Le public était particulièrement chaud ce soir, c’était sans doute parce qu’on était un vendredi soir. Les femmes hurlaient comme si on venait de leur offrir une robe d’un grand couturier, sauf que leur hurlement était plus frénétique encore. Elles voulaient de la chair, elles voulaient des muscles et elles étaient prête à y mettre le prix. Un billet par là, un billet par ici, tout le monde était largement arrosé. Entre les serveurs qui pouvait compter sur de généreux pourboire, le vigil à l’entré qui était grassement payé chaque soir pour fermer les yeux sur un décolleté trop plongeant, une robe pas assez habillée ou une coupe raté, tout le monde en tirait de gros bénéfice. Mais ce n’était rien en comparaison du patron. Le vampire qui avait eut l’idée d’ouvrir ce club de strip tease faisait fortune à présent comme tous les vampires qui avaient investi sur le pouvoir d’attraction qu’ont les vampires sur les humains. La révélation n’avait pas été un coup économique organisé par les vampires pressé de se faire de l’argent en utilisant la fascination que les humains ont pour eux, mais le fait est qu’ils en avaient largement profiter. Les vampires ont le sens des affaires et c’est rien de le dire. C’est bien pour ça que ça arrangeait tout le monde. L’état allait pouvoir se faire payer grassement à travers les impôts et les vampires savaient faire tourner l’économie américaine comme personne. Ils étaient vraiment doué pour amasser de l’argent et profiter des esprits crédules. La clientèle ne se rendait même pas compte de la manipulation, ou alors elle l’acceptait, après tout la loi du capitalisme régnait depuis longtemps chez les humains et ils s’y étaient habitués. Le fait que les femmes puissent dépenser autant en une soirée pour voir des vampires se mettre à nu devant elles était étonnant, avant c’était les hommes qui payaient pour voir des femmes se mettre à danser dans des tenues très légères. Allez savoir pourquoi les boîtes de strip-tease réservé au public masculin avait une aussi mauvaise publicité et pourquoi le Guilty Pleasure avait autant de succès. Sans doute parce qu’on associe plus facilement les femmes à l’élégance et le raffinement, mais enfin, ce qui se passait sur scène était peut-être plein de grâce et de volupté mais c’était très loin de l’élégance et du raffinement.

Le vampire était monté sur scène en début de soirée. Dès qu’il avait posé les pieds sur la scène, les hurlements s’étaient fait plus imposants, plus énormes encore, faut dire qu’il avait son petit succès, mais sa beauté n’était pas vraiment en cause, c’était ses beaux muscles qu’elles voulaient, son regard de braise et ses gestes félins empli de grâce et de sensualité qu’elles voulaient tant au point de hurler. Le vampire commença à danser sur une musique qui n’avait rien de rock n’roll, contrairement à ses goûts. Le silence se fit lorsqu’il commença à jouer avec les boutons de sa chemise, mais lorsqu’il l’arracha d’un geste vif, les hurlements reprirent de plus belle. Le vampire sourit. Et dire qu’au début il avait détesté ça. Son frère l’avait obligé à travailler ici. ‘Tu squatt chez moi, tu joue aux enfants gâté et tu ne participe à rien. Ne crois pas que cette situation va durer. J’ai besoin d’un vampire au Guilty… tu serais parfait.’ Comment Lorenzo était parvenu à obliger son frère si enclin à refuser toute forme d’autorité à faire quelque chose pour lui ? C’était simple, il était le maître de la ville et à ce titre, il possédait une certaine forme d’autorité à laquelle même son frère n’échappait pas. Maintenant que sa fierté avait commencé à s’habitué à cette contrainte, il pouvait réaliser que ce boulot lui plaisait beaucoup. Il aimait voir les femmes se pâmer en le voyant, il aimait entendre leur hurlement, il aimait voir leur regard chargé de désir se poser sur lui. Parfois il acceptait même de coucher avec l’une d’elle, parfois même pour de l’argent. Le vampire trouvait ça idiot de refuser leur argent, si elles étaient assez idiotes pour croire qu’elles avaient besoin de le payer pour coucher avec lui, pourquoi dire non ? Le vampire enleva le bas par la suite pour se retrouver dans son boxer noir moulant. Heureusement il avait échappé au string rouge bien ridicule. Mais le boxer noir comportait des paillettes qui le rendait presque aussi visible. Il continua de danser pendant un bon moment, amassant les billets verts entre sa peau glacée et l’élastique du boxer jusqu’à ce la musique s’arrête. Le show était terminé. Il rentra en coulisse où il passa un pantalon en cuir noir et une chemise en soie pourpre qu’il laissa ouverte. Il avait beau être un vampire, il ressentait que de la chaleur autour de lui, celle émanant des femmes surexcités, celle des humains présents, et puis la chaleur du club en général. Et puis, il n’allait pas jouer au pudique après le show qu’il venait de faire.

Engloutissant une bouteille de True Blood, le vampire quitta les coulisses non sans embrassé Gladys, la charmante humaine qui s’occupait de leur costume. Sevastian l’avait bien choisit, mignonne, très sexy et pas du tout rigide, elle ne se montrait jamais trop excité ni trop rigide. Elle occupait parfaitement son rôle. Le vampire se dirigea vers la salle côté public. Son show n’avait pas duré très longtemps mais Jason allait passé et le lycan avait son propre fan club. Les femmes lui firent un accueil aussi bruyant qu’au vampire, et Alessandro se sentit presque jaloux. Tournant ses prunelles vers la scène, il croisa le regard du lycan durant un quart de seconde, le vampire l’avait regardé avec dureté mélangé avec du désir. Il faut dire que le lupin était vraiment pas laid. Direction le bar, le vampire se décida à ne plus accordé de regard à Jason pour ne pas trop dévoilé son jeu. Il préféra marcher jusqu’au bar pour prendre une autre bouteille de True Blood histoire de calmer les palpitations qu’il ressentait, la soif n’allait pas tarder à s’éveiller et dans cette ambiance surchauffée avec autant de femmes qui rêveraient de le mettre dans leur lit, il valait mieux qu’il tienne sa soif en laisse s’il voulait éviter un accident idiot. Approchant du bar, il reconnu une silhouette familière. Un lycan. Pour être plus exact, un des seuls lycans qui ne lui ai jamais résisté. Non pas que le vampire ai tenté de séduire beaucoup de lycan, mais il parvenait à jouer avec eux d’une manière ou d’une autre excepté avec celui-ci. Et dire qu’il avait osé le menacer… le lupin n’avait pas froid aux yeux, il avait visiblement beaucoup de mal à supporter la présence des vampires et pourtant il était là, au bar, en train de boire un verre d’eau en essayant d’avoir l’air décontracté.

« Alors… On ne se sent pas très bien… Que nous vaux l'honneur de ta visite ? » demanda le vampire en s’accoudant au bar.

Il ne savait pas ce que foutait là le lycan, rare sont ceux qui mettent les pieds ici. Jason était un cas à part, il avait toujours été plus ou moins entouré par les vampires et il avait prouvé à plusieurs reprise qu’il préférait la compagnie des vampires à celle des autres lycans. Mais c’était le seul. Les autres n’auraient jamais mit les pieds ici à moins d’avoir une bonne raison. Le vampire ignorait quelle était la raison de Connor, mais il voulait en savoir plus. Que faisait-il ici ? Pourquoi était-il venu ? Et la question la plus importante, est-il ici pour son boulot de flic ? Bon sang, si le club avait des ennuis avec la police, Alessandro voulait être le premier qui en informerait son frère. Pas question de laisser cette occasion lui échapper. Il voulait voir la mine déconfite de son frère, il voulait lire l’inquiétude dans ses yeux, il voulait sentir la peur envahir peu à peu tout ses pores. Accoudé au bar, le vampire souriait au lycan, mais ses yeux fouillaient comme s’il voulait lire l’âme du lycan, comme s’il voulait sonder son esprit. En réalité il était bien incapable de lire les pensées des lycans. Il se heurtait à un mur. Parfois il captait une image flou ou un mot net et clair, mais c’était uniquement lorsqu’un lycan était dans un état intense émotionnellement parlant.