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 Latika Elligsen - TERMINÉ

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MessageSujet: Latika Elligsen - TERMINÉ   Latika Elligsen - TERMINÉ Icon_minitime20/11/2013, 06:02

LATIKA ELLIGSEN
Ft. Sandy Peko Peko


PRELUDE

DATE & LIEU DE NAISSANCE 17 mai, 1795, Kiev. ; NATIONALITE Ukrainienne ; CAMP Neutre. (étant marquée par Kornilov, il est son seul et unique camp, et elle le suivrait dans le bien comme dans le mal.) ;  NOM DE VOTRE VAMPIRE Kornilov Borozdine ; DATE DE LA MARQUE 1821 ; DISCIPLINE Domination ; ETAT CIVIL Solitaire ; LIEU D'HABITATION Partout où Kornilov lui ordonne de rester ; METIER Barmaid ; CLASSE SOCIALE Personnellement pauvre, mais ne crains rien vue la richesse de son vampire ; ETIQUETTE Toujours dans l'ombre de Kornilov, peu de gens la connaissent. Pour ceux qui ont porté un intérêt à son égard, Latika apparaît comme une femme au regard chaleureux, mais au coeur de glace.

INTRODUCTION AU GENRE

Traits de caractères Douce, patiente, délicate et gracieuse... ne sont pas des termes qui me vont. J'ai toujours été marginale, un peu à part des autres. Sans être rejetée, je n'étais pas aimée. Plutôt craint, puisque j'étais la bagarreuse du quartier de mon enfance, celle qui n'agissait pas comme une lady. Malgré les traits doux et féminin de mon visage, je me sais le regard brûlant, les gestes un peu lâches, comme si je trahissais ma nonchalance constante par des mouvements désinvolte. Je suis une femme seule, une femme forte, et je l'ai toujours été. Ce n'est pas un rôle que j'incarne, comme beaucoup d'autres qui ont besoin de se croire solide. Je suis simplement ainsi parce que la vie m'y a obligé, et que j'ai fini par perdre toute trace d'innocence. Et puis j'ai peut-être une coeur de pierre, mais ça reste toujours un coeur, vous savez. J'ai mes faiblesses, comme tout le monde, des failles que je cherche à cacher, sans doute de peur qu'on puisse un jour les utiliser contre moi. Je sais sourire, rire, je sais apprécier les choses, apprécier les gens. Je sais aimer, oui, ça je sais le faire. Je sais aussi pleurer, même si les fois sont rares. Je me plais à croire qu'il me reste encore une part d'humanité, une petite parcelle de celle que j'étais il y a de cela fort longtemps.
Occupation nocturne Je ne dors que très peu. Mes longues années en tant que marquée ont affaiblis mon besoin de sommeil, et depuis déjà longtemps, je ne me coupe du monde que quelques heures, parfois six, plus souvent quatre. Je m'assure alors que Kornilov est éveillé, et qu'il n'a pas besoin de moi. Si tel est le cas, je reste à ses côtés, vaillante, fidèle, et je ne pense même pas à quitter la maison. Si, par contre, il ne requiert pas ma présence, je ne la lui impose pas. Je ne garde pas souvent mes emplois, puisque je n'avertis pas lorsque nous quittons la ville, ou lorsque le vampire me demande de rester. Il n'y a qu'à lui que j'ai des comptes à rendre, et à personne d'autres. Pourtant, lorsque nous restons assez longtemps quelque part, je me plais à prendre un petit job, plus souvent dans les bars. Là, je vais assouvir mon besoin de retrouver l'humanité que j'ai quitté il y a si longtemps, je suis à nouveau humaine pour quelque instants, et je vis ce siècle avec passion. Je me sens bien dans ce monde pourris par le vice, dans ce déluge de péchés maintenant ordonné par la mode.
Relations avec votre vampire Je pense n'être ni bonne ni mauvaise. Je suis simplement de nature solitaire, et par le fait même, égoïste. Du moins, je l'étais. Ma nouvelle vie m'a poussée à me soucier du bien-être d'une autre personne que moi-même. Peut-être est-ce parce qu'il a été le seul à se soucier de moi alors que j'avais besoin d'aide. Peut-être encore est-ce seulement cette magie, ce lien de sang, qui me pousse à lui être si dévouée, mais au final, je me fiche de connaître la raison qui me lie à lui. Je l'aime. Je suis aveugle sans lui, étouffée par la douleur de son absence, comme prisonnière d'une cage dont seul son regard peut me libérer. Ses rares sourires me sont précieux, indispensables. Il y a de ces gens qui me trouveront naïve, et je le suis très certainement face à cet homme, mais quelque part au fond de moi, je pense que je suis importante. Je le reconnait à sa façon de me regarder, sa façon de me parler, de me remercier brièvement pour mes services, et de le penser réellement. Il ne s'est jamais mis en colère contre moi, et je ne ferai jamais rien pour le mettre en colère. Je l'aime. Je l'aime.
Convictions Je les déteste, tous autant qu'ils sont. Les humains, les créatures. La révélation aurait pu m'être satisfaisante, peut-être, et pourtant, je l'ai maudit. Pour une marquée comme moi, vivre entre deux monde est chose commune. On s'accroche au peu d'humanité qu'il nous reste, cherchant le contact de la jungle urbaine de peur de perdre tout sens de la raison, toutes ces valeurs que nous avions. Mais d'un autre côté, nous nous tournons vers un monde qui, sans être le nôtre, nous semble souvent plus confortable. J'aurais put être heureuse de la révélation. J'aurais put être contente que mon maître puisse apparaître devant le monde sans qu'il ai besoin de cacher son statut, sa race. J'aurais pu. Mais l'idée que le monde découvre Kornilov et me le prenne... J'ai détesté la révélation. J'ai détesté ces humaines insipides qui cherchaient l'attention d'hommes comme lui. Les vampires sont sensuels, charmeur, c'est dans leur nature, ils n'y peuvent rien. Et j'ai eu peur, je me l'avoue. Peur qu'une femme de sang noble se présente à mon Kornilov. Un sang qu'il aurait apprécier, un goût dont il aurait raffolé. Je me suis sentit terrassée par la peur, la sensation  qu'il restait encore une chose que je ne pouvais offrir à ce vampire répugné par mon propre sang. L'affolante certitude, qu'on me remplacerait, maintenant que le choix était devenu si grand. Mais c'était stupide, et je le sais bien. Aujourd'hui, la Révélation n'est pour moi qu'un chapitre de plus à ajouter à cette grande aventure qui a débuté il y a fort longtemps en Ukraine. Je n'aime toujours pas l'idée que les humains soient si près de nous. Je les connais bien, je connais leur lâcheté et leur stupidité. Un jour ils tenteront de nous éradiquer. Ils voudront me priver de mon Kornilov. Et je sais que ce jour-là, ils se souviendront d'un goule nommée Latika.
Signes particuliers J'ai les cheveux d'un roux naturellement clair, mais j'aime y ajouter un peu de couleur pour les rendre rougeoyant, plus vivants. Je les porte à la nuque, tout juste aux épaules, mais j'aime y ajouter des rallonges parfois, pour me donner l'impression d'avoir une longue crinière de feu. Mon corps est depuis peu recouvert de nombreux tatouages, et piercings. J'aime la sensation du métal contre ma peau, ces délicats picotements qui me rappellent comme je suis vivante.
VIDEODROME

PERSONNAGE INVENTE, SCENARIO OU PV? Plus ou moins PV ; PSEUDONYME Gecko ; DERRIERE L'ECRAN Confidentiel CODE DU REGLEMENT  Et bien il ne manque plus que le thème musical de Dracula, prince des ténèbres, et je crois qu'on pourra commencer. ; COMMENT NOUS AVEZ VOUS DECOUVERT? Une invitation d'un ami ; AVIS GENERAL SUR LE FORUM J'aime beaucoup le codage, l'ambiance. Tout semble clair, et je n'ai aucune difficulté à trouver les informations dont j'ai besoin. Petit bémol... peut-être la bannière du forum, que je trouve un peu brouillon, trop de style mélangés. Mais cela reste mon avis personnel et ça n'enlève rien au charme du forum ; AVATAR UTILISE Sandy Peko Peko


Dernière édition par Latika Elligsen le 10/12/2013, 09:26, édité 6 fois
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MessageSujet: Re: Latika Elligsen - TERMINÉ   Latika Elligsen - TERMINÉ Icon_minitime20/11/2013, 06:20

Chronologie

17 mai 1795, Kiev, Ukraine.
J'aimerais vous parler du jour de ma naissance comme d'un événement heureux, une célébration pour le bambin que j'étais. J'aurais aimé vous faire part de la joie de mes parents d'accueillir leur enfant en ce monde, leur jubilations lorsqu'ils ont enfin vue mon visage. J'aimerais vous dresser un magnifique tableau de cette mémorable journée de mai, mais ce serait tout faux, et je n'ai pas l'habitude de mentir. Je n'étais en vérité ni souhaitée ni détestée. À cette époque, les femmes n'avaient pas le choix de mettre leur grossesse à terme. Personne ne doutais de la volonté de Dieu, car c'était bel et bien lui qui avait décidé de me donner la vie. Du moins était-ce la croyance du moment. Ainsi suis-je née, sans que fête ne soit, sans que larmes ne soient versée, et sans qu'éclats de joie ne résonnent dans la salle d'hôpital.
J'étais aimé, sans doute. Appréciée tout au plus. Quatorzième enfant de parents journaliers, la plupart de mes grands frères travaillaient déjà au temps de ma naissance, et ce jusqu'aux gamins de douze et treize ans. Je n'étais qu'un fardeau de plus pour une famille déjà trop pleine. Mon histoire n'est pas la plus triste ni la plus touchante, mais ce n'est pas non plus le récit d'une famille unie par l'amour. Je n'eut pas beaucoup d'attention, et l'affection de mes parents n'a duré que quelques années, tout simplement, mais puis-je vraiment les en blâmer? Nous ne mangions pas assez pour notre faim, mais nous mangions tous. Le peu de vêtements que nous avions avaient déjà appartenu aux plus âgés, et comme je n'avais que trois soeurs sur la presque quinzaine, les robes n'étaient pas très nombreuses, et les tissus loin d'être neufs. Nous étions pauvres, certes, mais nous étions forts, et nos parents vaillant, prêt à tout pour que nous puissions nous endormir chaque nuits sous un toit, après un repas plus ou moins satisfaisant.
En grandissant, je suis donc rapidement devenu solitaire. Mon autonomie aurait put impressionner mes parents, mais ils n'avaient pas le temps de poser les yeux sur moi. J'ai apprit à parler plus tôt que la moyenne, et je pense avoir commencé à aider la famille dans les tâches diverses vers mes sept ou huit ans. Bien sûr, à cet âge je ne savais faire que quelques petites choses, mais j'aimais me savoir utile, comme si je justifiais mon existence et mon appartenance à cette grande famille en lui apportant mon aide, si insignifiantes soit-elle. Plus les années passaient, plus je me trouvais des raisons de quitter le foyer. Je ne cherchait pas à fuir ma famille, je n'avais juste pas d'intérêt envers eux. Laissée à moi-même depuis longtemps, j'ai fini par connaître le quartier par coeur, reconnaissant chaque coin de rue, chaque édifice et commerces. On aurait put croire qu'ainsi, je me serait des amis, ou de bonnes connaissances tout au plus, mais il n'en était rien. J'étais différente, marginale. Je ne pensais ni n'agissait comme la plupart des enfants de la ville. Sauvage, je l'étais. Élevée avec tant de frères, j'avais cette façon d'agir un peu à la garçonne. Les filles étaient repoussées par mon manque de manière, et les garçons... et bien les garçons n'aiment juste pas les fillettes, alors qu'aurais-je pu y changer?
Lorsque l'adolescence est arrivée, j'étais déjà trop mûre pour les filles de mon âge. Les discussions ne m'intéressaient pas, leurs manies m'exaspéraient, et cette façon qu'elles avaient de toujours se mêler de tout ce qui ne les regardaient pas me repoussait. J'ai rapidement ressentit une attirance envers les garçons, et je me souviens précisément du visage de mon premier amour. Pourtant, fonder une famille, pour moi qui en avait une si nombreuse, me semblait effrayant. Je ne cherchais pas la compagnie des hommes, puisque je me savais fébrile, en ce jeune corps qui se développait lentement mais sûrement. J'étais prise entre la raison et l'instinct, tirée entre le goût de rester seule et forte, et ce besoin ridicule de prendre mari et de fonder une famille à mon tour.

4 juillet 1821, Ossipenko, Ukraine.
Je suffoquais. Étranglée par une vie qui ne me convenait pas, prisonnière d'un étau duquel je ne voyais qu'une issue. La fuite. Je ne me souviens que vaguement de la réaction de mes parents. Je sais qu'il ni avait ni larmes ni rires, que le son était grave, mais qu'il n'était en rien un cri. Ma mère s'était depuis longtemps questionnée à mon sujet, inquiétée pour mon avenir. Vingt-six ans et toujours pas mariée. Je n'étais pourtant pas de celles qui avaient de la difficulté à se trouver quelconque prétendant, les années ayant fait de moi une jeune femme au corps svelte, aux courbes délicates mais signifiantes. J'étais jolie, différente, et les hommes me désiraient, je le voyais en leurs regards de bêtes soumises à la famine. Et cette sensation de n'être qu'un trophée me déplaisait.
Ainsi ai-je quitté mon foyer, ma ville, et si j'aurais pu aller plus loin, j'aurais sans doute quitté le pays. Cette décision était la pire de toute mon existence. Et pourtant, elle est devenue la meilleure. Je suis partie avec très peu de moyen, et beaucoup trop d'ambition. D'abord les villes les plus proches, trouvant logis dans des auberges auxquelles j'offrais mes services gratuitement en échange d'un petit coin pour dormir. C'était plaisant, vivifiant. Ne pas savoir ce qui allait se passer le lendemain me faisait sourire chaque fois que je m'assoupissais. Pour ma vie qui jusqu'à maintenant m'avait paru si terne et insipide, je semblais enfin voir les couleurs du monde. J'étais encore plus pauvre que je ne l'avais été tout mon existence, et pourtant, je me sentais mieux,
J'ai poussé l'exploration jusqu'à me retrouver à Ossipenko, à l'extrémité sud de l'Ukraine. Pour la toute première fois, mes yeux découvraient la Mer et je caressais le sillage laissée par la marée haute. Enchantée par pareil spectacle, je me suis dirigée à l'auberge de cette petite ville de marins. On m'y accueillit chaleureusement, et comme tant d'autres fois, j'offris mes services de ménagère contre un petit coin où rattraper le sommeil. Comme le mois était plutôt calme, on me proposa de prendre une chambre à l'étage, en échange de venir faire bon nombre de tâches qui traînaient depuis la mort de la femme du patron. L'échange de service était parfait pour l'un comme pour l'autre. Nous nous complétions dans nos besoins et étions ravis de la situation.
Je pense être arrivée à la mi-septembre. J'ai dormit deux nuits à l'auberge. Ensuite, ce fut le sol gelé.

28 septembre 1821, Ossipenko, Ukraine.
J'ai passé la semaine à sentir mon honneur se faire saccager. Privée de nourriture, d'eau, je n'avais que ma ridicule fierté pour me maintenir en vie, pour garder un semblant de lucidité entre ces quatre murs auxquels se fracassaient me cris. Mes vêtements absents, je n'avais que de larges contusions qui recouvraient la peau pâle de mon corps fragilisé par les coups. Les ecchymoses étaient nombreuses, et leurs sombres couleurs témoignait de la violence de mes visiteurs. Le goût de mon propre sang était devenu presque agréable, puisqu'il me signifiait que j'étais encore en vie, malgré la cruauté de mon traitement.
Après six jours, j'ai commencé à prier. Affamée, assoiffée, je me suis tournée vers la prière pour apaiser mes maux. Je lui promettais toutes sortes de choses, je lui offrais mon âme, ma vie, ma plus sincère loyauté. Mais ce n'était pas Dieu que j'appelais. C'était le Diable, le Mal. Je le suppliais de punir cet homme religieux, ce prêtre qui avait osé me souillé de ses vices, me jeter dans cette pièce froide à l'odeur d'humidité. Je le maudissais de m'avoir proclamé sorcière, d'avoir convaincue la ville au complet, et même le patron de l'auberge, que j'étais une créature du vilain, et que je méritais de souffrir pour des péchés que je n'avais pas commis. J'ai prié si fort, que j'en ai presque perdu la raison.
Et puis un soir, il est arrivé. Le Mal incarné. Je l'ai d'abord prit pour un de ces crétins qui rêvaient de passer sur mon corps, pour libérer lui aussi sa poisseuse semence. J'ai eu peur. J'étais terrifiée, comme chaque fois que cette porte s'ouvrait. L'homme s'est avancé près de moi, et sans même voir son visage, je l'ai aussitôt attaqué. Ma fierté, bien que ternis, était tout ce qu'il me restait, la seule chose dont on ne pouvait pas me priver, sans mon propre accord. Ainsi, ne m'étais-je jamais laissé faire durant tous ces jours. Malgré les coups et les blessures, je ne leur ai pas une seule fois offert la joie de me savoir vaincue. Mais je m'affaiblissais, de plus en plus, aussi, ne fus-je pas surprise que mon opposant évite habilement mon coup. L'homme s'accroupit devant moi, et je vois enfin son visage, dans le peu de lumière qui se glisse dans la pièce. Je ressers les bras autour de mes jambes, me recroquevillant, terrifiée.  
Je ne sais pas combien de temps nous restâmes ainsi, mais je me souviens de son regard. Il n'avait rien d'affamé. Rien de vulgaire, et il ne voyait pas mon corps nu. Il me voyait moi, simplement. Je lui demandai qui il était, ce qu'il voulait de moi, mais pas une seule fois il me répondit. Le silence était lourd, et pourtant réconfortant, en un sens. Je l'ai regardé quitter la pièce comme il y était entré, me demandant pourquoi il laissait la porte ouverte. Épuisée, j'ai fixé l'embrasure de cette sortie pendant des minutes qui me parurent très longues. L'absence de bruit fini par m'imposer un questionnement. Que s'était-il passé au-delà des murs de ma prison ?
Me lever fut pénible, et je dus m'appuyer sur les murs pour m'aider à avancer. Les jambes tremblantes de fatigue, j'ai pointé le bout du nez à l'extérieur. Je l'ai alors vu, là, placé sur son trône de fortune. Le Mal que j'avais tant prié. J'ai sentis mon coeur faire un bon devant la scène qui s'offrait à moi. Deux hommes dont je ne pouvais plus identifier les visages étaient éparpillés au sol, des morceaux de leurs corps déchirés, arrachés d'une violence que je n'avais jamais vue auparavant. Prise entre le dégoût et la jubilation, je ne pus retenir mon corps de réagir, et de tenter de me vider de ce qui reste de ma bile. Je crache, tousse, ne laissant sortir qu'un mince filet visqueux. Mes jambes ont céder sous l'effort, et alors que je tente de me relever, les larmes aux yeux, je détourne le regard, les mains cachant bien maladroitement ma poitrine et mon entre-jambe. Je lui demande de nouveau qui il est, mais encore, il ne m'offre que le silence en réponse.
Mes souvenirs sont alors flous. Je me souviens l'avoir suivit. Je me souviens m'être laissée emportée par la haine, et avoir participer à ce mal qu'il répandait. J'ai sourit, je pense. Oui. Plus d'une fois. J'ai le vague souvenir de son macabre cadeau, ce prêtre crucifié pour moi. Était-ce vraiment pour moi ? Le Mal avait-il entendu mes prières, mes espoirs de vengeance ? Illusions sans doute, je n'étais qu'au bon endroit au bon moment, dans une mauvaise position. J'ai su plus tard que son nom était Kornilov. J'ai accepté de me faire sienne avant même qu'il ne me le demande. J'ai fixé les flammes du premier feu que je voyais depuis plusieurs jours, observant la danse brûlantes des tiges oranges, avant de comprendre, que je m'étais éprise du Mal, et que je ne pourrais plus jamais le quitter.

6 septembre 1945, Berlin, Allemagne.
La Seconde Guerre Mondiale à peine terminée, je partage cette nuit-là ma couche avec Kornilov. Mon corps s'écroule lentement contre celui du vampire, et je me repais de son apaisante froideur. L'odeur de mort est encore tout près. L'esprit voilé par le vice que nous avons partager, je respire profondément, posant la joue contre le torse de celui qui incarne parfois le rôle de mon amant. Je repense à ces massacres que j'ai fait, aux siens, à cette violence qui nous a excité, mais aussi à ces enjeux politiques qu'il a habilement manipulé à sa guise. Seul mon coeur bat, seul mon souffle est rapide. Je sens bientôt ses mains me recouvrirent, caresser la peau fragile de mon dos en un geste d'affection auquel l'homme ne s'abandonne que quelques fois. Je ferme les yeux, les lèvres finement étirées en un doux sourire. Le silence plane dans la pièce, mais il ne nous est pas étouffant. Nous nous y sentons bien, comme si les mots n'étaient plus nécessaires entre le vampire et moi.
Notre relation a rapidement évoluée. Jeune et complètement ignorante de ce nouveau monde qui s'offrait à moi, je me suis d'abord cru esclave, et j'ai pensé que mon maître agirait comme la bête que j'avais vue à l'oeuvre. Pourtant, pas une seule fois je n'ai sentit quelconque animosité envers ma personne. Alors que j'avais cru qu'on m'offrait la liberté pour m'en priver, j'ai vite réalisé que Kornilov ne cherchait pas un chien, mais un égal. Mes quatre marques se firent à intervalles très rapprochés les unes aux autres, et en à peine un an, je m'étais complètement intégré au monde des ténèbres. Suivre un vampire avait d'abord été aussi compliqué qu'aisé. Si je pouvais jouir de sa richesse et de sa force, je savais que ma survis ne dépendait pas que de lui, et que je devais me faire à la fois forte, et patiente, si je désirais survivre à des lois complètement différentes à celles des humains.
Je n'aurais sans doute pas pu évoluer aussi rapidement sans l'aide d'Atia. Magnifique vampire au caractère aussi imposant que sa puissance, Sire de mon maître, je l'ai toujours respecté, sans pour autant la craindre. Elle ne m'estimait pas, mon sang étant bien trop insignifiant pour elle, et cela prit quelque temps avant qu'elle n'accepte de poser les yeux sur moi. Je pense qu'elle a simplement fini par comprendre le choix de Kornilov. Ou du moins l'accepter. Mais qu'en sais-je. Atia m'apparaissait comme une mère aux sages paroles, plus ou moins. C'est peut-être sans le savoir qu'elle m'a aidé à contrôler ce pouvoir de Domination que mon maître m'a légué de son sang. Ses remarques parfois désagréables, lorsqu'elle me surprenait à pratiquer sur quelconque être vivants. Ses suggestions qui étaient presque des ordres. Ses soupires lorsque je me trompait. Je ne lui en ai jamais voulu d'être dure avec moi. Je savais que nous partagions quelque chose. Nous aimions toutes les deux le même homme de deux façons différentes. Elle voulait une goule parfaite pour Kornilov, et je me voulais parfaite pour lui. Ainsi, j'ai toujours aimé Atia, et je me languis parfois de ses répliques cinglantes, depuis sa torpeur dont je ne sais pas si je verrai un jour l'éveil.
En attendant ce jour, je continue de me dévouer à celui que j'aime, n'osant cependant jamais le lui avouer, bien que mes sentiments ne sont plus un secret pour lui. À cette époque, je m'empressais d'être à ses côté, je m'offrais plus souvent qu'il ne me désirait, et j'avais mal chaque fois qu'il offrait une moue face au goût de mon sang. Je voulais être parfaite, et dans mon innocente maladresse, j'en ai parfois oublier d'être moi-même. Je lui appartenais, mais il ne me le laissait jamais sentir. Pour lui, j'étais, et suis toujours, son égale.

15 août 2008, quelque part en Malaisie.
Le temps était venu pour mon maître de choisir un Infant.
Je l'ai d'abord détesté. Hait si profondément, que j'avais peine à contrôler mes émotions. J'étais possédée par la jalousie, la convoitise d'une offrande que je prétendais mienne. Moi qui avait attendu si longtemps ce jour où Kornilov offrirait la renaissance d'un être. C'aurait du être moi, ai-je pensé. J'étais celle qui le méritais le plus, celle qui le désirait le plus, et qui avait travaillé si dure pour être digne de ce privilège. Je voulais devenir comme lui, je voulais qu'il me voit comme sa compagne, et non comme une vulgaire marquée, une servante soumise à la magie. J'étais égoïste, ravagée par les caprices, décidée à prouver au vampire que même sans les marques, je l'aurais suivit jusqu'au bout du monde, sans jamais me retourner pour regarder les traces de nos pas.
Il ne m'offrit pas le cadeau que j'espérais. De nature discret, Kornilov préférait le mutisme aux grands échanges de pensées, et si j'ai rapidement apprit à le comprendre d'un simple regard, à déchiffrer ses besoins par sa gestuelle seulement, je ne serais parvenu à deviner ses intentions à cet instant. Je n'ai pas assisté à la scène. Je n'en aurais pas eu le courage, de toute façon. Ce soir-là, je me suis effacée. Je suis devenue ombre pour ne pas laisser mon maître sentir la peine qui me ravageait le coeur. J'ai gravé le nom d'Arizona en ma mémoire, tel un fictive cicatrice dont je serais à jamais la seule à connaître l'existence, l'emplacement, la profondeur.
J'en ai voulu au monde entier, sans jamais le laisser voir, souhaitant parfois qu'Atia soit éveillée, me demandant si elle aurait approuvé que je prenne cette place dont je m'étais naïvement cru digne. Sans doute aurait-elle sourit en me faisant comprendre combien j'étais stupide de penser qu'un sang aussi impur que le mien puisse mériter d'atteindre la classe des vampires. J'ai pleuré. Longtemps, souvent. Et puis je me suis rendu compte que les larmes ne soulageraient en rien ces illusions desquelles je m'étaient bercé pendant trop d'années. Je n'étais qu'une goule, au service d'un vampire qui en avait choisi une autre pour faire partie de cercle de privilégiés. Durant tout ce temps, j'avais laissé la carapace de mon coeur s'affaiblir à coup d'espoirs, convaincue que j'étais digne d'un homme pareil. Dur retour à la réalité, je me suis retirée tout en restant là. Mon corps, ma tête, mon obéissance et ma loyauté étaient et seraient toujours présents pour Kornilov, mais mon coeur était partie se cacher dans les souvenirs d'une vie de misère, où l'amour m'avait semblé effrayant.
Arizona n'était pas la source de mon malheur, je l'ai compris quelques jours après sa transformation. Sa présence m'éloignait de celle de mon maître adoré. Elle demandait énormément de temps, et ne le quittait que rarement, mais après tout, à qui pouvais-je en vouloir sinon qu'à moi-même. Un infant est quelque chose d'important pour un vampire. C'est la seule descendance qu'il pourra jamais espérer avoir. Elle avait une place importante pour lui, différente de la mienne. Je ne pouvais lui offrir tout ce dont il avait besoin, et je du bien me l'avouer. La douleur ne s'estompa cependant pas aussi rapidement qu'il aurait été plaisant.
J'ai donc apprit à prendre du temps pour moi. Je n'était que rarement requise la nuit, et mon sommeil léger ne me faisait dormir que quatre à six heures de suite. Ainsi ai-je commencé à m'intéresser au monde, ne serait-ce que pour oublier ce sentiment qui m'aurait ronger si je lui avais apporté trop d'attention. Les clubs, les nouvelles technologies. Je me suis rendu compte, à un certain moment, que je nageais aisément en ce monde duquel je m'étais longtemps coupé. J'ai découvert bon nombre de choses à l'opposé de ce que j'avais connu au temps de ma précédente vie. Les tatouages, les piercings, la musique. J'ai apprit à manier les ordinateurs aussi bien que les bouteilles d'alcool. Rapidement, les connaissances me passionnaient plus que l'ambiance à la maison. J'aimais Arizona, j'aimais Kornilov. Mais le peu d'humanité qu'il me restait me poussait à les envier, et même si je restais toujours disponible, et absolument dévouée, je ne pouvais m'empêcher de désirer fuir la nuit, pour me retrouver perdu dans la jungle rural, là où j'étais désirée, convoitée, jalousée.

Aujourd'hui, Shreveport, États-Unis d'Amérique.
Une nouvelle aventure s'impose à nous. Le voyage était long et silencieux, et le nez dans mon portable, je n'ai pas osé dérangé mon maître, qui semblait alors prisonnier de ses pensées. Je ne sais ce qui nous attend ici. Nous venons retrouver Arizona, alors qu'elle nous a à peine quitter. Depuis la révélation, tout est contrôlé, observé, les vampires qui croyaient devenir plus libre maintenant sont surveiller par la peur des humains, et Shreveport ne fait pas exception. Je ne sais ce qui arrivera de mon maître, de la présence d'un tel homme dans ce nouveau-monde. Mais je serai là pour le protéger, pour l'épauler dans ce nouveau chapitre que nous écrirons ensemble, je l'espère...