Hurler à la lune est une affaire de canidé, personnellement je suis un félin. [terminée]

➽ date et lieu de naissance. 16 juillet 1986 ➽ nationalité. américaine (chinoise-russe) ➽ votre forme animale. est un tigre. ➽ type de métamorphe. pur sang. ➽ camp. Camp gitan / parrain au Moonrise Kingdom. ➽ état civil. célibataire ➽ lieu d'habitation. une roulotte à Gipsy Land. ➽ métier. trapéziste au STRANGE CARNIVAL ➽ étiquette qui vous est collée. Nightingale, ou le nom le plus merdique du monde pour un garou prédateur, puisque s'appeler Rossignol n'est pas drôle tous les jours. Et pourtant il ne fait aucun doute que c'est lui-même qui se l'est choisi en quittant sa meute. Un choix étrange, mais qui se justifie assez bien compte tenu qu'il n'a aucune envie d'être retrouvé, bien que son nom de naissance soit Synyster Xin-Wei. Syn est par ailleurs le genre de garçon mignon que l'on remarque et qui fait plus jeune que son âge grâce à sa nature, il aurait facilement pu être ce reproducteur que son ex reine désirait qu'il soit, avec en plus un excellent ADN. Mais au lieu de cela, il est considéré comme un garçon ténébreux et fascinant. Un gitan en d'autres termes, ses origines se perdant dans les origines russes de son père. Le trapéziste bi, impulsif mais méfiant. Et surtout le garçon qui reste dans l'ombre en retrait, comme un gentil petit chat qui se reposerait sur votre tapis, observant...

Partagé entre le passé et le présent, Synyster est un tigre caractériel et impulsif, relativement dominant, même si parmi les tigres il est de bon ton que les mâles se la ferment et obéissent à leur reine. Premier dysfonctionnement, puisqu’il a tout simplement quitté son ancienne vie sans en ressentir le moindre remord ou la moindre crainte, mécontent et insatisfait du système mis en place. Téméraire et amateur de risque, en prendre ne lui fait absolument pas peur, même s’il est aussi capable d’être du genre discret, ne faisant pas de vague. C’est d’ailleurs ce qu’il tente de faire ces dernières années, sans pour autant brimer son caractère. Car c’est un passionné, un être ténébreux en apparence qui pourra pourtant agir avec la fougue bestiale de sa bête, ou la douceur dérisoire de ses origines chinoises tellement diluées dans son corps qu’elles ne sont presque plus perceptibles. Méfiant, il observe beaucoup et est un excellent chasseur, capable de pister une proie que ce soit avec ses capacités animales qu’avec ses dons d’observation. Héritage dont il ne remerciera jamais assez l’un des mâles de son ancien clan, un non reproducteur dont il s’était rapproché pour apprendre autre chose que ce à quoi on le destinait. Car Syn est un être curieux, avec un appétit dévorant d’apprendre. Il a d’ailleurs appris pas mal de choses sur les humains, notamment avec le premier garçon avec qui il a eu une relation charnel, mais qui était également un humain. A force de les observer ou de passer du temps avec eux, lui aussi a voulu avoir une seule compagne, prenant quelques unes de leurs valeurs, comme le fait de ne pas devoir être incestueux envers sa sœur… quand dans leurs coutumes, la chose était normale et naturelle. Il aimerait faire changer les choses, les faire évoluer pour ceux de sa race, mais ce serait comme jouer à Don Quichotte contre des moulins à vent, jamais les reines ne l’accepteraient. Cynique et taciturne, c’est aussi grâce à ces traits de caractère qu’il a hérité de l’étiquette d’homme ténébreux. Mais lorsqu’on le connaît, lorsqu’on s’arrête un peu et que l’on prend le temps de ne pas le juger au premier abord, on découvre un être protecteur, capable de combattre pour protéger ceux qui comptent, capable également de faire des blagues… pourries, mais des blagues tout de même. Il aime également profiter de l’instant et des choses simples, bien qu’il soit aussi capable d’utiliser un ordinateur, même s’il n’est pas fan des nouvelles technologies, préférant le contact du papier et l’odeur que les vieilles pages charrient toujours.

La journée, Syn est tout simplement trapéziste, un métier qu’il exerce depuis qu’il est tout petit, son animal l’ayant toujours aidé à être d’une souplesse et d’une puissance parfaite. Mais ce n’est bien évidemment pas tout ce qui occupe les journées du tigre. Il aime lire, et il se rend parfois à la bibliothèque ou à la librairie renouveler son stock. Il lui arrive aussi de passer du temps à gratter sa guitare, ou bien encore à aller voir les animaux qui se trouvent au camp gitan, une habitude qu’il garde de son enfance, tout comme il lui arrive de grimper sur le sommet de sa roulotte pour regarder le ciel et réfléchir. Bien sûr, Syn s’exerce aussi aux arts martiaux et parfois il part simplement courir dans les bois et se dépenser, une vieille manie qu’il a prise depuis qu’il est arrivé, comme pour vérifier les alentours du camp.


☯ Il était déjà trapézistes dans le clan des tigres-garous dont il faisait parti.
☯ Il a toujours aimé lire. Il n'est donc pas rare de le voir feuilleter un bouquin dans un coin du pard.
☯ Il sait jouer de la guitare, c'était d'ailleurs quasiment son seul bagage lorsqu'il est venu frapper à la porte du pard pour le rejoindre.
☯ Il est bi, peut-être un peu pour affronter l'opinion de sa mère et s'opposer à ce statut de reproducteur qu'on désirait lui coller sur les épaules. Il a fait celui qui n'aimait que les hommes... et contre toute attente, il a réalisé qu'il aimait les deux bords. Les hommes sont pour lui la part la moins prise de tête, avec moins de conséquence et, surtout moins d'obligation.
☯ Il fume, adorant la saveur de la nicotine sur sa langue et, les effets qu'il est possible de faire avec la fumée.
☯ Il n'a jamais vraiment aimé être habillé, du moins au-dessus. Il n'est donc pas rare de le voir torse nu, ou bien une chemise entrouverte. Du moins lorsqu'il n'est pas de sortie. Il sait quand même se tenir en public.
☯ Il boit à l'occasion, mais n'a rien d'un alcoolique. Du café ? Jamais celui que vous achetez au premier vendeur du coin ! Il ne boit que le café qu'il mout lui-même. Vous voulez du BON café ? Venez le voir au matin pour qu'il vous offre une tasse.
☯ Petit, s'il était trapéziste, il passait quelques heures à s'occuper des animaux du cirque ambulant : tigres, lions, ours, chevaux.
☯ Il a quelques difficultés avec l'autorité, du moins si elle n'est pas justifiée, de même que les ordres d'une réelle utilité. Il a cependant reconnu Micah comme son supérieur, sûrement de par sa bête ancestrale.
☯ D'origine chinoise en partie, on lui a appris à se battre au sabre et à user des arts martiaux chinois. Il continue à s'entraîner. Seul parfois, certes, mais c'est simplement une histoire de ne pas perdre la main et de garder la "forme".
☯ Il adore la nourriture asiatique, même si la viande a su y trouver sa place dans l'alimentation de la meute, et encore aujourd'hui. Il est d'ailleurs assez bon cuisinier.
☯ Il peut manger des hamburger façon mcdo, mais c'est loin d'être son plat préféré. Ça dépanne à l'occasion, comme lorsqu'il était sur la route, mais cela ne va pas plus loin.
☯ Il adore le chocolat par contre, il en a d'ailleurs une réserve dans sa roulotte. Il tente de varier les goûts et les façons.

Tigre-garou pur sang, il a naturellement hérité du gène du tigre. La lignée de sa mère est d'ailleurs ancienne, car le simple fait d'avoir énormément de mal à transmettre le gène a rendu la race plus autarcique, vivant dans de petits clans très fermés en fonction de la couleur de son pelage. Sa mère a néanmoins fait exception, comme certaine Reine, en choisissant et en appelant un mâle extérieur à son clan pour tenter de concevoir un héritier, tout en transmettant à chaque nouvelle lune, sa bête, à l'un des mâles dominants du clans, qui devait, de son côté, se charger de saillir les autres femelles du clan. Traqué, décimé, exterminé... Syn a toujours trouvé archaïque cette manière de vivre en petits clans fermés, surtout lorsqu'on le regarde une fois transformé en tigre.

Félin impressionnant de par sa taille. Si le pelage de sa meute d'origine avait pour couleur dominante le orange, le sien est d'un orangé tirant sur le rouge sombre, presque pigmenté vermillon, résultat du mélange d'un mâle de meute chì (dont le pelage avait pour couleur dominante le rouge) et d'une reine tigre-garou chéng (dont le pelage avait pour couleur dominante le orange). Ainsi, c'est un tigre magnifique, un prédateur agile et rapide lorsqu'il le faut, capable de grimper aux arbres ou de nager rapidement sans difficulté.

Il se transforme d'ailleurs sans difficulté, avec habitude... si douleur il y a, il n'y fait jamais vraiment attention, et si vous lui posiez la question, il vous répondrait que tout est supportable, d'autant plus pour le résultat obtenu. En tant que pur-sang, il est aussi capable de se transformer hors pleine lune.

La révélation a juste été un quelque chose qui compliquait tout et pourtant, ce fut le coup de pouce pour lui de quitter sa meute. Il n'a jamais été pour, n'a jamais accepté de pouvoir être observé comme une bête curieuse malgré les habitudes en tant que reconnu gitan. Néanmoins, la dernière nouveauté du gouvernement sème le doute dans son esprit : devenir humain. Sans plus aucune capacité, il s'est souvent demandé ce que ce serait, mais n'ayant jamais été autre chose que ce qu'il est, il n'est pas prêt à essayer, d'autant plus qu'on ignore les effets secondaires. Même si au fond cela le déchargerait de la pression de sa mère si elle venait à le retrouver. Pourtant, son tigre est une part de lui-même qu'il n'est sûrement pas prêt à sacrifier pour se conformer au moule de ce que l'on attend de lui. Après tout, devenir humain serait... contre nature, non ?

Syn n'a jamais été considéré comme un gentil garçon, le simple fait qu'il fasse parti des gitans "asiatiques" le classifiait d'office aux yeux de la population, et il faut bien reconnaître qu'il n'a pas hésité à se faire tatouer des motifs relatifs à ses origines asiatiques.

Synyster Xin-Wei, ainsi fut-il nommé à sa naissance. Synyster à cause de la couleur de son pelage. Sa mère, la reine léopard du clan au pelage à dominance orange, a copuler avec son père, un tigre étranger à la meute aux airs plus blancs qu'asiatiques, avait un pelage rouge sombre, donnant naissance à un tigre au pelage presque vermeille (mélange d'orange et de rouge), bien que plus sombre. Mais il a toujours représenté du sang neuf pour sa mère. Il n'a par ailleurs jamais connu son père, et a grandit avec sa mère, sa demi-grande-soeur, et le clan. On lui a depuis petit répété qu'il serait un jour un mâle reproducteur... mais petit, les filles le dégoûtaient, du coup difficile d'imaginer qu'un jour ce serait réellement son destin.

La nuit s’étirait belle et songeuse dans le ciel que Syn observait silencieusement. Allongé sur le toit de sa roulotte, le gamin observait un univers qui lui paraissait aussi immuable qu’intouchable. Les étoiles semblaient le fixer d’une attitude tranquille et sans âge, sensation accentuée par le fait qu’elles seraient encore là le lendemain soir, ainsi que le surlendemain, ainsi allait le destin insaisissable de ces astres. Tous n’étaient pas semblables, mais tous avaient un destin similaire, c’était ce dont l’enfant cherchait à se convaincre à cette seconde. Car dans le clan, nul n’ignorait que s’il continuait à s’affirmer comme il le faisait, il ferait un excellent reproducteur, et c’était précisément ce que sa mère désirait… du moins lorsque le moment serait venu. Et alors que le monde peinait encore à reconnaître que les femmes étaient des êtres égaux aux hommes, ici, c’était l’une d’elle qui dirigeait, se dissimulant derrière l’un des mâles du clan pour laisser croire aux quidams extérieurs que malgré leurs différences, sur ce point au moins, ils étaient comme eux. Non pas des voleurs d’enfants comme certains le prétendaient, mais… Certes, son air plus blanc qu’asiatique jouait contre sa mère, leurs peaux pourtant, l’étaient tout autant, et la forme des yeux du jeune garçon rappelait ses origines maternelles que celui de son paternel semblait avoir dévoré, jusqu’à rougir le pelage du tigre qu’il devenait lorsque la lune s’arrondissait. Vermeille… orange et rouge, fabuleux mélange qui le rendait différent, promettait un sang neuf et un héritage aussi pur qu’il devait l’être pour s’immiscer dans ceux des progénitures qu’un jour il se devait d’engendrer. C’était prévu. C’était son destin, comme celui des astres étaient de scintiller nuit après nuit pour éclairer le chemin des voyageurs égarés. Et alors que d’autres mâles l’enviaient déjà, dans toute la jeunesse et la fougue qui le caractérisaient, Syn… nommé Synyster à la naissance à cause de la couleur de son pelage, éprouvait une certaine pression et un léger malaise à savoir que toutes les femelles du clan finiraient par être siennes à un moment ou bien à un autre. Elles le regardaient grandir… qu’elles soient jeunes ou déjà adultes, il sentait les regards intimidés ou bien inquisiteur de savoir ce qu’il allait bien pouvoir devenir. Comme d’autres avant lui, comme son propre père qu’il n’avait jamais connu, il devrait donner de sa personne pour le plaisir de la reine. C’était… un paradis n’est-ce pas ? Savoir qu’un jour il pourrait jouir de milles et unes façons de ces courbes tendres et vaporeuses. Pourtant, le gamin avait trop lu, s’était un peu trop mêlé à la population humaine pour avoir envie d’une vie où il serait tout bêtement utilisé. On lui demanderait de faire son devoir, de concevoir quelques rejetons, d’aider certaines femelles à gérer leurs bêtes, et… Bon sang, elles lui donnaient envie de vomir avec leurs petits seins et leurs mamelons tendus qu’il avait vu se faire engloutir par des bouches miniatures. Devenir grand… ça craignait. Ça craignait vraiment.

Aussi, quand plein d'hommes verraient son avenir comme un paradis, lui... a grandi en espérant se trouver une compagne unique. En lorgnant sur les humains et certains autres clans garou. Ce fut en grandissant qu'il fit la connaissance d'un autre clan Tzygane, mais humain, avec l'un des fils duquel il est devenu ami. Ce dernier devait quant à lui épouser l'une de ses cousines.

« Dans ton clan aussi t’es promis à te marier ? » demanda un jeune hispanique avec qui il avait pris l’habitude de passer du temps depuis quelques mois déjà. Sauf qu’il n’avait rien d’un métamorphe ou d’un garou, il était humain, si simplement, si uniquement. Mais il venait d’apprendre qu’il lui faudrait se marier avec sa cousine… un sort plus enviable que celui de Syn ? Rien n’était moins sûre, néanmoins Syn ne trouva rien à redire à cela, qu’il se plaigne tant qu’il le voulait, lui grattait sur sa guitare quelques notes, l’esprit plus ou moins dans les jupons des filles du clan qui se montraient charmeuses depuis quelques semaines. « Si on veut, je le sais depuis un moment. » « Mais toi tu peux choisir ou un truc comme ça. » « Ouais un truc comme ça. » répondit-il d’un ton maussade. « Et t’es pas content de ça ? » « Développe, t’entends quoi par content ? » maugréa le tigre en lui jetant un bref regard en biais. La conversation était des plus délicates, il ne savait pas comment avouer à son ami qu’il allait simplement être un donneur de sperme sur pattes, un faiseur de bébés et qu’il n’avait absolument pas envie de ça. Lui, il voulait… se trouver une compagne et s’arrêter là. A vrai dire, même si son ami n’avait pas pu la choisir, sa vie était somme-toute plus simple et moins rabaissante. « Ben tu peux choisir la fille que tu veux. » « C’est pas tout à fait ça. Je vais pas avoir vraiment le choix si tu prends toutes les variables en compte. » « Et c’est quoi ces variables. » « Compliqué. » lâcha-t-il laconique. « Ok. Tu sais quoi, pour qu’ils nous lâchent, on devrait se la jouer homo, faire genre qu’on est libéré et pas intéressé par les filles, comme ça ils nous lâcheront peut-être. » Suspendant son geste, Syn lança un regard appuyé au jeune tzigane. « Tu rêves. »

C'est lui qui a eu l'idée de leurrer tout le monde en se faisant passer pour gay, sauf qu'il l'était déjà et que Syn a simplement découvert qu'il aimait autant les filles que les garçons sur le plan sexuel. Mais pour parfaire son plan, il s'est concentré sur les garçons, méta généralement pour supporter sa force, prétextant que les filles ne lui faisaient aucun effet. Sa mère lui a laissé du temps, ayant encore un ou deux mâles actifs choisis pour la reproduction. Mais elle a chargé la propre sœur de Syn de le faire céder petit à petit, et de le faire revenir à de meilleurs sentiments envers les filles. Ce fut une nuit de trop, où elle se montra trop entreprenante qu'il réalisa pleinement l'inexorabilité de son destin, mais aussi le fait qu'il devrait aussi coucher avec sa propre sœur. Sauf que si elle était effectivement très belle et attirante, il n'a pas pu, ce fut au-dessus de ses forces, autant celles de sa bête que les siennes. incapable de passer outre, il a transformé l'énergie sexuelle en énergie de colère, et ils se sont transformés et battus. Il a néanmoins fini par avoir le dessus et l'a rejetée.

2008. Clairière près du campement du clan Chéng.
Le souffle court, l’animal grogna devant le corps inanimé de celle qui reprenait déjà forme humaine. Délicates courbes chétives et soyeuses, mais on pouvait surtout voir le dos de la massive créature se soulever au rythme de sa respiration sourde. Le regard bleu gris surmontait celle dont il se retenait d’arracher la gorge. Il restait ainsi suspendu au-dessus de la silhouette fragile de sa jeune sœur, sous une soif de sang qui le rongeait sous la colère qui le dévorait. Mais Syn combattait la force sauvage qui le dirigeait à cette seconde, malgré la langue qu’il laissa ramper sur sa semblable, sa sœur, sa chair et son sang qui désirait coucher avec lui comme la dernière des catins. Mais cela n’avait rien de surprenant au fond dans une société matriarcale, les femmes dirigeaient, ou plutôt l’une d’elle le faisait et, les mâles se devaient d’honorer qui de droit, de les protéger. Pourtant, à cette seconde, la scène semblait terriblement éloignée de véritable hiérarchie des tigres. L’énorme museau dérivait sur sa peau nue, sinuant entre… sur ses seins qu’il écrasait de son souffle et l’humidité de sa truffe. Mais cela n’avait rien à voir avec une quelconque appétence sexuelle, bien au contraire. Il inspirait la saveur de sa chair tout comme il devinait celle de son sang.

Peut-être aurait-il pu céder à ces courbes féminines un soir de pleine lune, sous les instincts ténébreux de sa bête, comme il l’avait déjà fait avec une autre femelle du clan. Mais il soupçonnait sa mère d’avoir aidé. Ce soir, par contre, aucune atmosphère brûlante de sexe n’était présente et il lui fallait chercher la saveur de leur similitude pour ne pas céder à ses plus sombres instincts qui l’avaient déjà poussé à déchirer de la chair. Il se contrôlait à présent, mais il n’était jamais à l’abri de partager l’envie et les désirs primaires de l’animal qu’il avait toujours été au fond. Laissant s’échapper un autre grondement sourd de sa gorge, il laissa la transformation s’inverser, révélant à même sa peau blanche les blessures que les griffes de sa sœur avaient causées à son torse. Alors que son sang perlait sur la sienne, s’entremêlant à la liqueur rougeâtre qui s’esquivait de l’estafilade qu’il lui avait lui-même infligée quelques minutes auparavant. Le silence de la clairière n’était même pas troublée par le moindre animal, comme s’ils retenaient leurs souffles, attendant de voir ce qui allait se passer, et surtout pour ne pas finir entre les crocs du monstre qui venait de retrouver forme humaine, une substance poisseuse retombée sur le corps inerte contre lequel le sien reposait dans une nudité parfaite. N’importe quel autre frère dans une situation semblable se serait sûrement senti mal à l’aise, mais si ses valeurs s’étaient teintées de celles des hommes au fil du temps, la nudité n’avait jamais été un problème, bien au contraire, n’en ressentant aucune gêne. Se redressant avec une souplesse légèrement contrariée par sa blessure, Syn jeta un dernier regard à celle dont il percevait la respiration, comme une seconde plus tôt, les battements de son cœur.

Se passant une main dans ses cheveux humides, le tigre réfléchissait. Si sa mère avait envoyé Maylee pour coucher avec lui, c’était bel et bien que la période de tranquillité touchait à sa fin et qu’elle désirait que son précieux reproducteur se mette enfin au travail. Sûrement devait-il la remercier de ne pas être venue en personne le séduire et l’attirer dans son lit, contre sa croupe. Car au-delà des capacités de sa reine, il ne faisait aucun doute qu’il était attiré par les femmes autant que par les hommes, et qu’elle finirait par le réaliser. Même s’il se doutait que s’il avait réellement été homosexuel, cela ne l’aurait pas arrêtée. La situation présente le confirmait bel et bien, la silhouette de sa grande sœur étendue dans l’herbe pour avoir cherché à coucher avec lui ne faisait que prouver que sa mère s’était mise en action, et il n’en était pas spécialement heureux. Un nouveau regard sur celle qui était de son sang, puis un regard en direction du campement, avant de revenir sur elle. Il lui fallait partir. C’était maintenant ou jamais. Et la servitude n’était pas un manteau qui allait, bien au contraire, il s’y sentait à l’étroit. Aussi, sans même savoir ce qu’il allait faire, où il allait se rendre, il se mit à courir pour rejoindre sa roulotte le plus rapidement possible, sautant, évitant, foulant le sol de ses pieds nus, n’ayant plus qu’une seule idée en tête : partir.

Et si elle pensait retenter son coup à l'aube, elle dut se rendre à l'évidence qu'il était parti. Une guitare à l'épaule, un baluchon sur le dos, du fric piqué, il a fait du stop, tout en ayant pas encore tout à fait guéri des blessures de leur affrontement. Il avait alors 22 ans, un âge trop jeune pour un destin inéluctable.

Mais désireux de mettre de la distance entre son clan et lui, il a fait pas mal de kilomètres, et est allé dans une région où on lui avait parlé d'un pard unique en son genre, mais où son clan ne s'était jamais rendu. Alors il a débarqué à Shreveport après avoir glissé pas mal de fausses pistes derrière lui et changé pour la troisième fois de nom. Notant même sur son permis le prénom Gin, même s'il se présentera toujours comme Syn. Il s'est installé et a commencé sa petite vie au pard, en faisant le moins de vagues possibles, histoire qu'on ne sache pas où il se trouvait. Parce qu'il se doute bien que sa petite maman, si elle pouvait remettre la main sur son fils et son reproducteur, ne se gênerait pas pour le faire.