i don't give a damn 'bout my bad reputation, i've never been afraid of any deviation ! ♠ you're living in the past it's a new generation ! a girl can do what she wants to do and that's what i'm gonna do ( .. )

sasha jezaël, nephtys âge. quelle question, jezaël n'est encore qu'une enfant ! tout juste atteint elle les dix neuf ans, c'est vous dire. enfin, bien entendu, tout est relativité. mais n'oubliez pas que si dans votre monde, elle sort de ce que vous appelez l'adolescence, dans le nôtre, elle y entre à peine. date et lieu de naissance. il y a dix neuf ans, en mille neuf cents nonante et un, en russie. ayant accouché là où elle résidait, sa mère lui a donc donné naissance à moscou, plus précisément. nationalité. c'est à moscou que sasha est née, et c'est donc sous la nationalité russe qu'elle se présente ici. la preuve en est de son prénom. car si jezaël est un honneur à nos coutumes d'Outre Monde, sasha en est un au vôtre et à la russie. camp. peut on réellement parler de camp ? il semblerait. mais vos embrouilles ne la concerne pas vraiment. il est clair que jezaël n'a rien d'un ange, et qu'il serait donc difficile de la cataloguer dans le camp des biens, mais .. disons mal. elle n'aime pas la demi-mesure, et même si elle n'est pas franchement sadique, c'est là qu'elle se sentira le mieux. type. jezaël est ce que vous appelez communément une bâtarde. fille d'un sidhe et d'une humaine, elle n'a pas encore opéré son choix visant à tracer la voie qui lui est destinée. la donzelle est donc encore une changeline en puissance, dont nous attendons la fin d'un bien étrange défi. appartenance. suivant naturellement les pas de son père, c'est à la cours d'hiver qu'elle a vécu. chaos, anarchie et désordre furent ses habitudes, comprenez bien que ce n'est pas près de changer. affiliation. c'est, chose surprenante, à la déité des ténèbres que jezaël songe le plus souvent. n'y voyez pas une addition banale de mauvais choix, ou une suite logique à son appartenance à la cour d'hiver, mais simplement une conséquence d'un traumatisme d'enfant. oui, un traumatisme résultant de votre monde, humain. n'imaginez pas qu'elle fait ça pour se donner un genre, c'est vous qui l'avez construite de toutes pièces à force de massacre. état civil. la brune est célibataire, bien qu'elle multiplie les conquêtes par moment. lieu d'habitation. uc ( en recherche, je viendrai modifier lorsque je lui aurai trouvé un coloc' via les liens ♥ ) métier. étudiante aux facultés de littérature et langues, ainsi que serveuse au croquemitaine. étiquette qui vous est collée. sasha, c'est un peu celle qui est toujours là où on s'attend le moins à la trouver. curieuse et attirée par ce qui ne lui ressemble pas, elle peut très bien vous retrouver au comptoir des métamorphes, dans un magasin typiquement humain, ou voire même dans ce fameux bar vampire. bon, d'accord, elle y joue sa peau. mais cela l'amuse follement, et elle préfère vivre un an comme un lion plutôt que cent an comme un mouton. Sasha, c'est donc cette jeune femme qui surprend, pas vraiment cruelle, mais vraiment pas gentille non plus. puis, sous la couche que tout le monde voit, il y a aussi, pour les privilégiés, cette gamine aux yeux brillants, totalement perdue, qui ne sait plus où trouver sa place. trop fey que pour être humaine, trop humaine que pour être fey, sasha jezaël nephtys, c'est un une funambule dont la chute approche, que ça soit par son insouciance apparente ou par ses doutes masqués.

Spoiler:

traits de caractère.

« courageuse ▬ intelligente ▬ déroutante ▬ déroutée ▬ impulsive ▬ plutôt téméraire ▬ joueuse ▬ lunatique ▬ franche ▬ inconsciente ▬ réaliste ▬ aventurière ▬ inconsciente pour elle même ▬ protectrice envers les autres ▬ littéraire ▬ incroyablement et extrêmement curieuse ▬ vivante ▬ fêtard ▬ ( trop ) déterminée ▬ loyale ▬ paradoxale ▬ audacieuse ▬ dépravée ▬ plus que jolie ▬ hésitante ▬ combative »

« il y a le côté humain, » ▬ comme c’est le cas pour des milliers d’être humains dans le monde, le caractère de sasha se construit autours de plusieurs constantes assez fixes, et relativement normales. Il y a, bien entendu, l’intelligence et la perspicacité qu’ont ces jeunes de notre époque, mais aussi leur sens de l’improvisation, leur obstination, et leur franchise. Ce genre d’imperfection qui les rend touchants, fragiles, mais aussi parfois incroyablement insupportables .. Il y a aussi l’instabilité, cette manière bien à eux qu’ils ont de passer par des périodes de troubles, des périodes d’incertitudes. Mais cela ne dure jamais longtemps, pas chez sasha en tout cas. Pour le reste, la brune est une personne très décidée, qui n’hésite pas à s’engager lorsque quelque chose lui paraît juste, et qui s’investit toujours beaucoup trop dans tout. Du genre loyale, elle est prête à se sacrifier pour n’importe qui ou n’importe quoi ayant, à ses yeux, l’importance requise. Et puis il y a également les quelques vertus humaines dont elle n’a pas du tout hériter, comme la patience, la tolérance ou bien la générosité. Sasha peut être patiente, mais n’aime pas attendre, a l’esprit très ouvert, mais exige le meilleur d’elle-même et des autres, n’hésite pas à partager, mais pas obligatoirement. Quant à ce qui est de la gentillesse.. Tout est question de relativité. Pouvant se montrer à la fois cassante, méchante, mais compréhensive et sympathique, elle alterne sans vraiment se décider pour un camp, bien que sa nature la fasse naturellement pencher du côté du mal. Une relativité bien à elle, et qu’elle maîtrise à la perfection, tout comme son humour cynique et souvent incompris.

« et celui qui l’est bien moins ! » ▬ mais outre cela, il y a aussi, derrière la face humaine, celle de la créature. Une jeune – très jeune – Fey portée sur l’amusement, la luxure, et l’impulsivité. Évidemment, cela apporte pas mal d’avantage ; là où les jeunes humains sont souvent maladroits, irréfléchis ou immatures, jezaël peut très bien décider de se calmer pour un petit moment, et gommer ces imperfections des plus .. handicapantes. Mais avant tout, par sa nature de membre de la féerie, sasha est .. attirante. Dans tout les sens du terme, elle attire l’œil, les hommes et les gens qui l’entourent en général. Tel un champ de gravitation, son sang hybride la rends unique et étrange, animale plus que humaine, et évidemment attractive. Une attraction dont elle profite souvent, préférant attendre qu’on vienne à elle plutôt que d’aller d’elle-même vers les autres. Pour finir, et bien que cela soit plutôt une constante d’unseelie que d’humain, jezaël adore rire, s’amuser, éventuellement se moquer, et puis .. jouer. Oui, la jeune femme aime parier, relever des défis en tout genre, ou bien simplement passer le temps, parfois aux dépends des autres .. N’en soyez pas vexé, c’est dans sa nature, et cela ne risque pas de changer ! Pour finir, il faut savoir que Sasha tient toujours ses engagements, et qu’elle ne se défilera sous aucun prétexte, bien qu’il lui arrive parfois d’innover, et de rembourser ses dettes de manières .. créatives. Un code d’honneur rigoureux, qui comprends son orgueil, sa parole, mais aussi sa fidélité envers son peuple, sa famille et sa reine .. Sasha est fille de sidhe, et ne voudrais pour rien au monde se déshonorer, ou déshonorer son père.

occupation diurne.

Une bonne couverture commence par une apparence banale. Et même si elle n'arrive toujours pas à décréter si cela lui plait ou non, sasha est étudiante à l'université depuis son arrivée à Shreveport. C'est ennuyant, contraignant, mais cela lui permet de croiser pas mal de gens, et de s'adapter plus facilement aux coutumes humaines. En plus, c'est une occupation, la brune doit admettre qu'il y a des jours où ça lui plait. Quant aux études, c'est littérature et langues, évidemment. Une manière comme une autre de rester plongée dans les livres qu'elle adore, sans pour autant négliger toutes les choses qu'elle doit apprendre sur ce monde qu'elle ne connait plus. Ensuite, elle occupe son temps de manière souvent variée, même si elle s'est démenée pour obtenir une place de serveuse au croquemitaine .. Un boulot dangereux, vu sa race et son odeur, mais qui lui permet de rester souvent en présence de son vampire de protecteur, qui, apparemment, passe souvent y faire un tour. En plus, ça paye bien, ce qui lui fait pas mal de revenu, et ça lui permet de rencontrer du monde, de profiter d'une ambiance électrique comme elle les aime, et de danser s'il le faut .

manies, habitudes & goûts.

♠ sasha se mordille souvent les lèvres, sans en prendre conscience, que ça soit parce qu'elle réfléchi, parce qu'elle est soucieuse, ou simplement sans qu'il n'y ait de raisons. c'est exactement pareil avec cette mèche de cheveux qu'elle triture souvent et inconsciemment. Elle possède aussi une chaine provenant de l'outre Monde, un bijoux simple mais magnifique, et qui, grâce à la magie faerienne, ne la brûle pas. Une chainette couleur argent qu'elle ne quitte jamais, et au bout de laquelle pend tantôt un croissant de lune, tantôt quelques pierres précieuses .. Divers pendentifs qu'elle garde précieusement, car ils font partie des rares objets qu'elle a pu emporter avec elle.
♠ elle adore emprunter - à long terme - des vêtements masculins aux personnes qui lui plaisent. que cela soit des amis, des amants particulièrement doués, ou des gens à qui elle tient vraiment, elle leur prends généralement une chemise, ou éventuellement un sweat ou un tee shirt. et elle dort dedans.
♠ impossible de croiser deux fois la même sasha ! en effet, elle adore jouer avec son apparence et son pouvoir de glamour. que ça soit la couleur de son teint, la brillance de son regard, la longueur de ses cheveux, ou un détails ou un autre, elle varie toujours. c'est léger, mais les plus averti remarquent parfois les différences.
♠ jezaël adore les pâtes, les steak - saignants - ainsi que la vodka et le jack daniels. pour ce qui est des légumes et du reste, tout dépendra de ses goûts du jour. ainsi que de la manière dont les aliments sont cuisinés. si c'est elle aux fourneaux, méfiez vous. son répertoire de recettes est délicieux, mais il est restreint, et lorsqu'elle en sort .. vaut mieux dîner ailleurs.
♠ elle s'est accoutumée avec une habilité déconcertante à tout ce qui est téléphone portable, lecteur mp3 et ordinateur, mais reste fermement hermétique à la simple idée d'une voiture dernier cri. c'est clair, jezaël n'aime pas ce genre d'engin trop grand pour son contrôle, même s'il n'empêche qu'elle adore certains anciens modèles comme la ford mustang modèle 1969 .. et qu'elle en conduit une. mais conduire, c'est déjà limite, alors être passagère, n'espérez même pas. sans doute la carlingue en métal, dangereux pour la donzelle, y est-elle pour quelque chose.

découverte de votre nature.

« les folies sont les seules choses qu'on ne regrette jamais » © o. wilde ▬ malgré sa naissance et son enfance en territoire humain et russe, jezaël n'a jamais vraiment eu de .. révélations. Pour elle, il était évident qu'elle ne ressemblait pas aux autres enfants de son âge ; même étant un nourrisson, elle était un nourrisson plus charismatique et attractif que les autres. Et ça n'a pas changé lorsqu'elle a grandit. La changeline a de plus découvert son statut très tôt, puisqu'elle n'avait que huit ans le jour où son père est venu la chercher. A cet âge, la plupart des gamins rêvent d'être un super héros, une princesse, ou la fille de quelqu'un de connu - surtout lorsqu'un des deux parents est porté disparu, et que l'autre géniteur refuse d'expliquer quoi que ce soit - et sasha ne dérogeait pas à la règle. sauf que, dans son cas .. ses espoirs se sont révéler prédicateurs. C'est donc avec le naturel et la capacité de s'adapter des enfants qu'elle a accueillit sa nature. Et ses pouvoirs, apparus plus tard, n'y ont pas changé grand chose, puisqu'ils se sont révélés alors qu'elle n'était plus dans votre monde, mais dans le nôtre, entourée d'autres feys. Sasha se remémore souvent ces deux moments de sa vie, si importants, et se dit qu'elle avait bien raison, enfant, de croire des choses sur elle même qu'elle était seule à voir .. Après tout, le héros qu'elle se voyait être n'était pas si loin de son futur.

convictions.

« s'il est au monde quelque chose de plus fâcheux que d'être quelqu'un dont on parle, c'est assurément d'être quelqu'un dont on ne parle pas » © o. wilde ▬ pour tout dire, sasha trouve cette situation plutôt amusante. elle est persuadée que si le monde vampirique et l'outre monde n'avaient pas été découverts, il aurait fallut remédier à cela. Bon, de son côté, elle ne sait pas vraiment si elle souhaiterait qu'il en soit de même avec les Feys. A son goût, bien trop de gens en profiteraient ; le peuple humain serait certainement moins craintif envers des fées que envers des vampires. Néanmoins, la brune ne répugnerait évidemment pas à avouer au monde qu'elle n'est pas humaine, sans tout dévoiler. Laisser une part de mystère, et en jouir avec joie. Mais ce n'est pas pour tout de suite .. Et puis, dans son cas, elle se considère déjà comme privilégiée : jeune femme au physique plus qu'attirant trainant sans crainte avec des vampires, sans en être une, elle attire déjà bien assez l'œil humain comme ça. Et que cela soit celui jaloux des femmes, celui admiratifs et envieux des hommes, ou celui, curieux, de toutes espèces, elle trouve cela follement amusant, et n'hésite pas à jouer avec son apparence pour troubler encore plus ceux qui l'observe !

signes particuliers.

« on devrait toujours être légèrement improbable » © o. wilde ▬ jezaël n'a pas réellement de signe particulier. bien entendu, de temps en temps, et pour le bon soin de son pacte avec son protecteur, elle arbore de jolies traces de morsures, souvent dans des endroits tel que le haut de la cuisse, le décolleté ou bien l'intérieur du poignet. n'espérez en voir dans son cou, elle trouve ça terriblement banal, et assez disgracieux. en fait, n'espérez même pas y croire, car ces marques ne sont dues qu'à son pouvoir de Glamour, qui lui permet de passer pour plus .. humaine. il lui a fallut du temps pour assimiler la manière de s'en servir, mais maintenant, elle ne se prive plus. et puis, pareil pour son odeur .. à défaut d'avoir les pouvoirs normaux et sidhes dont elle aurait du hériter, la jeune Fey possède une odeur personnelle à se damner. problème, cela l'a parfois embarqué pour de petites frayeurs, et de grandes emmerdes. Depuis, Jezaël a donc trouvé un moyen simple de remédier à cela ; les autres espèces. Avec un naturel désarmant, elle adore le parfum de certains hommes, et n'hésite donc pas à porter leur veste, ou leur chemise, ainsi qu'à utiliser leur produit de douche ou leur parfum .. dans le seul but de mélanger son odeur et de la rendre, certes particulière, mais aussi moins détonante. et puis, elle adore sentir le mec, c'est comme ça, il ne faut pas non plus chercher bien loin.

Spoiler:

histoire.


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chapter o.1 ; ground zero. ( humanity )

L’enfance est un terrain dangereux, glissant, et terriblement fantasmagorique, mais c'est principalement un terrain de jeux. Et si certains sont destinés à y passer toute leur vie - par nostalgie ou par immaturité - et bien d'autres sont destinés à en rêver longtemps, sans pouvoir en approcher avant un bon moment. J'étais de ceux là. Ceux qui, pendant leurs premières années, restent plus souvent aux abords des fenêtres, un livre à la main, et le cœur dans un autre monde, plutôt que dans un parc d'attraction ou que dans une cour de récréation. J'étais de ceux qui ne trouvent pas leur place auprès de ces autres trop immatures par moment, incapables de rêver à d'autres. J'étais l'enfant assise sur l'appui de fenêtre, qui regardait passer le temps en attendant son heure. J'avais la tête emplie de mondes orgasmiques, de preux chevaliers et de créatures mystiques, et les yeux étincelants d'étoiles. J'étais la gamine aux milles rêves, la gamine aux désillusions brûlantes et amères. Le monde, il était moche, et il faisait mal. Très mal. « sasha ? » La voix morne et sans expression me sortit de mes rêveries, et mon visage se détourna de son propre reflet, que lui offrait la vitre entrouverte. Sautant d'un bond leste sur le tapis qui couvrait le sol de ma chambre, je me mordis la lèvre d'avoir été ainsi surprise. « je t'ai déjà défendu d'ouvrir cette fenêtre en plein hiver, il me semble » Voilà exactement ce que je redoutais. A quelques manques d'intonations dans la voix près. « et pose ce stupide bouquin ( .. ) je ne vois pas pourquoi tu lis tant, ça ne te mènera nul part plus tard, tu le sais. » Oui je m'accrochais à mes livres. Oui j'étais consciente que rêver n'aidait pas. Non, ce n'était pas un stupide bouquin. Et non, je ne voulais pas arrêter. Posant néanmoins le livre là où j'étais assise juste avant, je suivis mon interlocutrice dans le couloir suffoquant du premier étage, jusqu'à l'escalier. En chemin, j'eus droit aux questions d'usages ; avais-je été sage à l'école, avais-je fais mes devoirs, avais-je vidé le lave vaisselle. Et c'était à ça que se résumait ma vie. Être sage, sans vague et sans distinction, et faire ce qu'on me disait de faire. Je devais avoir la composition et le caractère d'une plante verte, matinée de l'obéissance d'un chien dressé. J'avais le devoir d'avoir une existence banale, sous condition qu'elle devait se dérouler dans l'ombre. Je ne devais pas .. me faire remarquer, c'était cela. alors je vivais en silence, en gardant ce qu'il me restait de fierté, d'intégrité et d'orgueil pour les occasions spéciales. Ce n'était pas facile, évidemment, parce que j’avais au fond des tripes et du cœur la nette impression que je valais plus que ça. Que je n’étais pas un chien couchant et rampant, et que faire profil bas ne devait pas me ressembler. J’en avais l’impression, et je l’espérais avec une violence inégalable, aussi. Si je n’avais aucune preuve que je n’étais pas ce genre de personne, ce genre de chien couchant, j’avais au moins la certitude que je ne voulais pas, être ce genre d’individu.

Ma vie était insipide, je trouvais le mot quelques jours plus tard aux détours d'un livre m'ayant donné du fil à retordre question vocabulaire .. Insipide, je détestais déjà ces quelques lettres. Et pourtant, c'était le meilleur qualificatif en ce qui me concernait. Mes points à l'école étaient exemplaire, mais n'avaient rien de remarquables. Mes amis étaient sympathiques, mais un peu hypocrite. La seule chose qui restait constante, c'était cette manie qu'avaient les gens de me trouver ou très - voire trop ( ! ) - jolie, ou bien bizarre. Personne ne savait dire exactement d'où venait ce sentiment, mais j'attirais le regard plus qu'aucun autre enfant. Ça me plaisait par moment, et ça énervait ma mère absolument tout le temps. Il faut avouer que je cru longtemps qu'elle avait peur que je lui fasse de l'ombre, ou bien qu'elle n'aimait pas ça parce qu'on se moquait en fait de moi sans que je ne le sache. J'étais évidemment à côté de la plaque, mais cela n'empêcha rien au fait que mon enfance, et ma vie humaine, se déroula sans évènements particuliers. Enfin, ça, c'était ce que mon esprit encore enfantin et mon insouciance me faisaient croire. La vérité était plus compliquée et plus perturbante, mais une nouvelle fois, je n'en pris conscience que plus tard. En fait, à l'aube de mes huit ans. Et ça, je ne l'oublierai pas.


« qu'es-tu vraiment..? tu ne peux pas l'emmener comme ça ! c'est ma fille ! » Les accents hystériques qui coloraient le discours de ma mère m'avaient fait sursauter. De un, parce que rien n'influençait en général sa voix - ni émotions, ni intonations. Et de deux parce qu'elle n'aurait jamais parlé ainsi à mon beau père. Alors sans un bruit, et sans me faire remarquer, je décidais fièrement d'aller écouter ça de plus près. Ainsi installée au pied de l'escalier, dans le coin sombre du rez-de-chaussée, je me mis à écouter le plus attentivement possible, en me mordillant la lèvre. « c'est ma fille également » « n'ignores pas mes questions ! qu'es-tu vraiment !? » « et toi cesses de nier l'évidence, cette enfant est la nôtre, et tu ne peux rien n'y changer .. elle a mon regard et mes .. » La suite se brouilla dans mon esprit, et je n'y fis plus attention. Bien entendu, j'aurais du écouter le reste, essayer d'en apprendre plus sur moi même. Mais à la place, tout se confondit dans un épais brouillard, centralisé autours de ce regard étincelant et d'une couleur indéfinissable que me renvoyait le miroir. Tout se brouilla, jusqu'à la suite. « quoi d'autres ? réponds moi, femme ! » J'en étais consternée. Certes, ma mère n'était pas un modèle de gentillesse et d'amour, mais ce n'était pas une raison pour l'appeler "femme". Ce n'était même pas une raison pour lui parler sur ce ton ! J'entendais toujours les sanglots qu'elle avait, il n'y avait donc aucun besoin d'en rajouter .. Même l'étourdissement mental que me provoquait l'idée soudaine d'un .. père, n'avait pas réussi à gommer totalement ce esprit de fierté qui couvait en moi. Je n'aimais pas cette femme, mais elle était de mon sang, et il était inadmissible qu'on parle à ma propre mère ainsi ! J'allais les rejoindre, pour intervenir sur cette conversation trop brutale à mon goût et qui, après tout semblait me concerner, lorsque ma mère répondit quelque chose qui me déconcerta encore plus si possible. « rien, rien je te le jure ( .. ) elle entends des choses qu'elle ne devrait pas entendre, c'est tout, mais ce n'est rien ! elle est normale, je te jure, normal .. » Était-ce réellement de moi qu'on parlait ? Oui, j'entendais souvent ce que les autres racontaient, et j'étais capable d'entendre un moustique à l'autre bout de la maison pendant la nuit, mais j'étais persuadée que c'était par habitude, parce que j'étais du genre silencieuse, pas habituée au bruit .. J'avais l'ouïe plus fine que les autres, c'était tout ! « je .. l'eau, quand elle est distraite, l'eau refroidit autours d'elle, mais ce n'est vraiment ri.. » « vraiment rien ? mauvaise réponse ! continues .. » « elle .. quand elle s'énerve, tout s'éteint sans raison .. les bougies, les lampes, tout ! » « tu as peur » « de toi ! j'ai peur de toi, et n'importe qui d'autre serait terrifié également ! » Cette fois, s'en était trop. Qu'il questionne ma mère sur des sujets que je ne comprenais pas, d'accord. Mais il n'avait pas à la terrifier consciemment et aussi durement ! « mauvaise réponse, encore .. tu as autant peur d'elle que tu n'as peur de moi » J'étais debout, derrière la porte fermée, une main sur la bouche pour contenir mon souffle et les larmes aux yeux. Ce n'était pas juste, ce type n'avait pas le droit de raconter autant de chose horrible sur moi. Il n'avait pas le droit de venir tout ruiner. Notre calme, ma vie, .. « d'ailleurs j'aimerais voir ma fille .. entre Jezaël, nous t'attendions » Reprenant brusquement mon souffle, je frémis en me demandant comment il avait seulement pu deviner ma présence. J'entendis ma mère lui poser la question, mais je ne fis pas attention à sa réponse, car j'étais maintenant dans la pièce, à la dévorer d'un regard apeuré mais extrêmement curieux.

L'homme était .. différent. En fait, il semblait carrément à l'opposer de ma mère, ou simplement de mon beau père. Là où j'avais grandis entourée de femmes sans sourire, à l'air stoïque et calculé, ainsi que d'hommes aux coups d'œil lubriques et salaces, voilà que j'étais face à autre chose. Non, l'inconnu avait un sourire contagieux, discret mais immanquable, alors que dans son regard semblait tournoyer tout les orages du monde. C'était à la fois angoissant, et terriblement joli. A huit ans, on ne saisit pas encore vraiment la portée du mot "sensuel" ou encore "orgasmique", mais je crois à présent que ces mots auraient totalement convenus. Il était aussi décontracté que ma mère était préparée avec soin, et il avait ce petit quelque chose de faussement négligé qui lui donnait l'air d'un jeune adulte cool comme je n'en connaissais pas. « maman .. maman, c'est qui jezaël ? » Par automatisme, et par crainte de cet inconnu sans doute, je m'étais naturellement dirigée vers ma mère. Pour m'arrêter en voyant l'air décomposé de ce gars qui se disait mon père. Hésitante, je ne savais pas vraiment quoi faire. Je voulais des réponses, mais je voulais aussi que ce deux adultes cessent de me fixer ainsi. « alors tu ne lui as rien dit .. vraiment rien » J'allais soupirer puisque l'attention s'était détournée sur lui, lorsqu'il fit un pas souple et rapide vers moi. Automatiquement et peut être un peu craintivement, je fis quelques pas en arrière, et fut surprise lorsque d'un pas encore plus rapide, il se posta devant moi comme si je n'avais pas bougé. En fait, tout se déroula trop vite pour moi, et je sentis les battements de mon cœur s'accélérer tandis que je paniquais ferme face à cette proximité. J'allais me retourner, courir dans les bras de ma mère, pour aller m'y cacher et oublier cet instant et cette discussion des plus étranges, lorsque la voix de ma mère perça à nouveau la pièce. « arrête la ! fais quelque chose .. stop, je veux que ça s'arrête, immédiatement ! tu n'es qu'un monstre, et elle est comme toi ! arrêtes la ! ( .. ) » Ses cris étaient paniqués, mais ce sont surtout ses accusations qui me figèrent sur place, à quelques centimètres de l'homme, qui me fixait d'un regard triste. Me mordillant la lèvre, je fis tout pour retenir les larmes qui me montaient aux yeux., mais en vain. Je n'avais jamais vraiment rien ressenti pour ma mère, mais l'entendre me traiter de monstre de cette manière annihila les derniers liens d'attachements que j'avais pour elle. Puis, plus que les insultes et autres méchancetés que me lançait ma mère, je me rendis compte que les lampes autours de nous clignotaient sans raison. Paniquée, je me mis à respirer plus fort, de façon erratique, en pleurant de plus belle devant ma peur et ce qu'elle déclenchait. Je voulais être spéciale, mais pas comme ça .. Enfin je n'en savais rien, mais ça faisait peur. « papa ..? » Oser prononcer ce simple mot m'avait déjà été difficile, et le courage nécessaire pour cela était immense, malgré s'il n'avait été qu'une supplique murmurée dans un filet de voix. Je me rendis compte sans vraiment faire attention que les lumières étaient revenues à la normale, car j'étais perdue dans le fond des yeux de mon père. Cette fois, plus de peur paralysante, mais plutôt une peur exaltante, accompagnée d'une curiosité sans borne. Là, le regard soudé à celui de cet étranger dont je partageais le sang, je me sentais protégée de tout ce que pouvais hurler ma mère, qui semblait hésiter entre l'idée que mon père m'emporte ou me laisse saine et sauve. A vrai dire, je m'en moquais. Parce que c'est à cet instant que je finis dans les bras de mon père sans vraiment savoir où j'avais trouvé l'audace de m'accrocher ainsi.

Et mon enfance se termina à cet instant, tandis que l'innocence qu'il me restait encore agonisait lentement sous les menaces de ma mère .. Mon père m'emporta dans l'outre monde, sans rien faire d'autre que me serrer dans ses bras. J'étais bien, en sécurité, et puis j'éprouvais surtout, une fois la majorité de la peur effacée, une curiosité immense. Je n'étais pas une princesse, c'était un fait, mais j'étais vraiment quelque chose d'autre qu'une plante verte. Exactement. Et c'est à cette idée que je me raccrochais en fermant les yeux le plus fort possible pour ne pas avoir à affronter maintenant la vision de ces couloirs majestueux et antiques dans lesquels marchait mon père.



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chapter o.2 ; it's a new dawn. ( faery )

Dans l'Outre Monde, je me mis vite à changer de personnalité, mais aussi d'habitudes. Peu à peu, je repris goût à la présence des autres, aux conversations futiles et aux jeux sans buts. Sans fin, je déambulais dans le palais Nordique où vivait mon père, avec pour seule ambition de découvrir les recoins les plus sombres et les plus secrets, pour les montrer aux autres, ou justement pour pouvoir m'y réfugier lorsque me revenais les quelques effluves de doutes et d'incertitudes typiquement humaines .. Parce qu'il me restait toujours ce sang bâtard qui me collait à la peau, et qui m'évinçait de tout regroupement trop intime. Bien entendu, d'autres changelins vivaient en Outre monde .. Mais peu résidaient aussi près de la reine - même si je n'avais pas l'autorisation de l'approcher - et peu possédaient un contrôle si aléatoire de leurs pouvoirs. Moi, j'étais acceptable - voire plus - mais pas intégrable en toutes occasions. Alors dans ces moments, les moments où je me sentais plus humaine que fey, ne me restait que l'isolation et les livres, ce qui me convenait en fait très bien. Je devins aussi bientôt fidèle à la déité des ténèbres, ce qui était une suite logique à mes pouvoirs .. Enfin, je ne le comprenais pas bien, mais mon père avait une théorie selon laquelle j'aurais, enfant, instinctivement choisi cette déesse, non pas par préférence, mais pas nécessite - les ténèbres étaient, dans ma vie à moscou, le seul endroit où je pouvais régner en maître sans peurs. « redresse le menton, et sois plus souple .. plus souple, jezaël, pas molle ! » Les ordres et conseils claquaient en vibrant dans l'air poussiéreux de la cour où je m'entrainais. Couverts tout deux d'un fin voile de sueur, mon père et moi nous entrainions sous l'œil experts de ses compagnons d'armes. Être la fille d'un seigneur Fey amenait quelques avantages, mais celui d'être observée implacablement par plusieurs paires d'yeux lors des entraînements n'était pas vraiment agréable. Certes, il nous - il me - poussait à donner le meilleur, mais ce n'était pas une raison. « fin de l'entraînement » L'épée de mon père sous la gorge, je frémis de rage et de fatigue. Ce n'était pas juste, il ne pouvait pas décréter la fin de l'exercice sur une défaite pareille. Tandis qu'il me tournait le dos en lançant son épée, fis un bond pour me placer devant lui, et plaçai la pointe de ma lame sous sa propre gorge. Un partout. C'était bas, très bas, mais ça faisait du bien, et puis c'était rassurant. « jamais tourner le dos à un ennemi, non ? » Mon père me foudroya un instant de son regard couleur d'orage, puis leva les mains en signe d'abdication. Automatiquement, un sourire subtil et léger de triomphe se peignit sur mes lèvres, mais j'attendis un instant avant de baisser mon arme. En fait, j'étais sur le point de l'ôter lorsqu'un des gardes de la reine qui nous observaient siffla et lança d'un ton mi amusé mi provocateur ; « c'est qu'elle en veut encore, la gamine .. » Je me mis, sur le coup, à rougir comme une enfant - vieux stigmate de ma vie humaine - et me mordit la lèvre. Je voulais gagner, mais pas insulter mon paternel. Aussitôt, ma lame quitta sa gorge pour revenir pendre de manière inoffensive au bout de mon bras pendant le long de mon corps. Un signe de paix, voire un signe d'excuse. Je ne l'aurais pas avouer à haute voix, mais j'étais en partie - la partie humaine, évidemment ; la plus faible - désolée de mon geste.

Vivre dans l'Outre Monde était brutal, car neuf et passionnel. Ici, rien ne se faisait à moitié, rien ne se faisait pour rien. Y vivre revenait à y survivre, et chaque seconde, chaque respiration, en devenait brûlante d'importance, brûlante d'une puissance insidieuse. J'en eu encore une fois la preuve lorsque le point de mon père se fracassa contre ma pommette avec un bruit sec. Mon père savait ce qu'il faisait. Je n'eus rien de cassé, rien de fêler, mais le coup me fit valser aux pieds de ses collègues, et je fus sonnée pendant une poignée de seconde. Brutal, mais révélateur ; je savais me battre, me défendre, mais un garde de la reine, un seigneur sydhe et maitre ès armes, c'était .. c'était un défi inrelevable. Une perfection intouchable. J'avais un bon niveau, mais je restais une hybride, une bâtarde. J'étais capable de gagner contre des congénères de mon âge et de sang pur, mais impossible de lutter contre un maître. Mon père ne dérogeait pas à la règle. Mon sang impur était un problème, mais nous n'avions pas encore grand chose à y faire .. Mon géniteur considérait le problème avec un froncement de sourcils, et je le comprenais. Pour une fois qu'il devait se sentir impuissant ! Certes, il était du plus proche entourage de la reine, mais son mariage l'empêchait d'être de ces privilégiés partageant sa couche, aussi n'avait-il pas autant de pouvoir que d'autres. Et son intervention dans mon cas semblait avoir été minimisée, bien que je ne comprennes pas vraiment en quoi ma présence posait un problème. Enfin, maintenant, je comprenais. Tout comme je comprenais qu'il m'observe sans rien dire, sans rien faire d'autre que de me lancer un sac de glaçons pour soulager ma pommette brulante .. Comme il l'avait fait quelques soirs auparavant. Le soir de ce procès injuste et informel .. Mon procès.


« elle ne peut rester ! » Ça, je m'y attendais. Un choix devais se faire, et il était plus que temps. Mais les idées tournoyaient et se bousculaient sous mon crâne, ce qui ne m'aidait vraiment pas le moins du monde. Debout face à l'assemblée qui m'entourait, j'étais mal à l'aise, et en colère contre moi même de ne pas être capable d'un peu d'assurance. J'avais tout autant le droit d'être là que ce petit insolent de jeune Fey aux yeux noirs qui me fixait avec le sourire qu'aurait pu avoir un chat devant une souris. « en effet, mes chers .. amis, le constat est simple ; cette gamine a peut être la moitié de notre sang, il n'en est pas moins vrai qu'elle n'a ni opéré son choix, ni prouvé sa valeur ! » Et le pire, c'est que cet énergumène qui semblait chercher ma perte, et contre qui je n'aurais du avoir que haine .. et bien cet énergumène m'attirait comme pas possible. La situation mettait ce sentiment de côté, mais j'étais consciente de cette attirance. Et cela ne faisait qu'attiser ma colère. En plus, j'étais bien trop en colère que pour parler, et il en profitait. J'entendais déjà autours de nous les murmures étouffés qui approuvaient ses dires. Ce n'était pas juste. Pas vraiment. « que proposes - tu ? » Bien. Au moins, mon père, lui, savait réagir au bon moment. La réponse ne vint pas. Évidemment, avachit sur sa chaise, le Fey m'observait pensivement en cherchant à coup sur une idée qui ne me plairait pas. « un contrat » « un pari » Nos deux voix se superposant me firent sursauter. Un pari, un marché, cela ne revenait-il pas au même ? Dans les deux cas, je me doutais des enjeux. Mon père soupira, nous poussant l'un ou l'autre à poursuivre. « elle repart sur terre, elle y vit, elle survit, elle revient. » « combien de temps ? » « dix ans » « deux » « cinq » « ... où est l'arnaque ? » « Shreverport » « non ! » Spectatrice incompétente devant la scène, j'observais les deux comparses négocier un avenir qui jusque là, ne me paraissait pas insurmontable. D'accord, dix ans c'était long. Cinq aussi. Mais j'étais immortelle, ou presque, donc je pouvais surmonter cette idée ! Jusque là, j'étais donc persuadée de ne rien avoir à craindre, mais père avait raison, il y avait certainement un piège. « l'endroit » « là où elle le souhaite ; new york, calcutta, l'europe, moscou .. moscou. c'est là qu'elle a vécu » « non. shreverport. » Je ne comprenais pas l'hésitation de mon père. « impossible. » Je ne connaissais pas shreverport, et cela ne me dérangeais pas plus que ça. Et pourtant, mon instinct commençait à se réveiller, et me disait que rien de tout cela n'était vraiment bon. « shreverport ? » Avec le vent que je me pris à cet instant, attraper une pneumonie ne m'aurait pas étonné. M'ignorant superbement, les deux mâles continuèrent un moment de tergiverser sur mon sort, sans répondre à aucunes de mes questions, et en fait sans même m'adresser un regard. Fatiguée de ce discours où je n'étais pas admise, je finis par pousser un profond soupir avant d'aller me laisser tomber dans un fauteuil proche. Assise là, de travers et une jambe passée au dessus d'un accoudoir, je pris le temps d'observer la foule. Environ deux dizaines de Feys en tout genre étaient venus voir ce qu'il allait advenir de la petite hybride aux paroles vives et aux pouvoirs - toujours - incontrôlés .. Il y avait les anciens, là par simple désespoir face à mon cas. Les plus jeunes, là par simple curiosité. Les amis de mon père, évidemment, là pour me soutenir - j'étais apparemment devenue une de leur mascotte, sans vraiment le savoir. Et puis les partisans de ce crétin de perturbateur, là pour me voir échouer. « j'accepte le défi ! »

Le son de ma voix les surpris tout autant qu'il me fit sursauter. Braqués ainsi sur ma petite personne, les regards aux couleurs variées me firent rougir de façon très humaine - et très craquante apparemment, mais je ne l'apprendrais que plus tard. Consciente que je venais d'accepter de relever un défi dont je n'avais pas écouté toutes les clauses, je me mordis violemment la lèvre. Je n'étais ni sotte ni vraiment masochiste, mais il semblait que c'était l'opinion générale à mon encontre. D'accord, c'était peut être un peu téméraire et précipité. Mais le propre d'une Fey hivernale est bien de suivre ses instincts et ses sentiments, non ? C'est exactement ce que j'avais fait, et personne ne pouvait me le reprocher. En plus, seul mon sort était concerné, et mon regard en croisa plusieurs autres qui paraissaient plus que enchantés. Bon, ce n'était pas à la cour d'hiver qu'il fallait que je m'attende à être vraiment soutenue, j'en étais consciente. A vrai dire, seul mon père soupira de façon distincte, et il y eu plus de mouvements de bonheur que de mouvements me montrant une quelconque peine. « très bien, je n'en attendais pas moins de toi. à dans cinq ans, nephtys. » Même en me disant au revoir, ce type parvenait à me mettre hors de moi. Fronçant les sourcils sut un point fixe au loin, je pris donc à parti de ne pas écouter les commentaires que lancèrent ses amis pour me décourager. J'étais plus forte que ça, j'étais plus forte qu'eux. « tu risques ta vie, jezaël. » Levant les yeux, je frémis en voyant l'expression brisée de mon père. Je le comprenais, et je savais qu'il finirait également par me comprendre. Mais en attendant, cela me tuait de le voir à nouveau avec cette expression. L'expression qu'il avait eue en apprenant que ma mère ne m'avait jamais parlé de lui, de ses rêves et de sa vie. « nous allons trouver un moyen de contourner ce pari, tu n'es pas obligée de .. » « j'ai donné ma parole, et tu la respectera, papa » Ce fut à son tour de frémir. Je ne l'appelais jamais papa, et je savais qu'il remarquait lorsque je prenais le temps de le nommer ainsi. Alors là, il m'écouta. Il m'écouta parler des valeurs qu'il m'avait inculquées, de cette vie qu'il m'avait appris à aimer, de ce goût des paris, dont j'avais hérité .. Il m'écouta, et il finit par accepter, avant de me quitter, la mort dans l'âme. Il m'avait perdue dès ma conception, il ne voulait pas que cela arrive à nouveau. Et il en allait de même pour sa femme, qui m'avait acceptée comme sa propre fille suite à sa stérilité, et qui allait angoisser à l'idée de me perdre. Mais je n'avais pas le choix. Je n'avais plus le choix, je l'avais déjà fait. Alors j'en étais là, plongée dans mes pensées et toujours installée dans le fauteuil, lorsqu'une voix que je connaissais trop me fit à nouveau sursauter. « tu sais que tu sens bon, nephtys ? » Sursautant - encore une fois, je commençais à saturer - je lançais un regard noir au nouveau (re)venu. « et ta manière de rougir, c'est .. rafraîchissant » J'aurais du me débattre. Me débattre, le frapper, l'envoyer au diable. Mais non, à la place j'étais flattée, et terriblement attirée. C'était énervant. Énervant, mais passionnel, et je fus incapable de bouger lorsqu'il continua à me parler de sa voix grave, lorsqu'il s'agenouilla au dessus de moi sur le fauteuil. Même lorsqu'il m'embrassa. J'étais encore une enfant aux yeux de certains, j'allais être quasi exilée pendant cinq ans, et ce Fey qui avait signé mon futur fut mon premier amant.

Mon départ fut remis au mois suivant, et mon père passa ce mois à m'apprendre à me battre, à me défendre. Il ne disait plus grand chose, et je le voyais souvent froncer les sourcils sans raison. Et donc mon séjour dans l'Outre Monde se termina dans une ambiance plus tendue, bien que les Feys hivernales ne soient pas trop penchés sur le côté dramatique des choses. J'avais la curieuse impression de traîner cette épée de damoclès partout où j'allais, et cette épée se matérialisait par les regards que je sentais peser sur mon dos. Cette fois, mon changement de monde fut programmé, et j'étais au courant de ce qui allait m'arriver - du moins, j'en avais une vague idée. Ma dernière nuit fut bercée par les bras de mon amant, et les dernières secondes de mon éternité furent noyée sous ses deux recommandations ; « tu devrais passer voir ta mère. et te renseigner sur ton sang. » « si tu reviens, je t'épouserai. »



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chapter o.3 ; welcome to the universe. ( both )

Mon atterrissage dans le monde humain n'était certainement aussi terrible qu'un exil. Il l'était même beaucoup moins. Je savais que je retournerais dans l'Outre Monde, et j'essayais de me convaincre qu'il fallait que je voie ce voyage comme un jeu. Un défi. Et c'était en partie vrai, ma présence ici n'était qu'un caprice stupide et un contrat à remplir. Le pire, c'est qu'au bout de quelques heures, je parvins à m'en convaincre et à oublier ma rancœur. Diverses confidences sur l'oreiller m'avaient appris le fin fond de l'histoire, et je savais à présent que ce pari avait été calculé de toutes pièces. Shreverport était un endroit dangereux, peuplé de créatures en tout genre, sur lesquelles je devais me renseigner. A vrai dire, la reine espérait apparemment que, d'ici cinq ans, je puisse lui apprendre les nouvelles du monde, et la conseiller sur les mesures à prendre. Évidemment, plutôt que de choisir quelqu'un d'experimenté, ils avaient joint l'utile à l'agréable en m'y envoyant, parce que cela serait .. distrayant. C'était rageant, mais je comprenais. A vrai dire, j'aurais sans doute fait pareil à leurs places. Alors même si j'avais un arrière goût d'amertume en bouche en y pensant, je ne pouvais m'empêcher de sourire également. Et puis on avait recensé quelques Fey en exil, dans cette ville .. Alors peut être que cela serait l'occasion de me frotter à plus vieux et plus sage que moi. Et même si placer Fey et sagesse dans une même phrase relevait de l'oxymore, l'idée ne me fit pas rire. Cela ne me fit pas rire, non, parce que j'étais devant chez moi. A moscou. Pas à Shreverport. Y passer était à la fois une erreur et une nécessité, et mes pensées s'égaraient souvent à ce détour que j'avais fait avant d'atterrir dans ma nouvelle ville d'adoption. Il fallait, petit a) que je récupère mes papiers, petit b) que je mette les choses au clair avec moi même et ma famille humaine et petit c) que je me trouve une voiture et de l'argent. L'argent fut un cadeau - pas donné de bon cœur, mais un cadeau tout de même - de ma mère, et la voiture fut une vieille mustang des années soixante - 69 pour être précise, mais comme cela engendre toujours maints et maints sourire, je ne le précise plus - que je dû rafistoler un brin. J'aurais voulut une moto, mais c'était hors budget, et peu pratique les jours de pluie. Et puis .. Je ne mis pas longtemps avant de vénérer ma voiture, chose à laquelle je ne m'attendais pas. « tu comptes revenir un jour ? » Ça, c'était la seule question que ma mère m'avait posé juste avant que je ne reparte. Elle ne savait ni où j'allais, ni comment je comptais y aller - un certain Fey qui était à la fois la cause de ma présence ici et un amant doué m'avait fait l'honneur de m'offrir un déplacement magique, quelle chance - mais ne cherchait pas à le savoir. A vrai dire, son ton indiquait plutôt qu'elle était partagée entre l'attirance que provoquait mon charisme naturel et peu humain, et le dégoût que ce même charisme entrainait. C'était amusant, mais je sentais au fond d'elle qu'elle souhaitait que je réplique par la négative. Même pas étonnant. « non, madame, ce sera au plaisir de ne plus vous revoir » Ça, c'est ce que je lui répondis. Avant de rajouter d'un ton taquin et innocent, juste pour la faire angoisser ; « enfin, ça dépend. peut être reviendrai - je vivre chez vous .. c'était tellement amusant ! » Et là, ma voiture accepta de démarrer, laissant là ma mère, et les dernières traces de mon enfance mortellement humaine.

Shreverport s'avéra être une ville plus accueillante que ce à quoi je m'attendais. Ce qui ne m'empêcha pas de dormir une bonne semaine dans ma voiture à quelques kilomètres de là avant d'y entrer de manière plus officielle. J'avais toujours en tête cette idée qu'un possible futur époux m'attendait dans l'Outre Monde, et également cette autre idée, de mon père cette fois, qui me disait de faire attention. Je ne comprenais pas. Certes, mon sang était plus attirant que celui d'aucun autre humain pour les vampires, j'étais au courant. En fait, le problème résidait dans le fait que, ayant été dans le sein d'une femme humaine, mon sang était principalement humain. C'était une question de transfert sanguin entre la mère et l'enfant, il y aurait eu trop de complication et un soucis de connexion si mon sang avait recelé une plus grande part de sang fey. Du coup, le livre mentionnait le fait qu'il était probable - et juste probable - que mon sang soit aussi attirant que celui d'un autre fey - surtout si le sang de mon père était fort, selon l'auteur - mais qu'il ne soit pas mortel pour nos amis les suceurs de sang. Cela me posa quelques nuits blanches, dans l'optique où, vu l'ancienneté de mon père et son statut de sydhe, il était plus que probable que j'avais l'arôme du fruit interdit, sans qu'il y ait d'interdiction tangible .. Voilà certainement pourquoi mon père rechignait tant à me laisser m'aventurer seule et si jeune dans le monde humain - et vampirique. J'avais donc non plus l'épée de damoclès au dessus du cou, mais bien ses crocs. Stressant. La solution ne me vint que quelques soirs plus tard, et je mis encore quelques nuits à décider si, oui ou non, j'étais assez suicidaire que pour la mettre en pratique. Il fallait croire que oui, vraisemblablement.


Le métro était plein, mais ce n’était ni la chaleur ambiante – et oppressante -, ni l’agaçant comportement de certains usagers qui attiraient mon attention. Outre ceux qui me dévisageaient sans vergogne – je commençais à m’y habituer, mais là, en l’occurrence, c’était plus ennuyant qu’autre chose – il y avait aussi tout les autres, qui ne se faisaient pas prier pour bousculer, râler, et imposer leurs puantes existences aux autres personnes. Sur le coup, je n’aurais normalement eu qu’une envie ; leur faire ravaler leur fierté puérile et impuissante. Ils n’étaient rien. Mais voilà, il fallait que je me calme, que je respire un bon coup, et que .. Que je retienne la quinte de toux qui me monta à la gorge grâce à cette doucereuse puanteur qui émanait de certains. Venir dans ce métro n’était pas une erreur, mais le faire par une des nuits les plus chaudes du moment l’était peut être. Mais il n'y avait rien à faire ; j'étais là, j'avais pris ma décision, et je ne voulais pas reculer maintenant. Alors plutôt que de continuer à pester intérieurement contre des choses pour lesquelles je ne pouvais rien faire, je finis par laisser une nouvelle fois mon regard dériver sur la foule. Mais cette fois, plus question de m'arrêter sur chaque visage pour en souligner les incohérences, je me mis à la recherche d'une personne en particulier. Et il ne me fallut pas longtemps pour la trouver. Il était là, seul, l'air absent et énigmatique. Je me perdis quelques temps dans les méandres de son physique aux allures de perfection. Ses yeux hypnotisant, ses lèvres à croquer, sa stature fine mais impressionnante, sa taille haute .. Et ce n'était pas peu dire, même si je trouvais tout les hommes dépassant le mètre septante cinq grands, au vu de ma taille, lui l'était vraiment. Et puis il était attirant, mais ce n'était pas une nouveauté, j'en avais déjà entendu parler. « vous n'êtes pas des leurs, n'est ce pas, mademoiselle ? » La voix chevrotante et prévenante me sortit de ma contemplation avec douceur. Me tournant légèrement, je fis face à une vieille dame qui semblait avoir traversé les âges, bien que je la devine tout à fait humaine, et plutôt en fin de vie .. Poussant un soupire léger à cette idée, j'attendis patiemment qu'elle s'explique. « vous n'êtes pas une de ces vampires, je me trompes ? » Hochant, peut être un peu trop promptement, la tête en signe de dénégation, je me mis à chercher ce qu'elle pouvait bien me vouloir. Je n'avais pas une grande habitude des humains, mais encore moins des personnes âgées ! « alors vous ne devriez pas les approcher, vous savez .. ils ne vous apporteront rien de bon ! ne le fixez pas ainsi, mademoiselle, et n'allez pas lui parler .. ce serait avancer stupidement vers votre mort ! vous ne devriez pas, mademoiselle .. » Et sa voix, ses intonations, la foi qu'elle mis dans son discours, ainsi que son air désolé pour moi, .. tout cela me donna envie de l'écouter, et de faire demi tour. De partir, de quitter ce métro surchauffé et de trouver une autre solution. Mais peut être n'y en avait-il pas. Aussi je voulais continuer, et ne pas me dégonfler. Il fallait que je la rassure. Que je fasse disparaître cet expression vaguement paniquée de son visage marqué par les âges. « ne vous inquiétez pas pour moi, madame » Prenant une profonde inspiration, je me rendis compte que j'étais troublée. Peut être était-ce parce que c'était la première fois qu''un humain semblait si inquiet pour ma petite personne .. Peut être. « vous êtes merveilleuse, madame » Là dessus, je profitai d'un arrêt et d'un mouvement de foule pour aller me placer face au sujet de mes précédentes observations. Nous approchions du terminus, le wagon s'était sensiblement vidé. Il n'y avait quasiment plus personne. Et son regard croisa le mien. J'étais repérée.

Nouvel arrêt, nouveau départ des quelques personnes encore présentes. D'une certaine manière, je les enviais. Ils avaient l'occasion de quitter cette rame ambulante avant de s'enfoncer trop loin dans les entrailles de la ville. Ils en avaient l'occasion, en profitaient, et je les enviais pour cela. Mais je les haïssais aussi parce qu'ils ne se rendaient même pas compte de cette chance qu'ils avaient. C'était incroyable, mais j'avais rapidement conçu pour les habitants de cette ville une indifférence générale, qui se mâtinait de haine dans des cas comme celui-ci, où je les trouvais incompétents, ou bien d'un sentiment amical, bien plus rare, mais que je ne captais pas encore bien .. Ces humains ne devaient être à mes yeux que des pions, il fallait que j'arrive à m'en convaincre, que j'arrive à agir en Fey hivernale, et non plus en bâtarde humaine. Dernier arrêt avant la fin et les quartiers les moins fréquentables de la ville. Cette fois, ne restait plus que nous, deux inconnus se fixant sans ambages, un drogué avachi sur son siège, et cette vieille dame, dont je sentais le regard vaguement inquiet sur mon dos. « j'ai un contrat, llywlyn » Bon, c'était une manière comme une autre de commencer. Et puis je préférais engager la conversation avant qu'il n'ait vent de mon odeur et qu'il ne décide de goûter par lui même. Je connaissais ce " longues dents " de réputation, et je savais très bien qu'il n'était pas aussi honnête et respectable que certains ne le pensaient. Et le pire, c'est qu'il se contentait de me regarder, sans rien dire, mais avec ce petit sourire en coin - tellement séduisant que c'en était effrayant - de manière à ce que je commence à me demander si vraiment, je n'étais pas masochiste. Là, j'avais encore le mérite de pouvoir me dire que j'avais le contrôle de mes émotions. Enfin, plus ou moins. Mon seul regret était celui que je me doutais déjà que ce contrôle ne serait, d'ici un petit moment, plus que factice. Enfin. J'étais là pour un contrat, je venais de le dire. « j'ai besoin d'un nom à mettre sur les lèvres, pour éviter qu'elles ne s'approchent trop de ma gorge » J’avais déjà capté son attention avec ma première interpellation, c’était maintenant au tour de son intérêt d’être capté. Sauf que ce non humain était loin d’être aussi stupide que d’autre, et qu’il sembla vite faire le rapport entre mon choix du lieu de cette rencontre, ma manière de ne pas m’approcher trop, et mon contrat. Je ne le vis pas agir, mais j’eus la sordide impression qu’il .. me flairait. Et je ne devais pas être loin de la vérité, car en moins de deux battements de cœur, il était là, à quelques centimètres de moi. Lèvres pincées et souffle coupé, je ne pris même pas la peine d’essayer de ralentir les battements dudit cœur, qui venait de s’emballer. Il voulait me faire peur ? Bien, au fond de moi, cela fonctionnait. Mais ce n’était pas une raison pour le montrer. Je ne savais pas vraiment où était le déclencheur, mais j’étais soudain décidée à me montrer aussi forte que lui. « et quel est donc ce détail qui te fait penser que je serai intéressé ? » Une main froide vint lentement frôler la peau de ma gorge, pour descendre le long de mon décolleté avec une lenteur calculée, alors que je venais juste de reprendre un rythme de respiration normal .. C'était injuste, mais terriblement excitant. J'étais angoissée, mais je ne m'étais jamais sentie aussi vivante. C'était exaltant, exactement. « le prix » Je me rendis soudain compte qu'autour de nous, les lumières du métro clignotaient sans raisons - ou presque. Je ne maîtrisais toujours pas mes pouvoirs, et ce n'était pas prêt de changer. Certes, j'étais habituée à la force, l'ouïe, et compagnie, mais pas à cette maîtrise des ombres et des lumières non naturelles. Tout juste, lorsque je souhaitais être discrète, le devenais-je réellement grâce à mes capacités. Je ne contrôlais rien. Je ne pouvais rien contrôler. Sauf peut être .. Un sursaut d'orgueil, de courage et sans doute aussi d'inconscience me fit relever la tête fièrement. Tremblante, ma main se dirigea vers sa propre peau - qui ne frémit pourtant pas comme la mienne l'avait fait, prévisible mais un peu dommage - et glissa le long de sa gorge, pour frôler sa chemise et finalement venir se poser sur l'attache de sa ceinture. S'il voulait jouer, il allait jouer. « un prix ..? je suis déjà riche, célèbre, j'ai déjà l'immortalité et les femmes .. que pourrais-tu m'offrir d'autre ? » Bon, il savait ce que j'étais, et il connaissait l'ampleur de nos défi habituels. Mais il avait tort, car nos récompenses avaient le mérite d'être aussi imprévisible que possible, lorsque cela était nécessaire. Et j'avais, personnellement, un prix auquel il n'aurait jamais pensé .. « tu serais le premier vampire a avoir possédé une Fey » C'était osé. Terriblement. Je retins mon souffle tandis que nous étions aussi immobiles l'un que l'autre .. Immobiles comme jamais un humain n'aurait pu l'être, et proche comme aucuns inconnus ne l'auraient osés. En fait, c'était maintenant que se jouait mon futur. Soit j'avais parié sur le mauvais vampire, et je perdais, soit il était vraiment aussi doué qu'on le prétendait, et il acceptait. Je ne su que bien plus tard que son accès à mes pensées avait certainement pu jouer un rôle dans sa décision - en effet, quoi de plus attirant qu'un pari où je le mettais aussi bravement au défi ? même en pensée, c'était tentant. Peut être aussi vint en jeu ledit prix, et le fait que je mise sur un enjeux si grand ; mon avenir, ma vie. Car me posséder voulait posséder mon sang, et peut être mon corps. Du jamais vu. Le pire ? Cela fonctionna. « très bien. marché conclu. » Bien. Marché conclu. J'avais un nouveau protecteur. Alessandro Edwin Llywlyn. En fait, j'avais peut être également gagné une vie. Une nouvelle, vie.

La suite est plutôt simple. Je parvins à me faire engager au croquemitaine pour passer le plus de temps possible en vue de mon nouveau protecteur, afin surtout que nous soyons vu. Je me fis quelques amis. Je finis par me retrouver avec quelques ennemis. Des amants. Le croquemitaine explosa, je n'y compris plus grand chose. Plus de boulot, plus de certitudes. Une angoisse glacée pour des gens auxquels je ne me pensais pas si attachée. Puis la vie, la vie qui continue. C'est à peu près là que je n'ai plus rien à vous conter, mais que j'ai plutôt une vie à mener et un pari à relever.

Spoiler:

famille.

« les enfants commencent par aimer leurs parents ; devenus grands, ils les jugent ; quelquefois, ils leur pardonnent. » © o. wilde ▬ « une famille ? sans doute. en fait, ma mère aimait bien me montrer aux gens qu'elles connaissaient, et il y avait surement des gens m'étant apparentés dans la troupe. c'est même plutôt probable. mais je ne sais rien d'eux. j'étais jeune, et tout ce que je savais, c'est qu'ils ne m'aimaient pas. ils ne m'aimaient pas comme ils auraient dû m'aimer, et à cause de ça, je les ai glisser hors de ma vie sans difficulté. ma mère était pareille. elle m'aimait, mais elle m'aimait pas devoir, par obligation. elle m'aimait parce qu'après tout, j'étais son enfant. la chair de sa chair. mais j'avais trop de lui en moi que pour obtenir son amour a elle. je lui faisais peur, parce que j'avais les mêmes yeux que mon père. des yeux couleurs d'orage, des yeux couleurs du vent. oui, décidément, j'étais bien trop la fille de mon père que pour être acceptée par ma mère. ( .. ) oui, il y avait aussi mon beau père. lui, il ne m'inspire que pitié. un sac puant de déchets et de drogues ambulantes. je devais être à ses yeux l'équivalent d'une plante verte, au début. j'étais mignonne, pas trop difficile, et je l'ignorais du mieux que je le pouvais. oui, une vraie et fidèle plante verte. puis j'ai grandis, et de plante verte, je suis passée à ce qu'il appelait sa "muse". je détestais cela. il devint vite mon enfer personnel, je .. il est mon enfer personnel. rien n'a changer. de la pitié, de la haine, et, je dois l'admettre, encore un peu de peur. toujours un peu de peur. ( .. ) j'ai un demi frère. je n'ai pas bien compris d'où il sortait, et de quel amant de ma mère il venait, mais je sais qu'il a quelques années en plus que moi. à vrai dire, il faut croire que je n'étais pas la première née dans la famille. un jour sans doute, je me renseignerai à son sujet. ce qu'il fait, où il est, où s'est déroulée son enfance, .. s'il peut m'aimer. s'il veut m'aimer. ça serait bien, un membre de cette famille humaine m'acceptant un peu. mais je ne rêve pas. et je ne le connais pas non plus. tout juste suis-je sincèrement heureuse pour lui qu'il ne soit pas le fils - et digne descendant - de cet ivrogne qui m'a servit de beau père. ( .. ) les meilleurs pour la fin, n'est-ce pas ? moi, j'y crois. je n'aurais pas du répondre de cette manière à votre question. ma famille, c'est eux. les Feys. Certains plus que d'autres, mais tous un peu, au fond. ils sont mon cœur, ma famille et ma patrie. un grand père mort au combat il y a des siècles de cela - alors que je ne savais même pas que la guerre avait réellement existé dans ce royaume - et une grand mère adorable, ne paraissant pas le double de mon âge. puis mon père, cet éternel guerrier au regard tantôt couleur de nuit, tantôt couleur de mer. ce guerrier au regard couleurs de l'orage, ce guerrier au regard reflet du mien. vous n'avez aucun besoin d'informations sur lui, aussi n'aurez vous que le minimum. un sydhe de la cour d'hiver, respecté et puissant. marié, heureux. sa femme était une beauté stérile, qu'il s'était refusé à répudier. d'où mon arrivée intempestive dans la grande toile de la vie. mon père, lui, il m'a aimé. pas tout de suite, pas toujours très adroitement, mais il m'a aimé. il a d'abord eu peur qu'il y ait trop de ma mère en moi, mais il a su passer outre. et il m'a accepté. ( .. ) ma famille ? un ramassis d'humains au regard trouble, et une nuée d'êtres sans pareil. pensiez vous sincèrement que je tenais le paradoxe de mon existence de la volonté de dieu ? non, je la dois à eux. à ma famille. »

détails entre nous.

citations sur les créatures, qu'on oublie vite mais qui sont sympathiques à rappeler.

« Les feys, ( .. ), sont des créatures à la beauté infinie, capable de séduire les humains d'un battement de cil, d'un mouvement des lèvres, et lorsqu'un humain ose plonger son regard dans celui d'une fée, il peut difficilement s'arracher à cette contemplation. ( .. ) sont d'une grande beauté » « ces dernières ne vous demandera jamais de l'argent, mais quelque chose d'important, ça peut être des souvenirs, votre progénitures, un sentiment puissant comme l'amour, bref, elles savent toujours choisir avec soin le prix de leur marché. En échange, elles peuvent vous offrir la richesse, la beauté, la chance, le talent, un don, bref tout ce que les humains rêvent de posséder. ( .. ) Les seuls créatures avec qui les feys ne commercent pas ce sont les vampires. » « Tant qu'ils ne sont pas mariés, les Feys sont très portés sur la luxure, et peuvent cumuler autant d'amants qu'ils le désirent sans que cela soit considéré comme honteux, au contraire cela prouve leur virilité pour les hommes et leur beauté pour les femmes. » « la seule véritable chose qui doit compter à vos yeux, c'est votre famille, les Feys, et votre cour. » « Un fey est toujours obligé de respecter les termes d'un marché. Alors la seule chance que vous avez contre elles, c'est de vous montrer plus intelligent et de résister à la tentation, à toutes les tentations, car elles savent vous faire payer au-delà de l'inimaginable. » « En effet, la cour d'hiver est sadique, aime la cruauté et la luxure, maître dans l'art de la manipulation, ils ne manquent jamais une occasion ( .. ) de s'amuser aux dépends des autres » « les Feys ne peuvent pas mentir. ( .. ) les feys chercheront à vous éblouir, à vous faire oublier la question que vous vouliez poser, le meilleur moyen d'éviter d'avoir à dire la vérité, ils ne répondent jamais à une question de manière directe. ( .. ). Mais lorsqu'un Fey vous donne sa parole, ou dit quelque chose de manière franche, vous pouvez être sûr que c'est la plus claire vérité. De même, les Feys tiennent toujours parole. L'honneur est très important pour eux » « Jusqu'à 100 ans ils sont considérés comme des enfants par les autres feys » « les unseelies voient plus des valeurs à respecter dans ses règles plutôt que des lois » « ne jamais manquer de style ; ne jamais reculer, protéger son territoire ; semer le doute ou la confusion plutôt que dire la vérité ; ne jamais reconnaitre une défaite. » « la passion passe avant le devoir ( .. ). Suivez vos instincts et profitez pleinement de la vie. ( .. ) Vivez comme il se doit aujourd'hui, vous serez peut être mort demain »

test rp.

© pixxou, je crois ♥

Il y avait comme un arrière goût d’apprêté traînante dans cette chambre aux couvertures bleues. Une impression insidieuse qui ne s’échappait pas, et qui vous collait au palais avec insistance. Les yeux grands ouverts dans la pénombre instaurée par les volets clos, je fronçais le nez en me demandant ce qui clochait. Parce qu’en général, ce genre d’impression, c’est le genre d’impression que vous avez lorsque vous savez qu’il y a un soucis. Me relevant d'un bond, je frémis en sentant la soie qui me couvrait glisser le long de ma peau en une caresse plus douce que celles d'aucun amants. Les sens aux aguets, je ne mis pas longtemps avant de me lever et de m'habiller. Enfin, m'habiller .. Je ne parvins pas à remettre la main sur ma blouse, et dû donc me rabattre sur une des chemises d'homme pêchée dans la garde robe du propriétaire. Propriétaire qui, malgré mes précautions, ouvrit un œil en sentant mon absence à ses côtés. Sans même se lever, il tendis le bras pour m'attraper le poignet, et m'attira contre lui. L'homme était .. Typiquement le genre de gars contre lequel n'importe quelle fille se laisserait aller sans condition. Et pourtant, je dégageais mon bras d’une secousse, en pestant contre ma botte que je ne parvenais pas à enfiler. « il se passe quoi là ? » Me mordillant la lèvre – sans cesser de batailler contre l’autre botte, cette fois – je réfléchis un moment avant de répondre ; « faut que je passe au boulot, je crois que j’ai oublié un truc » Enfin habillée, je mis un peu d’ordre dans mes cheveux en passant la main dedans, puis finis par chercher mon sac – qui devait se révéler être sous le lit. « attends .. t’as vu l’heure ? » oui j’avais vu l’heure, et oui j’étais désolée de devoir le lâcher comme ça à peine la nuit commencée, ce n’était pas mon genre. Mais ça, je ne voulais pas l’avouer. « t’es pas une pute, quand même ? » Mon regard lui cloua le bec, et il compris de lui-même. « ouai c’est bon, désolé, mais si tu m’avais parlé un minimum de toi, je serais pas obligé de poser des questions pareilles ! » Parée pour partir, et agacée de ces remarques pourtant justes, je vins déposer un chaste – en comparaison de ce que nous avions fait précédemment – baiser sur les lèvres du jeune homme. « je bosse dans un bar pour me faire un peu d’argent, c’est tout » Bon, après ça, le baiser se prolongea .. un peu. Mais il fallait admettre que ce gars, en plus d’avoir un physique à tomber, il embrassait vraiment comme un dieu. M’échappant de son étreinte – à regrets – je courus vers la cage d’escalier, sans faire attention aux mots qui résonnaient derrière moi, tandis que la porte se claquait dans mon dos. « tu crois qu’on pourrait se revoir ? et attends, donne moi au moins ton nom .. » J’avais très bien entendu ce qu’il avait crié, malgré la porte fermée. La faute à mon père, la faute à mon sang. Et à ces satanés pouvoirs, que je ne contrôlais pas le moins du monde, et sur lesquels j'essayais de ne pas compter.

Enfilant mes mitaines pour éviter de me faire mal aux mains en touchant trop de métal, je mis le moteur de ma voiture en marche, et pris sans tarder la direction du croquemitaine. Le chemin m’était familier, avec ses dédales de petites rues glauques, d’avenues trop éclairées, et de feux rouges à griller, et je conduisis sans vraiment faire attention à la route. Non, le volume de la radio baissé, tout comme ma vitre, j’écoutais la nuit m’entourant. Et comme d’habitude, c’est lorsque j’avais le plus besoin des quelques pouvoirs dont j’avais hérité qu’ils ne se manifestaient pas assez fort. Retenant un gémissement de rage, je garais ma vieille mustang à quelques rues du croquemitaine, pour y aller à pieds. D’un certain côté, je comprenais que mes pouvoirs ne fonctionnent pas bien, puisqu’ils nécessitaient la force de la nuit, et que celle-ci commençait à peine. La rue était déserte, mais je finis par déboucher sur une artère plus empruntée, et je parvins à entendre les murmures échangés par les badauds. Sourcils à nouveau froncé, j’accélérai le pas en frissonnant. Je ne comprenais pas bien ce qu’il se passait – tous parlaient d’un événement important et sanglant sans pour autant le mentionner concrètement – mais cela semblait grave. « putain » Le murmure m’échappa lorsque je vis la fumée s’échapper au dessus des toits.. Lorsqu’on invoquait massacre sanglant et croquemitaine, je songeais à l’attaque d’un vampire, pas à une explosion ! Cette fois, je me mis à courir, insensible à ce qui m’entourait, et me morigénant de ne pas être plus forte. Si je n’avais pas été qu’une bâtarde, j’aurais été capable d’éteindre ces flammes qui nous narguaient .. Et je me serais sentie plus utile que paniquée. Silencieuse, j’avançais maintenant doucement en mordillant - encore et toujours ( ! ) - mes lèvres de façons inconsciente. A ma droite, j'entendis clairement quelqu'un mentionner de l'argent, dans l'explosion, et un problème de vampire .. Donc, les vampires étaient touchés aussi. Cette idée me fit frissonner. Les vampires étaient intouchables, ma conscience me le soufflait sans but. « mademoiselle » La main sur mon bras, plus que la voix, me fit sursauter. Tournant le regard vers l'homme qui venait de m'apostropher, j'attendis patiemment qu'il s'explique. « mademoiselle, vous ne pouvez aller plus loin .. vous ne devriez déjà pas être arrivée aussi près. » Je retins un sourire, en songeant que, au final, je pouvais quand même me rendre aussi sombre que les ombres nocturnes. Pas invisible, mais .. presque. « mademoiselle, vous allez bien ? on ne peut pas approcher, le périmètre n'est pas sur .. » Le suspend de sa phrase me fit comprendre. Personne n'approchait, parce que même s'il y avait des traces d'argent pouvant indiquer que les vampires étaient touchés eux aussi, rien n'assurait qu'ils soient en pleine possession de leurs moyens et pas .. sauvages.

Les lèvres pincées, je ne fis plus attention à ce que ce pauvre policier pouvait encore tenter de me dire. Il du sans doute s'en rendre compte, mais garda pourtant sa prise autours de mon bras. Crétin. Me libérant d'une secousse - ce que j'aimais la nuit, et cette force animale qui m'imprégnait à cette période - je pris la direction du mur, m'y appuyant sans faire attention. Non, mon attention, elle, était tournée vers ce qu'il restait du croquemitaine, et de tout ces gens qui devaient s'y trouver. « vous êtes certaine que ça va ..? vous .. étiez proche des gens à l'intérieur ? » Proche, je n'en savais rien. Peut être. Certainement. Il y avait les collègues, les clients habituels, alessandro, peut être, .. Alors proche, tout dépendait vraiment. Je n'en savais trop rien. Que valait les relations que je commençais à tisser ? C'était une des questions qui me perturbaient souvent, et devoir y faire face me mettait mal à l'aise. Enfin. Je n'en étais sans doute pas proche à ce point là. Pas au point du deuil insurmontable et inavouable auquel le policier pensait. Non, pas de larmes. Pas cette fois ci. J'étais émotive, mais pas du genre à dramatiser. Les morts, je commencerais à les pleurer seulement - et si - j'étais en présence d'un corps. « non je .. je sais pas, je .. j'avais besoin d'eux » C'était ça, évidemment. Je ne savais que dire de ces gens, par peur de m'y attacher de trop, mais je savais que j'avais besoin d'eux. Le policier parut perplexe, et voulut sans doute ajouter quelque chose, mais un cri plus loin dans la rue attira son attention. Quant à la mienne, elle était tout entièrement concentrée sur ce qu'il restait du croquemitaine, une bouche fumante se consumant lascivement, en reflet de ce feux d'anxiété qui me consumait intérieurement pendant que je guettais, accroupie contre le mur plongé dans l'ombre.. Que cela soit l'un ou l'autre, c'était inédit, nouveau, pour moi. C'était réel, c'était brutal, et ça faisait mal. Pas aussi mal que si j'avais travaillé ce soir là, bien entendu, mais .. Je n'aimais pas ça. Du tout.

Spoiler:

alors, tâchons de répondre dans l'ordre .. :050/:
déjà, à tous, merci.

ensuite, mayra, je ne cherche rien de particulier, mais je te mpotterai quand même au cas où ( juste .. plus tard quoi, quand j'en serai à l'histoire de jezaël. ) camille, merci de te proposer, je retiens, si jamais ça ne fonctionne pas avec les mâles, on pourra peut être adapter. et ensuite alessandro, je viens de répondre à ton mp. ça m'a pris longtemps, et c'est long, désolée, mais j'ai toujours du mal à m'expliquer de manière courte, si je veux que ça soit compréhensible ( et même quand c'est long, c'est limite .. ) :89:

( bon, sur ce, je retourne à ma fiche. ou à mes révisions. le choix est difficile. :69: )

je le préfère ( lui ou un autre mâle, il ne voudra peut être pas :89: ) pour ce lien là, mais tu aurais du comprendre que j'exige quand même un lien .. :93: :93: ( j'adore ce smiley. bref )

oui, j'exige. je suis chiante et exigeante par moment, faudra vous y faire :014/:

:sort:

calypsò ( quel prénom, j'adore <3 ) c'est sans problème. :93: :90: ( d'ailleurs je finirai sans doute par exiger des liens avec la plupart d'entre vous, en fait. ) et puis voilà, j'ai avancé plus que je ne l'espérais dans ma fiche, mais comme demain j'entre officiellement en examen, la suite viendra sans doute plus doucement .. quoi que vu le peu de temps que j'étudie, on verra bien. mais au cas où, ne vous inquiétez pas. :64: