histoire.
Il n’y a pas si longtemps, j’étais une fille fréquentable. Enfin, presque fréquentable, plus que maintenant, ça, c’est sur. Pourtant, je ne suis pas si différente qu’avant : même corps, même caractère, même envies… En fait, seul le boulot à changer, moins glamour c’est sur, moins insignifiant, plus dangereux et plus tentant aussi. Rien ne peut faire oublier la perte d’êtres aussi chers que ses parents, rien à part peut-être le V-juice. Et connaissez-vous une meilleure manière de s’en procurer que par vous-même ?! Selon mon analyse psychologique personnelle, je dois ma vie à celui qui, une nuit, n’a pas pu s’empêcher de venir se nourrir de mes parents.

Je suis née à Toronto, bien loin de la Louisiane, dans une famille tout ce qu’il y a de plus commun. J’étais la première fille d’un jeune couple qui accueillit peu de temps après ma petite sœur, d’un an ma cadette. Sur cette période, il n’y a pas grand-chose à dire de palpitant. L’emploi de temps était simple : levée, école, jeu, coucher. Chaque jour, pendant des années, le temps de me découvrir une vie sociale et des activités un peu plus intéressantes que jouer à la poupée. Je n’étais pas bonne à l’école, je regardais toujours par la fenêtre, je chapardais en cours et me bagarrait pendant les récréations. De ce fait, j’avais peu d’amis, peu d’attaches, mais je m’en fichais. Et puis tout changea une nuit, cette nuit où moi et ma sœur eurent le privilège de rester en vie, histoire de bien sentir la douleur qu’on pouvait éprouver à cause de la perte d’êtres chers. J’étais jeune mais je compris facilement que ce meurtre n’était pas « normal ». Ce suceur de sang payera pour son acte un jour ou l’autre.

Suite à cet événement, moi et sa sœur eurent droit à une parade de psys et de médecins en tout genre voulant nous faire oublier notre peine, chose qui ne marcha pas, bien entendu. Et puis, tout s’enchaîna très vite. Nous furent adoptées par une famille américaine et allèrent vivre dans un premier temps dans la banlieue de New-York. Toujours aussi nulle en cours et pas vraiment déterminée à faire des efforts, je devins une adepte de l’école buissonnière et des bagarres en tout genre. Pas d’amis, pour ne pas changer mes habitudes, mais j’étais tranquille et j’avais ma sœur, je n’avais besoin de rien de plus. Mais à cause de mes loisirs peu féminins, mes notes n’étaient pas bonnes et je ne fus pas admise à l’université. Mes parents adoptifs, peu réceptifs, me voulait voir trouver un travail ce que je fis. Dans une agence de mannequins. J’avoue que c’était plutôt sympathique en fait de porter de belles fringues et de se pavaner devant de vieux débris à la beauté flétrie. Mais je m’en suis rapidement ennuyée et c’est à cette période qu’eut lieu le second événement le plus important de ma vie : la révélation.

Tout ce dont j’avais cru sur le meurtre de mes parents s’avérait plausible et je savais à présent que la vie allait pouvoir prendre du sens. J’ai donc quitté le mannequinat, pour qui franchement, ce ne sera pas une grande perte, et ai décidé de prendre le chemin d’une nouvelle carrière très lucrative : chasseuse de sang. Ne me demandez pas comment, mais je réussis à persuader ma sœur de me suivre dans mon rêve fou. Tout se passait bien et au fil du temps et des recherches que je m’étais jurée de faire, je finis par retrouver la trace de celui qui aurait pu tuer mes parents.

C’est ainsi que nous avons atterries à Shreveport, cette petite ville complètement saturée de créatures loin d’être humaine. Tout allait bien jusqu’à ce que ma stupide sœur décide de tout arrêter pour peindre. Peindre, mais quelle idée. Alors elle partit, me laissant seule comme une gamine livrée à elle-même. J’avoue que depuis, je ne suis plus vraiment la même mais je m’en fiche, tant pis. Je préfère me défoncer et oublier. On verra bien ce qui m’attend.


test rp.
La chasse n’avait pas vraiment été fructueuse cette nuit-là. A croire que les vampires s’étaient donnés le mot pour éviter la sculpturale brunette ce qui, en somme, était plutôt un compliment pour Càly. De plus, elle était l’une des seuls chasseurs de sang dans les environs ce qui expliquait d’ailleurs la demande importante à laquelle elle devait faire face. Quand Càly s’était lancée dans ce business, elle ne pensait pas que ce serait si simple, il semblerait qu’elle ait ça dans le sang, sans mauvais jeu de mots bien sûr. Elle avait tout appris seule même si au final, ce n’était pas trop difficile vu le nombre ahurissant d’ouvrages qui étaient sortis après la révélation : « Comment rencontrer un vampire ? », « Les 100 choses à savoir sur les enfants de Dracula », « Les vampires et leur sang » … Autant de best-sellers que la jeune fille, alors mannequin à cette époque, avait dévoré afin de s’adonner à ce commerce juteux qu’était la vente de sang de vampire. Bien sûr, elle se devait de faire attention car elle était dans l’illégalité totale mais le frisson qu’elle ressentait et cette envie de revanche étaient plus forts que les possibles conséquences de ses actes. Cette nuit là donc, Càlypso avait choisi de traquer un jeune vampire, une femme transformée depuis peu, autant dire, un être instable et facilement influençable. Elle savait qu’elle se cachait vers la forêt du coin, dans les bosquets et qu’elle ne sortait que lors de ses fringales nocturnes. Le plan était simple : se placer à la sortie de la forêt la plus proche de cous chauds et appétissants et attendre que la pauvre affamée sorte, dirigée par ses instincts de prédateurs, ne se doutant donc pas qu’on l’attendrait. Malheureusement, Càly attendit longtemps. Les heures passaient et aucun signe de sa proie à l’horizon. Alors au bout d’un certain temps, elle décida de plier bagages, de rentrer retrouver son lit et sa couette moelleuse en se faisant une raison : elle n’aurait rien ce soir.

Mais alors qu’elle sortait de sa cachette, elle entendit un cri, un cri strident qui vous glace le dos, un cri d’horreur dont seul un humain pouvait être la source. D’habitude sans pitié, Càly décida pourtant de suivre la trace de ce cri avait de découvrir ce qui se passait et, accessoirement, de peut-être obtenir un peu de sang de vampires. Arrivée sur les lieux, elle distingua deux silhouettes, celle d’une adolescente et celle d’un homme. La jeune vampire n’était pas là et Càly n’arriva pas à reconnaître celui qui était entrain de se nourrir. Sa carrure était imposante et sa force semblait plus que surhumaine : Càly ne serait pas à la hauteur et cette gamine était déjà perdue. Alors c’est sans état d’âme qu’elle quitta le bois en toute discrétion, retrouvant sa vieille moto.

Les humains étaient stupides, ils se laissaient charmer en sachant pertinemment que se jeter d’une falaise serait plus rapide et moins douloureux. Càlypso ne pouvait pas décemment tous les sauver.


famille.
Il n'y a pas grand chose à dire. J'avais des parents, morts il y a longtemps alors que je dormais, assassinat proféré par un vampire, j'en suis sûre et il va bientôt s'en mordre les doigts. Et puis ma sœur, qui m'a lâché du jour au lendemain, partie faire on ne sait quoi. Moi lui en vouloir ?