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 Elisius Tullius Cicero

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MessageSujet: Elisius Tullius Cicero   Elisius Tullius Cicero Icon_minitime17/5/2010, 08:54

Elisius Tullius Cicero
âge. 1632 ans actuellement, mais il en avait 32 lors de l'étreinte.
date et lieu de naissance. La date exacte reste un mystère à bien des êtres, et il ne fait d'ailleurs pas exception. Après tout, à l'époque, on n'était pas aussi pointilleux qu'aujourd'hui, mais selon notre calendrier actuel et quelques conversions, il aurait vu le jour en l'an 378 ap. J.C. Quant à son lieu de naissance, seriez-vous étonné que l'on vous réponde Rome ? Car "Reste de Rome. O mondaine inconstance ! Ce qui est ferme, est par le temps détruit, Et ce qui fuit, au temps fait résistance."
nationalité. Romaine naturellement... Du moins celle qui le vit naître. A ce jour, même son accent ne parvient plus à trahir ses origines, et son habitude à ne pas rester en place ne lui donne pas vraiment l'opportunité de se parer d'une nouvelle nationalité. A présent, disons qu'il n'en a plus vraiment.
nom du sire. Devrait-il avoir un nom précis ? Ce fourbe Wisigoth dont Elisius crut lui entendre pour prénom Gaut. Mais nulle certitude n'est réelle à ce sujet.
date de l'étreinte. 410 ap. J.C, de cela il garde le cuisant souvenir.
statut. Ancien... un ancien oui, comment pourrait-il en être autrement étant donné son âge ?
discipline. Obténébration n.5
état civil. Célibataire.
lieu d'habitation. North, dans sa religieuse habitude d'éviter les lieux tenus par les vampires.
métier. Il possède une librairie, en grand amateur d'histoire et d'écriture ; mais il était également peintre à ses heures perdues. Oh bien sûr, il n'a rien d'un grand maître en ce domaine, et son style semble évoluer au fil des siècles qu'il parcoure et dont il se drape avec élégance.
étiquette qui vous est collé. L'effacé, pour ne pas dire l'invisible. Il ne prend jamais part aux fêtes données par les autres vampires, il ne se rend jamais dans les lieux tenus par des vampires, ses congénères ne savent même pas qui il est.
Elisius Tullius Cicero Szekns
(c) {Absynthe abusive

Spoiler:


Qui je suis
CES PETITS DETAILS QUI ME DEFINISSENT


traits de caractère.
Solitaire - Calme - Cultivé - Intelligent - Doux - Froid en apparence - Sage - Optimiste - Aventurier - Passionné - Amoureux & Protecteur de l'humanité - Patient - Généreux - Artiste - Érudit - ...

La plus grande capacité d'Elisius est de savoir se contrôler en toute situation, d'être en mesure de conserver son calme face à n'importe quoi, quand à l'intérieur de son être, la colère, la jalousie, ou n'importe quel autre sentiment le consume. Il est à vrai dire rare que cela en vienne à déraper, si rare, qu'il en vienne à perdre contenance si facilement. Il est cette statue de marbre froide, glacée, qui reste inflexible face au temps qui passe, observateur, confident éternel du temps qui s'écoule, des siècles qui s'égrènent. Son éducation y est d'ailleurs pour beaucoup, puisqu'un fils de Sénateur se doit d'être aussi doué que ce dernier en public, qu'un être destiné originairement aux combats, devrait ne jamais montrer ses émotions, de crainte que l'ennemi n'en vienne à en tirer avantage. Et le sable du temps chutant dans le sablier l'a aidé à améliorer ce point de son être, malgré le fait que certains évènements soient tout de même parvenus à briser cette carapace douce et rassurante, fissure douloureuse qu'il cherchait toujours fatalement à refermer, évitant de déverser le flot important de la lave incandescente qui divaguait en dessous.

Il est ainsi indéniable qu'il est difficile de lire en lui, à quelques rares exceptions près, et bien évidemment ceux qui le connaissent véritablement, mais ils sont rares ces derniers encore de ce monde à pouvoir s'en venter, certains de ses disciples peut-être, et encore... Car il se révèle être une personne des plus solitaires au fond, ne la supportant plus par instant, désirant avec ardeur une compagnie, parfois des plus humaines, parfois des plus immortelles... parce que ces dernières savaient ce qu'étaient sa vie, ou bien encore les grandes lignes qu'il en laissait deviner. Cette culture, cette sagesse, qui semble perler à même sa chair, dans ses conseils qui laissent supposer tant de choses : est-il vieux ? Est-il jeune mais surdoué ? Est-il... ? Oh oui, qu'est-il celui que l'on suppose intelligent avec raison ? Après tout, n'a-t-il pas survécu à la venimeuse Sainte Inquisition sans jamais attirer l'attention sur lui ?

Quelqu'un qui espère sans cesse voir un mieux émerger sous les horreurs qu'il a pu côtoyer au fil des siècles. Sans cela, peut-être aurait-il rendu les armes comme tant d'autres, pas face aux inquisiteurs tout de même, mais il aurait pu s'incliner sous la lassitude d'un éternel renouveau de bêtises. Les hommes ont beau s'acharner, ils sont naturellement d'une nature violente... c'est ce à quoi il aurait pu s'arrêter, mais il aime ces créatures chétives et éphémères d'un amour presque inconditionnel au fond, comme s'il savait qu'ils feraient mieux si quelqu'un restait auprès d'eux pour les protéger de leurs déviances, et peut-être également de ces prédateurs non naturels que représentaient les vampires.

Ainsi, c'est une patience infinie qui chemine dans ses pas, empruntant cette inlassable venelle que ses pieds consument sous leur éternelle avancée. Avancée qu'il aime farder de la douceur de l'aventure, des découvertes, de ce point qui fait que l'on ne sait pas ce qu'il va se produire, à toujours vouloir se laisser bercer par des flots impétueux. Dangereux vous dites ? Inconsidérés ? Si vous saviez à quel point vous vous trompez... Elisius n'a jamais été ainsi, et c'est d'ailleurs ce qui le laisse passer pour un sage à bien des égards, même si ses réflexions poussées ont parfois jouées en sa défaveur, du moins en parti. Car n'était-ce pas toutes les dates, toutes les heures, tous les évènements qui avaient fait de lui l'être qu'il était à ce jour, emplissait la vasque de son corps de toutes ses découvertes, de tous ce qui avait composé sa vie. Ses douleurs, ses plaisirs, ses horreurs, ses douceurs.

Car le vampire pouvait d'ailleurs être si doux, tellement protecteur, une chose découlant naturellement... presque. Comment la froideur pouvait-elle exprimer cela ? Ou même cette éternelle passion qui divaguait dans ses veines ? Il offre, il offre... car il est capable d'aimer à foison, mais d'être également consumé par une jalousie mortifère, mais logique si l'on y réfléchit. Sinon comment pourrait-il être un artiste ? Comment ? N'est-ce pas la passion qui offre la possibilité de s'oublier dans des toiles, une musique, une litanie ? Et puis, n'est-ce pas elle une nouvelle fois qui l'avait retenue si longtemps en ces terres dont le progrès, l'avancée, l'âge sombre, ou toutes autres choses, auraient pu le dégoûter, le rebuter ?

Non, certainement pas lui. Elisius est une contradiction à lui-seul, ou peut-être bien plus humain, bien plus vampire, qu'il ne voudrait l'être, lui, le sage, la constance même... qui n'est qu'une palpable apparence, la croute d'un volcan brûlant et insatiable.

occupation nocturne. S'il possède une librairie, il est à noté qu'il a également deux employés qui s'assurent de son ouverture, tandis que lui-même s'occupe de la gestion, ainsi que de la vente à certains moments, qui ne sont pas forcément nocturnes. Ainsi, les humains n'ont pas fatalement fait le lien avec sa nature de vampire, et il n'en fait pas étalage, puisque de toute manière, il ne se rend pas dans les lieux que tiennent effectivement ses semblables. Il préfère plutôt s'adonner au plaisir de côtoyer des mortels en organisant parfois dans sa librairie des soirées à thèmes, de discussions autour d'un livre, avec ou sans l'auteur, ou bien encore pour partager des conversations philosophiques tout simplement. Ou bien encore s'attarder à peindre, ou profiter de l'obscurité pour aller chasser... ce qui est d'ailleurs, généralement l'une de ses occupations lorsque la nuit est plus sombre et abyssale, dissimulant les méfaits de son être.

Mais le monde étant si vaste, pourquoi se limiter ? Après tout, malgré la pâleur de son teint, il paraît tellement humain... tout du moins si l'on ne s'attarde pas trop longtemps dans le bleu de ses prunelles qui semblent être sans âge, laissant transparaître des myriades de connaissances que le monde peine encore à saisir. On le prend d'ailleurs facilement pour un sage, malgré son jeune âge... peut-être est-il un surdoué au fond ? Mais personne n'y croit vraiment, on s'interroge, on se demande, mais il n'y a véritablement que les êtres non humains qui saisissent la véritable profondeur de ce qu'il est, même s'il est parfaitement en mesure de se fondre parmi l'humanité sans véritablement dénoter. D'ailleurs, jusqu'à ce jour, son nom est presque méconnu... étrange pour un vampire de son âge, non ?

manie, habitudes & goût.
✔️ Il aime peindre durant des heures, des heures, allant même jusqu'à attendre le lever grotesque de l'astre du jour, qu'il ne porte plus tant dans son cœur. Mais il lui faut avoir un véritable coup de cœur pour ce qu'il aperçoit, de manière à vouloir l'immortaliser comme le percevrait son regard à cet instant précis. Néanmoins, il n'aime pas vraiment ses tableaux, les trouvant loin de rivaliser avec l'œil des mortels, bien que ces derniers trouvent ses œuvres transcendantes.
✔️ Il garde une trace de son existence dans un journal, qui lorsqu'il est terminé, fini son existence dans les flammes. Pour ce qui est du reste, s'il ne s'agit que de faits historiques, là, ces livres se retrouvent confinés dans l'une de ses bibliothèques privées, figurant dans l'une de ses propriétés.
✔️ Il a pour habitude d'effacer ses traces après une morsure, grâce à l'agent cicatrisant qui se trouve dans sa salive. Bien sûr, il n'a parfaitement saisi ces termes que récemment... Et il garde encore cette frauduleuse habitude de lécher l'endroit où ses crocs se sont enfoncés, et ce généralement avant le décès, sinon la 'magie' n'agit pas.
✔️ Il ne se rend jamais dans les lieux tenus par les vampires, préférant mille fois la compagnie des mortels. Peut-être que des exceptions pourront être faites selon les situations, mais cela s'avérera très rare. Après tout, il n'est pas surnommé l'Effacé pour rien.
✔️ Grand amateur de musiques, il n'est pas rare que le vampire se plaise à écouter diverses mélopées, ou même se rende dans un opéra pour en savourer des effluves d'autrefois.
✔️ Il aime lire à outrance, il possède d'ailleurs une collection... une connaissance remarquable des divers ouvrages ayant parsemé le monde selon les époques. C'est un peu comme si les livres savaient lui confier ses secrets rien qu'au parfum qui s'en dégage.
✔️ Étrangement, il aime expérimenter ce que possède les humains, et a d'ailleurs sût s'adapter à l'utilisation d'ordinateur, bien qu'il préfère le contact du papier et le bruit de la plume grattant celui-ci. Il a suivi le progrès et en utilise donc un dans sa boutique.
✔️ Il a pour habitude de disparaître lorsque quelque chose menace son calme imperturbable, ou quand quelque chose est parvenu à véritablement l'atteindre, comme la perte d'un être cher.
✔️ Il recherche la compagnie des lettrés, des artistes divers et variés, et a pour habitude de jouer les mécènes s'il considère qu'un être en vaut la peine.
✔️ Il sait et aime jouer du piano, mais il n'a jamais été véritablement talentueux, capable de reproduire une œuvre, certes, mais pas d'y transmettre de véritables sentiments comme ceux qui ont réellement un don.
✔️ Il a pour habitude de prendre sous son aile les infants abandonnés, par leur sire, à eux-mêmes.

régime alimentaire. L’historien avait toujours eu ces origines nobles qui l’avaient tout simplement conduit dans les affres d’un destin qui n’aurait pas dû être le sien au fond. Murmure capricieux d’un très haut, d’un très bas, mais finalement savoir si cela venait d’un ciel ou d’un enfer n’avait aucune importance. Cela ne faisait qu’indiquer son choix de nourriture… car depuis des siècles, il s’était contenté de boire le sang des mortels, de s’abreuver à des gorges qu’il n’avait aucun remord à trancher, à briser, pour la simple et bonne raison que l’on ne devait pas mettre son monde en danger pour rien, tout en préservant l’humanité fragile. Aussi ne s’attaquait-il qu’à des criminels, des êtres coupables auquel il retirait la vie sans ressentir la moindre culpabilité à ce geste. Il n’avait rien d’un dieu, ni même d’un juge, pourtant il était presque la main gauche de Dieu, celle qui écrouait les coupables de sa faim.

Aussi la révélation ne changea rien à ce point de vue, et il ne tenta pas à se résoudre à absorber des Blood Tablet, ou du True Blood, bien qu’il y ait déjà goûté, et cela n’a décidément rien de fameux. Mais il ne faut pas mourir idiot, n’est-ce pas ? Enfin… qui parle de mort à un être qui a traversé les âges en compagnie de ses propres valeurs qui ressemblent pour certaines aux lois nouvellement applicables par les vampires. Bien évidemment, il ne tue pas forcément lorsqu’il se nourrit, mais privilégie l’esprit des criminels qu’il roule avec son don d’hypnose. Mais au fond, qui espérait véritablement changer l’habitude des plus anciens vampires ayant cheminé sur cette terre qui est bien plus la leur, que celle des mortels ? Elisius ne le pense pas vraiment, mais il tient à ses mauvaises habitudes, et à cette justice facilement qualifiable de pieuse dans le choix de ses victimes. Même s’il lui arrive parfois de s’abreuver à des gorges innocentes, qu’il veille bien évidemment à ne pas anémier en dérobant trop de leur liqueur rougeâtre, et qu'il désire naturellement offertes. Après tout, l'orgasme s'entremêle à la morsure et aux plaisirs de la chair pour un vampire, sans la première, le plaisir n'est pas réciproque.

conviction. Certains considèrent que c’est une erreur d’être finalement découvert au grand jour, que l’on ait pleinement conscience de leurs existences, d’autres par contre, considèrent que ce n’est pas trop tôt, que cela aurait dû se produire bien des années plus tôt. Elisius, lui, reste discret quant à ce qu’il pense, laissant le fait de savoir ce qui se trame dans les méandres de son esprit bien plus difficile qu’il n’y paraît. Au fond, cette nouvelle situation n’est pas si douloureuse que cela, au fil des siècles qui ont cheminé à ses côtés, il a eut le temps de considérer les uns et les autres, préférant bien plus la compagnie des mortels, que celle d’immortels, non pas parce qu’il n’aimait pas ces derniers, mais parce qu’il savait ce que certains étaient capables de faire tout simplement. Quant à la seconde… plus tôt ? N’avait-on pas vu ce que l’inquisition avait cherché à faire face à des êtres qui leur faisaient peur ? Car ce que l’on ne connaît pas effraie, ce qui se rapproche des moribondes explications chrétiennes, se rapproche du Diable ; alors non, plus tôt aurait sans le moindre doute été une regrettable erreur. A ce jour, face à la situation, son être aventureux voit là une nouvelle histoire à écrire, à suivre, à relater… aussi trouve-t-il tout cela infiniment excitant, d’autant plus que le nouveau statut des vampires est plutôt plaisant, disons nouveau pour l’ancien qu’il est. Après… toutes ces révélations, comment vouliez-vous qu’il reste ainsi en retrait ? Il aurait pu, très certainement, mais il avait ce besoin, ce désir, cette curiosité brumeuse qui palpitait au fond de son être, vieille étreinte d’un autrefois songeur qui l’avait toujours poussé à protéger l’humanité d’elle-même et ses semblables, il lui fallait donc rejoindre le monde pour surveiller ce qu’il adviendrait, agir si le besoin s’en faisait sentir… quant au choix de la ville, un écho du souvenir l’avait tout simplement pointée du doigt.

signes particuliers. Le point le plus important sans doute, est que si Elisius n'est pas un maître vampire, son âge a fait de lui un immortel relativement puissant, parfaitement capable de supporter le contact du soleil sur sa peau, bien qu'il ne parvient plus à en apprécier véritablement le contact, comme il le faisait du temps de son humanité ; d'autant plus que son regard préfère la fourbe obscurité de la nuit, bien qu'il supporte le contact sinueux du soleil sur ses prunelles. Ceux étant les coupables de sa transformation, diraient sans doute qu'il est parfaitement normal pour le dieu de la lumière et de la lune, de supporter cette première, bien qu'Elisius exprimera toujours un indélicat mépris pour ces faibles d'esprit trop crédules. Car comment pouvait-on prendre des vampires pour des dieux ? Comment pouvait-on croire que les Dieux étaient choisis dans le domaine du paradis, quel qu'il puisse être ? En réalité, peut-être était-ce simplement parce qu'il ne croyait pas à tout cela.
Il est également télépathe, que ce soit sur les humains, ou sur les vampires... un talent naturel dont il a rapidement pris conscience, et qui au fil des siècles n'a cessé de se développer. Tout comme sa vitesse de déplacement qui s'est ainsi accentuée au fil du temps qu'il laissait derrière lui, tels des souvenirs éconduits.
Il possède également une cicatrice au bras gauche, fine boursoufflure presque oubliée, datant de l'instant précédant son étreinte, sans doute présente pour ne jamais lui faire oublier les derniers instants de sa vie, même s'il n'en a aucunement besoin.

Faits Chronologiques
TOUTES CES DATES ONT FAIT CE QUE JE SUIS


1632 ans en 2010.
Spoiler:


378 ap. J.C. : (Rome) Naissance d'Elisius.
410 ap. J.C. : (Rome) Etreinte d'Elisius.
411 ap. J.C. : (Grande Bretagne) Il gagne la Bretagne après avoir parcouru du chemin en compagnie de ceux l'ayant condamné à l'obscurité.
421 ap. J.C. : (Allemagne) Il poursuit son périple en gagnant par la suite la Germanie pour combler ses lacunes sur ceux lui ayant dit qui il était sensé être, percevant les mensonges, le fait que les vampires ne venaient pas de là.
427 ap. J.C. : (Roumanie) Ses découvertes le conduisent jusqu'en Roumanie, où les légendes foisonnent bien plus sur les enfants de la lune que sur les vampires. Il y fait la connaissance de Mirela, un autre vampire avec qui il restera près de 40 ans... sa première maîtresse, celle qui perdit la vie durant l'Inquisition bien des siècles plus tard. Elle n'aimait pas l'humanité, mais elle lui murmurait des vérités brûlantes sur ces connaissances qu'ils partageaient avec passion.
478 ap. J.C. : (Istanbul/Byzance/Constantinople - Turquie) Elisius décide de gagner la nouvelle Rome, tandis qu'il ne peut que constater la chute de son cher Empire, et surtout le dédain de l'Empereur pour son ancienne capitale. Désireux de savoir ce qui passionne cet être en ces terres lointaines, le vampire s'y établira, découvrant sa beauté, son charme, ses légendes... qui le conduisirent ensuite en Egypte.
501 ap. J.C. : (Alexandrie - Égypte) Passant des heures dans sa bibliothèque, il aima cette ville à outrance, la trouvant bien plus spectaculaire, de même que l'histoire de ce pays aride, que ne le serait jamais la Nouvelle Rome. Il finit par explorer ce pays, commençant ce que l'on appellerait plus tard des fouilles, que d'autres pratiquaient déjà sous l'appellation de pillage de tombes.
541 ap. J.C. : (Istanbul/Byzance/Constantinople - Turquie) Retourne à la Nouvelle Rome, suite à un début de pandémie de peste qui sévissait en Égypte, pour découvrir un an plus tard qu'elle gagnait Byzance.

1222 ap. J.C. : (Russie) Rencontre de Zarha, la jeune infant de Mirela venue lui confier les derniers mots que sa sire désirait confier à l'historien. Ils passèrent 20 ans ensemble, avant de se quitter sur une histoire des plus compliquées. En revenant à se recroiser de temps à autre, à replonger invariablement dans ces complications qui les poussaient fatalement à s'éloigner l'un de l'autre.

1249 ap. J.C. : (France) Rencontre avec Giddéon d’Aiglenoir, un nouveau vampire que son sire avait lamentablement abandonné. Il devint ainsi pour lui un mentor, un ami, un conseiller... l'entraînant dans les méandres de ce qu'il connaissait de l'existence, passant près de deux siècles à ses côtés, tissant un lien fort et puissant entre eux.

1457 ap. J.C. : (Florence) Retourne en Italie, plus exactement dans les ruelles de Florence, où l'art foisonne à présent à outrance, le laissant côtoyer des êtres tels que Botticelli. Fasciné par ces œuvres qui lui paraissent tellement humaines comparé aux siennes, allant jusqu'à organiser des soirées culturelles dans sa propre demeure, devenant même mécène, indifférent au danger que cela pourrait représenter pour sa personne. Il y rencontre également Michel-Ange et Raphaël... qu'il suivra par la suite à Rome.

1807 ap. J.C. : (Louisiane - Etats-Unis) Zarha et lui se retrouvent par hasard dans ce pays qu'il désirait visiter, découvrir. 5 ans seulement qu'ils partagèrent, avant qu'elle ne disparaisse, lassée ; tandis que lui restait en compagnie d'Abdiel.

1896 ap. J.C. : (...) Rencontre avec Alessandro E. Llywlyn, le disciple avec lequel il resta environ 50 ans, l'abandonnant suite à une risible histoire, -à croire que Zarha n'avait que pour habitude de compliquer les choses- qui au fond comptait énormément aux yeux de l'ancien. (séparation vers 1946)

1960 ap. J.C. : (Inde) Rencontre avec Naamàh L. Blackheart, qui devient d'ailleurs sa Marquée, à la suite d'une sorte de serment vis-à-vis de l'ancien maître de cette dernière.

.


Personnes (notables, et citées dans la fiche) ayant fait parti de sa vie à un moment ou à un autre, ou qui en font toujours parti :

- Ophélia : Esclave qu'il s'était promis de sauver, et qu'il n'a jamais revu depuis cette fameuse nuit où les soldats l'emmenèrent. Elle est son regret, éternel et flamboyant dans le creux de son cœur. (†)
- Gaut : Sire se faisant passer pour un dieu, s'étant sacrifié pour rejoindre son "paradis" et assurer la victoire aux goths. (†)
- Mirela : Vampire rencontrée en Roumanie en 427 ap. J.C., mais qui n'a pas survécu à l'Inquisition. (†)
- Narsès : Jeune byzantin mort de la peste en 542 ap. J.C. (†)
- Giddéon d’Aiglenoir : Disciple rencontré en 1249 ap. J.C., qui s'est donné la mort en 1960 ap. J.C. (†)
- Zarha : Infant de Mirela. Elle fut la cause indirecte du départ d'Elisius, lorsqu'ils se trouvaient tous les trois, Zarha, Alessandro, et lui.
- Abdiel : Infant d'Elisius, parfois amis, parfois amants, ils tiennent l'un à l'autre, sans pour autant ressentir le besoin de s'enchaîner. Pour preuve, leurs dernières retrouvailles datent de la Louisiane.
- Alessandro E. Llywlyn : Disciple rencontré en 1896 ap. J.C., qu'il quitta une cinquantaine d'années plus tard.
- Naamàh L. Blackheart : Marquée qui est avec lui depuis1960 ap. J.C.


Dernière édition par Elisius T. Cicero le 29/5/2010, 16:06, édité 79 fois
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MessageSujet: Re: Elisius Tullius Cicero   Elisius Tullius Cicero Icon_minitime17/5/2010, 08:54

Une histoire extraordinaire
TOUTES CES EPREUVES ONT FAIT CE QUE JE SUIS


histoire.

Derniers Souffles de l'Empire
.
« Grâce à l’or qui couvre les temps, le ciel de Rome surpasse en éclat tout autre ciel. Rome se fait à elle-même son propre jour, un jour plus pur. » Rutilius Numatianus, 420 ap. J.C.
Elisius Tullius Cicero 33oobaf
Pannini (1758) Gallerie des vues de la Rome antique


378 à 410 ap. J.C.

Il existe des instants pour tout ; l’indolence, le plaisir, les murmures, les histoires, la candeur, la jeunesse, la vieillesse… mais également pour venir au monde, laisser l’air se glisser traitreusement dans les poumons non habitués à son contact glacé, contraignant le nourrisson à hurler. Ce n’est du moins qu’une vision de la naissance, qu’une ébauche des premiers pas de l’existence. Et d’une quiétude indolente, l’enfant vagissant se tait, bien au chaud contre la peau de sa mère, ses lèvres meurtrissant le sein de cette dernière sous l’oppressant besoin de s’abreuver durant ces premiers instants glacés d’une brûlure douceâtre. Un fils… Un fils… pourrait-on encore entendre le père s’exclamer, un sourire satisfait arquant ses lèvres rubescentes, sans qu’il ne s’inquiète pour autant de la santé de son épouse, sa chevelure sombre coupée au plus court comme le voulait l’époque, comme le voulait la toge qu’il portait alors, comme le voulait Rome… L’Empire lui-même paraissait meurtri des pires menaces bordant ses frontières, sans que jamais la cité éternelle ne tremble ou ne tressaille, à l’image des fiers guerriers la défendant.

Il fallait croire… croire… en d’anciens Dieux, ou en ce nouveau qui avait pris naissance dans le cœur des hommes par-delà les mers, dans ces terres arides et sablonneuses, venant engourdir les âmes esclaves, ou bien des grands noms improbables. Etait-ce la cause de la décadence, de la défaillance, de ce qui avait été la fierté d’un monde de grandeurs ? Car l’Empire avait été le constructeur, l’envahisseur béni pour ses modernités, laissant le latin fleurir de toutes parts, quand les barbares venaient sans cesse frapper aux portes des Romains, qu’ils pillaient et saccageaient certaines villes parfois importantes de ce que Rome avait pu créer. Et tout ceci, cette insaisissable faiblesse, ne venait-elle pas des chrétiens, ceux qui quelques temps encore auparavant se retrouvaient dévorés par les fauves dans les jeux du cirque, que l’on sacrifiait aux flammes et à la crucifixion ? Un véritable honneur n’est-ce pas ? Après tout, ce dernier point n’était-il pas relatif à leur si précieux Christ ?

Paroles incessantes qui bordèrent l’enfance du nouveau-né qui n’hésita pas à grandir dans les robes de son père, Sénateur de son état, qui éveillait bien plus de curiosité en lui que ne le ferait jamais celle qui l’avait mis au monde. Pour quelle raison ? Parce qu’elle ne savait pas lire… Parce qu’elle ne connaissait pas le monde… Parce que… Mais Elisius l’aimait, de cela l’on pouvait être certain, mais déjà à cette funeste époque qu’était son enfance, l’on pouvait pressentir de l’intérêt qu’il portait au monde et à ses dérives, et non à ce que son père aurait souhaité pour lui. Près de deux milles années plus tard, ces mêmes paroles, ce même discours, résonnerait dans l’ombre de son esprit damné par les ténèbres de la nuit. Le lieu avait beau être différent, les mots, eux, ne changeaient guères, persistant, dans le temps, dans la durée, l’éternité… Mais la scène que l’historien garderait à jamais en tête…

Suivant son père dans les allées blanchâtres du bâtiment, Elisius restait silencieux, n’ayant même pas atteint la décennie, il ne se voyait nullement entrouvrir ses lèvres cireuses en ces lieux qui avaient tendance à l’impressionner. Mais ils les aimaient déjà, tout comme la Curie Julia où son paternel l’avait déjà emmené, siège du sénat, là où ils se réunissaient pour finalement prendre des décisions sous la poigne de l’Empereur, qui quoi que l’on puisse en dire, avait perdu de sa puissance, de son prestige, mais le jeune garçon l’apprendrait bien plus tard, lorsqu’il laisserait ses oreilles écouter les histoires, ses prunelles arpenter les parchemins… de ce que fut Rome à ses débuts, ce qui faisait encore de son père un vile rêveur. N’était-il pas logique au fond qu’il ait transmis cette sombre folie à son fils, qui tout comme lui, ne croyait en rien, ni aux Dieux, ni en Dieu ? Mais il fallait se taire, ne pas afficher au grand jour ses opinions à ce sujet. Au fond, la meilleure leçon qu’il tenait de celui qu’il ne cessait de suivre à travers ce couloir qui déboucha bientôt sur un jardin qu’ils traversaient à présent comme si de rien n’était, était de rester maître de soi-même, de ne pas trahir ce qui siégeait dans les tréfonds de son âme, car une vulgaire pensée pouvait alors tuer. Les assassinats… que le temps s’en extasie pour sa maîtresse au corsage nocturne et abyssale, étaient monnaie courante.

Pénétrant finalement dans ce frêle bâtiment où le moindre sénateur était alors absent, les sièges lorgnant les nouveaux arrivants d’une œillade illusoirement appuyée. Néanmoins l’enfant avait toujours eu la sensation que les pierres étaient vivantes, devenues les stèles de ceux qui s’y étaient tenus au fil des siècles, et qu’importait les flammes ravageuses à ce sujet, c’était le sol lui-même qui donnait le souffle de vitae à ce monument qui le fixait avec bien trop d’attention, le laissant se sentir si petit et si chétif face à lui. Une main autoritaire vint alors se placer sur son épaule, le faisant s’avancer au centre de la scène, l’obligeant à faire face aux sièges vides, à les affronter de son regard hésitant, lui qui n’avait alors que sept ans.

« Que penses-tu de ces lieux Elisius ?
- Je les pense vivants…
- Vivants ? » s’étonna l’homme d’âge mur tout en observant le petit garçon qui semblait perdu dans la contemplation méfiance de ce qui lui faisait face, mais il opina néanmoins du chef, avant de reprendre.
« Comme s’ils savaient des choses que nous ignorons.
- Voici une belle hypothèse, mais c’est surtout en ces lieux que César autrefois, le premier de la lignée de ceux qui furent nos empereurs, présidait le sénat, le dirigeait d’une main de fer, prenant l’ultime décision. Certes, cela lui coûta la vie, mais c’est notre monde, aujourd’hui aux portes de la déchéance, qu’il créa. Auguste fit ensuite ce qui dû être fait pour que l’Empire demeure au plus haut de sa grandeur. »

Un pli amer arqua ses lèvres devenues trop anxieuses au fil des années qui s’égrenaient, témoin de la chute irrémédiable vers laquelle l’Empire, SON Empire, SA patrie, se dirigeait si l’on ne faisait rien. Sombrant dans un silence néfaste, Elisius releva simplement ses prunelles vers ses traits qui ne semblaient plus rien entrevoir de ce qui l’entourait, égaré parmi les sièges vides, comme s’il voyait au-delà des murs qui les entouraient, comme s’il savait ce qu’il se passait à cette seconde précise aux portes de l’Empire. Gaïus craignait pour son existence, pour celle de son fils, pour cette vie chèrement payée à son propre goût. Ainsi l’enfant n’alla en rien troubler ces profondes réflexions, sachant pertinemment qu’il n’avait pas terminé son laïus, et l’attendant avec appréhension, car s’il s’agissait là de la première conversation qu’ils avaient à ce sujet, et non plus d’un monologue indistinct et trop compliqué pour lui, le jeune Tullius connaissait trop bien son paternel. Et comme il l’avait présagé, ce dernier sembla reprendre brutalement pied dans la réalité, ses paupières papillonnant distraitement, avant que ses prunelles ne reviennent se braquer avec application sur le gamin à ses côtés.

« Que sais-tu de lui mon fils ? »

Hésitant, l’enfant ne sut que répondre… parlait-il de César ou d’Auguste ? De qui voulait-il parler ? C’était une énigme insondable, et poser la question ne ferait qu’exacerber la mauvaise humeur de son géniteur, de même que d’offrir une réponse insatisfaisante. Expiant un frêle soupir imperceptible, il eut l’audace de se mordiller faiblement la lèvre inférieure, avant de laisser s’échapper, tentant ainsi le tout pour le tout… s’appliquant à prendre un air penaud.

« Pas grand-chose, et je le regrette.
- César fut tout d’abord un tribun militaire… fantassin, général… Il est venu chercher son trône et il l’a obtenu. Il a fait ce qu’il fallait pour que l’Empire soit en paix, même s’il ne put pleinement en profiter, parce qu’il fallait bien un premier. Et il y a déjà eu ce premier, et il nous faut un nouveau César. Cela peut être toi, cela peut être un autre, mais mon fils, regarde cette assemblée vide, imagine ces visages que tu connais déjà, vois-tu ce qu’un militaire, un guerrier, que le peuple adulerait pourrait obtenir s'il savait comment faire ? »

Entrouvrant ses lèvres, il ne savait que répondre à son père… car déjà à cette époque, se battre n’était pas dans ses préoccupations premières, bien qu’il suivit avec application les leçons de son maître d’arme, mais préférant en tout point les instants où il pouvait se renseigner sur l’histoire, les langues, et ces religions aussi vieilles que le monde auxquelles il ne croyait pas plus qu’aux nouvelles, mais tout ceci l’intriguait comme jamais. Comment comprendre, saisir, ce qu’était le monde à ce moment précis, si l’on oubliait une partie de l’histoire, cette langue qui précéda le latin par exemple, si barbare fut-elle ? Il avait refermé ses lèvres sans un mot, esquissant finalement quelques pas indécis dans la pièce, comme sous une réflexion trop adulte, trop tenace, comme s’il était sénateur à son tour. Il aurait pu fasciner… il aurait pu combattre puis revenir plaider… mais il n’était pas de ces hommes, et ce n’était très certainement pas le destin qu’il entrevoyait pour lui. Peut-être changerait-il d’avis par la suite, mais à cette seconde précise, l’idée d’être un César, ou d’en guider un jusqu’au trône… très peu pour lui.

« Je vous supplie de me pardonner père, mais je ne veux pas être un guerrier. Toute cette violence… n’est-ce pas elle qui menace l’Empire ? Je préférerais écrire sa grandeur présente, clamer ce que l’histoire pourrait nous confier sur celle oubliée. »

Inutile de poursuivre sur ce qui deviendrait par la suite, une histoire commune, banale, une conversation qui ne cesserait de revenir inlassablement, comme une infernale sentence. Du moins jusqu’à ce qu’il finisse par obtenir gain de cause, parce qu’il n’avait pas dérogé à ses premiers projets, parce que cette passion qu’il ressentait pour la culture et l’art, n’aurait jamais plus de place en son cœur que les combats à l’épée, bien qu’il savait manier le fer aussi bien qu’un autre, à l’exception peut-être de cette volonté de blesser l’autre qui semblait absent de celui qui ne voudrait jamais être qu’un témoin.

Ainsi, suivant l’enseignement de quelques érudits de plus, il se fit graduellement une place en tant qu’historien, ses connaissances s’imprégnant d’une curiosité qui ne semblait connaître de limite, l’entraînant en de vieilles bibliothèques, en des lieux vestiges d’autres choses… finissant tôt ou tard par rentrer dans celle qui n’était rien d’autre que le siège de ses maîtresses, que les draps de sa demeure. Il aimait Rome comme s’il s’agissait d’une femme, en venait à se recueillir dans ces temples désœuvrés dont il ne pouvait s’empêcher d’aduler les splendeurs, et non les divinités. A ses yeux, il n’y avait que cette intarissable cité qui résisterait au déluge qui semblait vouloir déferler sur l’Empire, effritant graduellement ses résistances, sapant ses défenses.

Bientôt, il en vint même à écrire, à relater ce qu’il découvrait, ce qu’il entrevoyait… cette maudite décadence, lui qui ne pouvait que s’indigner de ce que tout semblait présager… pas Rome. Si les Dieux existaient, si l’un d’eux était porteur de l’ombre d’une étincelle vitale, qu’il veille à l’épargner. Voilà ce que son cœur égaré souhaitait avec le désespoir de la passion pour ces pierres qui n’avaient de cesse de… lui confier leurs secrets avec parcimonie. Elles en savaient des choses, ces dures éternités glacées, mais elles savaient également préserver ces vérités avec une insistance brûlante. Il écrivait également des histoires… des récits… qui étaient finalement chantées, fredonnées, racontées… mais qui souffrir de l’année qui marqua douloureusement l’esprit de l’homme de l’être, et plus encore sa chair ; pour finalement sombrer à l'image de leur créateur, dans la gorge assoiffée des ténèbres.

Rentre ! C'est le moment où la lune réveille Le vampire blafard sur sa couche vermeille.
[Théophile Gautier]
Elisius Tullius Cicero 16iwm09

Que savez-vous du monde ? De mon monde, fait d’éclats de couleurs fantasmagoriques ? Tout semble alors plus vivant, plus éternel, ou peut-être bien plus éphémère au contraire, même si chaque fleur que les mortels peuvent entrevoir, me refuse la clarté soyeuse de leurs pétales, aussi n’aime-je que la mirabilis Jalapa, ma belle de nuit au parfum saisissant, le Cestrum Nocturnum, son impétueux galant, et quelques autres dont la fragrance ne saurait exister, dont la beauté ne saurait être plus parfaite à nos yeux éconduits d’immortels.

Et puis il y a toutes ces senteurs indécelables pour ceux qui ne bénéficient pas de nos talents… Je n’ai qu’à clore mes yeux une funeste seconde pour avoir la sensation de dériver sur ces courbes graciles, pour humer le goût de cette liqueur rougeâtre sur le bout de ma langue. Incliner subrepticement mon visage sur le côté pour percevoir les battements frénétiques d’un cœur noirci et affolé. Mais je l’avoue sans honte, j’aime trop l’humanité pour la détruire si vulgairement, quand elle ravit mon palais de toutes ces myriades d’autrefois et d’aujourd’hui.


Extrait du Journal d'Elisius.
846 ap. J.C.




Dernière édition par Elisius T. Cicero le 29/5/2010, 13:14, édité 25 fois
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MessageSujet: Re: Elisius Tullius Cicero   Elisius Tullius Cicero Icon_minitime17/5/2010, 08:54

Pillages et Destructions...
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« Il n'y a pas de gloire à la guerre. Seulement des ruines, du sang, des morts, de la destruction. » Maurice Gagnon, Les tours de Babylone.
Elisius Tullius Cicero Fdgehv
Pillage de Rome en 410 par Alaric, roi des Wisigoths



410 ap. J.C. De minuit moins cinq à... l'aube.

La nuit était lourde et pesante, presque oppressante ce soir-là, offrant l’impossible sensation, ce nœud détestable qui lui broyait inexorablement les entrailles, le laissant contracter peut-être un peu trop ses doigts sur la plume qu’ils tenaient. Mais sous ce voile noir dont il ressentait l’immensité dans le ciel nocturne, comment la chose pourrait être différente alors qu’il savait l’ennemi si proche, s’étant déjà emparé du port d’Ostie comme s’il ne s’agissait de rien ? Et c’était un silence brumeux qui avait l’audace d’enlacer le cœur glacé de l’historien, lui qui ne pouvait accepter que sa si précieuse cité, celle qu’il aimait par-dessus-tout, soit brisée, saccagée, par l’envahisseur. Et puis, comment ? Comment est-ce que cela pouvait être possible ? Rome n’était-elle pas Rome ? Et les Sénateurs ? Longtemps… si longuement, il avait cru en leurs pouvoirs, en leurs puissances, en leurs forces, pourtant à cette seconde mortuaire, ils n’étaient capables de rien. Puis, que faisait donc l’Empereur à Constantinople plutôt qu’ici ? N’avait-il pas compris qu’aucune autre ville n’avait de véritable importance ? Que rien… Qu’aucune ville ne battait du même cœur que cette ancienne cité dont les pierres ne cessaient de chanter, de louer, de murmurer… elles vivaient ! Et il les avait abandonnées, à l’image de vieilles courtisanes usées.

Le dos de ses doigts venant se coller à ses lèvres, sa plume toujours précieusement calée entre eux, une perle d’encre noire chuta, noircissant maladroitement la feuille sur laquelle il écrivait avec une frénésie troublante quelques instants plus tôt, comme s’il avait besoin de chaque heure du jour et de la nuit pour retranscrire ce qu’il se produisait ici. Après tout, à quel moment un événement fait-il parti de l’histoire ? A quel moment ce dernier n’est-il plus réellement rattaché au présent ? C’était une question qui ne trouvait pas plus grâce à ses yeux qu’une autre, la chassant d’un geste distrait alors qu’il n’avait de cesse de noircir le papier sur lequel il retranscrivait la déchéance de sa patrie. Ainsi, immobile telle une statue de pierre, il fallut l’écho de cette trompette gothique… il fallut… ses doigts desserrèrent immédiatement leur emprise sur la plume qu’ils retenaient encore quelques secondes auparavant, glaçant son cœur, brimant son torse, rendant sa respiration plus laborieuse, tandis qu’il se redressait d’un seul mouvement, sa chaise retombant lourdement derrière lui en un claquement fourbe. Mais le chant des barbares était bien plus puissant, plus vigoureux, au point qu’il en venait à dissimuler les choses les plus banales… l’ombre narcissique de la mi-nuit, le bruit des criquets, du vent paraissant distraitement dans l’herbe, celui de sa propre respiration. Car…

Les portes étaient tombées, et ils étaient entrés.

Seule sa poitrine trahissait encore de la présence de la vie qui chahutait au fond de son être, sa chair semblant s’être figée sous l’écho murmuré de l’attaque de ceux qui n’auraient jamais dû parvenir à pénétrer dans la cité. Déjà l’on pouvait percevoir les premiers cris, de révoltes, de douleurs, de honte, de malheur… Mais lui n’esquissait l’ombre d’un geste, comme emmuré dans sa propre stupéfaction, comme s’il pouvait voir au-delà de la vision de son propre regard, ne ressentant plus… Plus… Qu’aurait-il donc dût ressentir ? Cette main ? Cette voix ? Mais l’assourdissante mélopée qui sonnait le glas de sa maîtresse éternelle psalmodiait encore et toujours dans le creux de ses oreilles, et il lui fallut quelques secondes, peut-être même quelques minutes pour réaliser la présence d’Ophélia à ses côtés, sa jeune esclave qui aimait tant écouter ses histoires.

« … tre ! Maître ! Maître ! Maî…
- Je t’entends. » souffla-t-il finalement face à ses cris répétés dont il avait à présent parfaitement conscience, ses prunelles venant jouer sur la douceur de ses traits, mais à cet instant, ils étaient marqués par l’inquiétude et la peur.
« Il faut vous cacher ! Ils emprisonnent les citoyens de Rome ! Ils brûlent les maisons, tuent ceux qui résistent ! Oh maître je vous en prie, fuyez ! » suppliait-elle, cherchant à l’entraîner hors de la pièce en tirant sur son bras comme l’aurait fait une épouse, une maîtresse, une… mais elle n’était rien de cela, et le décalage de la situation ne lui sauta même pas aux yeux.

Simplement, l’étincelle de son intelligence sembla refaire finalement surface, tandis qu’il se rappelait des maigres trésors des recherches qu’il avait effectuées, et qui se trouvaient en ces murs. Voulait-elle vraiment qu’il fuit en les laissant derrière lui alors que les barbares incendiaient ce qui faisait de Rome cette intemporelle déesse ? S’arrachant à son étreinte, il prit alors la direction de sa bibliothèque, de laquelle il extirpait des parchemins, des livres, mais la jeune fille ne semblait pas avoir dit son dernier mot, et revint dès lors auprès de lui, comme si elle était incapable de vouloir sauver sa propre existence plutôt que la sienne. Ses doigts graciles s’agrippèrent à son bras, poids qu’il ressentit telle une gêne grotesque qui n’avait pas sa place dans cet essai funeste de sauver ce à quoi il tenait, mais le cor semblait se rapprocher, cela s’entendait, cela se percevait, peut-être avait-elle raison au fond, peut-être…

« Laissez-cela, il faut fuir… » sanglotait-elle à présent, une larme divaguant sur la pâleur de sa joue, larme qu’il se retint d’essuyer de ses mains pleines… tout en réalisant à quel point elle était faible, à quel point le monde était injuste.

Que feraient-ils aux esclaves ? A ceux qui n’étaient pas de leurs terres ? Les violenteraient-ils ? Les revendraient-ils ? Les assassineraient-ils ? Il n’en savait rien, et que ses propres semblables soient à présent porteur de chaînes entravait son propre cœur, barrant son front d’un questionnement intérieur dont il ne susurrait pourtant la moindre esquisse. Elle avait besoin de lui pour quitter ces lieux. Pour quitter Rome et ses massacres… s’emparant d’un sac quelconque dans lequel il emportait parfois certains de ses travaux lorsqu’il partait, et qu’il laissait dans cette pièce, de même que cette épée qui ne lui servait plus que pour se défendre à l’occasion. Mais il était un homme de lettre, et ne pensait sincèrement pas en avoir prochainement l’utilité, néanmoins, il en noua l’attache à sa taille, retombant sur le tissu de sa toge, tandis que sa seconde main venait rapidement retrouver la main de la jeune femme, qu’il entrainait à son tour en direction des rues d’où les clameurs brutales provenaient.

« Il faut atteindre la Curie Julia, un passage s’en échappe, puis court sous Rome jusque dans les plaines. » lui glissa-t-il sans lui permettre de reprendre son souffle, tandis qu’il s’engouffrait dans la fournaise obséquieuse des ténèbres percées de halots lointains et proches, dansant sous une cape ondulant en direction du ciel, volutes témoignant que les Enfers avaient déferlé sur sa précieuse cité sous des traits barbares et inhumains… voleurs… pillards… violeurs… assassins… esclavagistes… Tant de termes qui vacillèrent dans l’obscurité de son âme, tandis qu’il bifurquait de manière à éviter un groupe de soldats qui convergeait vers eux. Qu’espérait-il sauver dans ce dédale de malheur ? Des livres ? Des parchemins ? A quoi bon quand il serait déjà suffisamment difficile d’épargner leurs deux vies ?

Du tumulte invisible qui ébranlait son esprit, il ne pouvait concevoir d’abandonner ce qu’il s’était donné tant de mal à créer, aussi poursuivirent-ils leur route, le sac se balançant obstinément à son épaule, le laissant parfaitement conscient qu’il en viendrait à le gêner s’il devait alors combattre, mais il espérait que cela ne serait pas le cas. Des heures s’écoulèrent ainsi, bercés qu’ils étaient par les tourments de la ville, obligés de se cacher, témoins des horreurs des envahisseurs, le laissant lire la douleur sur les traits échoués sur le sol, quand toute la cité semblait se lamenter, de la plus infime parcelle de vie, aux pierres les plus oubliées. Des heures… qui leurs semblèrent ne jamais s’interrompre, mais l’astre brillant dans le ciel si terne sous l’effluve noirâtre des fumées, dessin pestiféré du gâchis entrepris. Mais alors que la Curie Julia se dessinait enfin non loin d’eux, ils rencontrèrent un groupe de soldat qui leur tomba dessus sans prévenir, sans leur laisser une chance de se dissimuler, et il s’agissait peut-être d’un miracle qu’ils aient pu y parvenir jusqu’ici.

Repoussant avidement la jeune femme derrière lui, l’historien brandit son épée, commençant à en affronter quelques-uns, tandis que les autres le contournaient sans qu’il n’y puisse rien, emportant avec eux la jeune femme qu’il avait cherché à protéger par son geste désespéré… Il allait mourir n’est-ce pas ? Sa derrière heure avait sonné, et il découvrirait enfin s’il avait eu raison de ne jamais croire en une quelconque déité, quand le monde semblait ne vouloir que changer, adhérer à de nouvelles croyances, à de nouveaux espoirs, qu’il était certain que le temps modifierait encore ? Mus par une nouvelle détermination, celle qui viendrait certainement vous étreindre dans une situation similaire, celle qui vous soufflerait que vous n’avez plus rien à perdre que d’offrir une dernière vengeance à ce que vous perdriez.

Sa mâchoire se contracta tandis qu’il portait de nouveaux coups sous la vigueur d’un être déjà damné, lacérant la gorge du premier, surpris, avant de retourner l’arme de son opposant contre son autre assaillant, laissant le tranchant s’enfoncer rudement dans son poitrail, l’odeur ferreuse venant se lover contre son être, maculant ses traits indifférents à la douleur de la blessure qu’il portait à son bras droit. Une édifiante sueur perlait sur son front, tandis qu’il s’attendait à recevoir le coup vengeur d’un troisième guerrier… qui ne vint pas. Se retournant avec vivacité, il ne pouvait contempler que des cadavres, et qu’une ruelle désertée, sans doute avait-on pensé qu’il ne poserait aucun problème. En un autre instant, cela aurait d’ailleurs été le cas, mais il pouvait contempler ses précieux trésors échoués sur le sol, la lanière du sac n’ayant pas résisté aux affrontements, ni au sang qui avait fait disparaître en parti certaines écritures, tandis que des pas trop pesants avaient écrasés les papiers. Pourtant il n’y pensait déjà plus, ses prunelles ne s’y attardant que quelques secondes, avant qu’il ne prenne la direction que les soldats avaient emprunté en compagnie de la jeune femme quelques… instants ? plus tôt.

« Ophélia ! » cria-t-il dans l’espoir qu’elle lui répondrait, tandis qu’il se mettait à courir à l’image d’un damné… « Ophélia ! »

Ses cheveux, son visage, sa toge… tout ce qui autrefois était immaculé n’était plus que d’une torpeur carmine, durcissant déjà par endroit sur sa peau, s’incrustant dans chacun de ses pores sans qu’il n’en ressente la moindre gêne, son esprit bien trop préoccupé par celle qu’il avait pourtant décidé d’aider, de protéger, jusqu’à ce que tout ceci soit fini. Ainsi, il n’avait plus l’air d’un romain vivant, mais d’un guerrier échappé du Walhalla, porteur de ces mêmes vêtements qui l’avaient vu trépasser, l’accompagnant dans son retour en ce monde béni par Odin lui-même. Ses doigts restaient crispés sur la garde de son épée, comme s’il s’agissait de l’extension de son être, comme s’il se raccrochait à ce vestige de ce qu’avait été son existence, car plus rien ne lui paraissait familier, pas même les fragrances qui bivouaquaient autour de lui. Peut-être était-ce son apparence de revenant, peut-être était-ce sa naissance, peut-être était-ce tout simplement celui qu’il était, qui fit porter le choix de ces êtres sur lui, néanmoins, débouchant à l’entrée d’une ruelle, le bruit de ses pas n’y résonnant en aucune manière sous ce qui le jonchait, il tomba nez à nez avec un groupe de jeunes gens dont les vêtements lui rappelèrent des esclaves…

« Vous cherchez la jeune femme avec les soldats ?
- Nous savons où ils se rendent…
- Nous pouvons vous y emmener. » en entendit-il trois prendre la parole, tandis qu’il les observait tour à tour, mais il n’y a pas de temps pour les discours, il lui semblait que la mort n’avait de cesse de l’envelopper de ses doigts décharnés et mortifères, aussi se contenta-t-il de les suivre, sans se douter une seule seconde que les démons l’entraînaient dans le sens inverse, et vers une mort inéluctable. Pourtant l’aube palpitait encore à l’horizon, le jour n’étant pas entièrement levé.


Ce qu'ils avaient vu de l'invasion, de ces incendies, de ces pillages, de ces meurtres, les avait profondément écoeurés ...
[Jules Verne]
Elisius Tullius Cicero 16iwm09

Il m'est d'avis que l'humanité ne sait veiller sur elle, qu'elle n'a au fil des siècles s'égrenant que su briser ce qu'elle possédait, détruisant ces merveilles pour le plaisir de la conquête et du pouvoir. De la luxure et des honneurs. Sommes-nous différents ? Oui, nous ? Les êtres de la nuit ? Certains diraient que oui, certains oseraient prétendre qu'ils sont même meilleurs que ces derniers, mais à mon sens...

Je ne le pense pas véritablement, tout comme certains ont pris trop de libertés au fil du temps, abandonnant leur progéniture, leur infant, dans un monde qui n'était alors pas à même de les recevoir, d'autres aiment bien trop la saveur du pouvoir, de la mort et de l'hypocrisie pour se révéler au-dessus d'un ivraie faussé. Peut-être est-ce la raison pour laquelle j'ai décidé de partir demain pour Shreveport, une petite ville non loin de Bâton-Rouge aux États-Unis, peut-être également parce que je sais qu'Alessandro s'y trouve, ou bien encore parce que toutes cette agitation de la révélation est d'un intérêt évident...

A moins que cela ne soit un tout ? Qu'en penserait mon lecteur s'il pouvait me répondre, ou si quelqu'un pouvait entrevoir ces lignes ?


Extrait du Journal d'Elisius.
2009 ap. J.C.


Renaissance Sacrificielle
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« Fanatique - Héros qui, pour le triomphe de ses préjugés, est prêt à faire le sacrifice de votre vie. » Albert Brie.
Elisius Tullius Cicero B5ipeo
Johann Heinrich Füssli _ Satan et la Mort avec l'intervention du péché



410 ap. J.C. De l'aube à ...

« Le monde t’a-t-il murmuré ce matin que tu allais mourir ? Si c’est le cas, alors tu es un chanceux, car tu as pu y préparer ton âme… Si ce n’est pas le cas, alors nous sommes semblables… ou presque, devant la face pourrissante de l’univers. » Qu’aurait-il fait après tout s’il avait su la vérité à l’avance ? L’endroit où ses pas l’entrainaient ? Il n’aurait pas veillé à offrir son âme au ciel pour s’éviter une damnation fatidique, il n’aurait pas supplié les dieux romains de le sauver de ce trépas salvateurs auquel il avait pensé devoir se soumettre… n’avait-il pas attendu la lame frauduleuse qui aurait dû le transpercer et non l’épargner par son absence ? Mais à présent qu’il reprenait connaissance au centre de la pièce, ses poignets ceint par des chaînes qu’il ne connaissait pas, son épée se trouvant à quelques pas seulement de lui ; il lui était impossible de la rejoindre à présent tant sa situation était compliquée. Des bougies flamboyant autour de lui, éclairant la voute humide qui surplombait les êtres qui se trouvaient en ces lieux, psalmodiant en une langue qu’il ne maîtrisait pas… la langue des wisigoths, celle qui ne survivrait pas aux siècles, déjà remplacée chez certains clans par le latin.

Quelques minutes à peine s’étaient écoulées depuis l’instant où on l’avait frappé à la nuque pour l’empêcher de reculer face à la toile qui se dessinait, laborieuse tentatrice, mesquine égérie de la nuit, laissant ses prunelles chercher une raison logique à sa présence en ces lieux qu’il ne reconnaissait même plus. Le diable nordique agissait-il toujours au-dessus de leurs têtes ? Assassinant, pillant, détruisant… tandis que lui-même se retrouvait prisonnier de païens si peu crédibles ? Il n’y avait aucun doute à se faire à ce sujet, pourtant, ceux qui l’entouraient n’y prêtaient aucune attention, préférant s’enliser dans les méandres de leurs croyances brumeuses. Et participer à ce misérable simulacre lui donnait une indicible nausée… mourir pour Rome ! Mourir pour Ophélia ! pourquoi pas. Mais pour cette abomination à laquelle il ne portait aucun crédit lui laissait un goût de cendre qui rendait sa langue pâteuse, sa propre salive devenant un acide graveleux qui lacérait sa gorge et son esprit.

Silencieusement, il se redressa, laissant ses genoux s’ancrer dans le sol glacé qui transperçait sa toge ensanglantée, tandis que ses doigts d’une rougeur toute aussi pourpre revenaient joncher ses cuisses, laissant ses chaînes teinter sourdement, comme pour prévenir ses ravisseurs de sa pleine conscience. Après tout, s’il devait mourir cette nuit ou ce matin, il ne savait plus dans l’indolence immortelle des ténèbres, pourquoi ne pourrait-il jouir de la distance de son insatiable curiosité pour le monde et ses rites ridicules, ses croyances douloureuses, capables de produire les pires maux du monde. Ce fut d’ailleurs à cette seconde qu’il croisa le regard, ou plutôt l’œil, de celui qui se tenait accroupi face à lui, dans l’ombre sournoise des lieux, derrière les protagonistes, derrière les bougies, comme s’il n’était là qu’en tant qu’observateur, sa barbe blanche retombant sur le devant de son vêtement miteux… mais quelque chose lui disait qu’il n’était tout simplement pas encore entré en scène, tandis qu’il se laissait bercer par les mots barbares que les autres ne cessaient de répéter comme une litanie pour… appeler un dieu ? un pouvoir ? Il n’en savait rien, et décida de clore quelques secondes ses prunelles, songeant une dernière fois à celle qu’il avait abandonnée, celle dont il aurait dû s’assurer de la sécurité pour avoir tenté de le mettre LUI, hors d’atteinte des affres des enfers glacés.

Lorsqu’il ouvrit une nouvelle fois le voile de ses paupières, ce fut pour rencontrer l’œil acéré du vieillard qui se tenait à présent face à ses traits, son nez touchant presque le sien, et pourtant il ne sentait aucun souffle de ses narines éteintes. Comment avait-il fait pour ne pas percevoir ce détail pourtant si crucial ? L’obscurité… oui, peut-être… mais tout de même, celui qui se tenait face à lui n’avait nul besoin de respirer, et s’était rapproché sous une rapidité qui n’avait rien d’humaine. Il sentit dès lors l’ombre d’un vertige le saisir, parce qu’il pensait devenir fou ? Parce qu’il savait que tout ceci n’aurait pas dû exister. Exalté, il l’était, mais répugné également sous le contact moite de ses mains qui s’agrippèrent à son bras, à sa tête pour l’incliner alors que sa langue venait effleurer ses lèvres moribondes comme s’il salivait de ce qui allait suivre.

« Il faut que tu comprennes l’honneur qui t’es fait. Gaut nous a parlé du guerrier renvoyé du Walhalla, recherchant la mort l’ayant rejeté avec le désespoir d’y retourner, d’y retrouver celle enlevée et assassinée par les soldats. Couvert du sang de ses ennemis, égaré et perdu, nous devions te mener à lui pour qu’il puisse regagner l’Ásgard en toute quiétude et préserver notre victoire. » soufflait une voix caverneuse à son oreille, le contact de la cape recouvrant ses traits caressant les siens, offrant ce contact rêche et désagréable qui ne parvenait pourtant pas à transpercer la fine couche séchée du liquide carmin sur sa peau.

A cet instant précis le vieillard entrouvrit la bouche, y déversant quelques paroles d’un timbre nasillard, mais étrangement saisissant, presque… captivant. Il n’y comprenait rien, pourtant il lui semblait que de l’or s’épuisait à recouvrir ses mots d’une intensité presque troublante. Il voulait croire en ce qui s’esquivait de sa gorge vieillissante, et auparavant si repoussante. Il ne trouvait plus le contact de sa peau contre la sienne désagréable. C’était comme si le monde venait de se perdre quelque part entre l’indolence et le besoin, lui faisait oublier ce que sa si belle cité vivait en ces heures sombres de l’histoire. Et en vint même à louer silencieusement les paroles traductrices de celui se tenant dans son dos, conscient qu’il ne pouvait comprendre, qu’il…

« Il t’a choisi, guerrier romain déchu, pour représenter et préserver le séjour des Dieux. Ainsi, tu verras et ne fermeras jamais l’œil. Tu sera en mesure de tout entendre, y compris l’herbe pousser, et la laine friser sur le dos des moutons. Tu seras le gardien du pont Bifröst, et tu souffleras dans Gjallarhorn si un danger venait à menacer l’Ásgard.
- Heimdallr. » entendit-il souffler le vieillard tandis qu’il s’inclinait vers sa gorge sans qu’il ne cherche à le repousser un seul instant, n’attendant, n’espérant…

La morsure eut l’audace de le faire suffoquer d’un plaisir redoutable, il aimait l’indolent tourment qui l’enlisait, l’impossible plaisir qu’il prenait à offrir ce fluide qui, déjà perdu sur le champ de bataille, finirait sans doute par le conduire aux portes du trépas… Mais il le faisait avec plaisir, laissant même un vague soupir s’exiler de ses lèvres souffrantes. Encore… encore… encore… que cela ne s’arrête jamais ! Pourtant les dents se retirèrent avec brusquerie, laissant juste sa langue longer la blessure pour la faire disparaître. Ses yeux peinèrent à s’entrouvrir pour savoir ce qu’il pouvait bien se passer, et n’eurent le temps que d’entrevoir ces mêmes dents entailler un poignet qu’il mena à ses propres lèvres, sous un mot qu’il devina plus qu’il ne comprit, entrouvrant le puits de son souffle, sa langue recueillit alors quelques fines gouttelettes à la saveur si délicieuse, qu’une soif insidieuse se glissa à l’intérieur de ses entrailles, le poussant bientôt à s’abreuver à cette source…

D’étranges visions se glissèrent alors en lui, des images, des souvenirs, des paroles, qui ne lui appartenaient pas, mais qui étaient ceux de l’être dont il s’abreuvait, ne parvenant même pas à comprendre ce que ce dernier lui soufflait d’un timbre exprimant un vaporeux ravissement… Bois pour devenir plus fort… bois. disait l’autre qu’il ne comprenait pas. Et il but, jusqu’à ce que le poignet s’éloigne, le laissant retomber sur le dos, s’arquant brutalement sous une douleur acide qui paraissait pouvoir le torturer jusqu’à ce que le monde disparaisse… N’était-ce pas ainsi que la mythologie le désirait ? Gaut… Odin en d’autres termes, désirait faire de lui celui qui tuerait Loki, et serait tué par ce dernier lors du Ragnarök, bien trop fou au fond pour saisir l’incongruité même de cette fourbe idée. Le vampire était depuis fort longtemps devenu ce dieu, que sans doute, il n’avait plus conscience de s’encombrer de frauduleux mensonges… et bientôt il s’exposerait aux flammes du ciel en ayant vu, vestige de sa mortalité, des bribes de l’avenir de celui qu’il venait de rendre intemporel sous la souffrance misérable qui semblait vouloir l’empêcher de retrouver son souffle.

Était-ce cela devenir Heimdallr ? Pourquoi… pourquoi… ? Il avait l’impression que son cœur bataillait contre son torse décidé à comprimer tout ce qu’il s’y trouvait, que ses organes éclataient les uns après les autres, marquant de douleur le marbre implacable de ses traits, alors que ses lèvres s’entrouvraient sous l’effort insensé d’un hurlement qui ne trouvait nul air suffisamment clément pour l’enlacer. Une larme s’écoula le long de ses joues, seul vestige de l’humanité qu’il humait encore, sous le raclement teigneux qui parsemait sa gorge… Lui disait-on qu’il renaissait ? Lui disait-on… ? Oh et puis qu’elle importance ! Ces êtres étaient fous ! Il ne venait pas d’un quelconque paradis, contraint de redescendre parce qu’un dieu aurait décidé de faire de lui l’un de ses semblables… Cela, il n’en comprendrait les finesses que plus tard, mais il était certain qu’ils étaient fous, crédules, ou quelque chose entre les deux, alors qu’il ne faisait que souffrir !

Si cela devait être un honneur, pourquoi ne s’étaient-ils pas portés volontaire après tout ? Pourquoi ? Pourquoi ! Un nouveau spasme contraignit tout son corps à se tendre, tandis que ses yeux roulaient si loin qu’il ne parvenait plus à voir quoique ce soit, ni même à entendre au fond, tant les propres battements de son cœur lui paraissaient douloureux, tambour omniprésent qui ne cessait de ralentir… Mourir sous l’étau de la propre musique de ce qui faisait vivre son être, pulser le sang dans l’intégralité de son corps meurtri. Des heures s’écoulèrent ainsi… jusqu’à ce que la douleur s’évapore, déjà remplacée par une faim tenace qui s’était déjà ancrée dans son ventre à l’image d’un prédateur obstiné ; elle réclamait son dû ! Il faudrait bien qu’elle l’obtienne, que… sa langue rampa sur ses lèvres qu’il pensait sèches, mais qui ne l’était pas. Tandis que ses paupières papillonnèrent, cherchant à s’habituer à… cette demi-obscurité, tandis qu’il roulait sur le côté à la manière d’un félin étendu sur son lit d’herbes brunies par le soleil.

Scrutant les alentours, il ne vit que les esclaves, à présent il le savait, ils n’étaient pas importants à Rome, mais avaient sans doute profité de la démence ayant saisi la cité pour accomplir un rituel dénué de sens, d’ailleurs, il ne parvint par à retrouver… Gaut ? Etait-ce ainsi qu’il avait été appelé ? Voyant l’un des… prêtres ? s’approcher, Elisius se redressa prestement, se découvrant une souplesse méconnue jusqu’alors, tandis qu’il perçait la noirceur qui l’entourait avec une facilité déconcertante… Il aurait presque cru à ces maudits racontars, au fait qu’il était devenu Heimdallr. Car qu’était-ce au fond ? Il l’ignorait encore, mais finirait par le découvrir, de cela il fallait en être certain.

« Gaut a à présent regagné l’Ásgard par la volonté du feu soleil, messager de notre éternelle manière d’élever nos corps, manière trop souvent oubliée. Lorsque vient notre heure, il nous faut être immolé, ainsi en va le salut de notre âme, après que l’épée eut transpercé notre corps. Mais il en va autrement des dieux… Heimdallr. » termina-t-il dans un souffle en s’inclinant comme s’il… croyait-il sincèrement qu’il était revenu d’entre les morts comme l’autre fou le leur avait dit ? Revenu et devenu d’ors et déjà un dieu ? Néanmoins, ce qu’il gardait en mémoire, était le fait que le soleil pouvait être dangereux pour ce qu’il était devenu.
« Quelle heure est-il ?
- Le soleil vient de se coucher Heimdallr, votre amante s’est déjà élevée dans le ciel, resplendissante de sa lumière argentée. »

Ils sortirent… ils… oui, car Elisius resta auprès d’eux le temps de comprendre, le temps de… comment pouvait-il voyager à présent ? Il apprit auprès d’eux qu’il lui fallait du sang pour survivre, et que la dernière goutte était loin d’être la plus appréciable. Ainsi que d’autres choses que leur avait confiées Gaut avant de rejoindre… la mort ? L’historien le percevait ainsi, de même qu’il apprit qu’il était devenu le dieu de la lumière et de la lune, gardien de l’arc-en-ciel qui sépare Ásgard des mondes inférieurs, possesseur d’une corne qu’on lui remit… et qu’il porta distraitement à sa taille. Il apprenait parce qu’il le fallait. Il apprenait et les suivait jusqu’à ce maudit pont qu’il avait déjà prévu de ne pas rejoindre, il fuirait dès qu’il le pourrait, loin de ces idiots qui ne comprenaient rien à la vie, qui lui expliquaient que des vérités dénuées de tout intérêt.


Pesez des serments avec des serments, et vous pèserez le néant.
[William Shakespeare]
Elisius Tullius Cicero 16iwm09

Voici des semaines qu'elle boit mon sang et que cela la rend malade, quelques semaines que son maître, et mon ancien infant d'adoption, m'a rejoint avec elle. Et l'on pourrait presque croire que nous formons une sorte de ménage à trois, c'est du moins ce que les regards hasardeux que l'on nous témoigne me laissent supposer. Choquer la morale des pauvres ères qui nous observent me laisse songeur au fond, car attirer l'attention sur nos existences éconduites n'a jamais été dans mes maigres habitudes, et puis, c'est sans doute parce que deux hommes ne devraient pas s'attarder à posséder la même femme, moi plus qu'un autre.

Cette simple supposition me ferait presque sourire lorsque j'y pense ; qu'importe qu'un misérable quidam s'intéresse au sexe opposé, ou bien possède plusieurs épouses si son argent le permet, mais l'historien que je suis, d'apparat d'ermite tel que je le parais en ces terres où Brahma, Shiva, Vishnu, Durga, Kali, Ganesh, Hanuman, Saraswati, Lakshmi, Parvati, Ganga, veillent de leur prestigieuse irréalité, que je baserais principalement sur des croyances, et les pouvoirs de l'esprit... Ils ne réalisent pas, ne comprennent pas que les saints hommes de leur réalité, font d'ors et déjà parti de la mienne. Sorciers, médiums... quelle importance lorsque l'on réalise qu'ils ne sont rien d'autres que cela, ou bien s'abreuvant à la source inépuisable de l'immortalité d'une liqueur à l'ambre carmin.

Lux... Lux... peut-être pourrait-elle comprendre ma vision, mon ami ne l'aurait jamais prise avec lui dans le cas contraire, et il m'a murmuré la première nuit de sa venue tant de vérités blessantes à son sujet, croyant que peut-être cela anéantirait mes émotions, mais sa soif destructrice ne fut certainement pas la raison de la réponse positive que je lui fis. Sans doute en a-t-il pleinement conscience, mais préfère-t-il garder ce point sous silence, que je n'ai d'ailleurs pas cherché à lui arracher.

Et je me souviens encore avec une exactitude troublante des paroles que nous avons échangé, de son désir de rompre tout lien avec la vie alors qu'il s'avérait plus jeune que moi-même, plus jeune que je ne le suis encore à cette seconde. Après tout, en quoi quelques semaines écoulées auraient-elles pu changer quoi que ce soit à la différence d'âge qui nous enviait déjà ?

- Je ne pense pas que tu ressentes ce genre de choses de ton côté... la vie ne semble jamais décevoir ta curiosité. Je ne voudrais pas l'entraîner dans les ténèbres après lui avoir offert la vie... Et puis, si elle commence à te lasser, tu pourras toujours l'offrir à l'un de nos frères, ou l'étreindre.
Un sourire amusé avait semblé briller dans le creux de mon regard, qu'il me semblait apercevoir dans le reflet scintillant dans le sien qui me toisait, sans pour autant que l'amusement n'en vienne à s'étende à mes lèvres.
- L'étreinte suppose encore de passer du temps avec son infant.
- Elisius !
- Tu veux m'enchaîner mon ami.
- Je te demande un service. avait-il répondu en plissant les yeux comme pour mieux m'observer, sachant sans doute déjà que les mots qu'il employait, que tout ce simulacre ne pouvait avoir d'autre fin que ce qu'il attendait. En tant que sire de substitution, me le refuseras-tu ?
- Tu sais bien que non. ... Parle-moi d'elle. avais-je alors soufflé en m'inclinant comme si je recherchais la confidence, ce qui était effectivement le cas ; je désirais connaître la personne qui resterait à mes côtés. Peut-être qu'une véritable abomination aurait pu me retenir, restreindre ma possible réponse affirmative à ce serment informulé, mais il n'y en eut pas. Après tout, n'avais-je pas tant de siècles à ma suite que les horreurs du genre humain et de celui des immortels ne m'étaient plus étrangères ?

Lux... car ce serait ainsi que je l'appellerai. Lux... ne s'était jusqu'alors que laissée guider par la vengeance, chose que je comprends parfaitement au fond. Mais si j'avais dû assister à tout ceci, peut-être l'aurais-je abandonnée au trépas, contrairement à mon frère d'obscurité. Néanmoins, peut-être que l'avenir ne me laisse pas tout entrevoir de sa douceâtre personne si revêche, si méfiante ; tellement pleine de ce maudit passé. Peut-être que je pourrai... peut-être.


Extrait du Journal d'Elisius.
1960 ap. J.C.


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MessageSujet: Re: Elisius Tullius Cicero   Elisius Tullius Cicero Icon_minitime17/5/2010, 08:54

Effluves Orientales
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« Lorsqu'on rêve tout seul, ce n'est qu'un rêve alors que lorsqu'on rêve à plusieurs c'est déjà une réalité. L'utopie partagée, c'est le ressort de l'Histoire. » Elder Camara.
Elisius Tullius Cicero 30a6net
Ivan Konstantinovitch Aïvazovski _ Constantinople



442 ap. J.C.

« Que dois-je faire ? » souffla l’homme au visage appuyé contre les draps soyeux sur lesquels reposait un corps chétif, se consumant d’une fièvre amère et saisissante.

Longtemps il s’était interrogé s’il ne devrait pas transformer l’enfant pour que la mort ne puisse pas l’emporter aussi jeune, mais qui condamnerait sciemment un être qui n’aspirerait qu’à grandir et expérimenter un nouveau corps plus adulte, à une apparence ne dépassant pas les douze ans ? L’obligeant par ce simple fait à n’être qu’un vulgaire petit garçon pour le restant de l’existence du monde, ou bien encore jusqu’à ce que la hantise de n’être jamais perçu autrement que comme un poupon, finirait par pousser au trépas ou à la folie. Elisius ne se sentait pas à même de le condamner ainsi… ni même à le marquer. Une éternité était si longue, plus encore auprès du même être, plus encore sous des traits… car des marques empêchent de mourir, et par conséquent de vieillir, le tourment ne pourrait être qu’identique, et le vampire n’en avait que trop conscience, alors que ses doigts glacés s’attardaient contre la paume brûlante de l’enfant qu’il avait appris, si rapidement à aimer, comme s’il avait pu en être le père véritable.

N’avait-il pas retenu la leçon auprès de Mirela ? Sût retenir que les sentiments d’une profondeur quelconque étaient parfois des plus regrettables ? Après tout, quarante années passées auprès de la Roumaine ne lui avaient offert aucune leçon, tant il aimait les mortels, et tout ce qui lui venait de cette première vie. Peut-être que cela avait été de se soustraire à son contact venimeux qui l’avait incité à aimer cet enfant comme s’il en avait été le véritable paternel, gamin des rues qui s’était un beau soir présenté à la porte de sa demeure, pour lui demander d’être son maître, qu’il puisse être son apprenti… Lui aussi désirait découvrir les confidences sournoises du monde sur l’histoire, lui aussi désirait apprendre et se cultiver, la rue n’offrant malheureusement pas ces bienfaits.

Il l’avait ainsi accueilli dans sa demeure, l’enfant ne trouvant pas étrange que son nouveau maître ne paraisse qu’au coucher du soleil, considérant sans doute qu’il en avait besoin pour être plus efficace la nuit venue où personne n’aurait l’idée saugrenue d’espionner ses faits et gestes. Et puis ainsi, le jeune garçon avait tout le temps de vaquer à d’autres occupations, traînant une partie de la nuit auprès du vampire qui l’accueillait avec plaisir… en venant à lui apprendre à lire, à écrire, avant de finalement lui servir de page, prenant des notes de ce qu’il se passait… et les choses auraient pu se poursuivre, invariablement, si la peste n’avait pas voulu s’engager dans la fourbe venelle de fuite de l’immortel qui constata rapidement que la population présentait les premiers symptômes qui avaient commencés à ébranler les égyptiens lorsqu’il avait décidé de partir.

Ils étaient certes condamnés, et il aurait pu se nourrir à outrance, mais ces pauvres ères ne méritaient pas plus ce qu’ils qualifiaient au départ de malédiction, que la mort pourtant si douce qu’il était capable de leur offrir. Sinon, n’aurait-il pas déjà dérobé la flamme vitale de son jeune ami pour lui épargner la souffrance qu’il ressentait ? Mais très égoïstement, il désirait le garder en vie le plus longtemps possible, sous le prétexte risible de ne pas le priver de sa jeunesse qui ne cessait de se faner sous ses yeux pourtant, sa peau se flétrissant sous l’apparition de bubons qui parsemaient une partie de son corps. Après tout, n’était-il pas le mieux placé pour le savoir, quand il ne laissait à nul autre le soin de panser sa chair, de le veiller… la nuit. Mais au fond, rares étaient encore les employés qui se trouvaient dans sa demeure, seuls ceux qui lui étaient fidèles et l’avaient suivi depuis l’Egypte avait accepté la tâche ingrate de prendre soin de l’enfant le jour venu… et une marque jonchait les murs extérieurs de sa demeure, signalant que la peste s’y trouvait, comme dans tant d’autres.

Une toux rauque s’esquiva des lèvres asséchées du jeune garçon qui resserra mollement la main de l’homme qui prenait avec tant d’attentions soin de lui. Celui dont Mirela aurait trouvé l’attitude totalement stupide, pourquoi s’attacher à son garde-manger ? C’était d’ailleurs par la faute de ces paroles prononcées un peu trop souvent, qu’Elisius avait fini par la quitter… Mais tous deux avaient toujours sût que leur histoire n’était qu’une ébauche dans le firmament de l’univers, et ce malgré l’attirance et la complicité que tous deux partageaient. Il aimait bien trop l’humanité pour la regarder la dégrader, la considérer comme une pustule juste bonne à sustenter leur race, ou bien encore à la servir tels de vulgaires esclaves. Ce dernier point n’aurait pas choqué tant que cela le jeune romain, pour la simple et bonne raison qu’il avait lui-même possédé ce genre de personnes à son service du temps de son existence humaine, ou bien encore parce que cela faisait parti des mœurs de l’époque qui l’avait vu naître, mais il fallait savoir évoluer, saisir que des esprits naissaient parfois dans les basses castes, alors qu’ils méritaient bien mieux. Narsès faisait parti de ces êtres qu’il aurait aimé un jour… emporter avec lui dans l’éternité, ou bien encore profiter de son humanité le plus longtemps possible…

Mais comment pouvait-il imaginer un seul instant lui offrir une existence qui finirait par lui paraître être une cage aux barreaux qu’il ne briserait jamais que douloureusement. En d’autres termes, en se donnant la mort pour échapper à cet état permanent qu’il abhorrerait fatalement. Le raclement douloureux qui suivit la toux fit redresser son visage à l’être d’éternité, dont les traits ne transparaissaient pourtant d’aucune émotion, comme si tout ceci lui était d’une indifférence troublante, alors qu’il n’avait de cesse de revenir auprès de lui chaque nuit, après s’être nourrit à des gorges malsaines, gorges qui osaient plus de choses en ces temps troublés, l’Empereur ne jugeant visiblement pas utile d’exposer inutilement ses troupes à la maladie. Pourtant, les tourments vacillaient en lui, venant brimer ce pauvre organe qui palpitait si lentement, si faiblement, comme sous l’écho troublé d’une vie qui ne tarderait pas à s’échapper, tandis qu’il fixait ses prunelles encore si jeunes face aux siècles d’existence qui l’attendaient encore.

« Vous devriez partir maître… je ne supporterais pas d’être la cause de votre mort. » parvint à extirper l’enfant de ses lèvres, de sa gorge desséchée, arrachant l’ombre d’un sourire cynique à celles de celui qui le veillait de sa glaciale présence.

S’il savait… oh s’il savait… Ses traits redevinrent intemporels subitement, tandis qu’il se redressait pour s’asseoir sur le rebord du lit, sa seconde main venant repousser les mèches humides qui recouvraient son front en sueur, le mal l’emporterait bientôt, que pourrait-il bien faire de la vérité au fond ? Aucune loi ne retenait ses mots, aucune ne le contraignait véritablement à ne souffler mot de leur existence, celles-ci n’apparaîtraient que bien plus tard, et puis Elisius ne le faisait jamais sans en mesurer toutes les conséquences, connaissant sa propre vulnérabilité, la folie des hommes face à… Il les avait déjà vu s’entretuer à Rome, la nuit où lui-même avait perdu le souffle d’une existence mortelle, mais il avait aussi étudié, trouvé les traces de la déraison qui troublait sans cesse l’ordre du monde.

« Je n’ai rien à craindre Narsès, ce que tu vois à ce jour n’est qu’un corps où seul le cœur est encore vivace. Le reste n’est là que pour donner l'illusion de la vie… je n’ai nul besoin de respirer, nul besoin d’absorber votre nourriture, seul le sang est capable de sustenter ma faim, ma soif. » s’arrêtant un bref instant dans ses explications, le vampire l’observa attentivement, avant de reprendre. « Je ne suis pas assez vieux pour connaître les diverses manières dont je pourrais te sauver, je sais juste que je pourrais te marquer, te pousser à résister à la maladie… mais qu’au bout d’un certain temps, cela te figera à ton apparence actuelle. J’ignore quand, j’ignore comment… à l’exception de l’offrande de mon sang. Je ne voudrais t’imposer la torture d’une guérison à ce prix. Néanmoins, il ne me semble pas que cela te privera de ta vieillesse immédiatement. »

Il n’exposait ici que les maigres connaissances qu’il connaissait, après tout, il n’avait que cent trente deux ans d’existence, et ce sans avoir eu de maître… Mirela lui avait appris des choses, d’autres… il les avait découvertes dans les livres, et il ne tarderait pas à expérimenter de lui-même. Peut-être cette nuit-même si l’enfant acceptait son don, s’il refusait de trépasser sous le bon vouloir de son Dieu. Après tout, il pouvait bien considérer que c’était lui qui avait mis celui qui n’était qu’une abomination selon l’Eglise Chrétienne, sur sa route. Ou bien au contraire, ne voir que l’horreur de sa proposition. Pourtant, le jeune garçon ne fit ni l’un ni l’autre, il se contenta d’esquisser un sourire qui ressembla bien plus à une grimace, tandis qu’il soufflait d’autres paroles, bien trop funestes dans une gorge si juvénile, tandis que les battements de son cœur se faisaient arythmiques.

« Je n’aime pas la mort, quelle que soit son apparence. J’avais deviné que vous n’étiez pas comme nous ; n’importe qui passant autant de temps auprès de vous s’en serait rendu compte, mais vous me fasciniez mon maître, plus que vous ne l’auriez dû. J’aurais aimé… passer l’éternité auprès de vous, mais je… ne voudrais pas… l’être comme un enfant. Mais... nous pourrions… essayer… votre… sang… » peinait-il à présent, s’étouffant déjà… tandis que le vampire s’entaillait le poignet, portant le liquide à ses lèvres, les entrouvrant pour que sa vie vienne s’attarder sur sa langue, retenir la vie en ce corps chétif, maladif… « Bois Narsès, bois… » psalmodiait-il si bas que personne ne pouvait l’entendre.

Néanmoins, la gorge comprimée ne pouvait absorber ce qui n’avait que trop tardé à s’enliser dans son corps, et ses yeux roulant dans leurs orbites, rougissant sous la perte d’oxygène, il expia l’ombre de son dernier souffle, ses doigts relâchant leur emprise sur la main qui n’avait cessé d’espérer contre la sienne. Brusquement pathétique, il resta là, inerte, sa blessure se refermant déjà d’elle-même, tandis qu’il observait ce corps sans vie, son propre sang s’écoulant sur sa joue, venant nimber l’oreiller d’une fourbe couleur pourpre… Sa peau était encore si chaude, tellement brûlante, qu’il espérait sans y croire qu’il s’éveillerait à nouveau de son linceul, que sa décision n’était pas aussi tardive. Mais la réalité ne se voulait pas autrement, le jeune byzantin venait de mourir parce qu’il avait hésité trop longtemps, parce qu’il ne savait pas…

Il resta là, immobile, jusqu’à ce que le souffle capricieux de l’aube ne vienne commencer à crisper ses membres, le poussant à s’isoler dans l’immensité d’un sommeil mortuaire sans rêve. Il aurait aimé pourtant que ses songes l’emmènent dans les bras de Mirela, cette ancienne vampire à laquelle il aurait terminé de poser des questions sur les marqués, il fallait qu’il en sache plus sur leur race, sur leur monde, sur l’obscurité narquoise qui nimbait leurs êtres éternels. Du moins, en théorie, car il savait que Gaut était mort sous la caresse licencieuse de l’astre diurne, il savait que le monde était en mesure d’assassiner ses semblables s’il le désirait un beau matin. Pourtant, ce n’était pas la question, il voulait apprendre, il voulait connaître… car il n’était pas un dieu, s’il l’avait été, Narsès ne serait pas mort, il aurait chassé cette maudite maladie une bonne fois pour toute.

Ainsi, lorsque la lune revint, redevenant l’unique reine du ciel, Elisius revint dans sa demeure, découvrant que le corps du jeune garçon avait été préparé pour le rite funéraire de la cité qui en l’occurrence consistait à brûler les morts victimes de la peste. Viendrait-il ? Y assisterait-il ? S’ils savaient comme il l’aurait voulu, mais s’en révélait tout bonnement incapable, le soleil présidant à ces déballages de tristesse. Il partirait. Il partirait loin de cette ville pour ne plus jamais y remettre les pieds. Il partirait à la recherche de réponses. Il partirait… pour oublier la peine qu’il ressentait pour un être qui n’était même pas lié à lui par le sang. Et lorsqu’il saurait pour les vampires, connaîtrait le plus important de leur histoire, il rechercherait à découvrir celle de l’humanité. D’un baiser, il scella cette indicible promesse qu’il fit au cadavre qui déjà ne l’entendait plus.

La vérité que l'on trouve dans le vin redevient mensonge dans l'eau claire.
[Jean Dypréau]
Elisius Tullius Cicero 16iwm09

J'ai beaucoup aimé durant ma longue existence. Au fond, comment cela aurait-il pu être autrement, lorsque l'on persiste à vouloir goûter aux plaisirs offerts par le monde, sans s'égarer dans la torpeur trop simple de la prédation à laquelle nous condamne soit-disant notre nature ? Je ne prétendrai pas ne pas en être un, je m'abreuve aux gorges malsaines, j'assassinais, et il m'arrive encore de le faire à ce jour, parfois, en m'abreuvant, mais je sais me contrôler, je sais me retenir...

Car oui, j'aime l'humanité comme s'il s'agissait d'une maîtresse, je ne me lasse pas de ce qu'elle découvre, de sa manière d'avancer et de vivre. Passionnée et songeuse, elle renouvelle ma perception du monde pourtant toujours identique, elle chasse la lassitude par ses simples manies. Et continue parfois même à me surprendre dans sa manière d'apprendre tardivement de son passé... Les choses changent souvent, mais demeurent si semblables au fond.

Pourtant, depuis la révélation, je dirais que la donne est différente. Après tout, le monde sait que nous existons, contraignant mes semblables à des lois que certains peineront sans le moindre doute à respecter. Mirela est peut-être mieux là où elle est, dans le néant ou autre part, car elle n'aurait pas supporté de devoir considérer les humains comme autre chose qu'un garde-manger. Elle en aurait été malade, désagréable, et surtout hors-la-loi, malgré tout ce que l'on aurait pu lui dire.

Je pourrais jurer que rien ne se passera si simplement, rien. Aussi me voilà en ces terres, non loin de mon ancien disciple... ce n'était pas Mirela, mais un autre de mes amours, une autre de mes jalousies. Car j'aime, j'aime ! Pas toujours d'un amour charnel, mais il arrive que tout soit compliqué, Zarha en était d'ailleurs le parfait exemple, que je n'ai pas plus revue qu'Alessandro depuis que je suis parti. Mais il faudra que je parle à ce dernier puisque je le sais ici... il faudra que je m'explique.


Extrait du Journal d'Elisius.
2010 ap. J.C.




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MessageSujet: Re: Elisius Tullius Cicero   Elisius Tullius Cicero Icon_minitime17/5/2010, 08:54

Mélopées de Louisiane
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« Pour n'être pas les esclaves martyrisés du Temps, enivrez-vous ; enivrez-vous sans cesse ! De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. » Baudelaire.
Elisius Tullius Cicero 25gqfpz
Rosedown par Robert Noulette



1807 ap. J.C.

La nuit était douce, presque trop au fond, à tel point qu’elle lui rappelait les errances nocturnes dans une Rome qu’il était revenue côtoyer par amour et déférence, celle qui durant les longues nuits d’été savait vous murmurer des myriades de secrets insoupçonnés. Il fallait également préciser que ses pas l’y avaient ramené sous une période des plus créatives, le laissant cheminer en compagnie d’artistes, d’hommes de lettres… Comme à son habitude redoutable d’apprécier la compagnie des plus grands esprits, de ceux qui seraient susceptibles de lui apprendre des choses, ou bien encore de soutenir de véritables conversations. Mais alors qu’il abandonnait le corps de ce blanc… oui, car il aurait pu s’abreuver aux veines d’un créole, mais ces êtres ne méritaient aucunement sa justice canine, leurs existences s’avérant déjà bien trop maltraitée par ceux dont la peau était presque aussi pâle que la sienne.

L’esclavagisme, il le percevait à présent différemment, et surtout, après avoir compris qu’il existait diverses manières de le vivre… il y avait des maîtres, et il y avait des maîtres, deux énonciations qui sembleraient à n’importe qui tout à fait semblable, mais cela était faux. La torture inconsidérée que les blancs pratiquaient sur ces hommes à la peau brunie par la caresse venimeuse de l’astre solaire, en des terres plus brulantes que jamais. Mais surtout, il connaissait certains de ces peuples, certains de ces êtres, à force de cheminement, considérant qu’il fallait leur démontrer plus d’une once de respect… ce que certains se révélaient incapables de faire, ne les traitant guère mieux que des bêtes juste bonnes à fournir de la viande. Bien que cela ne serait pas encore tout à fait identique, car les animaux étaient sans doute mieux traités qu’ils ne le seraient jamais. Prenant les femmes dans leurs lits, battant les hommes jaloux à raison, alors qu’ils vivaient dans leur coin, sous l’effluve capricieux de leurs propres croyances qui ne cessaient de croître.

Pourtant, alors qu’il s’avançait dans une ruelle pour regagner un passage plus fréquenté de la Nouvelle-Orléans, il s’immobilisa sous la vision qui ne tarderait sans doute plus à apparaître sous ses yeux, conscient de cette présence comme si elle venait de baiser sa nuque, sa gorge, de planter ses crocs dans cette jugulaire abyssale. Ses lignes percèrent les pourtours de l’obscurité, tandis qu’il n’esquissait plus un geste, le souffle, simulacre incessant qui s’écoulait de ses lèvres, soulevant son buste à allures régulières, s’était lui-même suspendu, sans qu’aucun autre indice n’en vienne à trahir les sentiments funestes qui divaguaient sous ses veines gorgées d’un sang nouvellement sacrifié. Indifférent au passage des mortels qui lui glissaient par instant des regards intrigués, il n’avait d’yeux que pour celle qui s’approchait encore, s’immobilisant à quelques pas seulement, laissant un impérieux frisson divaguer sur sa peau soyeuse.

L’avait-elle cherché ? L’avait-elle suivie ? Mille et une questions qui tournoyaient dans son âme et qu’il se refusait à venir chercher dans les recoins de son esprit. Il voulait savoir, sans véritablement le désirer. Il voulait s’avancer, tout en redoutant le pourquoi de sa présence. Recommencerait-elle ? Encore ? A réclamer ce qu’il était incapable de lui offrir si simplement ? Ou bien avait-elle appris à aimer d’autres êtres… Sans doute, mais quelque chose dans ce regard flamboyant qu’elle dardait sur lui, susurrait à l’historien qu’il était ce qu’il était… l’inaccessible, l’intouchable. N’était-elle pas aussi, voir même meilleure que ne le serait jamais Mirela ? Après tout, elle savait ce qui les avait autrefois séparé, elle savait… et elle avait fait en sorte d’être différente pour lui plaire, le toucher, l’apprivoiser, sans imaginer que les derniers espoirs de sa sire avait bien trop touché l’esprit du vampire pour briser dans l’œuf toute autre ébauche, toute autre esquisse.

Peut-être l’avait-elle devinée à présent. Peut-être… Mais ils restèrent ainsi à se contempler durant ce qui semblait être des heures, peut-être était-ce le cas au fond, ou bien cela n’était qu’une indicible seconde qu’il ne parvenait parfaitement à prendre en considération. Leurs vies et leurs rencontres, n’étaient jamais simples, et encore à ce jour, il savait qu’il allait immanquablement la froisser sous la présence… de celui qui justement approchait derrière lui et dont il ressentait nébuleusement la présence. Abdiel… son infant, celui qui était réellement né de son sang, celui dont la chevelure sombre ondoyait à ses côtés, tranchant avec la pâleur sournoise de sa chair… celui qu’il avait transformé après quelques années d’une passion sournoise et volubile. Amants et amis… Amis ou amants… les années fredonnant parfois une réalité, parfois une autre, mais ils n’avaient cessé d’être proches l’un de l’autre.

Cela n’avait rien d’un amour transcendant, c’était juste la manière dont Elisius s’attachait à ces mortels, ceux dont il appréciait bien trop le contact… Abdiel lui avait rappelé Narsès, ce si jeune garçon que la mort avait embrassé bien trop tôt, bien trop vite, ne lui laissant pas le temps de le guider vers une guérison, qui peut-être, un jour, l’aurait conduit à lover sa langue contre celle d’une éternité brumeuse. Pourtant les choses avaient rapidement été différentes, le laissant, le faisant, devenir un calice durant l’enchevêtrement de leurs êtres, jusqu’à ce que finalement le jeune artiste, ébéniste et sculpteur, lui demande de lui offrir le don ténébreux, chose qu’il n’avait tout simplement pu lui refuser sous l’intensité de l’histoire qui les liait. Quand est-ce que tout cela s’était produit ? Quand… ? Oh murmure-moi ce que tu espères et je te répondrai… peut-être. La date était frauduleuse, précédant sa rencontre avec Zarha, sans pourtant qu’il ne lui en ait jamais parlé.

Mais ce jour avait voulu qu’elle fut témoin du lien qui les liait, alors que le plus jeune des deux venait effleurer du bout de ses doigts la manche du manteau que portait l’historien, qui ne sembla pas surpris le moins du monde. Il savait… il avait toujours su où se trouvait ce dernier, bien que son esprit lui soit à jamais refusé. Le monde pouvait bien s’écrouler que la chose ne serait jamais différente… l’esprit d’un sire pour son infant, celui de l’infant pour son sire… deux noirceurs impénétrables. Certains d’ailleurs n’avaient pas accepté cet état de fait, allant jusqu’à rejeter leur progéniture parce qu’il ne pouvait se fondre en eux d’une manière différente, de celle qui leur était par ailleurs permise, mais pas pour eux, certes non.

Se ressaisissant, ou plus exactement brisant le charme de l’apparente statue qu’il était devenu, troublante possibilité que la nuit avait préservée de sa pleine intensité, il s’avança pour rejoindre la jeune femme qui n’avait cessé de le fixer… lui, puis celui qui venait d’apparaître et que le vampire n’avait pas repoussé, faisant briller un éclat haineux, jaloux, dans les prunelles si saisissantes de celle qui avait toujours voulu qu’il lui appartienne… Hérésie ! Mais déjà Abdiel avait emboîté le pas d’Elisius, comme poussé par un besoin de le préserver, parce qu’il avait entrevu cette flamme qui pourtant n’était destinée qu’à lui… lui et sa chevelure, lui et sa main trop envieuse. Silence ! Silence ! Et qu’il ouvre les yeux.

« Zarha, je te présente Abdiel, mon ami, mon amant, et mon infant. » laissa-t-il filer d’un timbre égal, parfaitement conscient pourtant de la tension qu’il accentua par cette simple énonciation. « Abdiel, voici Zarha, l’infant de Mirela, je t’en avais déjà parlé.
- Effectivement. » répondit l’intéressé en fronçant légèrement les sourcils, se souvenant encore de ce que le sang de son sire lui avait confié sous le biais d’images à son sujet.

Les paroles qu’il lui avait glissées à ce sujet n’avait fait que le convaincre que la rencontrer pourrait rendre les choses plus compliquées encore. Aussi, pourquoi Elisius avait-il jugé utile de préciser le lien plus charnel qui les unissait occasionnellement. Certes, ils avaient pleinement renoués en se retrouvant, mais de là à le souffler à celle qui en éprouverait fatalement une invariable jalousie… peut-être, oui, et il avait si justement raison ; cherchait-il à dresser immédiatement la barrière inviolable qu’elle prendrait le risque de vouloir briser, sans pour autant oser s’en prendre directement à lui si elle venait à le découvrir directement. Ainsi esquissa-t-elle l’ombre d’un sourire moqueur qui n’endigua pourtant pas l’indicible tension qui se tissait sournoisement entre eux, et provenant indubitablement d’elle… ainsi que d’Abdiel, auquel elle adressa une œillade des plus noires, tandis qu’elle glissait ses mains sur les joues immobiles du romain, ses lèvres effleurant les siennes d’un baiser si chaste, qui en aurait voulu pourtant bien plus. Cela se percevait dans le tremblement douloureux de ces renflements gourmands qui n’avaient fait que l’ébaucher. Inclinant ses traits de manière à les mener vers l’oreille opposée, celle qui ne lui permettait plus d’entrevoir celui qui à son goût n’aurait dû avoir de place en ces lieux, elle souffla des paroles que ce dernier ne put pourtant qu’entendre malgré la bassesse de son timbre.

« Je ne le toucherai pas… » directement… ce mot qu’il put entendre sans peine dans son esprit, sans qu’il n’ait réellement décidé d’y échouer, mais cette simple parole paraissait hurler dans le creux de son esprit, telle une fourbe menace qu’elle ne dédiait qu’à un autre. « … mais je n’abandonnerai jamais. Devrais-je l’aimer lui aussi pour que tu m’acceptes ?
- Crois-tu vraiment que cela serait aussi simple ? » lui rétorqua-t-il en guidant du bout d’un doigt son visage de manière à ce qu’il puisse ancrer son regard dans le sien, la laissant finalement rire, sa voix déridant la tension, la brisant parce qu’elle pensait que oui, la chose était aussi simple, et qu’il lui cèderait. Fatalement, parce qu’il l’aimait à sa manière, et toute chose était destinée à un jour évoluer, non ?

Mais Abdiel ne serait jamais sensible à ses charmes… parce qu’il n’appréciait pas les femmes… peut-être qu’un jour il s’ouvrirait à d’autres horizons, mais ces années-là n’y changèrent rien. Et puis il profitait de la présence de son sire dans sa propre demeure, bien qu’il hébergea volontiers celle qui désira rester auprès d’eux. Ils auraient sans doute pu créer ce couple formé de trois êtres… si l’un avait pu la voir autrement que comme une fille, et si l’autre avait pu s’ouvrir à de nouvelles découvertes, ce qui ne fut pas le cas. Ce qui la lassa bien vite, tandis que graduellement, les deux hommes retrouvaient leur amitié consciencieuse, sans plus partager de véritables étreintes. Mais ils avaient patienté d’un commun accord, comme si l’un ne voulait pas que l’autre se retrouve libre pour celle qui l’avait tant espéré.

Silence… silence… ils finirent par se quitter également, comme sous une habitude délicieuse, peut-être que la prochaine fois, ils redeviendraient amants, ou peut-être pas. Dix ans et Elisius se retrouva à nouveau seul… Ignorant bien évidemment qu’Alessandro mènerait une nouvelle fois Zarha auprès de lui, ou plus exactement, qu’elle reviendrait, réapparaissant invariablement dès qu’elle ressentait sa présence, ou bien entendait parler de lui à proximité. Il était le Graal, cela était avéré… il était celui qu’elle désirait rendre fou… à fortiori d’elle. Et à deux, sans lui et sa précieuse moralité, après qu’il soit pourtant parvenu à aider à sa manière le jeune vampire égaré, ils commirent… ils commettraient… Il fallait croire qu’elle ne serait jamais que le reflet d’une insidieuse séparation, cette fois-ci venant de lui.

Il avait perdu contenance, perdu pieds… il s’était énervé, profondément choqué par sa propre réaction. Etait-ce parce qu’il tenait autant à l’un qu’à l’autre ? Peut-être… peut-être pas… Alessandro comptait, et Zarha… Oh Zarha… les anciens dieux pouvaient jurer qu’il aurait désiré l’étrangler, la jeter sous un soleil infâme pour la punir de son intolérable manie à vouloir ce qu’elle ne pouvait posséder. Toutes ces traces qui donneraient à penser que des vampires, oh oui, des vampires, étaient revenus hantés ces lieux. Il lirait un jour un livre sur un fait divers du genre, quelqu’un profanant des tombes, dévorant des corps… certes, ce n’était pas du fait des créatures éternelles, mais cela n’était guère mieux.

Il y a deux sortes d'amour : l'amour insatisfait, qui vous rend odieux, et l'amour satisfait, qui vous rend idiot.
[Colette]
Elisius Tullius Cicero 16iwm09

La période inquisitoriale est une abomination en soit… il me suffirait d’annoter toutes ces lois qui passèrent sous le crédit de la chrétienneté, tout comme les saintes croisades autrefois. Mais j’en parle comme si cela datait de si longtemps que cela, néanmoins ce n’est pas le cas. Elles ne datent que de quelques siècles à peine, une larme victorieuse sous le règne de mes pas. J’emporte les criminelles, mais la folie arborée par la foi ne parviendrait pas à être endiguée par un seul homme. Après tout, n’est-ce pas une continuité logique que ces crimes risibles ? Dites-moi… doit-on nécessairement mourir lorsque l’on est innocent sous l’écho de la justice des hommes religieux ? Je vous répondrai oui, mille fois oui, à la vue des manières d’interroger ces êtres. Car rares sont ceux qui en réchappent… et ceux-là ne sont guère plus chanceux, terminant leurs jours dans une misérable prison. Les autres… si survivre à toutes leurs épreuves s’avère possible, ou s’ils en évitent certaines, c’est le feu rédempteur qui emporte l’âme du condamné.

Risible n’est-ce pas qu’ils osent user de notre plus grand ennemi, qu’ils jouent de chaînes en argent pour nous enlacer, nous emprisonner. J’ai préféré tout simplement quitter tout cela lorsque j’en fus témoin, la France, l’Angleterre, l’Italie, l’Espagne… le continent de l’ouest était devenue fou, et je n’y pouvais rien. L’est semblait alors bien plus accueillant, comme je l’ai précisé quelques pages auparavant, je m’y suis réfugié après avoir joué de mes capacités des ombres. Risible à quel point l’image que, l’on me donna dans les premiers temps de mon immortalité semble avoir façonné une partie de l’être vampire que je suis, une partie seulement, j’insiste. Ainsi, loin de l’épidémie de déraison qui saisissait l’occident, j’ai parcouru la Russie et ses environs, avant de découvrir un message à la manière dont Mirela me contactait, mais la chose me paraissait différente… et à plus forte raison que cela venait de son Infant, avec laquelle j’ai finalement pris contact à Moscou… Zarha de son doux nom était perse de naissance ; et même si j’avais déjà recroisé ma fougueuse et dangereuse maîtresse d’autrefois, je ne pensais pas qu’elle se serait tant éloignée de sa chère Roumanie, à croire que le temps fait son œuvre en chacun d’entre nous.

J’appris par le biais de la jeune femme venue me rejoindre qu’elle était morte en la protégeant, se sacrifiant pour son infant comme une mère pour son enfant, des paroles qui me blessèrent bien plus que je ne l’aurais cru, bien qu’à mon habitude, je n’en laissai rien paraître. N’avait-elle pas compté au fond malgré nos dissensions ? Bien sûr que si, et je pense que je l’aimais, comme d’autres surent depuis capturer mon cœur aux battements si sourds, palpitant vers le silence bien plus que vers la vie. Malgré tout, je fus infiniment surpris par les mots que rapporta la jolie perse… qu’elle aurait aimé partager la joie de la guider en sa compagnie, comme des parents… Ainsi aurait-elle voulu que je sois à nouveau son compagnon, mais Zahra n’était déjà plus si jeune, ou dans un sens si… soixante ans, juste soixante frêles années qui m’incitèrent à lui permettre de rester à mes côtés, de me reparler de celle qui contre toute attente avait compté à mes yeux, et s’était retrouvée sur un bûcher, entravée de chaînes d’argents, avant même que le soleil n’en vienne à la réduire en cendre. Tout c’était passé très vite selon que ce me rapporta celle que je percevait en un sens comme une version de ma chair, comme celle qui aurait pu être ma fille.

Nous avions quitté rapidement Moscou qui avait été détruite en 1238… j’ignore ce qu’il en adviendrait, mais cette nation était d’une richesse incommensurable au niveau de son histoire. J’aimais cette terre que je reprendrai un jour le temps d’explorer plus attentivement, et qui me rappelait en un sens celle dont la passion destructrice m’avait pourtant appris autrefois. Mais l’histoire de ces terres n’est vraisemblablement le sujet de mes écrits… car tout ceci n’est qu’un rabâchage décrépit de mes mots froissants ce même papier, juste parce que j’avais envie une nouvelle fois d’exprimer ce qui ébauchait mon âme, si tant est qu’elle soit encore en moi, mais à vrai dire je n’en doute pas du tout. Lorsque nous nous endormons, le soleil planant sur le monde nous endort de sa mortifère influence, bien que je commence à être en mesure de lui résister, aussi étrange que cela puisse paraître. Et j’ai pu constater que tout notre corps mourrait une nouvelle fois, avant de renaître à nouveau lorsque la nuit reparaissait, notre cœur ébauchait un battement sournois, et nous pouvions… vivre. Le mot est cruel en soit, mais c’est pourtant la seule explication, sans pourtant savoir où s’enfuit notre âme lorsqu’elle en vient à abandonner notre être.

Néanmoins je m’égare à nouveau… Je ne voulais parler que de Zarha pourtant… celle qui semble me porter de tendres sentiments que je ne partage pas, comme si elle avait le désir de remplacer sa sire à mes côtés, comme si… Suis-je si passionnant ? Je ne le crois pas, je ne l’imagine même pas. J’avance et je vis selon mes propres principes, à vouloir connaître et découvrir toujours plus de vérités foisonnant dans le passé, le construisant même sous le biais de croyances folles. Mais je ne parviens pas à en être certain, son esprit m’est fermé, encore, éternellement… peut-être, peut-être pas. Les humains ne sont plus un mystère quand je peux m’engouffrer dans leurs pensées sans la moindre difficulté, à moins qu’il n’ait quelques capacités magiques les préservant je suppose. Mais les vampires… certains me laissent entrevoir des images, fugaces… mais pas elle. Sans doute un jour cette évolution incessante de ma propre chair refusant la décomposition naturelle des cadavres, me permettra-t-elle d’y accéder, pourtant à ce jour, je suis incapable de la comprendre, à l’exception de ses instants où je la devine.

La nuit dernière, elle m’a demandé si je l’aimais… bien sûr, oui, bien sûr, je l’aime, mais pas de la manière qu’elle voudrait, pas comme un amant le ferait avec sa maîtresse, ni même comme un mari se retrouvant avec une épouse offerte, sans qu’il l’ait choisie. Je l’aime comme un père, un frère… mais rien de plus n’ébauche mes propres sentiments à son égard, malgré une douloureuse jalousie qui rend tout ceci bien plus compliqué. J’en viens à craindre qu’elle n’en vienne à jouer avec mes nerfs imperturbables pour me pousser là où elle voudrait que je sois. Je ne pense pas qu’elle y parvienne, pourtant… je sens venir notre prochaine séparation avec une évidence non feinte. Tout comme sa sire, tout est trop compliqué pour parvenir à durer sans interruption.


Extrait du Journal d'Elisius.
1240 ap. J.C.




Dernière édition par Elisius T. Cicero le 29/5/2010, 15:57, édité 11 fois
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MessageSujet: Re: Elisius Tullius Cicero   Elisius Tullius Cicero Icon_minitime17/5/2010, 08:55

test rp.

Ses doigts firent glisser le drap qui recouvrait ses courbes indolentes, laissant son corps se dérober au contact délicat de la soie, lui permettant de dévoiler sa nudité parfaite aux rondeurs volontaires de la lune, oubliant le corps qui avait fini par s'endormir contre la chaleur qu'il lui avait dérobée sous la morsure insidieuse qui avait accompagnée leurs ébats. Et ses prunelles dérivèrent sur l’extérieur de sa demeure, s’étirant sur l’imposant terrain qui entourait la bâtisse, ancienne gloire des plantations d’antan, celles qu’il avait pu entrevoir lors de son dernier voyage en ces terres, qui n’était en vérité que le seul, le laissant à jamais préférer le vieux continent à celui-ci pour une raison obscure, qui n’était autre sans doute, que sa naissance, en ce pays désormais si différent, possédant même une langue qui ne lui était aucunement étrangère, et qu’il parlait à la perfection. Mais également ces histoires, ces légendes, qui manquaient terriblement à ses terres, ou plus exactement dans leurs véritables anciennetés. Mais il était certain qu’un jour… il ressentirait le besoin de s’y attarder également.

Néanmoins, à cette abyssale seconde, ce n’était pas de légendes ou de contes auxquels il réfléchissait, mais bel et bien à cette frauduleuse révélation, à sa venue en ces terres, sans qu’il n’ait pour l’instant croisé Alessandro. Cela paraissait étrange au fond, mais il savait… il percevait… s’était renseigné le plus silencieusement possible. Car il ne voulait pas que cela soit le choix du hasard, mais bel et bien le sien, l’instant qu’il aurait désigné pour le retrouver, lui expliquer ce qui avait autrefois motivé son départ, pourquoi… il lui avait fallu ce temps, pour parvenir à lui pardonner son inconséquence, mais également le fait qu’il se soit rapproché de Zarha. Ce n’était pas logique, ce n’était même pas la plus évidente des raisons lorsque l’on savait qu’il l’avait toujours repoussée en tant qu’amante. Mais il était vrai que si le jeune vampire qu’il avait alors recueilli avait été son amant, elle aurait presque remporté la victoire, parvenant à le lui susurrer sans que cela soit pourtant véritablement le cas. Et s’il avait réussi à déloger sa rancœur au sujet du jeune homme, vis-à-vis de celle dont l’histoire était des plus compliquées, il restait un point noir dans son existence.

Un instant d’éternité, un seconde volage et éternelle, un hibou laissa entendre son hululement au loin, menant ses iris sur la branche sur laquelle il se trouvait, peut-être parce qu’il vivait lui aussi à l’image du vampire, dormant le jour mais le supportant à outrance, néanmoins il fallait bien dormir, se ressourcer, regagner des forces et ne pas user les siennes inutilement. Et tout comme lui, l’obscurité avait toujours été son royaume… un univers où à présent les lois s’étaient durcies pour ses semblables, contrairement au volatile qui lui n’en avait strictement rien à faire, indifférent qu’il était aux affaires humaines, que l’éternité les aient saisies ou non. Certes, lui non plus n’y était pas vraiment sensibles dans le premier sens du terme, puisque la plupart de ses semblables ignoraient jusqu’à son nom, ou plus simplement à quel point son existence avait été longue… Il n’existe que trop peu, et pourtant, le propre frère du maître de la ville le savait, le connaissait bien plus que d’autres au fond. On ne savait de lui que ce qu’il laissait filer… un ancien, voilà, un ancien ayant survécu à l’Inquisition.

Néanmoins, il savait que celle responsable… Responsable vraiment ? Alessandro n’avait-il pas été tout aussi coupable au fond ? De leur séparation… supporterait ces lois qu’elle ne respecterait que trop peu. Tout comme cette fallacieuse interdiction de boire le sang de ses semblables… une faveur au sens de l’historien, une faveur qu’il n’avait que trop peu accordé, mais qui aidait les vampires à reprendre des forces, il l’avait vu de ses propres yeux. Ainsi, il n’en ferait rien dans cette ville… dans cette terre… et puis, à qui l’offrirait-il dans les éternels ? Il ne le souhaitait aucunement… et naturellement ses prunelles s’orientèrent sur celle qui semblait dormir avec tant de plaisir, s’abandonnant à la douceur des cieux, à la fraîcheur moite de l’obscurité.

Seul le drap préservait son intimité, sa nudité toute aussi parfaite que celle de celui qui l’observait, et qui s’empara d’une étole blanche, rappelant les toges d’autrefois, et qu’il noua à sa taille tout en se rapprochant de la princesse endormie. Délicieuse et contrariante humaine qui était devenue sa marquée par l’intermédiaire de l’un de ses disciples qui avait jugé judicieux de finir en cendre, plutôt que de continuer à vivre. Idiot ! Il ratait à présent cette débandade qui devait sans doute rendre irascible certains des plus vieux vampires parcourant encore ce sol, ou bien encore des plus jeunes bien trop écœurés par ce que les nouvelles lois leur interdisaient… pas de morsure en public, pas de démonstration de pouvoir… Mais cela n’inquiétait en rien celui dont les pas silencieux se rapprochaient d’elle, puisqu’il n’avait jamais été du genre à se faire remarquer, et puis il trouvait cette nouvelle situation des plus intéressantes.

Qui pouvait donc savoir, peut-être que Giddéon aurait pu prendre du plaisir à toute cette agitation ? Peut-être qu’ils auraient même pu tout simplement la partager ? Mais il y avait Lux… Il y avait elle à présent, celle qui avait fini par s’offrir à lui quand aucun autre homme n’était parvenu à obtenir une telle faveur. Il ne parvenait à comprendre pourquoi, il n’y parvenait décidément pas. Tout comme il ne s’expliquait pas l’attachement douloureux de Zarha à son encontre, ou bien tant d’autres. S’asseyant sans secousse sur le lit, sa main vint repousser une mèche du délicat visage, comme si le vent avait joué avec cette parcelle de son être, la poussant à s’éveiller mollement, à entrouvrir son regard qui croisa dès lors le sien, avec pour seule conseillère la clarté des ténèbres lunaires.

« Rendors-toi… repose-toi… je vais aller peindre. » lui souffla-t-il d’un timbre troublant l’insondable silence fardé de la mélopée nocturne de la faune et de la flore.


famille. Parlons peu, mais parlons bien. Elisius est le fils d'un sénateur romain et de l'épouse de ce dernier, ils n'eurent qu'une influence minime sur l'existence du vampire, tout du moins dans sa globalité, mais ce sont les idées de son père qui lui firent repousser l'éventualité de croire en un dieu, tout comme c'était la position de ce dernier, et ses discours, qui lui donnèrent l'envie d'en savoir toujours plus. Quant à sa mère, elle ne marqua pas plus son esprit... Mais sa véritable famille n'est-elle pas finalement composée des êtres qui parsemèrent son existence, ceux qui comptèrent à un moment ou à un autre, ceux qui... Devinez donc à présent les noms qui sont leurs.

pseudonyme. Lsi / Sev
âge. Majeure et Vaccinée.
code du règlement.

avis général à propos du forum. J'aime ! J'aime ! J'aime ! Sinon pourquoi m'y serais-je inscrite ? L'histoire et les différentes descriptions sont superbement bien faites et bien écrites ! Et puis quel personnage <3 (je sais, ça ne fait plus parti de l'avis général sur le fo xD)
La seule chose qui m'agace, c'est le décalage automatique qui se fait après que l'on ait placé une citation xD... je suis obligée de mettre dans des tableaux pour éviter ça x)
avatar utilisé. Jude Law


Dernière édition par Elisius T. Cicero le 29/5/2010, 16:06, édité 16 fois
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MessageSujet: Re: Elisius Tullius Cicero   Elisius Tullius Cicero Icon_minitime17/5/2010, 09:04

J'dis d'la merde p'tet en fait là x'D

La négociation d'avatar t'a convaincu?
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MessageSujet: Re: Elisius Tullius Cicero   Elisius Tullius Cicero Icon_minitime17/5/2010, 10:14

Encore un vampire Rolling Eyes
Bienvenue (:
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Lucian A. Corleone
 
SECRET DE CONFESSION
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SIGNALEMENT : le démon qui gouverne les ombres de cette ville.
HABILITIES : Thaumaturgie - La main de destruction ; capacité à voir le monde des esprits, sentir la mort.
OFFICE : Chef de la mafia Italienne avec sa soeur jumelle.
SERENADE : I'm Shipping Up To Boston - Dropkick Murphys

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INFORMATIONS CONFIDENTIELLES
SOBRIQUET : Eden Memories ; Flan coco ; Pâte à choux ; La drag-queen
MISSIVES : 8449
ACTE DE PROPRIETE : Eden Memoires; tumblr

I’m gonna make him an offer he can’t refuse. LE PARRAIN
 
Lucian A. Corleone
BIG BAD BOSS Ϟ Je suis... La Drag-Queen.


Black Moon
JE SUIS:
CAPACITES:
MEDISANCES:
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MessageSujet: Re: Elisius Tullius Cicero   Elisius Tullius Cicero Icon_minitime17/5/2010, 11:24

Bienvenue heart
Mon mentor chéri!!!
Bon courage pour ta fiche de présentation.
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MessageSujet: Re: Elisius Tullius Cicero   Elisius Tullius Cicero Icon_minitime17/5/2010, 12:54

Bienvenue et bonne continuation pour ta fiche :) :028/:
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MessageSujet: Re: Elisius Tullius Cicero   Elisius Tullius Cicero Icon_minitime17/5/2010, 13:30

Bienvenue parmi nous Elisius !
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MessageSujet: Re: Elisius Tullius Cicero   Elisius Tullius Cicero Icon_minitime17/5/2010, 13:40

Bienvenue parmi nous :013/:
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MessageSujet: Re: Elisius Tullius Cicero   Elisius Tullius Cicero Icon_minitime17/5/2010, 17:09


Ahi ! Bienvenuuue =D
Bon courage pour combler tout le vide que tu sembles te donner, ça promet ! *_*
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MessageSujet: Re: Elisius Tullius Cicero   Elisius Tullius Cicero Icon_minitime17/5/2010, 18:40

Bieeeenvenue
Un vampire :009/:
Bref, bon courage pour ta fiche !
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MessageSujet: Re: Elisius Tullius Cicero   Elisius Tullius Cicero Icon_minitime17/5/2010, 20:06

Bienvenue à toi :D J'ai hâte de voir ton choix d'avatar !
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MessageSujet: Re: Elisius Tullius Cicero   Elisius Tullius Cicero Icon_minitime17/5/2010, 22:23

Jude Law <3
Mon dieu, je te vénère xD
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MessageSujet: Re: Elisius Tullius Cicero   Elisius Tullius Cicero Icon_minitime17/5/2010, 22:52

Kaileigh T. Blackwood
Oui, d'autant plus qu'Alessandro a dit qu'il était d'accord, un mp et hop :005/:

Càlypso E. Mawlon
Et oui, parce que nous le valons bien x) ... merci :89:

Alessandro E. Llywlyn
Mon ancien protégé :005/:
Merci beaucoup !

Robert Park & Camille Léandres
Merci beaucoup <3

Wade E. Matthews
J'ai tendance à écrire des romans... donc je prévois toujours x) ... Merci beaucoup en tout cas !

Garance J. De Nevert
Pourquoi tant de haine :036/: ?
Merci beaucoup !

Harmonie L. Regan
Merci !
Et bien le voici :83:

Ariel P. Manchester
Merci :050/: !
A ce point x) ?
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MessageSujet: Re: Elisius Tullius Cicero   Elisius Tullius Cicero Icon_minitime17/5/2010, 22:56

Mouarf, je suis en total accord avec Ariel :70: Jude Law quoi (merveilleux choix, sisi :93: )

Le début de ta préso me donne déjà envie de lire la suite (>w<)
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MessageSujet: Re: Elisius Tullius Cicero   Elisius Tullius Cicero Icon_minitime18/5/2010, 00:08

Ah ben si ça fait des heureuses Elisius Tullius Cicero Accw2r

Et pourtant c'est quasiment rien *-* ... Merci... la suite arrive bientôt :005/:
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MessageSujet: Re: Elisius Tullius Cicero   Elisius Tullius Cicero Icon_minitime18/5/2010, 00:25

Omfg O.o
JUDE LAW <3
Le choix parfait.
Rien à redire, t'es adopté XD
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MessageSujet: Re: Elisius Tullius Cicero   Elisius Tullius Cicero Icon_minitime18/5/2010, 10:58

Kaileigh T. Blackwood a écrit:
Omfg O.o
JUDE LAW <3
Le choix parfait.
Rien à redire, t'es adopté XD

+1 :046/: :050/:
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MessageSujet: Re: Elisius Tullius Cicero   Elisius Tullius Cicero Icon_minitime18/5/2010, 12:03

Jude law Wink je l'adore lui (avec luke grimes aussi xd)
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MessageSujet: Re: Elisius Tullius Cicero   Elisius Tullius Cicero Icon_minitime18/5/2010, 15:40

Bienvenue parmi nous :014/:
Quel bon choix d'avatar ^^
Bonne continuation pour ta fiche de présentation.
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Lucian A. Corleone
 
SECRET DE CONFESSION
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SIGNALEMENT : le démon qui gouverne les ombres de cette ville.
HABILITIES : Thaumaturgie - La main de destruction ; capacité à voir le monde des esprits, sentir la mort.
OFFICE : Chef de la mafia Italienne avec sa soeur jumelle.
SERENADE : I'm Shipping Up To Boston - Dropkick Murphys

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INFORMATIONS CONFIDENTIELLES
SOBRIQUET : Eden Memories ; Flan coco ; Pâte à choux ; La drag-queen
MISSIVES : 8449
ACTE DE PROPRIETE : Eden Memoires; tumblr

I’m gonna make him an offer he can’t refuse. LE PARRAIN
 
Lucian A. Corleone
BIG BAD BOSS Ϟ Je suis... La Drag-Queen.


Black Moon
JE SUIS:
CAPACITES:
MEDISANCES:
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MessageSujet: Re: Elisius Tullius Cicero   Elisius Tullius Cicero Icon_minitime18/5/2010, 16:25

J'adore ton début de fiche :050/:
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MessageSujet: Re: Elisius Tullius Cicero   Elisius Tullius Cicero Icon_minitime18/5/2010, 23:57

Neelah S. De Gallin a écrit:
Kaileigh T. Blackwood a écrit:
Omfg O.o
JUDE LAW <3
Le choix parfait.
Rien à redire, t'es adopté XD

+1 :046/: :050/:
Oh j'aime être adopté d'office comme ça <3

----
Enfin, décidément, il fait l'unanimité x) ... Alors qu'il n'est pas tant pris que ça d'habitude x)
Merci :040/:

----
Merci beaucoup :004/:
J'avance doucement mais sûrement (a)
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MessageSujet: Re: Elisius Tullius Cicero   Elisius Tullius Cicero Icon_minitime

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