvement la tête en signe d'éveil, il s'empressa donc d'ouvrir la bouche, un sourire aux lèvres.

« Carrément. »

Il profita du laps de temps durant lequel elle se rendit jusqu'à sa cuisine pour se lever et récupérer son boxer... Complètement trempé. Ah, oui, c'est vrai... Mauvaise idée en fait, la douche. Une légère grimace avait pris place sur son visage pâle, et il fit volte face de manière à mettre la main sur un autre sous-vêtement. Comme s'il allait en trouver un dans un appartement de femme... C'était une réaction stupide. Tant pis, il allait mettre le boxer sur un radiateur et rester tout nu jusqu'à ce qu'il soit à peu près sec. S'installant confortablement sur le canapé, il entendit au bruit de vaisselle, que son amie revenait avec un plateau bien rempli. Lorsqu'elle lui tendit la main, il prit possession de celle-ci afin de diriger la jeune aveugle jusqu'à lui. Là, elle s'installa entre ses jambes, le dos contre sa poitrine. Lui enroula ses bras autours de son ventre et posa sa tête sur son épaule gauche. Là, elle lui tendit un morceau de gâteau à la fraise que Kilian ne refusa pas, au contraire. Son ventre hurlait famine depuis plusieurs instants, leurs ébats l'avait complètement vidé. Ouvrant la bouche, il accueillit la pâtisserie sans même dissimuler son contentement.

« Naamah me l’a apporté hier » Reprit-elle d'une voix sereine.

Visiblement, elle se sentait bien. Pas de douleur pour le moment, et ce n'était pas plus mal. Remarque, elle ne serait pas la première à dire que Kilian était un Doliprane vivant. Il suffisait qu'il entre dans la vie de quelqu'un pour que cette personne aille mieux. Quant à Naamah, oui, il la connaissait, mais il ne pourrait en dire plus (tout simplement parce qu'on a pas encore été fichues de se trouver un bon lien en MP donc merde hein xD). Tout le monde connaissait un peu tout le monde ici, mais tout le monde n'appréciait pas tout le monde, voilà où était la véritable différence.

« Tu aimes ? »

Hein ? Quoi ? De quoiquoi ? o.Ô Elle parlait de quoi là ? Du câlin qu'elle lui offrait malicieusement ? Ou du gâteau ? Bah, inutile de se prendre la tête, dans tous les cas la réponse était la même.

« Grave. »

Il se pencha un peu en avant, obligeant aussi la miss à en faire de même et tendit un bras pour attraper à son tour une petite cuillère et piocher dans la confiserie.

« Passes-en moi encore, égoïste. » S'enquit-il d'un ton rieur en portant à nouveau la gâteau à sa bouche.

De-li-cieux, il faudrait qu'il pense à remercier Naamah. Nan, en fait, ça serait con, s'il faisait ça, elle saurait qu'il était venu pour rendre visite à Mayra et n'apprécierait peut-être pas qu'il tienne ce rôle. Encore une fois, on s'en fout. Il n'était pas là pour se prendre le choux avec des réflexions stupides. Il termina de manger sa part lorsqu'il resserra soudainement son étreinte autour de la demoiselle, l'obligeant à se relever en même temps que lui.

« Bon allez, assez rigolé, je reprends mon rôle d'emmerdeur : au dodo la malade. » Dit-il d'une voix assez ferme.

Oui, c'était bien beau de s'envoyer en l'air, mais si elle se sentait plutôt bien, il fallait que ça continue, et ce n'était pas en s'épuisant qu'elle allait s'en tirer. Elle venait de boire et de manger, de se doucher, de faire l'amour, il ne manquait plus rien d'autre qu'un petit somme sous la vigilance d'un ami. Sans lui laisser le choix, il la porta jusqu'à son lit et lui retira même sa robe de chambre afin qu'elle se glisse sous les draps. Assis juste à côté, il en profita pour retirer les nœuds de tissu qu'il avait encore aux poignets à l'aide de ses dents, puis glissa ses doigts dans la chevelure brune étalée sur l'oreiller de Mayra.

« Et maintenant ? Besoin de rien d'autre? » Lui demanda-t-il d'un air moqueur, en référence à l'une des premières questions qu'il lui avait posé précédemment. « j'sais pas, mais pendant que j'suis là j'peux même te descendre les poubelles, et sans bouger le petit doigt en plus. »

Il s'en amusa et s'allongea à son tour sur le lit, par-dessus les draps et sur le ventre, la tête appuyée sur ses coudes. Quel pied la Télékinésie quand même.

Oui on s’en moquait. Pour l’instant je ne demandais rien d’autre que juste profiter de l’instant présent et non pas de sentiments. A vrai dire je n’avais pas vraiment envie de tomber amoureuse ou autre. Je savais très bien qu’on ne choisissait pas toujours mais moi qui avais toujours fait exactement ce que je désirais de ma vie, je ne voyais pas pourquoi cela devrait échapper à mon contrôle. Or je ne désirais pas aimer. Non pas que j’ai eu une vie amoureuse malheureuse comme Kilian avait eu -car je pouvais du coup tout à fait comprendre qu’il ne veuille pas remettre ça- mais tout simplement parce que je n’en avais pas envie. Pour moi cela n’était que source clairement d’emmerdement. Et non ce n’était pas de l’amour qui me liait à Ashton même s’il était vrai que cela y ressemblait beaucoup. En tout cas c’était la seule fois que j’avais ressenti un sentiment aussi proche mais je savais que cela ne l’était pas. C’était juste un profond respect, une profonde amitié et une osmose assez parfaite qui me permettait de ne pas avoir besoin de parler pour qu’il me comprenne et vis et versa.

En attendant je profitais juste… Je prenais du bon temps dans les bras d’un ami fidèle que je ne connaissais pas forcément depuis très longtemps mais qui avait toujours su être à mes côtés et pourtant je n’étais pas la femme la plus facile dans ce monde. Je profitais de chaque parcelle de sa peau, je profitais de la chaleur de son corps contre le mien et d’un moment d’extrême plaisir avant que la réalité ne vienne nous frapper soudainement -je ne pensais pouvoir mieux le dire x)- et que nous tombions par terre. Nous avions déjà couché ensemble mais cela n’avait rien à voir avec aujourd’hui. Et je devais avouer que je ne me plaignais pas, bien au contraire, car je me sentais mieux… Exténuée… Reposée… Totalement vidée et c’était très bien car cela me permettait de me sentir mieux que je m’étais sentie pendant les deux dernières semaines. Riant sur le fait de se retrouver aussi par terre, je me redressais tout de même après un léger baiser sur ses lèvres et profitant allégrement de caresser son corps du mien. Oui j’étais loin de ce que je paraissais être mais ce n’était pas comme si Kilian ne le savait pas… Quoique… Il ne me connaissait pas forcément encore super bien. Mais est ce qu’on pouvait connaitre par cœur une femme ? Après tout c’était aussi cela qu’il y avait d’amusant… Toujours découvrir et ne jamais se lasser.

Je passais par la salle de bain pour passer une robe de chambre en soie -oui je ne portais que de la soie chez moi car j’aimais la douceur de ce tissu et le toucher était un sens important chez moi- avant de passer dans ma cuisine pour pouvoir préparer de quoi manger juste quelque chose. J’avais faim et même si je savais que deux bouchées seraient suffisantes pour me caler, je préférais profiter d’un des rares moments où j’étais capable de manger quelque chose. C’était tellement rare depuis la disparition d’Ashton. Je revins vers mon salon pour pouvoir tout poser et en profitais pour me coller contre Kilian qui était dans une tenue que j’aurais qualifié de… HUmmM…. exquise U.U. J’en profitais pour lui donner un morceau du gâteau que Naamah m’avait apporté. Je pensais qu’il la connaissait comme elle était la marquée d’Elisius qui était un vampire assez âgé tout de même et plutôt connu dans cette ville. Et puis je la considérais comme ma fille ce qui était, quand on me connaissait, quelque chose d’assez étrange. En attendant elle savait exactement ce que j’aimais aussi cela avait été un plaisir de la retrouver la veille.

« Passes-en moi encore, égoïste. » « Ce qu’il faut pas entendre. ». On pouvait me taxer de beaucoup de choses mais… Euh… En fait si, j’étais assez égoïste mais après tout c’était mon gâteau et je lui en proposais déjà donc je ne voyais pas trop où il pouvait dire cela. Oui je savais qu’il se marrait aussi c’est pour ça que je vins lui piquer la cuillère qu’il venait de prendre pour la manger à sa place avant de me mettre à sourire avec malice. Comment je l’avais prévu il ne fallut que trois bouchées pour ne plus avoir faim et se fut au même instant que Kilian se redressa pour m’emporter vers mon lit. « Bon allez, assez rigolé, je reprends mon rôle d'emmerdeur : au dodo la malade. » « Parce que tu l’avais arrêté ? » Demandais je en me laissant entrainer cette fois ci car je devais avouer que, oui, j’avais besoin de me reposer mais que je ne regrettais aucunement ce qui venait de se passer. Et puis ce n’était pas comme ci je me prenais la tête de base sur ce genre de choses en plus.

Il m’ôta ma robe de chambre et je me glissais avec plaisir sous mon drap avant de pousser un léger soupir de bien être. Je fermais les yeux par habitude avant de sourire légèrement devant la caresse de Kilian et sa main dans mes cheveux. Je me mis sur le côté, face à lui, pour pouvoir continuer de discuter même si je savais que je ne tarderais surement pas à m’endormir… « Et maintenant ? Besoin de rien d'autre? J'sais pas, mais pendant que j'suis là j'peux même te descendre les poubelles, et sans bouger le petit doigt en plus. » « Je n’ai besoin de rien. A part juste que tu restes. » Je n’avais pas envie de rester seule et oui je le répétais beaucoup mais cela était rare mais, pour une fois, je l’exprimais aussi à haute voix. Je m’approchais un peu pour qu’il me garde dans ses bras et caressais avec douceur son dos, descendant une de mes mains le long de sa colonne vertébrale. J’aimais la douceur de la peau d’un homme et j’aimais pouvoir y toucher. Surtout que mes sens étaient légèrement plus développés à cause de ma cécité aussi j’aimais sentir le grain de peau. Je repensais à ce qu’il venait de me dire et me rappelais que, moi, je perdais le pouvoir que j’avais récupéré d’Ashton. Il n’était pas encore des plus développés mais je sentais déjà que je ne pouvais plus l’exercer et, pour une fois, je sentais que j’avais envie d’en parler. « Moi j’ai perdu mon pouvoir. Je sens que je ne peux plus l’utiliser. En plus du manque cela me donne l’impression d’être… faible » Surtout que j’avais un des pouvoirs de domination d’Ashton et que c’était réellement un pouvoir qui m’allait comme un gant.

« Je ne supporte pas de me sentir ainsi. » Pour une battante comme moi c’était clairement horrible. Et, même si je me battais, je ne savais pas si j’allais m’en sortir et, même si je ne le dirais jamais à haute voix, je commençais à le ressentir et cela me rendait encore plus colérique, nerveuse…

« Je n’ai besoin de rien. A part juste que tu restes. »

Confortablement allongé aux côtés de l'ancienne marquée, Kilian se résigna à demeurer là, sans bouger pour le moment. Il semblerait que Mayra soit dans un instant de faiblesse. C'est marrant de voir comme une personne peut changer en quelques minutes intervalle. Elle toujours fière et dominatrice devenait une sorte d'oisillon tombé du nid. Ça n'avait rien de honteux, seulement, il ne fallait pas qu'elle compte sur Kilian pour rester avec elle toute la semaine. D'abord parce qu'il avait un vampire qu'il devait retrouver, ensuite parce qu'il n'avait pas envie de s'attacher plus que cela. C'est dangereux de jouer avec l'amitié, on dérape assez rapidement. Quoi que ce n'était encore jamais arrivé au jeune homme, assez sûr de lui pour savoir ce qu'il veut. Il est plus qu'évident que l'amour ne se contrôle pas, pourtant, on pouvait s'en protéger d'une certaine manière. Dans le cas de Kilian, c'était plus un blocage qu'autre chose. Il craignait bêtement que se reproduise le dernier schéma de sa vie sentimentale. Hors, non merci. Et avoir des aventures avec des amies n'avait rien de désagréable. Au contraire, on profite d'un tendre moment avec une personne que l'on apprécie, sans avoir les contraintes derrière. Mayra se lova une nouvelle fois contre son ami, et caressa son dos du bout des doigts, comme si elle voulait sentir la moindre parcelle de sa peau. Le fait que Kilian évoque son pouvoir n'était pas forcément la meilleure idée du siècle. A vrai dire, il n'avait pas pensé au fait que Mayra soit en train de perdre son pouvoir. Normal, si Ashton n'était plus là, elle ne pouvait pas le conserver car l'échange n'existait plus. Le jeune homme de son côté, estimait avoir une sacrée chance d'être tombé sur la Télékinésie, farceur dans l'âme, il n'y avait rien de mieux (à part l'invisibilité) pour embêter ses plus proches amis. Ou mieux encore, emmerder son patron de la REANIMATOR INC. Il n'y connaissait rien à la nécromantie et se permettait de lui donner des ordres. Tsss... Voilà quelque chose qu'il ne supportait pas.

« Moi j’ai perdu mon pouvoir. Je sens que je ne peux plus l’utiliser. En plus du manque cela me donne l’impression d’être… faible »

Faible ? Kilian manqua de s'étouffer. Cette vision des choses était stupide, vraiment, d'ailleurs, il n'allait pas manquer de le lui faire remarquer.

« La vraie faiblesse c'est d'avoir une vie ne tenant qu'à la vie d'une autre personne. Une vie qui n'est plus la notre. »

Il se redressa légèrement, un peu amer.

« Si Neelah devait mourir demain, je n'y survivrais pas. Ça fait trop longtemps que je suis marqué, je devrais avoir 80 ans alors que mon espérance de vie ne dépassait pas 40 ans. »

Les maladies cardiaques ne pardonnent pas. Et Kilian avait du mal à se faire à l'idée qu'il n'était pas maître de son destin, que c'était Neelah qui tenait les chaînes qui l'entouraient. Il ne s'en plaignait pas, après tout, il avait une vie relativement bienheureuse, des amis, un travail, un logement, et aucun rhume en vue depuis bien longtemps. Mais ne dit-on pas que la vie c'est aussi la mort ? Quelque part, Mayra pouvait s'estimer heureuse de ressentir à nouveau la souffrance. Si elle le désirait, elle pouvait redevenir une simple humaine, vieillir. Et si ce n'était pas le cas, alors il suffirait qu'elle se trouve un nouveau Sir. Pour se donner l'impression d'exister, Kilian avait trouver la Boxe. Grâce à elle, l'adrénaline montait en flèche et les coups pouvaient faire réellement mal. Après tout, il n'était encore qu'un humain. Mais un humain plus puissant, éternellement jeune et... pratiquant vaguement la Télékinésie.

« Regarde-toi, c'est pourtant pas difficile à voir. Humaine, tu n'aurais pas à supporter ça, marquée, il a suffit qu'Ashton disparaisse et te voilà dans un état proche du pitoyable. »

Il ne voulait pas la blesser, c'est pourquoi il arrêta là. De toute façon, sa vision des choses était rarement perçue de la même manière par les autres. Alors inutile de provoquer une engueulade inutile, surtout maintenant. Déposant sa tête sur l'oreiller, le dandy s'allongea à son tour sous les couvertures, frissonnant presque de plaisir. C'était agréable de pouvoir ressentir la fatigue... Voilà pourquoi il ne serait jamais un vampire. Leur vie devait être tellement... Ennuyeuse. Peut-être pas, à vrai dire il n'en savait rien et ce n'était pas lui, misérable marqué et nécromantien, qui allait refaire le monde et critiquer les sangsues. A l'origine, il voulait s'en aller et ne pas passer la nuit ici, mais leurs ébats l'avaient bien plus fatigué qu'il ne le pensait, et la nuit avait dominé le ciel. A son tour, il entoura Mayra de ses bras et clos ses paupières assombries par la fatigue. Son visage prenait des traits détendus, preuve d'une fatigue croissante prête à l'engloutir. Dormir... Rêver... Voilà les deux mots ayant pris possession de son esprit. Lentement, son étreinte se desserrait, au rythme de sa descente au pays des songes. Il tentait néanmoins de garder les yeux ouverts, glissant son index le long de la joue de la jeune femme, et observant dans l'obscurité, ses traits lisses. Son visage n'était plus celui d'une gamine... Elle allait atteindre la trentaine et cela lui allait à merveille. On ressentait une maturité gracieuse et encore pétillante de vie. C'est drôle... En vérité, elle était bien plus jeune que lui, mais physiquement, elle paraissait un peu plus âgée. Un peu... Rien à voir avec une quinquagénaire défraichie xD Les paupières de Kilian se fermèrent définitivement, son souffle devint régulier... Apaisé. Il s'endormit au bout de quelques instants.

Je n’aimais pas être ainsi. Je ne l’avais jamais aimé et cela ne commencerait pas aujourd’hui mais je ne pouvais m’empêcher tout de même de me comporter comme une femme fragile. Pourtant je m’étais toujours battue pour ne pas le paraitre. Même quand Ashton était mort, j’avais tenu bon. J’avais senti la douleur au plus profond de mon cœur et mes mains étaient devenues blanches tellement j’avais serré l’accoudoir de mon fauteuil avec force. J’avais fait signe à mes élèves de disparaitre agacée et comme j’avais l’habitude de faire cela quand ils faisaient vraiment n’importe quoi, ils avaient eut vite fait de disparaitre. J’avais tout de même pris le temps d’appeler un taxi en faisant signe que j’étais légèrement fatiguée et j’avais tenue bon jusqu’à ce que mes pieds passent ma porte d’entrée et là je m’étais écroulée sur mon carrelage en serrant les dents pour ne pas hurler de douleur. La douleur de l’avoir perdu, la haine qu’il soit parti, la colère de devoir supporter cette douleur alors que, jusqu’à présent, je me sentais plus forte que je ne l’étais déjà. Je savais que j’avais l’air bien faible devant lui mais j’avais besoin de l’avouer au moins une fois. Au moins une fois exprimer le fait que je me sentais mal et que j’avais besoin de présence. Je ne lui demandais pas de rester là cette semaine, je ne lui demandais même pas de rester car, dès que j’aurais fermé les yeux, je n’aurais plus besoin de lui de toute façon mais j’avais juste envie de l’avoir pour ce doux moment avant de m’endormir. Je savais très bien ce qu’il pensait et je savais très bien que nous étions sur la même longueur d’onde aussi je me permettais juste de demander juste une chose pour une fois. Et il y avait des chances pour que je ne le demande plus jamais. Je n’aimais pas me montrer faible. Je détestais cela même.

« La vraie faiblesse c'est d'avoir une vie ne tenant qu'à la vie d'une autre personne. Une vie qui n'est plus la notre. » Je fis un silence à cette réflexion. Je m’étais sentie encore plus forte grâce à son don mais il était vrai que je n’avais pas besoin de cela pour exister. J’avais lié ma vie à un vampire et aujourd’hui je me rendais compte que j’avais vraiment lié tout ce qui faisait parti de moi. J’avais la chance que cela n’ait pas duré plus de six mois car je pensais pouvoir m’en sortir mais il était vrai que pour des marqués comme Naamah ou Kilian, ils ne pourraient survivre à la mort de leur vampire. Est-ce que je prendrais sur moi de refaire si jamais les choses devaient être refaites ? Je n’en savais rien. Oui je m’étais liée à un vampire mais je ne m’étais pas liée à lui juste par soif de puissance au début, je m’étais liée à lui car je me sentais bien près de lui. « Je pense que, d’une façon ou d’une autre, nous sommes toujours liés au moins à une personne. Il n’y avait pas besoin de boire le sang d’un vampire pour cela. De plus je ne pense pas que cela soit une faiblesse. Certes je suis d’accord sur le fait que sa mort me rend faible pour quelques temps et que cela doit te paraitre étrange de me voir ainsi mais je pense n’en ressortir que plus forte et, même si cela n’est le cas, j’accepte le choix que j’ai fait il y a 6 mois. Je ne suis pas une jeune femme comme beaucoup de celles de ma génération et je l’ai accepté. J’ai accepté de passer ma vie à côté d’Ashton, même si je me liais autant à lui, car je me sentais tout simplement bien. Je ne parle pas d’amour mais tout simplement d’osmose. Nous partagions beaucoup de choses qui nous permettaient de nous bien ensemble. J’ai alors accepté tout ce qui était lié. Aujourd’hui j’avoue facilement à, je pense, la seule personne capable de comprendre ma faiblesse mais je ne me plains pas. Je constate juste. » Et puis j’avais pris l’habitude d’utiliser mon pouvoir et comme un enfant à qui on prends son jouet, j’étais contrariée de ne plus l’avoir. Tout bêtement. Mais il était vrai que j’étais faible même si je pensais que, déjà l’avouer, me permettait de justement mettre des mots sur ce que je ressentais et me sentir plus forte.

« Si Neelah devait mourir demain, je n'y survivrais pas. Ça fait trop longtemps que je suis marqué, je devrais avoir 80 ans alors que mon espérance de vie ne dépassait pas 40 ans. » « Je sais. ». Que dire d’autre ? Que j’étais désolée ? Non je ne l’étais pas. Je ne connaissais pas la relation qu’il avait avec son vampire et encore moins pourquoi elle avait fait de lui mon marqué mais cela ne servait à rien d’être désolée car je n’y étais pour rien. Et puis cela ne changerait rien non plus. C’était un fait et il fallait tout simplement vivre avec. Avais-je demandé à être aveugle ? Non. Et pourtant je faisais avec et même si cela ne me ferait pas mourir, cela n’était pas un avantage non plus. « Regarde-toi, c'est pourtant pas difficile à voir. Humaine, tu n'aurais pas à supporter ça, marquée, il a suffit qu'Ashton disparaisse et te voilà dans un état proche du pitoyable. » « Je suis peut être dans un état lamentable mais j’ai passé 6 superbes mois et si je devais le refaire, je le referais Kilian. Qu’il soit un vampire ou pas j’ai aimé profité de ses moments avec Ashton parce que j’ai rencontré quelqu’un qui était capable de me rendre heureuse. Ne pas vivre par peur de ressentir des sentiments nouveaux ou de revivre quoique ce soit ne permet pas d’avancer. J’ai mis longtemps à le comprendre mais cette expérience me le fait ressentir. » Certes je n’avais pas envie d’aimer car je me disais que ce n’était qu’un sentiment complexe et superflu alors que j’étais capable de m’entendre avec un homme comme je m’étais entendue avec Ashton et me sentir heureuse mais cela ne m’empêchait pas d’être consciente du fait que vivre dans ses démons ne permettaient pas d’avancer…. Si je n’avais pas réalisé ça je ne serais pas allé loin et, même pour une femme comme moi, je finissais par réaliser que certaines de mes idées avaient été erronés…

Je déposais un léger baiser sur les lèvres de Kilian après avoir touché délicatement son visage et lui offrais un sourire avant de m’assoupir doucement. Cette conversation, même si j’avais plus parlé que lui, m’avait fait retrouver une certaine paix intérieure et je sentais que cette nuit serait certainement plus reposante que celle que j’avais eue jusqu’à présent. Je fermais donc les yeux avant de me sentir partir loin… Dans un monde toujours aussi noir car un aveugle ne rêvait pas vraiment ne pouvant connaitre les couleurs et vraiment les contours de chaque chose. Je me contentais de rester dans une douceur, dans un univers sonore que je connaissais, près de ma harpe même au plus profond de mes songes. J’étais dans cet état de calme quand, au bout de deux heures, la fièvre remonta. M’agitant de nouveau et repoussant le drap qui me tenait trop chaud et m’irritait la peau, je respirais plus bruyamment. Ma sueur semblait être légèrement rouge comme ci je transpirais tout le sang qu’Ashton avait pu me donner et cela me brûlait. J’avais l’habitude de ce genre de crises mais j’avais du mal à sortir de l’inconscience… Cela me prendrait quelques instants mais je me crispais sous la douleur, le manque. J’avais l’impression que tous mes organes étaient en train de s’assécher car ils demandaient le sang d’Ashton et je me détendis soudainement, mon rythme cardiaque trop rapide, ma poitrine se soulevant rapidement au rythme d’une respiration saccadée…. Je commençais doucement à reprendre conscience en passant ma main sur mon front…

« Je pense que, d’une façon ou d’une autre, nous sommes toujours liés au moins à une personne. Il n’y avait pas besoin de boire le sang d’un vampire pour cela. De plus je ne pense pas que cela soit une faiblesse. Certes je suis d’accord sur le fait que sa mort me rend faible pour quelques temps et que cela doit te paraitre étrange de me voir ainsi mais je pense n’en ressortir que plus forte et, même si cela n’est le cas, j’accepte le choix que j’ai fait il y a 6 mois. Je ne suis pas une jeune femme comme beaucoup de celles de ma génération et je l’ai accepté. J’ai accepté de passer ma vie à côté d’Ashton, même si je me liais autant à lui, car je me sentais tout simplement bien. Je ne parle pas d’amour mais tout simplement d’osmose. Nous partagions beaucoup de choses qui nous permettaient de nous bien ensemble. J’ai alors accepté tout ce qui était lié. Aujourd’hui j’avoue facilement à, je pense, la seule personne capable de comprendre ma faiblesse mais je ne me plains pas. Je constate juste. »

Kilian avait écouté la jeune femme avec attention. C'était une bonne chose pour deux marqués, de parler de leur condition et surtout de leur point de vue respectif. A vrai dire, ils venaient d'entamer une conversation plus saine. Le dandy ne percevait pas Mayra comme une femme particulièrement... Hors de sa génération. A vrai dire, il la percevait comme vous et moi, sans plus ni moins. A la différence qu'il l'appréciait bien plus que la voisine du coin. Certes, le fait d'être aveugle l'avait forcée à développer d'autres sens et à se forger un certain caractère. Mais si elle était née avec des yeux défaillants, lui avait hérité d'un cœur de bien mauvaise qualité. Un cœur vieux avant l'âge. Qu'importe la raison, on a tous vécu des choses qui nous poussent à nous différencier les uns des autres. Le fait d'avoir été marqué par Neelah avait retiré la seule faiblesse de Kilian pour lui en ajouter d'autres. Notamment, cette drogue vitale qu'était son vampire lui-même. Après, ce que Mayra à vecu avec Ashton, ça, l'Irlandais ne le remettait pas en cause. Au contraire, il était relativement courant qu'un vampire de lie de cette façon à son marqué. Et si les 6 derniers mois de vie d'Ahston avaient été un bonheur partagé pour elle, alors pourquoi pas ? Elle avait peut-être raison, certaines souffrances valent d'être vécues. Il n'empêche que cette dépendance était gênante. Et elle n'avait pas a être désolée du sort qui réservait Naamah ou kilian si jamais Elisius ou Neelah venaient à disparaître à leur tour. C'était chose due. Et s'il devait mourir demain, le jeune homme estimait qu'il avait eu une vie bien remplie. Son seul regret aurait été de ne pas avoir eu le temps de découvrir encore plus de choses, des artistes, des pays, des capitales, des langues étrangères et j'en passe. A chacun sa galère, on ne partage pas. Tout ce que l'on peut espérer, c'est un peu d'aide et de réconfort quand ça va mal.

« Je suis peut être dans un état lamentable mais j’ai passé 6 superbes mois et si je devais le refaire, je le referais Kilian. Qu’il soit un vampire ou pas j’ai aimé profité de ses moments avec Ashton parce que j’ai rencontré quelqu’un qui était capable de me rendre heureuse. Ne pas vivre par peur de ressentir des sentiments nouveaux ou de revivre quoique ce soit ne permet pas d’avancer. J’ai mis longtemps à le comprendre mais cette expérience me le fait ressentir. » Reprit la donzelle visiblement ancrée dans ses convictions.

Kilian se sentit presque visé par cette remarque. Comme si elle lui reprochait de rester coincé dans sa vie d'avant, celle qu'il partageait avec Joaquim et Moah, et de refuser de vivre un quelconque nouvel amour sous prétexte ridicule. Évidemment, elle ne pouvait pas savoir puisque personne n'était au courant de cette histoire sinon Neelah et éventuellement Romeo. Il n'empêche qu'une pointe glacée venait de percer la poitrine de L'irlandais, le renvoyant une bonne quarantaines d'année en arrière. Son époque favorite. Les rues sales mais la musique dans tous les coins. Les grandes découvertes, la Jazz, Gospel. Les Bars noirs où l'on s'amusait le plus. Ç'avait un côté pittoresque, mais le Chicago de cette époque était un nid à rêves. Une boule d'espoir dans un monde chaotique. Donc, en résumé, elle serait tout à fait prête à se refaire posséder par un vampire de manière à recouvrer la force dont elle était maintenant privée. Comme une gamine à qui l'on aurait injustement confisqué sa poupée... Kilian acquiesça d'un mouvement de tête accompagné d'un léger soupire. Il n'avait pas envie de débattre à nouveau, leurs visions des choses n'étaient pas si différentes dans le sens où le fond demeurait le même : appartenir à un vampire était globalement bien pratique. Mais le reste différait complètement, sans aucune doute due à leur différence d'âge et à leurs vies. Mayra avait déposa un dernier baiser sur les lèvres chaudes de son ami et s'endormit presque aussitôt. Calmement. Kilian en fit de même, exténué mais une sensation de bien-être dans tous le corps. Enroulé dans les couvertures, il s'était progressivement détaché de la demoiselle au rythme des minutes, sans que plus rien ne bouge dans l'appartement.

Ou du moins... Jusqu'à ce qu'un brisque mouvement de la part de la musicienne ne le fasse sortir des songes. A vrai dire, on peut même parler d'un coup de poing inconscient. En remuant, Mayra avait envoyé sa main dans le nez du Dom juan qui rouvrit les yeux sur le coup en s'empêchant de pousser un gémissement de douleur. Surpris, il tourna son visage vers elle et constata qu'elle avait envoyé balader la couverture et que son corps était de nouveau recouvert de sueur. Etait-elle réveillée ? Aucune idée... Comme pour se donner une idée, le nécromancien se pencha sur elle et la regarda passer sa paume sur son front sans pour autant rouvrir les yeux. Bon, aux grands maux, les grands remèdes. Quittant à son tour le lit, il commença par remettre son boxer enfin sec, et tira Mayra du lit en la portant dan ses bras. Là, il se dirigea à nouveau jusqu'à la salle de bain, la déposa sur le parterre de sa douche et alluma l'eau.. Froide. Rien de mieux pour faire baisser la température, raviver les sens, remettre les idées en place et activer la circulation sanguine. Maintenant le pommeau de couche dans ses mains, Kilian s'était accroupi à côté d'elle de manière à surveiller ses réactions.

« T'as raison chérie, je l'envie trop, là, ton bonheur. » Dit-il d'une voix ironique, en affichant une mimique a moitié amusé, à moitié dans les vapes.

Oui non, parce qu'il venait aussi de sortir d'un super rêve de... Il ne s'en souvenait plus. Enfin bref. L'espace d'une ou deux secondes, il s'envoya lui-même un peau d'eau froide dans la figure et se sentit immédiatement mieux. Mayra se débattait, l'eau froide ne semblait pas être super agréable à se recevoir ainsi... mais son ami l'empêcha de bouger sans trop de difficulté jusqu'à ce qu'il juge que c'était assez. L'eau qui s'écoulait sur les pavés était vaguement teintée de rouge... Comme si la transpiration de la brunette n'était autre que... Du sang. Laissant tomber le pommeau, Kilian attrapa le visage de son amie entre ses deux mains et la secoua un peu.

« Wow... On s'calme. »

N'attendant aucune réponse, il attrapa encore une nouvelle serviette qu'il déposa sur les épaules nues de la miss. De ses deux mains, il frictionna comme il pu son dos, tentant de la réchauffer un peu après une telle douche froide.

Nous n’avions pas la même façon de voir les choses mais je n’avais que 30 ans de vie derrière moi alors lui en avait bien plus. Cela changeait pas mal de choses. Je ne pensais pas forcément que Kilian pouvait être plus sage que moi mais nous n’avions tout simplement pas eu la même vie et cela changeait pas mal de choses en réalité. Nous avions un « handicap » chacun mais, moi, cela n’avait rien changé d’être marqué car ce n’était pas le sang de vampire qui me donnerait une vision que je n’avais jamais eu. Encore si cela avait été une maladie peut être mais moi il manquait beaucoup trop de liaisons pour que ma vue arrive un jour ou l’autre. En plus je n’avais pas envie de revoir. Je ne faisais pas cela pour ça, j’avais fait tout simplement ça car je me sentais bien avec mon vampire et j’étais tout à fait prête à recommencer même si je pensais que je serais bien plus inquiète car Ashton avait disparu du jour au lendemain. Certes je ne savais pas tous les contrats qui étaient sur sa tête mais cela avait un petit quelque chose de pas rassurant tout de même. Surtout que je ne comprenais pas vraiment pourquoi s’en prendre à un être même comme un vampire. Surtout Ashton… Je trouvais qu’il avait beaucoup fait dans les villes où il était passé et il avait quand même commencé à investir beaucoup en ville et à développer certaines choses. Bref…. Le sujet n’était pas là pour l’instant et je n’avais pas envie de me prendre la tête sur qui s’était passé entre Ashton et son meurtrier. Pas tout de suite. Pas maintenant…

Pour l’instant j’avais mes convictions en effet comme Kilian avait les siennes et, ne connaissant pas sa vie, je m’étais permis plutôt de commenter la mienne en vérité. J’avais eu une vie familiale lamentable avec des parents qui ne se parlaient même pas aussi j’avais longtemps désiré être seule et je l’étais d’ailleurs. Je n’avais pas envie d’amour ou autre mais, en ayant Naamah à mes côtés aujourd’hui, je me rendais compte que certaines surprises de la vie pouvaient réellement être intéressantes et que, finalement, il y avait certaines choses qui pouvaient tout de même être agréables. J’avais une fille d’adoption et cela me plaisait. Cela ne me donnait pas soudainement envie d’être mère car je ne supportais pas les bébés mais cela me permettait de gouter à quelque chose que je ne désirais pas au début…. Et c’était tout ça qui me faisait doucement réaliser que, parfois, il ne fallait pas rester aveugle, justement, à ce qui se passait autour de soi. Et pour que moi je dise cela c’était qu’il y avait vraiment un changement dans l’air x)

Enfin je m’étais toujours permis de dire ce que je pensais aux gens que j’appréciais et c’est une discussion saine qui se termina entre Kilian et moi, alors que je m’endormais contre lui. Mes rêves furent doux jusqu’à ce que la fièvre ne me réveille. Enfin… Elle ne me réveilla pas vraiment comme j’avais pris l’habitude de me battre contre cet état et c’était dans un état à demi conscient que je me mis à transpirer du sang tout en rejetant les draps loin de moi car j’avais trop chaud. J’avais déjà oublié la présence de mon ami comme je pensais qu’il serait parti dès que je me serais endormi aussi je me débattais toute seule en essayant de reprendre conscience pour me forcer à aller dans la salle de bain. Les premiers jours j’étais tombée plus d’une fois, je m’étais blessée mais j’avais pris l’habitude à force de réagir à ce genre de crises… Cependant cette fois ci je me sentie portée et je n’avais clairement pas la force de protester aussi je me laissais faire avant que l’eau froide sur mon corps ne me fasse me réveiller totalement. Je me redressais comme je le pouvais pour essayer d’échapper à l’eau qui me brulait et je serrais les dents pour ne pas crier. Mes yeux auraient été vivants que j’aurais tué Kilian d’un regard mais je ne pouvais pas et ouvrir la bouche pour parler aurait été crié ma douleur aussi je me contentais de subir, n’ayant pas la force pour le repousser. D’ailleurs il me coinçait totalement. Enfoiré… Fils de….

« Wow... On s'calme. » « L A C H E S M O I. » Fis je en articulant bien et en essayant de me défaire de son emprise, clairement haineuse de ce qu’il venait de faire. Ce n’était pas à cause de l’eau, ce n’était pas à cause de son aide, c’était juste une réaction à moitié folle car il était en train d’ôter ce qui me restait d’Ashton en moi et je ne supportais pas cela. Comment pouvait-il me faire ça à moi ? Comment pouvait-il se permettre de me faire cela ? Comment pouvait-il ? Un court instant je le détestais et cela transpirait par le moindre pore de ma main mais il était plus puissant que moi aussi je ne pus faire autrement que de le laisser me sécher alors que, soudainement, la réaction inverse se faisait, je tremblais de froid. Il avait beau frotter je ne pouvais faire autrement que de trembler de tout mon être aussi je n’arrivais même pas à tenir sur mes pieds. Il n’aurait pas été je serais tombée d’ailleurs car je n’arrivais pas à retenir mon corps de convulser à cause du froid. Dans ma tête tournait un seul mantra « ca va passer… ca va passer… tu en as l’habitude ça va passer au bout de 10 minutes… tiens bon… ca va passer… ca va passer… » Voila ce que je me répétais depuis deux semaines maintenant et je me mis à me le répéter silencieusement avant de me le murmurer sans faire attention que Kilian l’entendrait.

Au bout de quelques minutes, cela passa et je me balançais doucement d’avant en arrière, à moitié recroquevillée sur moi en émergeant totalement et en réalisant ce qui venait de se passer. Je m’étais permis de dire à Kilian ce que j’avais sur le cœur mais je ne pensais pas qu’il me verrait dans un état aussi lamentable…. Je n’avais pas voulu qu’il me voit dans un état. Non je ne regrettais toujours pas, non. Il pouvait être ironique ou tout ce qu’il voulait, je ne désirais pas changer ce qui avait été fait même si je devenais à moitié folle aujourd’hui. Mais je n’avais pas envie qu’on me voit ainsi aussi, une fois de nouveau sur mon lit, je lui tournais le dos et se recroquevillais en restant totalement silencieuse. Je n’aurais pas du lui dire de rester… Et non je ne pensais pas non plus à le remercier de m’avoir aidé. Pour l’instant j’essayais juste de reprendre mes esprits et la meilleure façon était de me couper du monde. C’était toujours ce qui j’avais fait et cela continuait aujourd’hui. Forte même dans le silence… Ou faible dans ses gestes… Peu importait pour le moment….

« L A C H E S M O I. »

Elle hurlait avec assez d'acharnement pour montrer à n'importe qui qu'elle avait la haine. Mais grave... Quelqu'un d'autre aurait même pu prendre peur en la voyant gesticuler ainsi, prête à mordre. Mais Kilian venait tout droit d'une époque où les bagarres font partie du quotidien. Sans compter qu'il avait longtemps fait partie de la mafia à Chicago et qu'il avait eu un petit garçon aussi. Et tout le monde sait que les enfants peuvent piquer des colères incroyables. Enfin, tout ça pour dire que ce n'était pas cette petite cricrise qui allait faire lâcher prise au jeune homme. Toujours accroupis, un bras levé pour tenir l'eau froide, l'autre bloquant les bras de Mayra contre sa poitrine, il tenait bon sans faiblir. Heureusement qu'elle avait perdu un peu de sa force de marqué sans quoi sa propre force n'aurait pas suffit à la maintenir et il s'en serait pris une dans la poire... une deuxième dirons-nous. Là, elle agissait vraiment comme une droguée. S'en rendait-elle seulement compte ? Pas sûr... On aurait dit qu'il lui arrachait la peau alors qu'il ne cessait de tout faire pour l'aider. Était-ce vraiment douloureux ? Ou était-ce simplement l'idée de perdre ce qui lui restait d'Ashton qui la mettait hors d'elle ? Dans tous les cas, c'était injustifié et pitoyable. Et bien, bravo les bonnes résolutions ? Alors comme ça elle renouvèlerait l'expérience si c'était à refaire ? Sans lui dans ce cas... Qu'elle aille présenter son petit numéro au prochain crétin qui aura l'idée de passer lui rendre visite dans l'optique de lui venir en aide. Passons. Attrapant la première serviette qui lui passait sous la main, il se mit à la sécher lorsque ses tremblements se firent de plus en plus fort. D'abord feignant l'ignorance, le dandy ne pu ignorer son état lorsque la musicienne se mit à convulser à ses pieds. Écarquillant les yeux, il laissa retomber la serviette et se pencha sur elle. En un réflexe, il appuya assez fortement sa main sur sa tête de manière à la maintenir contre le sol et ainsi éviter qu'elle ne se blesse plus encore. Il plaqua un linge mouillé sur son front et ne pu qu'attendre que cela passe. Inutile d'appeler du secours, que pouvaient-ils bien faire ? Cela était en dehors de leurs compétences. Levant les yeux vers le ciel, Kilian commença à vraiment se demander ce qu'il était venu faire ici. Voir n'importe quel ami dans cet état n'avait rien d'agréable, bien au contraire. Un sentiment d'impuissante l'envahit tandis qu'elle convulsait toujours sous son regard attentif.

Une bonne dizaines de minutes s'était écoulée avant qu'elle ne revienne à elle. Quoi que ça n'avait rien de particulièrement plus rassurant. Recroquevillée sur elle-même, la donzelle se balançait maintenant d'avant en arrière, comme un autiste. Les sourcils froncés et surtout las de cette situation, Kilian la contraint à se redresser en l'empoignant par les épaules. Il n'eut pas à la traîner jusqu'à son lit, elle le fit très bien toute seule, mais toujours aussi silencieuse. Fatigué de toute cette agitation, l'Irlandais jeta un rapide coup d'œil au réveil : 1 heure du matin passé. Le temps s'écoule à une vitesse ahurissante, surtout quand il s'agit d'un pareil spectacle. Ce genre de comportement, Kilian en avait déjà trop vu dans son passé. Des amis drogués, le plus souvent. Une overdose et les voilà définitivement endormis. Frissonnant de dégout à ce souvenir, il préféra en rester là... Mayra venait de s'allonger dans son lit, dos à lui. Elle était parfaitement consciente, mais elle n'osait plus rien dire ? Honte ? Certainement, quand on sait à quel point ce petit bout de femme peut exprimer comme fierté. Comme quoi... On est jamais à l'abri de sombrer en dehors de ses principes. Le dandy en profita pour récupérer ses affaires. Il venait d'enfiler son jean encore un peu humide, puis sa chemise, lorsqu'il grimpa une dernière fois sur le lit, vérifiant qu'elle n'était pas en train de souffrir en silence.

« J'vais te chercher un verre d'eau. » Lui confia-t-il à l'oreille avant de se s'engouffrer dans la cuisine, de prendre un verre dans le placard et de le remplir d'une bonne moitié.

De retours dans la chambre, il déposa l'objet sur la table de nuit juste à côté de Mayra et se redressa, poings sur la taille.

« Il est posé à côté d'toi, si jamais t'as besoin. »

Toujours aucune réponse. Il était temps de mettre fin à cette soirée mouvementée. Prenant l'assiette dans laquelle trônait encore un reste de gâteau soigneusement apporté par Naamah, Kilian le remit dans le frigot sans plus attendre, et jugea ensuite avoir fait le nécessaire. Il était tard, et même s'il était capable de dormir peu, la nuit était l'un des moments qu'il préférait. Gros pantouflard, il aimait pouvoir profiter de ses 8 heures de sommeil sans coupure. Pour le coup, c'était un peu loupé. Demain, son boulot l'attendait à 8 heures tapante. Le temps qu'il retourne chez lui, il n'aurait plus que 5 heures dans maximum. Mais s'il restait là, ce serait encore pire. Esquissant une petite grimace en coin, il s'approcha une dernière fois Mayra et déposa un baiser sur sa tête.

« C'est pas grave tu sais. »

Il préférait le lui dire, même si elle ne voulait pas l'entendre. Comme ça, elle saurait qu'aux yeux du jeune homme, tout cela n'avait rien de dégradant. C'était juste... Un peu malvenu et surtout, il aurait préféré que rien n'arrive. Ç'aurait été un individu quelconque, rien a foutre. Mais ça fait toujours mal de voir un ami souffrir ainsi.
Boutonnant la dernière attache de sa chemise, il sortit par la porte cette fois-ci, pour ne plus revenir. Déterminé à rentrer chez lui en attrapant le dernier Bus.