[ Sweet Dreams Are Made Of This ] - Viktor A. Setchenov - TERMINE

Traits de caractères Obstiné, courageux, ambitieux, adroit, versatile, passionné, rusé, impulsif habile, observateur, impatient, enthousiaste. Le jeune homme, peu facilement impressionnable, s'avoue rarement vaincu, même s'il est conscient de ses faiblesses : son penchant pour le morbide constitue son principal talon d'Achille, il abhorre la foule et ses bruyantes manifestations, et se laisse facilement convaincre par cette petite voix qui lui murmure sans cesse ses conseils avisés au creux de l'oreille.
Occupation nocturne Entraîné par son goût inné pour le morbide et une fascination inaltérable pour le corps, Viktor s'est naturellement dirigé vers le milieu de la médecine. Méthodique et appliqué, c'est finalement le métier d'epithésisthe que le jeune homme a choisi. Comprenez : il élabore les prothèses du visage pour les personne fortement défigurée - malades du cancer de la mâchoire, grands brûlés, accidentés … - et manipule donc quotidiennement les lambeaux de chaire avec le plus parfait détachement. De ce fait, ce passionné méticuleux sort relativement peu. Fasciné par l'être humain dans son sang, il répugne cependant aux contacts humains – discussions enflammée, soirées mondaines, et autres déclarations amicales ou amoureuses grandioses. De son regard d'anthropologue appliqué, il y préfère l'observation méticuleuse, la dissection systématique du genre humain. Dormant peu et raisonnant beaucoup, Viktor se plaît à errer chez lui ou en ville, à la recherche d'un nouveau sujet d'étude, d'une nouvelle source d'inspiration. Sa curiosité de la mort est bien la seule chose qui l'amène à côtoyer les vivants.
Manies, habitudes & goûts Un couteau à cran d'arrêt est toujours dans la main du jeune homme, et ce dernier a pris l'habitude d'actionner le mécanisme d'ouverture, fasciné par la lame étincelante dans la pâle lumière de la nuit tombante. Plus globalement, Viktor apprécie toute sorte d'armes blanches, du miroitant scalpel au traditionnel rasoir à main, en passant par le charme particulier de la faucille. C'est d'ailleurs cette fascination qui l'a conduit à côtoyer la nécromancie et le vaudou : son parcours atypique et un certain don de nature l'ont toujours poussé à creuser plus avant dans cette quête vertigineuse. Par ailleurs, Viktor a pris l'habitude de choisir son arme en fonction de la victime.
Nécromancie & vaudou Fasciné et intrigué par la mort depuis son plus jeune âge, Viktor a très rapidement cherché à satisfaire sa curiosité sans borne de manière empirique : mise à mort et dissection de tout être vivant à sa portée, études des techniques d'embaumement, longues balades clandestines dans les laboratoires de légistes … Mais bientôt, ce procédé a révélé ses limites : Viktor voulait, devait en savoir plus. Une nécessité vitale, absolue, impatiente : il fallait qu'il sache le secret de cette rigidité étrange qui s'emparait du corps six heures après le décès, de ce voile opaque qui couvrait le regard à l'arrêt de l'activité cardiaque, de ce teint soudainement pâle qui ornait impitoyablement le mort. Comment diable percer ce mystère ? La nécromancie et le vaudou ont été ses solutions, ses maîtres mots. Ils l'ont entraîné vers une certaine maîtrise – maîtrise certes encore imparfaite de par son empressement, sa soif de connaissance, son impétuosité, mais révélant jour après jour un pouvoir plus puissant, plus jouissif, plus addictif.
Bon gré mal gré, Viktor est aujourd'hui capable de rendre un semblant de vie à un défunt, de manière temporaire évidemment (quelques heures tout au plus) - ce dont, d'ailleurs, il ne parait pas tout à fait conscient. Ces corps décharnés lui échappent cependant, et agissent - pour le moment encore - de manière autonome. Le seul lien unissant le créateur à son œuvre sont de brèves épisodes hallucinatoires, obsédants et pour la plupart incompréhensibles. Ayant progressé de façon totalement empirique, les expériences fantasques du jeune hommes n'ont qu'un résultat fortement aléatoire : le mort est tour à tour scarifié, démembré, éviscéré, ausculté et - de temps à autre - réanimé. Ainsi, les cadavres entrés en contact avec Viktor sont aisément reconnaissables à leur aspect repoussant et leur odeur écœurante.
Convictions Collectionneurs d'humanoïdes en tous genres – comme d'autres le sont des papillons -, Viktor s'est sans nul doute réjouis  de la place nouvelle accordées aux vampires et autres créatures étranges. Son intérêt personnel satisfait constitue à lui seul un argument valable et suffisant en la faveur de cet événement. Les vampires l'intriguent, l'obsèdent. Il envie leur corps-à-corps fougueux avec la mort, leur insolence consternante, leur amour très relatif du vivant. La révélation est finalement l'occasion rêvée de les disséquer, contempler, épier : les corps délaissés sont autant d'objets d'étude, de cobayes offerts. Sa recherche avance peu, mais lui donne l'appétit de continuer plus avant, de braver sans cesse des limites nouvelles, de s'adonner davantage à son vice meurtrier. Ayant toujours été solitaire, il n'a rien modifié quant à la manière dont il exerçait son art – qu'il s'agisse de la nécromancie ou du vaudou. Cependant, ses pouvoirs s'affirmant et sa fascination morbide le harcelant toujours davantage, Viktor préfère redoubler de prudence pour continuer à agir impunément, et ne pas attirer les regards indiscrets.
Signes particuliers Un tatouage qu'il s'est lui-même fait, muni d'une aiguille et d'un peu d'encre noire, à l'intérieur du bras. Il possède en outre plusieurs cicatrices sur les mains et une sur le flanc gauche.

Chronologie

• 21 mars 1987 : Premiers cris de Viktor, dans une ville moyenne de l'Ouest de l'Arménie. Il s'appellera Viktor comme son père, et Adrian comme son grand-père maternel. Le climat est froid, rigoureux ; l'enfant sera robuste et fier.
• 5 septembre 1991 : Le petit garçon franchit pour la première fois le portail de l'école. Très vite, il s'isole des autres élèves dont il ne supporte guère le caractère plaintif, et subit les brimades de ses professeurs qui ne comprennent pas le comportement atypique de cet enfant qui enterre les oisillons tombés du nid dans la cour de l'école en marmonnant des paroles inintelligibles.
• 4 avril 1991 : une fillette est retrouvée pendue dans l'école, à l'heure de la récréation. Son foulard rouge lui enserre la gorge.
• 5 avril 1991 : Viktor est retiré de son école. Il n'y retournera plus. Sa mère pourvoira désormais elle-même à son éducation.
• 8 novembre 1998 : Le jeune adolescent rentre chez lui. Les corps lacérés de ses parents gisent sur le sol. Le garçon s'approche, sent un souffle chaud émaner de ces chairs rougies. Il devrait sortir, crier à l'aider, alerter les voisins qui ne sont qu'à quelques dizaines de mètres de là ; mais il ne fait rien. Rien du tout. Il a besoin de savoir, de sentir, de flatter ces silhouettes molles. Il se délecte de cet amas de chairs inconscientes, de cette odeur âcre de sang, du goût métallique de cette viande encore tiède. Le liquide vermeil s'étale grassement sous ses doigts endoloris, caresse ses phalanges, avant de couler par lourdes gouttelettes le long de ses avant-bras. Il entend encore la voix dans sa tête, sent le souffle d'une brise sur sa peau nue, et se repaît en silence de ce festin.
• 3 mars 2003 : Viktor parvient à fuir son pays. Il veut les Etats-Unis, il aura donc les Etats-Unis. Direction Crookston, Minnesota. Il y débute de brillantes études de médecine, parallèlement à ses pouvoirs en nécromancie qu'il commence à voir émerger. Il profite de ses études pour côtoyer les corps humains, dans les laboratoires de recherche.
• 11 août 2005 : Le sang l'appelle, les corps décédés ne lui suffisent plus. La voix le hèle toujours. Un jeune homme est retrouvé mort, démembré, dans une ville proche. La police s'interroge. Sa conscience le félicite.
• 2 février 2006 : Viktor déménage encore, en Louisiane cette fois-ci. Le travail y est abondant, et lui permet d'expérimenter encore un peu plus le vaudou. Quelques corps disparaissent, mais la précaution de n'utiliser que les dépouilles de marginaux lui évite bien des ennuis.